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Thibalt


RP profile

Thibalt Dominguez est un homme assez grand (Environ 1m85) et bien bâti de 39 ans. A la racine de ses cheveux châtains, on peut apercevoir que certains commencent à grisonner. Ses yeux bleus, marqués à leurs extrémités par des rides lui donnent un regard fier, sage mais aussi fatigué. A son auriculaire gauche, il porte une petite bague en argent ou est gravé le blason de Valence. Bien que caché derrière une sorte de foulard noir usé, il porte autour du cou une chaîne de baptême en or dont jamais il ne se sépare.
Alors qu'on pourrait le prendre pour un germain, son léger accent espagnol indique qu'il vient d'Aragon.
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- Les enfants de Saragosse [1417-1436] -

Je suis né le 12 janvier 1417 à Saragosse, en Espagne. Fils d'un petit propriétaire terrien qui a quitté le Saint-Empire Germanique avec sa femme (qui est accessoirement ma mère), je n'ai jamais connu un quelconque manque même si je n'étais pas non plus le plus riche des enfants de la ville. Le fait que mon père possède un petit lopin de terre nous permit, à moi et à mon frère ainé, de nous faire accepter dans la bande des enfants riches de la ville. Dans notre groupe, il y avait les fils de Nobles, ceux qui avaient le prestige du nom, il y avait les fils de bourgeois, ceux qui aimaient montrer qu'ils pouvaient être plus riche que certains nobles et puis, il y avait mon frère et moi, deux petits enfants de douze ans à qui la vie semblait sourire malgré le fait qu'il n'était ni riche, ni noble. Nous avions tout de même la chance d'être plus intelligent que la plupart des autres enfants de notre bande et c'est aussi ce qui nous valu leur estime.
A l'âge de 14 ans, alors que tous les enfants se croient invincibles, les adolescents que nous étions devenus commençaient déjà à se mettre au défi pour savoir qui était le meilleur. Un jour, un des fils de bourgeois dit à mon frère : « Si t'arrives à caresser le nez de mon chien quand il dort, je te donne tout ce que tu veux.» Mon frère se rendit dans la propriété du garçon et nous le regardâmes depuis la grille délimitant la propriété. Il s'approcha du chien et, lorsqu'il lui toucha le museau, l'animal se réveilla et mordit mon frère à la gorge. En quelques minutes, mon frère ainé se vida de son sang devant nos yeux, impuissants. C'est avec la pensée mon frère en train de mourir dans son sang que nous grandîmes, nous, les enfants de Saragosse...

- Huit années d'indécence [1436-1444] -

Après la mort de mon frère, je pris petit à petit mes distances avec les enfants que j'aimais pourtant fréquenter. En m'éloignant d'eux et de nos attirances pour les défis, je commençais à m'intéresser à toutes les filles que je pouvais croiser. Elles me connaissaient car la plupart d'entre elles étaient les sœurs ou les cousines des garçons de la bande et elles m'appréciaient car j'étais un garçon qui avait un peu plus le sens de l'écoute que les autres. Très vite, je me mis à collectionner les baisers de ces demoiselles puis, en arrivant dans ma seizième année, je pris pour habitude de ne plus me contenter de baisers cachés mais de quelques aventures nocturnes qui ne semblaient déplaire à personne.
En une dizaine d'années, je devins à Saragosse l'un des hommes les plus connus de la gente féminine. Ceux qui avaient été mes amis autrefois commencèrent à me haïr et c'était compréhensible, les filles Nobles et bourgeoises avaient perdus la pureté dans mes bras, entachant aussi le prestige de leurs noms. Fort heureusement, je n'eus aucun enfant de ces femmes là et je m'en sortis donc plutôt bien.
Durant le mois de juillet 1446, une grande fête fut organisée à Saragosse pour fêter une victoire contre les Maures. Habituellement, les fêtes qui regroupaient les habitants de plusieurs lieux du Royaume d'Aragon se faisaient à Barcelone ou à Valence mais nous avions reçu la responsabilité de recevoir. Comme à mon habitude lors des fêtes, je me mis dans mon plus beau vêtement bien qu'il ne valait pas celui des Nobles et je m'y rendis. C'est là que mon regard croisa celui d'une femme, surement la plus belle et la plus fière que j'avais eu la chance de rencontrer dans ma vie. Je lui adressa un sourire, elle ne me le rendit pas mais elle vint tout de même me saluer comme les politesses l'exigeaient. Après avoir longuement discuté avec elle et essuyé de nombreux refus pour connaître son nom et son rang, je compris qu'elle n'en avait aucun et le lui fit savoir. Elle me chuchota à l'oreille, un petit air rieur dans sa voix marquée par un accent français : « Clotilde, Clotilde tout court. » A ces mots, je su que cette femme bouleverserait ma vie.

- La vie de Valence [1444-1455] -

Après cette soirée en compagnie de Clotilde, elle m'apprit qu'elle avait quitté le Royaume de France pour se réfugier en Aragon. Elle ne me raconta pas les raisons de cette fuite et je m'en moquais éperdument, j'étais déjà fou d'elle. La fête de Saragosse avait été pour elle une sorte d'initiation à la vie du Royaume d'Aragon, c'est ce qu'elle m'avoua quelques jours plus tard. Elle ne comptait pas rester ici et moi, je ne comptais pas la quitter. Nous prîmes la route de Valence, sur la côte Méditerranéenne.

Durant le trajet entre Saragosse et Valence, Clotilde et moi partagions la même chambre à coucher dans les auberges pour ne pas avoir à trop dépenser et étrangement, il ne se passa jamais rien. Nous nous aimions, nous nous embrassions, mais jamais nous n'allâmes plus loin, comme si nous avions l'idée que nous ne ferions jamais rien tant que Valence ne serait pas face à nous. Une fois arrivés, nous nous installâmes ensemble à Valence, sans jamais aborder le sujet des enfants ou du mariage. Elle, elle était une fervente Aristotélicienne tandis que moi j'avais abandonné cette voie depuis fort longtemps et pourtant, pour elle, j'acceptai tout à fait le fait de ne rien faire tant que nous ne serions pas mariés.

Alors que nous nous rendions un jour à l'église pour assister à la messe, elle me prit à part dans une ruelle et elle m'avoua que l'église Aristotélicienne l'avait prise pour une sorcière car sa mère était une possédée et qu'elle accusait sa fille d'en être une aussi. Lorsqu'elle m'apprit cela, je fus un peu surpris puis je la pris dans mes bras. Elle pleura, me dit qu'elle était hors de l'Église Aristotélicienne depuis un an et que nous ne nous marierons jamais. Je lui chuchota que ce n'était rien et que je n'étais pas non plus un bon croyant.  

Neuf mois après cette scène, le 17 juillet 1444 naquit Mélisende, notre fille. Avec le peu d'économie que nous avions, nous achetâmes une médaille de baptême pour la petite même si nous ne la fîmes pas baptiser. Clotilde et moi prirent la décision que je serai donc le seul à travailler le temps que Mélisende soit assez grande pour être un minimum responsable. Autant dire que, chaque jour, je m'en allais à la mine avec tous les autres pauvres de la ville de Valence et je me tuais au travail toute la journée pour ramener de quoi vivre à mes deux amours. La vie à Valence, du fait que nous étions partis sans rien, n'était pas toujours facile mais nous vivions heureux et c'était le plus important.

Durant onze années, nous vécûmes avec très peu de biens mais une nouvelle vint de Saragosse et cette dernière transforma notre vie : Mon père était mort. Mon père était mort et ma mère l'était déjà depuis très longtemps. Je venais d'hériter de toutes les terres de mon père. Je les vendis aussitôt. Quelques semaines plus tard, je revins à Valence avec tant d'écus que nous pûmes acheter une maison de marchand, ouvrir un commerce et engager un précepteur pour Mélisende. La vie commençait enfin à décoller pour nous et c'est d'ailleurs à ce moment que je pus enfin m'offrir la bague que je porte encore en ce moment. La vie était belle, nous étions riches, amoureux et notre fille semblait épanouie avec nous.

- De la violence au départ [1455-1456] -

Mais toutes les bonnes choses ont une fin... Alors que ma famille et moi commencions à prospérer, les Maures déclenchèrent une razzia en pleine nuit sur la ville depuis la mer. Personne n'avait sonné l'alerte, il semblait que certaines personnes étaient de leur côté et une centaine de Maures entra dans la ville sans rencontrer de résistance. Un peu surpris par les cris et les bruits d'épée, Clotilde courut dans la chambre de Mélisende pour qu'elle se mette à l'abri avec nous tandis que je pris mon épée et mon bouclier. Il fallait me battre, pour ma famille, pour ceux que j'aime et pour l'Aragon.

Depuis la fenêtre, je guettais l'attitude des Maures qui fouillaient les maisons une à une. Certains pillaient tandis que d'autres tuaient les pères de famille. En voyant cela, Clotilde me serra la main pour tenter de me rassurer. Je lui adressa un sourire, confiant, puis notre porte d'entrée s'ouvrit violemment. J'embrassai une dernière fois Clotilde et déposa un baiser sur la joue de ma fille avant qu'elles ne se cachent dans l'armoire de la chambre tandis que je me cachait derrière la porte. Les Maures montèrent au premier étage, ils étaient quatre ou cinq.

Lorsque l'un d'entre eux entra dans la chambre, je claqua la porte et planta mon épée dans le ventre du pillard. Aussitôt, les autres accoururent et enfoncèrent la porte en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Un peu surpris par la rapidité de l'attaque, je ne pus me défendre et l'un d'entre eux me mit coup de sabre dans la hanche gauche. Je tomba au sol et, à ce moment précis, Clotilde et Mélisende sortirent du placard pour me défendre du mieux qu'elles pouvaient. Les Maures, un peu surpris de voir qu'elles ne comptaient pas se laisser faire commencèrent à se battre contre elles et l'un d'entre eux trancha la gorge de ma fille avant d'enfoncer sa lame dans le ventre de ma femme. Je poussa un hurlement de rage, toujours au sol et les Maures comprirent mon désespoir face à cela. L'un d'entre eux s'approcha de moi, indiqua celui que j'avais tué du doigt et me dit quelque chose que je ne compris pas avant de me mettre un coup de poing.

Je me réveilla dans un des nombreux couvents de Valence, les curés m'avaient sauvé. Dès mon réveil, je me mis à pleurer toutes les larmes de mon corps en hurlant le nom de ma femme et de ma fille. J'appris qu'elles étaient mortes, qu'ils n'avaient rien pu faire et que les Maures avaient néanmoins été tous tués quand les bateaux de l'armée avaient contre-attaqué. Le curé présent me donna tout de même la médaille de baptême qu'il avait retrouvé sur le cou ensanglanté de ma fille et m'annonça que ma femme comme ma fille avaient reçu l'extrême-onction. Ce Christos et sa couronne de ronces... Je n'avais plus rien. Dès que je me remis de ma blessure, je sortis du couvent et me mit en route pour le Royaume de France. Il fallait me mettre au service de l'Église Aristotélicienne, pour ma femme, pour ma fille et pour tout ce que j'avais perdu cette nuit là.



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Thibalt's books :
Title
La nuit de Valence

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