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Info:
Allégeances janvier 1460

[RP] Allégeances à Adrien Desage – la cérémonie

Ingeburge
        CEREMONIE D'HOMMAGE – MANDAT D'ADRIEN DESAGE
        COMTE DU LANGUEDOC
        MARDI 7 FEVRIER 1460




Citation:

    D'Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg, dite Montjoie, Pair et Roi d'Armes de France, officier de tutelle du Languedoc,
    A la Noblesse du Languedoc,
    Salut.



    Le Conseil comtal du Languedoc ayant reconnu Sa Grandeur Adrien Desage comme comte régnant à l'issue des dernières élections comtales et celui-ci ayant vu son allégeance à la Couronne de France acceptée par Sa Très Aristotélicienne Majesté Nebisa de Malemort Armantia, Reine de France :

    Qu'il soit su que la cérémonie d'allégeances à la Couronne du Languedoc se tiendra le mardi sept février de l'an de grâce mille quatre cent soixante en la Salle du Plaid du Château de Montpellier et que les vassaux languedociens sont aimablement invités à ladite date à venir renouveler leur allégeance à la couronne languedocienne et à présenter leur serment à leur suzerain ainsi reconnu;
    Qu'il soit également su qu'en cas d'empêchement, missive datée, scellée et signée doit nous être mandée afin que celle-ci soit présentée au comte au soir de ladite cérémonie;
    Qu'il soit enfin su que tout noble ne remplissant pas ses devoirs dans les temps se verra être signalé au comte qui pourra, le cas échéant, demander destitution du ou des fautifs.


    Recevez, nobles du Languedoc, nos humbles respects.


    Rédigé et scellé le cinquième jour de février l'an de grâce MCDLX.






Citation:

    D'Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg, dite Montjoie, Pair et Roi d'Armes de France, officier de tutelle du Languedoc,
    A Cebyss l'Acier, comtesse de Minerve,
    Salut.



    Votre Grandeur,

    La Hérauderie de France ayant validé votre demande de fief de retraite, vous êtes invitée à vous présenter en Salle du Plaid du Château de Montpellier afin de recevoir votre fief du comte nouvellement désigné et reconnu Adrien Desage.

    Qu'il soit su que la cérémonie d'allégeances à la Couronne du Languedoc se tiendra le mardi sept février de l'an de grâce mille quatre cent soixante en la Salle du Plaid du Château de Montpellier*;
    Qu'il soit également que présence est obligatoire en ce que cette allégeance sera la première de votre part pour ce fief qui vous est échu;
    Qu'il soit enfin su que tout noble ne remplissant pas ses devoirs dans les temps se verra être signalé au comte qui pourra, le cas échéant, demander destitution du ou des fautifs.


    Recevez, Votre Grandeur, nos humbles respects.


    Rédigé et scellé le cinquième jour de février l'an de grâce MCDLX.







Citation:
Précisions sur l'allégeance

Les nobles doivent l'allégeance à la province en laquelle tiennent leur fief. Adoncques ils vont par-devant le comte ou le duc régnant en ladicte terre, lequel, ayant été élu et ayant recognu le Roy nostre seigneur comme son suzerain légitime, les accueille et reçoit leur hommage.

L'allégeance sera prestée à la province par un hommage au comte ou au duc régnant ès dictes terres. L'allégeance à la province sera renouvelée tous les deux mois, à l'accession au trône comtal ou ducal d'un nouveau comte ou duc élu et ayant recognu le Roy nostre seigneur.

Les barons et vicomtes jurent à la province, en la personne du comte ou du duc, fidélité (obsequium), aide et service armé (auxilium) et conseil (consilium).

Le comte ou le duc leur accorde, pour la durée de son règne, protection, justice et subsistance. Il leur accorde subsistance en leur accordant fief, à eux et à leur descendance, ou en ne leur retirant pas fief déjà accordé. Icelui fief est représenté par un gant, un anneau, un fétu, une poignée de terre, ou tout austre objet propre au fief, que le comte ou le duc offre à son vassal.

Semblable cérémonie se tiendra entre le Roy et ses comtes et ducs.

L'allégeance est cérémonie publique et obligatoire pour tout vassal possédant fief. Elle est scellée par le baiser de paix, et vaut contract. Elle doit estre prestée sous un mois après l'avènement du nouveau seigneur, qu'il soit comte, duc ou roy.

Faict le treizième de mars de l'an de Pasques mil quatre cent cinquante trois, par Jehan de Malpertuis, maréchal d'armes de France.



LLyr di Maggio a écrit:
Exemple de missive si empêchement

Par la grâce d'Aristote,
nous, [NOM du NOBLE], humble[RANG] de [FIEF] en Languedoc,

à vous, [NOM du DUC], Comte du Languedoc par la grâce des urnes,

salut.

Par la présente, nous reconnaissons comme suzerain vous, [NOM du COMTE], Comte du Languedoc par la grâce des urnes.

Que nous vous devons désormais respect (obsequium), aide (auxilium) et conseil (consilium),

Que si un conflit venait vous opposer vous, [NOM du COMTE], Comte du Languedoc, notre suzerain, à un tiers, nous jurons que nous prendrions cause pour vous.

Que nous ne puissions enfreindre la page de ce serment, ou aller à son encontre par un courage téméraire. Si cependant nous osions le tenter, que nous sachions que nous encourrerions l'indignation du Dieu tout-puissant et de ses bienheureux prophètes.

Pour que l'autorité de notre sermentation obtienne une vigueur plus ferme dans les temps à venir, nous avons décidé de la confirmer par notre main et de la signer par l'impression de notre sceau.

nous [NOM du NOBLE], humble seigneur de [RANG] de [FIEF] en Languedoc, a écrit et ratifié,

Date en l'enceinte du château de [LIEU], le [DATE].

Qu'il en soit ainsi et heureusement. Amen.



Citation:

    ANNEXE HRP

    - La cérémonie se déroule sur une journée RP, celle du 7 février, du matin jusqu'au soir
    - * Un topic sera ouvert le 6 février dans la journée, sur le forum I, en gargote > Parlador de Lengadòc - La gargote Languedocienne http://forum.lesroyaumes.com/viewforum.php?f=68
    - Cette journée RP correspondra à une période HRP s'étalant du 7 février au matin au 9 mars, 23h59, heure à laquelle je posterai qu'Ingeburge fait fermer les portes de la Salle du Plaid.

    Danke.


_________________
Ingeburge
Citation:

    NOBILIAIRE DU LANGUEDOC


    • Bbred de Lortz & Alandrisse de Montbazon-Navailles [Bbred & Alandrisse]
      Comtes de Pézenas
      Vicomtes de Cessenon
      Barons du Pouget
      Seigneurs du Bueil (Touraine, SIM de Saint-Patterne)
      > Allégeance prêtée


    • Enduril de Noùmerchat [Enduril]
      Comtesse du Razès-en-Limouxin
      Baronne de Ganges
      > Lettre validée


    • Geoker de Loxley [Goeker]
      Comte de Saint-Gilles
      > Allégeance prêtée


    • Guilhem de Tréviers [Guilhem]
      Comte de Castries
      Baron de Tréviers
      Baron d'Auterive (Toulouse)
      Chevalier de la Licorne

      > Lettre validée


    • Klan & Cebyss l'Acier [Klanacier & Cebyss]
      Comtes de Minerve
      Vicomtes de Saissac > prime allégeance
      > Allégeance prêtée


    • Magalona Eufrasia d'Alanha [Magalona_eufrasia]
      Comtesse du Gévaudan
      Baronne d'Alaigne
      Dame de Mireval & de Marmorières (SIM de Saint-Félix)
      > Allégeance prêtée



    • Actarius d'Euphor [Actarius]
      Vicomte du Tournel
      Baron de Florac
      Seigneur de Saint-Dionisy (SIM de Cauvisson)
      Seigneur d'Aubemare (Touraine, SIM du Lavardin)
      > Allégeance prêtée


    • Aimelina de Sìarr [Aimelina]
      Vicomtesse des Fenouillèdes
      Baronne de Saint-Félix
      > Allégeance prêtée


    • Domenc Blausac [Debba_1er]
      Vicomte d'Hierle
      Seigneur du Château-de-Galand (SIM de Ganges)
      > Lettre validée


    • Jehanne Elissa de Volpilhat [Jehanne_Elissa]
      Vicomtesse de Cauvisson
      Baronne de Malpertuis (Bourgogne)
      > Allégeance prêtée


    • Nothias de Noùmerchat & Fred d'As Terre [Nothias & Frederique85]
      Vicomtes de Joyeuse
      Barons de Peyre
      Seigneurs de Pardailhan
      > Lettre validée


    • Malkav & Samkookai de Vampérià [Malkav & Samkookai]
      Vicomtes de Rochefort d'Oc
      > Lettre validée


    • Vanyel de Prume & Valère d'Arezac [Vanyel & Varden]
      Vicomtes d'Agde
      Barons de Lunel
      Comtes d'Ossau (Béarn)
      Vicomtes d'Arros (Béarn), de la Ferté-sur-Aube (Champagne) & de Villemur (Toulouse)

      > Lettre validée



    • Finubar Anar [Finubar]
      Baron de Pérignan
      Seigneur de Trilla (SIM des Fenouillèdes
      > Allégeance prêtée


    • Jehan Djahen Shaggash de Rieucros [Jehan_djahen]
      Baron d'Exat & de Porte
      Seigneur de Couffoulens
      > Allégeance prêtée


    • Liloïe Aliénor Desage & Carles d'Oktharloc de Carguignan [Liloie & Corbeaunoir]
      Barons de la Voulte
      Seigneurs du Chambonnet (SIM du Tournel)
      > Présents dans la salle


    • Russocarine [Russocarine]
      Baronne de Privas
      Vicomtesse de Salvagnac (Toulouse)
      Baronne de Château-Verdun (Toulouse)

      > Retraite spirituelle


    • Salvaire d'Irissarri [Salvaire_d_irissarri]
      Baron d'Apcher & de Randon
      > Allégeance prêtée


    • Vanyë [Vanyë]
      Baron d'Anduze
      > Allégeance prêtée



    • Coccycrep [Coccycrep]
      Dame d'Emargues
      > Lettre validée


_________________
Ingeburge
[Salle du Plaid, château de Montpellier – Mardi 7 février 1460, après l'office de tierce]


L'on pénétrait dans la Salle du Plaid du Château de Montpellier par une petite porte qui ne semblait pas plus remarquable qu'une autre et une fois cet anodin obstacle de bois franchi, l'on risquait fort d'avoir la vue aussitôt attirée par le mur qui faisait face, contre lequel, pareille à une tache sanglante nimbée de lumière, se dressait une majestueuse cathèdre habillée d'amarante frappée d'une croix occitane d'or. On en restait coi, durant quelques secondes, l'esprit frappé par cette image que renforçait le dépouillement du reste de la grande salle. Reprenant ses esprits, l'on en concluait que ce siège-là, posé en une estrade afin de dominer tous les autres, était celui réservé au Coms de Lengadòc. Instantanément, cela vous posait la fonction, cela vous tenait en respect.

Il y avait donc d'autres fauteuils, de qualité différente en ce que les plus confortables et garnis de carreaux étaient réservés aux vassaux convoqués pour prêter allégeance et les plus spartiates – de simples bancs en fait – destinés à tout ce qui n'était pas noble languedocien et à tout ce qui n'était pas noble d'ailleurs. Ils faisaient tous, sans exception, face au trône comtal, et étaient alignés avec soin, et l'on sentait dans cet ordonnancement maniaque la patte de quelqu'un rompu à l'organisation de cérémonies diverses et autres sauteries où les us et les symboles n'étaient qu'exaltation de la puissance temporelle incarnée par le feudataire honoré et non pas rigide carcan. Le sommaire ameublement était complété d'une table dressée sur tréteaux supportant rafraîchissements et collation et par cinq Lombards en livrée noire et hautement décoratifs qui pour l'heure étaient disséminés dans la pièce.

On entrait donc tout à fait et on se rendait compte que la grande salle était percée de larges baies qui laissaient passer des flots de lumière. Celle-ci éclairait agréablement la pièce, inondant de clarté les murs et les meubles et jouant aussi avec les morceaux d'étoffe pendus aux solives du plafond. C'était là le second motif de saisissement si l'on prenait la peine de s'y arrêter. Ces morceaux d'étoffe étaient en fait des oriflammes et chacun d'entre eux portait les couleurs de l'un des fiefs vassaux languedociens octroyés. C'étaient toutes les régions du comté qui étaient représentées et l'on voyageait ainsi, sans même bouger de Saint-Gilles à Castries, de Cauvisson à Privas, de Cessenon à Randon, d'Anduze à Joyeuse, du Razès-en-Limouxin à Pérignan, de Tréviers à Agde, de Ganges à Lunel, de Porte à Saissac, du Gévaudan à Emargues, de Peyre à Apcher, du Tournel à Exat, du Pouget à La Voulte, de Minerve à Florac, de Rochefort d'Oc à Alaigne, des Fenouillèdes à Hierle, de Mireval à Pardailhan, de Couffoulens à Pézenas pour finir à Saint-Félix. Crussol seul, et pour cause, manquait à l'appel, occulté pour un temps par les gueules frappés de la croix raymondine.



En approchant davantage, on se rendait compte finalement d'une présence à la gauche du trône comtal, on apercevait, penchée en son pupitre, une femme aux traits alabastrins vêtue d'une houppelande de taffetas noir. Ceux qui la connaissaient ne s'étonneraient pas de sa présence, ceux qui ignoraient qui elle était et qui étaient un peu au fait des usages remarqueraient posée sur sa tête et retenant une huve en mollequin sombre, la couronne de Roi d'Armes de France, sous la tablette de son écritoire le caducée habillé d'azur rebrodé de fleurs de lys dorées et sur le siège installé en retrait, le manteau bleu des pairs de France sur lequel avait été négligemment posée une cotte d'armes de velours tout aussi azuré où s'étalait « Montjoie-Saint-Denis » en lettres d'or.

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Mhayri
Les mauvaises langues diront surement que c'était à cause des Lombards que la Blonde trainait dans le coin, ce à quoi elle répondrait avec la dernière énergie que "nonon, même pas vrai !", elle était là parce que tel était son devoir, et puis c'est tout !
N'empêche que le panorama était fort intéressant et instructif à observer.

Évidemment, en tant qu'intendante des Crussol et intendante auto-proclamée du Château Comtal, elle avait veillé, avec l'aide des différents domestiques du Château, à faire parvenir tout ce que le Coms et la Comtessa lui avaient demandé afin que la cérémonie se passe dans les meilleurs conditions, et elle se tenait prête à répondre au moindre signal de ses Maîtres et de leurs illustres hôtes, faisant le guet en retrait derrière les toutes dernières chaises, non loin de la porte. Mais après tout, peut-être serait-elle de trop ce jour-ci ? Elle s'efforça de se fondre de son mieux dans le décors, persuadée de faire tâche si jamais on la remarquait. Elle avait pour cette occasion vêtu l'une de ses toutes nouvelles tenues, celle rouge et dorée, qu'elle s'était achetée avec sa toute première solde.

De son petit coin, elle laissait ses yeux éblouis capturer l'instant : il lui semblait qu'enfin, elle entrait dans ce monde de légende et de magie que faisait miroiter la noblesse. Il y aurait bientôt là les princesses, les parures et les princes. Ne manqueraient encore que les dragons, quoiqu'elle ne fut pas bien certaine d'en vouloir voir à cet instant.

Un dernier petit coup d’œil pour s'assurer que les tables étaient dument garnies et que rien ne manquait pour le confort et le plaisir des futurs invités. Hum ! Peut-être les Lombards avaient-ils soif ? Elle pencha la tête pour tenter de les apercevoir un peu mieux lorsque sa coiffe menaça d'entamer une glissade sur ses tempes, emportée par le poids de sa longue chevelure.
Elle la rajusta nerveusement : ça commençait sérieusement à lui démanger le crâne.
Maudit machin !

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Finubar


Le pas lent, son esprit accaparé par un dossier, voila Pérignan qui pénètre dans la salle d’allégeances. Vêtu presque tel un bretteur, gilet de duel, chemise aux manches amples, le tout décoré par un large ceinturon sur lequel était censé être accrochée une épée. Cette épée avait été confiée à l’un de ses hommes en armes. Il ferma les yeux. Ses lourdes paupières refusant de s’ouvrir. Le cuir de ses bottes crissant sous chacun de ses pas. Il semblait se déplacer plus par habitude dans la salle et vint se placer a l’avant d’une colonne. Presque dos au mur, il patienta, réajustant sa cape sur son épaule gauche.

Des journées fatigantes au conseil. Des journées presque interminables même. Il devait en permanence se battre sur tout. La faute a sa minorité électorale ? Peut-être. Mais il voyait cela plus comme un retour aux choses concernant son dernier mandat comtal en date. On lui avait répondu qu’étant minoritaire, il n’avait droit a rien, même son avis ne comptait pas. Était-ce donc cela ?

Il chassa ses idées pour revenir sur le moment présent. Mais ses paupières eurent encore une fois de sa volonté. Il semblait dormir. A dire vrai, il se reposait en effet. Mais ses pensées continuaient d’affluer sur les points de son dossier. Il revit certains conseiller le pointer du doigt, le traitant de fouineur, trouvant toutes les excuses possible, pour ne pas considérer son explication comme plausible.

Patientant d’entendre son nom, le corbeau restait paisible. Nul doute qu’un autre noble, ami de sa maisonnée viendrait lui parler et le tirerai de cet état physique.

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--Les_gueux
La foule se pressait dans le château.
Aujourd'hui, on prêtait allégeance au nouveau Coms et comme à chaque fois, c'était là spectacle plaisant pour le bas peuple.
Chacun venait y voir ce qui le faisait rêver.
Les beaux linges affolaient les paysannes alors que les beaux nobliaux captivaient les pucelles.
Les filles de tout ses feudataires inspiraient les jeunes gueux qui se rêvaient Seigneurs, Barons et autres l'espace d'une cérémonie.

Oui, c'était cela. L'espace d'une cérémonie, chacun pouvait rêver et s'évader...

On se pressait maintenant. Entre chaque arrivée d'une noble maisonnée, la foule passait par la petite porte.
Les lieux étaient connus de tous, mais l'on entendait encore des
OH! des AH! à mesure que l'avancée se faisait.

La salle s'agitait à mesure que les bancs se remplissaient et partout la foule commentait.

...

Elles sont belles ces tentures !

...

Ho tu as vu les Lombards !

...

Mmmh ! Moi je les trouve plus beaux vue de derrières ! Il sont de jolis ptits...

...

Cul-terreux ! C'est ma place là ! A chaque cérémonie je m'assieds ici !

...

Chut Jehan ! Tu vas nous faire remarquer ! Tu sais bien que les gardes sont pas commodes ! Rappelle toi la dernière fois !

...

Maman ! C'qui la dame au fond ! Elle a une belle couronne ! Tu crois q'uc'est la Reine ? J'peux aller la voir ? Dis oui !

...

C'est qui l'Comte c'coup ci ?

...

Bah tu sais, lui ou un autre... C'qu'est sûr c'est qu'c'est toujours pas Bentich !

...

C'est un Desage! Celui qui va s'marier qu'il parait !

...

P'pa ! C'est le Drapeau de qui c'lui là ? Ah ! Et c'lui là ? Ah! Et l'autre ?
Hé Papa ! Papaaaaa !


...

Ainsi allaient les choses alors que le Languedoc d'en dessous s'installait.
Les bancs se garnissaient vite, les rumeurs de la foule emplissaient lentement la salle.
A chaque arrivée d'une noble maisonnée, le silence se faisait. Tous observaient, beaucoup saluaient avec respect.
Le peuple était là, il se régalait.
Adriendesage
Le coms était assis et dominait la pièce depuis son trône, comme l'hibou qui domine la forêt depuis la plus haute cime du plus haut des arbres. Son visage était parfaitement neutre et il parcourait la salle d'un regard inquisiteur. Parfois, il se fendait d'un sourire léger, et ses traits se détendaient pendant un court instant. C'était lorsqu'il entrevoyait un visage familier et amicale. Il paraissait alors même assez jovial, mais sitôt ce premier effet donné, redevenait-il aussi martial que le rapace en contemplation.

Adrien Desage était vêtu d'un long mantel rouge, brodé de nombreuses croix du Languedoc en fil doré. Les boucles de son épaisse chevelure, d'ordinaire peu ordonnées, étaient parfaitement dessinées et rangées en bon ordre. Elles lui couvraient les épaules et soutenaient la couronne comtale, qui lui ornait le front. Il avait dans l'instant que nous décrivons, les mains jointes sous le menton, dans cette attitude tantôt inquisitrice, tantôt amicale, toujours parfaitement retenue. C'était défoulement de sensations que de siéger sur le trône comtal. Pendant des années, le baron de Crussol avait posé son genou face à ce même trône, et prêté allégeance aux comtes et comtesses succesifs. Pendant des années, il s'était offert comme épée, et comme bouclier à ce trône. Désormais, sa posture était toute autre.

Les premiers vassaux entraient dans la salle, déjà bien encombrée par le peuple. Le coms guettait. Il guettait l'arrivée de sa fille, il guettait l'arrivée du Phénix, il guettait l'arrivée de l'Ours, il admirait la garde languedocienne en place et jouissait aussi de sa position. Et puis, lorsque le temps lui sembla venu, il lança à Ingeburge, Montjoie, le Roy d'Armes de France, un regard qui se voulait indiquer qu'il n'attendait plus que son signal.

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*En reconstruction*
Baron de Crussol & seigneur d'Alquines
Ayena
Elle n'était pas noble languedocienne. Mais sans aucun doute elle allait le devenir incessamment sous peu, dans une toute petite vingtaine de jours. Et, puisque nous l'avons déjà dit ailleurs, Ayena La Glue suivait son fiancé où elle le pouvait, lorsque les portes ne lui étaient point closes. Et aujourd'hui, la cérémonie étant publique, la jeune femme jugea bon de faire une apparition.
Vêtue d'un rouge écarlate en hommage à son blason artésien, pour montrée que tout de même, elle était noble, poupette était entrée discrètement, pour se poser sur un bout de fesse, sur un bout de banc, dans un bout de rangée, parmi le peuple et les curieux.

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>Sponsor officiel d'Ayena__
Héraldique
Alandrisse
[Quand l’Ours et l’hérisson se pointent]

Forcément, il fallait se pointer à l’allégeance. Non pas que c’était fastidieux, juste que pour une fois le couple allait tenter une synchronisation…oui oui vous avez bien lu. Généralement, l’un était à l’autre bout du royaume alors que l’autre voguait en mer. Ou bien l’une était à moitié près des anges alors que l’autre tentait de la rejoindre. Enfin bref, tout cela pour dire que le couple avait été ensemble pour deux occasions, leur mariage et le mandat de l’Alouette.

Mais revenons en à nos chopines, le débarquement des forces, pour une fois, la jeune femme avait réussi à faire comprendre à son époux que la simplicité n’était pas une tare. On le constatait d’ailleurs aux vêtements qui étaient quasiment dans le même ton cramoisi, une bague par là, un collier par-ci et hop en avant le duo. L’entrée fut fort simple, un sourire sur les lèvres de la Montbazon, un grognement du côté du Lortz, l’avancée fut fort rapide en donnant des écus à qui en voulaient. Ce qui provoqua chez le BB, une folle envie de faire rentrer sa dépensière de femme plus rapidement dans la bâtisse.

La brune bon gré malgré se fit entrainer et tenta de reprendre une démarche correcte. Ils glissèrent vers la zone d’attente, saluant au passage Ayena qu’elle avait croisé il y a peu, le Coms au loin et le Roy d’Armes. Elle lança un ultime regard à Bb pour lui dire de se tenir quand ils approchèrent de Finubar. On n’était pas des sauvages après tout.


Bien le bonjour Baron, comment allez-vous en cette radieuse journée ?
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Ingeburge
L'attente n'est jamais subie quand l'on sait occuper son temps et la duchesse d'Auxerre ayant toujours quelque chose à faire, que ce soit pour la Hérauderie de France, la Curia Regis, la Pairie ou ses propres affaires, n'avait jamais l'impression d'avoir à patienter. Ainsi, entre sa propre arrivée et l'apparition du comte régnant, elle n'avait pas eu l'impression d'avoir patienté plus que de raison, absorbée qu'elle était par le parchemin armorié qu'elle étudiait. Ce fut la conscience de ses Lombards revenant vers elle maintenant que les gardes comtaux s'étaient déployés dans la Salle du Plaid qui la fit relever les yeux et constater le déploiement en question. Le comte du Languedoc était désormais dans la place et même mieux, il était déjà assis en son siège; elle venait d'attraper son coup d’œil. Le document examiné fut remisé dans un portefeuille de cuir lui-même glissé dans un des tiroirs du pupitre et elle quitta sa position pour se placer devant le trône.

Il ne lui fallut guère de quelques pas pour faire face à Adrien mais cela fut suffisant pour embrasser en deux secondes les personnes qui avaient fait leur entrée, elle avisa ainsi la demoiselle d'Alquines, promise du grand feudataire, le baron de Pérignan qui produisait une eau-de-vie mémorable, le couple formé par les comtes de Pézenas et quelques visiteurs dont elle ne savait rien mais dont elle estima qu'ils ne faisaient pas partie du ban languedocien. Après un léger salut de la tête, le Roi d'Armes indiqua au comte du Languedoc, de manière à être entendue de lui seule :

— Le bonjour, Votre Grandeur. Nous débuterons la cérémonie dès que vous le souhaiterez et selon l'ordre qui vous siéra. Vous avez ainsi la possibilité de faire appeler vos vassaux selon la préséance, auquel cas les comtes seront en premier lieu sollicités pour ensuite passer, successivement, aux vicomtes, aux barons et enfin aux seigneurs. Vous avez sinon la possibilité de les faire appeler selon l'ordre d'arrivée. Cette seconde option est vivement conseillée : la journée s'annonce d'ores et déjà fort longue et peu de nobles ont encore fait le déplacement.
Une courte pause fut marquée, puis :
— Je connais les usages en Languedoc, il est de tradition de demander solennellement à chaque vassal s'il souhaite se lier au feudataire. Je n'irai pas contre cela, vous rappelant simplement que lorsque vos vassaux vous auront répondu par la positive, ils devront vous promettre fidélité, aide, service armé et conseil; ce à quoi vous assurerez subsistance, justice et protection. L'échange devra être clos de manière formelle, soit par une accolade, soit par un baiser de paix.
Et il y eu un ultime renseignement de fourni :
— Vous n'aurez, pour l'heure, qu'à vous préoccuper des nobles ayant fait le déplacement. Je vous transmettrai toutes les lettres reçues à la fin de la journée, quand tous les présents seront passés et vous pourrez tranquillement y répondre, au calme.

Cette fois, le Grand Officier royal se tut, laissant l'occasion à Adrien de répondre, soit pour éventuellement poser des questions, soit pour le libérer, lui permettant d'ouvrir officiellement la cérémonie.

EDIT = Relecture
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Aelith
Non, la Flamboyante ne suivait pas sa suzeraine à la trace.

Si Aelith avait décidé d'assister à la cérémonie d'hommage, c'était pour une raison bien à elle: une étude de terrain, en somme. A son insu, comme beaucoup, elle jetait les premières pierres de la recherche scientifique, procédant à une observation non participante. S'ensuivraient analyses quantitative et qualitative, puis comparaison avec les cérémonies d'hommage bourguignonnes. Alors viendraient les conclusions, qu'elle avait presque déjà envie d'esquisser: les nobles d'ici n'arboraient pas ce visage fermé, lassé, qu'offraient ceux qui se rendaient à Dijon. L'hommage du Sud était-il donc moins rébarbatif que celui du Nord?

Assise à l'écart de la noblesse languedocienne, puisque là n'était pas sa place, elle pianotait sur sa robe, attendant patiemment le début de la cérémonie. Si son regard glissait régulièrement sur Montjoie, elle ne s'était point avancé jusqu'à elle: Augy n'était là qu'en simple observatrice, laissant la Duchesse d'Auxerre à la tâche qui lui incombait, se refusant à la déranger alors que l'hommage allait commencer. Qui plus est, peu de monde avait investi la place: lentement mais sûrement, la salle du Plaid se peuplerait, et si l'ordre d'arrivée était l'ordre de passage choisi par celui qu'ici, on appelait le Coms, il s'agirait de ne point perdre le fil des arrivées.

L'attente donc, et l'observation. Deux activités qu'Aelith se faisait une joie d'entreprendre. Tout plutôt que ce qui l'avait précédemment retenue entre les murs d'un couvent...

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Actarius
Des mois, croisade, puis guerre obligent, qu'il n'avait prononcé serment d'allégeance de vive voix. Mais la donne avait changé. La trêve revêtait des allures de paix et toute illusoire qu'elle demeurait selon lui, elle avait au moins eu le mérite de lui permettre de retrouver le, "son" Languedoc. Ce retour d'exil avait pris bien des formes passant par une première et furtive incursion, par une implication politique qui avait fait long feu en raison de puissantes fièvres, par les sourires de taverne, les rires et la griserie du lever de coude, par les saignées et l'alitement également. Un retour nuancé de contrastes divers et variés, mais un retour, un vrai, enfin.

Né dans cette région qu'on appellerait des siècles plus tard la Margeride, né d'un père et d'une mère languedociens, l'Euphor pouvait sans peine s'assimiler à un pur produit régional. Il avait assumé nombre de fonctions en ces terres, jusqu'à en revêtir la couronne comtale. Il avait offert de son sang, fait couler celui de bien des ennemis au nom de ces terres. Il y avait enterré nombre d'amis et de proches, il y avait découvert l'amour, la vie. Tout en lui évoquait le Languedoc. De son accent à sa bonhommie, de sa cordialité à son entêtement, de son emportement à son orgueil. Semblable aux plateaux granitiques de sa terre natale, il demeurait tel qu'il avait toujours été: Languedocien. On pouvait tout lui contester, sauf cette vérité. Et en cela, il ressemblait à un autre être. Un compagnon, un ami, un frère même, ce même homme à qui il prêterait serment sous peu. Adrien Desage, le "Mordious Man". Si on prêtait parfois le surnom de Coeur d'Oc à l'Euphor, son compère méritait sans nul doute, celui d'Âme d'Oc.

En premier lieu, il n'aimait pas les Provençaux comme tout bon Languedocien qui se respectait. La franchise, la fraternité, l'amour de sa terre, la fierté de celle-ci étaient autant de traits propres aux gens d'ici. Un brin bourru quoique toujours bonhomme, hospitalier, un peu buveur, guerrier sur les bords, plaisantin dans les encolures et aussi maladroit que faire se pouvait en présence d'une fille, il était le prototype même du Languedocien dans la moindre de ses aspérités. Le premier regard du Mendois alla précisément à cet homme si respecté. Puis, tandis qu'il progressait toujours aidé par une canne de bois, le Sienne de ses yeux se posa sur les différents acteurs présents. Il balaya rapidement la foule des roturiers, s'arrêta plus longuement sur le Roy d'Armes, le baron, la fiancée du Comte, la jeune Mhayri qui eut le droit à un discret clin d'oeil, au Premier Secrétaire d'Etat et enfin sur la Flamboyante Aelith. Et contre toute attente, ce fut vers elle que se dirigea l'Euphor. Celui-ci, bien que claudicant encore, avait retrouvé quelques couleurs. Les traits étaient fatigués, mais plus moribonds.


Quelle surprise Dòna et quel plaisir de vous revoir ! De fait, il ne s'agissait pas seulement de mots, mais bel et bien d'une réalité. La maîtresse équine était une proche de l'être aimé et cette position suffisait amplement à la rendre tout à fait sympathique au Vicomte. Il avait déjà eu l'occasion de la rencontrer, lors des joutes en Lavardin. S'il ne la connaissait pas vraiment, l'envie d'y remédier existait tout naturellement et se matérialisa par une question banale au possible. Comment allez-vous ?
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Absent jusqu'au lundi 14 mai
Malkav
[Rochefort d'Oc, un peu avant le jour de la cérémonie]

Trop peu de temps, le vicomte en trouva tout de même un peu pour dire qu'il n'était pas totalement parti rejoindre le Très Haut. Du moins pour le moment...Finalement heureusement que le Roy d'Armes n'avait pas répondu à sa demande d'entretien, il n'aurait pas pu faire le déplacement.

Arnhild, tu veux bien faire parvenir cette missive au comte, s'il te plait?

Citation:
De Nous, Malkav de Vampérià, Vicomte de Rochefort d’Oc
A Vous, Adrien Desage, comte du Languedoc par la volonté du peuple Languedocien et de la Reyne de France

Salut !

Par la présente tenons à vous informer que nous ne pourrons assister à la divine cérémonie d’allégeances que vous proposez. Cela n’est en rien du à votre personne, soyez en assuré. Au contraire, il aurait été un plaisir pour nous de renouveler notre lien vassalique à la couronne comtale face à un homme tel que vous.

Nos terres, nos sujets, et surtout notre femme de jour en jour plus souffrante nous retiennent à nous terrer en Rochefort d’Oc.

C’est ainsi que nous reconnaissons en vous comme étant notre suzerain et nous vous promettons respect, aide et conseil par cette missive.

Notre temps hors de nos terres étant très compté comme vous aurez pu le comprendre face à notre effacement surprenant de ces derniers temps sachez que nous ferons toujours de notre possible pour vous aider et vous conseiller comme il se doit en répondant à toute missive ratifiée de votre scel.

Nous en profitons pour vous dire que ces même raisons nous pousserons à ne pas répondre présent le 10 février prochain à votre convocation de l’assemblée nobiliaire. Pardonnez mon peut-être affront auquel certains sont maintenant habitués mais souvent en ce moment ces convocations mènent à se déplacer pour rien. Nous préférons autant vous exposer notre point de vu et vous conseiller de loin par missive.

Que le Très Haut veille sur vous et le Languedoc !

Fait à Rochefort d’Oc le 3ème jour du mois de février 1460




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Aelith
Il y avait des arrivées auxquelles on pouvait s'attendre.

Au sein de situations aussi diverses que variées, il y avait des arrivées auxquelles on pouvait s'attendre. Celle de Rhéa lorsque Aelith la sifflait était sans doute la plus prévisible, la seule sur laquelle elle était absolument sûre de pouvoir compter. Celles de Stephan et Lothaire lorsque ses quintes de toux l'arrachaient à ses rêves pour la laisser, tremblante et épuisée, au bord de son lit étaient systématiquement touchantes, bien qu'angoissantes, renseignant finalement assez précisément la Flamboyante sur son état actuel. Celle d'Irançy lorsque Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg convoquait la
Curia Ducis Autessioduri était inévitable, sous peine de subir la très froide colère de la Duchesse. Celle du jour qui succédait à la nuit, celle de l'automne qui suivait de près l'été, celle de la mort qui achevait brusquement la vie ; il y avait donc des arrivées auxquelles on pouvait s'attendre.

Celle du Phénix dans la salle du Plaid à l'heure de la cérémonie d'allégeance au Coms du Languedoc était, de la même façon, relativement attendue. En revanche, que celui-ci vint très directement la saluer, semblant même y trouver un certain sujet de plaisir – puisque tel était le mot qu'il employait -, n'avait rien de prévisible, rien d'évident, ni même – aux yeux d'Aelith – rien de logique. La salle abritait sans doute possible des gens de sa connaissance, des amis de longue date, sinon des nobles languedociens qu'il côtoyait de façon régulière. Elle ne l'avait rencontré qu'au Lavardin, n'avait échangé que peu de mots avec lui, s'étant contentée d'écouter les propos qu'il échangeait avec sa maîtresse de l'époque, sa suzeraine d'aujourd'hui. Alors quoi ?

La Maîtresse Equine n'eut guère le temps d'échafauder un bataillon de réponses rassurantes : le Pair de France attendait une parole. Signe de la tête et sourire, que vint vite rejoindre un salut adéquat:


―Votre Seigneurie, surprise et plaisir partagé!

Ce qui était parfaitement exact, d'ailleurs. La surprise n'était pas tant sa venue, que sa venue à ses côtés. Quant au plaisir, elle devait avouer qu'il n'y avait rien de désagréable au fait d'être saluée par un Pair de France, Coeur d'Oc, et qui plus était proche de sa suzeraine : cette dernière serait sans doute heureuse de constater que la jeune tonnerroise, malgré ses goûts certains pour les activités équestres et les tenues masculines était finalement capable de paraître convenablement en société.

Quant au reste... Comment allait-elle ? Le sourire partagé plus tôt se teinta d'un amusement ironique.


―Je découvre une terre nouvelle, et la beauté sauvage du Languedoc me ravit.

Voilà qui conviendrait sans doute, bien qu'Aelith se douta que le Phénix n'était pas homme à se laisser berner par si peu. Elle reporta ses yeux autrefois azurs, aujourd'hui légèrement grisés, sur la Prinzessin faisant face au Comte. Le début de la cérémonie ne tarderait plus, désormais.

―Et vous, comment vous portez-vous depuis ces fameuses joutes au Lavardin ? Je crois me souvenir que vous aviez refusé de jouter, à l'époque..
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Actarius
Le regard de Sienne varia légèrement à la réponse pour le moins évasive de la Flamboyante faite dame. Il avait perçu dans ces paroles, le type de réplique que lui-même avait servi durant des mois, alors qu'il demeurait loin de chez lui. A tort ou à raison, il ne fut guère à jouer de l'amalgame et à penser que cet exil voilait légèrement l'âme dissimulée sous ces ravissants yeux de cendres saphirées. Il existait dans leur reflet quelque chose d'intrigant, comme si une goutte de mélancolie s'y était diluée, quelque chose de cette nostalgie si propre aux voyageurs, quelque chose de contenu, de différent qui ne manqua pas de transformer un faciès jusqu'alors plutôt neutre en une moue franchement bonhomme et éclairée d'un large sourire.

En toute contradiction avec sa spontanéité, mais en parfaite adéquation avec cette malice qui lui faisait apprécier de ménager ses effets et donc de ne pas toujours rétorquer au moment voulu, il demeura silencieux et le resta jusqu'à la question qui suivit.
Ma foi, comme un homme qui n'a pas su faire montre de la même sagesse qu'au Lavardin, glissa-t-il tandis que ses iris pointaient vers sa canne. L'Euphor comptait bien plus de défauts que de qualités comme tout un chacun, mais il en subsistait qu'on ne pouvait lui ôter, l'auto-dérision. Foncièrement, il n'y avait pas grand chose de drôle à être une forme très avancée d'habitué aux éliminations prématurées dans les tournois. Cela l'était encore moins lorsqu'on en ressortait avec une blessure grave. Mais sourire de certaines de ses faiblesses lui permettait d'enlever un peu de cette amertume qu'il nourrissait à l'égard de cet événement, et de surcroît, de s'en détacher un peu. Un effort salvateur pour un mauvais perdant patenté.

Ce trait d'humour ne l'éloigna pas de la réponse doucement mûrie et qui s'abattit sur un ton bien moins goguenard, bien plus solennel. Une sentence en somme, chose qu'il s'autorisait parfois en raison de sa quarantaine bien trempée.
On ne sent jamais aussi bien que chez soi... Que voulait-il exactement dire par là ? Et bien qu'il comprenait ce sentiment d'exil qu'il avait cru entrevoir. S'il s'était trompé, la question resterait longtemps en suspens et sans doute passerait-il pour une espèce de philosophe ou plus sûrement encore de secoueur de marronniers, cet arbre dont les fruits, les lieux communs, avaient un certain succès dans quelques institutions royales. Si la réussite était avec lui, peut-être son interlocutrice sentirait-elle qu'il avait perçu une fausse note et l'avait assimilée à une partition étrangère; en clair, qu'il avait compris un peu, mais s'était fourvoyé largement. Le pensa-t-il tout cela ? Non, il était convaincu d'avoir misé sur le bon cheval.

Fou ou perspicace, il n'en demeura pas moins souriant. Il se voulait amical et ne varierait pas aussi facilement. Au point qu'il demanda le plus franchement du monde, regard fixé sur la place libre à la dextre de la dame.
Puis-je ? Ancien Grand Chambellan ou non, il avait une idée toute personnelle du placement idéal. L'étiquette s'était en la circonstance effacée devant la spontanéité désarmante de ce coeur. La même qui l'amenait irrémédiablement à contrarier avec un systématisme confinant à l'acharnement certaines personnes. Et il y en avait une en particulier qui en faisait souvent les frais. A cheval au possible sur ces questions d'étiquette, de préséances... Si la Flamboyante acceptait, si la Glaciale remarquait ce positionnement inadéquat, le Mendois récolterait encore une saillie de reproches, des coups de fouet, une fessée ou tout autre torture punitive qui plairait à la Prinzessin. Le comble ? S'il était là, s'il voulait prendre place à côté de la Maîtresse équine, s'il voulait faire sa connaissance, c'était, outre une sympathie naturelle, également en raison de l'amour "secret" qu'il éprouvait pour sa danoise suzeraine.
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Absent jusqu'au lundi 14 mai
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