Souffle_anonyme
Cur.
Pulsation saccadée qui me tire de ma torpeur pour mieux mendormir, rythme limmatérialité du cocon ou je flotte, je vis.
Souffle je me suis fait chair qui jour après jour se forge.
Un jour, jai entendu autre chose que les battements. Jai entendu une voix.
Plaisant.
Pas que je mennuie. Mais tout nouveau divertissement a cela dexcitant quil fait bouillonner ce que jai de conscience, me bâtit une imagination, aveugle, je me dessine des images qui nen sont pas.
Je suis locataire, tu es mon bailleur. Je te découvre.
Tu mas faite, tu me penses, donc je suis.
Jexiste enfin par la pensée qui vient compléter le souffle de vie qui manime. Si je pouvais, je sourirai.
Mère.
Je dors beaucoup. Tout le jour où tu me veux discret, sage, je mefface. Tu moffres confort, je nai besoin que de peu despace.
Le soir cest loin, la nuit encore plus. Comment pourrai-je men rendre compte ? Le temps na de limite que celle que lui donne le son de ta voix, les mots de ta pensée.
Comment te dire, comment te faire savoir que je suis la, que tu me fais exister rien que par ces instants volés que nous partageons ? Ces moments ou je te sais à moi et ou je ne suis plus seul ?
Jai beau gigoter, je suis trop petit, frustrant. Alors jattends.
Triste.
Ce soir tu me fais mal. Le son de tes pensées est toujours aussi doux, empreint de la mélancolie de tes sentiments, de la culpabilité que tu me caches maladroitement et dont je fais pourtant les frais.
Tu me présages de sombres heures, à me cacher encore plus, à étouffer ma présence, à me priver du peu de toi que tu me laisses. Je nai que toi, les autres je ne les sais pas.
Que mimporte la beauté que tu mimagine, que mimporte la joie de mes frères et surs, aussi inconnus à moi que je le suis pour vous, que mimportent les sentiments de lautre que tu ménages à mes dépends
Est-ce le supplice que tu me veux subir ? Je ne peux le croire. Ce serait cruel. De sage je me fais rebelle.
Te plaire, mère mest cher, exister mes plus doux encore.
Je suis ta chair, un morceau de toi qui a présent te démangera la conscience.
Sens comme je suis la. Ce nest que le commencement.
Bonne nuit.
La.maquerelle
Cher Inconnu.
Tu es toujours là. Quelque part, au fond de ma conscience. Tu as beau ne pas remuer, je sais que tu es là. Que tu palpites déjà.
Je n'ai pas une seule fois envisagé de te déloger, j'espère que tu le sais.
Tu es là.
Je sais que tu es là et que tu m'écoutes.
Tu es là, mon inconnu. Je n'ai pas peur de toi.
Tu flottes, tranquille. Tu m'obsèdes parfois un peu trop, pour notre propre sécurité, tu sais.
Mais je te sens, le soir, quand je te rends la place qui est tienne. Tu es là. Tu remues. Rien de visible, rien de perceptible. Mais tu es la. Je te sens.
Opaline est au courant de ta présence, mon inconnu. J'espère qu'elle ne nous trahira pas.
Je sens que tu es là. Je sais que ça ne fait que commencer.
Quand je recevrais mes jolies robes, bel inconnu, tu seras peut être un peu plus libre de respirer. Et moi aussi.
Tu flottes aux limites de ma conscience quand je m'endors. Je te pense. Ou bien est-ce que je te rêve ?
Immobile...
Je saurais être patiente. Je trouverais une solution mon inconnu. On s'en sortira tu verras.
Cher inconnu, je voudrais que tu me laisses dormir.
Mais je ne peux pas t'en vouloir de profiter du peu de liberté que je t'offres...
Souffle_anonyme
Je suis la.
Je veux être la.
Je veux continuer à tobséder. Je vais grandir tu sais ?
Je sais que tu le sais.
Tes mots sont doux, tes ambitions et désirs aussi ambigus que les sentiments que tu éprouves pour ces autres.
Je suis la au milieu, arbitre ou dommage collatéral.
Jai essayé de bouger aujourdhui. Cétait le matin. Je me suis agité dans linertie de mon existence.
Ai-je réussi à tébranler ? Je ne pense pas. Tu nas pas du me sentir assez fort, indifférente tu as été à cette tentative qui me laisse harassé.
Jai dormi.
Quand je dors, je toublie et tu peux moublier aussi.
Jai trouvé à mon réveil un nouveau jouet. Je crois que cest la corde qui nous relie tous les deux.
Je voudrais la tirer, la mordre, te piquer pour mieux te persécuter. Mauvais esprit, je nai pourtant su quy appliquer mes doigts.
Je tai caressée. Oui je tai caressée. Dans limmensité de ces profondeurs amniotiques tu nas encore rien du sentir. Tu ne sais pas encore qui je suis.
Quel sera mon dipe ? Etrange question. Te serai je fusionnel ou rivale ? là tout de suite, je taime quand même.
Frustré jai dormi encore.
Cest le compromis que jai trouvé pour lheure.
Je méveillerai à la nuit, prêt a técouter me penser. Il faut quon parle.
Com-mu-ni-quons.
Reste encore un peu je t'en prie.
Ne nous couchons pas fâchés.
J'ai des questions. Des tas de questions.
Des Comment, dis pourquoi ? pour qui ?
Des reproches aussi.
Lâche, a te battre si peu et sans conviction pour me vivre librement.
Hypocrite, Ton amour est une farce. Il se partage, mais dis qui sont les lions de notre alambiquée mascarade ? Petite chose réduite à l'absence, je te suis quand à moi exclusif.
Las. J'ai baillé.
Le jour est trop long pour ce qu'est la nuit avec toi.
Vois comme notre relation se construit sur de sordides déséquilibres. C'est drôle.
A Demain.
Souffle_anonyme
Je dormais.
J'ai ouvert un oeil.
L'amertume doucement a recouvert la douceur de mon environnement.
J'ai entendu les voix, comme on entend des murmures couverts.
J'ai aimé la gravité de cette voix.
Mère j'ai honte.
J'ai aimé la violence de ceux qui ont essayé de te blesser.
Tu me pardonneras, comme je te pardonne.
Ce soir, ça a changé entre nous.
Je t'aime, et je te sens m'aimer plus.
Heureux, je pourrai danser.
Je bouge, je m'agite, je voudrais que tu me sentes et que tu t'en réjouisse.
Il n 'y a que moi qui le mérite ton amour ce soir.
Que t'as t'il fallu tout ce temps pour le voir ?
Tu es trop douce, trop bonne, à vouloir les préserver tu m'as sacrifié.
Ton agneau blanc te pardonnes.
Fêtons ma liberté.
Sens monter en toi l'euphorie, cocktail d'hormones et d'endorphines.
J'ai envie de sucré maman.
Offre moi du miel, offre moi des fruits.
Sois belle, sois femme, sois moi.
Demain est un jour neuf.
Je méveillerai a un monde de découverte.
Mais n'aie crainte. J'attendrais toujours autant nos doux échanges.
Il nous faudra être forts.
Ce soir je suis trop heureux, je ne réalise pas.
Oublions les.
Ce soir c'est toi et moi.
Profitons.
Tu me parleras de lui quand le miel aura lavé le fiel.
Tu te réjouiras de ton courage quand tu pourras t'enorgueillir de mes coups de pieds.
Je ne serai pas ta honte .
Je te le promets.
C'est trop pour mon petit être.
Il est tard, tiens moi éveillé je t'en supplie.
Je voudrais que le temps sarrête.
Je t'aime.
Prince_de_la_lande
Chère inconnue... "e"
Pourquoi ne pas te mettre au féminin. Singulier.
Singulière.
Je souffle sur le ventre de ta mère. J'y pose ma main, chaude encore des ébats que nous eûmes.
Je sais que vous vous parlez, toutes les deux. Vous vous parlez en silence.
Mais moi, je dois user de ma voix pour espérer t'atteindre, petit être.
J'ai bien usé d'autres moyens, plus invasifs, en vain.
En réalité, c'était pour parler à ta mère... mes mots, au creux de son oreille comme au creux de ses reins.
Elle est lovée tout contre moi, sur le côté. Je la protège. Elle te protège.
Nous sommes tes carapaces.
Je vais partir, bientôt. Le croiras-tu, petit être ? pour chercher un bateau. Ton père n'est pas marin. Ton père est juste fada. Fada des projets fous d'une troupe de lucioles.
Tu m'attendras, dis, pour naître ?
Peut-être reviendrons-nous avec un bateau et une petite sirène dedans. Ton père a plein d'enfants.
Mon cur est grand.
Souffle_anonyme
Je ronronne.
Comme tu ronronne.
J'ai un pouce au bec et je goûte au sucré de ce qui nous lie.
C'est doux.
Tu es heureuse, je suis heureux.
Il t'enlace, et cette caresse se répand, onde de bonheur qui me mets des humeurs guillerettes.
Tu ris, et je ris aussi, sacrée maman, sens comme je trépigne de joie.
J'aime te sentir ainsi.
J'ai envie de chanter, à l'unisson de tes gémissements de plaisir.
Si je t'en veux ? Comment le pourrai je quand tes pensées sont miennes, quand à trois nous vibrons, quand dans ton toi tu l'attires a moi, me l'offre, m'offre quelques instants avec LUI...
Toi, l'homme beau qu'elle m'a décrit tant d'heures ou la nuit nous liait loin de toi.
Toi qui me présage aux traits semblables aux tiens.
Toi dont la voix me berce, m'endort autant que me tire de ma torpeur.
Toi dont je peux sentir la force, toi que j'envie déjà.
Tu me conjugues au féminin et pour toi je suis fille.
Amoureuse, je ne pense plus qu'à toi.
Tu souffles sur son ventre et c'est moi que tu chatouilles.
Tu poses la main sur son ventre et c'est moi que tu fais frissonner.
Embrasse le, que je vibre de ton amour autant que celui que tu viens de lui offrir.
Nous parlons oui, et depuis j'attendais un peu plus de la part de toi qu'elle m'a confiée.
J'entend ta voix, je suis bien.
Parle lui, je t'écoute.
Dis lui les mots qu'elle attend, je t'aime.
Rassure la, protège moi.
Aujourd'hui je suis heureux.
Reste encore un peu, restons en famille.
Attendre ? je ne sais pas. J'ai déjà si hâte.
Sens comme je m'impatiente, a grandir dans la bulle qui de jours en jours m'est plus étroite.
J'ai hâte, j'ai hâte, trop hâte peut être...
Souffle_anonyme
J'ai été pressé oui.
J'ai cru que je pouvais.
Que l'empressement me permettrait vite de contempler vos visages.
Mais je t'ai entendu.
Je serai patient.
J'ai été silencieux.
Pardonne moi.
Grandir prend tellement de temps, de force.
Je voudrais que tu sois fière.
L'espace toujours se fait moindre et je sais faire déja tellement de choses.
Je pense, je peux sucer mon pouce, je baille, je bouge, me retourne, je nage, je dors.
J'ai peur, qu'a force d'enthousiasme je ne te fatigue.
Toi qui nous emmène en voyage.
Prendras tu soin de toi ?
Moi, je n'ai pas besoin de partir pour voyager.
Au chaud en ton sein, ma vie est un voyage, a l'arrivée, je serait dans tes bras contre ta chaleur.
J'ai hate de me laisser bercer par le bruissement des cigales, que tu me fasse goûter aux délices du palais.
Tu doreras et moi je vibrerai en toi, je te promet , tu seras fière quand je naitrais au monde, robuste.
J'entend ma soeur.
Je peux sentir l'autre, qui déjà descend de moi par le sang.
N'est ce pas une drôle de famille que nous formons ?
Marchons vers la mer. Nage y, je t'encourage, nous ne serons jamais plus proches que dans l'eau.
Tu me sentiras peut etre mieux, plus fort.
Toi dans l'eau salée, moi dans l'eau sucrée dont tu m'abreuve et me nourrit.
Qu'il serait drôle de naître dans l'eau ?
Y pense tu ?
A ma naissance ?
Tous les jours... J'ai hâte. Mais il me faut encore grandir.
Touche moi, caresse moi , je t'aime.
Souffle_anonyme
Bientôt l'on entendra mon babil.
Le doux gazouillis de la joie que j'exprimerai entouré des miens.
Car encore caché, je ne peux montrer le rose qui me monte au joues.
Je n'ai perçu qu'un murmure mais il a suffi a mémouvoir.
Je t'entend mon frère, je t'aime déjà.
J'ai donné un coup, la surprise sera au rendez vous, je garde encore un peu mes secrets.
La promesse de l'amour me suffit pour l'heure.
La tiédeur d'une petite main qui m'effleure de sa tendresse, la caresse de la pulpe de doigts fins, fraternelle, maternels, amoureux.
Je m'endors avec l'assurance, que donnent les certitudes...
L'ombre au tableau est l'absence de la voix grave.
Celle qui protège, rassure.
Oh, je me sens parfaitement à l'abri, dans mon cocon, en ton sein.
Mais cette voix, je sais que c'est toi qu'elle enveloppe, vous qu'elle garde et protège.
Seuls sur les routes, soyez prudents.
Le voyage m'est divertissant, chatouillé par le roulis de ma pataugeoire.
C'est drôle, je balance en toi, et donne le rythme de mon pied qui pédale et cogne contre cette membrane qui nous lie.
Inconscient de la fatigue que te cause le voyage, je profite égoïste de l'amusement dont je jouis.
Je m'offre le luxe du passager, logé, nourri, choyé.
Pardonne moi. Je ne sais pas ce que je te fais subir.
Tu me dis que tu aimes, et je n'y mets que plus de zèle.
Je veux ne plus te quitter, habiter ton esprit, te donner l'orgueil des mères fières.
Je vais prendre mon temps, non je ne me presse plus.
Tu mettras au monde un être vigoureux et beau.
Vois comme c'est moi à présent que l'orgueil gagne.
Vivement la mer.
Tu verras comment il est frais de se sentir enveloppé ainsi d'une onde tiède.
Tu t'assiéras dans le sable et tu sentiras l'eau aller et venir, te chatouiller la peau comme me chatouillent à chacun de tes pas, les douces vibrations.
Et lorsque tu auras pris confiance, tu t'avanceras un peu plus.
Jamais seule, promets le.
Tu te laisseras porter et légère tu te sentiras reposée, et alors... en fermant les yeux, tu pourras me voir, dans la mer de félicité que m'offre ton ventre.
Marche mère, marche.
Je resterai tranquille.
Je te promets.