[rp ouvert]..donnes moi ta bourse ou je t'écorche

Le brouillard plombait la visibilité.
Une brume légère se posait, doucement mais sûrement, sur les épaules larges du mal élevé.
Les chemins furent longs et non sans embûche.
Mais...
Le gaillard fit claquer les sabot de son cheval tôt dans la matinée Genevoise.
Un sourire prétentieux, confiant et gercé par les baisés chauds de ces dames.

Seth avait le moral à bloque et une énergie certaine en ce jour de Novembre.
D'un geste sûr il attrapa le bras de la première passante, au pif, paf.

"Le bon jour charmante donzelle, pouvez vous m'indiquer les camps les plus bruyants s'il vous plait?"

"Euh.. hihi bonjour hihi! Ben ils sont tous bruyants vous savez hihi moi je ne sais pas hein hihi.
Savez vous combien il y a de personne à Genève en ce moment? Et vous vous venez d'où?"

Et la donzelle, plutôt moche au gout de Seth ose poser un coude sur sa cuisse.
Oh pétard il lui aurait bien coupé la langue à celle là. Avec une dague bien aiguisée, un truc propre et net.
Il leva un sourcil sur elle et tapa le cul de son cheval pour repartir au galop sans rater la flaque de boue qui collait aux pieds de la chieuse.

Propre la coupe impeccable, genre coiffée décoiffée.Les tissus qu'il portait lui sciaient à merveille.
Seth quoi!
Et il arrêta son canasson en tirant sur les reines d'un geste bref.
Les cheveux roux du rouquin rutilaient au milieu des autres.
Un repère simple pour le blondinet.
Du monde s'affairait et d'autres braillaient comme des ours mal léchés ou mal réveillés.
Seth s'affichât d'un sourire.
Il semblait enfin arrivé.
Cinquante écus en poche qui n'étaient que les graines d'une future proche très grande floraison.
Il s’approchât du camps pour les saluer.

"Le bon jorn bande de gouapes! Alors prêt à écorcher voir meurtrir et foutre une rouste impeccable à tous ces cabochards?!"

Et il quitta la selle, le fessier douloureux...

.Le jeune fougueux quitterait Genève dans la nuit avec comme un gout de différent…
Le brouillard s’était couché sur le paysage et la nuit donnait l’idée qu’elle serait très fraiche.
Les cordages ne s’agrippaient plus aux arbres, la fumée des marmitons dissipée, les malles s’étaient refermées et les feux de camps éteints laissant pour trace un amas de poussière noire.

Le tournoi avait rendu Seth complètement euphorique l’âge aidant.
Se battre, frapper plus fort que l’autre, faire des croches pattes en fourbe, aligner des grosses baffes même dans la tête des donzelles et récolter des bourses…
Comme un gout de routine finalement pour le gaillard sauf que là, pour une fois, c’était en compagnie de gens comme lui…

Comme lui… Phelim ! Un exemple parfait, même si Seth le pensait largement plus froussard que lui. Le type restera dans les pensées du blond un franc rigolard avec qui il se sera bien fendu la poire.
Et puis… Un medicastre expert.
Les deux hommes se trouvaient pleins de point commun ou en tout cas un lorsqu’ils polémiquaient sur les femmes.

Les femmes… Celles de Genève furent généreuses avec le gouape impétueux.
Il n’avait jamais autant caressé de peaux en si peu de temps. Jusqu’à ne plus en vouloir pendant quelques jours.
Les rouquines sulfureuses auront été son péché mignon Genèvois. Lui qui ne connaissait pas au préalable pouvait maintenant confirmer qu’elles sentaient très bons et que le reste sur les roux n’était que légende.
Surtout Emillane… Chaque fois que le blondinet y repensait une grimace se figeait sur son sourire. Comme un air d’inachevé et de dommage.
Dommage qu’il ne supportait pas les caprices et encore moins l’hystérie.

L’hystérie… Elle lui aura valu un coup de cisaille dans le ventre la garce. Et en guise de cerise, avant que le tournoi commence, histoire de bien commencer !
Et surtout une très longue soirée à se faire insulter par Benoit le carbonisé et son copain le pirate.
Bien que toujours là pour se défendre, Seth n’en avait que faire mais, ce moment Genèvois resterait tout de même un souvenir.

Se souvenir… Il regardait son frère qui tripotait un chevalière, un sourire sur lui, sûr que lui non plus n’oublierait pas le tournoi de l’année mille quatre cent soixante.
Il hocha une tête en sa direction comme pour lui formuler qu’il était fin prêt.

Prêt…Pas prêt à se marier encore mais en tout cas la tenue était impeccable comme à l’accoutumée, la taille juste faite pour lui. Les cheveux coiffés sur l’arrière, son cheval brossé et les gourdes bien remplies d’Armagnac volé dans une réserve il y avait quelques mois déjà.

Déjà… Le temps passe vite lorsqu’on ne s’ennuie pas.
Elle qui l’avait secoué.
Elle qui voulait le voir autrement. Voir si il n’était que le petit con, arrogant, baiseur, bête et méchant ou si en creusant un peu persistaient quelques qualités dans cette âme sale de jeune fougueux.
Elle qui allait lui manquer plus que qui conque, elle qui avait des épaules à le rendre dingue.
Elle qui l’apaisait, changeait quelques uns de ses principes malgré elle.
Elle qui sans le vouloir lui avait fait prendre conscience de bien des choses.
Elle qui semblait éprise d’un autre et qui ne le suivrait pas.

Un appuie confiant sur l’étrier et les fesses de petit con se posèrent tout en silence sur la scelle.
Certains ne verront même pas son absence, d’autres s’en réjouiront et une minorité se rappelleront de ce tournoi comme lui.
Une dernière tape nette et précise sur la croupe de son canasson et les sabots claquèrent sur la terre gelée jusqu’à se qu’on entende plus que le silence et que le groupe disparaisse.

Demain serait un autre jour, une autre ville, d’autres rencontres bonnes ou mauvaises.
Mais lui… Bien que les hommes évoluent, resterait toujours le même.