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Info:
Après l'annexion de Genève à la Savoie par l'Empire des Romains, et à l'occasion d'une discussion sur l'emploi du temps à l'Université de Savoie, un curé de Bourg et un réformé genevois engagent la conversation sur le sens de la religion.

[RP]Discussion entre un curé et un Réformé.

Zarathoustra
Zarathoustra fit la grimace en voyant qu'il n'y avait pas de Grec au programme.

Merci, Andrew, merci, curé. Curé, que vous attardez-vous dans ces croyances d'un autre âge. Repentez-vous, et embrassez la Réforme.

Division du topic université sur demande commune des 2 joueurs.
{Clo}

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Eins thut Noth.
Pere_stanislas
La réforme ? Parlez-m'en donc un peu, jeune homme, s'il vous plaît.
Zarathoustra
Flatté qu'on le put encore prendre pour un jeune homme, Zarathoustra attrapa une souche qui traînait par là, et posa dessus ses fesses endurcies par les austères bancs des cultes huguenots.

Contrairement à ce que l'on pense souvent, la Réforme ne s'oppose pas à l'Aristotélisme. Pour ses partisans, la Réforme est plus aristotélicienne que le dogme de l’Église romaine. Le terme exact est la Réformation de la foi aristotélicienne. En terme de dogme, les différences ne sont pas si grandes: elles résident notamment dans la reconnaissance du troisième prophète: Averroès, que son nom soit mille et mille fois loué. Ses écrits sont considérés comme sacrés.

Des différences interprétation et de traduction existent entre les Réformés et les partisans de l’Église romaine concernant les vies des Prophètes Aristote et Christos, que leurs noms soit chantés par sept fois sept cent vierges aux dents de nacre et aux cheveux d'or. Les Réformés considèrent que leurs leurs paroles ont été déformées par les exégètes du Clergé pour mieux asseoir leur pouvoir ici bas. Sans entrer plus avant dans le détail, les Romains, vos maîtres, affirment que le Logion 17 de Christos est illisible. En vérité, c'est parce qu'il est incompatible avec l'existence de l'Eglise telle qu'elle s'est érigée. Le voici, tel qu'à son origine:

Zarathoustra leva un doigt sectateur et prononça:

Citation:
À ceux de ses disciples qui s'interrogeaient sur la perfection de la société des Hommes, Christos leur disait : "Autant la plaine est une montagne plate, autant les Hommes entre eux doivent-ils être de même hauteur".


De ces différences d'interprétation, il résulte que les Réformés pensent qu'il n'est pas d'intermédiaire légitime entre les hommes et Deos, et donc pas de clergé à proprement parler, et surtout pas de clergé structuré par une hiérarchie corrompue et assoiffée de pouvoir, qui partout met son nez dans les affaires des hommes, et qui dicte sa loi aux représentants désignés par les peuples, notamment à travers les concordats et les excommunications.

Les Réformés n'ont pas de clergé, ils ont cependant une liturgie, et des sacrements. Ceux-ci n'ont rien d'obligatoire ni de sacré, les cultes, les baptêmes, les mariages sont assurés par des Lecteurs, dont le statut n'a rien de "magique", il n'y a pas de sacerdoce ni de privilège du sacré. Habitués à être persécutés, les Réformés ont une foi empreinte de miséricorde à l'égard des autres religions et paganismes et ne connaissant pas l'intolérance jalouse qui caractérise vos pairs. Ils luttent par contre vivement contre la mainmise de l'Eglise romaine dans le pouvoir temporel, et contre sa volonté opiniâtre de voir brûler tous les Réformés. Ils s'en prennent aux dignitaires empourprés, et non aux curés proches de leurs ouailles comme vous l'êtes peut-être.

Voilà, curé. Je suis Zarathoustra, et voici comment je vois la Réforme. Dites-moi, que vous ont dit vos formateurs sur le Logion 17 de Christos?
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Eins thut Noth.
Pere_stanislas
Le vieux père s'assit lui aussi pour écouter plus confortablement son interlocuteur.
Le voilà qui parlait du Logion17, Dieux du ciel, qu'est-ce que c'était donc que le Logion 17 ? Le pauvre vieux curé devait bien admettre qu'il en avait tout oublié, fichue mémoire !


Ce que m'ont dit mes formateurs sur le Logion 17 ? c'était il y a bien septante ans, mon pauvre ami, vous croyez que je m'en souviens ? Fait pas bon vieillir, j'vous l'dis ! La vieillesse est un naufrage, vous savez ?
D'ici peu, je m'en retournerai rencontrer mon créateur, j'espère qu'il ne me posera pas ce genre de question avant de me laisser entrer au paradis !
Au cas où, vous voulez bien me rafraîchir un peu la mémoire sur ces textes sacrés ? Comme je comprends ce que vous me dites, ce sont les mêmes pour les réformés et pour les autres Aristotéliciens ? juste une divergence d'interprétation ? Alors puisque je vous ai sous la main, autant réviser avec vous ?
Zarathoustra
Voilà bien le problème de l’Église: elle transforme son petit clergé en machine à prodiguer des sacrements à tour de bras, en prenant bien soin de faire oublier à tout le monde le sens des textes dont ils sont issus. L'Église ne veut pas d'un peuple dont la vie est guidée par la spiritualité, elle veut un peuple qui ne s'occupe de religion que lors du baptême, du mariage de l'enterrement, entreposée de quelques confessions; et qui vote comme les cardinaux l'entendent.

Bien que nous nous basions sur les mêmes corpus de texte, à l'exception des écrits d'Averroès, les traductions proposées par l’Église comportent des falsifications grossières, que le passage par le latin ont facilité. Le but de ces falsifications est de légitimer la position, la structure et le pouvoir de la Papauté.

Zarathoustra sortit son Livre des Vertus, duquel il ne se séparait jamais.

Ce Livre des Vertus, curé, est sans doute légèrement différent du vôtre. Il est traduit directement du Grec en vernaculaire, et il n'y est jamais question de clergé, de cardinaux, et de Pape richissime. Il n'y est pas question du soleil et de la lune comme enfer et paradis, ce qui est une idée idiote. La lune est l'astre des amoureux, et le soleil, ça brûle.

Et quand les traducteurs étaient trop bêtes ou trop fatigués pour inventer des âneries, ils prétendaient simplement que le texte était détruit ou illisible, comme pour le Logion 17. Rendre inaccessible une partie des enseignements de Christos est un grand pêché, en vérité.

Les 21 logions de Christos sont de courtes sentences, riches d'enseignement qui nous sont rapportées afin d'éclairer le croyant, et le pousser à méditer sur sa vie et sur celle de la Cité. Nous n'allons pas ici les passer en revue un par un, mais voyons le premier:

Citation:
"Il n’est de noblesse que d’âme, et c’est dans votre cœur qu’il vous faut être noble. Mais sachez que même ainsi, vous serez vulnérable, car la noblesse est souvent blessée par la bassesse."


Voilà qui devrait nous faire réfléchir quant au rôle de la noblesse dans nos sociétés. Et ici et maintenant: ce sont les nobles qui ont voté l'annexion de Genève à la Savoie, par cupidité et désir païen de revanche. Voilà qui n'est pas très aristotélicien.

Les textes sacrés nous sont transmis par Deos par la voie des trois prophètes, que leurs noms brillent des mille feux du Bengale, non pas dans le dessein de baguer d'or les doigts potelés des évêques et transformer les curés en machine à baptiser en ânonnant, mais pour éclairer nos cœurs et nos esprits dans nos vies quotidiennes, dans la gestion de nos familles, de nos cités, et de nos pays.
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Eins thut Noth.
Pere_stanislas
Combien le vieux curé partageait cette vision des choses concernant la noblesse ! Il ne savait pas que cette manière d'être des nobles, qui si souvent "pètent plus haut que leur cul", comme le disent les gens dans les chaumières, après le premier génépi, était dictée par Rome.

Ah, pour sûr, il y aurait beaucoup à dire sur la soi disant noblesse. Mais ce n'est pas le clergé qui fait les nobles, si ? Ils se débrouillent bien entre eux pour s’anoblir mutuellement ? Je ne pense pas qu'ils seraient différents s'ils avaient été élevés dans une autre religion, voyez-vous ?
Zarathoustra
Allons, curé, vous savez bien que le sabre et le goupillon marchent la main dans la main pour tordre la volonté des peuples. Un simple et bref regard sur la marche du monde suffit pour s'en convaincre. Ils ont bien quelques bisbilles, comme toutes gens de bon mariage: voyez le Roi de France aujourd'hui, voyez l'Anjou hier. C'est que l’Église n'en a jamais assez. Mais bientôt, vous verrez, de nouveau ces deux-là marcher de concert.

Mais ce n'est pas la noblesse qui est en question, ce sont plutôt ceux qui ne sont pas à la hauteur de leur blason: en vérité, ceux-là infestent le monde, et je dois dire, particulièrement en Savoie, semble-t-il. Il existe même une noblesse réformée, savez-vous? Bien qu'on la trouve plutôt en Royaume de France, qu'à Genève.

Zarathoustra tendit au père l'exemplaire du Livre des Vertus qu'il tenait à la main.

Tenez, curé, voici le Livre des Vertus originel, tel qu'il a été directement traduit, exempt des bêtises que l’Église a glissées dans les exemplaires dont vous disposez probablement. Gardez-le, nous en produisons à Genève en quantités considérables, grâce à la machine à imprimer que Deos et Gutemberg ont mis entre nos mains: bientôt ces livres inonderont le monde.

Dispensez auprès de vos ouailles les sagesses qu'il contient, plutôt que des sacrements vidés de sens.
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Eins thut Noth.
Pere_stanislas
Le vieux père découvrait une facette de l'église qu'il ne lui avait pas été donné de connaître, à lui humble curé de campagne. Quand son interlocuteur lui tendit un livre, un vrai livre, pour le lui donner, il écarquilla des yeux ronds comme des soucoupes. Un livre ? il allait lui donner un livre ? mais c'est que ça coûtait la peau du dos, ces trucs là, vu le temps qu'il fallait aux moines copistes pour les produire !

Puis l'homme fit allusion à une machine à imprimer.


Une machine à imprimer, dites vous ? Loué soit le très haut d'avoir permis à cet homme d'inventer une telle merveille, qui permettra à chacun d'entre nous de se rafraichir la mémoire en relisant les paroles sacrées !
Grand merci à vous pour ce don précieux, je m'en vais commencer à le lire dès demain, quand le soleil sera haut, c'est que mes pauvres vieux yeux ont grand besoin de lumière pour y voir clair !

J'aimerais beaucoup continuer cette discussion passionnante avec vous, me ferez vous la grâce de venir boire un génépi à la cure de Bourg ?
Zarathoustra
Je ne sais pas. Il est écrit dans le Kitab d'Averroès, que son nom soit cent fois chanté en louanges bien senties:

Citation:
Le fidèle ne devra point abuser de boisson provenant de la fermentation d’un fruit, d’un légume ou d’une céréale. L'ébriété corrompt l'âme et affaiblit le corps. Elle prédispose au péché.


Le genépi est une espèce d'herbe, n'est-ce pas? La liqueur n'est pas fermentée?

Je plaisante. Si l'on devait suivre ces choses là à la lettre, on n'en finirait plus. Et puis d'ailleurs, il est aussi écrit:

Citation:
Et l'Unique l'a décidé : Le plaisir est le souverain bien. Il nous aidera à fuir la douleur. Et l'Homme dès sa naissance sera en quête du plaisir. Ainsi l'a-t-il voulu car Il est sage et omniscient.


Allons, curé, faites moi goûter votre gnôle, et voyons si elle délie la langue et rend véloce l'esprit.
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Eins thut Noth.
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