[RP] On s'était dit rendez-vous dans dix ans*

Heavy

Elle avait eu un éclair de lucidité. Rapide, douloureux, mais elle l’avait eu. Enfin.

Assise en tailleur dans une ruelle parisienne, Heavy regardait les gens aller et venir. Elle écoutait les conversations qui arrivaient jusqu’à ses fines oreilles et soupirait devant la naïveté des gens. Et devant leur manque de profondeur. Les femmes parlaient chiffon, enfant, atelier des Doigts d’Or, nouvelles coiffures ou macarons, les hommes parlaient guerre, chevaux ou alcool. Rien d’intéressant. Dans les ruelles parisiennes, les discussions ne sont pas toutes politiques. Personne ne parlait du Roy – défunt ou pas – ou de l’avenir futur du Royaume. C’était triste.

Bon. N’allez pas croire non plus que la brune jeune fille s’intéressait à cela. Mais en arrivant à Paris, la belle pensait arriver dans un autre monde, dans un endroit plus « beau », plus intelligent. Quedal. Seule la ville en elle-même était plus belle et plus majestueuse que les bourgades de province. Le reste n’était que désillusion. Elle n’apprendrait rien de plus ici.

Mais c’est une discussion qu’elle surprit qui la fit réellement bouger. Deux hommes, assez beaux pour être bourgeois, parlait d’un endroit bientôt en vogue… L’Aphrodite. Un Bordel qui semblait assez chic pour attirer du beau monde et de nouvelles courtisanes. Mais c’est le nom qu’un des deux prononça qui fit tiquer la brune. Hanna. Une jeune femme croisée au Bordel, pas courtisane apparemment, mais en apprentissage quand même...

Hanna. Lily.
Et les souvenirs remontèrent à la surface…

Elles. Ses deux raisons de vivre.
Souvenirs d’enfance. Aussi beaux que douloureux. Un bonheur changé en cauchemar en une nuit. Elle en avait encore les séquelles et les aurait toujours. Elles avaient voulu tourner la page, partir loin. Heavy n’avait rien oublié. Et elles ?

L’Aphrodite – plusieurs heures après

Elle avait mis du temps à peser le pour et le contre. Elle se demander si les retrouver était une bonne idée, si elles pensaient encore les unes aux autres. Mais elles lui manquaient trop. Leur absence laissait un vide dans son âme qu’elles seules pourraient combler à nouveau. Heavy avait essayé de vivre sans Elles, mais n’y arrivait pas. Elle survivait, réapprenait à faire confiance, avait rejoint un groupe particulier pour espérer y trouver réconfort… Mais rien n’y faisait. Elle avait besoin d’Elles.

Son double
Son autre

Le portier était là, devant elle. Heavy ne pouvait plus reculer. Elle cacha donc son inquiétude et pris l’air le plus décidé qu’elle avait en stock pour parler. Rien que prononcer ce nom lui faisait bizarre… Depuis toutes ces années…

« Bonjour. Est-ce que Hanna est là ? »

La reconnaitra-t-elle ?

*Titre interprété par P. Bruel
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Lilyhana

Tant de temps écoulé, d’années effritées, de souvenirs effacés par une séparation indépendante de leurs volontés. Si repenser à elles était désagréable de par la piqure de rappel qui s’alliait à leur image, la blonde ne pouvait pas empêcher le cœur de s’accrocher aux deux amies, sœurs, confidentes laissées en arrière. D’éternelles rêveries la ramènent à Alençon, ses paysages, ses maisons, la familière odeur du pain chaud qu’elle ne parvenait à associer qu’aux murs de pierre derrière lequel elles allaient se cacher pour se remplir le ventre, gourmandes.

Et puis, au milieu de ces tableaux d’enfance, deux visages souriants, ceux d’une brune et d’une rousse, deux sœurs, dont Hanna ne cesse d’imaginer la nouvelle vie. Elle les voit souvent mariées, heureuses, bien entourées, pour contrer la monotonie de sa propre existence. Quoique. Sa vie n’est plus si triste depuis quelques jours, depuis qu’elle a osé poser le pied à l’Aphrodite pour commencer une initiation hors du commun. Un objectif à atteindre la pousse à s’y rendre régulièrement, s’armant de plaisir et d’expériences diverses pour casser cette petite Lily, restée au fond d’elle.

Autant vous dire qu’elle n’attend absolument pas de visite en ces lieux, qu’elle n’imagine même pas avoir marqué les esprits au point que son nom ait été chuchoté au détour d’une ruelle. Et lorsque le portier vient la prévenir qu’une jeune femme l’attend à l’extérieur, c’est dubitative qu’elle prend la direction de la porte, son masque toujours collé au visage. La démarche plus chaloupée qu’auparavant, vêtue d’une tenue trop légère pour être portée dehors décemment, la jeune femme s’extirpe de la moiteur du lupanar pour rencontrer sa visiteuse. Au premier regard, le cœur rate un battement et la blonde se rattrape de justesse au mur de la demeure, comme elle parvient à retracer chaque année de vie sur le visage reconnu de son vis-à-vis.

Heavy !

Murmure-t-elle, sonnée par cette improbable situation. Un instant, elle songe qu’Adryan a forcé sur l’alcool servi, qu’un courtisan a peut-être testé une plante aux vertus diverses. Mais rien n’indique un trouble de l’esprit, le cadre est propre et net, tout est à sa place et si elle se sent faible, c’est parce que celle qu’elle a tant aimé se dresse devant elle, dix ans après, comme si elles ne s’étaient jamais quittées. Et soudain, c’est le choc, le contrecoup, c’est une émotion trop vive, trop percutante qui la submerge. C’est une vague qui la secoue et la remue, la laissant en vrac sur le perron. Les iris cendrées libèrent quelques larmes, les mains tremblent, le corps se crispe et les lèvres articulent sèchement :

Va-t-en ! Fiche le camp ! Je ne veux pas.. !

Mais l’instant d’après, la dextre s’empare de la jeune brune, la palpe, la secoue, la serre fort, douloureusement peut-être ? La blonde calme et sereine a disparu pour laisser place à une folle furieuse, une furie dévastée de chagrin, de joie, d’amertume et de soulagement. Les larmes intarissables dévalent les pommettes à vive allure, la chevelure, récemment libérée de son chignon habituel, lui colle à la peau et le souffle est court, fort, profond.

Non ! Reste… pardon.. Pardonne-moi. Reste Heavy, reste encore, toujours. Que fais-tu ici ? Tu m’as retrouvée ? Tu vas m’emmener ?

Tant de questions dont elle veut connaître la réponse sur le champ. La crevasse au creux de son ventre semble s’ouvrir et se panser à la fois. La revoir est comme un nettoyage nécessaire, une guérison pour avancer, un remède dont la finalisation ne se fera qu’avec la troisième… Lya.

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Heavy

Confrontation.

Elle était là, devant elle, déstabilisée, perturbée. Sa tenue ne l'occupait guère, le Chat était concentré sur son visage, son expression. Sur son chancellement, sur son propre prénom murmuré. Non, elle n'était pas une apparition, elle n'était pas fantôme venu la hanter. Heavy regardait les larmes coulant sur cette joue de porcelaine, sur cette joue qu'elle connait douce pour l'avoir embrassé maintes fois. Elle n'en revenait pas, c'était bien elle, Lily, elle la retrouvait après toutes ces années de séparation alors qu'elle n'y croyait plus. Pendant ce temps d'attente devant la porte de l'Aphrodite, la brune faillit tourner les talons, pensant qu'elle s'était trompée, qu'elle devait avoir mal entendu, rêvé. Mais non. Son Amie, la vraie avec un grand A, était devant elle aujourd'hui.

"Va-t-en ! Fiche le camp ! Je ne veux pas.. !"

Les mots sont comme un nouveau coup de poignard. Les larmes qu'elle retenait coulèrent à leur tour pour libérer la pression qui s'était accumulée en elle pendant les minutes précédentes. Elle ne voulait pas la revoir, c'était une erreur. En quelques secondes, elle s'en voulu d'être venue, d'avoir pensé que tout aurait pu être autrement, d'avoir espéré que Lily voudrait encore d'elle. Elle avait eu tort. La belle tourna les talons et s'en allait déjà, la tête baissée et le Mal au ventre.

Mais une main la retint, plus fortement, l'attire à la blonde apparition. Et c'est l'explosion. Les larmes coulent, les corps s'étreignent avec puissance, comme pour récupérer toutes ces années perdues loin de l'autre. Les doigts de la brune viennent caresser la crinière blonde, la joue pâle. Heavy la regarde comme si c'était la première fois. Comme jamais. La jeune femme finit par rire, un rire fou de joie intense. Main dans la main, les deux Amies se font face.

« Non, pardonne-moi, toi. On n'aurait jamais dû... Tu m'as tellement manqué ! Plus jamais, s'il te plait. Ne refaisons plus jamais ça . »

Heavy se retrouvait 10 ans plus tôt, avant toute cette aventure, avant tous ces malheurs. Elle serrait la main de la blondine si fort, pour ne plus la lâcher.

« Je ne t'ai jamais oublié, je n'vous ai jamais oublié... J'étais à Paris et, j'ai entendu ton nom et celui de l'Aphrodite. C'était un signe. Il fallait que je vienne. Oh ! Lily ! »

La brune resserre une nouvelle fois son Autre contre son cœur, laissant les dernières larmes couler. Une longue étreinte, plus douce, plus calme. Sa respiration revenait à la normale, le choc des retrouvailles passait. Mais une question la tracassait toujours et la fit reculer pour regarder une nouvelle fois sa jeune amie dans les yeux. Plus inquiète.

« Et Lya ? »

Parce que deux sans trois, ce n'était pas possible. Les Trois Inséparables, les Trois Soeurs, quoiqu'on en dise... Où était-elle, sa Sœur ? Son Double ? Où était ce troisième corps qui compléterait l'Ame ?

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Lilyhana

Lights will guide you home
And ignite your bones
And I will try... to fix you.*

La douceur de son "chez elle" est arrivée jusque dans le recoin le plus sombre de Paris, illuminant la scène d'une joie exacerbée et inhabituelle pour qui connait les lieux. D'ordinaire, tout se murmure et se chuchote à l'orée des maisons de plaisir, mais aucun code conventionnel ne saura empêcher une émotion aussi vive de sortir de son cocon si profondément enfoui. L'obscurité régnante offre un contraste saisissant, enveloppant les contours des deux silhouettes d'ombre, comme pour minimiser le décor et valoriser ainsi, les jeunes femmes enlacées.

Comme il est bon de revoir ce visage, cette beauté dangereuse dont le regard empli de larmes, déclenche un vif intérêt chez la jeune blonde. Une flamme qu'elle ne connait pas chez Heavy, semble danser discrètement, indétectable pour tout inconnu, mais très discernable chez celle qui l'avait côtoyée un morceau de vie durant. Elle ne s'y attarde pas, bien que l'index vienne sécher les perles salées, comme elle tente de se reprendre et d'apaiser son propre tourment. Les paroles rassurantes finissent d'ailleurs par la convaincre et Lily retire enfin ce masque gênant pour ne montrer à son amie, que la vraie face de ce qu'elle est.

Embrasser cette brune est perturbant, car dix ans se sont écoulés depuis la dernière fois qu'elles s'étaient vues. En tant d'années, les corps ont changés, transformant les petites filles en femmes, les corps informes en silhouettes mieux dessinées, les rondeurs de l'enfance en traits affirmés. La crainte de ne pas retrouver la complicité d'antan est à peine esquissée dans son esprit et bien vite effacée, en songeant à l'intensité de leurs retrouvailles. Heavy finit même par éradiquer cette idée insensée, quand elle apporte d'elle même la pièce manquante, la troisième, la clé de voûte qui permettait de garder un trio uni et incroyablement soudé. Lya.

Depuis leur séparation, aucune n'avait pris la peine de donner des nouvelles et pour autant qu'elle le sache, la brune était la première à avoir tenté de la retrouver. La peine de nouveau déforme le visage opalin, alors qu'elle nie d'une secousse de la tête, dans une ondulation de crinière dorée.

Tu es la seule que je revoie depuis tout ce temps.. N'as-tu donc aucune idée du lieu où elle se trouve ?

Impatiente et téméraire, voilà ses traits de caractères principaux. Maintenant qu'elle a Heavy, elle désire aussi Lya et elle la morigénerait presque de ne pas la lui avoir amenée sur un plateau. La dextre vient se glisser dans la main de son amie, retenant ce geste de gamines avec une certaine mélancolie. Avant, elles se tenaient la main, mais ça, c'était quand l'innocence inondait encore les faciès mutins, bien avant qu'Il n'abîme la sécurité de ce cocon enfantin.

Il faut la retrouver.

Plus qu'une proposition, c'est une injonction qui est donnée. Aucune protestation n'est envisageable, car elle a cette désagréable impression qu'une fois la brèche ouverte, il faut faire vite pour la combler et ne pas la laisser s'infiltrer d'impuretés ramassées au passage. Abandonnant les marches du perron, elle l'entraîne à travers la cours, encore une fois trop pressée, trop intenable, son costume toujours aussi affriolant et inconvenant. Mais qu'importe, elle désire plus que tout se retrouver seule avec Heavy, parler plans et voyages, imaginer avec elle le monde quand elles seront trois. C'est sentimental, c'est idiot, mais c'est vital avant tout. L'esprit bouillonne tellement qu'un doute arrête ses pas d'un coup et sous l'emprise d'une inquiétude la glaçant jusqu'à la moelle, demande le plus sérieusement du monde :

Tu me suis ? Tu ne vas pas disparaître au prochain coin de rue pas vrai ?

* Les lumières te guideront jusqu'à chez toi
Et réchaufferont tes os
Et j'essaierai... de te réparer

Fix You - Coldplay -

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Heavy

La folie et la joie des retrouvailles est passée. Le sérieux reprend entre les deux femmes lorsqu'elles parlent de Lya. Et c'est l'inquiétude et la peine qui s'engouffrent dans le corps du Chat devant la négation de la Blondine. Après Lui, elles s'étaient perdues, toutes les trois. Elle aurait pensé son aînée toujours en conctact avec Lily, laissant la brunette à part à cause de ce qu'il s'était passé ce jour-là. Et l'idée de retrouver la rousse lui faisait peur. Toutes sortes d'émotions négatives l'envahissait... Crainte, regret, tristesse. Si Lya lui en voulait toujours ? Si elle était toujours en colère après ce qu'elle avait du faire pour sauver sa petite soeur ? La dextre tremblait à l'évocation de toutes ces idées.

« Non. Aucune. Elle était partie aussi. »

Et en 10 années, elle pouvait être n'importe où. Chacune avait un caractère bien distinct et s'était trouvée dans des endroits bien différents. Seul le hasard avait fait que les deux plus jeunes s'étaient retrouvées à Paris. Peut-être le hasard les aiderait-elles encore cette fois ? L'inquiétude d'Heavy dû se sentir ; déjà Lily attrapait sa main, "comme avant". Un geste complice, par lequel la brune se sentait à nouveau en sécurité. "Il faut la retrouver." Lily prenait les choses en mains. Et c'est à ce moment là que le Chat se permit d'observer réellement son Amie. Oui, c'était devenue une femme. Plus sûre d'elle, plus sensuelle aussi... Ses courbes s'étaient dessinées, arrondies, pour faire d'elle une beauté presque fatale. La timidité qui la caractérisait avant semblait l'avoir quitté pour faire place à la Certitude. Alors la brune ne peut que la suivre, silencieuse, à travers la Cours de l'Aphrodite. Tout se mettait en place pour qu'elles soient à nouveau Ensemble.

Pause. "Tu me suis ? Tu ne vas pas disparaître au prochain coin de rue pas vrai ?"

Un sourire se dessina au coin des lèvres carmines. A son tour, Heavy couva la blondine du regard, pour la rassurer. Entre elles, les places de "grande et petite" s'échangeaient. L'une était toujours là pour réconforter l'autre chaucne leur tour. Cela faisait leur force. Et c'est avec autant de sérieux qu'elle répondit ;

« Je te suis. Plus personne ne disparaitra à présent. Promis. »

Son sourire se fit plus franc, pour appuyer ses paroles. Après tout, il y a plus de dix ans, elles se l'étaient déjà promis : "rien ne nous séparera jamais". Finalement, toutes les promesses étaient tenues. Elles resteraient ensemble, quoiqu'il arrive. Mais avant, il fallait prendre la route. Sa main serra encore plus fort celle de sa blonde Amie alors qu'elles reprenaient leur marche, plus calmement, l'esprit déjà retourné vers les routes du Royaume.

« Y'a un endroit où on pourrait passer, en premier. Le Manoir des Fioles. C'est un peu chez nous, là-bas. »

Elles n'y avaient jamais habité. Mais comme dans toutes les familles, ce manoir était ouvert à tous, n'importe quand. Peut-être Lya y avait-elle séjourné durant ces années : soit elles la retrouveraient là-bas - avec de la chance - soit elle pouvait y être passée, auquel cas on les renseignerait. Oui, il fallait commencer par là. Nouveau regard vers Blondie, plus amusé.

« Par contre, je crois que nous risquons d'être arrêtées par beaucoup d'hommes durant notre voyage, si tu restes habillée comme cela. »

Petit clin d'oeil amusé, la brune montra cette jolie mais trop fine tenue d'un signe de tête. Elan de complicité.

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Lilyhana

La joie est difficile à décrire, parfois, elle l’est aussi à réaliser. Un nouveau souffle semble s’être libéré, une nouvelle porte s’ouvre, offrant une myriade de possibilités à la jeune femme sur le choix de sa vie future. Comme on éclaire une chambre sombre, l’existence de Lily vient de s’illuminer d’une clarté si puissante qu’elle en reste encore hébétée, éblouie. Plus rien ne sera pareil, le destin lui offre, LEUR offre, un renouveau qu’elles attrapent au vol, main dans la main. Elles ont de nouveau 12 ans, leurs rêves et projets oubliés rejaillissent pour reprendre leur netteté d’origine. Même leur complicité, étroit mélange de moquerie et de tendresse, ne tarde pas à renaître. Amitié indétrônable, phœnix qui paraît d’autant plus beau maintenant qu’elles en ont vu le côté sombre et dévasté.

We are the reckless,
We are the wild youth
Chasing visions of our futures*

Hanna ne se préoccupe déjà plus de sa tenue, elle la changera à l’auberge, quand elles auront tout planifié, organisé et coordonné pour rallier l’ultime pièce de ce puzzle disloqué aux quatre coins du pays. Aucun mot ne sera échangé au sujet de leur traumatisme d’enfance, laissant au passé ce qui avait régenté leur vie jusque là. C’est une bouffée d’air, c’est comme d’avoir été sous l’eau trop longtemps, le corps étourdi, mais la sensation que procure l’adrénaline et la joie d’avoir résisté aux éléments, nous rendent incroyablement forts.

And if you're still bleeding, you're the lucky ones.
'Cause most of our feelings, they are dead and they are gone.
We're setting fire to our insides for fun.
Collecting pictures from the flood that wrecked our home,
... it was a flood that wrecked this.
... and you caused it.**

[Franche-Comté – A l’approche du Manoir des Fioles Ebréchées ]

Etrangement l’allure a ralenti du côté de la blonde. Depuis qu’elles ont convenu d’aller jeter un coup d’œil au Manoir familial, Lily ne cesse de ressasser toutes les situations qui pouvaient arriver, créant une combinaison malsaine de joies et de malheurs, presque simultanément. L’ascenseur émotionnel n’a pas terminé de la secouer intérieurement quand elles aperçoivent la silhouette de la bâtisse, baignée du soleil d’Août qui persiste encore même dans cette région. Le paysage verdoyant, dévoilant de nombreux pâturages ainsi que des forêts à perte de vue, la présence de sa brune à ses côtés dans cette quête improvisée, ne la laisseraient pas indifférente si seulement ils parvenaient à effacer sa crainte de n’obtenir aucune piste sur le lieu où se trouve sa Lya.

Et d’un autre côté, ces retrouvailles l’effraient parce qu’elle ignore comment est devenue la fiévreuse rouquine, si elle désire les revoir, si elle ne les a pas oubliées… si, si si. Beaucoup trop de flou et de suppositions pour garder Lily sereine et assurée. Beaucoup trop de doutes, pour ne pas empêcher ses mains de trembler sur les rennes de sa monture qu’elle tâche de maintenir serrées pourtant. Et si le courage ne l'a pas abandonné jusque devant les portes des Fioles, son coeur lui ne se sent plus l'audace d'avancer plus avant. Aussi s'arrête-t-elle net pour s'exclamer vers Heavy :

Il n'est pas question que je fasse un pas de plus... enfin que c'tte bestiole en fasse un.. J'compte pas laisser Lya m'impressionner comme ça, elle m’énerve déjà tiens, va donc voir si elle est là et tire la par la peau de la croupe si il le faut !

Ou comment faire comprendre à sa compagne de route, qu'elle a peur et qu'il faut qu'elle lui apporte la preuve de sa présence ici.

*Nous sommes les téméraires,
Nous sommes la jeunesse sauvage
Faisant la chasse aux visions de nos futurs

** Et si vous saignez encore, vous êtes les plus chanceux.
Parce que la plupart de nos sentiments, ils sont morts et ils sont partis.
Nous mettons le feu à nos entrailles pour le plaisir.
Collectionnant des photos de l'engloutissement qui a détruit notre foyer,
... C’était l’inondation qui détruisit ceci.
... et c'est à cause de toi.

"Daughter" par Youth

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Heavy

La route est longue et silencieuse. Après la joie des premières retrouvailles, l'inquiétude de la seconde. Les esprits tournent, s'enmêlent et se blessent sous les questionnements. La prochaine à retrouver est sans doute la plus difficile des trois ; plus vieille que les deux autres, Lya était déjà à l'époque une sorte de meneuse, prenant les décisions. Etait-elle toujours la même ou avait-elle changée ? Son esprit tournait trop vite, à lui donner le tournis.

Le Manoir des Fioles se dessinait enfin devant elles, sans que les deux jeunes filles n'en fassent une montagne. La tension était palpable et aucune d'elles n'osait y mettre le moindre mot. En grandissant, elles avaient gagné en fierté, en honneur, et à présent, aucune n'avouerait qu'elle avait peur. Heavy peut être encore moins. Son caractère s'était endurci, ou plutôt assombri. Depuis Ce jour, elle voulait effacer la peur et la souffrance de son être... Quitte à la donner aux autres.

Les yeux rivés sur le Manoir de son enfance, Heavy se crispait. Dix ans qu'elle n'était pas venue ici, mais finalement, on y revient toujours. Elle regardait chaque fenêtre, retrouvant celle de sa chambre lorsqu'ils venaient en voyage ici, se souvenant des parties de rigolade qu'elles avaient eu dans ces jardins, dans les cuisines... Un Manoir marqué par leur enfance. Mais aujourd'hui, qui y vivait encore ? Qui elle allait revoir ? A qui devrait-elle des explications ?

Soudain, le doute. Lya n'était peut-être même plus ici, voire n'y était jamais passée. Ce serait de la souffrance pour rien. Et son idée était surement celle de Lily. "Il n'est pas question que je fasse un pas de plus... enfin que c'tte bestiole en fasse un.. J'compte pas laisser Lya m'impressionner comme ça, elle m’énerve déjà tiens, va donc voir si elle est là et tire la par la peau de la croupe si il le faut !" Les chevaux s'arrêtent et la brune se tourne vers son Autre, un sourire aux lèvres. Ne pas avouer, garder la tête haute.

« Aller, viens. Ce sera plus facile à deux. »

- ou comment dire "j'veux pas y aller sans toi -

« S'il te plait... »

Avait-elle peur d'affronter son aînée seule ? Un peu... Mais elle devait être courageuse ET téméraire. Dernier regard à Lily, dernier sourire, avant d'avancer à nouveau. Suivrait-elle, ou pas ? Elle l'entendrait au trot de son cheval. La brune, elle, descendit du sien et ouvrit la lourde grille. Tirant l'animal par la bride, le Chat avança, lentement, laissant ses souvenirs l'envahir à la vue du domaine. Puis, la porte. Soupire. Il fallait y aller. Après avoir tapé, le majordome arriva, inconnu de la brune.

« Bonjour. Est-ce que Lya est là ? »

Regard en arrière pour appercevoir sa blondine et se redonner du courage. Décidément, elle en aurait demandé des gens au pas de la porte... Pourvu qu'elle ait autant de chance cette fois-ci.

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Lyaury

C'est notre mystère
Notre mystère, nos retrouvailles...
By Marc Morgan

La vie est une perle rare, dont beaucoup ne prennent pas soin. C'était ce que beaucoup avaient appris à leurs dépens... Parfois en perdant un proche, une moitié, une personne chère à son cœur... Il y avait même parfois des Hommes qui se laissaient délibérément aller pour rejoindre cette même personne... Comment pourrait-on mettre fin à la vie d'une personne ou même l'oublié ? C'était presque impossible... C'était toutes ses questions qui déferlaient régulièrement dans la tête de la belle. Elle n'avait pas vraiment eu de contact avec ses sœurs depuis l'âge de ses quinze, voire même plus aucun contact.
Il y avait tout d'abord sa sœur de sang, Heavy, la cadette. C'était sa perle à elle... Bien qu'elles n'aient que trois ans d'écart, Lya l'avait souvent guidé, enfin dans la mesure du possible... Les deux sœurs étaient régulièrement entrain de se chercher, si bien que le père et la gouvernante devaient souvent régler les conflits. C'était un peu le jeu du chien et du chat, à peu de choses prêtes que Lya n'avait pas un chien, bien sûr... Mais comment parfaire ce duo si magnifique pour former un trio infernal ? Une solution, Lily. Cette douce amie avec qui les deux sœurs avaient grandi. Elles ne se posaient plus vraiment la question étant jeune, pour elles, c'était un membre de leur famille qui avait bien forgé sa place. Et bien sur qui dit troisième sœur dit encore plus de bêtises... Ah ! De ce côté-là, elles étaient ok.

Malheureusement, tout bonheur avait une fin et c'est à cause de ça que les trois étoiles finirent dispersaient pour leur plus grand malheur... Elle savait que Lily serait-ce débrouiller, elle avait toujours été comme ça, discrète et sa force tranquille même si elle avait le défaut d'être "hypersensible". Par contre, c'était la plus jeune, la cadette, Heavy pour qui elle s’inquiète beaucoup plus... Elle avait eu des bases solides dans la vie sociale et tout mais... Bien que son côté débrouillard et maline et que sous cette carapace, elle savait qu'il y avait un coeur fondant.
En revanche, Lya elle c'était particulièrement bien remis de cette mésaventure... Qui sait, peut-être que les filles aussi ? Elle n'avait plus eu de contact depuis ces fameux jours sombres... Si on oubliait les deux cicatrices très bien dissimulées sur son corps tout aller bien... quoiqu'lle repensât à ce jour encore dans quelques nuits ou elle se réveillait en sueur voire haletante... Mais elle avait bien trouvé une personne pour se sortir de là, dès qu'elle fût partie d'Alençon, peu de temps après elle trouva une femme d'environ vingt ans... Soit cinq ans de plus. Très vite, la femme la prit sous son aile pour s'occuper d'elle durant un moment, d'ailleurs, encore aujourd'hui elle se souvient de cette femme, elle l'appelle d'ailleurs « Maman » pour le plus grand plaisir de la rousse.

Ce qui poussa la Sulfureuse à sortir du cocon si délicat et délicieux qu'elle avait forgé depuis dix ans maintenant, ce fût l'appel de l'aventure... Découvrir le monde et les personnes qui y sont. Il y avait bien sûr la Région du Languedoc, où elle passa sa vie de quinze à vingt cinq ans, mais aussi le manoir des fioles, où elle allait régulièrement. D'ailleurs, tous les membres de la Famille la fiole y avait une chambre, même Heavy, sa soeur mais elle n'y avait pas mis les pieds depuis ce jour-là... Lya par contre y était depuis quelques semaines maintenant. Elle avait pris l'habitude d'y faire une sorte de « cure ». Pendant des semaines elle y restait à bavarder avec les divers hommes et femmes qui étaient présents. C'était peu être bizarre de sa part mais elle n'arrivait jamais à rester très tard au lit, d'ailleurs elle était très souvent en avance pour l'heure du déjeuner au désespoir de tous.
Pourtant ce jour-là elle avait du mal à se lever. Il devait être déjà presque onze heures... Beaucoup trop pour elle. Son esprit était indéfiniment posé sur le plafond, sans réponses à toutes les questions qu'elle gardait. Qu’étaient devenue ses Lumières ? Toutes les multitudes possibilité lui étaient passées par la tête... ou presque. Lily serait-elle devenue l'inquisitrice irréelle qu'elle avait voulu devenir ? C'était peu probable... Elle n'en avait jamais eu l'étoffe, elle n'était pas comme ça... Aurait-elle changé ? Serait-elle devenue une battante ? Heavy, sa sœur, toujours là au bon moment pour se mettre dans le pétrin... Était-elle devenue l'accusatrice du malheur du monde ? Ou la beauté sublime de Dieu ? Qui sait? Tout était possible venant de ses deux beautés.
Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas entendu le majordome qui venait de frapper à la porte de sa chambre. Si bien qu'il du s'y reprendre à plusieurs fois avant de pouvoir entrer, bien sûr avec la permission de la rousse qui c'était instinctivement glisser sous les draps blanc, oui bon... de son lit. Elle n'arrivait pas vraiment à comprendre cet homme, il n'était disons pas trop mal que ça il fallait bien l'avouer et pourtant elle le voyait tout le temps seul ou sombre... Il fallait en profiter ! Plusieurs fois elle avait tenté une conversation avec lui mais il était dur d'oreille le bougre…

- Qui a-t-il, mon cher John ?
-Mademoiselle, pardonnez-moi de vous importuner de la sorte mais une femme vous demande... Elle vous a appelé Lya d'ailleurs...
-Une femme ? De la famille sans doutes, vous perdez l'oeil mon cher.
- Je suis désolée, Mademoiselle, mais je ne l'avais jamais vue jusqu'à présent. Dois-je la faire attendre au salon ?
- Oui, bonne idée, faites dont cela je vais arriver dès que possible.
- Bien, je m'en occupe.

Qui était-elle pour ainsi se présenter au manoir des fiole pour demander la présence de Lya ? Qui plus est par son surnom... Elle n'avait rien dit en face de lui mais c'était une curiosité pour elle et c'était clair qu'elle voulait en savoir plus. Elle n'avait plus vraiment le choix, elle devait se lever pour pouvoir la rencontrer. Elle fut relativement vite préparée, juste le temps de prendre une robe* et de demander qu'on la coiffe raisonnablement et le tour était joué..
Elle ne savait pas vraiment qui était la personne présente au salon mais elle pensait que c'était une personne qui voulait juste lui parler d'elle ne sait quel sujet barbant... Elle avait le don pour attirer les personnes les plus bizarres du monde ! Dit donc... Ainsi, son majordome avait bien fait son travail pour amener la jeune femme au salon, oui, Lya n'était pas vraiment pressée en ce moment... Il faut dire que ses pensées étaient régulièrement données à ses sœurs ou à sa mère adoptive... Où était-elle d'ailleurs ? Que pouvait-elle faire ? Voilà, elle lui écrirait par la suite de cet entretien, ou du moins elle avait l'intention de le faire...

Elle arriva ainsi aux portes du salon qu'elle poussa avec lourdeur, sans un soupir de sa part. Le majordome était aux abords de la pièce à la fenêtre à regarder les fruits ou les oiseaux, c'était son truc ça... Si bien qu'elle ne remarqua pas tous de suite qu'une jeune femme était déjà installée. Le coeur de la rousse, battant normalement à cet instant... Elle prit soin de refermer les portes derrière elle pour ne pas trop se montrer grossière et surtout se faire envier, ah oui ça elle adore...
Mais... toutes les choses ont une fin, non ? C'est ce qu'elle apprit lorsqu'elle fît quelques pas vers la jeune femme qui visiblement était absorbée par ce Manoir et elle le comprenait plus que tout. Ce qui fît faire un bond à n'autre belle rousse, ce fût lorsque leurs regards se croisèrent. Son allure, sa finesse, ses yeux, son regard... Non ! Impossible ! La robe de la rousse lui paraissait maintenant trop serrée, elle pesta intérieure après celle qui l'avait habillé... Mais elle était loin de se doutait de ça... Son regard se fît cependant plus sur maintenant et plus vif et plus incisif dans ceux de la brune. Elle n'avait presque plus de souffle, recherchant le peu qui était présent dans la pièce, ses larmes foulant sur ses joues d'argent tels des chevaux galopant vers la liberté. Elle ne savait plus quoi faire, donner une image sure d'elle ou douter . L'heure était-elle venue maintenant ? Qui sait? Elle devait en profiter ! Elle n'eut aucun mal à se rapprocher encore d'elle, sans décrocher un mot pour le moment... Non elle voulait savourer cet instant si émotif. Elle était là... C'était certains, elle la reconnaissait entre toutes les femmes du Royaume.
Elle lutta pour ne pas embrasser littéralement sa sœur mais elle posa deux mains sur ses joues, tels une mère et une amie et une sœur en détresse de ne pas l'avoir vue plus tôt. Les larmes troublaient presque sa vue, si bien qu'elle du faire virer ses doigts sur ses joues pour se reprendre et espérait pouvoir placer un mot...

Ma...ma soeur... mon tout... ma Lumière... ma déesse... mon irréelle... C'est impossible que tu sois là... Je ne t'avais pas dit, tu ne sais même pas que... Lily ?!

Et voila qu'elle en perdait les mots maintenant ! Non mais je vous jure ce que l'amour qu'elle a pour elle peut pousser à faire parfois... Elle ne pouvait pas se donner une image d'elle négative... il fallait se reprendre ! D'ailleurs... Ou était celle qui compléter ce tableau si beau ? Après tous elle faisait partie de la Famille et pour elle c'était le plus important... Tout d'abord parce qu’elle aussi avait vécu d'importante "blessures" à son enfance mais aussi parce-que bah... C’était elle tous simplement ! Lya n'en revenait toujours pas, sa voix rester bloquait dans sa gorge mais son air maintenant sur d'elle et à l'aise devait sans doutes perçait le bout du jour à travers son visage transperçait par les émotions si brutales qu'elle venait de subir... Que dirait-elle...? Que répondrait-elle, cette jeune fille qu'elle avait connue? Non, c'était maintenant une très belle femme...

[*Cliquez sur le mot "robe" en gras pour voir.]
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Heavy

Encore de l'attente. Mais si le Sieur lui demandait de patienter, c'est qu'elle était ici. Le Chat se tourna une nouvelle fois, sans appercevoir Lily. Pourvu qu'elle n'ait pas fuit... Et pendant ce temps, qui lui sembla interminable, elle regardait autour d'elle pour éviter de penser. Chose vaine puisque son esprit n'était plus tourné vers les minutes qui allaient passer. Lya... Comment était-elle devenue ? Jeune, elle était déjà belle. Ses cheveux, d'un roux flamboyant, son regard émeraude et son teint pâle. Déjà à quinze ans, la Flamboyante était une jeune fille fatale. Avait-elle suivit ce chemin jusqu'à aujourd'hui ?

Et le Majordome revint. Droit, le visage impassible. "Suivez-moi jusqu'au salon". Il ne lui avait pas demandé de décliner son identité. Heavy avait envie de lui dire qu'elle connaissait très bien le chemin, pour l'avoir parcouru de nombreuses fois dans son enfance, mais n'en dit rien. Le mystère était son courage, sa façon d'être sure que son Double viendrait. Elle suivit donc en silence, perdues dans le méandre de ses pensées. Le salon n'avait pas changé. Elle reconnaissait les fauteuils dans lesquels elles s'installaient pour prendre le thé, pour faire "comme les grands" en discutant. Elle se souvenait du feu brulant dans l'âtre de la cheminée, les réchauffant l'hiver alors qu'elles faisaient la lecture...

Elle eut mal au coeur. Voulu repartir tout de suite.
Ces souvenirs d'enfances, tous heureux, rappelaient également les jours Malheureux, difficiles. Ce jour où tout avait basculé et qui les hantait chaque jour, chaque nuit, chaque minute. Heavy vivait avec ce poids sans pouvoir s'en défaire. A chaque instant, les images lui revenaient, la douleur également, lui tourmentant l'esprit, changeant sa manière de penser, de voir la vie. Elle passait alors du bonheur à la torture en une seconde...

Ouverture de porte. Les pas résonnent. C'est elle. Le Chat ferma les yeux, priant intérieurement que tout se passe comme le mieux, puis se leva afin de lui faire face.

Trouble.

Son coeur manque une nouvel fois un battement, voir deux. Elle ne les compte plus. Elle est là, devant elle. Son aînée, son Double, sa Soeur, le pilier de sa vie. Elles se retrouvaient, enfin. Son coeur était entier, retrouvant toute sa grandeur. Son être reprenait vie. Appuyée contre le fauteuil qui l'empêchait de tomber, Heavy la laissa s'approcher en la détaillant. Elle n'avait pas changée ; plus sensuelle, c'était un fait, mais elle avait gardé ses traits de petite fille. Le Chat retrouvait ses marques dans les émeraudes de sa Soeur. Les larmes coulèrent sur ses joues étirées dans un grand sourire. Elle n'en pouvait plus de tout ce chamboulement dans ses émotions. Elle allait mourir. Mourir de bonheur. Le premier contact se fit, les doigts fins et froids de son Double sur ses joues noyées de larmes. Heavy redevenait la petite fille que Lya surveillait.

Et pendant que la Flamboyante exprimait sa joie, la brune ne put se retenir. Elle la serra contre elle, le plus fort possible, en riant. Rire pour ne plus pleurer, un rire tonitruant pour exprimer tout son bonheur, pour aspirer tout l'air, pur.

« Lya, ma Lya. Si tu savais comme je regrette... Lily est là aussi, elle est dehors. Viens ! »

Et elles redevenaient des enfants, impatientes et fougueuses. Les deux mains se serrèrent et la brune amena son ainée dehors, bousculant de l'épaule le majordome incrédule. Porte ouverte en grand fracas, le péron fut descendu à toute allure. Heureuse. Elle était heureuse, avait besoin de courir pour expulser toute cette énergie que ces deux retrouvailles lui avaient procuré.

« Lily ! Lily ! Elle est là ! On est là, toutes les trois ! »

Et plus jamais elles ne se quitteraient.

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Lilyhana

[Extérieur du Manoir, ridicule désappointement d'une blonde en détresse]

Boumboum, Boumboum, Boumboum.

Boumboum, Boumboum,.

Boumboum, Boumboum, Boumboum, Boumboum.

Le palpitant de la jeune blonde bat à vive allure et de façon si irrégulière, qu'elle en ressent une douleur à la poitrine. Déjà, la chevelure brune d'Heavy s'est évaporée dans ce bâtiment, plus petit que dans ses souvenirs, mais bien plus tangible et réel aussi. Sa disparition lui pince le coeur et elle craint bêtement, de l'avoir perdue de nouveau tout comme elle risque de perdre sa seule chance de revoir Lya. C'est beaucoup trop d'émotions pour elle, beaucoup trop d'extravagance pour la discrétion incarnée. Ayant posé pied à terre pour faire les cent pas devant la porte, ne se préoccupant pas le moins du monde des domestiques curieux qui l'observent avec cet air condescendant propre à toute personne croisant un énergumène un peu fou, Lily bouillonne entièrement.

Le courage l'a abandonné quand elle est pourtant arrivée si loin et tout son être brûle de sauter à l'intérieur pour rejoindre sa brune et la soutenir puisqu'il est certain que Lya n'est pas là... l'attente est beaucoup trop longue. Défaitiste elle perd soudain courage et hoquette de tristesse, ignorant vers où elles devront axer leurs recherches à l'avenir. Lionne intenable, la jeune femme ne cesse de tourner en rond, envoyant valser caillasse et brindilles à coups de chausses maladroits et colériques, sous le regard réprobateur des commères du manoir.

Allez voir ailleurs si j'y suis, fichues pies bavardes !

S'écrie-t-elle, fâchée contre le monde entier, contre elle même aussi pour avoir presque cru qu'elles y étaient parvenues. S'éloignant pour se cacher derrière un arbre, laissant libre cours à son chagrin, la blondinette ne comprend que trop tard que le boucan qui se produit à l'entrée, n'est pas le résultat de la colère noire d'Heavy, mais plutôt celui d'éclats de joie incontrôlés. Le "On es toutes les trois" semble résonner dans le crâne vide de toute émotion, tant elle a pleuré. Toujours cachée, elle ne comprend pas le sens de cette phrase, croit à une farce avant d'estimer que ce serait trop cruel et la joie trop bien jouée de la part de sa féline d'amie. Ça y est, ça percute et c'est violent. L'inspiration qu'elle doit prendre, embrase ses poumons et l'incite à en prendre de nombreuses d'affilées. La vérité la frappe, la démolie pour mieux la reconstruire, c'est dur, puissant et douloureux, mais grand Dieu que c'est bon de libérer cette noirceur accumulée durant tant d'années.

Les minutes s'égrainent sans qu'elle ne réagisse à son nom appelé. Oui oui elle est là, non elle ne s'est pas enfuie, oui elles étaient trois... enfin. Le temps ne laisse aucun répit à Hanna qui finalement, pas à pas, sort de sa cachette pour se présenter aux deux soeurs, souvenir d'une autre époque où toute petite, elle les avaient vu ainsi, main dans la main, avec cette envie insoutenable de se joindre à elles. Le tableau est irréel, fou, dément ! Rousse et brune lui font face, chacune aussi ressemblante qu'à leur portrait passé tout en ayant acquis une maturité qu'elle découvre de plein fouet.

Tudieu ! Foutredieu... Mmm...Mordiable !

Parvient-elle uniquement à articuler avant de courir vers ce mirage corps et âme de peur qu'il ne s'éloigne. Aucun juron n'est assez fort pour représenter son désarroi et aucune éloge ne saurait exprimer ce regain d'amour qui la prend aux tripes. Les silhouettes sont atteintes, elles ne s'évaporent pas, elles sont là, elle les serre, elle les touche, les hume et les ressent. Contre son petit corps elle les presse de toutes ses forces, avec toute l'ardeur qu'elle a emmagasiné des années durant. Les lèvres tremblantes d'émotion viennent se loger entre leurs minois pour murmurer ces quelques mots qui ne sont destinés qu'à elles seules...

Oh que je vous aime...

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Lyaury

« On vous souhaite tout le bonheur du monde
Pour aujourd'hui comme pour demain
Que votre soleil éclaircisse l'ombre
Qu'il brille d'amour au quotidien. »

Sinsémilia

Et voilà, le jour qu'elle avait tant rêvé venait enfin de pointer le bout de son nez. Pourtant la journée n'avait pas très bien commencé, ou pas du tout pour la jeune rousse, rester au lit... Voyez que ça à du bon parfois ! Toutes les sensations recueillirent au sein de sa poitrine n'était plus contrôlables, malgré tous les efforts du monde elle ne pouvait pas retenir les sanglots expulsés de son corps, sa Soeur dans le même état visiblement n'arrivait pas non plus à se remettre d'aplomb... Son sang était devant-elle, whaou... Combien de temps cela faisait-il ? Dix ans ? Oui, dix ans a quelques mois près... Dieu que c'était bon de la revoir !
Elle aurait donné tous l'or du monde pour l'avoir retrouvé bien plus tôt. En fait, chacune avait voulu partir après "Le Jour des Enfers" comme Lya appelle ce fameux jour... Aucune n'avait pensé à prévenir les autres pour une quelconque adresse ou même pouvoir se contacter ! Aucune n'avait visiblement osé faire ça, pour leurs désarrois communs. Elle avait longtemps priée pour un jour comme celui-là et pourtant il n'était jamais là. Histoire heureuse, ou malheureuse ? Oui car après tous... Les retrouvailles sont les fruits d'un malheur mais en lui-même elles sont heureuses.
Le visage d'Elle avait bien changé... Son corps aussi, c'était bien visible et elle les sentait déjà... Quand les filles étaient jeunes, Lya avait toujours eu trois ans de plus et de ce fait les lignes tant désirées par les hommes ne se firent toujours plus évolués qu'Elles. Mais ceci avait bien changé, visiblement... Elle n'avait rien à lui envier, son visage fin et ses lèvres intensément rouges, sa chevelure des ombres faisant ressortir la lueur de ses pupilles. Beauté Fatale ou Mortelle ? Combien avait chaviré après un passage d'Heavy...?

Leurs corps ne firent presque plus qu'un, se pliant à un rituel ancien mais nécessaire pour le bien-être de toutes les trois. C'est ainsi que les joues des deux sœurs se retrouvèrent côte à côte, le visage rougissant de joie et des larmes, elles étaient heureuses, voilà. Leurs complicités n'avaient pas vraiment changé depuis l'enfance, il n'y avait qu'une différence de taille... C'était qu'elles avaient un corps de femme et le caractère chiant qui va avec. Mais qu'importe ! Plus forte pour mieux vaincre, non . Le rire nerveux la fit réagir, non elles ne pouvaient pas rester là sans réagir... Il en manquait une et aucune joie avant que celle-ci ne soit pas de nouveau avec elles.

Lily était ainsi dehors à les attendre... Pincement de coeur, pourquoi ? C'était clair que Lily connaissait fort bien le manoir puisque les trois déesses firent élever ensemble comme les doigts de la main... D'ailleurs, Lya n'avait pas le temps de finir de percuter ne qu l ne fallait la rejoindre que sa jeune soeur avait déjà pris ... les dispositions nécessaires. Leurs doigts finissant entremêler comme au bon vieux temps, serrant du plus fort possible, cet élément classique qui avait une grande importance à leurs yeux. Même le majordome n'avait pas réalisé cet entrain de joie et surtout l'épaule de la brune qu'il venait de se prendre, pour une fois il était en plein milieu, c'pas leurs fautes, promis !
Bon, par contre ce n'était vraiment pas pratique d'essayer de courir avec sa robe qui pendait jusqu'à ses pieds et même traînait sur le sol ! Si bien qu'elle du s'arranger pour placer son vêtement de la sorte à ce qu'elle ne la gêne pas durant sa course, main jointe. Pourtant, on ne voyait que les chevaux au coin du chemin de terre, signe qu'effectivement elles n'avaient pas perdu de temps pour se rendre jusqu'ici... Combien de temps avaient-elles mi ? En plus, c'était possible que les trois n'étaient ensemble que depuis... très peu ! D'ailleurs, elles avaient reprit contact il y a un long moment...ou pas. Mais ce qui l’inquiéter maintenant c'était de ne pas voir la blonde, était-elle partie...? Non, impossible...

Le souffle se faisait court et rechercher mais qu'importe, c'était pour le bien des trois et pour leurs bonheurs. Durant leurs courses, la rousse avait repensée à toutes les choses qu'elles avait fait ensemble.. C'était si bon de savoir qu'elle était encore là et qu'elles pourraient refaire les cents coups ensemble, sans avoir l'ideuse commère qui leurs servaient d'éducatrice ou elle ne sait qu'elle sornette de la sorte.. Mais à vrai dire, ce n'était clairement pas sa préoccupation première ! Si ce n'était pas l'envie qui poussait à la revoir, son coeur aurait périt depuis un long moment tant il battait fort à ce moment là.. Ce n'est que lorsqu'une femme ressortie des arbres qu'il s’arrêta à nouveau. Elle était là, devant-elle.. Plus belle que jamais ! Son teint pâle faisait ressortir son regard perçant et sa blondeur née, pas un cadeau ça non plus.. Lya et Heavy se donnait toujours la main, petit rituel, encore.. Lily ne faisait qu'observer les deux sœurs, sans doutes ne réalisait-elle pas encore.. Oui c'était dur à percuter comme il faut et pourtant il fallait bien le faire..
Le minois qu'elle avait en face d'elle avait terriblement changer, trop.. Ce n'est lorsqu'il se posa entre le minois de sa sœur et de Lya qu'elle retrouva ses marques.. Ce petit truc qui faisait leurs complicités respective.. Très dur à expliquer mais c'était ainsi. Il ne fallait presque qu'un regard et aucune parole pour ressentir ce que l'autre ressentait, comme des jumelles.. C'était trop, elle avait était obliger de glisser sa main libre dans celle de la blonde pour sentir la chaleur torride de son corps, la propageant de ce fait à la brune éternelle. Son regard valser d'une femme à l'autre dans un sourire éclatant, si bien qu'elle ne pouvait tous simplement déjà plus s'imaginer sans vivre avec elles..

-Mes chéries, mes déesses... Si vous saviez comme je regrette de n'avoir pris de nouvelles de vous... Vous êtes plus belle l'une que l'autre ! Rhaan, j'en serai jalouse...
-Je veux tout savoir sur ce qui s'st passer ses dix dernières années de votre côté... Même vos amants je veux les connaitre !

Un sourire malicieux se forma ainsi sur le visage délicat de la rousse qui était au centre de ce trio, le dernier membre à avoir été retrouver... Sans explications, c'était impossible de savoir qu'elles n'étaient pas jumelles. Ont leurs avaient déjà dit et pourtant...
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Heavy

« If I could help you forget, would you take my regrets? Cause I remember everything. »*

La course s'arrête, elles se font face. Les deux sœurs, main dans la main, et l'Amie, la seule, l'Unique, en face d'elles. Le même spectacle qu'il y a vingt ans, lorsqu'elles se sont rencontrées : deux sœurs jouant, rencontrant cette blondinette qu'elles ne connaissaient pas et qui allaient vivre avec elles. Une presque-adoptée qui devint bien vite une nouvelle sœur. A trois, elles ne faisaient qu'un. Une âme, complète, complexe, sublime, entière. A trois, elles étaient une seule femme. Aujourd'hui encore.

La blondine s'avança vers elles, nouvelle course. Elles ne veulent plus se perdre, ne veulent plus s'abandonner à l'Inconnu. Les peaux se touchent enfin, les larmes salées se mélangent les unes aux autres. Lily, au centre, les serre. Les étreintes se font plus fortes, les épidermes se retrouvent, les cœurs battent à l'unisson. Le tableau était terminé, complet, Parfait. Le sourire jusqu'au oreilles, la brune ferme les yeux, soupire de soulagement, rit de bonheur, se recule pour les regarder toutes les deux, les serre à nouveau, les embrasse sur les deux joues, sur leur front, leur caresse les bras, le visage. Elle veut être sûre que ce sont bien elles. Elle se pince, s'assure qu'elle ne rêve pas. Non, elles sont là, avec elle, réelles.

« Oh dear brother, just don't hate me
For never standing by you, or being by your side. »*

Pendant un long moment elles gardent le silence, pour se redécouvrir, pour assimiler ce qu'il leur arrive : elles se sont ENFIN retrouvées. L'Aînée prend enfin la parole. Le mot "regret" revient dans chaque bouche. Elles le pensent. Il leur faudra du temps pour chasser ce sentiment de leur esprit. Tourner la page, rattraper le temps perdu. Ce serait long, mais elles avaient à présent toute leur vie pour cela. Elle veut tout savoir, tout écouter, entendre. L'idée de la Flamboyante l'amuse, retrouvant en elle cette curiosité, cette énergie qui la définissait déjà autrefois. "Autrefois"... Comme s'il s'agissait d'une autre histoire, d'un livre qu'Heavy voulait fermer à tout jamais. Une voile passe dans son regard en une seconde, en repensant à ce qu'elle avait fait "après". Sa vie avait été difficile, solitaire, noire. Devait-elle raconter tout cela ? Peut-être pas... Elle devait garder certaines choses pour elle, devait retrouver avant la Confiance, ne pas avoir peur d'être jugée.

« Dear sister, please don't blame me
I only did what I thought was truly right
It's a long and lonely road, when you know you walk alone. »*

Le voile est passé, retourné au fond de son esprit, gardé dans un coin pour plus tard, avec ses secrets. Le sourire, qui n'avait pas quitté son visage blanc, s'étire un peu plus alors qu'elle prend les deux jeunes femmes par le bras, retournant vers le Manoir.

« Allons à l'intérieur pour tout cela. Nous nous raconterons tout cela autour d'un verre, qu'en dites-vous ? Le voyage a été long et toutes ces émotions m'ont donné soif. Faisons comme avant, sauf qu'au lieu du lait, nous avons ENFIN le droit à l'alcool ! »

Elle rit à nouveau. Souvenir de la nourrice : "Attention, jeunes filles, je vous surveille !" Elles n'avaient plus besoin de se cacher ou de fouiller pour gouter vin, bière ou hyporcras. Aujourd'hui, elles étaient adultes, libres. Et cette maturité se ressent déjà chez la Féline ; le verbiage s'est développé, sa posture est droite et fière. Elle a grandit, Heavy, avec ses souvenirs, ses malheurs... Mais, au fond, elle est restée elle : heureuse simplement, avec elles.

« It all went by so fast
I still can't change the past
I always will remember, everything
If we could start again, would that have changed the end ?
We remember everything. »*

* I Remember Everything - Five Finger Death Punch
Traduction (by ptite0marie) :
« Si je pouvais t'aider à oublier, voudrais-tu prendre mes regrets ? Car je me souviens de tout. »
« Oh cher frère, ne me déteste pas, Pour n'être jamais rester avec toi, ou n'avoir jamais été de ton côté. »
« Chère sœur, s'il te plaît ne me blâme pas, J'ai simplement fait ce que je pensais être vraiment juste, C'est une route longue et solitaire, quand tu sais que tu avances seul. »
« Tout est allé si vite, Je ne pourrai jamais changer le passé, Je me souviendrai toujours de tout, Si nous pouvions recommencer, cela changerait-il la fin ? Nous nous souviendrons toujours de tout. »

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On s'était dit rendez-vous dans dix ans*

Heavy

« Non. Aucune. Elle était partie aussi. »

« Je te suis. Plus personne ne disparaitra à présent. Promis. »

« Y'a un endroit où on pourrait passer, en premier. Le Manoir des Fioles. C'est un peu chez nous, là-bas. »

« Par contre, je crois que nous risquons d'être arrêtées par beaucoup d'hommes durant notre voyage, si tu restes habillée comme cela. »

Petit clin d'oeil amusé, la brune montra cette jolie mais trop fine tenue d'un signe de tête. Elan de complicité.

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Lilyhana

Tu es la seule que je revoie depuis tout ce temps.. N'as-tu donc aucune idée du lieu où elle se trouve ?

Il faut la retrouver.

Tu me suis ? Tu ne vas pas disparaître au prochain coin de rue pas vrai ?

* Les lumières te guideront jusqu'à chez toi
Et réchaufferont tes os
Et j'essaierai... de te réparer

Fix You - Coldplay -

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Heavy

« Non, pardonne-moi, toi. On n'aurait jamais dû... Tu m'as tellement manqué ! Plus jamais, s'il te plait. Ne refaisons plus jamais ça . »

Heavy se retrouvait 10 ans plus tôt, avant toute cette aventure, avant tous ces malheurs. Elle serrait la main de la blondine si fort, pour ne plus la lâcher.

« Je ne t'ai jamais oublié, je n'vous ai jamais oublié... J'étais à Paris et, j'ai entendu ton nom et celui de l'Aphrodite. C'était un signe. Il fallait que je vienne. Oh ! Lily ! »

« Et Lya ? »

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Heavy

L’Aphrodite – plusieurs heures après

*Titre interprété par P. Bruel
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Lilyhana

Heavy !

Va-t-en ! Fiche le camp ! Je ne veux pas.. !

Non ! Reste… pardon.. Pardonne-moi. Reste Heavy, reste encore, toujours. Que fais-tu ici ? Tu m’as retrouvée ? Tu vas m’emmener ?

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Lilyhana

[Franche-Comté – A l’approche du Manoir des Fioles Ebréchées ]

Ou comment faire comprendre à sa compagne de route, qu'elle a peur et qu'il faut qu'elle lui apporte la preuve de sa présence ici.

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Heavy

« Aller, viens. Ce sera plus facile à deux. »

- ou comment dire "j'veux pas y aller sans toi -

« S'il te plait... »

« Bonjour. Est-ce que Lya est là ? »

Regard en arrière pour appercevoir sa blondine et se redonner du courage. Décidément, elle en aurait demandé des gens au pas de la porte... Pourvu qu'elle ait autant de chance cette fois-ci.

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Lyaury

Heavy

« Lya, ma Lya. Si tu savais comme je regrette... Lily est là aussi, elle est dehors. Viens ! »

« Lily ! Lily ! Elle est là ! On est là, toutes les trois ! »

Et plus jamais elles ne se quitteraient.

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Lilyhana

[Extérieur du Manoir, ridicule désappointement d'une blonde en détresse]

Allez voir ailleurs si j'y suis, fichues pies bavardes !

Tudieu ! Foutredieu... Mmm...Mordiable !

Oh que je vous aime...

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Lyaury

Heavy

« If I could help you forget, would you take my regrets? Cause I remember everything. »*

« Oh dear brother, just don't hate me
For never standing by you, or being by your side. »*

« Dear sister, please don't blame me
I only did what I thought was truly right
It's a long and lonely road, when you know you walk alone. »*

« It all went by so fast
I still can't change the past
I always will remember, everything
If we could start again, would that have changed the end ?
We remember everything. »*

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[RP] On s'était dit rendez-vous dans dix ans*