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[RP] VAUDEMONT - octobre 1461

Le_g.
Le Consistoire avait écrit, les parchemins avaient volés, et il était même aller rencontrer le Régent sur cette affaire, pour avoir les informations, parce qu'il paraît qu'on n'est jamais si bien servi que par soi-même et qu'il vaut mieux le bon dieu que ses saints. C'est donc un Capitaine de Lorraine plutôt fatigué qui s'amène à Vaudémont ce jour-là. Démêler le vrai du faux lui donne mal à la tête, et il commence à prendre en grippe pas mal de monde.

Des pétasses qui se la pètent, aux imbéciles qui viennent faire caguer, il les mettrait tous sur une liste noire et la balancerait à l'armée s'il ne se retenait pas. Mais bon, avait-il le droit de tuer une femme parce qu'elle était simplement débile ? Sans doute que non... et puis il fallait bien des pondeuses pour la Lorraine... Dommage de privilégier la quantité à la qualité, mais hein... il choisissait pas.

La gamine qui voulait entrer dans la famille des Ecorcheurs venait de se faire remercier. Elle n'avait pas su voir ce que le fils du Gaucher pouvait ressentir, et s'était contenter d'aller pleurer chez des personnes qui prenaient fait et cause pour elle, sans connaître les dessous de l'affaire. Comme c'était étrange de voir les partisans de Sparte soudain si actifs, depuis le décès de l'Empereur... Où étaient-ils lorsque la Lorraine avait eu besoin d'eux ? Terrés, occupés à se cacher sans doute.

Mais là n'était pas le but de la visite du Gaucher entre les murs de Vaudémont ce jour. Il s'approche de la ville, suivant le Colonel Promether, et met pied à terre devant les remparts. Dire qu'il y avait moins d'un an, il foulait ce même sol avec une autre armée et pas du tout pour les mêmes raisons. Le comique de la situation lui arrache un sourire.

D'un pas rapide, il se dirige vers les cachots, et la salle du tribunal en particulier, se présentant aux gardes, cherchant après trois personnes en particulier. Rapidement, on le conduit vers la cellule où se trouve Zarathoustra, et après que que la clé dans la serrure finisse par faire grincer la porte, il s'approche de l'homme.

Il s'adresse au garde.


Vous pouvez nous laisser.

Puis il se tourne vers l'homme.


Louis Track de Lioncourt, Capitaine de Lorraine. Pouvez-vous marcher un peu ? Je vous propose de faire quelques pas dans la cour en ma compagnie si vous le pouvez.

Difficile de se faire une idée de l'état de santé de l'homme qui est laissé là à croupir...
Zarathoustra
Je-pen-drai-le -jour-à-l'au-ror'-im-pos-sib-le

L'at-ten-te-de-toi-est-un-plat... euh... pas-ter-rib-le.


Zarathoustra conjurait l'ennui en comptant sur ses doigts les pieds de vers improbables. Il fallait occuper son esprit engourdi par des séjours en geôle répétés, entrecoupés d'allées et venues dans la salle d'audience du tribunal. Les quelques moments de liberté dont il avait bénéficié lui avaient toutefois permis de profiter du patrimoine ecclésial lorrain et d'échanger épistolairement avec le Consistoire.

L'inspiration poétique n'étant pas au rendez-vous, il se serait probablement mis à parler avec les rats sans l'intervention de l'homme venu ouvrir sa porte. Il se leva lentement.


Content de vous rencontrer Capitaine. Zarathoustra, soldat genevois, mais j'imagine que je ne vous apprends rien. Si vous ne m'emmenez pas à un chasse à cour ou à une course de fond, je devrais pouvoir vous accompagner. Je dois dire que je ne suis pas mécontent de prendre un peu l'air.
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Eins thut Noth.
Le_g.
Louis regarde l'homme et hoche la tête.

Je l'ai appris récemment. J'avoue que c'était pas écrit sur votre front que vous étiez soldat genevois.

D'un geste de la main, il l'invite vers la porte.

Je crois que pour la partie de chasse, va falloir qu'on remette ça à plus tard. J'aimerais... qu'on discute un peu, vous et moi. Le Consistoire a fait une proposition, en avez-vous entendu parler ?

Sortant de la cellule, parce que bon, pas pour dire, mais le ménage y est pas fait souvent, il se dirige vers la sortie. Lui-même supportant difficilement les murs, même ceux de son bureau du Castel, il marche lentement.

Il fait soleil, profitons-en un peu, voulez-vous ? Avez-vous reçu des soins suite à... notre rencontre nocturne d'il y a quelques jours ?

Entre temps, on vient lui porter une missive, qu'il lit avant de murmurer au soldat : Mêmes ordres qu'hier, je passerai dire au Colonel en fin d'après-midi le programme pour l'armée. Pour le reste, on ne change rien pour le moment. Puis il rend le parchemin au soldat, et interpelle le gardien de la prison.

Nous sortons dans la cour. Pourriez-vous y faire porter un banc ? Je ne pense pas que Messire Zarathoustra soit en mesure de tenir longtemps debout.

Certains pourraient penser que ce sont beaucoup d'égards pour un "ennemi" de la Lorraine, mais à ceux-là, il leur dirait bien deux ou trois mots, genre que si c'étaient eux qui étaient à la place du blessé, ils apprécieraient peut-être de pouvoir voir le soleil, le ciel, suivre la course des nuages, ou simplement humer l'odeur de la terre mouillée des champs après une pluie, ou encore les fumets des auberges ou du marché selon d'où vient le vent. Bref, toutes ces choses qu'en homme des routes, le Gaucher apprécie.


Il semblerait que je sois... étiqueté "impérial" et vous "genevois".

Ou comment chercher à introduire le sujet, façon Louis Track de Lioncourt, expert en "indiplomatie"... Vous voudriez savoir ce que cela veut dire ? Va falloir vous trouver le dictionnaire "Le Gauchique de base" pour le comprendre... Disons que c'est l'inverse d'un diplomate, très nul en communication, fonçant dans l'lard avant, hurlant d'abord, agissant en premier... Sauf que là, pour une fois, il fait des efforts, pour des relations musesques qui lui botteraient bien le fion d'être pas du même côté qu'eux.

Au risque de vous faire mourir de rire... Qu'est-ce que le Consistoire exactement ? Je ne suis pas politicien, et je voudrais votre version sur les évènements des derniers mois. Je me suis tenu à l'écart des soucis impériogenevois... mais on dirait que j'm'y retrouve mêlé malgré moi.
Zarathoustra
Zarathoustra clignait des yeux.

Je me suis prodigué moi même les soins les plus urgents, nous autres confédérés helvètes ne nous séparons jamais de notre trousse "croix rouge". Et pour le reste, j'ai prié avec ardeur, et il semble que le Très Haut ait décidé de m'accorder quelques temps de plus ici bas. Je pense que je suis dans la voie de la guérison, et dans quelques semaines je pourrai quitter ces terres, à la plus grande satisfaction des autorités lorraines, si j'ai bien compris.

Après les premières bouffées d'air frais, son pas se faisait plus assuré, et sa langue se déliait. Le capitaine ne semblait pas hostile, et après l'épisode de l'église, Zarathoustra n'était pas mécontent de donner libre cours à son penchant verbeux.

Telles sont nos étiquettes, et après tout n'est-ce pas ce que nous sommes? Vous êtes au service de l'Empire, et moi de la République. Nous avons pu échanger avec le Consistoire en effet, et je suis au courant des propositions qui ont été faites. A vrai dire, en voyant comment je m'acclimaterais difficilement à la Lorraine, je les ai même suggérées en apprenant la victoire des Genevois et la déconfiture de certains combattants impériaux, parmi lesquels figuraient certaines... euh... personnalités.

La Convention de Genève sur les prisonniers de guerre est un vieux cheval de bataille de la République. Elle a été concoctée par l'esprit retors mais lumineux de notre vieil Izaac.


Zarathoustra n'attendit pas le banc, et attrapa une vieille souche qui trainait par là, la plaça dans un rayon de soleil et s'assit dessus.

Permettez? Le Consistoire... Je ne vais pas rire, nos institutions sont atypiques à bien des égards, et souvent méconnues. A Genève, le pouvoir exécutif est collégial, et il est détenu par le Consistoire. Il est composé de simples bourgeois genevois, qui pour l'intégrer doivent prêter un serment solennel, qui garantit que le bourgeois ne sert pas d'autre maître que la République. Une sorte de serment d’allégeance. Il garantit la souveraineté de la République et empêche l'intrusion de puissances étrangères, comme l'Eglise par exemple, qui partout ailleurs tire les ficelles de la vie publique.

C'est justement cette souveraineté à laquelle Genève tient tant qui a causé cette guerre, qui nous vaut à tous deux d'être ici à bavarder. Loin des visions simplistes et manichéennes, la République entretient des relations cordiales avec toutes sortes de compagnies franches, et autres proscrits qu'elle accueille volontiers. Elle accueille tous les gens qui fuient la persécution, pour une raison ou une autre. Je l'ai moi-même rejointe pour fuir la répression religieuse. Parmi ces compagnies, le Lion de Juda est la plus connue, mais il en existe bien d'autres: Hydres, Fatum, etc. Genève en tire bien des bénéfices, en termes de rayonnement, de population, de prospérité, et de défense. Ces compagnies bénéficient en retour d'un havre où se reposer, s'organiser. Il y existe un climat de liberté religieuse et politique qui leur est profitable. Il est entendu que ces compagnies ne causent aucun désordre ni sur les terres de la République, ni sur celles de ses alliés.

Cette politique est pratiquée en bien des endroits, même si les farauds et les tartuffe font mine de l'ignorer. Or, c'est justement cette politique qui a servi de prétexte à l'Empire pour déclarer la guerre à Genève. La suite, l'occupation de Genève et sa tentative de transformation en Comté a bien montré, s'il le fallait, qu'il s'agissait en fait de simples prétentions territoriales. Il y a eu cette histoire avec Fatum, à qui Genève avait vendu un agrément, puis le pillage d'un navire savoyard par un navire réputé comme appartenant au Lion de Juda, que l'avoyerie avait pourtant dénoncé. Le Consistoire avait choisi de répondre favorablement à l'ultimatum des autorité savoyardes, mais le prétexte était trop beau pour déclarer la guerre à la petite République... la suite, c'est la guerre, et toujours la guerre. Vous qui vouliez vous tenir à l'écart, vous voilà au cœur de la meule, comme on dit dans nos vallées.

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Eins thut Noth.
Le_g.
Rassuré sur l'état de l'homme, il hoche la tête.

Bien. S'il vous manque des onguents ou autres, faites le moi savoir.

Louis s'arrête un instant, grimaçant à l'étiquette impériale qu'on veut lui coller sur le dos de toutes parts. Décidément, n'importe où qu'il aille, il y a le droit. Un bref soupir, mais il reste ouvert d'esprit. L'homme ne peut rien savoir de lui, ou peu de chose, que le fait qu'il porte l'uniforme de l'escorte impériale, sa démission n'ayant pas été validée pour le moment ou celui de l'armée de Lorraine, ça ne changerait rien. D'ailleurs, il ne porte même pas l'uniforme en ce jour, celui de l'escorte ayant pris le roussi lors de l'incendie du palais impérial et n'étant pas membre des FDL, il a repris ses vêtements d'antan.

Je connais certaines de ces personnes retenues captives par votre... République. J'attends les informations de la part du Régent, n'étant qu'un simple relais dans cette affaire.

Il esquisse un sourire, et l'aide à s'installer, manquerait plus qu'il se blesse à nouveau.

J'ai lu avec attention cette convention. Esprit retors... certainement. La meilleure preuve que j'en ai sont les menaces de mettre en procès les impériaux qui se trouvent à Genève, alors que votre convention dit qu'ils sont prisonniers de guerre, donc pas de mise en procès possible. Qui la respecte cette convention ? Personne j'ai bien l'impression, pas même votre... consistoire qui en est à l'origine. Je me trompe ?

Attentif, il écoute, histoire d'en apprendre un peu plus sur cette Genève dont on lui a tant parler. Fidèle à lui-même, il pousse très loin, gardant pour lui son opinion personnelle. Sa méthode classique dont certains membres des FDL ont fait les frais, pousser pour obliger à sortir le développement des idées.

A vous entendre, on a l'impression d'un paradis terrestre... Pourtant, vous parlez bien d'une souveraineté de Genève... de serment d'allégeance... d'embauches de mercenaires... Hormis que les dirigeants ne sont pas élus, mais triés sur le volet et qu'ils prêtent allégeance... comme dans une dictature... et que vous les envoyez comme vous avez envoyé le groupe de ma propre soeur faire le sale boulot.

Le Gaucher observe son interlocuteur, et esquisse un sourire, quasiment amical.

Cette politique de compagnies... tolérées... Je pense pouvoir dire que j'y connais un petit bout. Disons que là où Genève le reconnait ouvertement, d'autres Duchés ou Comtés, qu'ils soient d'Empire ou du Royaume de France, ont plus de difficultés à le dire ouvertement, parce que cela est souvent utilisé pour nuire politiquement, du moins, de ce que j'en ai vu. Très compliqué de faire accepter un groupe de mercenaires, même lorsqu'ils sont au plus haut de l'échelle du pouvoir.

Et parce qu'il n'a pas mangé avant de venir et qu'il commence vraiment à avoir la dalle, il sort de la sacoche qu'il porte en bandoulière un morceau de pain, et le déchire en deux morceaux, en offrant un à Zarathoustra.

Comme vous dites, me voilà au coeur de la meule, alors que je voulais absolument pas prendre parti, me voilà forcé de choisir, alors j'avoue que l'occasion était belle, vous tenant sous la main, pour me forger mon opinion. Pour l'agrément de Fatum, c'était celui de janvier n'est-ce pas ? Je n'ai pas tous les tenants et aboutissants.

Il esquisse un sourire, en mordant dans son bout de pain limite rassis, qui lui sert de ration de survie.

Vous devez vous dire que je ne suis qu'un ignorant, mais j'ai aussi besoin d'un cours d'histoire. Je n'ai vraiment pas pris le temps de m'y intéresser jusque là, vu que je n'avais vraiment aucune envie de m'en mêler.

A part qu'il avait dit à Ludwig qu'il fallait pas faire ce qui a été fait, et qu'il s'est du coup, retrouvé sur le banc de touche, mais ça, il va pas le dire hein... Se faire mettre à l'écart parce qu'on critique la politique de l'Empereur, alors qu'on doit le protéger et s'occuper de sa sécurité et celle de la famille impériale, c'était pas vraiment recevoir des honneurs.
Zarathoustra
Zarathoustra mâchait vigoureusement le pain partagé par le capitaine, à peine meilleur que la pitance carcérale. Il opina simplement du chef en entendant parler de la réponse à venir du Régent. Il déglutit bruyamment.

Vous avez des avis bien tranchés pour un ignorant. Vous m'aurez mal compris. Les impériaux ne font pas l'objet de procédures judiciaires, ils sont empêchés de sortir de Genève dans le cadre des négociations sur cet échange de prisonniers. Appliquer unilatéralement la Convention est une chose, mais la République entend bien obtenir la réciproque. Nous espérons qu'un jour, les soldats ne seront plus mis en justice pour fait de guerre, dans toute l'Aristotélité.

Pardonnez mon discours passionné, Capitaine, il est vrai que tout n'est pas rose à Genève. Mais elle représente des valeurs auxquelles je tiens. Je ne vous ai jamais parlé d'embauche de mercenaires! Toutes ces compagnies franches ne touchent pas un sou de la République. Ce serait plutôt l'inverse. Genève ne paie pas ses soldats. Et j'en sais quelque chose... Elle en a beaucoup cependant, et fort dévoués. Je ne sais qui est votre sœur, mais la République n'envoie personne contre sa volonté, et je vous concède que le guerre est un sale boulot, auquel vous et moi nous attelons pourtant.

Les membres du Consistoire ne sont pas élus, en effet, mais ils ne sont pas non plus triés sur le volet. N'importe quel Genevois y est recevable, à partir du moment où il ne reconnait pas d'autorité plus haute que celle de la République. C'est aussi simple que ça. Je vous mets au défi de trouver un Genevois à qui on aurait refusé l'accès au Consistoire, du moment qu'il prête serment, condition de la souveraineté de Genève.


Zarathoustra comptait sur ses doigts.

Oui, janvier, c'était peut-être ça. C'était peu après le passage de l'armée impériale du capitaine White, qui a fait passer son armée des Sept sous nos remparts, sans même concéder la simple excuse qui lui était demandée.

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Eins thut Noth.
Le_g.
Amusé, il esquisse un sourire, et hoche la tête, ayant obtenu, en partie, les réponses qu'il souhaitait.

Mon avis est... bien gardé pour le moment. Merci pour la confirmation qu'ils ne sont pas en procès, le votre et celui de deux de vos amis sont suspendus pour le moment.

Le problème principal est ce terme de "guerre". Doit-on considérer qu'une bande de pillards est en guerre ? Ce ne sont que des brigands non ? Lorsque l'on est en guerre, on vient en armée... Et dans ce cas-là, oui, j'entendrais volontiers qu'on parle de guerre. Piller en bandes organisées, ça reste du brigandage non ? Venir en armée, là d'accord, c'est un acte de guerre, clairement posé. En quoi, par exemple, votre présence dans une lance est un acte de guerre ?


Nouvelle bouchée sur le mastic proposé par l'armée, pas le choix, mais au moins, ils ne meurent pas de faim.

Pas de problème pour votre fougue, je suis aussi du genre passionné, quand je maîtrise le sujet.

Et je corrige tout de suite un détail : je ne m'attèle pas à la guerre, la Lorraine n'est pas en guerre, et encore moins contre Genève. C'est bien loin de nous, et comme vous le constatez vu ma connaissance du sujet, c'était bien loin des préoccupations de la Lorraine.

Pour nous, des pillards ont tenté de prendre deux mairies, on les a repoussés, et maintenant, on nettoie les routes, vu qu'on est en loi martiale. Si on était en guerre, le ban ne serait pas délivré de ses obligations. C'est du moins mon point de vue.


Nouveau sourire, parce qu'il a une nouvelle fois la preuve que ça frangine n'a pas de parole, s'il avait eu besoin d'une confirmation, il vient de la recevoir.

Je ne fais que protéger le Duché où je vis, celui qui est mon havre et celui de mes amis.

Il dira pas qu'il a rien touché du Duché et que pour le moment, un seul lorrain a participé aux frais de bouche de l'armée, le reste provenant des poches des Ecorcheurs, même si le remboursement des repas est prévu, il n'y a pas de salaires pour les Ecorcheurs.

Quelles sont les valeurs de votre république ? Elles restent très floues pour moi.

Vous dites y tenir, mais votre... liberté doit-elle primer sur celle des autres ? Je veux dire, que la liberté des Lorrains qui vivent dans un régime monarchique, impérialiste, ne peut-elle pas être respectée autant que vous semblez respecter les opinions de chacun comme la liberté de culte sur vos terres ? La Lorraine est aristotélicienne... Pourquoi venir ici et y prêcher la religion réformée dans un lieu de culte lorrain, et aristotélicien qui dépend de Rome ?


Ouaip, il pique un peu, sciemment, mais il savoure cette conversation en même temps, de pouvoir entendre les arguments de cet homme, cela lui plait. Il aime se faire sa propre opinion, et là, il est servi. L'Empire, le Duché, il connait, maintenant, lui reste à découvrir cette Genève, que les quelques lettres échangées avec Muse lui ont fait entrapercevoir, mais sans qu'il ne maîtrise le sujet, ou les arguments.
Zarathoustra
Le pain fut vite terminé, Zarathoustra, brossa pour la forme le devant de sa liquette, puis observa l'homme, qui l'intriguait.

Vous vous êtes présenté comme Capitaine, c'est un grade militaire, et pour moi un militaire est un homme dont le métier est de faire la guerre. Je ne vous apprendrai pas que la Lorraine est terre d'Empire -et comment-, et que l'Empire a déclaré la guerre à Genève. De fait, la Lorraine est en guerre contre Genève.

Je ne vous apprendrai pas que la guerre comporte bien d'autres aspects que le combat en rangs d'oignons, en armure et sous oriflamme. Il y a d'autres moyens de mener la guerre, le but étant de frapper l'adversaire là où ça fait mal, quels que soient les moyens. Agir en petits groupes furtifs, qui ont la souplesse que n'ont pas les armées est un autre moyen qui peut s'avérer efficace. Pendant la guerre du Béarn, nous avons pris le château de Pau de cette manière, et remporté le conflit. C'est ce que nous appelons la guerre asymétrique. L'Empire frappe à Genève, nous frappons en Empire. Voilà en quoi c'est un acte de guerre. Vous me direz que nos opérations en Lorraine n'ont pas rencontré le succès, ce à quoi je répondrai qu'il faut y regarder de plus près. Nos camarades ont eu plus de réussite à Konstanz. L'important n'est pas de prendre des villes, mais de déplacer le front.

Quand à nous traiter de pillards... je préfère ne pas relever. Je fais comme vous, je protège mon havre et celui de mes amis, en l’occurrence Genève, occupée il y a peu encore par les armées impériales. Bien entendu, que les monarques et les impérialistes vivent de leur façon, peu nous chaut. Les choses sont différentes s'ils viennent dans nos murs porter le fer.


Zarathoustra sourit.

Je n'ai rien prêché du tout. L'église de Vaudemont est un bâtiment abandonné, je m'y suis recueilli, jusqu'à ce qu'une bande en armes vienne m'en déloger, alors que personne n'y fout plus les pieds depuis belle lurette. Nous autres réformés sommes aristotéliciens, et selon nous, plus aristotéliciens que les empourprés de Rome qui ne pensent qu'à gravir la hiérarchie plutôt que de s'occuper de leurs églises qui tombent en ruine. Ils ne trouvent pas de curé pour leurs villages, et savez-vous pourquoi? Ils sont tous occupés à Rome, justement. Ils se fichent de leurs ouailles. Les églises sont des bâtiments immémoriaux, je vous défie de trouver un titre de propriété qui puisse justifier d'une détention foncière des églises par Rome. Les églises appartiennent aux villageois, et les villageois, les évêques s'en tapent comme de leurs premières chasubles. Mais on s'éloigne du sujet...
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Eins thut Noth.
Le_g.
Il reste un instant interdit, lorsqu'il lui annonce que Capitaine est un grade militaire et qu'en prime la Lorraine est en guerre contre Genève... Lui qui a été plus "collé" là, qui s'était même pas présenté pour être élu, il le voit pas comme ça.

Mouais... Le terme "Capitaine" est usurpé dans mon cas alors. J'étais... 'fin, a priori, je suis toujours, Capitaine de l'Escorte Impériale également, chargé de la protection de la famille impériale, mais j'ai toujours refusé d'aller à Genève en armée, les Ecorcheurs se sont tenus éloignés de Genève, n'acceptant que les escortes en lance de la famille impériale. Considérez-vous que je suis un ennemi de Genève de ce simple fait d'avoir pu endosser un uniforme d'escorteur ?

Son regard fuit un peu, pour regarder vers les murs qui entourent cette cour, vers l'horizon au-delà.

Ouaip, je sais, pas une réussite, vu que deux membres de la famille impériale sont décédés, dont l'Empereur.

Il revient au sujet de leur discussion.

Vous parlez d'une autre manière de faire la guerre, en modifiant les fronts, et les méthodes... Intéressant. Je ne voyais pas les choses sous cet angle. Je voyais pas des brigands comme ceux de La Main comme étant des soldats, ni même des mercenaires, mais clairement pour des brigands et des pillards.

Pardonnez-moi pour le qualificatif de pillards. Je ne voulais pas vous insulter et dans ma bouche, si vous connaissiez mon passif, vous sauriez que ce n'est qu'un qualificatif comme un autre, pas une insulte. Je suis beaucoup plus direct que ça quand je souhaite envoyer caguer une personne ou l'insulter. Faire appel à ma frangine Eve, j'avoue que ça... J'ai eu la haine, surtout contre elle à dire vrai. Elle vous sert donc comme... soldat du consistoire ? Konstanz... Muse y a pris du repos oui, je l'ai appris.


Il esquisse un sourire et se tourne vers l'homme de nouveau.

Des félicitations s'imposeraient-elle pour la prise de Vésoul ? Pourtant, il n'y avait plus d'armée impériale devant Genève. C'était en représaille ? J'ai du mal à comprendre, surtout après que la Franche Comté ait autorisé la destruction de l'armée impériale à Saint-Claude d'après les rumeurs que j'ai entendues. C'était il y a deux jours il me semble, mais je doute que même derrière ces murs et à l'ombre, vous n'ayez reçu les nouvelles.

Faire le tour de toutes les questions risque de prendre du temps, mais après tout, il en a un peu aujourd'hui, et il a soif d'apprendre plus sur cet homme, sur ses idées étranges, insolites, et pose sur lui un regard clair.

Je n'étais pas présent, je n'ai que les renseignements que l'on m'a fourni, à savoir un hérétique dans une église lorraine, parlant de Réforme, de Déos... Je ne vais pas relever votre défi de chercher des curés... Ce serait chercher une aiguille non pas dans une meule de paille, mais dans toutes les meules de l'Empire. Navré, mais ça dépasse mes compétences.

Un léger rire de la part du Gaucher, parce que s'il est aristotélicien, il n'a pas mis les pieds dans une église depuis pas mal de temps...
Zarathoustra
En tant que "capitaine de Lorraine", pour reprendre vos mots -avouez que ça prête à confusion- vous êtes ennemi de Genève en effet, tant que la paix n'aura pas été conclue. Mais si vous me dites que les choses sont différentes...

Vous me paraissez bien placé pour savoir que l'étiquette de brigand est bien vite accrochée, à tort et à travers. Eve est donc votre soeur? Vous savez alors peut-être qu'elle a fait partie du Consistoire. En l’occurrence, la Main s'est alliée aux contingents envoyés par la République.


Zarathoustra leva un sourcil. Il déplaça la souche sur laquelle il était assis, afin de suivre la course du soleil, qui était déjà bien avancée.

La prise de Vesoul? Récemment? Je ne suis pas au courant. Les relations sont apaisées entre Genève et la Franche Comté, comme en témoigne l'épisode de la destruction de l'armée impériale à Saint Claude, en effet. Genève n'a rien à voir la dedans, et si la Franche Comté demande une assistance de quelque sorte à la République, elle y pourvoira si elle le peut.

Quand à cette histoire d'église, les seules personnes à qui j'ai parlé de Réforme sont les teutoniques et assimilés qui sont venus les armes à la main pour me déloger.

Pour en revenir à Genève, le meilleur moyen de se rendre compte, c'est encore de venir voir par vous même. Le grand tournoi a lieu dans quelques mois, et j'ai cru comprendre que vous êtes... libéré de vos fonctions d'escorte impériale.

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Eins thut Noth.
Le_g.
Pour les étiquettes, elles restent accrochées, quoi qu'on fasse, quoi qu'on dise.

Il sourit, et incline la tête.

Ouaip, Eve est ma frangine, mais on parle rarement boulot tous les deux, vous imaginez bien. Je lui ai juste dit que venir jouer dans mon bac à sable, j'étais pas prêteur. La dernière fois qu'on s'est écrit, c'était pour s'engueuler... alors j'évite, j'préfèrerais la voir à une soirée, pour la faire danser ou nous amuser comme... avant.

Les informations de l'homme concordent avec celles du Gaucher.

Voilà donc pourquoi la Franc Comtesse est pas ravie que j'ai pu me moquer d'elle. Merci de confirmer qu'elle a passé un accord avec le consistoire... Je le savais déjà. Genève aidera donc la Franche Comté ? Faut vraiment que vous veniez vous battre ici ? Vous avez de nouveau Genève non ? Une trêve serait-elle envisageable ? Le temps que vous rencontriez le Régent pour un éventuel accord de paix ?

Je vous le redis, nous ne sommes pas en guerre contre Genève. C'est loin d'ici... Et franchement, pas envie de me battre contre Genève... Cette ville... me rappelle un épisode important de ma vie... et je n'ai pas envie de cette guerre entre nous. J'y retournerai avec plaisir pour le tournoi... Ca fera un an...
Zarathoustra
Je n'ai pas parlé d'accord, j'ai parlé de relations apaisées. D'ici, je dois vous dire que j'ai suivi tout ça de loin. Quand nous sommes venus nous battre, oui, cela était nécessaire. Mais vous voyez bien que je ne suis plus en état de le faire. Une trêve est tout à fait envisageable. Quant à un accord de paix, la négociation sur les prisonniers de guerre sera déjà un bon préalable. Je ne puis de toute façon décider de ça seul.
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Eins thut Noth.
Le_g.
Il hoche la tête, et regarde les blessures de l'homme.

Humm, oui... moi non plus, je ne suis pas en position de signer un tel accord... mais il se pourrait que ce soit possible.

Un soupire du gaucher, qui regarde de nouveau vers le lointain.

Genève... ça fait un moment qu'on avait envie d'y aller, mais on voulait pas tant qu'il y avait la guerre... Genève reste... particulière à mes yeux, et pas pour des raisons impériales, mais strictement personnelles. Peut-être que je pourrais vous escorter, lorsque vous serez rétabli ? D'après les rumeurs que j'ai pu saisir ça et là, il semblerait que "l'échange" soit en bonne voie.
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Zarathoustra
En plaçant les poings sur ses genoux, Zarathoustra se releva en grinçant.

Vous serez bienvenu à Genève, et une escorte serait une bonne chose en effet, pour mes camarades et moi-même. Attendons de voir ce que dit le régent, puis que nous soyons rétablis.

Il leva les yeux au ciel.

Qui sait ce que le Très Haut nous réserve, d'ici là?
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Eins thut Noth.
Le_g.
Il hoche la tête et esquisse un sourire en demi teinte, puis donne des instructions pour que la cellule soit nettoyé et qu'on fournisse des draps propres et une couverture.

En attendant, puis-je vous inviter à boire une chope en ma compagnie ? Même si vous devez revenir ici dormir, je vous l'offre. Tout ce que je vous demande c'est de ne pas chercher à fuir... en échange de... meilleurs conditions de rétention.

Un peu perturbé de l'entendre parler du Très-Haut tout de même, il ne dit rien, n'y connaissant que peu en religion, et doutant de la sienne depuis quelques temps.

Le Très-Haut... a sans doute d'autres choses à faire que de s'occuper de nous.
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