Annelyse
- - De passage à Paris : Deuxième jour des rencontres. -
Son corps dhabitude si souple et agile, semble engourdi et dune raideur dont elle commençait à avoir lhabitude finissant la plupart du temps ses soirées enivrées. Mais ce matin, dormant à moitié sur le rebord du lit elle finit par sécraser au sol dans un bruit sourd, le tambourinement d'une porte, de sa porte en réalité, lui vint à ses esgourdes juste le temps au bougeoir qui vacille et qui tangue sur la table de chevet de lui tomber dessus ravivant la douleur de son crâne sans aucune subtilité.
- Aiiieuuh ..
La journée commençait mal.
La mine déconfite, l'Angevine resta figé au sol, blasée se demandant ce qu'elle fichait bien là, non pas qu'elle perdait la raison et qu'elle cherchait le pourquoi du comment, non elle se demandait bien pourquoi ce choix de vie alors qu'elle pouvait se pavaner et vivre sa vie de jeune femme pourrit gâté chez sa cousine en Bretagne ou tout simplement chez son père en Anjou, d'autant plus, qu'au domaine des Rosiers, la famille avait déserté les lieux alors pourquoi tant de mal ? Surement parce qu'il est plus facile de prendre les mauvaises voies, ouai. Ou alors c'est elle qui avait un réel souci psychologique à vouloir faire le contraire de ce qu'elle voudrait faire. Comprenez ?
Bref, elle était là en tout cas. Dans cette auberge à Paris. Ce n'était pas l'énorme luxe et ça ne valait pas son bon chez soi ou le bon chez les autres, puisque ça restait "une auberge". C'était comme ça, elle l'avait pas voulu mais faisait en sorte que ça le soit, cherchez à comprendre.
Enfin bon, il n'était pas question de refaire le monde avec la joue Dénériéne collé sur le sol de sa chambrée, alors, le grain de beauté roule dabord sur le flanc, puis se met à quatre pattes et réussit après de gros effort à se mettre debout. Face à elle, un miroir lui renvoie un reflet quelle chéris... mais pas ce matin. Elle était auréolée dune tignasse de cheveux en vrac, le noir de ses yeux avait coulé lui créant ainsi des yeux de panda. La classe.
Le soupir se fait long et les épaules tombent. J'arrive qu'elle lui eût soufflé à la Fleur Corleone...
Doucement le matin et pas trop vite le soir. C'est donc trois heures et demie plus tard en fin de matinée voir à l'heure du déjeuner avec plus d'une heure de retard qu'elle arriva ce Mardi - c'est qu'il fallait la dompter la tignasse ébouriffée.
On reprend alors les mêmes que la veille sans le prétendant. Même lieu et même table puis on recommence. Annelyse s'engouffre dans le bâtiment où les deux... complices? avaient donné rendez-vous aux intéressés pour chaque matin de la semaine - je ne sais si l'adjectif « complice » est adéquat aux circonstances - le pas lent, elle feint de ne remarquer personne et s'avance jusqu'au comptoir afin de se faire servir une tisane, ça fait bien comme ça. Puis une fois servi elle rejoint la Fleur comme si de rien n'était.
Les cheveux parfaitement peignés - elle - le teint frais - elle - le port royal, Gaia la regardait arriver, un verre en main. Elle aimait particulièrement ce vin de Champagne qui pétillait sur la langue. C'était encore le matin, et alors ? Quelle importance ? Depuis quand Gaia Corleone s'inquiétait-elle de respecter un tant soit peu les convenances ?
Un sourire effleura ses lèvres pleines. Mes aïeux, songea-t-elle. Annelyse en avait une mine. Elle ne semblait pas apprécier outre mesure le programme de la journée. Commençons la journée par une agréable discussion, décida-t-elle.
- Tu étais où ?
- Avant ici ? Sur le chemin qui mène de l'auberge à... là.
Logique pensa Annelyse sortant naturellement sa petite fiole de potion magique pour en verser quelques gouttes dans son breuvage. Voilà, là c'est mieux, elle émerge.
- Aujourd'hui fais un effort.
- Comment ça ? C'est ce que j'ai fait hier
- Tu l'a seulement laissé te saluer
- C'est ce que je te dis, c'était un effort.
- Comment veux-tu que je te trouve un faux mari si tu leur bats froid ? Je ne sais pas, moi. Souris ! Même s'ils sont affreux, stupides, et puants. Il faut qu'ils aient l'air d'être... exceptionnels. C'est comme ça que ça fonctionne, un bonhomme. Regarde mon mari. Je le regarde comme s'il était unique, alors qu'on en trouve dix comme lui en tapant dans un caillou.
- Plus facile à dire qu'à faire...
- C'est un art, ma chérie. Plus tu seras polie, plus ils chercheront à te plaire. Polie, oui, mais pas abordable. Il faut qu'ils aient l'air de croire que tu es... inaccessible. Et qu'eux seuls peuvent accrocher ton regard. Je t'apprendrai, un jour, tiens. Ce sera drôle.
- Hin hin hin
Le Grain de beauté finit par demander un pichet de vin, le jury serait surement amené à beaucoup parler aujourd'hui contrairement à la journée précédente, donc elles devaient pouvoir se rincer le gosier, du moins Fleur étant totalement sérieuse dans ce qu'elle entreprenait, ce qui n'était pas le cas d'Annelyse évidemment, d'où la présence du pichet en réalité car la seule qui risquait d'employer des mots avec cet entretien c'était la Corleone.
Le ruban est noué à son cou puis un bout de mèche en main, le doigt s'entortille. Dehors il fait beau hein ?
- Allez, Annelyse. Tiens toi prête. Le candidat du jour va bientôt arriver. Souris, bella mia. Souris. Comme ça.
Gaia afficha aussitôt un léger sourire, accompagné d'un regard blasé. Fais comme moi, sembla-t-elle exiger en jetant un il à son amie. Fais ta princesse, que tous ces bergers te cueillent des étoiles pour t'en faire un diadème.
Une annonce aurait été déposé sur le panneau d'affiche de la ville vos personnages auront pu y lire « Recherche un homme pour faux mariage, récompense à la clef. Rendez-vous à la taverne Tartempion seulement le matin de chaque jours de cette semaine, avant les douze coups de midi. Personne dépourvu de toute beauté s'abstenir. Le signe distinctif sera un ruban de satin bleu. »
Bon Jeu !
Bon Jeu !
Edit: Rp fait à quatre mains.
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