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[RP]Soeur, je te présente mère

Triora
L'immensité de cette forêt a la fois belle , sauvage et inquiétante est fascinante ... On peut y croiser des animaux , parfois des chasseurs sans autorisation des nobles locaux, des pestiférés et ermites , des druides ... Mais pas au centre de cette forêt ... C'est dans cet endroit sombre , lors d'une pleine lune, sur un monticule de terre ,entouré d'arbres si dense que la lumière a du mal a traverser le feuillage, ou un arbre mort tente désespérément de rester accroché au sol, que l'enfant qui n'en est pas une se trouve ... Couchée au sol en regardant le sommet de l'arbres ou quatre pendus se balancent au grès du vent ... L'enfant rit affreusement ,Libidineusement ... Son visage difforme éclairé par la lumière de la lune prend différente forme au fur et a mesure que son corps fait d'étrange soubresaut . Celui d'un diablotin au visage fendu d'un sourire de grenouille . Et celui d'une enfant apeurée

Le corbeau de l'enfant ricane dans l'arbre en grignotant les yeux d'un des pendus desséché a grand coup de bec , arrachant le peu de chaire des os.

Les souris courent sur l'enfant qui semble ailleurs , le regards affreusement vide ... Seul la folie et la peur persistent dans ses yeux anarchiques

*PERIIIIIR PERIIIIIR

croasse le corbeau ... L'enfant ne peut s'y résoudre ... Pas maintenant ...
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Umbra
Brocéliande, recoin de verdure et d’obscurs. Monde secret et inviolable. Paysage qu’Ombeline déteste.

La Noiraude haït la Bretagne car en son sein, elle abrite l’homme le plus infâme que l’univers est porté : Yves Lisreux. Quand la mercenaire pris connaissance du logis de son indigne géniteur, elle s’empressa de venir frapper à sa porte mais ça, c’est une autre histoire…

Brocéliande, terre de contes et de légendes. Contrée de mystère et de magie. Image qu’Umbra apprécie.

Sur cette même parcelle du royaume que gît quelque part, la femme la plus redoutée aux yeux de la Bâtarde : Freyja Den Gal. Lorsque la Corneille sut qu’elle demeurait là-bas, elle parcourut toute la forêt pour la retrouver…Ainsi débuta de nouvelles péripéties pour les deux sœurs.

L’Ombre suivait depuis quelques jours la Sorcière qui déambulait sans mal à travers les hautes herbes et autres fougères urticantes. Pistant aveuglément Triora, Umbra trainait sa patte folle à allure soutenue et constante pour ne pas perdre sa trace. Cette rouquine, bien que courte sur pattes, avait toujours une longueur d’avance en matière de repérage en territoire forestier et autres crapahutages. Sa voix croassante résonnait parmi les nombreux cris de volatiles nichant dans les arbres alors qu’elle racontait d’anciennes anecdotes sur sa mère ainsi que les accolytes de cette dernière. Ombeline écoutait distraitement ses propos, trop occupée à garder son équilibre sur les sentiers escarpés. Finalement après quelques jours de marche, les deux femmes arrivèrent à destination : au milieu de nulle part…mais pas n’importe où !

Soulagée d’avoir enfin trouvé leur graal, la Bâtarde ne se gêna pas pour ébouriffer vigoureusement la tignasse pouilleuse de Petit-Œil. Plus encore, la Manchote écorcha même son orgueil de quelques compliments à l’égard de la fausse enfant, vantant son sens de l’orientation aiguisé et sa mémoire infaillible. Avec toutes les épopées que Sac-à-souris avait expliquées sur le chemin, la Corneille avait bien du mal à imaginer la cahute délabrée des Den Gal.

Cependant, à peine se remémorait-elle les vagues "souvenirs" qu'elle possédait, la Noiraude chancela en retrait. Les visions d’horreur qu’elle avait perçu et même ressenti lors de leur première expérience prenaient un sens terrifiant. Umbra feignit la fatigue pour s’éloigner quelques heures du campement. Mais les iris écarquillés, elle ressassait les cauchemars qu’elle avait vu se produire à quelques mètres de là. Elle avait beau s’intimer que ce n’était que l’effet de drogues hallucinatoires, Ombeline revoyait sans cesse les immondices prêtées à ce domaine.

*

Le soleil timide d’hiver avait légué sa place à une lune ronde et gibbeuse à souhait, bien que les denses feuillages ne permettaient pas de l’admirer. Un ciel de branches touffues régnait au-dessus de leurs misérables êtres, renfermant avec lui tous les secrets de ces terres légendaires.

Dans la nuit noire, la Bâtarde avait trouvé le courage de rejoindre sa cadette. Elle claudiquait gauchement jusqu’au terrain où elle l’avait abandonné un certain temps. Pensant retrouver la fausse enfant au milieu des décombres calcinés, la Manchote hoquetât de stupeur derrière les derniers buissons barrant son chemin quand elle vit la scène.

L'animal rit, l'animal croasse, l'animal se contente de s’exhiber sur des monticules.* Le rire était effrayant. A son paroxysme, il était aussi sincère que nerveux. L’Ombre s’avança lentement vers la carcasse convulsant, les iris de jais jonchant le sol à l’affût du moindre indice : godet ou plante.

A une distance raisonnable de la Sorcière, Umbra riva ses prunelles obsidiennes sur le petit corps difforme épris de violents spasmes. Elle observa un court instant la frénésie s’emparant de la frêle carrure. L’hilarité excessive se répercutait avec fracas dans les environs et surtout dans le cœur serré de la Noiraude. La voix croassant n’avait plus rien d’humain tout comme l’image déformée par les soubresauts. Ombeline se sentit opresser par les éclats de voix démoniaques, l’intonation perforant ses entrailles de part en part jusqu’à la rendre mal à l’aise.


Petite Sœur…

A quelques pas de la furie se dressait la silhouette sombre de la Bâtarde, immobile. Dans la pénombre ambiante, il était difficile de se voir. A peine, pouvaient-elles s’apercevoir grâce aux timides rayons lunaire perçant les cieux de branches. Quand bien même Petit-Œil aurait pu croiser son regard, elle aurait pu lire une lueur de mélancolie dans les yeux ternes de son ainée.

Pourquoi… ?

* Paroles de "Que vienne à moi" de Manau, modifiées pour le contexte.

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Triora
L'affreuse enfant déformée détourne le regard vers la voix ... Les rires se sont tuent pour laisser place a une respiration sifflante . L'enfant plante ses ongles sans le sol pour se tirer vers l'arbre au pendu a moitié déraciné . L'enfant sourit grandement en voyant une ombre si noire qu'elle et pourtant si lumineuse a ses yeux. Ses paupières s'ouvrent et se referment pour mieux voir qui s'est approchée ... Oui ...

Grande soeur ! Grande soeur ! Je t'ai parlée du vieux druide ... Le vieux druide qui me racontait des histoires ... L'ami de mère ... Celui qui m'as montré ... Beaucoup de chose avec mère ... Il est la ! Oui ! Ici !

L'enfant penche son visage sur le coté en regardant son amie ... L'enfant perdue dans ses pleures et ses songes reprend ses accents anglois et les croassement qu'elle tente de cacher depuis sa sortie de Brocéliande ... Le jour ou ... Mère est morte ... Un nouvel affreux rire tranche le silence sordide de la forêt tandis que l'enfant perdue dans ses songes se traînent dans la boue et l'herbe comme un nouveau né le fait dans les eaux de sa mère ... Tout ça pour faire le tour de ce vieil arbre mort et montrer l'arbre avec son index tranché

LA !!! LA !!! Personne ne me croyait ! Personne ne me croit ! Mais j'ai vécu ici ! Dans ce cauchemar , grande soeur ! Entourée de cadavre ! Dans les os de leurs ancêtres ! J'ai soignée chaque personne des villages environnant ... Et parce que mère a obtenu ses pouvoirs d'on ne sais ou ... Elle est tuée ?! Grande soeur ! Ce monde est affreux ! Aide moi ! Je veux te montrer tout ! Mon monde ! Mon cauchemar ! Prend moi dans tes bras pendant que nous descendons dans mon enfer !

L'enfant se lève difficilement et titube comme un esprit vengeur autour de l'arbre en riant dans des accès de folies suivis d'une danse macabre de deux a trois pas ... Après avoir manqué de chuter sur une racine et se trouver de l'autre coté de l'arbre ... L'enfant montre une loque humanoïde puante clouée a l'arbre ...Une longue barbe grise ... Des cheveux tout aussi longs et une immense robe grisâtre ... De nombreux insectes ont élus domicile dans le crane et les orbites du cadavres

Voici le premier ami de mère ... Le druide ... L'homme que je croyais être mon père

Le ton ne se faisait plus riant mais apeuré ... La voix d'une enfant vivant son pire cauchemar dans le monde réel ...

Le corbeau croasse , les souris couinent et courent partout autour de l'arbre au pendu en se hissant sur les jambes des deux compagnes dans un accès de folie incompréhensible

Bienvenue dans mon monde
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Umbra
Les yeux béants sur l’étrange et terrifiant spectacle, l’Ombre, figée d’effroi telle une statue, assistait impuissante à la démence de sa cadette. Plus qu’un pressentiment, c’était maintenant une certitude : cet endroit était maudit. Umbra n’osait s’approcher trop près de la Sorcière, craignant que celle-ci, dans sa transe fulgurante, vienne à invoquer quelques entités sournoises. Supersticieuse et encore sous l’emprise de quelques principes aristotéliciens, la Noiraude appréhendait toute forme de rituel païen et autre signe de magie. Un pied à terre dans ce sanctuaire, Ombeline ne faisait pas la fière.

A contre coeur, elle suivit en retrait la rouquine chancelante. Les hématites détaillèrent furtivement le corps en putréfaction avant de se recentrer sur le faciès difforme de Triora. La Bâtarde n’était pas sensible à ce genre de vision. Les cadavres rongés par les asticots et autres vermines nécrophages ne l’intimidaient pas. Cependant, l’état de santé mentale de Petit-Oeil inquiètait soudainement l’Ainée.


Petite soeur...

Les iris de jais effrayées s’écarquillèrent ostensiblement pour sonder le visage dévoré par tant d’émotions à la fois. Sans cet environnement macabre, la manchote aurait trouvé cette expression touchante. Se voulant rassurante, la Corneille tendit son unique main vers sa cadette et lui souffla :

Tu ne crains rien, Triora. Je te suis jusqu’en enfer et veille sur toi.

Un sourire brisa ses traits tirés pour appuyer la sincérité des propos mais la gêne de l’Ombre restait palpable. Ce lieu lui paraissait si propice aux cauchemards et à la peur. Etait-ce les parages sombres et isolés de Brocéliande qui lui inspirait une telle angoisse ou tout ce mystère invulnérable et envoutant qui la saisissait ?

Il y a de ce genre de sensations qui serre le coeur et qui embrouille les sens. Cette fausse évidence que l’on croit cerné... Insidieusement, les souvenirs refont surface et ce sentiment s’intensifie. Cette terrible impression de déjà vu qui fait que l’esprit se scinde en deux : la raison veut nous faire fuir et la folie nous intime de poursuivre :


Guide-moi.

Et dévoile-moi tes sombres arcanes.
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Triora
L'enfant regardait sa sœur en se balançant de gauche a droite de manière saccadée ... Elle souriait affreusement ... Mais ... Tendrement envers sa sœur ... Un mélange de folie et d'amour profond tournait ... Tournait dans ses pensées , détruisant tout ce qui pourrait être sur le chemin ... Ses yeux ... Le premier sain ... Infantile mais emprunt d'une profonde tristesse ... Le second ... Fou ... Tremblant d'une colère aux racines si profonde qu'elles pourraient avoir leurs source en enfer ... La main de sa sœur se levait vers elle et un souffle qui aurait pu venir que de la douce déesse mère vient a ses oreilles ... Mais les lèvres qui articulaient ses mots étaient celle de sa sœur

Tu ne crains rien, Triora. Je te suis jusqu’en enfer et veille sur toi.

Les lèvres se tordent , empruntent a une grande émotion ... Ses mains couverte de profondes brûlures se portent autour de la main de sa sœur qu'elle serre lentement ... Dans ses mains criblée de scarifications ... De brûlures et de sigles païen ... Elle porte lentement la main de sa sœur vers la partie difforme de son visage ... Réclamant ... Un support solide ... Pour l'aider a survivre a cet endroit ...

Quant la lune pointera a l'horizon , grande sœur ... Tu sauras une grande partie de ce que j'ai vécue dans ces lieux maudits ... Mère assiste a nos pas sous ses arbres ... Soyons courageuse pour qu'elle soit fière de nous ... La vieille dame ... La folle ... Freyja ... La sorcière

Elle reculait a pas lent , gardant la main de sa soeur entre les siennes et tirant légèrement ... Un ... Sourire ... D'enfant au lèvre ... A moitié corrompu par le mal qui habite son visage ...

Leurs pas les mènent dans un recoin plus sombre de la forêt ... Les arbres sont si haut ... Si épais que le soleil ne perce plus le feuillage ... Le bruit de quelques animaux s'entend aux alentours ... Et de quelques pestiférés , bannis ou autre fou peuplant les terres de la vieille femme ... Peu a peu dans le sol ... Plusieurs corps d'enfant égorgés ayant été vidé de leurs sangs et entassé apparaît ... A peine des bambins ... Au sol ... Les feuillages portent les marques d'une étoile païenne inversée entourée d'un cercle et de plusieurs noms de démons aristotéliciens ... Voir d'autre plus anciens ... L'enfant relâche sa sœur pour s'avancer dans le cercle ... Elle connait sa peur pour la sorcellerie .... Mais ... Elle souhaite tester son courage ... Va-t-elle la suivre dans les marques de magie la plus sombre qui existent ?

De sa voix croassante et emprunte d'une tendresse aussi douce que l'étreinte de la mort d'un vieil homme au coin du feu , fier d'avoir bien vécu ... Elle dit ...

Ici ... Avant ma naissance mère m'a maudite de ce corps damné ... Après le viole ... Elle m'a offerte aux démons et pensait me tuer pour que je m'y rende en tant que bambin ... Mais je respire toujours ... Je suis née après ce bain de sang puant et couvert de mouche ... Mère avait beaucoup de dette a faire payer ... Elle était très accrochée a ses dettes ... Ces enfants sont en enfer et pas moi ... Peut être est-ce leur mort qui m'as permit de vivre ...D'ou la légende de mère folâtrant avec un démon et moi qui apparaît ... Mère a eu quatre autre enfants et tous étaient né difforme comme moi ... Elle m'as fait naître ici et a hésitée a me trancher la gorge ou me noyer ... Mais ... Elle s'est ravisée ... Cette mère si aimante a mes yeux ...

Elle regarde d'un air désolé les corps d'enfants entassé a quelques pas d'elle ... Puis sa sœur ...

Me trouve tu affreuse ?
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Umbra
*

Dans cet environnement digne de sombres contes et d’autres mythes horrifiants, l’Ombre n’avait d’yeux que pour sa cadette. Malgré la pénombre grandissante, les hématites luttaient pour rester accrocher à ce faciès déformé. Chaque ridule accentuée par une aliénation soudaine et violente était une prise de plus dans ce monde décadent. Umbra claudiquait à la suite des pas chancelant de Triora. Ses genoux tremblaient aux propos croassants de la Sorcière.

Mère assiste a nos pas sous ses arbres ... La vieille dame ... La folle ... Freyja ... La sorcière

Sans le contact rassurant des paumes mutilées enserrant son unique main, la Noiraude n’aurait pas effectué un pas de plus dans ce bois maudit. Cependant, la rouquine guidait encore et toujours, à petits pas, son ainée dans les entrailles de cette inquiétante forêt. Guidée au son de sa voix sifflante, Ombeline suivait aveuglément Petit-Oeil lorsque sa patte folle heurta quelque chose à terre. Instinctivement, le regard se détourna au sol pour voir une masse grisâtre de forme ronde légèrement oblongue percutée.

Les iris de jais suivirent cette dernière dans sa culbute parmi le parterre de feuilles marqués de sigles terrifiants. Quand l’objet s’immobilisa, un cri de stupeur perça le brouhaha ambiant pour ne laisser qu’un longue silence après lui. Deux orbites béants fixèrent la Bâtarde effrayée de ce spectacle. Les hématites s’écarquillèrent à la vue de cette collection d’os humain jonchant ses pas : un cimetière de cadavres enfantins s’étalant tout autour d’elles.

Corneille voulut se raccrocher à sa cadette mais celle-ci l’avait déjà délaissé dans son effarement afin de rejoindre les marques impies ancrées à terre. Le coeur de la mercenaire se serra devant ce monstrueux décor. Comment pouvait-elle garder son sang froid devant cette sorcellerie ?

Immobile près du tas de macchabées, l’Ombre écoutait le récit de Triora. Cette histoire n’inspirait aucun émerveillement comme certains le pourraient par leur pointe de mystère et de mysticisme. Cette bride de vie ne suppurait que tristesse et damnation. Les hématites se figèrent sur l’image de cette silhouette d’enfant au milieu de ce cercle diabolique. La vision transpirait l’odeur putride de la Mort et de la Destruction.

Ce corps frêle et difforme, presque humain, se tenant debout là où personne ne voudrait frôler les lignes tracées au sol. Cette demi-face infantile baignée dans un clair de lune en déclin où se mêlent crainte et solitude. Prisonnier d’un visage ravagé par une haine sans limite, d’une colère plus noire que les alentours ténébreux. Un tableau qui fendit l’âme d’Umbra.

Sans hésiter, la Noiraude s’avança vers le marquage et le franchit en retenant légèrement sa respiration. Aux côtés de sa Protégée, Ombeline jaugea la désolation des parages avant de reporter son attention sur la Sorcière.


Je ne sais quel Dieu aurai-je loué à sa place... Ni combien d’enfants aurai-je sacrifié pour que tu respires... Il est sûr que j’aurai vendu mon âme au Sans-Nom pour que tu restes en vie.

A la suite de cet aveu, un déclic se fit dans la caboche de la Bâtarde. Tout ce massacre environnant avait subitement l’air naturel et louable comme si la vie de Petit-Oeil valait la peine de tous ses sacrifices et plus encore. Cette folie devenait alors raison dans la tête de la Corneille car en y songeant bien : Pour Triora, la mercenaire était prête à passer à trépas.

L’unique main s’empara d’une de celles de sa cadette, l'invitant à poursuivre son chemin. Entremêlant leurs doigts, l'Ombre se voulait affectueuse et réconfortante. Peut-être au creux de sa paume entaillée de leur pacte de sang, la Sorcière puiserait-elle la force et le courage de remonter dans les tréfonds obscurs de son passé.


Oui, Freyja était aimante, petite soeur... Mais moi, je puis l’être encore plus si tu me le demandes.
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Triora
La sorcière détournait les yeux du tas de squelettes infantile pour observer sa sœur qui s'approchait , marchant sur le cercles sanglant ... Risquant malédiction , maladie voir mort ... Elle avait osée ... Elle as acceptée de mettre pieds sur une terre maudite pour moi ... Sœur ... Excuse moi d'avoir voulu te mettre a l'épreuve

Je ne sais quel Dieu aurai-je loué à sa place... Ni combien d’enfants aurai-je sacrifié pour que tu respires... Il est sûr que j’aurai vendu mon âme au Sans-Nom pour que tu restes en vie.

Sa main saisie par la dextre de sa sœur ... Elle acceptait de devenir chaos et désolation pour moi ... Sœur ... Une respiration haletante par l'émotion et son teint aussi pâle que la mort prenait de légère couleur ... L'enfant se tourne pour guider son aînée dans les bois maudit , gardant la main dans la sienne ... Serrée ... Comme deux corps inséparable et ignoble ... Amusement grotesquement humain de la création ... La main de sa sœur portée sur sa joue fripée pour la caresser , elle se remet en marche de se marche ridicule ... Et sordidement silencieuse

Ces quelques mots ... l'avaient touchée plus que ce qu'elle prévoyait ...

Les arbres s'écartait sur un nouveau paysage ... La lumière lunaire transperçait le feuillage des arbres pour glisser sur un autel de pierre ou deux idoles de bois reposait fièrement ... La première ... Un homme assis a l'indienne , les deux bras levé et les poings fermé ... Deux cornes immenses décorant son front et un masque sauvage cachant son visage ... La seconde ... Trois femmes ... La première une jeune femme nue aux formes encore infantile que seul les cheveux voilent comme le ferait de la soie ... Portant une lune vers la droite... La deuxième une femme enceinte vaguement habillée d'un tissu bleu ne cachant sans honte les formes et qui , avec le temps et l'abandon , a perdu de sa couleur ... Portant une lune pointée vers le ciel ... Et la troisième une vieille femme souffreteuse habillée richement et chaudement ... Portant une lune vers la gauche ... Au centre de l'autel de pierre ... Une dague rouillée qui , si l'on observe bien, est couverte de sigles païen .... étoile , lune , et bien d'autre ...

L'enfant se tourne vers sa sœur en gardant sa main fermement dans la sienne ... Puis lève sa senestre vers le cou de sa sœur pour montrer un pendentif offert quelques temps plus tôt

... Aucun cadavre ... Aucun os ... Aucune odeur pestilentiel ... Juste les pins et les roseaux humide ... Un lieu de paix dans un lieu maudit

Tu les connais déjà , tant je t'en ai parlée , grande sœur aimée. Mais je voulais te les montrer ... Tout chez les sorcières n'est pas qu'horreur , destruction et chaos ... C'est la condition de notre vie qui nous rend dangereuse ... La faim , l'incompréhension , la mort ... Mais a tes cotés je me sens normal ... Je n'ai plus peur des tortures qu'on pourrait me faire ... Mes dieux doivent m'avoir prit en pitié et nous ont fait nous rencontrer ... Mais ils ne devaient pas prévoir que nous serions si aimante l'une pour l'autre...Fraternellement

Ses yeux brillaient ... Non pas de maléfice habituel ... Mais de sincérité ... Il ne restait plus qu'une étape ...

L'enfant qui n'en est pas une ... Tremble ...
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Umbra
Les deux âmes tourmentées reprirent leur errance en silence. Que pouvait-elle dire de plus si ce n’est l’inavouable ? A cette pensée, l’Ombre frémit. Peut-être avait-elle déjà trop parlé ? Moult doutes assaillirent l’esprit d’Umbra mais bien vite ses sombres hésitations furent chassées par le nouveau décor qui apparut devant elle.

Bercé dans les faisceaux pâles de l’astre blanc, un autel aux reflets d’argent s’exhibait dans le halo lunaire. Cet endroit paraissait calme et serein, à mille lieues de la barbarie dépassée il y a peu. Ici ne résidait aucune trace de sang ni d’abomination, il ne demeurait que sagesse et tranquillité. La Noiraude relâcha l’emprise sur sa cadette pour dévoiler à son tour ce que la main juniore pointait sous ses sombres étoffes.

Un large pendentif brillait à la lueur du clair de lune, tournoyant au bout d’une longue chaîne serré dans l’unique poing d’Ombeline. Les iris de jais se rivèrent une énième fois sur cette oeuvre qu’elle se plaisait à observer les nuits blanches durant, à en redessiner les reliefs de la pulpe du pouce ou encore à sentir cogner contre son poitrail en guise de réconfort. Sur cette pièce était gravée une tête masquée sertie de larges cornes, le tout baignant dans un parterre de feuilles de vigne. Un symbole païen qui lui coûterait la vie si l’Inquisition tombait dessus mais si chère à son coeur...

Une fois le médaillon figé en l’air, en suspens entre les deux faciès des soeurs, les hématites détournèrent leur attention vers les idoles exposées sur l’autel. En effet, la Bâtarde reconnut le Dieu cornu qu’elle portait depuis déjà longtemps à l’abri des regards indiscrets mais la seconde sculpture la tint un long instant en contemplation. Qu’illustrait ces trois femmes soutenant la Lune à divers phase de son cycle ? Curieusement, Corneille vu là une représentation de la Vie mais sans s’attarder sur cette effigie, elle écouta la confession de la Sorcière.


...horreur , destruction et chaos ... La faim , l'incompréhension , la mort ... Fraternellement

L’oeillade noire de la mercenaire se reposa sur la rouquine avec une étrange expression. Ces mots, l’Ombre les avait trop entendu, elle les avait vu et les avait vécu. Ces propos était leur vie et leur fardeau. Les soeurs semaient l’horreur, la peur et la terreur. La destruction et le chaos pour ligne de conduite dans un quotidien de misère fait de famine, de rejet et de décès. De cette rude existence, Umbra ne se plaignait pas, ne se plaignait plus : elle avait trouvé une raison de l’affronter. Une cause pour risquer sa vie dans des contrats douteux, des plans foireux qui lui rapportait à peine de quoi pallier aux besoins de sa Protégée.

J’ai promis à t...Mère...de veiller sur toi. Tu ne connaitras plus cela à mes côtés, petite soeur. Que Freyja en soit encore témoin cette nuit, je te renouvelle mes voeux devant tous t..les Démons et autres esprits de n..nos traditions. Tu ne manqueras plus de rien, Triora. Car ici bas, ce ne seront ni les Dieux ni les anges qui te protégeront. Ce sera moi. Et moi seule.

Un brin d’orgueil et de jalousie transperça les iris de jais éclairés par la lueur de sa conviction...de sa dévotion. Paraissait-elle possessive alors qu’elle s’était damnée, qu’elle avait voué son âme à d’autres entités plus terrifiantes afin de pouvoir servir la Sorcière ?

Reprenant lentement la marche, Ombeline murmura pour encourager sa cadette à persévérer sur les sentiers de leur perdition :


Avec moi, tu pourras survivre dans le présent, vivre dans l’avenir et revivre ton passé sans auncue crainte. Je t’en fais promesse, petite soeur...

Nul autre ne chérira ta vie comme je le fais chaque seconde de la mienne.
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Triora
L'enfant tournait la tête pour écouter les paroles de sa sœur , alternant son regard anarchique entre le pendentif païen et les iris de jais de sa sœur qui brillait . Ses lèvres s'étiraient dans un sourire emplis de folie , de peur ... Elle écoutait les dires de sa sœur dans un silence aussi religieux que si elle écoutait un de ses dieux sombre ... Sa soeur parlait de "leurs" traditions ... De "leur" mère ... L'enfant qui n'en est pas une aurait voulu ... Tant voulu ...

Saisissant la main de sa soeur dans la sienne et lui ouvrant ses courts bras chétif et difforme vers l'objet de son désir elle marchait a reculons ... Souriant plus que de raison a chacune de ses paroles ... Ses yeux brillant d'un feu bleuté de passion , de folie , de colère , d'amour et d'injustice ... Nul ne pouvait les séparer et pourtant tout était contre elle ...La nature ... Premièrement ...


Notre mère ... Nos traditions ... Sœur ... Allons la ou tout a commencé ... pour moi ... Et ou tout a finit ... Pour la vieille folle ... Allons boire son lait frelaté de ses seins mort et craquelant ... Comme si nous étions deux sœur née du même corps ... Non ... Nous venons du même corps ... Même si nos apparences sont si différente ... Nous venons du même lieu maudit ... Jetée par un quelconque être cruel ... Sortie des entrailles purulente et rejeté ... Mais nous vivrons dans les bras l'une de l'autre ... Et comme notre mère aimante ... Semons la peur

La forêt s'élevait de nouveau laissant découvrir un potager de plantes magique ... Mandragore , jusquiame et d'autre moins dangereuse ... Aucune plante n'était la pour unique but de "nourrir" ...Au centre se trouvait le corbeau qui croassait sur un mannequin de paille crucifié sur le champs, bougeant au grès du vent dans un grincement ... Le corbeau ricanait en indiquant un carré de pierre brûlée et de bois calcinée ... Le vent qui s'infiltrait a travers les arbres faisait penser a un souffle malsain d'un homme souhaitant tant une femme ... Qu'il en aurait détruit sa vie ... Ses relations ... Juste pour être son unique ... L'échine de la difforme s'hérisse légèrement en observant ce lieu ou , a la mort de mère, elle a passée de nombreux jours couchée dans la terre a pleurer ...Fouiller les débris a la recherche de sa mère ... Elle ne pouvait pas mourir ... Même quant sa chaire était enlevée la sauvagerie dans les yeux de la sorcière perdurait ... Même si ces yeux fondaient sous les caresses des flammes ... Son orgueil hurlait .. Elle en était certaine ... Peu a peu ses doigts se relâche pour se libérer de sa sœur et s'arrêter a genoux devant la bâtisse ... Et commence a gratter le sol ... Larmoyant de nouveau d'une voix écrasée par la colère , la tristesse , la haine , la folie ... Un si petit corps ... Nourrissant une flamme si gourmande ...

Voici mon début et sa fin ... Mais je souhaite que ce lieu sois aussi un renouveau ... Je souhaite te présenter mère ... Du moins ce qu'il en reste ...

Les doigts ensanglanté de l'enfant grattait le sol ... Pour finalement en sortir un long objet ... Un membre squelettique couverte d'insecte ... Un fémur ? Non ... L'objet tendu possédait une main aux doigts squelettiques et long comme des griffes d'un démon ... Un simple avant bras au proportion originale ... Plus grand qu'un avant bras d'homme ... Freyja était vieille et immense bien que squelettique ... Son apparence repoussante effrayait quiconque l'apercevait ... Et elle continuait de grandir même lorsque son corps avait fini de fleurir ... La rendant faible ... La forçant a marcher sur une canne ...

Voici mère ... Notre ... Mère ...
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Umbra
*

L’Ombre peinait à avancer dans ce dédale de végétation obscur. Les chemins empruntés, si on peut appeler cela comme ça, ne semblaient pas avoir été conçu pour l’Homme. En friche, les environs paraissaient vierge de toute civilisation. Aucune trace de vie humaine ne trahissait la beauté et le mysticisme de l’endroit et pourtant...

Se heurtant maladroitement à quelques arbres déracinés, les deux soeurs déambulaient dans ce que la Noiraude pensait être un sanctuaire impénétrable. Aux propos de sa cadette, l’Ainée se voyait déjà arpenter une crypte ou un mausolée comme elle avait coutume d’abriter en présence de la Sorcière.

Cependant, leur errance les emmena à bien pire que tout cela. Les hématites lorgnèrent les plantes toxiques à terre. Poisons dont Umbra connaissait les effets et les conséquences. La vision s’étrécit devant l’épouvantail goguenard. Tel un squelette insolent, ses deux orbites béants les fixaient lors de leur traversée du potager. Moqueur au sourire troué.
Quelques enjambées plus tard, les voilà où la rousse souhaitait la guider.


Voici mon début et sa fin ...

Les iris de jais balayèrent les décombres calcinés avec une certaine appréhension et pour cause, l’attitude de la fausse enfant, apeurée et énigmatique ne fit qu’appuyer ses doutes.

Je...je connais cet endroit...

Le regard sombre s’écarquilla de stupeur et les jambes battirent en retraite de quelques pas. Cette impression de déjà-vu durcirent les traits d’Ombeline. Soudainement, les ténèbres du décor ambiant s’embrasèrent. De longues flammes s’élevèrent au dessus des arbres mais pas aussi haut que les hurlements de terreur perçant Brocéliande. Des rires monstrueux assourdirent ses oreilles dont le brasier dévastateur brouillaient l’ouïe de la Bâtarde. Le corps immolant, Freyja les fixait de ses yeux rougeoyants. Les flammèches dévorant tout son être tandis que son âme... Son âme.
Un battement de cils plus tard, la mercenaire était de nouveau au milieu de cette forêt abandonnée. Plaquée d’effroi contre le tronc défraîchi d’un saule pleureur, les hématites figés dans le vague et le coeur palpitant.


Voici mère ... Notre ... Mère ...

La voix croassante et irritée par les émotions de Triora l’extirpa de cette brève hallucination mais la réalité n’en fut pas plus réjouissante pour autant. La vue de l’humérus difforme étranglé par les doigts ensanglantés de la main juvénile coupa le souffle de la Corneille. L’oeillade de la rouquine, déformée de haine, de tristesse et de larmes serra douloureusement le coeur de la Sombre qui se décolla lentement de l’arbre.

Il y a longtemps de cela, alors que les deux jeunes filles ne se suivaient que par instinct, la Sorcière avait tenté une expérience cauchemardesque sur Umbra qui releva le défi aveuglément. S’en suivit une nuit de terreur où la Noiraude se sentit projeté dans les dernières heures de Mère jusqu’à son ultime soupir. Notamment sous l’effet de la jusquiame noire, Ombeline avait fini par se faire une raison, mettant cette psychose sur le dos des vertus de l’herbacée. Du temps s’était écoulé avant qu’elle n'admette réellement cette crise passagère et pourtant, tous ses efforts psychologiques furent réduits à néant en arrivant ici.

La question demeurait donc : n’était-ce qu’un horrible mirage ou pire que cela ? Les iris de jais s’agitèrent dans tous les sens à la recherche d’un moindre détail inconnu. Quelque chose de tangible qui prouverait que tout ceci n’existait pas. Que son délire perdurait encore et toujours mais en vain. Tout semblait si crédible... Paniquée, la Bâtarde se jeta alors sur les ruines pour gratter la terre, à son tour. Griffant le sol, dégageant les débris de bois, elle creusait, creusait... Quand se dévoila, sous son regard tétanisé, des os.


Je vois son corps mais...

Où est son âme ?
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Triora
Je vois son corps mais...

L'enfant s'approchait a pas feutré dans le dos de sa sœur pour l'observer faire ... Sa sœur ne ressentait pas ... Mais elle ... Elle sentait le souffle funèbre dans sa nuque ... Et ses expirations et murmures a chaque fois que le vent passe entre les arbres ... Des frissons affreux torturent son corps et son équilibre ... Ses genoux fléchissent et chutent pour se mettre au sol a coté de sa sœur. Le bras difforme serré entre ses doigts blanchis par l'effort employé bien que posé sur ses genoux ... Les yeux embrumés de larmes et le petit œil fou tremblant d'une colère malsaine ... Mais transperçant le corps , l'être et l’âme de sa sœur pour se poser sur ce qu'il y'a dans son dos ... Comme si elle voyait les graines de cette haine incommensurable au loin...

Reconstituons le corps de notre mère ... Et amenons la chez nous ... Elle veillera sur nous ... Et assistera a chacun de nos actes ... Et elle t'aimeras peu a peu ...Elle nous observe déjà ... Le vent est son souffle , l'eau est son lait maternel empoisonné ,la terre est sa chaire et les arbres et animaux ses doigts saisissant ce qu'elle souhaite ... Mais en dehors , peut être qu'elle ne nous verra pas ... Aidons la ...

Une des mains libère le bras squelettique pour se poser sur celui de sa sœur ... La demande était sérieuse ... Son visage infantile et difforme était déchiré par la peine et sa résolution qui, pour elle, semble être une excellente idée ... Puis glissant l'humérus sous la corde qui lui sert de ceinture elle se met a gratter le sol de nouveau ... Perdant la chaire et les ongles de ses mains ... Son souffle gémissant de douleur retenu ...

Une Den Gal ne souffre pas ...

Une Den Gal est souffrance ...

... Soeur ... Je souffre ... Je saigne ... Comme dans cette mare ensanglantée par nos cauchemars ...Soigne moi ...
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Umbra
*

De la terre jusqu’aux coudes, les ongles noirs, l’Ombre déblayait le sol quand sa soeur s’agenouilla à ses côtés. Etranglé entre les paumes scarifiées de cette dernière, l’humérus déformé écartait ses doigts squelettiques vers la Noiraude comme si on lui tendait la main. Le regard sombre de la Corneille se redressa sur le visage défiguré par la tristesse et la haine jumelés en ses sillons. Le temps changea brusquement. La brise se mua en lourdes bourrasques, ce qui ne présagea rien de bon. Les feuilles tremblèrent sour le sifflement perçant du vent, faisant frémir à son passage, les carcasses des soeurs. S’insinuant par delà leurs tissus rapiécés, glaçant leurs os. L’obscurité ambiante se para d’un épais manteau de nuages plus sombres les uns que les autres et les cieux grondèrent.

Aidons la ...

Les lippes d’Umbra se pincèrent en un mouvement d’appréhension. Fallait-il vraiment en arriver là ? Si le repos de l’âme de sa cadette en valait la peine... Ombeline s’improviserait fossoyeuse...Pilleuse de tombe.

Dégraffant sa lourde cape élimée, la Bâtarde replongea ses bras dans les entrailles de terre pour en extirper les os difformes et calcinés. Noircis et effrités, certains étaient même revenus à l’état de poussières. Cendres de cauchemar, vestiges d’abomination humaine. Griffant le sol en silence, la mercenaire entendait déjà poindre le bruissement des gouttes s’écrasant sur le plafond de feuilles. Très vite, les branches fléchirent sous le poids des cordes et l’orage les atteignirent sans mal. Le parterre devint rapidement de la boue sous l’assaut des trombes d’eau. Les jambes s’enlisant dans ce bourbier, elles raclèrent encore et toujours comme des animaux en quête d’un terrier. Les os s’amoncelèrent plus étranges les uns que détruits les autres sur le cuir du par-dessus.

Sous leurs masques ruisselants et couvert de bourbe, les émotions se voilaient aisément. Seul, le flou dans leurs voix, assourdit par le battement de pluie et les rugissements fendant le ciel, trahissait leur trouble. La cape en guise de baluchon de fortune, les damnées crasseuses et trempées jusqu’aux os se redressèrent, laissant dans leur sillage, un trou béant qui, à cette allure, ne tarderait pas à devenir une petite mare.


Allons nous mettre à l’abri, Triora. Nous n’avons plus rien à faire ici...

Fuyons, Petite Soeur. Fuyons avant que Son esprit vienne nous hanter pour avoir profaner sa demeure éternelle.
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Triora
Les os rentrent dans un sac en toile peu a peu ... Ces os a l'allure humaine et pourtant grotesquement disproportionnés... Les mains se couvrent de scarifications qui recouvrent et se superposent sur les mains des deux sœurs ... Puis la pluie alourdissent leurs fripes déjà pesante ... Le sac pleins de os ... Mais pourtant incomplet ... L'enfant qui n'en est pas une parvient a discerner la voix de son ombre

Allons nous mettre à l’abri, Triora. Nous n’avons plus rien à faire ici...

Le visage difforme couvert de pluie qui cachait les larmes se tourne vers sa sœur ... Un croassement rauque, qui n’est pas celui du corbeau qui jure sur un arbre, s'arrache de sa gorge ... Ce croassement indiscernable voulait dire "Mère est incomplète , continuons ..." Mais déjà son corps se redresse autant que son ossature maudite le permet : La raison vainc sa peine ... Mais pour combien de temps ...

*Quelques jours plus tard*

Les roues du chariot grince sordidement. L’essieu a déjà été fixé a plusieurs reprise mais les deux sœurs n'en peuvent . Le lit du chariot a été couvert de nombreux sacs de blé remplis a ras bord et s'écrasant les uns les autres ... Les deux maudites sont assise a l'avant en observant les forêts , arbres et buissons dans lesquels des bandits , déserteurs voir pestiféré pourraient se cacher... les souris couinent dans les sacs de blés quant elles ne sont pas en train d'escalader la déformée ... Le corbeau dépiaute l’œil d'un pendu entre deux jurons croassé d'une langue humaine et pourtant d'une voix rauque et sauvage ...Au loin se profile les nuages de fumée de chaumière qui se superpose ... L'enfant sait que ces êtres craignaient tant d'habiter a l’extérieur des murs qu'ils n'hésitent pas a faire chevaucher les maisons l'une sur l'autre ressemblant ainsi a ce qu'ils tentent d'éradiquer : La vermine ... L'approche des murs qui s'agrandissent peu a peu fait grimacer l'enfant légèrement qui glisse son visage dans sa capuche pour ne pas avoir droit aux jets de pierre habituellement réservé aux pestiférés ... Et aux roux ... Et difforme ...

Deux gardes croisent leurs lances devant les chevaux et l'un d'eux crache au sol sur la route de pierre et de boue ... Un troisième s'approche en grognant des paroles ... Se hisse dans le chariot et plonge sa main dans deux , trois sacs avant de les saisir en ricanant un "Taxe d'passage !Héhé !"

Les regards des deux soeurs se croisent avant que la plus petite ne couine un "J'aurais du les empoisonner soeur ... Excuse moi ..." a voix basse
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Umbra
Post à lire en reprenant la musique du post précédant


Les deux sœurs n’eurent pas de peine à regagner Paris. Monnayant transport contre protection, chacun y gagnait son pesant. Les allures cadavériques des damnées, déformée pour l’une, amochée pour l’autre avaient le don de faire fuir les petits bandits de chemin. Le charretier, quant à lui, pu les escorter sans la moindre crainte d’être pillé. Secrètement dissimulé parmi les sacs de ravitaillements, qui aurait pu croire que cette banale carriole se muait en convoi funéraire ?

"J'aurais du les empoisonner soeur ... Excuse moi ..."

Au murmure de la Sorcière, l’Ombre toisa le garde parisien mais ne tenta rien ni ne pipa mot. Cela ne faisait pas parti de son contrat qui, d’ailleurs s’acheva aux portes de la Capitale. Aidant à descendre la petite rouquine, la Noiraude s’empara de son pseudo baluchon et toutes deux regagnèrent leur taudis à l’abri des regards indiscrets.

De leur antre insalubre, personne n’osait en monter les degrés délabrés. Les voisins du dessous et les passants habitués ne se plaignaient jamais de leur présence mais en secret tout le monde la redoutait. Laissant le soin à la fausse enfant de découvrir le squelette de sa mère, Umbra s’affaira à verrouiller les huis et rallumer le feu. En leur absence, la pierre s’était refroidit au point qu’il fasse plus froid à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le bois du planché avait gondolé suite aux intempéries que les poutres déjà gorgées d’eau n’avaient su retenir. Les vermines reprenaient leurs aises tandis qu’Ombeline faisait bouillir de l’eau dans l’âtre moisissant.

Comme si de rien n’était, chacune se plongeait dans sa tâche, dans ses pensées. Les jours de voyage les avaient éreintés et cette nuit encore promettait d’être blanche. A la lueur d’une pauvre flambée, la Bâtarde s’assit à terre devant les ossements, tendant une tasse fumante à sa protégée. Se servant une flasque de prune, elle écouta le crépitement sourd des flammes léchant le bois et réchauffant la pierre.

Quelques gorgées plus tard, la dextre se libéra de la gnôle pour empoigner un os. Les hématites lorgnèrent le reste calciné avant que sa voix ne s’enraille pour briser le silence perdurant depuis leur arrivée :


Petite sœur…Raconte-moi son histoire.

Alors que la senestre crochetée plongea dans l’amoncellement de la carcasse défunte, rongée par l’usure afin d’en trouver l’extrémité manquante et ainsi rapiécer ce que l’Homme avait détruit avant le Temps.
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Triora
Petite sœur…Raconte-moi son histoire.

L'enfant triturait les os d'une dague pour retirer les chaires et insectes qui avaient élus domicile dans les os ... Aussi délicatement que des baisers d'enfant ... Que l'étreinte d'une fille a sa mère. Les yeux pétillaient en imaginant le lien et l'amour grandissant qu'il y'aurait entre les trois femmes ...Le macchabée ... La difforme ... L'infirme ... Ne serait-ce pas le début d'un conte ? ... Un conte que sa sœur réclamait ... Mais un qui date d'il y'a longtemps ... Fort longtemps. La sorcière était vieille ... On la disait centenaire ... On la disait immortel ... On la disait déjà en vie Lors des premiers roys. Les yeux anarchique se lèvent vers la sœur avant de prendre le verre de tisane que sa sœur lui avait tendu quelques instant plus tôt. Puis seulement son horrible et croassante voix infantile s'élève ... Pour conter l'histoire de la vieille folle ... De la sorcière ... La nécromancienne ... Freyja Den Gal ... La femme aux multiples noms et visage ...

Il y'a une centaine d'année, selon les légendes. Une enfant fut capturée au delà de l'océans. Dans des terres sauvage... Montagneuse ... Glacée ... L'écosse. Cette enfant ne parlait que par grognement, croassement ... Une enfant sauvage ... Trop grande pour son age et se tenant comme un loup dont elle adoptait le comportement ... Mais a la ruse d'un renard. Ses maîtres l'ont violés. Ils l'ont usée et détruite. L'ont montré comme un monstre de foire alors qu'elle. Elle apprenait d'eux... Les copiait ... Commençait a les aimer ... Les coups de fouets étaient une preuve d'amour paternel. Un jour un de ses maîtres s'est blessé. Personne ne sait comment ni par quelle sorcellerie mais l'enfant l'a soignée en usant de pouvoir... Un érudit l'a alors acheté ... Et l'a transporté ... non plus enfermée ... Mais libre ... Aussi libre qu'une laisse de cuir le permet. Elle a été menée chez des érudits malade et reniés, des sorciers et nécromanciens, des alchimistes et bien d'autre bannis ... Pour en faire une arme plus destructible qu'une lame et un trébuchet ... Plus incontrôlable qu'une arquebuse ... Plus dangereuse qu'un assassin ... Et pourtant a l'apparence si ... Frêle ...Et horrifiante. Elle dépassait déjà des hommes du haut de ses 6 pieds mais son corps épuisé par cette croissance démoniaque lui ont coûté son dos qui s'arquait plus vite ... Et grandissait encore... Elle marchait avec une canne . Elle a été vendue a l'armée pour user d'armes magiques sur les François ... Elle a brûlée, empoisonnée , ensorcelé et rendu fou plus d'homme qu'un vagabond immortel ne pourrait en croiser ... Puis les anglois ont commencé a perdre malgré ses services ... L'armée est devenue une troupe de brigand et de déserteur ... Mais son sang était lié au capitaine ... Du sang devait couler pour sa libération .. Elle a refusée d'user de ses pouvoirs sur un village de réfugié , sans armes. Elle a été reniée ... Trahie ... Et les a tous ensorcelés ... Puis les a menés a Brocéliande ... Des corps nécrosés et fou chevauchant des destriers squelettiques ... Les voix de fous ... Et certains corps cloués que tu as vu , chez moi ... Ce sont les survivants. Elle a ensuite semée un royaume de terreur mais de confiance ... Ton fils contre une vie ... ta mort contre la servitude... Le sang d'une vierge contre ... on avait confiance en elle ... Mais on la craignait. Un jour un marin l'a violé ... Elle a demandée a un homme d'arme aux cheveux tressé et a la moral inexistante de récupérer ses "dûes" ... Les enfants égorgés ... Et m'a maudite a vivre ... Elle vendait et soignait le baron des environs ... Je jouais avec son fils aux échecs et je l'ai toujours battus ... Mais lui grandissait et je restais enfant et le vieux baron était malade ... Quant un jour un conseiller a demandé a mère un poison bien spécial ... Cet homme était envoyé par le fils du noble qui a usé des pouvoirs de ma mère pour obtenir le pouvoir ... Mais souhaitait faire disparaître les "preuves" ... Le rêve que l'ont a subie ... était l'éradication des preuves

Le regard se lève sur sa soeur ... Puis sur le squelette qui prend forme peu a peu ... Immense ... Plus de 7 pieds ... Et pourtant ... Frêle ... Et éphémère ...

Voila l'histoire de notre mère ... Soeur ... Notre mère aimante qui m'a donné vie en me maudissant ... Et qui va t'accepter dans notre famille ... Je veillerais a ce que sa arrive ...

Le corps tordu de l'enfant descend de sa chaise pour s'approcher de la carcasse de sa sœur, ses yeux fous plantés dans les semblables ... Tendrement ... Sombrement ... Possessivement.

Et une malédiction de mère ... Qui nous permettras de rester toute deux dans les bras l'un de l'autre dans la mort ... Ou nous nous écorcherons et mutilerons jusqu'a la folie ... Je t'aime grande soeur ...

Je précise que la plupart des choses contées ici sont des légendes inspirée du personnage Freyja Den Gal et exagération que le temps peut faire. Il n'y a eu aucune magie, elle n'a pas vécue si longtemps et sa taille s'explique par une maladie qui existe mais n'était pas connue a l'époque.

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