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[RP] Un voyage chic, gai et entraînant

Hildegardeii

[7 juillet 1462, à l'aube - Genève, Helvétie]


Il faisait frais ce matin là, lorsque les Cobradèches prirent la route. La maison de Genève, à peine achetée (qui m'a couté un bras je peux vous le dire, le prix de l'immobilier sur Genève c'est pas un légende !), la petite famille, lasse de subir l'occupation des empourprés romains, décida de partir direction le soleil et la mer.

A terme, l'objectif était d'atteindre Alexandrie et acheter à Poum, la fille adoptive de Cobra et Hilde, la fameuse robe des mille et une nuit qui la rendrait irrésistible et réussir (enfin) à lui trouver un mari.

Hilde, enceinte jusqu'aux yeux ou presque de son serpent d'époux, avait selon ses calculs savants, calculé que l'enfant naitrait à l'automne, ce qui promettait un voyage gai ; chacun sait que les grossesses sont toujours extrêmement paisibles dans ce monde, très chic si on aime les baleines transpirantes et.. entraînantes, à condition de la faire rouler dans les pentes. D'où le titre qui vint naturellement à l'esprit des deux femmes quand elle évoquèrent l'idée de tenir un journal de bord.

Cobra, en père de famille volontaire et responsable, roupillait dans la charrette sous le fallacieux prétexte de dossiers à terminer, laissant à sa femme et sa fille, le soin de tout gérer. Du moment qu'on n'oubliait pas le repas, rien n'aurait pu le faire sortir de sa somnolence, bercé qu'il était, par les cahots du chemin.

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Poum
Ses affaires emballées, elle se couche enfin pour attendre, les yeux fixes sur la fissure du plafond de sa chambre.
Enfin le départ, Poum guettait l'aube depuis le crépuscule... cent fois vérifié ses affaires, fait ses malles, plier une robe la déplier, l'essayer puis se dire que non, puis que si on allait au Caesar palace ( taverne à la mode à Alexandrie) elle en aurait besoin.

Une nuit a préparer une malle, pour y mettre sa robe, cette robe si douce et vaporeuse, à en perdre la raison, à force de se languir et d'encrotter ses parents à ce sujet elle était en route pour le paradis de la soie.

Enfin en route dès que les malles, père, chien, poule, mère, fille seraient en place sur la charrette.
Sans compter que la joyeuse famille était accompagnée, et oui, des êtres dotés de capacités cérébrales avaient accepté de les suivre.... incroyable....

Elle entend le coq prendre son souffle.... elle inspire et juste avant le cocorico du matin (anticipant le coq qui s'en remettra son ego avec....) :


MÔÔÔÔÔÔÔÔMANNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN C'EST L'AUBE !

PREEEEEEEEEEEEEEESSEZ-VOUS ON Y VAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!

C'EST AUJOURD'HUI LE DÉPART !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


Elle court de ci et de là surtout de partout ! Brad à ses trousses tout content d'être heureux....... Poum le regarde


Tu sais pas ce que tu vis Cléby mais tu le vis bien ein ? ein ? il est bête le chien... le pèpère à sa mèmère...

Brad remue la queue heureux ! pour ne pas dire couillon. Elle le pousse, il couine pour rien juste pour que Poum se fasse gronder.

C'EST PAS MOI IL S'EST PRIS LA PATTE DANS MA MALLE !!!!!!!


Au loin l'on peut entendre un petit cocoricoooooooooooooo frustré... Poum se tourne en souriant vers la basse-cour. Trop heureuse d'avoir battu le réveil à plume, belle revanche sur les grasses matinées !

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Hildegardeii
Je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit tant j'étais nerveuse.
Le soir, nous avions eu toutes les peines du monde à faire en sorte que Poum se calme et qu'elle regagne sa tour pour préparer ses affaires.
Ce départ, on l'attendait depuis si longtemps maintenant qu'il semblait tout bonnement incroyable qu'on réussisse à partir enfin.

Alexandrie était pour nous, la terre presque promise, bien que réagissant avec une bonne année de retard sur les premiers explorateurs.
Mais de ça, je m'en fichais, n'ayant pas cette ambition de prétendre à tout prix être la première à faire les choses.
J'imaginais l'Orient... pas extrême mais quand même. A ma façon, sans doute erronée même, enjolivé sans doute. Le dépaysement, l'exotisme, une autre culture... Je me souvenais avoir feuilleté le livre de Confucius quelques mois auparavant - au Berry je crois - et avoir passé des heures à caresser les cartes, les aquarelles des paysages, les portraits des autochtones, les aventures de leur épopée... Son livre sentait les huiles parfumées et les cailloux chauds et j'avais même trouvé des grains de sable coincés dans la couture qui reliait les pages et les avais grattés du bout de l'ongle pour tenter de les récupérer.

J'avais passé une partie de la nuit à préparer les bagages. Une autre à écrire à Cali et pour finir, je m'étais allongée, les yeux rivés à cette fissure qui traversait le plafond de part en part vers la chambre de Poum. Le sommeil avait fini par me gagner et mes paupières se fermaient enfin lorsqu'un cri strident parvint de la chambre de Poum.

MÔÔÔÔÔÔÔÔMANNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN C'EST L'AUBE !

PREEEEEEEEEEEEEEESSEZ-VOUS ON Y VAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!

C'EST AUJOURD'HUI LE DÉPART !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


Pute borgne ! Mais cette fille ne s'arrête jamais ?!!!


Repoussant les draps à peine réchauffés, je me levais de guerre lasse.

Allez... au point où on en est.... Cobra doit avoir mieux dormi que moi, il prendra la relève en route.

Je rassemblai mes cheveux en les enroulant autour d'une pique que je plantai dans la masse de ma tignasse, contre mon crane. Puis j'enfilai ma tenue de voyage tout en maugréant lorsque j'entendis Brad couiner.

Satanée Poum... toujours en train d'emmerder ce chien.... Elle va encore dire que c'est pas elle.... j'en suis s.....


C'EST PAS MOI IL S'EST PRIS LA PATTE DANS MA MALLE !!!!!!!

Et voilà..... L'éternelle litanie.... Ce pauvre Brad Pitt en chiait des ronds de chapeaux et il avait beau lui faire du charme, rien n'y faisait, fallait qu'elle le martyrise. Et dire que Poum a 20 ans !

Les bêtes furent rapidement chargées, les volailles dans des paniers suspendus à l'arrière de la charrette, l'âne Falcounet harnaché pour tracter le tout, Cobra à l'intérieur (le type n'avait pas ouvert l'oeil encore et on l'avait laissé profiter de la fin de la nuit). Quant à moi, j'ouvrais la marche, montée sur un hongre placide tout en jetant un oeil à Brad Pitt qui galopait partout, l'oreille aux aguets.

Nous eûmes un moment d'hésitation en franchissant les portes de Genève. On disait l'armée occupante prompte à liquider toute personne qui s'aventurait au delà de la herse et nous dûmes faire montre de bonne volonté. Le maréchal de faction que nous connaissions bien pour l'avoir croisé moultes fois en ville, nous arrêta.

Qu'avez vous à déclarer dames ? De la contrebande pour alimenter la résistance helvète ? Papiers du véhicule !

Que nenni, messire Maréchal, juste de la volaille comme vous pouvez le constater et un peu de maïs pour la nourrir
dis je en soulevant la bâche à l'arrière de la charrette.

Cobra ne bronchait pas, enseveli sous un tas de couvertures et ronflant la bouche ouverte.

Il va gober les mouches votre mari ! dit il en lâchant un juron tout droit venu de Saint Claude*

Il est beau quand il dort hein ? Moi non plus je ne m'en lasse pas....
répondis je dans un soupir énamouré. Le maréchal haussa un sourcil, regarda Cobra puis me jeta un coup d'oeil et voyant que j'allais continuer sur ma lancée romantique préféra abréger la conversation.

Bon bon... Allez, je vous rends les papiers de l'ensemble roulant, vous penserez bien à faire la visite du contrôle technique vous avez la roue de droite qui est foirée et c'est un coup à perdre de l'adhérence dans les courbes et provoquer un carambolage. Vous avez de la chance, je suis de bonne humeur sans quoi je vous aurais dressé un procès pour trouble à l'ordre public sur voie romaine.


Ohh merci messire Maréchal, vous êtes bien urbain. Dès son réveil, je dirai à mon époux de faire le nécessaire pour la roue... Je vous souhaite une bonne journée messire Maréchal.... et ... heu ... le bonjour à votre dame... et à Hobb surtout. Dites lui bien que sa cuirasse traine toujours dans le bureau du tribun et que s'il veut la récupérer il va falloir faire fissa avant que la rouille la bouffe... C'est qu'il est humide ce bureau !


Dites donc Hildegarde, faudrait pas non plus vous foutre de ma gueule de trop non plus, vous voulez pas que j'embrasse le vieux Gutemberg aussi ? ou que j'aille boire la bière frelattée de Phonya ?
Allez ! Circulez je vous dis ! Et n'oubliez pas votre fille, elle a fait suffisamment de dégâts avec ses expériences médicales à la con !


Le maréchal toucha de bord de son chapeau de l'index en signe de salut et "l'ensemble roulant" se mit en branle vers le Sud.



*(non non ... j'ai promis de ne pas dire de gros mots de toute la journée et je tiens ma promesse. Je tairai donc le "nom d'une pipe, tamèr !" que le vilain maréchal osa utiliser pour ponctuer sa phrase. Parce qu'il y a des enfants et parce que les gros mots célemal)

_________________
Poum
Enfin la mer, étendue d'eau à perte de vue, elle ressemble à notre lac en plus salé et agité.

Le corps aussi endolori que le cul d'un putain en plein tournoi, elle s'étire baille, se frotte les yeux.


On est arrivé, on est ariiiiiiivééééé !!!!!!!!

Regardez les vagues qui vont qui viennent, qui vont... qui viennent... qui vont......qui viennent....
elle se tourne vers sa mère, toujours surprise de la voir enfler de la sorte...
Elle a l'impression que des truites nagent dans son estomac, elle sent son repas qui va venir.... non il redescend... le mal d'avant mer la submerge..


Maman... Poum rend son repas sur le ventre maternel, horrifiée, pétrifiée...

Euhh désolée.... c'est venu tout seul...
Elle se recule afin de ne pas subir les foudres d'hilde.......


Je... j'ai ... c'est ...
Elle re vomit au sol, le visage verdâtre, la peur ou la mer, ou la peur de la mère ?? la mère de la peur !

C'est trop bien ici ein ? maman ? mamoune ? .........
elle lui essuie le ventre avec une feuille morte, euh une aiguille de pin Arlésien... en reculant ... reculant puis e met à courir.

Viens courons vers les flots, tu vas flotter avec ton ventre ce sera génial. Tu seras toute propre.


Elle s'élance vers le rivage, brad jappant à ses côtés.


Tu vois toutou c'est la mer !


Elle retire fougueusement ses bottes, arrache les lacets tire sur ses bas qu'elle jette au loin, et enfile un orteil dans l'eau, elle frissonne, enfin.... Elle se jette dans l'eau salée.

Loin là-bas brille de mille splendeurs la belle Alexandrie.... et si j'y allais à la nage ?

Elle se retourne pour voir sa mère gesticuler de loin, trop loin.... elle décide de se rapprocher afin de ne pas priver le monde de sa présence prématurément.

Est-ce raisonnable d'affronter la mère à la place de la mer.......à part quelques monstres marins et la noyade dans le fond elle ne risque pas grand chose...

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Hildegardeii
La route fut longue croyez moi pour arriver au Sud

Au petit matin du dixième jour, j'ouvris les yeux, lovée contre le creux de l'épaule confortable de Cobra qui dormait toujours, lui, épuisé par les nuits torrrrrrides ... du Sud
Nan nan nan... je vous vois déjà saliver à l'idée que je vais raconter des choses coquines mais je ne dirai rien devant Poum qui puisse heurter sa sensibilité, ni celle des cens... des personnes agées *barré* censées.

On est arrivé, on est ariiiiiiivééééé !!!!!!!! cria Poum.


Pute borgne, dès le matin faut qu'elle braille......


Je me hissai sur mes coudes, roulais sur le coté pour finir par faire le tour de mon ventre d'un geste ample et élégant et attraper mon sac tout neuf, acheté en route chez un maroquinier-malletier de talent, Louis Vuitton Le Jeune, inventeur de la malle plate de voyage (mais ça je vous le raconterai une autre fois).
J'y plongeais mon bras presque en entier pour farfouiller à l'aveugle dans l'incalculable mais indispensable bordel, disons le clairement, nécessaire à toute femme qui se respecte.

J'en sortis mon petit guide de voyage et ma carte et mis à jour le trajet de notre périple, puis rangeai précieusement la carte et le nécessaire.

Regardez les vagues qui vont qui viennent, qui vont... qui viennent... qui vont......qui viennent....

On était enfin arrivés à Marseille ! Sans plus attendre, je descendis de la charrette, mis mes mains sur les hanches et me cambrais pour m'étirer le dos tout en regardant Brad Pitt et Poum courir partout.

Lorsque les deux loustics m'aperçurent, j'eus à peine le de protéger mon visage de mes mains que le premier me sauta dessus et que la seconde me ... vomit dessus !

Non mais ! ça va pas noooOOOONNN !!!!

Ecoutez, amigos, je fais le serment ici même que Poum sera noyée en route, par mes soins. Ou jetée du haut d'une falaise. Ou attachée à un arbre et abandonnée. Mais là, c'est trop !!!
La diablesse, prise d'un subit remord je suppose, m'essuya le devant de la chemise avec des aiguilles de pins pleines de terre, ce qui, comme chacun le sait, est idéal pour nettoyer les vomissures d'une ENFANT DE VINGT ANS !!!

Je n'eus même pas le temps de lui flanquer une claque qu'elle partit en courant, le chien sur ses talons vers un lac, quitta ses bottes et plongea.

Tu vois toutou c'est la mer !

La mer ?

Cette étendue d'eau croupissante ? Enfin mais qu'est ce qu'elle racontait encore ? Un coup d'oeil rapide à mon guide touristique m'apprit que ce lac s'appelait "l'étang de Bièrre" et qu'il se situait à quelques lieues de Marseille.

Drôle de nom pour un lac. Si ça pouvait être vrai et qu'elle se noie d'ivresse...

Oui c'est ça ! Allez y ! On vous rejoindra plus tard !

Dépitée par mon début de journée mais malgré tout tenaillée par la faim je pris le chemin de la ville bien décidée à déjeuner. Au passage, je réservais un emploi à la mairie chez un maraîcher du coin pour Cobra et moi puis entrai dans une taverne.

Bienvenue à Arles !
Me dit le type qui m'avait embauchée et que je retrouvais en taverne.

Il y avait là tout une assemblée de nobliots, une reyne de Suède (jamais entendu parler de ce bled...) et même une duchesse ou vicomtesse - je ne sais plus- de Rians, bien connu pour ses rillettes. Celle là, outre le fait qu'elle me rappelait Hobb avec son armure, me parut intéressante, du moins pour la bouffe.

Arles ? Quès acco ? Vous n'êtes pas marseillais ?

Vu le nombre de conneries débitées à la minute plus extravagantes les unes que les autres, vu l'étang de Bièrre et les moustiques qui dès 10 heures du matin attaquaient en formation serrée, je me permis d'insister sur la localité.

Vous êtes sûrs ? C'est pas Marseille ?

Ils perdirent un peu patience. Etonnant non ? Le type qui m'avait embauchée m'écrivit même une lettre pour bien me le marteler A - R - L - E - S

Il fallut donc que je reprenne mon guide et rectifie ma carte.





Et cet étang... ? Ah ben oui ! C'est l'étang de Vaccarès ! Chuis con !


[Retrait de l'image qui ne respect pas les régles des arpenteurs : "Les images ne doivent pas dépasser la taille de 250 x 250 pixels et pas plus de 200 Ko" ! Merci de redimensionner votre image.
Modo Eden]


bonjour bonjour, auriez vous l'obligeance de bien vouloir me rendre l'image que vous avez suprimée afin que je vérifie sa taille et la mette aux normes s'il vous plait ? Merci d'avance
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Hildegardeii
[Arles]

Au bout de quelques jours, nous commencions à prendre un peu nos marques en ville. Je me mélangeais encore pas mal avec les nobliots, surtout les femmes que je confondais souvent car, elles avaient toutes des noms à rallonge et curieusement, elles étaient pour la plupart rousses. Ah pardon, blondes vénitiennes. C'est qu'il faut faire gaffe, cette couleur de tifs est toujours un peu délicate à aborder et la noble est vite vexée.

Dans mon esprit, je créais donc un petit compartiment "Blonde vénitienne" et les y fourrais toutes en vrac et surtout évitais de trop les fréquenter pour pas froisser les susceptibilités.

A notre arrivée, nous fûmes rudement surpris de trouver Germaine... Elle faisait la circulation à l'entrée de la ville et prenait son boulot avec beaucoup de sérieux.
Je me dis qu'équipée d'un képi bleu et d'un sifflet, son avenir était tout trouvé du coté de St Tropez tant elle agitait les bras aux croisements. A moins que ce fut pour sécher les auréoles de transpiration qui, dès tierce, ne manquaient pas de venir très élégamment teinter les chemises des autochtones comme des touristes.
Il faisait beau. Le soleil tapait dur. Les cigales chantaient et ça sentait bon le thym et le romarin, du moins si on se tenait loin des aisselles.

Le matin, Cobra et moi nous levions très tôt pour profiter de la fraîcheur et aller trouver un petit boulot pendant quelques heures. Oh pas longtemps et pas trop fatiguant non plus, juste assez pour nous payer un petit déjeuner à la taverne du coin sans trop peiner.
Cobra partait ensuite pour aller soigner les bêtes et Poum me rejoignait à la terrasse de la taverne. Je reprenais un nouveau petit déjeuner. J'y avais droit, j'étais enceinte. Fallait bien nourrir l'enfant !

Ensuite, comme l'heure tournait et qu'il commençait à faire faim, nous commandions un kyr et quelques tapas et avalions des olives en attendant que l'aubergiste termine la préparation d'une tielle ou d'une salade niçoise. Cobra, qui savait que Poum adorait ça, ramenait une bouteille de clairette qu'il avait pris soin de laisser dans l'eau de la fontaine pour la garder fraîche.
Un bout de fromage de chèvre, quelques fruits cueillis dans les vergers locaux et il était temps de se rendre au petit salon de thé mauresque "Al-Sutan" pour s'avachir sur les coussins moelleux, prendre un thé à la menthe et quelques cornes de gazelles ou des loukoums écoeurantes de miel pour attendre le soir.
... Et recommander un pichet de sangria en attendant que le barbecue soit prêt.

Bref. Les vacances.
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Hildegardeii
[La Passionnata]


Hop ! Je pars à la pêche !

Quoi ? déjà ? Prime vient à peine de sonner à l'église !

Oui, la pêche c'est à l'aube ou pas du tout. Je pêche sportif moi !

Corazón, vous vous souvenez la dernière fois que vous êtes allé à la pêche aux écrevisses, c'était à Genève et on vous a rapté !

.... Rapté ?

Oui rapté ! et adios el Matador pendant une semaine... Jusqu'à ce que votre ravisseuse consente à vous libérer.

Ah oui... la ravissante...

Cobra !!!

Et le patriarche partit à la pêche, épuisette sur l'épaule et paquet d'hameçons suspendus au bout de la ligne à la main, Brad Pitt sur ses talons...

Qu'est ce que j'allais bien pouvoir faire ? ... Ce qui est bien dans les vacances, c'est de s'ennuyer un peu aussi. C'est reposant.
Poum était partie on ne sait où en ville. Donc calme plat. Aucune expérience psycho-médicale en vue, pas de coeur d'amoureux transi à greffer, rien.

Question amoureux, j'avais renoncé à lui chercher un mari. Pour nous, l'affaire était entendue qu'un jour où l'autre, elle épouserait Gutemberg de Genève pour pouvoir bénéficier de sa mort prochaine et vivre de ses rentes. Donc affaire close. Par contre, elle me servait parfois de bonne excuse quand je me trouvais prise au piège ...

C'est ainsi que je décidais de descendre prendre le cas fée au salon de thé "Al Sultan" qui était devenu mon rade favori, à cause des coussins moelleux qui accueillaient l'otarie que je devenais jour après jour. Une chance qu'en plus du thé, ils servent du kaouah comme ils disent.
Je soufflais sur mon cas fée brûlant lorsqu'entra un type sorti d'une gravure de mode. Un play boy comme on n'en trouve plus, sombre et mystérieux. Brun évidemment, comme tous les séducteurs qui se respectent, la machoire volontaire, le regard pénétrant qui vous colle des frissons depuis la nuque jusqu'au bout du coccyx et vous font sentir toute chose en un quart de seconde.
Maryah, que nous avions rencontrée à Saint Claude et retrouvée ici, m'avait parlé de cet homme.

Il tient la taverne "Au bonheur des Dames" et le nom n'est pas usurpé. Tu verras Hilde, il est très bien, moi il m'a massé les pieds l'autre jour, un vrai régal...


Il entama une approche toute en finesse, chaloupant voluptueusement entre les coussins, jusqu'à venir s'installer près de moi. Sa chemise savamment ouverte sur un paillasson pectoral des plus affriolants étincelait d'un blanc qui n'avait d'égal que son sourire ravageur. Une peau halée, un parfum de sable chaud mêlé... hann! je me pâmais déjà !
Comment savait il que je succombais sitôt qu'un homme qui ressemblait un tant soit peu à mon Matador à moi, pointait le bout de son nez ? Était ce un coup monté par Maryah ? La bougresse était bien capable de ça oui !
Les ténébreux qui jouaient la comédia espagnole au regard de braise .... j'y résistais pas !

Jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche.

Mon Dieu... Pourquoi avez vous inventé la parole ? Pourquoi le "soit belle et tait toi" n'est il employé que pour les femmes ? Pourquoi avez vous fait les hommes avec une si grosse concentration de matière entre les jambes et si peu dans la tête ?.... Pourquoi moi ?!!!

Je tentais tout :

Non merci, vous êtes gentil.
Un peu que je suis genti, le plus genti de la vile

Je suis enceinte enfin, vous n'y pensez pas
Un peut de détante, sa fé pas de mal si sa fé du bieng

Mon mari ne va pas tarder
Justemang, dépéché vous, vené

J'ai déjà pris un coup avant de venir
Pas comme moi je sé le fer, rien a voire

J'attends ma carriole, mon chauffeur est allée la chercher
Quel cariole ? On né dans les couçing !

J'ai mal à la tête
Je vé vous massé la tête, bougé pas, lé épol auçi, fo vous détandr

Je ne vais pas passer après toutes les cagoles de Provence quand même !
Justemang, je cé ce qui plé aux dames

J'ai l'haleine chargée, la tapenade d'hier était un peu forte.
pas grave, jé bouffé de l'aïoli moi auci


J'étais à bout d'arguments. Il faisait chaud et je n'osais pas lui dire de peur qu'il me dise de me "dézabillé", voyez amigos ?
Du coup, la seule chose qui me vint à l'esprit fut d'utiliser l'arme extrême, l'argument fatal qui, bien que foutrement salaud, était imparable.

J'ai une fille adoptive, un peu plus jeune que moi...
ah ? quel age ?
20 ans.
ah ? commang elle s'apelle ?
Poum, une très belle rousse. Flamboyante !
mmmh... j'ador !
oui hein !
et comme sa vous viendré ensamble, belle maman... héhé !


Oh putain..... Qu'est ce que j'avais pas dit.....

Oui .... oui ! allez vous préparer, je l'appelle et on arrive !

Le beau gosse ne se le fit pas dire deux fois et il partit aussitôt à sa taverne pour nous accueillir.
Sauvée ! ... pour le moment !
Je décidai d'aller tout de suite investir dans un éventail. L'affaire m'avait mise en sueur.

[Modo Lowyn]

Merci de traduire le vocabulaire en langue étrangère ou morte, comme indiqué dans les Règles d'Or. N’hésitez pas à supprimer mon intervention une fois que vous aurez ajouté la traduction. Bon jeu à vous.

[Modo Lowyn]


(mouarf... c'est l'accent de notre ami le séducteur que vous prenez pour une langue morte ? j'vous assure qu'il ne l'a pas morte du tout la langue !)
_________________
Poum
Que de monde que de monde... Elle tourne touche à tout, encore boueuse de l'étang.

Arles la ville de toutes les surprises, des rencontres aimables, entre autre l'amie Germaine bien plus calme que lors de leur dernière rencontre, et des moins aimables, toute ville à ses défauts.
Ignorée par la noblesse en taverne, elle ne se démonte pas, elle connait se genre de gens, ils restent entre eux pour parler d'eux, ce qui l'intéresse si peu !

Les cigales sont joviales, les moustiques gros comme des mirabelles mais ça va ....
Un bain pris à la hâte dans une auberge avec un bon repas.
Elle entame le retour à la caravane, avec sa lanterne, loin des assassins qui l'attendent à Genève, paisiblement, sa bourse légère l'argent laissé à Genève, il est tellement agréable de ne pas avoir cuire des miches et des miches....
Pas que son four la dérange elle l'adore, un peu comme un frère qu'elle n'a plus et n'espère pas en avoir un autre, malgré l'état avancé de sa mère.... grotesque dans ses vêtements... se déplaçant avec maladresse.
Jamais ! ça ne lui arriverait, voir papa qui ronflait pendant que maman travaillait et s'occupait de tout !!! non non, le mariage ce n'est pas sa vocation.....

Les tavernes abondent de mets locaux et des gentils commerçants l'abordent, passant dans une taverne elle y croise le patron, elle entre le sommeil attendra, la musique qui vient de la taverne lui confirme que l'endroit est amical, il est bien ragaillardit le bougre.........
Elle voit par la fenêtre Maryah dans la taverne en face, elle parle encore un peu en fuyant les mains de l'aubergiste, leste l'animal qui ne cesse de tenter de lui retirer sa cape, craignant qu'elle prenne chaud..., non sans avoir consommé avec l'aubergiste qui fit ça bien, sur la table sans chichi...
La tartine beurrée, le ventre bien bourré... elle le remercie, le paye, puis sort saluant poliment la dame présente qui n'a pas bronché durant le délice.

Elle entre dans la taverne, salue Maryah, et lui explique qu'elle a consommé avec l'aubergiste.
Sur quoi commence un quiproquo sur la consommation de Poum


-J'ai consommé maman ! Et j'ai payé pour ! Avec tes écus
fière alors que sa mère se sent mal, hurle la gifle, hystérique.... oui encore !

Quoi tu as consommé quoi ? qu'as-tu fait, je vais le dire à ton père.......


Poum se sent incomprise, Maryah rit, Hilde hurle ....


Maman j'ai fait comme tu m'as dit j'ai consommé trois fois


Hilde se sent mal Maryah rit toujours..... Poum ne comprend pas....


Explique moi maman pourquoi le fait que j'ai goulument suçotté et léchouillé le trio du patron te mette dans cet état !
J'ai juste adoré ça et je recommence demain, en plus ça fait plusieurs jours que ça dure !
Je ne te comprend pas !


Plusieurs jours durant hilde ne veut entendre Poum lui dire qu'elle a bien consommé.... Poum se demande si elle ne doit pas arrêter de manger.
Elle se tourne en larmes ver sa mère.

Je ne veut pas que tu souffre j’arrête de manger !

Hilde en état de transe rageuse bavant un peu même mais ça c'est pas des trucs qu'on raconte......


Tu vas quoi ?


En plus elle est sourde, le bébé envahit le corps, l'expulsion est proche.


Je ne consommerai plus de pain et de maïs long chaud et juteux, qui succulent se laisse glisser entre mes lèvres.
Je n'avalerai plus le trio avec délice.
TU ES CONTENTE LÀ ???????????????????????????'


Poum essoufflée en larmes d'avoir tant fait souffrir sa mère, mais se disant que du coup elle pourrait faire une fausse couche....

Elle regarde sa mère,
Maman ?

Son visage a une expression inconnue jusque là, Hilde a inventé une émotion !

La poumedespérance, que va-t-elle faire ? rester figée ? (on se demande ein ??? )

Un battement de cil ? Un souffle ?


Maman ça va ?

_________________
Hildegardeii
Je ne sais pas si la sueur qui coulait le long de ma tempe eut le temps de sécher.

Je revenais de la boutique où j'avais acheté le modèle d'éventail "Calor y Vapores" spécial femmes enceintes que le vendeur m'avait assuré importer d'Espagne pour tenter de calmer le coup de chaud du... chaud lapin (dict "el Conejo caliente").

L'infante de Castille a le même, c'est la dernière mode ! Vous allez etre au top de l'élégance et de la ventilation avec ça, ma chère !


J'optai pour les ruelles ombragées qui longeaient les tavernes quand j'aperçus Poum et Maryah hilares dans l'une d'entre elles. J'entrai aussitôt, bien décidée à leur montrer mon achat.
Malheur ! Je n'eus le temps de rien dire que Poum, toute fière m'annonça, avec un aplomb stupéfiant, qu'elle avait consommé avec el Conejo Caliente !

Tu as quoi ?!!!

J'ai consommé maman ! Et j'ai payé pour ! Avec tes écus

Et Maryah qui se marre ! Et Poum qui rigole ! On aurait dit une mère maquerelle et sa meilleure gagneuse en train de s'esclaffer sur les talents d'un client !

Moi, Amigos, on me dit je consomme chez l'aubergiste du "Bonheur des Dames", je comprends, vu l'expérience que j'en ai eu précédemment, que le ténébroso s'est mis à danser le mia et que ma fillote a succombé ! Quoi d'autre ?!

Baaaaaah ! Quelle horreur !!! Tu devrais avoir honte !! ..... Et tu ris en plus ???!! Et toi Maryah, tu dis rien ?!!!

Oublié l'éventail et les bonnes manières, je me ruai sur ma fille adoptive, bien décidée à lui en coller une quand la porte s'ouvrit sur un couple qui entra d'un pas décidé.
Moi, compte tenu de mon état, je boulègue* maladroitement à travers la taverne mais ma colère, à ce moment là, est telle que rien ne peut arrêter le mouvement circulaire de mon bras pour lui allonger la tarte que j'estime méritée.

Bonjour ! Je m'appelle Khonsou !

HAAANNN !!

La gifle part en direction de Poum pour s'écraser mollement derrière sa tête. Oui disons le clairement, je me suis chié la baffe. Etre enceinte n'est pas un état idéal pour mettre des corrections, tout fonctionne au ralenti dans le corps alors que dans la tête ça bouillonne.

Le type se recule, s'interpose entre elle et moi pendant que Maryah, de plus en plus hilare, s'apprête à se faire pipi dessus.

Enfin dame !
s'insurge le dénommé Khonsou.

Qu'est ce qu'elle a cette morue ?! renchérit sa compagne.

Vous imaginez bien ma vexation ! D'autant que Poum en rajoute

Maman j'ai fait comme tu m'as dit j'ai consommé trois fois ! Explique moi maman pourquoi le fait que j'ai goulument suçotté et léchouillé le trio du patron te mette dans cet état !
J'ai juste adoré ça et je recommence demain, en plus ça fait plusieurs jours que ça dure !



..... Je crois que c'est à ce moment là que ça a fait "clic" dans ma cervelle.
C'est simple, j'ai arrêté de réfléchir et, allez savoir pourquoi, je me suis ruée sur le type pour lui en coller une aussi mais le bougre l'évita de justesse. Les chaises valsèrent et sa femme me balança une bordée d'injures comme rarement j'ai entendu des nanas balancer dans ce royaume !
Tout n'était plus qu'un brouhaha assourdissant, je ne savais plus où donner de la tête. Le type, sa femme, Poum, Maryah, moi, tout le monde se mélangeait dans un foutoir des plus bruyants.

Et soudain un cri plus fort que tous les autres s'éleva dans la cohue.


TU ES CONTENTE LÀ ???????????????????????????



Quelle journée de merde !

Et pendant ce temps Maryah riait toujours ! Bordel... Je l'aurais tuée !
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Poum
Après avoir frappé au hasard dans tous les sens, certains esquivant d'autres non...

Poum recule se cache, cette fois la baffe ne sera pas pour elle, n'ayant rien fait, de plus ! pour une fois... elle ne va pas prendre pour rien elle laisse faire

La dame hurle à la morue, le monsieur Konshou esquive, Maryah rit.... Hilde toujours cataleptique....


Qu'ai-je fait ? Mère clame toi ! tu te donnes en spectacle et je n'ai pas fait payer les entrées.


Pour cela elle passera avec un petit chapeau à vot'bon coeur


Calme toi assieds toi, prends une tisane ! NONDIBLEU !


Elle l'assied dans un fauteuil.


Un peu d'aide pour la femme sur le point de mettre bas ?

Persuadée que le choc va faire accoucher sa mère, mais non.... la bonne occasion de simuler le mort né est passée, il faudra attendre la prochaine.

Là entre un jeune homme à la tignasse épaisse qui joue les durs tout seul, ils palabrent un peu, il accepte de servir à l'avancée scientifique de Poum, peut-on faire du boudin de petit noireaud ?

Il s'évanouit pendant le prélèvement ce qui arrange bien la larrone.... elle attrape un ciseau et coupe les cheveux par grandes touffes, ça c'est pour le nid d'Amandine elle adore le cheveux naturels noir corbeaux, un vieux fantasmes .


LA TARTE

Afin de se faire pardonner Hilde va faire une tarte tropézienne, la meilleure !

Mais elle la fait pour inviter Konshou et Lilli je rêve !

Enfin ils rêvent !! ils ne toucheront pas une miette de cette tarte ! c'est la mienne !
Je la défendrais de mon corps s'il le faut !


Personne ne mangera de cette tarte tant que je ne l'aurais pas finie !!!!

EST-CE CLAIR ?


Elle se met en surveillance......

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Hildegardeii
Poum se déchaînait, ça fusait dans tous les sens et pour calmer le jeu je décidais de remplir les estomacs.

J'avais plus ou moins récupéré le coup avec Khonsou et surtout sa compagne, Lilli et je pensais qu'une tarte serait la bienvenue pour finir de calmer les esprits. L'autre gars, se retrouvait avec le crâne rasé et j'intuitais qu'il valait mieux que j'aille la préparer, cette tarte tropézienne, avant qu'il ne réalise que Poum lui avait fait une coupe estivale pendant son sommeil.

Farine, oeufs, beurre, miel, crème, la recette de du père Marmifion et une heure et demie plus tard la tarte tropézienne était prête.
Il n'y a plus qu'à la couper en deux et la fourrer de crème... Tirant la langue pour réussir à partager le biscuit en deux disques identiques, je m'efforçais de faire les choses bien et c'est avec mille précautions que j'arrivais à mes fins et étalais la crème sensuellement, du plat du couteau...

Mmmh.... j'en avais l'eau à la bouche, mais hors de question d'y toucher. Nous devions la partager tous ensemble le soir venu. J'attendis donc.

Quelques heures plus tard, je descendis au salon de thé du sultan. En son absence, le maure laissait ouvert et nous avions pris l'habitude de venir nous vautrer dans ses coussins.
Khonsou y était déjà, plongé dans une rêverie que je n'eus pas le courage d'interrompre. Je m'installai alors à mon tour, non sans avoir posé la tarte sur un large plateau, près de la banquette où je m'assoupis à mon tour, bercée par une douce musique orientale qui provenait de l'arrière salle.

Lorsque je me réveillais, Poum était là, Khonsou aussi, toujours endormi. Par contre la tarte avait disparu et au vu de la mine réjouie et de la bise collante que Poum m'offrit, je compris que, ce soir là, je ne gouterais à aucune tarte.

Qu'as tu fait Poum ?!

[Modo Lowyn]

La citation de marques est interdite par les Règles d'Or car considérée comme de la publicité, merci donc de modifier la mention au site de recettes Marmiton, qui est également une marque déposée. Bon jeu.

[Modo Lowyn]

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Cali
[Pensées esquissées sur la trame du papier]

Le léger grincement de la chaise à bascule sur le bois de la terrasse dans l'arrière cour, apportait à ses pensées un rythme régulier. Sur les genoux de Cali, un petit pli. Elle ne se décidait pas à faire abattre le vieux cerisier qui avait fait son temps. Noyé sous la mousse, avec son tronc et ses branches mortes et grisonnantes, il avait depuis belle lurette pris cet aspect tordu d'âme torturée, figé pour l'éternité. Au loin Yoyo, son tendre époux devant Gaïa, se retourna une dernière fois pour lui faire un petit signe avant de plonger dans la nature luxuriante afin de couper du bois. Bien qu'il ne put apercevoir d'elle qu'une silhouette se balançant lentement, la jeune femme lui sourit et agita sa main en réponse. Leur chaumière n'était pas bien grande, mais à l'orée de la forêt elle possédait ce charme champêtre des habitations fleuries, recouverte de lierre et prêtant à la rêverie.

Du bout des doigts, Cali caressait le petit pli, songeuse, puis le porta à ses narines, humant la subtile fragrance qui s'en dégageait. Il faudrait qu'elle demande à Hilde si elle se parfumait au Lilas. Cessant le va et vient qui prêtait à la nonchalance, la jeune femme prit son écritoire pour répondre au courrier de sa tendre amie.



Citation:


Ma chère Île de garde au bout du monde,

J'aime à vous imaginer, chère indolente, allongée sur un sofa, chassant une mouche agaçante d'un revers du bras. Votre petit ventre arrondi, là où la vie grandit, recouvert d'une mousseline légère, à l'abri du soleil, dans un petit courant d'air.
J'ai bien reçu votre lettre. Vos nouvelles me remplissent toujours de joie. Il m'arrive de sortir toutes vos missives à la fois, et de les relire en entendant votre voix. Dans votre dernière lettre, vous disiez Cobra en retraite. Ha, ces hommes quand ils vont à la pêche en oublient le temps qui passe et qui nous laisse lasses. Depuis, il a du rattraper tout ce temps perdu, en admiration devant vos jolis pieds nus. Nos hommes à nos genoux et l’on se pâme avec une petite moue. Il faut bien se faire désirer quand l’absence s’est faite cruauté. Je vous sais à présent en voyage, tout les trois portant bagages. La jeune Poum va t’elle bien? Elle doit courir partout avec entrain. Des rencontres vous en faites sûrement, et procédez à un tri assurément. Vous avez le don d’attirer vers vous les gens les plus originaux et les plus fous.

Que ne donnerais-je pas
Pour vous voir, telle la Reine de Saba
Lever juste le petit doigt
Devant leurs sourires Béats
Vos yeux de chats étirés
Dans une expression affinée
Deux perles qui éclatent
De feu mêlé d’Agate
Et d’un mot un seul
Clouer au pilori
Ces êtres qui feulent
Comme des pervertis
Je souris à leur déconvenue
Quand d’innocence vous étiez vêtue
Et que soudain vous les tanciez
Avec insolence et sévérité

Je n’ai pas besoin de vous demander de vos nouvelles. Je sais que vous le ferez. Embrassez pour moi Cobra et assurez le de ma plus tendre amitié. Sans oublier la jeune Ploum pugging, comme j’aime à l’appeler.

Tendre bise sur votre front et mon éternelle affection.

Votre Calliope


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Hildegardeii
Seigneur qu'il faisait chaud ! Et que ces cigales chantaient fort !
Jamais je n'aurais pensé qu'on puisse avoir envie de ne rien faire à ce point. Sauf à écrire à ma Brume.
Pas de force pour autre chose.



Ma Brume,

Je suis toujours en Arles, assise sous un tamaris agaçant qui perd des brindilles rosées au moindre souffle de vent et tombent sur le velin fraîchement noirci.
On en vient à regretter qu'il y eût de l'air, tout en espérant qu'un orage se lève et souffle un bon coup pour lui peler les rameaux.
C'est très contradictoire, le dilemme est cruel. Presqu'autant qu'être ou ne pas être... parce qu'ici il fait très chaud sitôt que l'air vient à manquer et le soleil est ardent dès lors qu'on n'a plus d'ombre. On hésite.
... Vous me suivez ?
Dans la négative, il est dommage que Kuanti ne soit plus parmi nous, il aurait balayé ce tapis de brindilles du chemin de la Connaissance et ma nébuleuse explication vous aurait semblé limpide.

Vous devrez donc sans doute, souffler sur ces minuscules particules de nature qui se seront collées à l'encre de cette lettre. C'est un piètre souvenir de Provence, j'avoue. Ne tentez surtout pas d'en retrouver le parfum, vos sinus n'y trouveraient qu'une irritation totalement dénuée de fragrance mais terriblement urticante. Gare à l'allergie !

Ca ne vaut pas le lilas.
*J'en faisais du vin souvenez vous. C'était un jour où je m'étais perdue dans une nuit fraîche et humide et où je m'étais dirigée vers vous, ma lumière de brume...
Hypnotisée par une grande joie étrange, sous un lilas.*

Mais, certainement qu'à force de brasser ces fleurs, patiemment égrainées de leur tiges ligneuses, leur parfum s'était imprégné dans mes pores et qu'à l'instar des amateurs de plats aillés qui transpirent son odeur et en exhalent les effluves, mes doigts avaient ils parfumé mes lettres ?
Reconnaissez qu'on gagne au change à respirer la fraicheur du lilas plutôt que de sentir de la gousse...

Il fut un temps où c'était du vin de framboise que je préparais. J'avais inventé toute une légende autour du fait qu'à le partager avec celui dont on était amoureuse, ce vin avait la propriété magique de lier les deux coeurs ensemble à jamais.
Je me souviens en avoir préparé des flacons entiers et les avoir offerts à mes amies de l'époque, notamment à Alya, ma jeune soeur, disparue depuis mais dont l'amour pour son compagnon Aurae, perdura jusqu'après sa mort grâce à ce sortilège.
Je crois que j'étais la seule à ne pas croire à cette magie contenue dans ce vin. J'en avais fait gouter à Cobra à l'époque où nous nous sommes rencontrés. Vous vous imaginez le carnage ? On avait fini poisseux de liqueur, ivres et épuisés. On ne s'en remet pas encore ! A croire que l'enchantement était vraiment réel ! En tout cas, l'histoire est jolie... même si je ne reconnaîtrai jamais devant lui que j'étais amoureuse à cette époque là.

Vous m'imaginez bien, on voit que vous me connaissez. Indolente je suis. Allongée aussi. J'ai trouvé en Arles un endroit où l'on consomme du cas fée à l'heure de la digestion, vautrés dans des coussins de soie plus moelleux les uns que les autres. Il me fallait bien ça ! Je gis - du verbe gésir si difficile à conjuguer et que j'ai longtemps confondu avec l'estomac des oiseaux au grand dam de ma maitresse d'école qui me demandait de quel groupe était le verbe...- Je gis donc, telle une otarie (une jeune, je ne suis pas encore trop grosse) qui attend la vague qui l'emportera vers la fraicheur du large. Sauf, qu'ici, pas plus d'otaries que de vagues alors je m'évente hardiment tout en sirotant.

Poum nous a trouvé un bateau ! Là où j'ai gaché des litres d'encre pour n'obtenir que des réponses vagues à mes courriers, elle a réussi en un tour de main à dégotter LA perle. Quelle fine diplomate ! Je la savais scientifique, je la découvre négociatrice. Heureusement qu'elle ne tient pas de ses parents adoptifs.
Nous en étions presque arrivés à renoncer au voyage, la nouvelle nous a redonné un coup de fouet et nous sommes dans les stalles, prêts à prendre la mer, le père et même le Saint Esprit s'il le faut.
Bon, avant ça, nous devons réparer le bateau qui a été un peu crevé par sa Capitaine lors d'une collision aventureuse mais c'est un détail !
Je suis donc affalée sous ce tamaris, à donner des conseils de coupe à Poum qui ne rêve que de scier MON arbre... Autant dire qu'il faut être vigilante. C'est.... épuisant !

Cobra a fait une pause dans sa campagne de pêche et est passé voir l'évolution de ma circonférence. Il a eu l'air satisfait. Il vous embrasse.
Vous allez rire, il est allé me raconter qu'en pleine remontée des filets de crevettes, il a chevauché une espèce de cheval marin qui filait comme le vent sur l'eau et a presque touché des dauphins qui s'étaient approchés de lui pour l'accompagner dans sa course folle.
Je crois qu'il se drogue.
Les seuls chevaux marins que je connaisse - et encore, dans les livres uniquement - s'appellent des hippocampes et mesurent à peine deux ou trois pouces de haut. Ils auraient été bien incapables de filer comme de le vent avec le Serpent sur le râble. A moins qu'il n'ait chevauché une sirène auquel cas ça expliquerait le pétillement qu'il avait dans l'oeil en me racontant cette histoire. Tout ça se règlera en temps et en heure. Là, il profite de ma faiblesse, mais il ne perd rien pour attendre.

Mon dé d'encre s'épuise. Entre ma lenteur à tracer les mots et la chaleur de cette journée, je n'aurai pas le temps de tout vous raconter avant que ce qui reste au fond de l'encrier ne sèche définitivement.
Je laisse donc là ma lett.... pour ...r'hui et ....mbrass tend .... ment ma ... lliope.

J... ......us ...ime


H.....


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Hildegardeii
Toutes les villes du royaume avaient elles fini par sombrer dans cette espèce de léthargie indolente qu'offre le mois d'août ?
Passé le 15, on voyait déjà les ombres se faire plus longues le matin et la lumière devenir plus orangée et moins vive. Certes, le zénith dardait ses bras de feu mais de façon plus supportable.
Mais la population ne sortait pas pour autant, préférant les grasses matinées et les siestes à l'ombre des figuiers.

Chaque matin, ma promenade nous menait (mon ventre et moi) jusqu'au port près d'Arles. La plupart du temps, j'achetais une petite tranche de pain à la taverne municipale sur laquelle j'étalais une cuillère de confiture. Le marché était devenu hors de prix et nous nourrir nous coûtait un bras à chaque fois. En bonne fourmi économe, je comptais chaque denier. La bourse que j'avais prévue pour nos achats à Alexandrie s'avèrerait trop juste sinon.
Je descendais jusqu'aux cabanons des pêcheurs, m'installais sur un des nombreux tas de cordages roulés et me régalais les yeux de l'animation du port et les papilles de ma tartine à l'abricot.

Je décidai de renoncer à l'achat de cette pelle qui m'aurait permis de creuser. De toutes façons, dans mon état je n'aurais pas creusé grand chose et je doute que les grands trésors se trouvaient uniquement en griffant le terreau des plate-bandes municipales. Les fouilles étaient donc remise à une date ultérieure pour moi.
Si j'avais su de combien de temps je disposais avant que notre bateau n'atteigne le port, j'aurais peut être pu faire un peu de commerce mais la perspective de devoir brader des marchandises devenues encombrantes et perdre ainsi le bénéfice de ces achats coupait court à toute envie de fièvre acheteuse.
Je notais toutefois quelques adresses pour d'éventuelles transactions à venir, sait on jamais...
A notre retour, il faudrait bien que je trouve un petit entrepôt dans le coin pour avoir un pied à terre commercial et servir de relai pour nos prochains voyages... L'idée commençait à faire son chemin tandis que je voyais défiler les chargements des navires à quais.

Quelques bateaux de guerre mouillaient un peu plus loin dans la rade et on reconnaissait les pavillons des corsaires royaux. Ils semblaient bien tranquilles, un des capitaines avec qui je m'étais entretenue, m'avait dit que le gros de la flotte royale se trouvait plutôt du coté Nord du royaume. Ils faisaient, je crois, plus de la surveillance paisible que de la répression douanière...
Quoiqu'il en soit, je ne me sentais pas encore concernée et de toutes façons, notre flottille n'aurait aucune intention belliqueuse donc, les corsaires et autres armadas ne m'inquiétaient pas outre mesure.
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Hildegardeii
Le mois d'août s'étire et n'en finit pas de passer. Dire que j'ai hâte d'être à septembre est un doux euphémisme, je tuerais pour faire avancer les heures...

Plantée devant la clepsydre qui mesure mon temps, je scrute le fond de la vasque pour voir s'il n'y a pas ne saleté qui obstruerait l'orifice.

Merde.... même pas...

J'ai envie de secouer ce vase pour que l'eau se renverse.
J'ai envie de plonger un godet dans l'eau pour la boire et tricher sur l'écoulement du temps...
Mon index s'approche lentement au dessus de ce gros bol conique pour venir rider la surface de l'eau.

... Chut.... pas touche... !

Je retire ma main en refermant mes doigts vivement, je tourne autour de la table qui supporte l'engin. Quelque soit l'angle, l'eau s'écoule toujours avec cette même lente régularité.

Cependant, ma patience paie. Comme souvent d'ailleurs. Et je vois se profiler à l'entrée de la rade d'Arles que j'aperçois par la fenêtre, ce que nous attendons depuis si longtemps.

J'ai remarqué que si je suis impatiente, d'autres le sont encore plus que moi et même si on dit que le temps est l'ennemi des affaires, je pense, à force de pratique, que le temps est également l'ami du stratège.

Alors j'ai appris la patience... Et j'ai appris à en jouer.
Je ne mourrai sûrement pas riche mais certainement en paix, débarrassée des encombrants et des nuisibles.

Mes doigts effleurent la chemise de Cobra et je sens l'odeur de son parfum auquel se mêle celle, plus intime et troublante, de sa peau. Je ferme les yeux un instant et l'image de cet après midi de juin, en Touraine, vient s'imposer à moi. Je suis plus jeune de quelques années, pucelle pour quelques minutes encore et j'ai le goût de cette liqueur de framboise dans la bouche.

Lorsque je rouvre les yeux, le nom du navire est bien visible et on s'active sur le port pour fixer les amarres dans les anneaux du ponton et installer la passerelle.

Amore, nous allons pouvoir savourer notre croisière et Poum aura sa robe. Au retour nous serons certainement quatre et de nouvelles perspectives s'offriront alors à nous.
J'ai plein d'idées. Je t'en parlerai plus tard... à bord... à moins qu'un sabordage vienne interrompre mon exposé, ce qui ne serait pas pour me déplaire.

Mais pour l'heure, dépêche toi de terminer ta campagne de pêche qu'on charge les malles. Il nous reste quelques jours pour remplir nos caisses et tout préparer.




[Modo Marlene_beatrice]

Merci de traduire le vocabulaire en langue étrangère ou morte, cf Règles d'Or. N’hésitez pas à supprimer mon intervention une fois que vous aurez ajouté la traduction. Bon jeu.

[Modo Marlene_beatrice]



c'est quoi le mot que vous ne comprenez pas ?
non non je garde vos intervention, c'est du gateau, vraiment... merci
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