Marion_t.ozera
- C'est ma grande spécialité*
Ce soir comme nimporte quel soir, le manoir Ozéra resplendissait de milles feux. Seulement, comme ce soir justement, nétait pas comme les autres soirs, son éclat était plus tamisé, entre quelque chose dattirant, chaleureux, et quelques choses de mystérieux. Oui le jeudi soir réservait bien des surprises, et une soirée thé bien davantage. Lhéritière avait distribué ses invitations, très respectable, sobre, elle sommait juste quelques membres de la population féminine à ce joindre à elle pour un thé, qui contrairement à laccoutumée se déroulait en soirée plutôt quen début daprès midi. Cela voulait donc dire quil finirait plus tard dans la soirée. Certains ne voyaient là quune envie futile de femme que de sinviter à lui tombée, mais la plupart pensait tout simplement quil sagissait dune façon toute fantaisiste que de changer les habitudes et tromper leur vie monotone. Et la blonde ne faisait rien pour les détromper au contraire.
En effet, lOzéra de tout temps avait toujours été ravie de leffet saisissant de ses soirées, qui effectivement venait briser le rythme de vie calme et oisive des nantis de la campagne. Alors ce soir encore elle assurait un nouveau service, espérant retrouver là un des bons plaisirs dautrefois.
Le manoir était toujours impeccable prêt à recevoir, et il ne dérogeait pas à cette règle en cette soirée estivale. La verrière au dessus de limmense lustre du hall était ouverte laissant passer à outrance une petite brise chaude et agréable, emplissant limposante demeure des douces odeurs de la saison. La maîtresse des lieux était dans sa chambre, se préparant pour cette fabuleuse soirée, elle ne pouvait quêtre extatique à lidée de ce qui allait se déroule. Son esprit samusait déjà à imaginer la surprise se peignant sur le visage de ses convives, sa gêne que ça accommoderait et finalement lamusement que ça entrainerait. Un sourire naquis donc sur le visage blond, tandis quelle appliquait la dernière touche de poudre pour en finir. En toute modestie, elle était parfaite. Arborant une robe de son invention que lon qualifierait dinconvenable. La base était une robe bordeaux courte qui arrivait mi cuisses, aux manches inexistante natteignant même pas les coudes, et au décolleté plongeant. Toutefois elle était recouverte de voiles de même couleur, qui lépousait à la perfection, descendant le long de ses bras comme de ses jambes, trainant même derrière elle. Complètement fendue sur la gauche, elle laissait toute mobilité à la blonde, et leffet voila permettait de ne masquer que légèrement ses jambes et ses bras. Ses cheveux blonds tombaient en cascade sur ses épaules, un cou mis en valeur par un collier offert par sa nièce dont le pendentif senfonçait à lintérieur du décolleté. Sans mentir, elle était parfaite, et tandis que se mirait, un autre reflet apparu dans le miroir, celui de sa gouvernante.
- - Les avez-vous toutes accueillis ?
- Oui madame, elles sont toutes dans le petit salon.
- Parfait, cest alors à mon tour de renter en scène.
La bourgeoise se mira une dernière fois avant de se lever et de quitter sa coiffeuse passant une main dans ses cheveux soyeux pour les rejeter en arrière, quittant sa chambre, passant devant sa domestique qui la regardait avec une admiration quelle lui connaissait, mais ne voyait que peu, plus coutumière des regards réprobateurs, et courroucés.
- - Madame est parfaite
- Naturellement !
Sans plus un mot, et dans lécho des claquements de ses escarpins, Marion traversa le couloir jusquà laile des invités, ou se faisait entendre des rires, les suivants pour pénétrer le petit salon qui avaient été réaménagé préalablement. Elle trouva donc toutes ses convives, certaines allongées sur les méridiennes qui vomissaient des coussins, bien à laise, dautre plus timide senfonçant dans des fauteuils confortables, et dautre encore sasseyant tout simplement dans des canapés rembourrés. Le tout entourant une large table basse ou était posée un service à thé de la meilleure porcelaine. Les discussions semblaient aller de bon train, latmosphère était légère, et on courant dair chaud qui venait des fenêtres ouvertes et qui agitaient doucement les rideaux. Les émeraudes de lOzéra se posèrent sur les rousses, Aude et Johanara, et sur les brunes Pouikie et Heaven, un sourire aux lèvres. Seule blonde dans lassemblée elle sétait assurée que pour ce soir elle serait la seule tête couronnée.
- - Bienvenue à vous mes chères amies.
Les mains jointes et portées à sa poitrine, la tête légèrement inclinée elle regardait la scène qui soffrait à elle comme attendrit, son sourire sélargissant.
- - Je suis heureuse que vous soyez toute la ce soir.
Ses émeraudes sattardèrent sur chacune dentre elle, son sourire honnête et rieur étirant toujours ses lèvres, tandis quelle prenait place dans une méridienne. Lambiance était chaleureuse, les coussins par terre conférait même une touche dintimité, chacune pouvant véritablement sassoir ou elle le souhaitait, par terre si ça leur chantait. Et les conversations reprirent, des rires retentissant par rapport à des ragots ou ce genre dhistoire croustillante que les femmes aiment à séchanger ensemble. Alors la blonde se redressa reprenant une position assise, lombre dun sourire sur le visage, mais le regard sérieux.
- - Bien les filles, il est temps que la soirée commence.
La bourgeoise claque alors ses mains lune contre lautre, les joignant à nouveau comme à son arrivée. Seulement, leur claquement comme un signal fit arriver les domestiques. Pas nimporte quel domestique bien entendu, des domestiques embauchés juste pour loccasion, des professionnels mais pas des valets. Des courtisans. Trois pour être exacte, mais aucun habillé de la même façon, elle les avait engagés, et leur avait donné un uniforme de valet, retouché façon Ozéra, allant donc du plus déshabillé et sexy, au plus couvert et serré, chacun représentant un régal pour les yeux.
Deux des valets dun soir portaient chacun un plateau ou deux théière trônaient fièrement, lune recelait un thé délicat et délicieux, parfaitement normal, et lautre, un thé coupé à lalcool pour les plus audacieuses, ou tout simplement celles qui navaient pas de chance. Quant au troisième, il poussait un chariot couvert de pâtisseries en tout genre, gâteau, macarons biscuits Les uns sur des plateaux dargent, les autres sur de lor. Certains tout comme le thé étaient simplement de délicieux mets, les autres comportaient de la drogue.
- - Il est temps quon samuse.
Oui prendre le thé était une chose banale, mais prendre le Thé chez une Ozéra, devenait tout de suite quelque chose dimprobable.
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