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[RP] Devine...

Nikita.novgorod


Un feu de camp, quelque part dans la pampa Françoise...

Les rires d'un poupon font écho à une voix féminine qui yoyote allègrement. En y regardant de plus près, on constate que le duo partage un air de famille ; les chevelures aurifères encadrent les minois aux traits fins et les regards pétillent d'un éclat semblable malgré des prunelles aux coloris différents.
La jeune femme amuse l'enfant pour son plus grand bonheur mais n'en surveille que davantage alentours, avec la régularité d'un coucou helvète... un œil avisé percevrait, sans doute, l'agitation dans l'attitude ; la voix, pourtant, garde la douceur du miel:


- Faut dormir un peu mon Poussin... Demain, on s'arrêtera en ville.

Adossée contre un arbre, le petit être blottit contre elle, la Blondeur griffonne un vélin d'arabesque précipitées... bientôt, son oiseau partira délivrer le message qu'elle veut rassurant mais qu'elle sait déclencheur de la future colère rouquinesque... elle préfère ne pas penser à celle d'un autre blond, bien plus féroce que le « nain » qu'elle trimballe :

- Erf, si je survis à ça, j'serai parée pour tout affronter...

Oui mais encore ? Comment se sont-ils retrouvés sur les chemins, un soir d'automne ?

Simplement... Une illumination de la punaise, encore !

Ou peut-être...

Quelques semaines auparavant, une rencontre lui laissa un goût amer... et la Petite Perle de se croire ensorcelée, malgré la présence sécurisante de sa famille. Sasha et Nastya lui offraient une bulle de sérénité à chaque visite ; ainsi, les idées fleurissaient sous la cascade dorée.
Elle avait passé commande auprès du sellier, ce dernier grassement rémunéré pour son travail ; bien que vénale, la jouvencelle n'en était que plus généreuse avec ses proches... l'héritage maternel laissé par la Platine qui n'aspirait pas à soudoyer mais, toujours, à améliorer le quotidien des siens.

Aussi, ce jour-là, l'artisan fit livrer la selle spéciale... De taille enfantine, l'assise s'étoffait d'un dossier en forme de cocon, ainsi que d'un harnais permettant un parfait maintient. La Blondeur comptait en faire la surprise le lendemain et il fut entendu que le Petit Tsar dormirait chez elle...

En théorie... la pratique fut tout autre...

En rentrant, elle fit un détour par l'écurie pour panser Ténèbres... curieuse et impatiente, elle ne résista pas et, bientôt, le poney du Novgorod miniature fut harnacher de son nouvel habit. Le minois s'épanouit d'un large sourire et la connerie lancée...

Nikita ou comment se mettre dans la mouise!

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Carensa.


Deux jours, deux longs et interminables jours qu'elle cherchait partout ses « petits ». Chaque porte avait été toquée, chaque grange visitée, chaque villageois informé.

Où étaient ils ?


Tout allait bien jusque là. La rousse s'était enfin décidée à se poser. Elle y avait même acheté échoppe et champs. Elle profitait, ou du moins tentait de profiter, de chaque instant passé aux cotés de son Tsar, de sa Princesse et du Tigre. Tantôt en voyage pour affaires, tantôt à œuvrer dans sa forge, elle était bien occupée.


Deux jours plus tôt

Ce matin là, comme à son habitude elle avait été vérifiée si son fils dormait bien. A l'entrée de la petite chambre sans prétention, elle s'était rappelée que Nikita avait proposé de le garder à ses cotés.

Elle avait confiance en elle, la fille de sa Bella était, avec le temps devenue un peu la sienne. Tentant de palier avec un bien grand mal à l'absence d'une mère, qui aurait sans aucun doute été exceptionnelle, la rousse s'était faite accepter et la jeune femme magnifique, qui se dessinait sous les traits encore enfantins parfois, semblait accepter ses remarques et remontrances.

Carry se devait d’être un modèle pour elle et Sasha, et le fait de s'être installée ici, c'était un peu le début d'un équilibre trouvé. Quiconque s'aventurerait à rompre cet équilibre, devrait supporter son courroux. L'équilibre était fragile et bien des fois la rousse devait lutter contre ses vieux démons pour ne pas reprendre son sac et partir à l'aventure.

L'amour qu'elle leur portait était sans aucun doute plus fort que le reste.

L'inquiétude ne guetta la rousse qu'à son coucher. Lorsqu'elle rentrait de taverne, elle ne manquait pas de passer dans la chambre de Sasha. Là, elle se penchait et venait poser ses lèvres sur les joues roses du poupon. C'était un rituel, et l'on ne déroge pas à un rituel sauf quand..

...quand vous vous penchez au dessus d'un lit et que celui ci est vide.

L'escalier dévalé, la porte de la nourrice est ouverte avec fracas. Brève explication, cette dernière ne les a pas vu, ne s'est pas inquiétée puisque Carensa avait donné son accord à Nikita. Elle explique qu'elle ne les a pas vu de la journée mais que comme Niki s'en occupe très bien, qu'il n'y a surement pas lieu de s'en faire.

Sortie éclair, la rousse de se pointer devant la porte du Tigre et de frapper en grands coups de poing sur celle ci

- NIKO ! OUVRE NIKO !! j't'ordonne de m'ouvrir bon dieu !



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Nikolai.novgorod
Allongé sur son pieu, bras croisés derrière la nuque, le Sombre contemple le corps étendu près de lui, les dermes luisent encore des passions lubriques qu'ils partagent depuis deux ou trois jours. Il ne sait plus, le temps sans importance tant qu'il abuse des plaisirs temporels, le consentement féminin plus jouissif qu'il se veut exemplaire quant à la descendance, sa fille et son neveu bien jeunes encore mais sa Précieuse nièce trop curieuse qu'il évite les aventures pernicieuses, comme les nombreuses questions qui suivraient indubitablement et dont il peinerait à tarir les flots.

La large paume glisse à la cambrure délicate, l'acier scintille d'appétence comme un nouveau match se dessine sous la pulpe caleuse des doigts agiles et qu'un frémissement doucereux annonce la langueur grivoise. Sa large carcasse épouse la fine silhouette, les lèvres s'étirent d'un rictus et...

BAM... BAM... BAM...

Le Slave échappe un grognement contrarié mais ne se laisse pas détourner de l'objectif, la partenaire indifférente au tambourinage qu'il n'y prête guère d'attention et de poursuivre l'échange mélodieux des soupirs féminins.

BAM...BAM...


Carensa. a écrit:


- NIKO ! OUVRE NIKO !! j't'ordonne de m'ouvrir bon dieu !

La femelle est repoussée de violence contrainte comme il se déplie de colère sourde, la Renarde indésirable à l'instant quand elle est bienvenue habituellement, comme les femmes dont il est cerné en unique mâle, celles-là fidèles au passé qu'elles sont restées ou simplement revenues, en mémoire à sa Précieuse frangine et la Sorcière d'en être le substitut auprès de la Petite Perle. Un grondement furieux, le Russe noue un linge à sa taille, la donzelle invectivée du timbre rauque comme il ouvre la lourde brutalement et d'arborer un sourire narquois :

- Bon Dieu ? J'serai flatté Renarde si t'ordonnais pas ! Tu sais que d'autres ont pris des branlées pour moins qu'ça

La visiteuse est invitée sans douceur à quitter les lieux, virée comme une vulgaire putain et c'est sans doute ce qu'elle est ou deviendra, mais l'homme s'en fout comme elle aurait pu périr après qu'il s'en soit lassé. Carensa est entraînée à l'intérieur, la porte claquée sur le couple et le Novgorod d'étreindre la gorge gracile de sa paluche:

- Putain d'Sorcière, depuis quand t'es hystérique? Vaudrait mieux qu'ça soit important !
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Carensa.


Au loin, le village s'éteignait petit à petit, le lac non loin rendait l'atmosphère plus brouillardeuse, épaisse, sombre. L'automne était arrivé sans vraiment prévenir et les nuits se faisaient plus froides. Pourtant tout cela n'était rien comparé à cette colère qui bouillonnait en elle.

Le poing à la peau opale tambourinait sur l'épaisseur du bois, tentant à plusieurs reprises d'ouvrir la porte sans succès. La jeune mère qu'elle était, aurait sans aucun doute pu la défoncer si le Novgorod ne s'était pas décidé à bouger son cul.

Elle tenta de forcer une ultime fois le loquet quand soudain la poignée se déroba sous sa main. La nuit fît place à la pénombre et la carcasse encore brillante de ses excès, le Tigre s’éleva devant elle, la mine arrogante.

Bientôt un corps se heurta au sien sans réel ménagement, une femme quoi d'autre à cette heure dans le lit du Russe. Elle ne gardera aucun souvenir de cette catin qui vient de quitter la demeure, sinon cette odeur nauséabonde de lys. Sa main est attrapée fermement et la porte claquée derrière elle.

Les traits tirés, la gorge sèche, les mots ont du mal à sortir et la présence de la large pogne qui s'est plaquée sur sa gorge ne fait qu'empirer la chose. Le Novgorod la connait et même s'il est le seul homme qu'elle craint, l'affaire à trop d'importance pour perdre du temps.

- Lâche moi ! T'crois vraiment que j'suis ravie d'venir ici à c't'heure, j'ai autre chose à foutre.

L'avant bras se plaque contre celui du Mâle et, surpris plus qu'inquiet, il retire sa main qui retombe à sa place.

- Niki..Sasha..ils ont disparu, j'les ai pas vu d'la journée, la nourrice non plus. En taverne, personne n'les a vu non plus..volatilisés..

Azurs perdus dans les siens, elle scrute chacun de ses battements de cils, chacune de ses respirations lentes et profondes, elle espère un sourire moqueur. Il saurait lui où ils sont, et la rousse de s'être faite peur toute seule sans aucune raison valable.

Mais rien ne vient, rien ou plutôt un sillon sur son front qui se creuse au fur et à mesure qu'il prend conscience de ce qu'il se passe. Le russe grogne, la respiration s'accélère et dans son regard elle peut y lire la même inquiétude qui l'habite depuis quelques longues minutes.

Alors..elle..elle est partie..partie avec mon fils, elle est partie Niko..


La terre pourrait s'écrouler que ça ne changerait rien à cet instant, le ciel pourrait s'ouvrir au dessus de leur tête qu'elle n'y prêterait pas plus d'attention. Son Tsar et sa Princesse sont partis...

Mais à cet instant elle envisage le pire

Et si on les avait enlevé Niko ? y'a tellement de tarés..ils voudraient quelque chose en retour..c't'un cauchemar..dis moi qu'c'en est un.

Elle pourrait s'écrouler et laisser les larmes parcourir ses joues mais la rousse n'a pas de temps à perdre..

- Faut s'bouger, on doit les retrouver avant qu'il soit trop tard. S'il leur arrivait malheur, j'pourrais pas, t'entends Novgorod, j'pourrais pas, pas eux !

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Nikolai.novgorod
Elle se rebelle, il en rirait si le minois délicat ne transpirait pas l'inquiétude, la rebuffade assez surprenante qu'il la libère de l'étreinte brutale, l'acier à l'azur qu'il comprend l'urgence et le Sombre d'oublier les élans pervers comme l'esprit s'ouvre aux paroles fébriles. Sa Petite Perle, disparue, l'enfant avec elle. La ride du lion naît du front plissé, galéjade de la Mère Nature au Tigre dont les lèvres ourlées n'échappent qu'un grognement malsain alors que la Renarde ne cesse de caqueter, pareille aux femelles des bordels, quand elles se disputent les avances des mâles aux escarcelles plus lourdes que leurs burnes ne le seront jamais.

La trogne se durcit à mesure que la rousse poursuit, les muscles se bandent de rage contenue comme les prunelles abyssales n'inspirent que le néant et la rampe s'abat sur la joue féminine avec une telle violence qu'il lui saisit le bras pour qu'elle ne chute pas:


- Fermes-la Sorcière ! Tu vas finir par croire à tes propres conneries. Qui voudrait les enlever, à moins d'être le dernier des sodomites ? Personne ne sait en dehors de nous !

Le Slave l'invite à s'asseoir en l’entraînant de force, les frusques sont enfilées comme la bardiche trouve sa taille, la lame est examinée d'un doigt assuré et le Sombre de préparer le prochain départ avec minutie.

- Hum. L'écurie ! Niki ne laisse jamais son canasson, s'il est là, t'es venue m'emmerder pour rien et sinon...

Les sacoches sont jetées à l'épaule, il hoche la trogne en ouvrant la lourde comme il gronde déjà, les femelles sont maudites d'un vocabulaire rustre, le timbre lugubre d'énoncer son mécontentement dans sa langue natale avant que le muscle ne claque au palais

- Novgorod t'attend Rouquine, bouges-toi l'cul!
_________________
Carensa.



La rouquine ne rétorque même pas, se laisse faire, totalement perdue, persuadée d'être dans un mauvais rêve, prête à voir surgir son fils à l'ouverture de la porte. Elle s'assied, regarde le Tigre se préparer, l'écoute sans vraiment l'écouter. Dans son esprit elle est déjà à la recherche de ses « petits »..calculer le nombre d'heures qu'ils sont partis, imaginer la façon dont ils cavalent, songer au pire..au pire.

Citation:
- Hum. L'écurie ! Niki ne laisse jamais son canasson, s'il est là, t'es venue m'emmerder pour rien et sinon... 


Elle acquiesce machinalement à ses dires. Elle n'a pas pensé à aller à l'écurie, peut être sont-ils simplement à s'occuper des chevaux. Sasha adore être là-bas, brosser son poney comme il le peut, c'est à dire avec l'adresse d'un gosse de 3 ans et Niki aime apprendre et faire découvrir ces simples plaisirs à son cousin. Elle se perd encore dans ses pensées, entendant leurs rires, jusqu'à ce que Niko la rappelle à l'ordre et elle d'obéir sans broncher en se relevant et passant devant lui.

Ils prennent la direction de l'écurie, et la nourrice est croisée, affolée par cette disparition elle a fait le tour des villageois habitués à voir les deux enfants.

- Rien m'zelle Carensa, sont plus là, personne n'les a vu

La gorge sèche, le ventre noué, la rousse lui répond
- Prépare moi mes fontes, porte les à l'écurie, si les ch'vaux n'sont plus là bas, on partira à leur recherche.

Tandis que la nourrice ne perd pas de temps et rejoint la maison pour y préparer les affaires de la rousse, cette dernière presse le pas aux cotés du blond.

La porte de l'écurie est poussée et l'azur de se poser sur l'onyx en découvrant les lieux

- J'prends l'sud.

Aucun autre mot n'est prononcé. Quelques minutes plus tard Ira est sellé, Les fontes déposées par Aude sont installées sur lui et la rousse d'y grimper à son tour.

_________________
















Nikita.novgorod
    Quelque part, ailleurs


Loin des considérations familiales, le duo blondin trottinait à l'allure d'un escargot centenaire et profitait de l'escapade bucolique... Au départ, ils avaient galopé pour avaler les lieues aussi vite que la monture du nain le permettait ; trop lentement pour la Blondeur, bien que le poney tricotait des pattes sans faiblir et que Saumur était maintenant loin.

L'organisation proche du zéro pointé, les premiers jours furent quelque peu mouvementés ; la demi-portion dormait souvent pendant les trajets, s'extasiait d'une fourmi lors des pauses et, le comble, montrait déjà une inclination certaine à l'entêtement. Fallait l'entendre quand il décidait de pister un papillon ou qu'il criait famine ; elle se demandait comment un si petit bonhomme pouvait avoir un tel coffre... C'est qu'il beuglait, une vraie teigne, un Novgorod quoi !

Depuis, ils avaient progressé... surtout elle en fait. Les marchés pris d'assaut à chaque halte citadine ; des douceurs sucrées par-ci, du lait et des fruits par-là. De l'avis blondesque, l'enfant ne manquait de rien malgré qu'il ronchonnait à la moindre occasion. Mauvaise foi, toutafé !
Ce jour témoignait d'une desdites escales. La nuit passée dans une auberge confortable, ils profitèrent d'un sommeil réparateur et de repas complets... Au matin, Sasha apprenait à disséquer un insecte avec un gamin du coin ; la Punaise en profita pour reprendre les courriers en souffrance.

Le premier fut pour l'Ancien. Un fin sourire au minois quand elle bagua le pigeon, imaginant la tronche du vieux râleur... Pourquoi lui écrivait-elle ? Elle n'aurait su le dire, simplement qu'il lui rappelait son peuple, ses origines et qu'elle lui vouait une tendresse particulière.


Citation:
A toi, l'Ancêtre,
De moi !

Je ne suis PAS stupide d'abord ! Et je le prouve... je suis toujours en vie, c'est une preuve irréfutable pas vrai. En même temps, la saison n'invite pas les gens à sortir mais n'empêche !

J'espère quand même que t'auras l'occasion de lire ma prose, que t'es vivant en clair... Et tu lis ma lettre avant de la brûler, ça coute un bras namého !



P.S. Comme tu t'es fendu d'une réponse, je te pardonne... non parce que « effarante » tu y es allé fort quand même hein!


Ensuite, elle griffonna ses états d'âme à l'attention d'Alizéa. Elle s'en voulait un peu d'être partie sans prévenir, persuadée que la noiraude se faisait un sang d'encre pour elle... crédule la Petite Perle ? Sans nul doute puisqu'elle ignorait totalement les activités « extra-scolaires » de la brune et, ce, malgré ses innombrables questions, évincées pour la plupart.

Citation:
Ali',

Je crois que j'ai fait une sottise... bon, d'accord, j'en suis sûre. C'est vrai que partir sans prévenir et emmener Sasha avec moi, c'était pas l'idée du siècle mais je n'ai pas réfléchit et on va bien. Tu crois qu'ils sont fâchés ? Tu m'en veux pas toi, pas vrai ?

Et d'ailleurs, tu vas bien ? Tu t'amuses bien ? Tu fais quoi de beau ? Nous sommes arrivés à... oh, je dois te laisser, le maréchal ferrant a terminé, mais je t'écrirai à nouveau.

A bientôt,



P.S. Tu prends soin de Cotine hein !


Une légère moue boudeuse habilla la lippe quand elle se relut... imaginons qu'une once de lucidité lui traversa l'esprit, consciente que la « sottise » était de taille et de marmonner en libérant le volatile.
Le plus dur était à faire... Elle s'appliqua particulièrement, les arabesques tracées avec autant de soin qu'elle était pétée de trouille ; elle ne pouvait pas se louper si elle espérait survivre à la folle aventure.


Citation:
Carrie,

Pardon... tu m'en veux pas trop hein ? Parce que tu sais, je ne l'ai pas fait exprès, c'est arrivé comme ça tu vois... mais je fais bien attention à Sasha et il va bien, t'en fais pas... heu, ça mange quoi un petiot normalement ?

Ne t'énerves pas, je demande par acquis de conscience, tu me connais... il ne meurt pas de faim mais il est difficile un peu non ? J'ai mis à profit l'enseignement de l'Oncle et j'ai réussi à attraper un oiseau l'autre jour, oui t'as vu, je suis douée pour la chasse... bref, ton fils a fait la grimace, un caprice même. La faute à sa nourrice ça, à tous les coups !

Ne t'inquiète pas, on rentre bientôt... Sasha t'embrasse, moi aussi bien sur.



P.S. Tu peux embrasser Niko' pour nous steuplait ? Pas que j'ai la trouille... mais un peu quand même.


Un soupir passa les lèvres alors qu'elle offrait un morceau de viande séchée à son faucon ; le billet trop précieux pour être confié aux zoziaux municipaux. Elle regardait l'animal s'éloigner quand un miaulement attira son attention et l'ambre de se poser sur le blondinet:

- Sasha ! On ne tire pas la queue du chat, je te l'ai déjà dit... non, tu ne feras pas tes expériences sur Kot, tu le lâches... tout d'suite!

Le museau se fronça afin d'informer la miniature qu'il ferait mieux d'obéir et de lui tendre une sucrerie ; le poupon oublia le matou aussitôt et vacilla jusqu'à sa tantine en souriant à pleines dents. Elle posa un baiser à la bouille ronde et pouffa de rire:

- Mon Poussin, heureusement que tu baragouine à peine... j'ai un peu déguisé la vérité dans le courrier pour maman.

« Un peu » ou la relativité selon Niki'.
L'oiseau chassé n'était autre qu'un pauvre pigeon malheureux ; il avait eu la mauvaise idée de faire une pause près du campement... porteur d'un message qui ne lui était pas destiné*, la Pestouille n'hésita pourtant pas à l'occire.
Le caprice de Sasha motivé par une sur-cuisson du volatile ; autant dire qu'il était carrément brûlé et difficilement absorbable... elle avait souffert des mâchoires après une bouchée, le bec enfantin dénué de dentition convenable, c'était juste impossible.
Quant à leur prompt retour, qu'en dire ? Elle avançait au gré des envies, parfois les siennes, souvent celles du bambin... traquer un papillon était une activité des plus absorbantes, hin hin.



* Si quelqu'un veut jouer la perte dudit courrier, un petit MP... ma poupette pourrait livrer le pli en personne, garder le secret toussa toussa. Tout est possible, à discuter.

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Alizea_de_manceau
[10 jours plus tôt, alors que la nouvelle ne fut pas celle qu'elle attendait]

La De Manceau, s'ennuyait depuis quelques temps, une sorte de lassitude qu'elle ne saurait pas expliquer. Pourtant elle était contente de passer du temps avec ses amis, bien que le retour de la rouquine avait pour le coup tout chamboulé. A tel point que même l'envie de passer ses soirées au Poison c'était envolée. Elle l'exaspérait au plus haut point et encore plus quand son Tigre était la. Elle qui pourtant n'était pas de nature jalouse c'était plus fort qu'elle. Et dans ces moments la seule la rage montait en elle, ainsi qu'une terrible envie de lui planter sa miséricorde dans la gorge et d'y faire jaillir le précieux liquide à grand flot. Malheureusement elle ne pourrait jamais assouvir cette envie sans en subir les conséquences. La rouquine étaient de leur sang, alors qu'elle non et même si ça la frustrait totalement, elle ne voudrait pas les perdre. Puis la maladie frappa et la brunette n'était plus sortit de sa chambre durant près de quinze jours. Elle avait quand même reçue des nouvelles de son Tatoueur Tourangeau qui se languissait d'elle et lui annonçait sa venue les jours suivants, mais n'avait plus donné signe de vie. Il y avait son blond qui semblait lui aussi se terrer pensant qu'elle lui en voulait, ne l'a voyant plus. Bien entendu ce n'était pas le cas, elle avait juste besoin d'être seule et de se ressourcer.

Ce soir la elle avait eu du mal à trouver le sommeil et s'était rendu à la cuisine pour se faire chauffer un bol de lait, histoire de l'aider à s'endormir. Mais un bruit la fit sursauter et elle se précipita à la fenêtre d'où semblait venir le dit bruit. Elle y découvrit la l'aigle du félin avec un message accroché à sa patte. Elle s'empressa d'ouvrir la fenêtre et de faire entrer le volatile et le débarrasser du vélin rouler. Elle le déroula impatiente se demandant bien ce qu'il lui voulait. Il faut dire que ça faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus partagé sa couche et qu'elle n'osait même plus aller le voir de peur de tomber sur la désagréable de service. Mais peut être qu'elle avait fini par lui manquer et qui l'a conviait à passer le voir. Elle commença à lire et son visage s'assombrit de plus en plus au fur et à mesure de sa lecture. La blondinette avait fugué et avait embarqué avec elle le gamin de la rouquine. Et la c'est un mélange de peur et de colère qui l'envahirent. Il faut dire que depuis son arrivée elle s'était prise d'affection pour la gamine et avait construit une certaine complicité avec elle. Elle savait qu'elle pouvait tout lui dire même les pires bêtises car elle les garderait pour elle sans en parler au Tigre, sachant à quel point elle craignait les représailles de son oncle. Mais la la connerie était de taille et d'autant plus dangereuse. Malgré l'inquiétude elle essayait de se rappeler le moindre détail qui aurait pu lui donner une idée de ou elle aurait pu se rendre, mais à part la piste de Darria, elle ne voyait pas ou elle avait bien pu se rendre. Oh bien sûre, elle l'a savait débrouillarde mais seule avec un petit enfant avec ce qui trainait de brigands et autres dérangés sur les routes, ce n'était pas pour la rassurer. Elle s'empressa de prendre un vélin et rédigea une réponse au slave, l'attachant à la patte du faucon et lui donna un morceau de viande avant de le laisser repartir rejoindre son maître. Elle aurait aimer l'aider davantage mais pour une fois la blondinette ne lui avait rien confié, sachant surement qu'elle l'en aurait empêché. Elle hésita un moment à sceller Flamme et partir à sa recherche mais elle ne savait pas par où commencer et se dit qu'il valait peut être qu'elle reste ici si jamais la gamine revenait.




[Quand des nouvelles arrivent enfin]

Maintenant 8 jours que la Blondinette cheminait les routes, elle ne savait où. Elle n'avait pas non plus eu de nouvelle du Tigre depuis qu'il lui avait annoncé sa disparition et ne savait pas qu'elle direction il avait prit ni même ou il se trouvait. Elle commençait à devenir folle, s'angoissant à l'idée qu'il puisse leur arriver malheur et encore plus désabusée de ne pouvoir rien faire. Et puis un pigeon se cogna contre la fenêtre de sa chambre. La brunette s'empressa d'ouvrir pour le prendre dans ses mains et lui retirer le message qu'il portait. Elle le déroulant à toute vitesse, son coeur cognant fort, reconnaissant l'écriture, soulagée. Si la Blondinette lui écrivait c'est qu'elle était toujours en vie. Elle lu rapidement, un peu rassurée de savoir qu'ils allaient bien mais restait tout de même inquiète ne sachant toujours pas où ils se trouvaient. Elle aurait voulu pouvoir rassurer le slave mais, elle n'avait aucun moyen de le joindre. Elle prit tout de même la plume pour répondre à la gamine, peut être qu'elle lui répondrait rapidement après l'avoir reçue et lui dirait où elle est.



Niki,

Tu as raison sur un point tu as fais la une sottise et encore le mot est faible. C'est même la plus grosse connerie que tu ai pu imaginer. Mais je suis contente que tu me donnes enfin de tes nouvelles. Tu n'imagines pas à quel point ton oncle est inquiet et je n'ose imaginer l'état de la rouquine. Mais même si sur le coup ils ont surement été fous de rage, je pense qu'ils seront surtout heureux de vous retrouver. Evidement, je le suis aussi. Mais rassure toi je ne suis pas fâchée, juste déçue que tu sois partie sans rien me dire. Je pensais que tu savais que tu pouvais me faire confiance.
Mais je vais bien, juste été un peu patraque ces derniers temps.
Ta dinde va bien aussi, elle ne semble pas être affectée par ton absence. Elle dévore toujours quand je la nourris.
Je ne sais pas ou tu comptes te rendre, mais rentre au plus vite où alors dis moi où tu te trouves je viendrais te chercher. Les routes sont trop dangereuses pour que tu te ballades seule avec Sacha. Bien que je suis certaine que tu penses le contraire. Je ne voudrais simplement pas qu'ils vous arrivent quelques chose.

Réponds moi vite !

Ali'


Elle plia ensuite le vélin et l'attacha à la patte du pigeon, lui donnant un morceau de pain avant de le relâcher pour qu'il rejoigne la blondinette. Elle espérait qu'elle ne ferait rien de stupide et lui répondrait dès qu'elle aurait reçue son message. Il ne restait plus qu'à attendre désormais.
_________________
Carensa.


Onze jours qu'elle avait quitté Saumur, une boule au ventre avec la nette intention de botter le cul à la Princesse Blonde.

Les quelques locaux, qu'elle avait eu a chance (ou le désespoir..) de croiser n'avait « rien vu ». A croire que les blondins passaient dans les villages sans attirer la moindre attention.

Une gamine de 16 ans et un gosse de 3 ans, ça devait quand même pas être courant !! Mais non, aucun ne les avait remarqué, qu'à cela ne tienne, la rousse était bien décidée à poursuivre ses recherches, quitte à rameuter ses vieilles connaissances.. D'ailleurs, assise à la table d'une taverne, c'est ce qu'elle s'était appliquée à faire.

Le premier pli fût pour le colosse..une vieille rencontre qu'elle savait prête à l'aider.



Citation:
Kheldar,

Tu dois bien te demander ce qui peut m'amener à t'écrire. Je n'ai pas donné de nouvelle, d'ailleurs toi non plus, tu as mieux à faire et moi aussi.

Pourtant aujourd'hui si je t'écris c'est que j'ai besoin de toi. La fille d'une amie n'a rien trouvé de mieux que de partir parcourir le royaume en compagnie de mon petit bonhomme de trois ans. Pas que je ne lui fasse pas confiance, bien au contraire, mais tu sais aussi bien que moi que les routes sont guère sûres, surtout pour un si joli brin de fille.

Elle se fait appeler Niki et mon fils Sasha. Elle a environ 16 ans et est de ma taille. Elle est blonde et pétillante de vie. Elle a une fâcheuse tendance à se foutre dans des situations improbables. Elle a du répondant voire un brin impertinente.

Si tu la croise, peux tu la retenir et me prévenir au plus vite que je vienne la chercher.
Je suis actuellement en Périgord, nous repartons ce soir pour reprendre nos recherches.

Ca n'est pas mon habitude de demander quelque chose, tu le sais. Mais cette fois ce sont mes enfants qui sont en danger.

Merci.

Carensa.



Le second fût pour celle qu'elle considérait comme sa jumelle. Des mois qu'elles ne s'étaient données aucune nouvelle, la rousse songea que peut être elle pourrait avoir croisé la blondinette.

Citation:
Swany,

Non non je ne suis pas morte, quoi que mon silence ait pu y faire penser. Mais tu sais la canaille ne crève pas facilement.

Si je t'écris aujourd'hui c'est dans le but de savoir si par hasard tu aurais croisé une certaine « Niki ». Une jolie blonde d'environ 16 ans, qui ferait à peu prés ta taille. Elle est avec mon fils Sasha, qui a trois ans maintenant. Elle n'a rien trouvé de mieux que de se barrer avec, je ne sais où..

Tu sais aussi bien que moi que pour une jeune fille, les routes peuvent être cruelles..j'ai peur pour eux comme je n'ai jamais eu peur. Ça fait 11 jours qu'elle est partie. Nous sommes à sa recherche avec son oncle mais en vain..

Nous sommes en Périgord en ce moment, si toutefois tu penses l'avoir vu, fais moi signe.

J'espère que de ton coté, ton fils et toi allez bien. Je ne sais pas si tu es toujours avec le Poisson..si c'est le cas tant mieux.

Je t'embrasse Swan, pardonne moi la brièveté de ma missive, mais je dois en écrire plusieurs et je n'ai que peu de temps avant le départ.

Je t'embrasse bien fort.

Ta jumelle rouquinesque.

Carrie
.

Avalant une gorgée de liqueur, elle termina de plier la missive pour ensuite en prendre une autre vierge. Cette petite aventure lui coûterait un bras en vélins, Niki aurait quelques petites choses à faire pour elle pour régler cette note.

Citation:
Gabriel,

Je n'irais pas par quatre chemins, j'imagine que tu es bien occupé, je le suis d'autant plus depuis le début de cette mésaventure.

Je souhaiterais savoir si tu avais aperçu Niki et Sasha là où tu es. Elle a quitté Saumur il y a 11 jours et nous sommes sans nouvelles depuis.

Si toutefois tu croises leur chemin, peux tu me prévenir au plus vite. Nous sommes dans le Périgord. Si tu es à l'autre bout, n'hésite pas à la remettre à la Prévoté de la ville où tu es.

J'espère que de ton coté tu vas bien...

Merci Gabriel.

Carensa.


La troisième et dernière missive fût pliée. Un gosse fût chargée de la mission de les déposer au Relais Postal, ils partiraient dès le lendemain matin.

Enfonçée dans son fauteil, pieds sur la table, la rousse se demandait bien à quelle sauce elle mangerait Niki. Après tout, elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, la gamine voulait découvrir le monde, et à Saumur, entre quatre murs, elle n'en avait pas l'occasion. Niki tenait de sa mère, elle aurait le courage d'affronter quiconque leur voudrait du mal.. Mais rien que d'imaginer ça, la rousse en avait les tripes retournées.

Après quelques heures devant son verre, elle s'était décidée à rejoindre sa chambre pour se reposer un peu. Pas cinq minutes qu'elle était entrée que l'on frappait à sa fenêtre..

Son cœur faillit défaillir lorsqu'elle reconnu le faucon de sa Princesse. Elle se précipita à la fenêtre et bientôt le précieux message se trouva dans sa main. Les nouvelles étaient bonnes si bonnes qu'elle ne pu se retenir d'aller frapper à la porte du Tigre qui, à l'heure avançée, devait roupiller sévèrement. Elle poussa la porte et le voyant allongé ne chercha meme pas à le réveiller. Elle déposa soigneusement le papier sur la table de chevet. A son réveil, il saurait.

La rousse retourna prestement à sa chambre pour y écrire la dernière lettre de la soirée. Elle devrait peser ses mots, histoire de ne pas l'effrayer, comme le boiteux avait fait lorsqu'elle s'était elle même fait la malle. Ensuite elle s'était prise une dérouillée telle qu'à l'heure d'y penser son fessier s'en souvenait encore..Là, il fallait la jouer fine.


Citation:
Niki !!

Comment as tu pu quitter Saumur sans nous demander ! Et avec ton cousin de surcroit ! T'imagines meme pas la peur que nous avons eu et l'inquiétude qui me ronge encore de vous savoir seuls, sans défense.

Niki, je sais que tu veille sur Sasha, là n'est pas la question, la question est de savoir qui veille sur toi ? Niki..tu es jeune et belle, et je sais mieux que quiconque les risques que tu cours. Sans compter que sans toi Sasha ne survivrait pas..

Arretez vous dans un village, dis moi où vous êtes. Nous viendrons te chercher avec ton oncle et Drusilia. Nous sommes en Perigord..

Sasha n'est pas difficile pour peu que vous ayez du pain et du lait. Tu peux lui donner de la viande et des œufs aussi, évite de chasser et de cuisiner..si t'es aussi douée que ta mère..ça explique qu'il ne veuille pas manger !

Préviens moi d'où tu es dès que tu reçois ce message. De toute façon je t'informe déjà que j'ai envoyé de nombreuses missives, et tu sais que je connais du monde, on vous retrouvera rapidement ! J'ai meme donné l'ordre qu'on vous remette à la Prévoté et qu'en plus tu gagnes un séjour au cachot si tu ne répondais pas à réception de ma missive.

Prends soin de mon Tsar et évite les sottises.

Je vous embrasse très fort.

Carensa.


Le message fût glissé dans l'étui de cuir et la rousse ne manqua pas de remercier le faucon en lui remettant un morceau de viande séchée qui traînait dans se fontes. Après tout, il était le porteur d'une bonne nouvelle..

Quelques minutes plus tard, les yeux rivés dans le ciel à suivre le faucon aussi loin que possible, la rouquine se disait que bientôt tout serait terminé....

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Kheldar
Saumur.

Ah ces putains d'bonnes femmes! Oser le réquisitionner lui, pour trouver de la marmaille et une autre bonne femme à peine sortie de l'enfance s'étant fait la malle en compagnie dudit mioche? Fallait en avoir dans le slibard, mais ça il n'en avait jamais douté, persuadé qu'il était que la rousse était burnée. La description, succinte et sans fioriture lui apprenait l'essentiel, mais il n'avait pas l'intention de leur courir après de son côté. Déjà il allait chopper la rousse, grogner pour la forme et aviser ensuite. L'Anjou n'était pas bien loin du Périgord, et quelques pigeons l'assureraient de ne pas la rater.

Hors de question de laisser son barda à l'auberge, tanpis si cela le ralentissait de trimbaler une armurerie. Vetements de cuirs noirs, épée apparente à la ceinture et le reste des armes non dissimulées, le mercenaire sella les deux montures et la charrette fut aussitôt attelée. Il en avait bien pour quelques jours, mais il lui devait bien ça à la rousse.

[Cinq jours plus tard]

Le trajet avait été long, pour la simple raison qu'il s'était déroulé sans péripéties, et les rares moments d'intérêt étaient ceux où il recevait les quelques mots indiquant la prochaine étape pour la rejoindre. Ce fut chose faite cinq jours après le départ, leurs routes se rejoignaient, comme toute les routes, dans un honorable établissement où l'humble voyageur épuisé pouvait se saouler.

Le visage dissimulé sous son capuchon, il secoua ses larges épaules pour laisser l'eau s'écouler sur le parquet de la taverne. Son regard gris acier embrassa la salle et se posa sur la rousse, attablée et seule en apparence.

Bonsoir Carrie. Quand tu m'as écrit je m'attendais à devoir broyer des os et fouiller d'la tripaille, pas à courir après une gamine insouciante et ton fils. M'enfin, j'suis pas mécontent de te revoir.

Le guerrier héla le patron et prit place en face de la jeune femme.

T'en es où?
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Gabriele.
Je tourne en rond.

Chaque jour ressemble au précédent. Chaque jour, je m'acharne à ne pas montrer que j'ai changé. Plus sombre, plus triste, plus seul. Chaque nouveau matin un peu plus rongé que le précédent par son absence. Je continue d'étudier, je continue de récolter des plantes en tout genre, soit par la cueillette, soit par des commandes un peu spéciales. Je cherche toujours à me montrer utile pour mon Clan.
La vérité est pourtant là. Elle me manque, ma Nordique. Mon épouse, celle avec qui j'ai partagé toutes mes Éternités. Rien à faire. Je l'ai dans la peau, je l'ai sur la peau. Elle m'a poignardé en plein cœur à plusieurs reprises, mais elle ne m'a pas donné la mort. Elle me laisse à mon agonie, équilibriste au-dessus du vide sans aucune sécurité. Je ne peux plus rien y faire. Je veux la retrouver, je cherche les solutions qui pourraient me permettre d'aller la chercher là où elle se trouve, mais je ne suis pas le seul à prendre en compte, alors j'attends. Et cette attente me rend fou. Fou à lier.

Je cherche à briser cette monotonie. Par tous les moyens. C'est toujours dans ce genre de situation que le passé nous revient en pleine face.
Carensa.
Celle que j'avais quitté pour mon épouse actuelle. Quelle ironie du sort, non ? Une autre rousse, puisque j'avais semble-t-il un faible pour ces femmes à la chevelure de feu. Recevoir une lettre d'elle, voilà le comble de la surprise, je m'attendais à peu près à tout, sauf à ça. Les fantômes du passé ne sont donc jamais loin. Il fallait bien avouer...Ils resurgissent de manière complètement inattendue.
Les souvenirs me reviennent. Lors de notre dernier passage à Saumur, j'ai vu cette Niki, j'avais un peu discuté avec elle, et j'avais immédiatement reconnu le petit homme qui semblait sous sa garde, pour l'avoir côtoyé de très près durant quelques semaines. Le fils de Carensa, Sasha. Ce petit gamin dont je m'étais occupé lorsque nous étions ensemble. Curieux et avide de vie. Un enfant qui ressemblait beaucoup à mon propre fils.

Le manque. Chaque chose, chaque geste, chaque moment de la journée me rappellent ce que j'ai perdu, ce qui m'a été arraché injustement, et ce dont un autre profite à présent. Des pulsions de meurtre. J'inspire, je me calme. Je ne dois pas m'emporter, et garder ma haine pour cette pâle copie de moi qu'elle a choisi pour le jour où je l'aurai en face de moi.
Me changer les idées. Répondre à la rousse qui cherche sa progéniture.


Citation:
Buongiorno Carensa,

    J'ai été vraiment étonné de recevoir une lettre de toi, mais j'imagine que tu t'en doutes. Ça fait des mois qu'on ne s'est plus vus, et je ne pensais pas un jour revoir ton écriture. Passons, ce n'est pas très important, de toute façon, l'essentiel c'est le contenu de ta lettre. On était en Anjou, il n'y a pas si longtemps. Elle y était encore à ce moment là, je crois. Ensuite, on a filé en Orléans, puis en Bourgogne, et on est en Bourbonnais maintenant, mais je peux te dire que je ne les ai pas croisé, ni l'un ni l'autre.
    Je ne comprends pas. Pourquoi est-elle partie avec lui sans rien te dire ? Je peux te garantir que si je la croise, elle se souviendra de l'engueulade que je lui réserve. Compte sur moi pour te prévenir si jamais je les aperçois.

    On est deux à avoir égarés nos fils, tu vois ? Ma femme a pris le mien pour rejoindre un abruti d'Italien mille fois moins beau et intelligent que moi. Je pense que très bientôt, elle réalisera son erreur et reviendra. Sinon, j'irai la chercher moi-même. Je trouve que ça a assez duré.
    J'espère que tu retrouveras vite le tien. Prends soin de toi.


Gabriele C.


Voilà, ça c'est fait. Le pli partira avec le premier coursier venu. Et moi ? Je retourne à ma rage de ne plus les avoir. Je veux tout casser. Tout. A l'abri des regards, c'est la bête qui s'immisce dans mes veines. C'est le sang qui bouillonne de l'absence.

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Pour toute réclamation, merci de vous adresser à LJD Tigist
Carensa.


Sarlat en début de soirée

Combien de jours ? Quel jour était il d'ailleurs ? La rousse avait perdu toute notion de temps et tel un sablier, elle semblait se vider lentement, inexorablement..

Elle avait été bien reçue dans le village et la prévôté avait même pris soin de regarder chacun des livres du guet pour tenter de retrouver la petite.

La fin de journée était arrivée et la jeune femme s'était retrouvée dans une taverne à boire un énième verre de vinasse infâme. Ça comblait le vide, c'est tout ce qu'elle voulait.

Son visage eut un semblant d'éclaircie lorsque le timbre de voix connu arriva à ses oreilles. Le visage se tourna alors sur le colosse. Retirant ses pieds de la chaise à ses cotés, elle lui offrit la place, presque rassurée de voir un visage connu.

J'aurais préféré partir à la chasse aux brigands, ça aurait été plus simple d'les retrouver. J'suis contente que t'sois là.

C'était un regard emplit d'une gratitude que, sans doute ; peu de personne avait pu voir chez Carrie. Quant aux remerciements sincères, aucun mot ne serait prononcé, mais Kheldar qui la connaissait bien, saurait qu'elle lui en serait éternellement reconnaissante. Leur relation avait toujours été particulière. Elle éprouvait de la tendresse pour lui, et bien qu'amants "intérimaires" par le passé, il n'y avait aucune rancune entre eux. Carensa le retrouvait avec un certain plaisir.

La prévoté m'a donné quelques infos. On pense qu'elle est descendue vers Castelnaudary, après il se peut qu'elle n'y soit déjà plus.

Ils attrapèrent leur verre et burent de concert.

J'ai confiance en Niki, elle a fait ça sur un coup d'tête sans s'rendre compte de c'qu'elle faisait. J'pense meme que c'était pour faire plaisir à Sasha, il est comme son frère pour elle. Ca reste une gamine..elle fait c'qu'elle a envie quand elle en a envie. C'qui m'dérange c'est juste l'fait que Sasha soit avec elle. Seule elle pourrait s'débrouiller face à un adversaire. Elle est maline mais avec un gosse d'trois ans dans les pattes, c'plus compliqué. Si il leur arrivait quelque chose, j'serais incapable d'm'en remettre.

Elle reprit une goutte du breuvage infecte et reposa son verre sur la table.

On part pour Castel dans la nuit. Ensuite, on avisera.

Elle le regarda, il n'avait pas changé depuis la dernière fois où ils s'étaient battus en lice.

Tu d'viens quoi ? J'espère n'pas avoir interrompu tes projets


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Seth.


Il se dore la pilule, profitant des derniers rayons chaleureux, l'été indien, une brindille dans la bouche, réfléchissant à son avenir, rêvant à un lit baldaquin,
se dégrisant de l'Opium fumée consommée, imaginant Gwenn grandir dans un monde plus confortable à défaut d'être meilleur, une main sur son ventre qui se caresse doucement,
plissant les onyxs pour voir apparaitre la boule de feu, comme un halo lumineux, les jambes étirées et croisées dans l'herbe, le tronc blessé appuyé sur l'écorce d'un bouleau qui laisse tomber les flocons de ses fleurs
sur ses fringues impeccables, tirant sur sa pipe de chanvre, plus doux que les torpeurs de l'Opium, un sourire mauvais aux commissures de ses lèvres, visant le volatile qui se pointe, sans force pour bander son arc qui jonche le par terre.

Un pli est accroché à sa patte, et la bête n'a pas le temps de se poser que le Gouape s'accapare déjà le parchemin, tirant sur sa patte.
La brindille est crachée, la pipe est posée, Seth se redresse.
Carensa...

Citation:

Expéditeur : Carensa. de la Teignouse
Date d'envoi : 24/10/1462 - 07:20:24
Titre : Non...

Je ne suis pas morte.

Bonjour Seth,

J'espère que tout va bien pour toi. Si aujourd'hui je me permets de t'écrire c'est que j'ai besoin d'informations ou de ta vigilance.

Je sais que nous ne nous sommes pas séparés en excellents termes..mais pour Sasha, je pensais que tu pourrais faire l'effort.

Une gamine de 16, Niki, n'a rien trouvé de mieux que d'aller se balader avec mon Tsar dans le Royaume de France, sans bien entendu m'en avertir. Ca fait une quinzaine de jours qu'elle nous a quitté et impossible de savoir où elle se trouve. Je sais juste qu'ils se portent bien.

Si tu les voyais, pourrais tu me contacter ? Nous sommes dans le Perigord à leur recherche.

Niki est de ma taille environ, tu te souviens ? elle es blonde comme les blés et prend très soin de sa tenue vestimentaire. Elle est bavarde et tétue.
Sasha a trois ans..oui déjà. Il est blond et non roux !. Il marche et parle. Il connait le nom de sa maman.

S'il te plait Seth, en souvenir des bons moments que nous avons passé (oublions tous les mauvais)..si tu les vois, préviens moi. Tu sais combien je tiens à eux, tu sais qu'ils sont tout pour moi.

Tendrement.

Carensa.



C'est sûr qu'ils ne se sont pas quittés dans les meilleures conditions qu'il soit, en même temps qui dit bonne condition, ne dit pas Seth.
Ils ne sont pas quittés, ni retrouvés dans une détente parfaite, en même temps, il aurait fallu que la rousse sensuelle, sache se détendre de temps en temps.
Passons les faits.

Citation:

Carensa,

Je te croyais morte.
Non pas que tu ne saches pas survivre, mais bon.
Le jour où tu verras une rupture qui se passe bien, c'est que les sentiments n'y étaient pas.
Pour ton fils, je suis en Savoie, et je n'ai pas vu l'ombre d'un petit homme au nom de Sasha.
Je ferais attention, je vais me renseigner, mais, j'imagine que si tu te diriges vers le Sud Ouest
c'est que tu as déjà une petite idée.
Je me souviens de ta taille oui, et du reste d'ailleurs.
Déjà trois ans que nous nous sommes quittés, le temps file à une vitesse...
Je note les descriptions, et je les garde en tête.
Serais tu entrain de me faire le portrait du genre féminin que j'aime?
Évidemment, en souvenir des bons moments que nous avons passé, Carensa,
je te préviendrais au moindre doute.

Amicalement,
Seth.


_________________








La_platine
[La mort me va si bien]

VLAAaaaaad !
C'est pas moi... j'ai pas touché à ta bouteille Nouchka, je te le juuuuureeeee!
Gné ?! Mais qu'est-ce que tu m'jase, nafoutre de la bouteille... Attends... P'tain, si t'as touché à LA boutanche, j'te dessoude!
Encore?
Ta gueule!

La douceur incarnée, c'est la Platine, Natasha ; la pleureuse, c'est son frère, Vladimir. Tous deux se sont retrouvés par hasard, un soir d'été, alors qu'elle zonait dans les limbes ; l’Aîné errait comme une âme en peine en quête d'une résurrection illusoire... Espoirs chimériques... La plupart en souffrait quand, au carrefour de leur existence, ils refusaient la funeste conclusion ; il n'avait pas dérogé et frisa l'apoplexie en croisant sa frangine.
Avec sa diplomatie toute personnelle, l'Oxygénée l'avait renseigné quant à son statut -définitif- de macchabé ; loin d'être le plus courageux de la fratrie, le Délicat avait encaissé le verdict en geignant... ce qui ne manqua pas d'agacer la benjamine Novgorod.

Désormais inséparables. L'Alambiqué, terrifié de se balader seul à Zombie land, suivait le Poison comme une ombre ; l'alcôve féminine faisait exception, il n'y pénétrait qu'à l'invitation sororale... l'élégant appel doit en être une puisqu'il débarque aussitôt et la taloche de tomber:


Otes-moi d'un doute là... t'étais bien responsable de parfaire l'éducation de ma Petite Perle, j'suis pas dingue?!
Si... enfin non, tu n'es pas dingue et oui, je lui ai donné une éducation digne d'une princesse. *il se frotte l'arrière du crâne pour faire passer les picotements avant de sourire, fier, à sa soeur*
... *la caboche s'incline sensiblement et d'hausser un sourcil*
Nouchka ? Pourquoi tu ne dis rien ? Quelque chose qui ne va pas?
Mhm, comment te dire... ELLE A FUGUE ! Avec Sasha en plus !!!!... A ton avis, y'a un souci?
Fugué... mais... c'est impossible, elle est si sage, adorable, une parfaite jeune fille...

L'ambre observe le visage fraternel et de pouffer de rire devant son air ahuri... La senestre lui caresse la joue avec tendresse et de secouer la tête doucement ; amusée, elle l'entraîne avant qu'il ne pense à chouiner:

T'affoles pas Vlad', la parfaite jeune fille fait ses expériences... elle est futée, la Chipie. Elle les a fait courir mais ils se rapprochent et connaissant ses poursuivants, ça risque d'être un tantinet musclé... viens!
Musclé? Ohhhh mon Dieu... oh mon Dieu...
Erf... tu t'calme ou je t'assomme et je t'abandonne au milieu d'nulle part.

Un sourire étire les lèvres et, sans attendre la réponse masculine, elle l'entraîne dans le néant... bientôt, ils louvoient parmi les vivants ; l'ex-slave s'amuse toujours autant quand elle lévite alors que son partenaire tâtonne fébrilement. A proximité de l'objectif, elle s'arrête et désigne une large silhouette à son frère.


Nikolaï...
Ouais... nous sommes arrivés!
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Kheldar
Après trois ou quatre choppes, le mercenaire retrouva son gout pour la conversation. D'humeur constamment froide lorsqu'il était sobre, il faisait désormais des efforts pour paraître agréable d'apparence, et l'alcool l'y aidait grandement. Il refusait toujours toutefois, de boire jusqu'à ne plus être maître de ses actes. Kheldar repoussa sa dernière choppe, puis se cala dans son siège en croisant ses bras massifs. Nul besoin d'être devin pour constater que la rousse était tout sauf détendue.

Accroches toi bien, j'ai été anoblit. Me voilà l'heureux propriétaire d'un Château quelque part en Flandres. Passes y un de ces quatre, tu seras bien reçue.

Le reste, elle n'aimerait sans doute pas le savoir, aussi en revint il au sujet qui les avaient amener à se retrouver dans cet honnête débit de boisson. La gamine qui avait enlevé l'enfant de la rousse aurait du soucis à se faire lorsque la génitrice lui mettrait la main dessus, mais rien qui implique du sang et quelques morts subites dont il était friand. Ceci dit c'était fort heureux, et malgré sa déception il ne pouvait qu'espérer qu'il n'arrive rien de facheux à la gamine et à l'enfant. Carrie ne s'en remettrait pas.

Combien te suivent? Sommes nous seuls à partir cette nuit?

Cela l'arrangerait. A deux ils avanceraient vite, et plus ils étaient plus il perdrait de temps. Deux alliait la sécurité au gain de temps. Il supposait que d'autres cherchaient dans des directions différentes, il ne pouvait être le seul à avoir répondu à l'appel.

La peur n'évite pas le danger Carrie, détends toi. On est plus rapides qu'une gamine et un enfant, on les rattrapera.
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