Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] "Tu as la vache qui rit ou pas?"*

Umbra
A une dizaine de jours de équinoxe automnale, en plein coeur de Paris, c’est déjà la décadence dans certains esprits. Une âme tourmentée, une de plus dans cet amas jonchant les artères de la Capitale, déambule. Son allure pathétique promet un lourd passif, des souvenirs qu’elle garde jalousement en son fort intérieur. Les phalanges blanchies d’un poing serré veille à cette intimité. Les traits brisés demeurent muets face aux oeillades interloques croisées.

Les yeux béants s’étrécissent quand les bourrasques amènent à eux toute la poussière brassée des pavés. La gueule cassée se terre dans un haut col sombre d’un cuir moins tanné que le sien en apparence. L’Ombre souhaiterait que le vent chasse autant ses songes que ses boucles brunes mais en vain. Ses pensées la hantent nuit et jour, l’escortant encore aujourd'hui.

Les bottes usées battent la chaussée avec désynchronisation malgré que la patte folle tienne la cadence. La carcasse disparaît à un angle de rue pour surgir à un autre et ainsi de suite. La marche est mécanique, presque instinctive. Les lippes se pincent, les dents grincent car les souvenirs qui l’accompagne l'agressent. Le rythme s’accélère, les pas bafouillent et la silhouette se choque aux badauds lui barrant le passage.

Poussez-vous, qu’elle leur dirait, laissez-moi passer alors qu’elle s’efface.


J’ai besoin d’air.
D’une longue bouffée...

La bouche se fend d’un soupir quasi inaudible. Le vacarme résonne encore dans son dos mais voilà qu’il s’estompe au fur et à mesure de ses pas. La garde se baisse tandis que la lanterne rouge pointe à l’horizon encore ensoleillé. Un énième franchissement d’intersection et enfin, une échappatoire se profile. Le dédale crânien est toujours aussi tortueux mais la Noiraude l’espère pour plus longtemps.

La filiforme fait face à un portier plus impressionnant que sa propre personne. Ce dernier ne tarde pas à la faire entrer voyant qu’elle ne dissimule aucune arme sous son linceul de bonne fortune. Peut-être la prendra-t-il pour une toxicomane en lui indiquant la droguerie? La mercenaire, faut-il l’avouer, a perdu de sa splendeur en plus de nombreuses plumes...

Avec méfiance, Umbra évolue lentement dans ce nouvel environnement. Les sens s'éveillent : les iris de jais scrutent attentivement le décor enfumé, le nez fracturé hume les différentes fragrances ambiantes et déjà, les nerfs se relâchent doucereusement. Il y a un je-ne-sais-quoi d’apaisant dans cet univers. Quelque chose qui guide la mercenaire jusqu’à sa destination sans plus d’appréhension. Le sentiment d’être enfin en sécurité ? Un pressentiment trompeur.

La Sombre franchit la porte et aussitôt sa voix s’enraille :


Gaia ?... T'es là?

L’intonation avoue tant d’anxiété et de soulagement mêlés, sonne comme une peur et un espoir.

Gaia, je t’en prie, j’ai besoin de toi...

* titre tiré du sketch de Gad Elmaleh "La drogue"

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)