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[RP]«Les lions ne se soucient nullement..*

Thereza
*.. de ce que pensent les moutons.»

    La peur est plus tranchante qu’une épée.
    Games of Thrones


      Juillet 1462 – Saumur


Au fil du temps, les jours et les nuits se ressemblaient ; le bruit lourds des sabots contre le sol, le silence paisible la journée prenant une tournure dérangeante la nuit, la fatigue des jours accumulés. Cela ne gênait en rien la jeune italienne qui aimait chaque pas, chaque découverte qu'elle faisait de jours en jours. Son horizon s'élargissait, ses connaissances aussi, non sans erreurs. La vie prenait une toute autre tournure avec Drusilla, sa chère nourrice. Il lui avait fallut oublier les journées tranquilles avec sa mère dans un petit domaine tout à fait charmant, bien loin d'être aussi luxueux que ceux des nobles, mais assez pour la petite bourgeoisie, oublier également les promenades de bon matin en flânant d'un côté et de l'autre. S'était cela dorénavant sa vie ; aller d'un endroit à l'autre, s'adaptant aux coutumes des Comtés et Duché qu'elles traversaient, se contentant de diné pas toujours fait avec autant d'amour qu'elle avait pu connaitre, ni même d'auberge aussi accueillante que sa chambre. Mais elle avait au moins de quoi manger, et un endroit où dormir. Et puis, elle avait Drusilla, et son amie Magda par missives.

La nuit tombait doucement sur Saumur, mais la vie ne s'arrêtait pas pour autant. Les gardes faisaient une ronde, les auberges gardaient en leur sein des rires enjouées, parfois des cris d'hommes voulant s'affirmer, et dans les endroits les plus doux, le feu qui crépitait. Tombant de fatigue, la rousse nourrice cherchait encore et encore, une auberge. Oui, mais. L'auberge. Celle qui ne servait pas uniquement les poches de la ville, celle qui savait accueillir les familles et les gens heureux. Drôle d'idée qu'elle se faisait du peuple n'est-ce pas ? On ne change pas les plus endurcies. Théréza quant à elle, ne pipait mots. A vrai dire, le plus important pour elle était de pouvoir laisser son pauvre étalon respirer de toutes ces charges qu'il transportait, et lui donner convenablement à manger.

Enfin, Drusilla fut attirée par la douceur externe qui émanait de la taverne. La jeune Vitalis mit pied à terre, et sans attendre commença à enlever les bagages de la scelle. Drusilla se contenta de sourire doucement à l'enfant, la laissant s'occuper comme bon lui semblait de sa monture.


- Allons mon beau, c'est terminer pour aujourd'hui..

Pour aujourd'hui seulement.. Intimant une caresse à l'étalon, la blonde entraina Eole vers les écuries. Aussi tendre avec la bête qu'avec les Hommes, la jeune fille entreprit de faire de l'endroit, quelque chose d'un peu plus confortable pour lui. Changeant la paille de place pour libérer un peu d'espace - tout en chantonnant - le pied de la rose heurta contre quelque chose de dur.


- Ils ne savent donc pas faire attention à ce qu'ils mettent ici ? Ce ne sont pas de simple instrument, rhan..

Marmonnant et pestant en italien, la blondinette donna un coup de pied dans ce qu'elle pensait être le manche d'une pelle, ou même une fourche.. Qui ne bougea pas comme elle l'avait espérée..
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Ceydan.izmir
Fuir, aussi loin que possible de cette folie, découvrir le monde enfin libérer de ses chaînes. Une pensée, aussi enfantine soit elle, qui l’avait maintes et maintes fois veillée lorsque la lumière se tarissait à l’horizon du monde. Le rêve, cette puissance presque divine, battait au rythme de son cœur soutenant l’effroi de la caresse du fouet sur la chair de son dos. Mais …


Le rêve n’est rien d’autre qu’une illusion mortelle.
Cruelle et éphémère, elle s’offre à vous, avant de disparaitre.
L’illusion vous emmène là ou jamais vos pas vous porterons.


Cette nuit-là, l’homme avait perdu tout ce qu’il possédait aussi maigre soit ce trésor perdu, s’évaporant entre ses mains sous la chaleur accablante des regrets éternelles. Une douleur qui ne le quitta et ne le quittera jamais. Pourtant sans se retourner jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, il avançait. Hagard d’un monde sans vie, fantôme d’un présent absolu, il avance là ou ses pieds le mènent. Vivre ou survivre.


Le passé s’oublie dans la douleur de l’oubli.
Le présent s’attache à une réalité illusoire.
Le futur s’assombrit aussi proche soit-il.


Ceydan en était réduit au plus strict nécessaire. Chaque journée qui s’écoulait ne devenait que le simulacre d’un bandit. Arrachant les pièces à quelconques bien nourri, arrachant parfois les bijoux de dame dont les fioritures nourriraient bien des bouches. La haine grandissait mais ses forces se dissipaient. Se nourrir ou dormir, se laver ou boire, chaque journée n’était qu’un nouveau dilemme dans laquelle aucune réponse ne lui apporterait la moindre chaleur, le moindre réconfort. Vivre et survivre.


Cette nuit-là, froide et bruyante, n’était différent d’aucune autre. La douleur était insupportable, la douleur de son ventre grondant sa pitance, la douleur de sa chair lui rappelant à chaque rêve les tourments de son passé. Comment d’un simple mouvement de la main pourrait-il oublier la quinzaine d’année vécu dans les tourments infernaux, les cercles de l’enfer n’était plus qu’une voyage d’agrément à travers son regard. Mais nul argent ne pouvait combler sa peine et c’est dans le foin d’une écurie seul lieu ou le peu de chaleur existait pour un homme plus bas encore que les gueux.


Le mouvement du monde l’entoure et l’accable,
Les souvenirs d’une main qui se tend vers lui,
Les larmes perlent alors que les cris retentissent,
Le ciel se terni d’un rouge sang.


Ses yeux s’ouvrent, mais son corps reste inerte. La violence du rêve devenu cauchemar, l’odeur de la paille qui l’envoute, l’entoure et le réchauffe. Si seulement il y a avait dans cette étable plus de chevaux peut-être qu’alors le froid n’oserait venir mordre sa chair … et pourtant !


Un coup, le silence comme réponse.
Le « trucs » reste enfoui sous la paille.
Espoir. Soudain …


Le deuxième lui arracha un cri.
L’homme se redresse avec vigueur, entre ses mains une épée aussi rouillée qu’inutile.
Le monstre fait à présent face à … une jeune fille tenant les brides de son cheval. L’homme avance d’un pas l’arme en avant …
De l’argent pour se nourrir …
Un second pas …


Soudain il s’écroule un genou à terre, la faim ennemi mortel. Une main sur ce genou, son autre main à plat sur le sol. Il relève le visage, provocation et mépris …
il l’observe.

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Thereza
Tout se déroula d'un coup, aussi vite que la foudre tombait du ciel. Le premier coup non volontaire dans "l'objet" en avait entrainé un autre bien plus ponctuer accompagné d'un hurlement qui glaça le sang de la jeune fille. Sautant en arrière de peur, mais aussi pour fuir, elle ne trouva que le sol pour accueillir son fessier. Cherchant en vain sa dague qui ne quittait jamais sa botte droite, l'italienne fut prise de panique. L'homme ne semblait pas s'arrêter, et il avait bien raison. Qu'est ce qu'un être miniature comme elle pouvait bien faire ? Lui mordre le bras ? Lui arracher un bout de peau ? Et ensuite ? Partir en courant le visage tâcher de sang, pendant que le coupable prenait la fuite ? Pourquoi faire compliqué.. Elle perdrait la vie immédiatement. Ainsi, de façon si misérable ? Comment était-ce possible, elle qui était si fière d'avoir du sang Vitalis à couler dans les veines, de se voir prendre la vie dans une écurie.. Qui la trouverait ici ? Combien de temps après s'être vidée de son sang ? Bien sur, Drusilla comprendrait en ne voyant pas revenir sa petite tête blonde que quelque chose n'allait pas.

Pourtant, alors qu'elle se "protégeait" de son bras devant le visage, le silence tomba. Le souffle rapide, les azurés emplit de larmes, la jeune rose hésita un instant. S'était ainsi, mourir ? En silence, sans aucun souvenirs ? Incertaine, elle baissa le bras. Un nouveau cri s'échappa de ses fines lèvres quand elle trouva toujours face à elle, l'homme de paille. Bien sur dans cette position il était bien moins imposant, mais tout aussi effrayant. A reculons sur les fesses, la blonde tenta de détourner son regard de celui de marbre de l'inconnu. Jamais, non jamais elle n'avait ressenti autant d'émotions à la fois. La peur qui trônait en reyne avait trouvée l'amour en son contraire: le calme.

L'étalon commençait a s'affoler, rappelant brusquement à sa maitresse le danger présent. Elle savait qu'elle aurait du prendre la fuite.. Mais il l’intriguait. Pourquoi rester ainsi, devant elle ? N'était-il pas, ce genre d'homme désireux des filles de joies qui trainent le soir, ni même un brigand ? Alors doucement, en prenant appuie sur les membres de son cheval, Théréza se releva.


- Qui.. Qui êtes vous ? Qu'est ce que vous faites ici? Ne m'approchez pas ou.. j'appelle les gardes!

Se collant à sa monture, l'italienne regardait à moitié caché l'homme présent. Quelque chose en lui ordonnait à la jeunesse de rester avec lui, de l'aider. Un quelque chose à peine perceptible, mais qu'elle ressentait. Ou était-ce simplement de la bêtise ?..
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Ceydan.izmir
C’est d’abord le silence qui s’installe, un silence lourd et pesant.


Ceydan ne la quitte pas une seconde du regard d’abord ampli d’une violence, d’une fureur sans nom qui se module en une autre émotion, plus gracile, plus douce. Ses iris émeraude plongent avec fracas dans l’océan azur de la jeune fille, comme déchirant les parures de son corps pour en atteindre son âme. Le silence se brise par le fracas des talons de l’étalon alors qu’un dernier hurlement s’échappe des lèvres fines de sa victime. Comment pourrait-il lever la main sur elle ?


Une sensation de chaleur se dégage dans un tourbillon de souvenir. Une grimace se dessine sur son visage quand il se redresse, avant de tituber se laissant choir sur la stalle de l’écurie. Une sensation grandit, remontant chaque parcelle de son être pour venir empoisonner son cœur, elle porte le nom de la honte. Comment avait-il pu lever la main, ou ne serait-ce qu’envisager l’idée de lever la main sur une fleur qui … non inadmissible.


Sa main sur le bois, il se redresse droit comme un « i », la fierté ce mot aussi dangereux que mortel.


Sans doute l’une des seules définitions que l’homme a découverts sous toutes les coutures quand on est privée d’une vie, de libertés. Le regard de Ceydan se pose une fois de plus sur cette jeune fille à la chevelure blanche, le sentiment de la honte ne cessant de croitre. Lui qui n’avait levé la main que sur les malhonnêtes, sur la vénalité des femmes, le voilà arrogeant devant une jeune fille. Cette fois, il ne peut que détourner le regard.


Je ne suis personne, je ne vous ferai aucun mal.
dit il dans un accent à couper au couteau.



Le monstre s’éloigne, la main lui servant d’appui alors que ses jambes se dérobent sous son poids. Il titube, il trébuche mais jamais il ne tombe. Un dernier effort, il se penche pour glisser ses doigts sur le pommeau de la lame de rouille. Le seul souvenir qu’il lui reste. Dans un mouvement lent, trop lent pour être normal, il la range dans son fourreau.


Et … je ne faisais que me reposez, vous m’avez surpris et … c’est tout …
dit il avec cet accent Perse.



Bien sûr il aurait pu dire bien des choses, raconter bien des histoires, mais sa vue se brouille déjà. La fatigue se mêle à la faim, la faiblesse détruit chaque partie de son être pour ne le rendre que plus vulnérable. Et … être vulnérable signifie la mort quand on ne vit comme un brigand.

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Thereza
Sa mère avait coutume de dire que les yeux parlaient d’avantage que les mots. Encore en vie, elle aurait ordonnée à sa seule enfant de fuir, sans se retourner devant cet individu au regard perçant. Seulement, elle n'était plus de ce monde. Et Théréza n'en faisait qu' à sa tête. La peur la tenait au ventre, mais la curiosité et l'humanité encore plus. Un hoquet de crainte s’éleva lorsqu'il se redressa de toute sa hauteur, non sans difficultés. Quels épreuves la vie lui avait donc fait endurer pour avoir de pareil réactions ? Le coeur encore battant à tout rompre dans sa poitrine, la belle ne détachait pas son regard de l'homme. S'en était impossible. Pourtant, lui le fit. Ce qui la dérouta. Était-il honteux ? Ce n'était peut-être là qu'un autre stratagème pour lui sauter dessus.. Cependant quand il brisa enfin le silence qui les entouraient, Théréza frissonna, la main se portant devant les lèvres.

Un étranger.. Un étranger qui non seulement semblait s'en vouloir de ce manque d'humanité certains dont il venait de faire preuve, mais aussi et surtout, un étranger qui méritait sans doute un peu plus d'attention. Le regardant faire, Théréza s'éloigna peu à peu de sa monture. L'envie de l'approcher, de l'observer l'avait littéralement happer. Oh non, elle en avait déjà vu des hommes, mais pas comme Lui. Pas ce genre de géant menaçant digne de la plus grand armée. Pas à lui.


- Vous.. Vous n'êtes pas d'ici, n'est-ce pas ? Je suis.. Théréza.

Elle se refusait de se contenter d'un simple "Je ne suis personne". Tout le monde était quelqu'un, aussi royal ou miséreux que l'on pouvait être. Il avait forcément un nom, une histoire aussi belle ou malheureuse, un avenir. Gardant une main sur son cheval tout en s'approchant à pas de fourmis, l'italienne fixa ses azurés sur la tignasse noiraude.

- Je ne voulais pas.. Pourquoi ne pas prendre un lit dans l'auberge ?

Théréza pensa soudain à Drusilla. Si elle trouvait sa chère protégée en compagnie d'un homme, que penserait-elle? La rousse entrerait surement dans une colère noire, hurlant à tout va sur l'étranger. Qui des deux la pétrifiait le plus ? Les deux se valaient, surtout une italienne en rogne. Ne pipant un mot de plus, Théréza abandonna l'homme et sa monture. Courant jusqu'à la porte de la taverne, elle trouva sa douce mère de substitution prendre les bagages. Prenant sa malle et son petit baluchon, la Vitalis sourit tendrement à la rousse.

- Ne vous en faites pas, je ne serais pas longue. Je veux juste décorer un peu Eole, il manque de classe dans cette écurie.

Un mensonge qui passa aussi simplement qu'un mot à un sourd. Drusilla savait cette enfant extravagante à ses heures, principalement lorsqu'il s'agissait de son cher cheval offert par sa défunte mère. Alors trainant ses bagages de ses faibles bras, la blonde entra de nouveau dans ce qui était le supposer dortoir. Elle devait bien avoir de quoi aider ne serait-ce qu'un peu un pauvre homme..
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Ceydan.izmir
Une fois de plus, sa seule pensée est de fuir. Disparaître. Mais à cet instant, il en est incapable.


Le calme revenait alors que chacun de ses pas l’emmenait loin du lieu de son crime. Même l’étalon laissait à présent le calme de ce lieu reprendre contrôle sur tous les événements. Une nouvelle infamie pour le géant, cette impression de pitié qui se dégage dans l’air. Une pitié qu’il aurait voulu prendre entre ses mains, un sentiment à laquelle il voudrait pouvoir arrachez la gorge pour en détruire chaque parcelle. La pitié … un doux euphémisme, à rendre fou le plus humble des hommes.


Mais la lutte se dessine dans une défaite cuisante. S’il reste ici, elle appellera la garde qui ne lui laissera comme seule alternative de lever son arme, pousser ce cri qu’il retient depuis des mois, mais surtout laisser leurs lames s’enfoncer dans sa chair jusqu’à ce que le souffle de sa vie s’évade une dernière fois. Vivre libre ou mourir telle est l’adage de ce « Perse ».


Mais … il entend sa voix, plus douce moins effrayé. Elle n’appelle pas les gardes, elle ne hurle pas à la mort attirant en ce lieu toute vie. Non, au contraire, elle se montre généreuse. Cette impuissance qui grandit en lui autant que la honte de son désir farouche d’une main levée sur elle. Alors il se laisse choir sur un tas de paille, assis le dos contre la paroi de l’écurie et le regard porté non sur la jeune femme mais sur l’horizon imaginaire.


Ceydan … et non, je ne suis pas d’ici.
chaque son qu'il émet, n'est que le hachement de ceux-ci à peine audible.



Sa voix ne lui répond plus, sa volonté s’effiloche, comme si chaque son qu’il émettait devenait indépendant de la pensée. Depuis combien de temps n’avait-il pas simplement discuté avec une âme vivante ? Depuis combien de temps ses lèvres sèches n’étaient restées closes pour n’émettre que le son de la haine et de la violence ? Ceydan ferme les yeux, laissant les réponses vagué comme de simple nuage au creux du ciel de son esprit. A cet instant, les murs de ses possibilités se resserraient sur lui, ne lui laissant qu’une seule échappatoire.


Je … il n’avait plus de lit …


Un mensonge à la hauteur de la force qui émanait de lui à cet instant précis. Pitoyable.


Son regard se lève sur la dénommée Thereza. Il aurait presque pu laisser un nourrir naître sur la commissure de ses lèvres lorsqu’elle sembla courir en dehors de ce lieu. Un sourire de ne pas avoir appelé la garde, et de lui laisser dans la chaleur de cet établis. Elle disparait dans l’ombre des portes, le laissant seul. N’est-ce pas là, une raison de joie pour l’homme. Au moins cette nuit encore il pourra dormir sous un toit. Mais ce n’est que l’incrédulité qui trouve à présent place en son sein.


Elle revient … Pourquoi ?

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Thereza
Trainant les bagages de ses frêles bras de blonde, la douceur de la jeunesse entra en scène. Oubliant presque totalement Ceydan puisque s'est ainsi qu'il s'était présenté à elle, elle ouvrit ses malles en grand. Les robes trainaient en haut de pile, des différentes couleurs, différentes formes et tissus firent mise de côté à même la paille, quand elle trouva enfin ce qu'elle recherchait. Tirant contre elle ce qui semblait être un vulgaire morceau de tissu, vieux, abimé, Théréza afficha un léger sourire de satisfaction. Bien sur elle était consciente que ce n'était rien qui pourrait convenir à un homme, mais s'était tout de même un geste de bonne volonté. Ce n'était pas du genre de la Vitalis de laisser quinconce dans une telle situation et ce depuis petite. Si elle avait pu, elle aurait fait construire un immense domaine, partagé en plusieurs ailes; un côté pour les orphelins, parce qu'eux aussi avaient le droit à une vie pleine de joie et de moment de partage, même les plus gueux d'entre tous, un autre pour les mendiants, parce qu'un toit au dessus de la tête accompagné d'un lit valait - pour elle pantouflarde qu'elle était - bien la peine.

Avançant doucement, - bien que la peur s'en allait au fur et à mesure - Théréza se pointa devant l'armoire à glace. Lui tendant ce qui finalement était un châle a la couleur rouge vif. Par les journées qui allaient se refroidir, il fallait bien de quoi se couvrir, même si cela ne représentait pas une couche bien épaisse.


- .. Tenez.. Pour vos nuits fraiches.. Ce n'est.. Ce n'est pas grand chose. Mais cela pourra toujours vous servir.. Je l'espère.. Et aussi.. Voici de quoi manger.

Tendant son autre main ou pendait le balluchon avec le reste du pain et du maïs, elle tenta d'affiche un air serein et amicale..

- Pourquoi vous cachez vous?..

Curieuse? Ça oui. Drusilla l'aurait surement enguirlander une bonne dizaine de fois depuis..
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Ceydan.izmir
Assis et silencieux, solitude et tristesse, les coudes sur ses genoux et le visage entre ses mains.


Ceydan ferme les yeux, savourant étrangement cet instant. Le vent caresse son visage, balayant d’une bourrasque sa chevelure. Les yeux clos, il hume l’air retrouvant l’espace d’une seconde le nectar d’un pays qu’il ne verra plus, d’une femme qu’il ne sentira plus. Toutes les secondes qui s’écoulent ne sont qu’un nouveau tourment de la traitrise que jamais le pardon n’oubliera. L’instant même où la flèche traverse le cœur de celle qui fut sa femme, est une image qu’un jour il pourra oublier mais que jamais il ne pourra se pardonner.


Ceydan ouvre les yeux, la surprise se dépeint sur son visage alors que la frêle jeune femme attire devant lui une malle.

Que se passe-t-il ? Pourquoi est-elle revenue ?

La fuite devait être sa seule option et pourtant la voilà qui se tient devant lui, ouvrant les bagages alors que s’envole moult tissus.

Que fait-elle ? Pourquoi est-elle encore ici ?


Cet à cet instant, qu’il ose poser son regard sur elle, laissant une fois de plus leur regard se croisé. Comment expliquer cette sensation qui l’envahit, cette impression qu’il étouffe avant même sa naissance. Comment peux il, l’espace d’une seconde, comprendre que le monde n’est plus ce domaine dans lequel la famine, la souffrance et la mort était maître de chacun d’eux.


Elle avance, il se cambre en arrière. Nulle force pour fuir, nul entrain pour se défendre.
Elle sent la peur, il sent la peur. Nulle envahit de se faire violence contre elle.
Elle lui tend le châle, il pose la main dessus. Nulle envie de ne pas sentir un peu de chaleur.


Pourquoi ? Pourquoi faites-vous cela ? Je…


Existe-t-il donc de l’humanité dans ce monde ? Une faible lueur d’espoir et peut-être d’un sentiment si longtemps oublié. Mais ce n’est qu’un animal sauvage, la compassion n’est pas permise.


Dans un mouvement brusque à la limite d’une violence insondable, il se jette sur la nourriture gardant autour de sa main le châle offert, s’éloignant comme la créature qu’il était. Le pain à peine entre ses doigts disparaît dans son gosier bientôt rejoint par le maïs. La faim est une ombre destructrice qui s’empare de vous, s’immisce dans les tréfonds de votre âme, la faim créature mortelle capable de détruire une armée entière par sa seule volonté.


Il relève le visage, il observe une fois de plus la susnommée Théréza, laissant un grondement rauque et sonore s’élever du tréfonds de sa gorge. Barbarie, sauvagerie, tellement de terme qui ne serait qu’une faible représentation des traits qui se dessinent sur l’homme.

Lui faire peur, pour qu’elle disparaisse.

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Thereza
Le regard masculin porté sur la jeune fille laissa un doute planer au fond d'elle. S'était un nouveau mélange qui se produisait en elle; une sorte de soupe à la compassion et la curiosité. N'étais-ce pas à elle d'avoir peur de lui ? A elle, de vouloir s'enfuir à chacun de ses gestes ? Pourtant elle était là, présente, bel et bien debout face à un inconnu aux airs de barbare, de sauvage d'un nouveau monde. S'était elle, jeune bourgeoise de quinze année, qui prenait les devants de sa peur la plus profonde, elle qui se faisait un terrible combat interne. Reculant de quelques pas lorsqu'il lui arracha des mains le châle et le balluchon, Théréza resta immobile à le regarder. Ou plutôt le contempler. S'était un des tableaux les plus étrange de la vie de l'italienne. La fraîcheur, la retenue, la honte, la colère, le malaise; tout ceci se peignait à l'infini entre les planches de bois. La jeunesse de la Vitalis laissait une délicate empreinte dans la pièce, quant au mélange d'humeur et de réactions de l'homme, s'était une toute autre histoire.. Qui aurait cru un jour, voir se tenir sans sourciller une jeune femme, trésor du monde, berceau de vie, devant une personne aux aspects si différents et si lointain. Pas même le grondement sonore qu'il s'appliqua de faire retentir ne parvint à faire fuir la blonde. Et seul le Très Haut savait combien elle aurait du à cet instant rejoindre sa tendre nourrice.

Le petit vent qui frappait discrètement les lieux caressa les fins fils dorés qui encadrait le jolie minois Vitalis. Le regard rivé sur Ceydan, ses pensées l'avaient littéralement emmenée loin d'ici, emportant avec elle, l'inconnu. Comment vivait-il avant de se retrouver ainsi ? Avait-il eu une famille ? L'idée de voir cette homme dans une forge la frappa sans qu'elle ne sache pourquoi, une femme douce et aimante à ses côtés, le ventre affectueusement rond de vie futur. Les guerres grondant avaient eu raison de ces vies ? Ou bien était-ce tout simplement les maladies ? Tout un champ, un horizon de vie s'offrir alors en fond à Théréza. Ce n'est que le hennissement de son étalon qui la ramena sur terre. Entrouvrant ses fines lèvres, elle se ravisa finalement de poser ses questions qui lui torturaient l'esprit.

- Pourquoi ne le ferais-je pas.. J'ai suffisamment de quoi manger.. Ma vie n'en sera pas changée, ni moins belle si je vous donne quelque chose.

Regardant le sol, elle haussa à peine les épaules comme pour ponctuer sa phrase. Tournant les talons, elle replia - rapidement - ses robes traînant sur la paille. Ne daignant jeter un regard à celui qu'elle avait d'une certaine façon observer tel une bête de foire, elle se mordilla la lèvre en pensant à demain. Que ferait-il par la suite ? Elle ne savait rien de cet homme, si ce n'est ; Ceydan.

- Vous.. Vous ne m'avez pas dis.. Pourquoi vous cachez-vous ?, demanda t-elle sans même relever le nez. Peut-être pour apaiser la gêne..
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Ceydan.izmir
Une véritable comédie burlesque se dépeignait dans cette écurie. L’affrontement de deux mondes, de deux différences glissant dans un voile d’une douceur bestiale. Les émotions autant que le langage corporel entrait dans une danse virevoltante d’une rencontre des plus atypiques. Frêle jeune fille au visage angélique, à la chevelure ondulante avançant vers lui dans un affrontement de sa peur, et lui, un étranger dont la peur réside dans les mouvements même de la fillette qui d’un mouvement de sa main ondulerait dans l’air comme une simple feuille du mois d’automne.


Cette compassion, brise sa fierté,

Cette douceur, fissure la carapace,

Cette tendresse, brise son âme,

Cette fraîcheur, détruit ses barrières.


Les émotions filent et défilent à travers chacun de ses sens. Le courage dont elle faisait face, la persévérance de l’outrageux comportement de la bête, tout ne devenait qu’admiration à travers les émeraudes de l’homme. Ceydan plongeait dans un océan d’incompréhension autant que d’incrédulité. La dernière personne à lui avoir autant offert – même s’il ne s’agissait que d’un châle et d’un repas frugale – devait être cette mère adoptive lui ayant dévoué littéralement sa vie pour protéger un enfant qui n’était même pas le sien. L’apologie de la perplexité.


Le cheval hennit, et Thereza abandonne leur regard. Elle lui demande pourquoi ne l’aurait-elle pas fait ? La réponse, le, frappe au visage puis au cœur avant d’atteindre son estomac. Presque une seconde où sa respiration se coupe sous la pression même d’une réponse désintéressée. Pourquoi ne le ferait-elle pas ? La réponse brûle son dos, écrase son cœur, étouffe ses pensée, éteins toutes les flammes de ses pensées. La réponse est simple, et pourtant elle … mais aucun son ne sortira de ses lèvres closes hormis ce grognement vestige d’une vie de bête loin de l’humain qu’il aurait pu être.


Elle se détourne de lui, enfin, elle s’avance vers sa malle, espoir.

Chacun de ses mouvements, chacun de ses gestes, l’aspire et l’attire.

Elle lui tourne le dos, pourquoi, elle lui parle, mais pourquoi …


Dans un silence nouveau, la tension même du lieu semble soufflée par la brise. Ceydan se redresse, sans le moindre bruit, il avance d’un pas léger vers elle, aucune brindille ne cède à chacun de ses pas. Son Ombre la surplombe, mais peut-elle seulement s’en douter alors qu’il se tient derrière elle, la dominant de toute sa stature, l’ombre de Thereza engloutie dans l’ombre du « perse », dans la lumière elle n’est plus, disparue dans un néant absolu. Quand il pose sa main sur l’épaule de celle-ci.


Merci … mais je ne veux pas de votre aide … car ce n’est que la mort que vous trouverez sur ce chemin
murmure-t-il dans un soupçon d’air.



Lui, esclave en fuite, ayant tué des hommes d’une garde surprise. Lui, brigand des fortunes, recherché par les milices d’un pays qu’il ne pour plus rêver. Lui, meurtrier, cherché par un noble fortuné, ne trouvera que la mort dans son désir de liberté.

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Thereza
Aurait-elle pu tenir ne serait-ce qu'une nuit à vivre ainsi ? Allant d'un endroit à un autre, vivre tel une ombre que l'on traîne derrière soit de jours en jours ? Le monde dans lequel elle avait grandit n'était pas des plus aisé, ni des plus pauvres; disons que sa mère s'était toujours débrouillée pour que sa petite tête blonde ne manque rien. Mais à quoi lui servirait son faible savoir de couture, ou même d'équitation ? Qui irait la défendre au besoin, devant une lame comme celle brandit par un homme ? Ou même une femme! Les brigands n'avaient pas de sexe, n'avaient parfois pas de moral.. Complètement absorbée par ces pensées, la Vitalis ne se rendit nullement compte que la montagne avait quitté sa place au fond de l'écurie. Le regard vague rivé sur ses vêtements, ce n'est que lorsque le peu de lumière qui l'éclairait disparut qu'elle leva le nez vers le rebord de bois maintenant vide. La peur qui s'était glissée hors d'elle revint au galop. Le sang ne fit qu'un tour en elle, laissant à ses joues un rouge vif visible. Lorsque pour la première fois la main de l'homme se posa sur elle, Théréza étrangla un hurlement en sursautant. Dans un même mouvement, elle tomba à la renverse, tenta de se rattraper, puis finit simplement allongée dans la paille.

Replongeant ses azurés dans le regard de Ceydan, la blonde rose paraissait effrayée, mais aussi désolée. Les bras de Drusilla auraient été les bienvenus à cet instant, au moment où la douceur, la chaleur humaine, le réconfort étaient roy. S'en était tellement douloureux pour elle de voir un homme dans cette posture. De voir un homme, celui qui par sa carrure devrait protéger sa famille, être le pilier d'un tout, n'être finalement, qu'un. La poitrine soulevée par une respiration rapide, Théréza se força en garder pour elle ses larmes qui commençaient à s'entasser dans ses prunelles.

- Pourquoi parlez vous ainsi? Pourquoi la mort..

Les questions ne sortaient plus vraiment le bon ordre, ni même avec du sens. L’effroi la tenait au ventre, contre sa propre volonté. Elle avait en revanche réussit à se tenir durant ce qui lui semblait un éternité devant lui, sans afficher trop de faiblesse.. Alors que maintenant, le sol se trouvait être son ami, son seul allié.
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Ceydan.izmir
Une situation amusantes, du moins pour le regard de l’homme dont le cœur ne se déchire en un tourment de honte autant que de grâce. Cette main tendue vers lui, pénètre sa chair venant planter son cœur d’une caresse passionnée. Ce cœur qui se fend aussi violemment qu’il se débat, ce sentiment qui l’enivre autant qu’il le déchire. La fusion du noir et du blanc, explosant dans un arc-en-ciel d’émotions. Cette soirée a vu en lui naître l’espoir, celui d’un jour relever la tête, d’un jour tenir entre ses mains le pouvoir de changer, d’un jour pouvoir se dresser sur les pieds dessinant sur le monde sa détermination à combattre pour les siens.
Les siens qui ne sont qu’esclaves, que soumis, que …


Un espoir naît dans l’ombre des nuits,

La raison disparaît dans l’éclat de la lune,

Comme dans les rêves, au plus doux des réveils

La douleur et la perte n’en est que plus forte.


Lutter, comme le mot est beau, se dresser contre ses maîtres, un geste noble. Mais l’illusion n’est que passager. Pourquoi se laisser prendre pas le rêve d’une vie meilleur quant au long de son voyage seule la main d’une gamine se tend vers vous. Espérer en un monde meilleur, fadaise. Seul compte les pièces sonnantes et trébuchantes, seule compte vos titres autant que vos terres …

Non, l’homme se terre dans les bas-fonds de ce monde, pour seule défense une épée seule vestige d’une liberté retrouvé. Comment pourrait-il changer le monde, quand cette même main tendue vers lui, le crains autant qu’elle l’attire. La peur se dessine sur son visage, mais pouvait-il un seul instant ne pas la comprendre ? Comment ressentir la peur qui assombri les entrailles quand vous, jeune fille, vous retrouvez seule et sans défense devant un homme qui d’une seule main pourrait attraper votre visage, quand un homme qui de sa seule volonté pourrait vous volez votre fraîcheur a jamais disparue. Comme il la comprend …


Mais, pourtant toujours là et présente, assise sur la paille, le visage cramoisie par la peur soudaine et violente de cette main sur son corps. Elle ne cille plus, leur regard n’étant plus une différence mais un seule et même tout. Comment ne pas ressentir cette peur, cette détresse qui émane d’elle. Bourru et barbare, les us et coutume autant que la bienséance n’était pour lui qu’un art abstrait observé bien loin de sa réalité. Ceydan s’agenouille, non plus par la faiblesse de son corps, mais dissiper cette impression de domination, de destruction. Il étire ses lèvres, un sourire … un sourire forcé bien loin de la moindre douceur, un sourire effrayant. Le sourire de cet homme …


Une femme est morte par ma faute, une femme gentille et douce, qui n’avait que pour seule pêché aimé un homme sans parole et couard …
Si vous aidez un homme comme moi …



Les perles d’émeraudes, au cœur de ses iris, s’humidifie mais aucune larme ne sera versée. La protégée du mal qu’il représente, du danger mortelle perchée sur son épaule, l’épée de Damoclès d’une liberté. Lui devenu meurtrier, fuira dès que la petite prendra ses jambes à son cou.


Non ne pas laisser les larmes des souvenirs coulée sur sa joue, ne pas sentir la faiblesse de son passé déboussolé la peur qu’il se doit d’infliger. Elle ne doit pas rester près de lui, elle pourrait en payer le prix tout comme celle qu’il a jadis voulu protéger.

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Thereza
Enserrant la paille entre ses fins doigts, elle était là, impuissante devant Ceydan. Le regard perdu, vagabondant sur le moindre millimètre de corps présent en face d'elle, Théréza se rendit compte de sa réaction. Démesurée ? Certainement. Ou peut-être pas tant que cela. Rien ne pouvait lui assurer qu'il ne lui ferait aucun mal. Que valait la parole d'un homme connu de personne ? Ce n'est que lorsqu'il s'agenouille au devant de la blonde, qu'elle commença à voir en lui un semblant d'homme, de vie. Se redressant, l'italienne fut terriblement secouée par les mots du brun. Si les souvenirs, la misère avaient pu se lire ouvertement comme dans un livre, elle aurait pu y lire bien plus tôt ce qu'il venait d'avouer. Alors oubliant à nouveau la peur qui la tenait fermement depuis le début, elle se mit à genoux à son tour. Espérant que celui ci n'ai pas à son tour une réaction de recule, elle se glissa presque à sa hauteur, lui faisant face de quelques petits centimètres. L'envie brulante de lui prendre la main comme un geste d'affection la tentait. Pourtant, elle avait bien comprit que ni l'un, ni l'autre n'étaient capable d'un tel acte. Pudeur, gêne ou peur. Qu’importe le nom que cela avait, ce n'était pas réalisable.

- C'était vous.. Cet homme, sans parole.. Je suis certaine que vous n'y êtes pour rien..

Cherchant du regards les prunelles de l'homme, la jeune Vitalis laissa naitre un nouveau sourire. Plus franc, plus sincère. L'aisance n'était toujours pas d’actualité, mais son humanité avait reprit ses droits.

- Vous aider m'aidera également, Ceydan.

S'était la première fois qu'elle prononçait son nom. Se nom qui lui était propre, propre d'histoire et de souffrance. Mais qui sonnait misérablement beau dans la bouche de l'italienne.
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Ceydan.izmir
Cette douceur, cette bonté transcendent l’instant présent, véritable mélange des émotions en de multiples couleurs. Elle en est le pinceau, lui le tableau. Les barrières se brisent et se fissurent les unes après les autres. Alors qu’il ne cherche qu’à la fuir, elle s’approche, si près de lui maintenant. Comment ne pas laisser leur regard se croisé ? Comment ne pas laisser l’envie d’apprendre ce visage, envahir chacun de ses mouvements.


Si près et si loin, sa main se relève, se pose sur la joue. Aura-t-elle peur ?

Si près et si loin, son doigt glisse simplement sur la joue. Va-t-elle le fuir enfin ?


Théréza semble si fragile, si seule et pourtant une explosion de chaleur s’émane d’elle, cette chaleur douce et bienveillante, celle d’une mère envers son fils ? Il n’en sait rien. Mais il l’aime et l’apprécie, comme il pourrait simplement se laisser allez pour se blottir contre cette chaleur, fermer doucement les yeux et savourer ce sentiment qui s’empare peu à peu de son corps. On pourrait presque deviner un léger sourire sur la commissure de ses lèvres. Mais … sa main s’éloigne


J’en suis bien le seul et unique coupable …


Sa voix trahi une certaine vérité, il est coupable aucun doute ne plane pour lui. Ce n’est pas lui qui a enfoncé la lame dans le cœur de sa tendre, ce n’est pas lui qui a arraché le dernier souffle d’une vie de malheur, mais c’est lui qui l’a emmenée au-devant de cet instant. Coupable, il l’est pour lui aucun doute. Garder les yeux ouverts, chassé de son esprit l’instant fatidique ou sa vie a basculé. Jeune et stupide, il désirait la liberté mais à cet instant pour ne plus ressentir cette peine, il aurait voulu être encore et toujours esclave de cette ignominie. Mais elle lui sourit sincèrement …


Tu es un soleil étoilé dans cette nuit …


Une phrase si étrange, une pulsion qui était venu lui arracher les mots de sa gorge. Un sens profond comme s’il venait d’un autre moment, d’un autre instant mais qui leur appartenait à eux deux. Mais au final n’était-elle pas cette lumière qui l’espace d’une nuit avait illuminé son monde d’une chaleur et d’une douceur bienveillante ?


C’est en prononçant son nom qu’un nouveau tourbillon de pensée glisse dans son esprit. Ce nom devait-il vraiment le garder, n’était-il pas justement la représentation même de ce qu’il cherchait à fuir ?

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Thereza
Le corps était capable de faire ressentir n'importe quel sentiments de façon spontanée. S'en était dérangeant, mais tout aussi plaisant. Un peu plus tôt, la peur avait tordu l'estomac de la blonde, fait trembler ses membres. La compassion lui avait pincer le cœur, et maintenant, elle était incapable de mettre un nom sur se sentiment. Tout en elle était envahit d'une sensation étrange, qu'elle ne connaissait pas. Son regard se perdait volontiers dans celui du brun, dans l'espoir d'y trouver une part d'histoire en plus, en semblant de son monde. Irrémédiablement absorbée par lui, elle ne bougea pas lorsque sa main traça un chemin le long de sa joue. Un tracé qui laissait un drôle de fourmillement sur sa peau. Pendant un instant, se simple geste avait fait office de porte ouverte sur un tendre souvenir de sa défunte mère. Il lui arrivait de lui caresser doucement la joue, sans dire un mot. Le simple fait de sentir sa chaleur la rassurait, faisant passer un message muet. Et même avec un inconnu, s'était le cas.

Coupable. Coupable d'avoir vécu ? Coupable d'être victime d'un sort qui aurait pu tomber sur n'importe qui d'autre ? Théréza voulu lui rétorquer que même le plus grand des seigneurs, ou le plus grand des princes sont parfois tout deux coupables de bien des choses, mais personne n'en tient véritablement rigueur, ou peu. Mais elle se tu. Elle se tu sous la douceur d'une phrase qu'elle n'aurait jamais cru entendre un jour, encore moins dans un contexte pareil. Lui avait-il vraiment dit, qu'elle, petite femme, petit bout de vie apprenant à voler de ses propres ailes, était un soleil dans la nuit ? Son cœur battait au rythme des changement entre eux, et cette fois ci encore plus fort.

A son tour, elle porta doucement ses mains au visage de Ceydan. Du bout des doigts, elle traça un chemin délicat en partant de ses tempes, pour finir au milieu des joues. Si ses mains en avaient eu le pouvoir, elle aurait effacer tout ce qui le torturait, tout ce qui avait marqué se visage qui au fond devait être d'une étrange beauté.


- N’oublies jamais ce que tu es.. Il n'est pas d'ombres dans le noir. Ni de vie sans épreuves..
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