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[RP] Beaucoup de suicides ne sont dus...

--Adryan
...qu'à une minute de lucidité.
Marcel Jouhandeau

HRP

Tous les personnages qui souhaitent être témoins de la scène peuvent l'être (dans la limite de la cohérence du lieu et du moment). Néanmoins, pour la bonne marche de ce RP initié depuis de longs mois, je vous remercie par avance de ne jouer vos perso qu’en tant que spectateurs et non acteurs de l’action principale pour ne pas dévier du déroulement prévu. Merci à tous.

Bonne lecture et bon jeu à tous !


Suite annexe

[Du centre du salon vers le jardin]

Mais là, sous ses yeux, le masque tomba, enfin, sur cette voix soigneusement occultée, sur ces bouffonneries insouciantes du mal causé.

Dacien.

Le prénom fut lâché d’une voix brisée de mépris, et d’un geste brusque, ce fut le masque d’or qui se brisa en mille éclats sur le plancher. D’Ombre, il n’y avait plus, quand sous la cape noire se camouflait la colère trop longtemps étouffée d’Adryan. De Venise, des masques, des déguisements, des danses, de la comédie et des pantomimes, il ne resta pas davantage alors que le costume sombre, arraché d’une poigne emportée, s’avachit au sol. L’homme prit à peine le temps d’écarter la Vipère de la détermination de ses pas fendant le salon de bottes tempétueuses pour suivre le coupable qui s’engouffrait déjà dans le couloir longeant l’Impudique vers le jardin privé.

Raclure.


De patience, de tentatives pour se montrer compréhensif, tout se fanait sous l’ombre fantomatique d’une offense de trop. Tout craquelait, se rabougrissait dans le désert aride où ne s’épanouissait que la victoire d’une rage sourde s’abreuvant de chaque provocation répétée, nuit après nuit au comptoir du bar, qu’elle déterrait avec minutie de la mémoire castillonne sous le tambourinement des pas s’accélérant.

Cafard.


Mémoire si lourde qu’elle disloquait la retenue dictée par une éducation stricte au point de savoir museler les élans d’humeur les plus vifs. Mémoire si vive qu’elle massacrait des heures et des heures de leçons de morale rabâchées jusqu’à l’écœurement. Mais cet acharnement là n’était que verroterie confronté à celui de l’Arrogant. Lui depuis longtemps avait craché sur le respect et la décence en fouillant le bureau comptable pour y dénicher les preuves avilissantes de la ruine castillonne.

Vermine.


Les traits du visage nobiliaire se déformaient sous le ronflement de l’ire, emprisonnant sa cible avide d’air frais d’un regard rendu fou par la soif de vindicte. Pourtant, de représailles, il n’y avait eu aucune alors que les aveux avaient coulé de la bouche traitre. Idiote indulgence qui ne lui avait valu en retour que d’être drogué et abandonné plus mort que vif sur le carreau de la salle des bains par l’abject bouffon.

Pourriture.


Le gris du regard se zébra d’un éclair foudroyant. Droguer pour annihiler la volonté dans le seul dessein de prendre un corps. Un corps. Son corps. Sa bouche. Son souffle. Ses reins. Ses soupirs. Sa jouissance. Sa déviance. Dacien lui avait tout pris. Tout volé. Tout saccagé, pour partir, sans même se retourner. L’amour, même contrarié, même bafoué ne pouvait s’ériger en excuse alors même que les silences de Camille ne hurlaient qu’une vérité. D’outrages, il y avait plus encore. Dans le désert ravagé, le verrou de la boite de Pandore crissait sous la rouille d’un loquet qui baillait. De l'air frais du jardin, le Castillon n’en ressentit aucun bienfait.


Quelques secondes trop silencieuses avaient suffi à fracturer la carapace d’un homme et lorsque que les mains empoignèrent le col bariolé, Adryan n’était plus qu’une bête habitée de haine. Le corps honni à peine assujetti à sa poigne fut violemment rejeté.

Danse patin, toi qui m’as fait valser.

Le souffle brulant inonda la face détestée sous la sentence fusant entre des dents serrées à s’en biser. Pourquoi n’avait plus aucune importance. Il était trop tard. Déjà le poing nobiliaire se fracassait à la mâchoire courtisane dans un élan aussi irraisonné qu'irraisonnable.
Nej_ma
[ Quelque part dans l'ombre ... ]

Les convives déguisés dansaient. Quel piètre convive elle faisait ... Elle avait partagé un verre et une danse avec sa lettre jumelle, sans réussir à lier connaissance. Il n'était pas là. Elle avait cru reconnaitre quelques collègues, sans en être certaine. Elle se sentait mal à l'aise dans le costume, trop couvrant, trop chaud. Elle n'avait jamais supporté les entraves. Les corsets, les diadèmes, les gants, les bagues trop volumineuses comme aimaient certaines dames fortunées. Cependant, la couleur de sa peau l'aurait vite démasquée aux yeux de ceux qui la connaissaient. Une courtisane maure, à la peau si brune... Alors elle avait enduré les gants, mal à l'aise, avec une répulsion grandissante. L'impression de ne pas respirer. Seul son verre de whisky arrivait à lui faire passer le temps, tandis qu'elle s'enfonçait dans son recoin, observant les uns et les autres, danser, se chercher, parfaite spectatrice, mais piètre convive. Elle tendit son verre, pour qu'on lui en serve encore un autre. Une douce ivresse s'emparait d'elle, la reine égyptienne. Elle pouffa de rire sous son masque. Avec une telle idée, elle avait sûrement été démasquée aux premières minutes. La soirée touchait à son terme, tandis qu'elle leva le coude pour terminer son verre... Le bouffon, dont elle avait reconnu le timbre de voix, avait annoncé les gagnants du concours de costumes, puis il retira son masque. Les verdures dévoilées, un regard vide et un visage terne, contrastant terriblement avec la bonhomie apparente et la facétie du bouffon. Dacien. Elle détourna le regard, incapable de supporter la vue d'un tel néant. Se donner ainsi en spectacle... Il ne suivait pas son propre conseil, le beau Dacien. Toujours se composer un masque, toujours donner le change, première leçon. Tel un comédien clamant son texte, jouant son propre rôle. Ils étaient là pour vendre du rêve. Alors que les invités partaient un à un, elle en profita pour enlever son masque et les gants qui lui donnaient trop chaud avec hâte. Enfin, l'air sur sa peau, enfin, elle avait l'impression de respirer à nouveau. Elle dénoua ses cheveux, et observa le masque qu'elle avait porté, puis le posa sur le comptoir.

Son regard fut attiré par du mouvement, une tension. Les masques tombaient, dévoilant d'autres courtisans. Adryan. Le visage déformé par un mélange de haine, de répulsion. Du dégoût saupoudré de colère pure. Il se passait quelque chose qui lui échappait encore. Elle avait remarqué le soin avec lequel les deux hommes s'évitaient, les regards qu'ils se lançaient lorsque chacun avait le dos tourné. Elle avait cru comprendre, d'après les rumeurs, que cela tournait autour de l'herboriste, Camille, sans vraiment saisir le sel de l'histoire. Elle n'y croyait pas trop. C'était autre chose, bien plus qu'une bête histoire de fesses et de jalousie. Surtout pour des courtisans, habitué à donner de leur corps à des clients. A multiplier leurs soupirs, les coups de reins. Non, c'était autre chose. Intriguée, son regard était attiré par la scène... Jusqu'à ce que le premier coup fut donné, la laissant proprement... abasourdie. Bouchée bée.

_________________

        Il n'est point de bête plus indomptable qu'une femme...
--Dacien2
La mort. Douce accalmie qui se profilait devant ses yeux pour enfin libérer un Homme d’un poids dont Il ne connaissait aucun remord parcourant son corps, coulant dans chaque veine à chaque minute. Le voilà, peut-être soulagé de savoir ce qu’il allait devenir. La poussière retournerait à la poussière. Dacien avait pris soin de l’éviter chaque jour, chaque heure, pour ne pas translucider ce regard de la moindre défaillance pouvant trahir le crime, le châtiment suprême d’avoir pris la plus précieuse chose qui pouvait vous rester un temps soit peu. La dignité.

Ce soir, pendant quelques heures, il avait sourit et rit. Il avait fait sourire et rire. Il ne s’était pas senti léger depuis si longtemps. Mais, quand il enleva son masque, qu’il admira la salle avec eux, Dacien eut compris sans l’ombre d’un doute que sa présence était bien de trop. Il fallait s’effacer. Quoi de mieux que de mourir. Partir pour ne plus revenir. Enlever un poids à Camille quand elle avait décidé de surveiller les arrières de l’homme qu’elle aimait plus que tout, celui pour qui elle serait capable de tout. Il était beau d’y penser et encore plus magnifique qu’il ne serait plus dans leurs tourments alors que lui soulagera les siens. Rien que de penser à cette fin, Dacien se sentait léger. Enfin, il serait débarrasser de ces voix qui le poursuivaient sans cesse, débarrasser de ces remords qui l’emmenaient dans un gouffre sans en voir la profondeur tellement celle-ci était lointaine. Ce Monde vivrait sans lui. L’Aphrodite continuerait sa vie sans lui, sans un engrenage défaillant. Sa fin n’était plus que la seule issue possible.

Un pas s’engrangeant pour fouler le prochain pavé de l’allée quand, attrapé, happé par une violence incontrôlable et incontrôlée, Dacien fut projeté tel un pantin désarticulé contre la brique rouge de l’allée bordant le mur de l’Impudique. Son dos se fracassa sur le rouge lui coupant subitement le souffle pour le retrouver quelques secondes après et d’ouvrir ses paupières pour lever ses yeux vers la crainte qu’il avait réussi à détourner jusque là, Adryan. Son regard changea. Passant de la légèreté à l’angoisse castillonne. Ses jades s’emplirent de cet effroi que sa présence déployait. Lui qui avait pris soin de l’éviter chaque jour, chaque minute, préférant le détourner du mieux qu’il pouvait pour ne pas s’engouffrer encore dans cette torpeur qui l’avait poussé à penser à Sa fin.
Cette fin se trouvait peut-être devant lui. Ses grises ne se vidaient pas de cette haine engrangée par sa seule personne. Dacien fut confronté à la réalité pour la première fois. Savoir. Tout. Dans les moindres détails. Lui avouer. Tout. Dans les moindres détails. La scène repassait sans cesse dans son esprit. Pourtant ce soir, il avait réussi à s’en défaire. Peut-être de s’infliger la sentence fatidique avait aidé à la faire disparaitre. Mais, Adryan devant lui, chaque image revenait devant ses rétines avec ces lumières scintillantes à chaque apparition de la scène et tous les remords vinrent remuer lentement ses tripes. Triste, amer, coupable.


La valse fut destructrice Adryan….

Ses verts tombant dans ses grisailles avec toute la culpabilité du monde s’appuyant sur ses épaules. Le remord. L’abjection. L’autodestruction. L’infamie. La déchéance. L’horreur. Tout y passait. Rien n’était laissé au hasard quand tout lui revenait en pleine gueule.
Son Gouffre s’approcha. Son visage à quelques centimètres, son souffle sentait la rage, la force d’un rien, la volonté de la vengeance, de proliférer la souffrance qui se lisait dans ces grises emplies de l’abomination se trouvant en face de lui. Son poing s’abattit. Le visage du Brun fut basculé en une fraction de seconde sur le côté offrant dislocation de la mâchoire. Pas de douleur. Rien. Dacien ne ressentait plus rien. Comment sentir le mal quand vous n’étiez plus rien. Son regard revint dans le sien, abattu, défait.


Je t’ai eu….A tes dépens….Pour ne pas te faire oublier qui tu étais….Mais Elle a été plus forte….

"Vas-y frappes que je te libère de tes tourments…."

--Edgarleon
[Couloir d'arrivée des courtisans]

Bal de Noël... Il aurait fallu payer cher Edgar pour qu'il y assiste, vu le dégoût de la foule et des gens qui régnait entre ses deux oreilles pâles. Surtout l'idée d'être déguisé et de ne pas savoir à qui il avait à faire le répugnait. En effet, il avait horreur qu'on le touche ou qu'on posât la main sur lui. Seules quelques rares personnes y étaient autorisés, ou le blond ne disaient rien lorsque le seuil de son espace vital était franchi. Se retrouver au milieu d'une masse d'inconnus représentait un effort trop grand pour lui, effort qu'il ne cherchait même pas à faire, et puis cela valait mieux pour sa sécurité et celle des autres. Qui sait ? Peut être sous ces masques se cachaient des fonctionnaires de la maréchaussée ou des voyous notables qui auraient pu le reconnaître. Qu'est ce qui poussait donc Edgar Léon, ce soir de décembre à descendre de sa chambre ?

La soif et l'envie de se dégourdir un peu les jambes et se dégriser un peu l'esprit. En effet, il avait déjà beaucoup bu ce soir là, seul sur son lit. A moitié soûl, le pas chancelant mais assuré, le blond était sorti de sa chambre pensant aller chercher une bouteille ou deux dans les restes du bal. N'aillant pas pris la peine de s'habiller,nu il avait juste passé une robe de chambre en satin noir relevée de quelques touches d'or, nouée à la taille, pantoufles assortis. Le loup n'avait à ce moment aucune conscience de l'heure et il s'en fichait bien de croiser quelqu'un ou pas, il pensait de toutes façons que les invités étaient partis.

[Arrivant au salon...]

Au centre du salon, dans lequel encore un peu de monde, tous plus au moins grimés, déguisés, certains étaient encore entrain de danser, mais le plus clair se dirigeaient vers la sortie. Dacien déguisé en bouffon, semblait avoir dit un discours ou quelque chose, Edgar ne s'en soucia pas et se dirigea vers le comptoir, toujours dans sa quête éthylique. Sur une table, quelques bouteilles de champagne trônaient,les mains pâles en prirent chacune une. Adossé contre une colonne, il fit sauter un bouchon avant d'apercevoir Nej'ma dans un recoin sombre du salon et de se diriger vers elle.

Alors la reine des sables ? ... Où est donc ton prince cha...meau ? N'as tu donc point trouvé babouche à ton pied ? lui lança t'il en arrivant vers elle, buvant à même la bouteille, sans se soucier de prendre une flûte ou une coupe. Plaisanteries vaseuses, reflet de l'alcoolémie présente dans le corps du blond. Dans son ivresse manifeste, il remarqua tout de même la stupéfaction qui régnait sur le visage de Égyptienne. Un instant les azurs délavées se perdirent dans les iris noires, cherchant à voir d'où venait cette expression. Edgar même avec son ego surdimensionné, savait qu'elle n'était pas entrain d'être subjuguée par sa beauté, demi tour fut donc fait .

Quelque chose était entrain d'arriver. Derrière lui, on s'agitait et il vit rapidement la panthère lui passer devant. Des réflexes malgrès l'alcool, il se mit aussi vite que lui permettaient ses pantoufles, ses jambes mises à nues par le rythme effréné avec lequel il s'élançait à la poursuite de l'Egyptienne. Les pans de robe de chambre volaient sur les côtés, offrant en spectacle les jambes musclés mais d'une teinte cadavérique, jusqu'au genoux.

[Dans le jardin]

L'ivresse descendit un peu avec le froid de décembre qui mordit rapidement le corps du loup trop légèrement vêtu. Un coup d'oeil lui permit de voirl'objet de la précipitation de Nej'ma. Dacien contre le mur... Debout, juste à la fin du couloir qui menait au jardin. Adryan debout lui aussi, face à lui. Assurément, le dernier avait dû frapper le premier. Le loup ne bougea pas, regardant la scène, sans émotions, reprenant une gorgée de champagne. La scène lui rappela un souvenir celui des sous sols crasseux de la capitale, cette odeur de sueur, de sang et de pourriture lorsqu'il prenait les paris pour des combats clandestins. Les bas fonds parisiens grouillaient de ces duels et certains empochaient de belles fortunes à miser sur l'issue de ces combats. Malgrès le froid qui lui mordait les yeux, les faisant presque pleurer, il fixa la scène de ses azurs délavés. La regardant sans la regarder. Au fond c'est vrai que les deux se cherchaient depuis un moment, la tension au sein de la maison était vive, et l'atmosphère lourde lorsque le Castillon et l'Arrogant se trouvaient dans la même pièce. La raison échappait encore et toujours au parisien, Camille avait refusé de lui répondre à ce sujet, mais pensait il, elle devait avoir sa part de responsabilité dans l'histoire.
En tournant la tête Edgar se rendit compte queNej'ma aussi regardait la scène, et que si le loup semblait indifférent et absent, la panthère au contraire semblait inquiète et totalement décontenancé. Doucement, il s'approcha d'elle. Il va le tuer... lui murmura t'elle.

Ce ne sont pas tes histoires...Laissent les régler leurs comptes, en plus cela peut être drôle...Un peu d'animation... lui répondit il, la tirant vers lui, un peu plus dans l'obscurité. Ne se souciant point de ce qu'ils regardaient l'instant d'avant, cachés par la pénombre, il la prit dans ses bras et l'enlaça doucement avant de l'embrasser langoureusement. Edgar Léon ne sut jamais pourquoi il l'avait embrassé ce soir là, n'aillant de toutes façons point de compte à rendre à lui même, il en avait eu envie à ce moment là, c'était tout... Pendant ce moment, Dacien répondait à Adryan, mais le loup n'entendait plus rien, perdu dans son baiser et dans son étreinte, laissant tomber sa bouteille dans la neige, tâches d'or sur un matelas blanc...
Nej_ma
Bouche bée devant le spectacle, alors que le whisky doré coulait dans ses veines. Hallucination, rêve étrange causé par l'ivresse? Adryan, d'habitude si posé, si calme, perdant son sang froid et démolissant Dacien, si vide, si terne, comme ... mort. Quelque chose lui échappait. Elle ne comprenait pas. Il avait dû se passer quelque chose, mais il lui manquait beaucoup trop de pièce au puzzle pour reconstituer la fresque. Comme dans un rêve, elle ne s'était pas aperçue de l'arrivée d'Edgar, et de ses blagues vaseuses. Elle suivait la bagarre, mue par un sentiment de danger, d'urgence. Il fallait les séparer, elle avait le sentiment qu'Adryan voulait tuer, annihiler Dacien. La panthère était aux aguets, prête à bondir, à intervenir, tendue. Elle jeta un coup d'oeil à Edgar, essayant de lui faire partager le sentiment d'urgence et d'angoisse qui la tenait. La tension qui régnait entre les deux hommes éclatait enfin, mais qu'elle en serait l'issue? Ils pourraient y aller, les séparer, ensemble.

Il va le tuer ...
Ce ne sont pas tes histoires...Laissent les régler leurs comptes, en plus cela peut être drôle...Un peu d'animation...

Sans lui laisser le temps de faire la bêtise d'intervenir, il l'attrapa, l'enlaça et entreprit de l'embrasser fiévreusement. Baiser auquel elle répondit furieusement, offrant par là un exutoire à la frustration, à l'angoisse qui l'habitait. Pas ses affaires, il avait raison. Quoiqu'il se soit passé entre eux, il fallait crever l'abcès, que la colère éclate. Ouvrant les yeux, elle planta ses onyx dans les azurs délavés d'Edgar. Il avait bu, elle aussi. A cet instant, elle luttait contre l'envie qui la tenaillait de le plaquer contre le mur, et de l'emmener dans une des chambres. L'air froid du dehors, alors que la confrontation entre Dacien et Adryan se poursuivait, acheva de lui rendre ses esprits embrumés par le whisky. Elle mit fin au baiser, mais resta entre ses bras, par caprice. Elle observa la scène qui se déroulait. Eux aussi avaient sûrement bu. Elle devait se tromper, Adryan n'allait pas tuer Dacien. Ils règleraient leur différent avec les poings, et tout rentrerait dans l'ordre.

Tu es saoul. Mais tu as raison. Pas mes affaires. 50 sur Dacien.

Un peu de cynisme dans ce monde de brutes.
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        Il n'est point de bête plus indomptable qu'une femme...
--Adryan
Elle attend son heure tapie au plus profond de mon âme
Son visage se reflète dans chacune de mes larmes
Elle se nourrit de peine de stress et de frustration
Et coagule lentement sous mon crâne jusqu'à l'éruption
Elle me talonne, s'imprègne de tout ce qui l'environne
C'est la patronne du côté sombre, jamais elle ne pardonne
La mémoire pleine elle aime le goût de la revanche
Saisit les rênes de mes neurones si par malheur ma raison flanche
Et plus je la refoule plus je sens qu'elle devient folle
Me triture l'encéphale pour enfin prendre la parole
Et là, plus rien n'est drôle non, plus rien ne paraît frivole
Elle ouvre la gueule et plus personne ne rigole...

Elle éclate au grand jour et donne le change de ses sévices
Elle coupe court aux longs discours et tord le coup de l'injustice
C'est la bête noire qui veut la tête du tortionnaire
Ce plat que je mange froid, cette hache que je déterre.

La Canaille - La colère


Le fourbe ne riposta pas. Pas un geste pour se défendre. Pas de poigne pour se dresser alors que le poing nobiliaire éclatait sur la mâchoire honnie. Rien. Rien qu’un vide sans fond louvoyant dans les prunelles vertes se consumant seules de remords et de culpabilité pour mieux boursoufler la rage du révolté devant l’abject résignation. Par cette simple inertie, Dacien avouait tous les maux confusément devinés. Signait sa culpabilité à l’encre rouge et se poignardait lui même en permettant à ses lèvres indignes de seulement L’évoquer. Elle.


Si l’Arrogant n’était déjà plus qu’une ombre pourrissante, le Castillon, libéré des entraves de la bienséance, n’était plus que le reflet de sa colère. Qu’importaient les malheureux mots coulant des lèvres courtisanes quand le gout du sang inondait la bouche furieuse d’une saveur toute aussi émétique qu’addictive. Trop tard. La furie et l’inconscience nourrissaient le noble tel un drogué en manque, à pleines goulées. Plus. Il en voulait plus. Toujours.


Bats-toi !


L’ordre éclata d’une voix rauque et engoncée de violence, dernier appel avant le déchainement funeste qui menaçait de s’abattre sur le traitre. Les pensées, la réflexion, la retenue n’étaient que futilités d’un autre monde quand Adryan foulait celui de la démesure bestiale. Entre les tempes castillonnes ne battaient plus que les souvenirs trop longtemps occultés sous le vernis de la raison. Son corps ne pulsait plus que sous la reddition désordonnée de la patience trop longtemps étirée. Jusqu’à l’écœurement. Valse infernale dont il s’enivrait jusqu’à la lie au seuil de la démence. Le poing à nouveau brula de s’abattre et n’obéissant plus qu’à l’envie dévorante, frappa ce ventre qui c’était répandu en lui, ployant le coupable d’une force éperonnée par l’infâme l’affront. Pourtant rien ne suffisait à étancher cette soif de vengeance plus puissante à chaque seconde, tenue en joue qu’elle était par une violence que chaque coup porté affamait encore davantage. Monstre insatiable ouvrant sa gueule pour tout engloutir. La bête grogna. Racla le sol. Dilata ses narines de soubresauts écumant de haine, et fonça, tête baissée, dans l’arène de sa propre rancœur. Le choc fut rude, percutant de plein fouet le torse courtisan jusqu’à le renverser comme un fétu de paille. Plus de douleur, plus de pensées, juste le besoin viscéral d’écraser la vermine.

Et ce corps maudit, déjà à terre, le Castillon l’emprisonna des serres du sien, resserrant ses cuisses sur les flancs privés de respiration. La pitié ne résonnait plus dans la carcasse nobiliaire, jetée aux rebuts qu’elle était avec la compassion, dans le torrent gelé de son regard d’acier. Le coude s’étira menaçant du poing serré qui le couronnait.


Me rappeler quoi ?

Aussi métallique que le regard, la voix claqua, décharnée d’humanité. Ose parler. Ose avouer, même si je connais ta réponse et lui crache à la figure. Parle que je me nourrisse encore de mon ire. Ordure.
--Edgarleon
L'air glacial commençait à faire frissonner le Loup. Dans ses bras il tenait toujours l'Egyptienne, ses azurs délavés plantés dans les onyx. Elle avait bien bu aussi semblait il. Le froid et la neige, empêchaient le Blond de crocheter les jambes ambrées et de faire basculer l'Orientale dans la neige, malgrès l'envie qui le tenaillait. La perspective de rentrer à l'intérieur, de la plaquer contre un mur et prendre brutalement possession du corps brun, ne lui déplaisait guère non plus. La fraîcheur faisait baisser son alcoolémie et déliait son esprit des chaines brumeuses qui l'entravaient. Comme une brise chasse des volutes de fumée. Nu sous sa robe de chambre qui s'arrêtait à mis jambes, les pantoufles à moitié enfoncées dans la neige, trempées, il se serra un peu plus contre elle.

Tu es saoul. Mais tu as raison. Pas mes affaires. 50 sur Dacien.

Je ne semble pas être le seul. Tenu, et j'en remets 100 sur Adryan, puisqu'il semble en effet que tu n'avais peut être pas tort. Il va bien le tuer.

Edgar avait sorti cette dernière phrase sur un ton aussi glacial que la température extérieure. Pour insuffler la peur et voir la réaction de sa collègue à la peau bronzé. Elle ne manqua pas d’apparaître sur le visage africain. Savamment le Loup se glissa derrière sa partenaire et lui passa les bras autour du ventre, si toutes fois lui venait l'idée d'aller se mêler au pugilat qui se déroulait devant eux. l'un sur l'autre, se battant comme des chiffonniers mais avec la violence d'une scène de guerre.

D'ailleurs en parlant argent... Il me semble que tu en ais qui m'appartienne, n'est ce pas ?

Profitant, de la peur distillée précédemment, tout en lui parlant doucement pendant qu'elle regardait le combat, il se baissa doucement, relâcha un bras, tout en verrouillant le corps brun avec l'autre. Les genoux doucement se plièrent et la main pâle, se confondant avec la neige, en ramassa. Le Blond se releva et d'un geste aussi rapide qu'un éclair zébrant la nuit noire, plaqua sa main enneigée dans le dos de l’Égyptienne. Enfin il reverrouilla le corps de l'Orientale avec ses deux bras et lui glissa à l'oreille.

Tu ne verras donc pas d'objections à ce que je prélève les intérêts directement sur ton corps.
Nej_ma
Je ne semble pas être le seul. Tenu, et j'en remets 100 sur Adryan, puisqu'il semble en effet que tu n'avais peut-être pas tort. Il va bien le tuer.

Elle s'était lovée contre sa chaleur, pendue à ses lèvres, l'alcool lui faisant oublier qui il était vraiment. Un serpent, un saurien, aussi glacial que la bise qui tourbillonait autour d'eux et faisait voleter sa robe de reine égyptienne.
La chaleur qu'elle avait ressenti, le désir, semblait avoir disparu comme par magie, gelé dans l'oeuf. A présent, comme s'il devinait, Edgar la tenait solidement entre ses bras, tandis qu'un frisson d'angoisse la parcourait. Il fallait les arrêter, prévenir quelqu'un, pourtant! Etienne peut être, ou Alphonse, un de ceux qui pourrait raisonner Adryan. La situation semblait amuser le blond. Quelque chose en elle lui insufflait l'idée que ce n'était pas qu'une simple bagarre, mais qu'un drame allait advenir. Nej'ma avait souvent vu la folie pour ne pas la reconnaître. Si elle ne pouvait bouger, rien ne l'empêchait d'alarmer ceux rester à l'intérieur, par un cri. Mais...


D'ailleurs, en parlant argent... il me semble que tu en aies qui m'appartienne, n'est ce pas?

Toujours aussi glacial, distillant la menace au creux de son oreille, les pupilles félines se dilatèrent. Il plaqua sa main garnie de neige dans son dos, coupant net sa respiration, avant de l'emprisonner de nouveau entre ses bras. Le froid se propagea jusque dans la moëlle de ses os. Une onde de chair de poule la fit frissonner. Il menait la danse, indubitablement. Mais rira bien qui rira à la fin ...

Tu ne verras pas d'objections à ce que je me prélève les intérêts directement sur ton corps.

Un sourire sarcastique étira les lèvres de la panthère.

Tu pensais tout de même pas profiter de mon corps gratuitement? Si encore j'avais pris mon pied! Mais ton vit est aussi froid et mou que si tu prenais ta mère. Tu prends, tu payes.
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        Il n'est point de bête plus indomptable qu'une femme...
--Edgarleon
Quand elle évoqua sa mère, Edgar vit rouge. Ses relations avec sa génitrice avaient toujours été difficiles, celle ci souffrant de sérieux problèmes mentaux avait finit en hospice. Le Loup piqué au vif, resserra son étreinte, comme pour broyer l’Égyptienne entre ses bras et se mit à rire. Un rire hystérique et désespéré, puis il la relâcha avant de planter ses azurs dans les yeux sombres de la panthère. Quand elle revint vers lui, des images éparses lui revinrent à l'esprit, comme une rafale d'éclairs elle aveuglèrent son esprit. Sa mère sans cheveux délirante, sa langue s'enroulant autour d'un téton, la fée verte sautillant sur doigt, du sang, des larmes, la folie, de l'orange et du jaune... Des images sans liens les unes avec les autres ou avec la situation. Des voix résonnèrent dans sa tête, Edgar reconnut celle de sa mère qui hurlait, lors des dernier jours de son hystérie.

Il ferma les yeux un instant et prit sa tête entre ses mains pâles, pour qu'elles cessent. Les images, les voix... Vieux fantômes, et mauvais démons. Il sentit la main de Nej'ma sur son épaule. Elle l'avait touché. Sans y être invité, sans que ce soit lui qui la touche le premier. Comme un fouet, la main pâle s'abattit sur la joue ambrée de l'Orientale qui par la force et la violence du coup de la baffe tomba dans la neige. Petit à petit, les images s'effaçaient, les voix se taisaient. Seules restaient la colère, contre qui ? Lui même sans doute, il avait besoin de se sentir vivant à ce moment, sous la neige, trempée jusqu"à l'os, frigorifié. Les azurs délavés assistèrent au relevé de la reine d'Egypte, qui furieuse fonça sur lui pour le frapper. Apparement aveuglé par la rage, elle se précipita vers lui. Le Loup, connaissait l'espèce humaine et l'aveuglement qui l'anime parfois. Nej'ma avait mis ses œillères, elle n'avait qu'un but lui faire mal. Il l'a laissa venir vers lui et quand elle fut presque à portée, il s'écarta vivement et tendit son pied dans un croc en jambe. Elle s'affala de tout son long dans la neige dans un bruit sourd, amortie par la neige. Plus loin, Adryan et Dacien se castagnaient toujours.

Un instant il l'a regarda, puis la voyant commencer à se relever, le Blond écrasa son pied entre les deux omoplates de sorte qu'elle soit plaquée au sol. Pour l'humilier, il retira une pantoufle et appuya son pied nue sur les cheveux d'ébène, puis se l'essuya dessus. Enfin, il cala son genoux, où il avait écrasé son pied auparavant, de sorte que la Panthère ne puisse bondir. Élégamment, il releva une manche de sa robe de chambre malgrès le froid. La peau pâle avait la chaire de poule. Une main couleur de lait vint saisir la chevelure noire, amusant contraste. La tête de Nej'ma fût relevé avant d'être remis dans la neige et frotter contre le sol, et vigoureusement plaqué contre celui là, de sorte que la respiration devait être compliquée voir même impossible. Quand il fut bien sûr d'avoir toute son attention, calmement il se pencha vers son oreille et de sa voix de miel, doucement il lui dit :

Repense à ma mère et je t'égorge... Quand à ton corps, il est à moi tant que je n'ai pas eu ma part. Il est les intérêts que tu me dois, j'en fais ce que j'en veux. Je ne te veux pas de mal mais je ne t'aime pas non plus, tu es bien trop belle pour cela... Tu n'es qu'une chimère... Un mirage...

Un instant encore, il resta à la regarder se débattre, pour que ses poumons puissent de nouveau se remplir d'air pur. Edgar ne connaissait rien de sa vie, mais il restait assez admiratif de la combativité de l'Orientale. Si elle semblait anéantie, ruinée et détruite, elle n'en paraissait rien et avait toujours cette envie furieuse de vivre. A sa croupe offerte, le Pâle claqua les fesses. Le genoux libéra l'entrave, la main toujours sur les cheveux tira pour la relever. Quand ils furent debout, le Blond enleva la neige du visage brun, pendant qu'elle reprenait doucement haleine. Tendrement, il l'a prit dans ses bras et l'embrassa de nouveau.

Scène surréaliste tendit que les deux compères étaient toujours entrain de se battre. Après un instant, le Loup mit fin au baiser avec la panthère, les lèvres pâles quittèrent celles violettes par le froid. Un instant les regards se croisèrent, avant de tourner vers le pugilat et le tabassage qui avait lieu à quelques mètres. De ses mains il réchauffait le corps brun transit par la température et l'humidité.

Reprenons donc notre pari, et voyons si Adryan tuera Dacien...
Camillle_
Le Bouffon redevient pierres de jades et sous ce mutisme protecteur, la Vipère accuse la perte de son Mentor. Le Bal est clos, les masques tombent, emportant avec eux, les silences et l'hypocrisie courtisane. Mais dans un élan de saturation, la rage s'invite et irradie la Raison du Mentor, qui sous la dorure se mue une bête féroce et incontrôlable. Impuissante, les pas féminins s’enchaînent et finalement se figent devant l'arène. Alors que l'air frais balaye son teint pâle et artificiel, elle observe son Autre devenir Taureau. Le souffle est rauque, la poitrine s'élève et s'écrase dans un chaos incompréhensible et soudain, l'animal percute son matador. Pourtant, celui-ci a perdu sa grâce et sa prestance, il ne défie pas la mort, il l'attend. Acculé, Dacien subit les assauts de la bête sans qu'elle n'ose intervenir.

Adryan ! Arrête ! Tu vas le tuer ! Imprudente, elle s'avance jusqu'à saisir l'épaule brûlante de rage de son amant, mais aveuglé par sa rancœur, ce dernier n'est plus. Les mots de la Droguée ne sont que de vils échos fébriles, le taureau est épris de sa proie. Le poing se serre et alors que d'autres lancent des paris, Camille s'empresse de regagner le Salon.

Les iris sombres jaugent, scrutent et tandis que le temps s'écoulent, l'appréhension et la crainte envahit le corps de la Vipère. Puis finalement, les deux visages apparaissent, l'un est encore Loup, l'autre Romain.

Alphonse, Etienne...Adryan et Dacien se battent...Il va le..Au diable les différends et les suspicions, la Droguée n'est pas accusée mais témoin impuissant.

Pas le temps de s'attarder d'avantage, Camille regagne à nouveau le Jardin pour retrouver la Bête. L'esquisse d'ailleurs se complète rendant à la scène, toute sa splendeur tragique et controversée. Naseaux fumants, iris déterminés, le taureau fulmine avant de percuter de plein fouet le torse de Dacien. Le bruit est puissant, troublant, le taureau domine son pantin. Écrasé, menacé par ce bras qui s'arme, le cœur de la Droguée se fige d'horreur. Qu'importe les maux de cet homme aux iris de jades car la violence et les coups ne font, pour l'heure, que se heurter à une carapace vide et immobile. Loin de se jouer de la Mort et de la Bête, le Matador encaisse, il provoque...La Vérité éclate à l'esprit vaporeux, Dacien se sert d'Adryan pour s'éteindre...

Adryan...arrête...Ne vois-tu pas son manège..

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Alphonse_tabouret

Et l’Aphrodite acheva de refermer ses crocs sur lui, broyant sans une once de remords, la légèreté des heures passées pour le ramener esclave à son ventre sitôt minuit sonné, au travers d’un message pétri d’angoisse, balbutié aux lèvres de l’herboriste dont le regard hagard achevait d’éperonner les consciences à l’urgence.

Alphonse, Etienne...Adryan et Dacien se battent...Il va le…

Il n’était point besoin d’en demander plus ; le poison s’insinuait depuis des semaines déjà, à chaque battement du cœur, s’enfonçant plus loin aux pulsations d’un silence épais, laissant à vif des plaies que tous faisaient mine d’ignorer et qui, gourmandes, avaient fini par gangrener toute l’âme. Si rien n’avait jamais été clairement dit suite à l’agression d’Adryan, l’esprit du chat n’en avait pas moins remonté les pistes, empreintes de pas mouillées menant à la chambre de Dacien qui hanteraient à jamais la vision du comptable, jusqu’à l’écho insupportable des jades sur le corps inanimé du Castillon… Voilà à quoi pensait le chat en remontant le corridor d’un pas vif, le corps mis en marche à la seconde même de l’appel, abandonnant pour l’heure, cet Autre dont la présence le brulait d’un feu tout aussi mauvais qu’insatiable, traversant sans prêter attention aux derniers convives le salon, sur les pas verdoyants de la catin le précédant quand c’était pourtant les éclats de voix qui menaient sa course jusqu’à l’aube du petit jardin.

Les pas ralentirent pour se figer, au vacillement inconstant de la stupéfaction et de l’inéluctabilité des choses, trouvant au-dessus du tortionnaire à terre, la silhouette accroupie de la victime enragée, le visage dévasté d’une colère pourpre, si loin dans sa damnation que l’animal lu même, maudit tant de fois, mort tout autant que vivant , ignorait à cet instant ci, s’il était encore possible de ramener son parasite à sortir la tête de l’eau.

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--Dacien2
"Laisses-moi te donner mes douleurs pour mieux exploser les tiennes et de les faire taire à tout jamais…"

Son combat était gagné d’avance et depuis fort longtemps. Depuis le jour où Dacien avait croisé ce regard gris dans lequel il s’était perdu un instant, son heure avait déjà sonné. L’aimer à le vouloir coûte que coûte, le posséder de toute sa chair et de le sentir contre lui à chaque instant. Chaque geste, chaque mot avait littéralement courut à sa perte. La Loque ne connaissait pas, à cet instant-là, les prémices de sa mort certaine.

Jusque là, perdu dans son alcool de la nuit quand il se retrouvait seul pour faire face à ses démons, le Brun venait de comprendre l’importance de ne pas le laisser sans savoir, de pouvoir lui offrir la vérité effrayante de son crime quand la rage ne pouvait qu’éclater lorsqu’elle prenait place dans ses grises. Plus rien ne prenait d’importance à cette seconde. Plus rien ne pouvait enlever cette envie de lui avouer sa faute, son péché, son crime.
Bats-toi! Se battre contre quoi…Se battre pour faire quoi…Dacien n’avait plus la force de se battre en voyant ses rétines quémander cette vérité dévorante au point de ne chercher qu’à passer trépas pour lui enlever tout ce qui pouvait Lui donner tourments. Le Brun préféra ne pas lui répondre quand dans ses verts, ce n’était qu’un vide qui se prononçait et aveuglait le reste du monde.
Un poing vint s’abattre dans son estomac. Douleur encore bien trop douce quand ses paupières se fermèrent un instant. Pas un sourcil ne bougea. Pas une phalange, pas un orteil. Rien. Se laisser faire quand cette douleur n’était qu’une caresse à ce qu’il Lui avait fait subir. Comment riposter quand vous aviez tous les tords, quand vous n’étiez que piètre tout court et que le plus beau Salaud du monde c’était vous. Coupable de l’aimer. Coupable de l’avoir désirer. Coupable de lui avoir menti. Coupable de l’avoir détruit. Coupable de ses plus grands maux. Coupable. Tout court.

Il voulait encore boire cette rétorsion qui envenimait ses grises, encore décupler cette force de cruauté que Dacien avait multiplié au gré de ce temps passant pour ne plus cesser de le caresser et lui imposer la douleur de lui avoir enlever ce qu’il avait de plus cher.
Il n’était plus Lui. Il n’était plus qu’une arme destructrice dans ce vaste monde de mensonges, de cachoteries, d’actes répréhensibles voilés pour ne pas se déchirer soi-même. La Loque le regardait devenir rage, bête féroce sans broncher d’un pouce pour le sentir atterrir sur son torse avec toute la violence qu’Il mettait en œuvre pour lui offrir ce Mal dont il avait besoin. Convaincu fut-il de se laisser choir tel un pantin au sol, heurtant la terre violemment quand rien ne serait aussi fort que son propre remord. Son Gouffre s’imposa sur lui, serrant à n’en plus finir ses jambes contre ses flancs, comme pour faire sortir d’un coup toute cette vérité dont Dacien devait se débarrasser pour le libérer Lui de ses propres tourments. Acculé par toute cette violence dont Il ne maitrisait plus rien, de cette folie, il le laissa brandir son poing. Il le laissa prendre ce regard poignard et de répondre.


Mon retour ici. Ton bain. Camille.

Et d’enchainer pour se libérer et le laisser finir ce qu’il avait commencé.

C’est moi qui ai pris la drogue à l’insu de Camille. Si ton vin était abject ce jour-là, c’est qu’il y avait du poison dedans. C’est moi qui t’ai suivi aux bains. C’est moi qui t’ai étreint. C’est moi qui t’ai forcé. C’est moi qui t’ai enlevé ta dignité. C’est moi qui t’ai violé.

Il stoppa quelques secondes.

Camille a cru que j’étais ton amant. Je ne l’ai pas dissuadé. J’en ai profité pour lui faire croire qu’Elle avait raison. Je voulais qu’Elle se détourne de toi. Qu’Elle t’oublie. Je ne voulais pas que tu puisses L’aimer Elle. Je ne voulais pas qu’Elle t’aime Toi.
Si Nej’Ma n’était pas sortie avant toi de la Mystique, si je ne t’avais pas vu sortir derrière elle, si Camille n’était pas revenue, Elle n’en aurait rien su.


Ravalant sa salive. Ses émeraudes furent soulagées d’un coup.

Elle n’y est pour rien. Je lui ai volé ce qu’elle avait dans sa besace pour te l’administrer et pouvoir te posséder. Je t’ai eu et maintenant….

Regardant son poing et de revenir dans ses aciers.

…Tues-moi. Je ne vaux que ça…

--Adryan
Lèvres retroussées et poing dressé, la Bête attendait. D’autres regards s’agglutinaient dans son dos, suintant de murmures, de paris, de prières. Des voix à peine connues, adorées ou détestées. D’aucune il n’entendait l’appel, les oreilles assourdies d’une respiration essoufflée de hargne, les yeux harponnés par le courtisan dont il percevait chaque sursaut, chaque inspiration, chaque frémissement parcourant sa peau. Unis peut-être comme jamais ils ne l’avaient été. Un instant, une chaleur diffuse sur son épaule agita ses pensées, laissant entrevoir qu’en dehors du gouffre de la colère, quelque chose subsistait. Mais réfractaire à tout, il chassa ce furtif réconfort avec perte et fracas de son esprit. Trop tard.

Et la Vermine parla. Enfin. Les mots tant attendus, tant espérés coulaient avec une facilité déconcertante de cette bouche empoisonnée comme un torrent de glace se refermant sur le sang bleu. Chaque mot figeait le givre. Chaque lettre installait le gouffre infect de la sournoiserie sous l’éclat limpide d’une vérité aveuglante. De la drogue, du viol, il avait jusqu’alors refusé les méfaits, la honte et la souillure, mais de ces machinations pour corrompre l’esprit Vipérin, il n’avait rien mesuré, trop ignare, trop imbécile, pour comprendre jusqu’à quelles exactions l’avidité pouvait conduire ses pantins désarticulés.

Elle. D’Elle aussi, la Vermine avait voulu le priver. D’Elle, Dacien avait voulu l’amputer. Aucun coup ne serait assez vengeur de cette morsure.

Le coude s’abaissa lentement, comme engoncé d’une ouate putride. Les aveux laissaient la Bête sonné et vacillante. Comment pouvait-on être aussi cruel ? Pourquoi ? Les questions hurlaient à nouveau entre les tempes malades. Hurler son incompréhension. Hurler sa colère pour chasser la nausée infestant sa bouche, il ne le pouvait même pas, trop tétanisé devant le décor infernal qui prenait place devant ses yeux, chaque pièce s’imbriquant avec une minutie d’horloger l’une dans l’autre. Hurler pour terrasser le monstre grignotant ses entrailles, comme la Bête geignait de ne pouvoir le faire. D’hurlement, ce ne fut que sa tête qui se renversa, les yeux clos et la bouche entrouverte, avide de quelques miettes d’air épargnées par la puanteur.

La dextre nobiliaire louvoyait d’une lourdeur plombée sur le torse contraint à l’immobilité, pressa le cou, lentement, et remonta sur le visage coupable. La peau des joues fut écrasée contre la paume, emprisonnée par les doigts jusqu'à s’accrocher fébrilement à la lèvre, tiraillant la chair comme une vulgaire glaise. Si la colère animait jusqu’alors la Bête, c’est la folie froide qui s’étirait à présent dans ses veines, baillant d’aise et d’impunité quand elle savait chacun de ses caprices acceptés d’avance. Lentement, les perles sans plus de couleur s’ouvrirent, découvrant le scintillement des étoiles se moquant de lui d’être si petit, si vulnérable à la fourberie d’un seul être quand elles, faisaient mine de veiller aimablement par leur présence immuable et trop belle pour être sincère. Le regard vide chuta sur ce visage que la nature avait tracé si beau pour mieux cacher la noirceur d’un saboteur.

Avec une précision et une minutie déplacée, la senestre nobiliaire se referma sur le col bariolé alors que le coude à nouveau se dressait. Et le poing s’écrasa sur ce visage mensonger. Le coude se redressa, et le poing frappa. Le coude se redressa et le poing frappa. Encore. Avec une régularité plus effrayante et malsaine que le désordre, les cris ou les insultes. Machine bien huilée de haine, de chagrin et d’amertume. Marteau implacable tout dévoué à repeindre la vérité sur ce visage d’ange. Qu’importait la peau éclatant sous le cuir du gant, le baiser sanglant était le seul remède au mal que la quarantaine ne pouvait plus contenir. Le cancer triomphait avec panache à chaque coup mat ébranlant la fictive tranquillité de cette Sainte Nuit.

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Amen.
Camillle_
De la bouche de Dacien, la Vérité coule, éreintante, cruelle, sadique, glacial. Le ton est insipide, plat, comme si de ces crimes aucun ne prévalait. Postée à proximité de ce tableau, la Droguée se sent mal à l'aise. De son silence, les maux sont avoués mettant ainsi à mal la confiance qu'Il lui voue. Pourtant, alors que la vérité éclos, c'est une réplique intérieure qui se répète, comme une ultime supplique. Tais-toi...Par cette Vérité, Dacien cherche la rédemption et la Mort, un silence éternel, que la courtisane refuse. Le suicidaire ne L'emportera pas avec lui. Mais pourtant, la Couleuvre, s'applique, elle met à nue sa fourberie, son abus, son viol, ses mensonges, et de cette colère il en mesure chaque étape. Il savoure les coups salvateurs, ce goût de sang qui emplie désormais sa bouche, et de cette image, Camille peine à se détourner.

Jamais, depuis son arrivée ici lieu, elle avait vu son Autre épris d'une telle colère, tant et si bien que ses mots, lui semblent dérisoire. Elle aimerait l'apaiser, l'étreindre de ses bras même frêles, pour l'empêcher de frapper à nouveau et de se salir les mains. Mais le corps se fige, impuissant, troublé par toute cette rage qui s'exprime et se déverse sur le corps épuisé de la Couleuvre. Et l'appel à la Mort se fait à travers une réplique claire et nette. Il attend et espère la mort et les coups d'Adryan semblent y répondre favorablement.

Arrête, Adryan...Je t'en conjure..Arrête..Les iris sombres se posent alors sur Alphonse, seule âme qui lui semble être en mesure de le raisonner et alors qu'elle s'approche d'un pas hésitant du taureau et de sa proie ensanglantée, Camille réitère ses propos. A genoux devant Lui, non loin du crâne de Dacien, elle cherche son regard, en vain. Adryan...Arrête...Ne te salies pas les mains pour lui...Je t'en supplie...

Si les mots ne trouvent aucun échos, qu'importe, ils ne sont que ceux d'une conscience abîmée par cette esquisse sanglante. Du sang, de la violence, elle en est lasse et qu'importe les maux de Dacien, qu'importe les outrages et les mensonges, ils ont su les surmonter, ensemble.

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Etienne_de_ligny
Pas le temps de répondre à cette réplique amère abandonnée par son Autre sur le palier que les emmerdes commencent. L'envie de s'emparer de ses lippes se dissipe aussitôt, rappelée à l'ordre par ses obligations de Directeur qui lui éclatent au visage. Camille, le souffle court, s'avance pour les prévenir avec hâte et inquiétude qu'Adryan et Dacien se battent. Que s'est-il passé durant ces six mois d'absence pour transformer Adryan en un combattant acerbe, pour amaigrir cette courtisane qui venait juste de commencer sa carrière de putain, pour transformer son Autre en un mur glacial sur lequel le moindre de ses regards se brisent avec fracas. Hypocrite, il comprend mais que son absence, seule, est fautive pour Son Autre, mais face au sort de ces courtisans, de cette famille, le Griffé se trouve démuni.

Fais ch**r..

Aux côtés d'Alphonse, il observe cette scène qui se déroule dans le Jardin. Deux spectateurs semblent apprécier ce qui se trame, sans pour autant intervenir. L'altercation ne concerne que Dacien et Adryan, mais des mots qui en découlent il apprend avec surprise, qu'une donzelle a également sa place. Il n'en faut pas plus pour aiguiser l'esprit du misogyne. Pourtant, alors qu'un regard se porte sur Alphonse, suppliant pour qu'une intervention se fasse, Etienne quant à lui, ne bronche pas. Il connaît trop bien Adryan pour savoir qu'à cet instant, il panse ses plaies. Chaque coups donnés est salvateur, tant pour son Ami que pour Dacien.

Mais les coups s’enchaînent et le combattant connait les limites d'un crâne et d'une mâchoire. Le poing s'arme, percute et l'opération se renouvelle avec une telle fréquence, une telle hargne, qu'il lui est difficile de rester de marbre. Un pas se fait, en avant de la scène mais ce dernier se fige, arrêté, suspendu par la démarche assurée de son Autre qui regagne le corps essoufflé et tendu d'Adryan. Lui seul, pouvait le raisonner. Parti depuis trop longtemps, détesté et espéré par d'autres, Etienne n'est plus à sa place. Qu'importe ses raisons, ses deuils, ses damnations, il n'en reste pas moins un intrus dans sa propre demeure.

Alors, impuissant, il se racle la gorge pour imposer sa présence. S'adressant alors au Blond et à Nej, qu'il ne connaît que trop peu, il hausse le ton et avoue son agacement.

Vous deux ! Au lieu de regarder, bougez-vous et ordonnez aux servantes de préparer des linges propres ainsi qu'une bassine d'eau chaude. Et si vous n'avez toujours rien trouvé d'intéressant à faire, je gage que je vous trouverai de quoi vous occuper pour les mois à venir !

Puis s'approchant du trio et lorgnant d'un regard inquiet le corps de son Autre, Etienne se tait. Prêt à intervenir, il l'est, mais ce n'est pas son heure. Il n'est pas connu pour sa diplomatie et sa patience, et s'il lui fallait intervenir, il va de soit qu'Adryan en prendrait pour son grade car les violences, quelles qu'elles soient, sont proscrites entre les membres d'une meme famille.

Fais attention. La réplique inquiète est lancée à l'attention d'Alphonse, simple et anxieuse, alors que l'esprit d'Adryan, semble encore épris de cette hargne. Malgré ses bonnes intentions, Alphonse n'est pas à l'abris d'un mauvais coup et cet eventualité, l'agace au plus au point.

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L'Aphrodite, une invitation indécente.
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