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[RP] Dans la nuit de Challand

Ryoka
La journée s’achevait doucement, l’astre finissait sa course derrière le voile nuageux qui surplombait le château de Challand, et les ténèbres s’abattirent soudainement sur la nature morte. Ryoka observait la scène en silence, paisible à sa fenêtre. La température chutait à mesure que les étoiles s’illuminaient les unes après les autres au loin, dans les trouées que formait l’imposante masse nuageuse étendue tout autour. Le regard perdu vers le sombre horizon, il offrait au paysage un air tristement distrait.
Cela faisait plusieurs nuits qu’il souffrait d’insomnies, et cela commençait à lui peser sur les épaules. Son cerveau semblait vouloir réfléchir, penser sa vie. Son corps lui, devait subir ce nouvel état qui s’installait en lui, au détriment de sa santé. Rester naïf à souhait économisait bien plus le physique qu’il ne l’aurait pensé.

Pas habitué du tout à se prendre la tête plus que de raison, la raison ayant ses idées que Ryoka ignore toujours, il décida que l’heure était à se remplir l’estomac. Son arrivée tardive dans le château lui avait fait rater le dîner, et il n’avait pas eu le loisir de croiser sa cousine avant qu’elle n’aille se coucher. C’était peut être cela qui le perturbait, il n’avait pas vraiment pris le temps de casser la graine avant de s’enfermer dans sa silencieuse chambre. Bon, il n’avait pas vu Lavande non plus, la logique aurait voulu qu’il pense à elle avant la bectance mais le corps d’un homme a ses priorités. Aussi, il déambulait sans torche dans les couloirs, guidé par les faisceaux lunaires qui éclairaient par intermittence son trajet. Chaque pas était assuré avant de passé au suivant, et il disparu sous l’ombrage d’un escalier sans un bruit.

Il n’avait croisé âme qui vive en chemin et était arrivé dans le lieu bénit du garde mangé sans encombre. Il avançait au milieu de ses proies enfermées dans des placards, et son attitude martiale faisait de lui le maître des lieux pour la nuit. Il posa son regard satisfait sur une terrine de venaison laissée là, à l’abandon, et avant même que son esprit ne puisse baver un minimum devant, elle était dans sa main. L’autre étant occupée avec une miche de pain fraiche de la journée, il pouvait aller s’étendre nonchalamment auprès du feu.

Feu il n’y avait pas, mais il restait tout de même proche de la cheminée, emmitouflé dans des draps comme s’il était sous sa protection. Comme si le froid s’éloignait de lui instinctivement, de peur de se faire brûler à tout moment, au cas où le jeune homme se décidait à allumer le bois sec. Il restait là, à rêver assis en tailleur, puis tentait de revenir à la réalité parfois, avant de replonger. Tout songe est mensonge. Chacun de ses rêves se faisait détruire par sa condition, par son mode de vie. Le fait de savoir qu’il ne devait pas espérer grand-chose de son existence l’avait protégé jusque là, mais il lui fallait mûrir, et sortir de cette niaiserie à jamais satisfaite. Il n’était pas malheureux, et pouvait sourire en tout circonstance. C’était peut être là justement que se situait son malheur, si tant est qu’il en eut un. Puisque le monde autour de lui changeait alors que son esprit demeurait le même, il avait certainement intérêt de rêver plus grand, d’espérer plus grand, afin d’évoluer. Tout songe est mensonge, mais il reste un espoir. Sait-on jamais, sur un malentendu ça peut marcher.

C’était là devant cette masturbation intellectuelle qu’il se balançait sur lui-même. Il avait chassé la morosité d’un revers de pâté, et se sentait déjà mieux. Définitivement, son moral était lié à son tube digestif. Il lui fallait s’en occuper plus régulièrement s’il voulait garder cette volonté qui lui était propre, cette envie de retourner le monde avec son corps si mince.
Le vent avait emporté les nuages, et les nombreuses étoiles menées par le croissant lumineux qui éclairait maintenant le château permettaient au brun de distinguer les contours de la pièce. Il faisait froid, très froid, mais il ne tremblait pas. Il attendait patiemment que le sommeil vienne le surprendre dans cette virée solitaire nocturne.

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Lavava
Tu ne sais pas allumer un feu ?

La phrase était teintée de reproche comme d'une légère moquerie. Sourire en coin d'ailleurs pour notre petit brin de Lavande emmitouflée dans une grande couverture de fourrure. Elle était adossée nonchalamment sur le chambranle de la porte et observait son cousin depuis quelques minutes quand elle s'était décidé à lui parler. Elle aurait voulu le surprendre ; y arriverait-elle ? Il était lui-même si surprenant !

Challand... Elle n'y avait pas mis les pieds depuis l'automne. Les premières neiges avaient eu raison de sa volonté et le Bourget était un bien meilleur abri, confort inclus.
La forteresse dominait, sur un promontoire, le village de Challand Saint-Victor et tout le Val du même nom, route commerciale par excellence. Mais il faisait froid...Peu de monde osait emprunter les chemins enneigés et le Bourg, tout comme le Château vivotait jusqu'à la belle saison. Pourtant elle avait décidé d'y revenir. idée bien saugrenue car ses gens y étaient peu nombreux, réduits à une cuisinière, l'effectif d'une petite garnison, une chambrière et un homme à tout faire. La chambrière aidait aux cuisines, la cuisinière aidait aux chambres et les soldats pouvaient bien se débrouiller par eux mêmes tant qu'ils respectaient les ordres. tout ce beau monde habitait au château ou dans les hameaux voisins et Challand se portait parfaitement. La route était bien surveillée, les brigands peu nombreux et enfermés illico dans les geôles froides pendant quelques jours, le temps de penser à leur avenir. Tout mouvement de troupe, de groupe ou de rassemblement un peu suspect était directement transmis par les tours de communication à travers le duché d'Aoste. Les Von Kolspinne, les Von Valendras et les Lavorel défendaient ainsi parfaitement leurs territoires.

Mais c'était autre chose que la défense de ses terres que Lavande était venue chercher ici. Elle était là pour lui, Son bien-aimé cousin. Essayer d'inculquer quelques valeurs nobles à un cousin non réceptif était une gageure bien difficile. Pourtant elle se l'était promis, lorsqu'il avait failli être pendu par le duc de Savoie. Elle l'avait maudit et avait eu si peur pour lui. Tout d'abord, elle l'avait exilé au Bourget, mais il faisait si bon y vivre et la capitale était si proche qu'elle ne put tirer quoi que ce soit de ce benêt niais ! Il goutait la vie douce, sans soucis, hermétique aux grondements de Lavande. Peut-être que le fort de Challand pourrait changer la donne.

Dans le clair obscur que diffusait une lune froide, la silhouette de son cousin se découpait : une pommette haute, un oeil brillant, une bouche afférée, une main conquérante sur une miche bien ronde . Elle avait pu remarquer son air de contentement à chaque bouchée et bien qu'il lui mettait souvent les nerfs à bout, elle ne pouvait s'empêcher de sourire en le regardant faire. Elle aurait tellement voulu se laisser aller à cette douceur de vivre, cette nonchalance candide. Mais pour l'heure, elle se contenta de jouer à ce jeu qu'ils aimaient tant tous les deux ; elle le blâmerait, il riposterait, elle désapprouverait, il sourirait,... Allait-elle encore lâcher prise ?

Tu n'es pas venu me saluer...

Triste regard sur les noisettes de son cousin...Moue trop boudeuse pour être honnête, alors qu'elle s'assoie si prêt qu'elle l'entend mastiquer encore, et qu'elle partage sa fourrure en lui couvrant les épaules tout en se serrant contre lui. Un frisson parcourut la dame ; les draps dont il s'était doté étaient froids. Elle se blottit un peu plus, refermant la couverture sur sa trop fine chemise de nuit.
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