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{RP] En garde ma Mignonne !

Lonan
Voici quelques temps déjà que Lonàn séjourne chez son Mentor Josselinière. Depuis la veillée funèbre de son épouse en fait.

Les journées sont longues, ennuyeuses. Extrêmement ennuyeuses mêsme. Surtout que le mari de la défunte ne sort quasi plus de ses appartements privés.
Au début ça aller, il fallait découvrir le domaine et ses environs. Même c'est du déjà vu à présent.

Ce matin là, alors que le maître des lieux doit certainement se morfondre au fond de son lit, Lonàn a besoin d'air frais et fait les cents pas dans la Cour extérieure sous la fenêtre de la chambre du Bourguignon.
Le jeune garçon prend son mal en im-patience et rouspète de rester là à rien faire.
Marre d'étudier et d'échanger des lettres avec son ancien précepteur religieux : Maleus.
Partir ? Il le voudrait bien, mais sa raison se manifeste et lui dicte de rester pour soutenir son mentor.

Soudain, Lonàn s'arrête. Une idée lui vient en tête et il interpelle un des serviteurs de la maison qui passe son chemin :


    «Hé toi la-bas ! Ramène donc quelques armes et deux plastrons ! Prestement !»


Juste pour faire deux-trois passes comme ça, histoire de se dégourdir !

L'Altesse Royale lève le nez vers la haute fenêtre de la Chambre du Josselinière et se met à crier suffisamment fort pour bien se faire entendre d'un ton provovateur :


    «AH AH MARQUIS ! JE VOUS ATTENDS ! A MOINS QUE VOUS PRÉFÉRERIEZ QUE L'ON DISE PARTOUT QUE LE JOSSELINIERE EST UNE PETITE PÉDALE QUI PISSE DANS SON FROC A L’IDÉE DE SE BATTRE !»


Y' a pas de doucement qui tienne. Il va me faire le plaisir de se remuer un peu les miches l'Marquis !




NB : Librement inspiré de la série Kaamelott - épisode du Maître d'Armes.
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Ysilgonde
Orpheline de mère, Ysilgonde vivotait dans l'ignorance du monde qui l'entourait. Sa vie était une longue successions de pleurs, de tétées, de rots, d'habillages et de déshabillages. Enfin de sommeil. La demoiselle de Josselinière, petite chose charnue et replète, bien nourrie et veillée par sa nourrice et quelques dames qui avaient appartenu à sa mère, n'avait même pas conscience que son père ne la venait pas visiter, ou si peu, que la maison s'était endormie. Elle ne l'avait de toutes façons pas connues autrement que murée dans le silence du deuil qu'elle ne portait que parce que ses langes étaient blanches.
Puis, dans le silence de Nemours, il y eut un cri qui fit ouvrir grand les yeux du poupon qui somnolait, non loin de sa nourrice qui ronronnait elle aussi, satisfaite du travail accompli. Un autre enfançon demeurait là, qui était certainement un frère de lait de la petite héritière. Ils s'ignoraient royalement. Ils n'étaient pas du même monde, et n'auraient en commun que le lait tiré d'une même matrone.
Mais le cri qui déchira l'atmosphère, qui affola les oreilles des lingères du marquisat, qui fit glousser les dindonnières, réveilla l'enfante.
Le bleu de ses yeux était encore clair, ses cheveux avaient vite colonisé son crâne, mais demeuraient d'une couleur indécise, entre le blond maternel et le châtain. Ils auraient bien le temps d'évoluer plus tard.

Et elle chiala, chiala, chiala, dérangée par le prince qui s'ennuyait comme un rat mort dans ce lieu digne du château de la belle au bois dormant, sauf que le prince charmant n'avait rien pu faire pour l'empêcher de clamser. Bref, Ysilgonde faisait ce qu'elle faisait le mieux : pleurer. Manifester sa présence, son existence, ses caprices. Sans conscience de le faire, même.

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Aimbaud
Hier on m'a appris que tu étais partie.
Parmi toutes ces personnes normales, en trouverai-je une autre ?
Il y a un singe accroché à mon dos, il broie mes os,
J'oubliais que tu disais "Un jour tu marchera seul"
J'ai dit que j'avais besoin de toi, est-ce que j'avais tort ?
Mon coeur a été noirci, il est rouge sang
Il y a un trou dans mon coeur, un trou dans ma tête.

Qui m'aidera à me relever ?
Où est la main secourable ?

Megadeth — Addicted to chaos


Clémence de l'Épine reposait sous une dalle de pierre. Aimbaud de Josselinière avait pris l'habit noir et s'était muré dans une aile du château, à l'opposé des quartiers de la défunte. Loin aussi de ceux alloués à l'enfant nouvellement née.

Il détestait ses pleurs. Ils lui faisaient froid dans le dos. Ils hérissaient ses poils. Ils lui mettaient les nerfs à fleur de peau. Même la moindre plainte, le moindre petit gémissement, le moindre couinement, que la nourrice et les servantes trouvaient pourtant adorables, faisaient palpiter le sang dans les tempes du père et l'étouffaient d'angoisses. Il froissait le visage, se touchait bêtement le front et les oreilles, s'éloignait en courant pour trouver refuge dans sa grand salle déserte et gelée où il s'absorbait dans le spectacle d'un feu de cheminée, ou dans sa chapelle où il priait à voix basse.

Il n'avait encore pas touché sa fille. Il avait peur d'abîmer. Il ne se sentait à sa place nulle-part où elle était, il avait le sentiment d'interférer. Et tout devait justement se passer sans interférence. Il fallait qu'elle vive. Il fallait qu'elle grandisse et cesse de geindre...! Ah, ces plaintes...! Quelle tourmente. Elles trouvaient écho la nuit dans le château, à intervalles réguliers, toutes les deux, trois heures. Elles couraient dans les coursives, passaient par les planchers, ricochaient dans les voûtes... Elles venaient insidieusement frapper les tympans du veuf, qui mordait alors ses poings dans son lit, glacé de peur et de mélancolie. Ces cris ne lui parlaient que de mort, de faiblesse, de douleur, quant il fallait au contraire y comprendre une faim insatiable de vivre...

Aux heures creuses où la créature trouvait le repos, il arrivait au marquis de fureter près de la chambre de l'héritière. Il venait se rassurer que ce silence n'était pas dangereux. Il observait longtemps l'enfant assoupie, comme froid à ce spectacle et pourtant absorbé par lui. Spectateur passif de ce qui semblait être une conjugaison du futur. Puis il sortait sans mot dire, traînant avec lui un nuage lugubre qui forçait toute sa domesticité à s'écarter loin devant lui.

Il avait en tête un grand désespoir. Sans imagination. Des envies de mourir. Ou de voyager. Il songeait parfois aux mathématiques. Des courbatures lui tiraillaient les membres. Le nuage morbide pleuvait parfois au dessus de sa tête. Alors il mouillait calmement ses mains d'une ou deux larmes avares à sortir, concentrées comme de la sève, qui restaient longtemps au bord de ses yeux avant de faire le grand saut. Il ne songeait pas vraiment à Clémence. Il songeait à l'avenir avec Clémence. Il se disait que cet avenir n'existait pas. Il se sentait très seul.

Il voulait faire l'amour. Ou manger. Ou visiter des pays. En fait, il n'avait envie de rien. Dormir peut-être. Même le vin l'écoeurait. Il ne se sentait digne de rien. Disons qu'il goûtait... le chaos.

Et le chaos se savourait généralement allongé sur son lit, les mains croisées sur un manuscrit qu'on ne lisait pas, les yeux fixés sur une tenture qu'on ne regardait pas, en imaginant les pires façons de finir sa vie, ou en se rappelant une scène guerre avec des chevaux morts, ou en pensant aux tourments de l'enfer. Ainsi se trouvait le marquis de Nemours, depuis quelques heures déjà, immobile comme le serait son gisant, quand Lonan hurla dans la cour du château.

Il redressa lentement la tête, comme sorti d'une longue phase d'hibernation. Ses cheveux gras restèrent plats derrière, ses cernes noirâtres se plissèrent. Il plia progressivement les genoux et les coudes, et se leva péniblement. L'immobilité lui avait fait prendre cent ans, ses muscles lui semblaient comme vidées de leur sang.


Hum.

Fit-il avant de tousser, la gorge rêche.

Besoin de rien envie de toi... Chanta-t'il pour s'éclaircir la voix. Cela sonna très faux.

Heu kreu... Hrem. Hum. Bon.

Il posa son manuscrit et se dirigea vers son destin, c'est-à-dire l'escalier. Les cris d'Ysilgonde accélérèrent sa fuite, et il parvint rapidement auprès de son écuyer pour lui dire, en avançant mollement un index :

Jeune délinquant. Petit péteux. Impertinent. C'est pas bien. Pas bien. Pas parler comme ça.

Le deuil lui avait fait perdre en répartie, et encore plus en autorité. Il annonça, catégorique :

Je ne réponds jamais à la provocation. Il fit signe à un page pour qu'on lui attache son plastron.

D'ailleurs je ne suis pas d'humeur à me battre. Il empoigna son épée.

Alors disons juste une demie-heure.
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