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[RP] Vieille fille

Temperance
Sa mère avait beau l'assurer de sa beauté et de sa haute naissance, Tempérance n'était pas assez sotte pour ignorer le mal que se donnaient, en vain, son chef de famille – Son Altesse Royale Charlemagne de Castelmaure – et sa mère pour lui trouver un parti plaisant.

Elle était jeune, vierge, pas trop laide, suffisamment dotée (en plus d'avoir hérité de son père, fille aînée de la Duchesse aux titres si nombreux qu'elle en oubliait toujours un quand elle les énonçait). Même plus âgée, ayant déjà bien enfanté et ayant peu à offrir à un nouvelle époux, sa mère trouvait facilement chaussure à son pied.
Tempérance, non.
Le Roi n'avait pas voulu d'elle. Comment aurait-il pu, d'ailleurs ? C'était une plouc. Plouc du LD represents.
Adelphe s'était marié. Adelphe. L'homme qui avait un jour trouvé de l'intérêt à l'illettrée qu'elle était. Adelphe, qui, bien que bâtard, avait trouvé à épouser une vicomtesse.

Elle-même ne rêvait désormais de rien plus qu'un seigneur. Mais même les seigneurs ne se bousculaient pas au portillon.

Elle pouvait toujours trouver de l'amitié et de l'affection pour d'autres. Mais on n'épouse pas les roturiers. Elle n'était pas assez rebelle pour faire honte ainsi à son héritage. Et puis, bien sûr, renoncer aux Arzeliers, sa maison depuis l'enfance, ce serait trop douloureux, qu'importe l'honneur, la noblesse, ce n'était pas l'important. C'était sa maison. Alors, bien qu'émue parfois par des jeunes gens, elle se voyait dans une impasse. Vingt ans et pas l'ombre d'une perspective de vie, de lignage, de bonheur à deux.

Vingt ans, c'est vieux. Cela faisait déjà six ans qu'elle aurait pu être mariée. Il lui en fallait cinq avant de coiffer sainte Catherine : la moitié du chemin était déjà passée. Il lui en restait guère plus avant de perdre sa fécondité. Elle était médecin, elle le savait : passé vingt ans, la fécondité ne fait que décroître. Toutes les observations concordent. Pas pour rien que les gueux se marient tard : pour éviter la prolifération d'une marmaille impossible à nourrir, on attend que le risque de pondre un gosse par an pendant dix ans soit passé.
Mais dans la noblesse, la logique était tout autre. Ne pas avoir d'enfants, c'était catastrophique. Ne pas être mariée à vingt ans, c'était presque une déchéance.

Et Tempérance le vivait mal. Elle savait qu'elle pouvait plaire. Elle pensait même qu'elle plaisait à Ryoka. Il lui avait offert une fleur. Comme les princes le font, dans les contes. Et elle appréciait beaucoup Ryoka, et pensait à lui souvent. Oh, comme elle avait tremblé, quand il avait frôlé la mort, en Savoie ! Oh, comme il était inconséquent !
Mais on n'épouse pas un roturier. Même le prendre comme amant, une fois mariée, ne serait pas décent. Il faut au moins un chevalier pour jouer à la fin'amor.


[Lyon, Maison Marionno, fin d'après-midi]

Elle avait quitté l'appartement familial alors que la lumière d'hiver commençait déjà à baisser. Elle portait des vêtements simples, qui ne trahissaient pas son rang, et une cape avec un capuchon – le crachin avait bon dos. Pour dire le vrai, elle cherchait avant tout l'anonymat. Elle avait choisi cette heure parce que tout un chacun rejoignait normalement son logis avant la nuit tombée – l'éclairage public n'étant qu'une invention moderne, c'était mieux ainsi, faute de quoi le risque de rencontrer des truands était décuplé.
C'était la meilleure heure pour trouver la Marionno seule. Et c'était le moment de vérifier si les rumeurs à son sujet étaient fondées.
Elle poussa la porte de l'échoppe et baissa son capuchon.


Bonjour...?
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À marier, étudie tous les partis - Mes RP itinérants – Parle un mélange de français malpropre, lyonnais et vivaro-alpin
Flaminia.marionno
On aura beau dire les rumeurs, il n'y a que cela de vrai. Les rumeurs, ça vous fait ou ça vous détruit une réputation, elles avaient fait sa fortune et son infortune.. Mais on ne se bat pas contre les rumeurs, elles sont le vent, on ne peut lutter contre le vent, on ne peut que tenter de s'en protéger ou de se laisser porter par lui.

Il y avait eu tout d'abord les rumeurs qui la prétendaient aussi merveilleuse que sa mère, celles-là même qui avaient poussé les maris à s'intéresser à elle. Puis les racontars qui avaient prétendu qu'elle était terriblement difficile à contenter, à y repenser, celles-ci avaient fait sa fortune. Combien d'hommes, qu'ils soient vieux bourgeois, hommes d'église parjures, jeunes hommes de famille fortunée ou tout simplement condottieri ayant du succès, ils s'étaient tant et si bien bousculés pour être de sa clientèle, pour être celui qui réussirait à lui faire exhaler sinon un gémissement, du moins un soupir. Jamais un qui ne se soit lassé, jamais un qui ne soit reparti convaincu d'être l'unique. La Marionno ne faisait pas seulement commerce de son corps, elle faisait commerce de rêve, celui d'amour. Cet amour que les italiens portaient aux nues au même titre que les arts, et elle, elle leur offrait la possibilité d'oser le toucher du bout des doigts, d'y croire, d'espérer seulement pouvoir un jour en être le merveilleux détenteur. Puis il y avait eu la rumeur, celle qui avait voulu que son époux, son ultime client, était mort épuisé d'elle, de ces plantes qu'elle maniait si bien pour s'en farder, et forcément mieux encore pour ensorceler et empoisonner. Cette rumeur, nul besoin d'être un génie pour en deviner la provenance.

Les rumeurs font et défont. Et il n'avait pas fallu beaucoup de temps pour que la rumeur de son ancienne vie se répandent ça et là. Un peu aidée par elle, d'ailleurs, mais toujours sur fond de rumeurs. Qu'on aille pas crier à la puttana devant sa devanture, mais si cela pouvait attirer quelques hommes détenant pécule, pourquoi s'en priver ?

Et tandis que l'Amilly tente discrètement de gagner sa boutique, la vénitienne, elle, rajuste l'ordonnance des flacons sur les étagères, alternant ça et là, un flacon au long cou, un pot d'argent ciselé ou bien même un petit coffret de bois verni renfermant quelque pommade pour la peau.

« Bonjour... ?
–  Buonasera Signora. »

C'est là que le bât blesse. Tu vois une femme de vingt ans, tu la vois sans chaperon. Pour toi, elle est mariée à n'en pas douter Flaminia. Et la mise est simple pour t'induire plus encore en erreur. Alors, oui, à Tempérance d'Amilly, déjà bien attristée par son rôle de vieille fille, elle donne du madame.
Pauvrette..


« Puis-je vous aider en quelque chose ? Sont-ce vos cheveux ou votre teint ? Voulez-vous une eau de parfum pour plaire à un galant ? »

Et puisque la mise est simple, elle ne s'est pas réellement arrêtée de ranger et d'ordonner mais pour autant, elle ne se prive pas de sourire à cette cliente tardive.
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© Elissa Ka - Tous droits réservés.
Temperance
Quelques temps plus tôt, elle avait demandé la main d'un homme. Sur un coup de tête, au cours d'une danse, voulant savoir ce qu'on ressentait, à envisager une union, à formuler l'idée tout haut.
L'homme, Duc et cousin, lui avait demandé si elle était désespérée à ce point.

L'était-elle ?
Elle n'y voyait pas vraiment de désespoir. Plutôt un mélange de curiosité et d'impatience. Une impression de perdre quelques années de sa vie ; d'autres diraient qu'elle ne serait jamais aussi libre qu'elle l'était étant célibataire, et ils avaient peut-être raison. Pourrait-elle encore chasser, pêcher, courir les champs avec ses amis, soigner elle-même ses chiens souffrants et, en un mot, rester aux Arzeliers tout au long de l'année ?

Face à Flaminia, la blonde hésita un instant. Non, bien sûr que non, elle n'était pas venue pour des cosmétiques, ce n'était pas son genre, ce n'était pas utile, à la campagne. Elle dansa d'un pied sur l'autre puis dit :


Non, j'a... J'a suis diane.

Elle était diane ; elle s'était plusieurs fois présentée sous cette identité. Une identité, notez, plutôt qu'un nom. Elle était la vierge chasseresse, avec son arc, et la lune pour symbole.

Et j'a entendu dire que vous êtes une... poutrône ?

Poutrône, ça voulait dire poupée. Ou femme populaire. Ou prostituée. Alors, Flaminia, es-tu une poupée ?
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À marier, étudie tous les partis - Mes RP itinérants – Parle un mélange de français malpropre, lyonnais et vivaro-alpin
Flaminia.marionno
La différence entre une prostituée et une courtisane se résume en un seul mot : Instruction.

C'est l'instruction qui lui a permis de parler le français couramment, mais aussi de connaître le latin et le grec, de charmer les cardinaux en citant le livre des Vertus dans l'intimité d'une chambre, de séduire les condettieri en parlant tactique militaire ou les doges en exposant ses avis en matière de politique. Vraiment, l'instruction, voilà qui lui avait ouvert tant de portes et de couches. Cette instruction qui faisait sa fierté, car quand le charme et le savoir s'allient, pas de plus belles armes pour le beau sexe. Alors seulement, on peut combattre à armes égales avec les hommes, et ils n'y trouvent plus rien à redire, pas même lorsqu'elle cite Socrate ou Plutarque.

Et concernant la vicomtesse de l'Aragne, une recommandation du philosophe lui vient à l'esprit : Pensez deux fois avant de parler et vous parlerez deux fois mieux.

On n'y comprend goutte à ces palabres sans queue ni tête, si ce n'est que le mot poutrône lui a été expliqué par la femme du teinturier. Alors s'il y a bien quelque chose à comprendre, c'est qu'il y a mésentente sur son ancienne profession, qui pour avilissante aux yeux des dogaresses et patriciennes victimes de maris trop volages, n'en est pas moins plus honorable que le simple statut de catin des rues.


« J'étais curtigiana onesta, lâche-t-elle en arrêtant son rangement pour considérer la jeune femme avec un sourire en coin. On venait de l'Italie entière pour assister aux fêtes que j'organisais où les plus grands esprits de Venise se réunissaient. Et on me payait pour donner mon avis et partager ma compagnie.. Et un peu plus, il est vrai. »

Elle n'est pas venue pour l'insulter, pas vrai ?

« Signorina, qu'êtes-vous venue chercher ? »

Le temps, c'est de l'argent. Et ton argent pourrait me faire gagner du temps, mais dis-moi comment l'obtenir.
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Temperance
Tempérance ne comprit pas tout ce que lui disait l’Italienne, qui avait ce défaut de parler italien. Entre les deux, le vocabulaire commun devait être réduit à l’essentiel ; mais enfin, elles avaient tout de même une base commune. Alors la jeune vierge répondit, après un regard vers la porte, s’assurant – et ce ne serait pas la dernière fois qu’elle le ferait – que personne n’allait entrer dans la boutique :

J’a suis venue chercher le savoir. J’a… J’a suis médecin, vous voyez. Ma j’a mie vu pratiquer les humains. J’a vu les bêtes faire et j’a tenu des vits et des cons en main, mais morts, quand que je donne des leçons d’anatomie sur des cadavres, ou parfois vifs, quand qu’il faut soigner un gars ou délivrer une garce.

D’abord soucieuse de fournir les détails, de bien préciser que toute sa science n’était bien que cela, sans aucune expérience sexuelle, elle réalisa vite la confusion régnant dans ses propos. Elle inspira, regarda encore vers la fenêtre et se reprit. Elle n’était pas là pour se justifier, juste pour bien être comprise dans sa démarche :

Ce que j’a veux dire, c’est que j’a plus de vingt ans et point encore d’époux en vue, et je voudra étudier comment que c’est la jointure entre les hommes, pour l’accouplement ou… – regard vers la porte – … le plaisir, et ça se montre point à l’université. Et rester vierge.

Salut, je suis une ado sur le tard et j’ai les hormones qui me titillent. Chuis pas vraiment prête à pratiquer en vrai de vrai, mais j’ai une boîte de mouchoirs près de l’écran. Hum. (bande originale pour les plus courageux – prudes s’abstenir)
Salut, je suis une ado sur le tard et je veux savoir ce que je rate. Merci bisou.

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Flaminia.marionno
Il y a bien des raisons qui poussent à regarder en direction d'une porte : L'envie de sortir, l'envie de rester, la peur d'être vue, la peur de voir quelqu'un d'indésirable. Plein de raisons et sérieusement.. On s'en moque totalement, ça ne changera rien de connaître les raisons des regards de Tempérance. Il suffit de l'écouter pour les comprendre. Enfin.. L'écouter ne fait pas tout, il faut aussi déchiffrer la signification profonde des mots qui s'échappent de sa bouche.

Loin de se sentir dépassée par les évènements, la Marionno prend le parti de s'intéresser réellement à la situation qui s'offre à elle : Une pucelle d'une vingtaine d'années qui lui fait une demande bien particulière.


« Si j'ai bien compris, vous voulez savoir comment on fait l'amour. Comment on fait l'amour ou comment on prend du plaisir ? »

La différence est importante. Faire l'amour, faire la chose, c'est banal, c'est facile, tout le monde fait cela. Tout le monde peut faire cela, on n'a même pas besoin de faire d'efforts, moins encore quand on est une femme. Elle a été mariée deux fois la vénitienne, et autant dire que la première fois, on ne lui a rien demandé de bien exceptionnel. Faire l'amour, c'est simple.

Mais prendre du plaisir, donner du plaisir, c'est tout autre chose. C'est un art. C'est l'art des courtisanes, et Flaminia Marionno a été très tôt et très longtemps – dix années au moins – une des meilleures de Venise.


« Vous voulez donner du plaisir ou le prendre ? Ou juste savoir comme on s'accouple ? »

Dans les deux cas, cela coûtera de l'argent. De la main, elle l'enjoint à la suivre, de l'autre, elle repousse la tenture qui sépare la boutique de son domaine personnel. Et une fois de l'autre côté, elle se laisse tomber sur une malle rembourrée de coussins dans un bruissement de tissus.
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Temperance
S'accoupler, j'a sais comment que ça fonctionne.

L'Italienne n'entendait ou ne comprenait peut-être pas tout. Tempérance en eut un instant d'embarras, à devoir répéter sa demande. Mais pourtant, la question méritait qu'on s'y penchât : donner du plaisir ou le recevoir ? Que voulait-on ?

J'a veux voir pour de vrai, mieux que sul le papier... Il est point ben ardu, d'entrevoir une verge, de nos jours, dans la rue pissant ou à l'auberge. J'en ai tenu une, morte à la faculté... Ma j'a vingt ans passés et j'a suis toujours vierge... Oui j'a veux du plaisir, ma garder pureté.

Vaste programme. Dans cet esprit médiéval, tout érudit de médecine qu'il fût, la virginité ne se perd qu'une fois, l'hymen est une chose qu'on déchire — ce qu'un esprit moderne sait être faux, mais qui fait les choux gras des préoccupations de midinettes désinformées — et surtout, surtout, on risque de se faire battre par son époux si au jour de la nuit de noces, aucun sang ne vient tacher les drap (non mais quelle con*erie anatomique... allez, disons même atomique).
Et elle, c'était bien cette virginité qui la préoccupait. Pas la virginité spirituelle, pas la virginité symbolique, de ne s'offrir qu'à son époux ; non, la virginité bien tangible, ce qui ferait office de preuve de sa virginité symbolique pour les matrones qui vérifieraient son orifice, avant les noces. Sa santé, aussi, car elle ne savait que trop bien les maladies que la jointure véhicule. Mais il y a sans doute moyen de prendre du plaisir en demeurant vierge et sans maladies, pas vrai ?*

C'était un monde pourtant que Tempérance n'osait imaginer ; elle avait l'intuition que s'il existait, une courtisane le saurait ; l'initierait. Mais au-delà du spectacle d'un couple s'aimait, voulait-elle vraiment connaître l'existence de l'algolagnie, de la sodomie, ou d'autres choses que, pour être périphériques à l'acte de procréation, l'église condamnait tout en bloc ?



*Indice pour la réponse : Tempérance se trompe. Sortez couverts.

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Flaminia.marionno
Il dit qu'il voit pas le rapport..

Sérieusement, écouter Tempérance, c'est quelque part faire preuve d'une compassion sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Elle lui parle de verge – pas celle d'or qu'on use pour faire passer les fruits de l'accouplement mentionné ci-dessus – et pis encore, elle lui parle de verge de mort ou de verge morte, allez savoir, parce que là, aussi, c'est un sujet dont on pourrait causer bien assez.
Est-ce qu'on lui demande à elle si elle a déjà tenu la verge d'un mort ? La réponse est oui.
Est-ce qu'on lui demande à elle si on peut mourir de plaisir ? La réponse est oui, toujours. Demandez donc à son mari.

Comment lui répondre.. Comment lui répondre sans heurter la sensibilité d'une novice ?


« La pureté, c'est .. On en fait tout un cas. Un jour, j'ai retrouvé l'homme qui a pris la mienne. On s'est retrouvés à un bal et alors il se retourne vers moi, tu sais, et il me dit « comment j’ai pu oublier ? ». Et c’est marrant parce que moi, au même moment, je pensais « comment j’ai pu m’en souvenir ? ». »

C'est sorti comme ça. Est-ce qu'on dit ça à une pucelle de vingt piges qui vient chercher des réponses ? Est-ce qu'on lui dit qu'elle s'embarrasse de certaines choses qui n'ont de valeurs que pour les nobles qui devront vendre leur vertu en même temps que leur vie à leur mari. La sienne a coûté une vingtaine d'écus. La vierge la plus chère de l'époque, et par la suite, la courtisane la mieux payée et la plus en vue. Pour vingt malheureux écus..

Elle la tutoie, c'est l'italien qui veut ça. L'italien ne vouvoie pas, il est volubile, il s'exprime sans restriction. Elle est italienne. C'est dommage.


« Si le plaisir t'intéresse vraiment, tu auras toujours le moyen de te passer de virginité et de colmater la brèche plus tard. Mais si vraiment, tu veux la garder, j'ai bien une .. commence-t-elle avant de s'arrêter en tapotant du bout de l'index sa lèvre inférieure. Tu comptes me payer si je fais en sorte que tu voies ce que tu veux voir et que tu saches ce que tu veux savoir ? »

Ca peut avoir une importance, ça a son importance, elle a besoin de cet argent, mais puisqu'elle ne s'est pas présentée, puisque sa tenue est simple, elle est médecin, elle enseigne, elle a de l'instruction donc elle a de quoi payer, non ? La paume des mains vient s'abattre avec un claquement sec sur les cuisses fermes, mettant fin d'avance à la question pécunière, et elle se lève comme un diable sort de sa boîte.
N'est-ce pas ce qu'elle est ? Une belle diablesse.


« Tu veux le plaisir sans risque en somme. »

Le risque, il est réel, le risque zéro en matière de plaisir n'existe pas vraiment. Les grossesses ? Un risque. Les maladies ? Un risque. La solution ? Il y en a eu tellement, tellement auxquelles elle avait cru au départ, comme tant de gens convaincues que l'on pouvait éviter la maladie si l'on voulait. Et sa mère avait déclaré la vérole, et son époux avec elle. Son époux en était mort, et une servante dont on connaissait la liaison entretenue avec lui. La vérole se fout bien des espoirs et des prières. Elle tue et c'est tout.

« Tu n'as qu'à te débrouiller toi-même, lâche-t-elle. Je veux dire avec ta main. Crois bien qu'en certains domaines, on est souvent mieux servies par soi-même, surtout quand on est femme. Et c'est de loin le plaisir le moins risqué qui puisse exister. Tu garderas ta vertu de la sorte. Evidemment, il n'est pas question d'amour charnel, bien qu'il puisse s'agir d'une forme d'amour, un égoïsme plaisant. »

Pour imager la chose, les doigts s'agitent avec grâce comme un coucou, un délicat coucou. Comme on s'enfonce bien quand on disserte sur les joies de l'onanisme au profit d'une vierge.

Il est bizarre ce sol, il est pas palpable..


[Ce post est sponsorisé par Alain Chabat. Voilà. La bise à ta mère.]
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Temperance
Puisque la morale est la faiblesse de la cervelle, on ne s'en encombrera point. Tempérance fut douchée par la réponse de l'italienne, frontale et crue. Faire avec... sa main ? Mais comment atteint-on le plaisir d'une main ? Et la jointure, dans tout cela ? Son intérêt pour témoigner à l'acte n'avait pas faibli, tant pour assouvir sa curiosité personnelle que scientifique (ouh la vilaine excuse) (Oh... Wait).
Elle se raidit un peu et dit :


J'a veux l'plaisir sans risque.
J'a veux voir d'autres s'faire... s'accoupler.
J'a veux apprendre le plaisir avec ma main.


Le rouge montait à ses joues et elle réalisa que ses yeux regardaient le plancher de la boutique. Elle redressa le menton, bien ancrée sur ses jambes, et mit les mains dans le dos, à la manière des militaires en position de repos. Alors elle chercha le regard de l'Italienne, et conclut :

Et j'a payera qu'est-ce qu'y faut. Les escalins ça m'marcoure point.

Tout dépendrait du prix, bien sûr ; Tempérance gérait ses terres avec conscience et attention, mais elle n'était pas de ceux qui prélevaient taxes et impôts jusqu'à laisser leurs gens exsangues. Elle pensait qu'en taxant un peu moins, ils travailleraient un peu mieux, et, en meilleur santé, seraient plus efficaces et heureux à la tâche ; chose qu'elle souhaitait à tout un chacun. Socialiste ? Non, vraiment non. Mais par la force des choses, par sa curiosité de médecin, son envie d'aider autrui, son besoin d'être appréciée et aimée, elle en était venue à frayer davantage avec les filles de meuniers qu'avec les filles de ducs.
Reste que ce n'est pas à une fille de meunier que l'on clame son envie de plaisir. Elle ne veut pas se faire une réputation de noble de mauvaise vertu, la Vicomtesse... C'était bien pour cela que face à Flaminia, elle n'était que "Diane".

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Flaminia.marionno
Passons donc sur les histoires de gros sous, elle hausse juste un sourcil, comme pour assurer à l'Amilly qu'elle tient compte de sa réponse – ou tout du moins de la première partie de la phrase, bon dieu que peut-elle bien baragouiner encore.. - et qu'elles auront bien le temps d'en parler.

« Je m'arrangerai pour t'organiser cela. Je pense qu'il y aura bien moyen de te cacher quelque part si je reçois un client. Te cacher ou le prévenir, comme tu préfères. »

Derrière un paravent, dans une malle, sous un lit, il sera bien temps là aussi de savoir quoi faire de Diane et son goût pour le voyeurisme. Goût qu'il sera toujours bon d'exacerber à un moment ou un autre, et pourquoi pas un autre travers : Le voyeurisme et l'exhibitionnisme se tiennent souvent la main avec une joie malsaine. Mais passons sur cela aussi, Flaminia préfère s'occuper de choses plus tangibles, plus concrètes et en l'occurrence : L'onanisme ou plaisir sans risque.

Pour l'amour de la science, des hommes iront jusqu'à sortir des cadavres des fosses communes pour les observer en secret. Mais les protagonistes de la scène se jouant ici n'iront pas jusqu'à tripoter des dépouilles, non point. Pour l'amour, pour la passion, pour le goût du beau geste encore, il faut du vivant, il faut du palpitant ou un fruit.
Un fruit, c'est bien.

Sur une malle, une corbeille d'osier tressée contenant des fruits secs et autres grains, et une figue séchée est pincée entre le pouce et l'index, de sorte que l'orifice du bas s'ouvre formant une fente.
Une fente ou une autre, hein.


« Je te fais grâce d'une leçon sur l'organe de la femme. Admettons que ce soit ta fente, désignant la figue béante par le bas, puis le haut de l'ouverture. Au dessus, il y a tant de plaisir possible. Il y a un tout petit bout de chair. Petit mais puissant.. Il te suffit d'y toucher, de le caresser, d'y mettre du cœur à l'ouvrage. »

Ce faisant, le majeur de la courtisane s'agite à un rythme lent puis plus soutenu sur le haut de la fente. Elle ne regarde pas la figue, c'est l'habitude, elle sait faire, elle sait y faire. Elle regarde Tempérance avec un sourire. Et comme pour mettre fin à la démonstration, le doigt s'enfonce dans la figue et vient porter le fruit à ses lèvres pour le gober tout rond.

« Mmmh. Mais cela ne concerne pas l'acte en lui-même, c'est juste une affaire de plaisir. Dans le mariage, il n'y a pas la place pour ce genre de choses généralement, et tu ne trouveras pas d'hommes pour faire cela et surtout le faire bien. Les femmes sont plus douées. »

Pour se le faire elles-mêmes, pour le faire entre elles. La courtisane sourit.

« Pourquoi ça t'intéresse tant ? Tu ne peux pas faire comme les autres pucelles et attendre sagement qu'on te prenne ta fleur ? »

Parce qu'elle n'a pas encore demandé d'argent et que la réponse à certaines questions pourrait finalement servir de paiement et parce que Flaminia se moque bien de parler de ceci ou de cela, elle attrape une noisette et la coince entre ses molaires pour en fendre la coque. Parler de ça ou d'autres choses..
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