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[RP] Nuit trouble

Helge.sjogren
Campagne Champenoise - 9 Mars 1465 - Aux Matines

Je m'appelle Helge Sjogren, j'ai 17 ans, scandinave, Viking des terres suédoises. J'ai quitté ma famille pour partir à la recherche de ma tante. Aujourd'hui après une lourde déception, j'ai choisi de vivre ma vie autrement. J'ai tout quitté pour rejoindre l'aile d'un château Champenois. En effet, dans sa grande mansuétude, un Duc m'a pris sous son aile protectrice. "Mon Duc" comme j'aime à l'appeler avec tendresse.

Pourtant parfois, malgré l'envie de chacun, rien ne se passe comme on pouvait l'espérer.

Ce soir est un autre soir, je ronge mon frein au fond de ma chambre, caressant du bout des doigts le ventre rond de Chaton, mes ongles laissant de délicates volutes dans ses poils roux et blancs sous ses ronronnements de contentement, tandis que de l’autre, je dessine machinalement les ellipses brodées de ma couverture. Il a mangé comme un petit ogre et s’apprête à attaquer sa nuit, le ventre plein et moi, je m’ennuie de plus en plus.

J’ai quasi dévoré la bibliothèque, je me suis même mise au dessin et je pense sous peu me lancer dans l’apprentissage de la musique et du chant...enfin ça, je sais déjà faire mais je n’en ai jamais parlé à personne par ici. Je me retrouve parfois portée par mes souvenirs à fredonner des chants de chez moi que seuls la forêt et ses animaux peuvent apprécier lorsque je m’y promène.

Je m’allonge aux cotés de la boule de poils et la contemple. Comment est-il possible de se contenter d’une vie à œuvrer entre chasse aux souris et siestes à n’en plus finir ?. Moi qui n’a de cesse de vouloir apprendre encore et encore, jamais je ne pourrais me contenter d’être une chatte..et pourtant sans le savoir j’en deviens une..

Je passe mon temps allongée sur mon lit, dans la bibliothèque, attendant presque les calins d’un Maitre, qui viennent ou pas, selon son bon vouloir. Comme je le fais pour Chaton, mon Duc m’offre gîte, couvert et caresses, quand on y pense il y a là dedans quelque chose de malsain et pourtant je n’arrive pas à me défaire de l’idée que je suis là pour lui, pour l’aider, le soutenir.

Sans rien faire de particulier, il est devenu comme une drogue..une dépendance à laquelle j’ai du mal à me soustraire et malgré tout, ce qu’il m’offre ne me suffit pas, ne me suffit plus. La nuit a porté conseil.

J’ai besoin de prendre l’air.

Je pose mon regard sur ma cape et me lève enfin. Un rapide coup d’oeil par la fenêtre, la nuit est tombée mais la lune éclaire la campagne champenoise.

Je m’assure une dernière fois que Chaton ne manquera de rien durant ma petite balade nocturne et je file..

Il n’est pas à son bureau, Il n’est pas dans sa chambre non plus, ni même dans la bibliothèque ou dans la salle à manger..Peut être est-il sorti, peut être est-il.. Mon coeur se serre malgré moi à cette idée. Je dois m’y faire, c’est une hypothèse..une terrible mais réelle possibilité.

Je réajuste la cape sur mes épaules. Elle est épaisse et chaude. Je l’ai trouvée dans mon armoire. Je ne sais pas à qui elle appartient mais tant pis, elle était là, je me suis servie. La capuche est ajustée sur mon chignon et je quitte enfin le château. Petit à petit je m’enfonce dans l’allée centrale du parc. Les cailloux se heurtent sous mes pieds. Je vais avoir quelques lieues à parcourir, au pire je resterais à l’auberge du village, je ne lui manquerai pas de toute façon...c’est une réalité.

J’entends les bruits de la forêt qui captent toute mon attention. J’atteins enfin la route, au loin je vois la loupiote d’une calèche, elle semble filer comme le vent. Dans une heure peut être je serai au village enfin peut être..


Trop tard, elle filait comme le vent et le cocher ne m’a pas vu. J’ai été percutée et je suis tombée dans le fossé. Mon corps est si lourd, je ne sens plus mes jambes. Mon coeur semble hurler dans ma poitrine tant il a de mal à battre. Je suis à bout de souffle, un léger filet de sang glisse même le long de mes lippes violacées.

J’entends des voix, elles sont si loin, je ne vois rien, ou plutôt tout est trouble. Je ne distingue qu’une lueur, c’est peut être une torche. Je sens, enfin je crois sentir des larmes couler sur mes joues blêmes. On me parle, on me porte je crois, je me sens faible mais je suis si bien, mes paupières sont lourdes, je me sens légère, si légère..Encore oui, je veux encore de cette sérénité...

Demain..ou pas..
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Aimeryc.
Chassez le naturel et il reviendra au galop. Une maxime qui résumait parfaitement le normand ces derniers temps. Cet homme qui avait pour habitude de partir régulièrement sur les routes auparavant et ce toujours sans destination précise avait vu les derniers mois oblitérer cette partie de sa vie. Une chose en entraînant une autre, il n’avait pas profité de ces balades pour réfléchir à sa vie, aux femmes qu’il avait aimées et autres sujets philosophique de ce genre. L’envie de repartir sur les routes pour quelques temps avait commencé à ressurgir depuis peu et c’est profitant d’un répit dans cette fameuse protection de la capitale que le brun avait enfourché sa monture pour partir. Contrairement aux autres fois, cette fois-ci il avait une destination. Ses terres. Il avait décidé d’aller rendre une tournée d’inspection à la Chapelle afin de s’assurer que tout était en ordre et le voyage ne lui pris pas très longtemps. Il arriva au matin du 9 mars sur les terres.

Inspectant le manoir dont il avait ordonné la construction avant son départ, il alla ensuite examiner la serre où il faisait pousser des roses mais aussi diverses plantes médicinales. Par la suite venait le tour de la fameuse vallée qui faisait la fierté du brun. Enfourchant à nouveau sa fidèle monture, il se dirigea vers celle-ci. C’était sans compter sur les bâtons que le Très-Haut semblait décider à lui mettre dans les pattes. Un bruit se fit entendre alors qu’il faisait route. Intrigué, il détourna la monture pour se diriger vers la provenance de ce dernier. Il ne lui avait fallu que quelques minutes pour rejoindre la route. Route qui était déserte. Pourtant il avait bien entendu un cri… Plissant les yeux, il se mit à regarder aux alentours avant que son regard ne soit accroché par la forme étendue au sol. Sautant en bas du cheval, il se précipita vers celle-ci pour remarquer qu’il s’agissait d’une jeune femme enroulée dans sa cape qui semblait avoir été frappée par quelque chose au vu de la plaie à son front et autres ecchymoses présentes. Médecin dans l’âme, il prit la décision de ramener l’inconnue inconsciente jusqu’au manoir où il l’installa dans une des chambres d’invités. Avec douceur il retira la cape de celle-ci pour ensuite la déshabiller, avec le plus grand professionnalisme sans pour autant se priver d’observer les formes, pour laisser un grognement se faire entendre alors qu’il voyait le flanc gauche qui avait été salement amoché.

Armé d’un bol d’eau chaude, d’un linge délicat, il commença par nettoyer les diverses plaies de l’inconnue rousse. D’abord les blessures à la tête furent nettoyées et les petits cailloux qui s’étaient infiltrés dans la plaie furent retirés tout comme le sang séché était nettoyé. En fait, il n’y avait qu’une seule plaie à la tête au niveau du cuir chevelu de la rousse mais la blessure semblait bien plus importante que celle le long du flanc. Mordillant sa lèvre de découragement, il nettoya la dernière blessure. Devant l’étendu des dommages, il appliqua un cataplasme d’herbe contre les flancs afin de réduire l’enflure et la douleur. Afin de faire tenir le tout, il passa un bandage juste sous la poitrine de la femme afin de le maintenir en place. Vint ensuite le tour de la seconde blessure, celle qui lui faisait craindre le pire pour la vie de la rousse. Il aurait voulu ne pas en arriver là, mais il devait refermer la blessure et aucun baume ne saurait le faire. Armé d’une aiguille, éclairé par une bougie non loin, il se mit lentement mais sûrement à coudre la plaie de l’inconnue afin de refermer celle-ci. Il lui avait fallu très exactement huit point afin de refermer la plaie. Étalant un baume de sa concoction sur la plaie afin d’aider à la guérison, il lui fit boire ensuite un sirop qui aiderait à réduire la douleur.

Ordonnant qu’un feu soit allumé dans l’âtre de la chambre, il recouvra le corps nu de la blessée avec les couvertures en attendant son réveil. Il avait fait tout ce qu’il pouvait pour elle.

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Helge.sjogren
Campagne Champenoise - 10 Mars 1465 - Au petit matin

Funambule sur le fil de la vie, la mort est d’une excessive langueur. Aucune raison de lutter, plus de raison de respirer ou de cligner des yeux, même les battements du cœur se sont arrêtés. Aucune douleur, je ne ressens plus rien qu’un bien être qui m’est étranger.

C’est un état de grâce intense.
Une sensation incroyablement apaisante.

Tout semble silencieux, c’est un puits sans fond, une lumière sans ombre, une nuit sans soleil..c’est étrange, troublant mais tellement reposant.

Les voix se sont faites de plus en plus lointaines et mon corps ne semble plus avoir cette consistance qu’il avait plus tôt. On m’a relevée, déposée et ensuite je ne me souviens plus de rien. Je suis tellement bien, j’ai oublié tous mes souvenirs, les couleurs, les odeurs, les goûts, je ne sais plus ce que c’est. Seule compte cette plénitude intense.
Je m’enfonce dans un sommeil profond, si profond que bientôt tous mes organes seront totalement à l’arrêt..

Une lumière intense se fait entrevoir, j’ai l’impression de tendre la main sans le décider.

Je veux la toucher, encore un effort, mon corps se déplace sans contrainte, c’est merveilleux.. Je me sens envelopper d’une douce chaleur, je ne ressentais plus rien et là, cette chaleur est si délicate, comme la caresse d’un ange, oui voilà, la caresse d’une plume, je me souviens à présent, c’est doux, tellement doux et soyeux..

Encore oui..j’y suis presque...

Il fait si froid à présent, combien de temps s'est il écoulé depuis que je suis tombée. Mes paupières sont si lourdes. Je grelotte. Ce corps, mon corps, chacune de ses parties semblent ankylosées. J'ai mal..ma tête et ce goût ferreux dans ma bouche. J'ai du mal à déglutir. Que s'est il passé ? ah oui la calèche..mon dieu, vais-je mourir ? et si c'était la bonne décision ? si Valhalla m'attendait ?

Ce bruit..j'entends des pas qui résonnent à l'arrière de mon crane, des sabots peut être qui frappent avec violence le sol.

Oh ça fait si mal, non ne me touchez pas, mes jambes, mes bras, mes côtes, ça fait si mal. Cette chaleur. Mon visage est contre une source de chaleur, je ne saurai dire de quoi il s'agit mais une étreinte s'est refermée autour de moi et à présent ma joue frotte contre une étoffe. Je respire cette odeur, ce parfum que je ne connais pas. Je voudrais ouvrir les yeux mais ça m'est impossible.

J'ai tellement mal, un haut le coeur et je replonge dans les limbes. La perte de connaissance a cela de bon, c'est un état de repos inconscient mais salutaire.



Campagne Champenoise, domaine de La Chapelle-Vaupelteigne - 12 Mars 1465

Le soleil ne s’était pas levé dans ma vie depuis un long moment, enfin c’est ce que je me serais dit si je n’avais pas un instant perdu quelque peu la conscience de mon espace-temps. Cette dernière, ma conscience, était à présent dans un état second que je ne maîtrisais plus et finalement, c’était bien mieux ainsi. La laisser faire à son bon vouloir, pourquoi pas ?

Pourtant, si ma conscience me jouait des tours, et si ma mémoire avait été un trou béant l’espace de quelques temps, petit à petit je retrouvais un semblant d’activité cérébrale qui n’était pas pour me déplaire. En effet, sans que je n’ai besoin d’orienter mes pensées, celles-ci s’étaient dirigées vers mon Duc, vers celui qui me déstabilisait sans y paraitre, celui pour qui j’avais été si mal en quittant le château, celui qui malgré tout ce que je pouvais dire, penser ou même écrire, me faisait perdre contenance. J’avais cette désagréable sensation d’être tombée dans un piège qu’il n’avait pas déposé, j’étais la seule coupable de m’être aventurée dans ces lieux.

Les yeux clos, mon corps tout entier reprenait vie lentement sous les soins attentifs que me prodiguait un homme. Homme oui, je le sentais à la largeur de sa main ou encore lorsqu’il se penchait sur moi, cette odeur suave et boisée qui ne peut appartenir qu’à un homme. Je ne pense pas le connaitre, lui qui m’a pourtant tiré de ce mauvais pas, je reconnais son parfum. Est-ce à lui à présent que je devais la vie ? Quand mon Duc m’avait offert le gite et le couvert, mon Sauveur me permettait de retrouver la vie. Mais quelle vie au juste ? une vie faite de silence et d’ombre ? Peut être valait il mieux rester dans ces ténèbres devenues grises et roses pales. Encore un peu, le temps que mon corps se remette de tout ceci.

Quelques murmures qui s’éloignaient et ce qui devait être une porte, se referma.

Un souffle sur mes lèvres, un baiser dans mon cou. Ces lèvres je peux les reconnaître entre mille. Je n’ai aucune hésitation. C’est lui, mais..quel est donc cette étrange sensation qui me vrille le coeur. J’ai l’impression d’entendre un pleur dans cette poitrine qui frôle la mienne. C’est impossible..

N’ayez crainte mon Duc, tout va bien aller.. du moins je l’espère.


Une main s’aventure sur mon ventre, le derme délicat de sa paume et cette façon de toucher le mien. Il “goûte” ma peau du bout des doigts, peut être est-ce sa couleur blanche qui l’attire. A présent, ses ongles crissent légèrement telles les griffes de celui qu’on appelle le “matou” et c’est tout mon corps qui s’éveille à cette délicieuse orgie des sens. Toutes mes douleurs ont disparu en un éclair alors que je suis incapable d’ouvrir les yeux, tétanisée par ce qu’on appelle le “coma” ou peut être la crainte de rompre le charme de cet instant.

Ses mains me rappellent combien j’aime qu’il me caresse, combien mon corps exalte sous sa puissance et ses va et vient. Il me passionne autant qu’il m’agace.

Je crois que je suis définitivement amoureuse de cet homme et que ma vie va être un véritable enfer si je persiste à rester à ses cotés.

J’aurais aimé être capable d’être l’une de ces femmes qui arrivent à dire “non c’est ça ou rien d’autre”, sauf que même si j’y ai pensé plusieurs fois, prenant soin de répéter intérieurement ce que je vais lui répondre lorsqu’il vient me retrouver, une fois devant lui, je n’attends qu’une chose et il le sait..

N’allez pas croire que je suis une femme de petite vertu, non nullement, je suis même du genre “vieux jeu”. Je n’aime pas être partagée comme je n’aime pas que l’on me partage. Certains diront “bêtement fidèle”. Et si je connais un peu, pour l’avoir lu, la vie de ma tante Dagmar, je suis loin d’être comme elle. Si elle prônait la “liberté d’utilisation de son corps”, comprenez le “libertinage”, je n’en suis pas. Mais j’aime tellement lui donner, me donner à lui. C’est instinctif, bestial, tendre, romantique..inexplicable.

C’est bien pour ça aussi que j’ai mis fin à ma dernière histoire. Lorsqu’on a lu un livre du début jusqu’à la fin, que l’on a été passionnée par l’histoire, on le referme et on en prend un autre. Mon histoire avec Arnaud a été passionnée, parsemée d’embuches et puis finalement j’ai préféré fermer le livre avant que les heureuses images s’envolent et soient remplacées par d’autres plus vilaines. Fin de l’histoire.

Mon ventre se serre à nouveau, je sens sa main là sur mon nombril, il caresse doucement, il poursuit sa course, passe son doigt dans l’aine pour venir contre l’intérieur de ma cuisse. Il aime cet endroit comme j’aime qu’il y soit, je le sais..

Oh mon Dieu !

J’ai l’impression que tout mon corps se tend sous cette intrusion, mais ce n’est qu’une impression, je le sais, je suis inerte, d’ailleurs est-ce vrai ce que je ressens ou est-ce simplement le fruit de mon imagination...?

Chut..si c’est un rêve, qu’il se poursuive, si c’est la réalité..que je reste endormie..

Un grincement de porte, des pas..au prix d'un effort presque surhumain j'entrouvre mes yeux, un regard tente de s'accrocher au mien..

- où..où suis-je ?

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Aimeryc.
Inquiété par le sort de sa patiente, l’homme au tempérament impatient avait pris la décision de veiller sur celle-ci personnellement ou tout du moins pour les premières heures. Armé d’un livre, il avait pris place dans l’un des fauteuils de la place dans l’espoir que la femme se réveillerait rapidement. Plus le temps passait et plus cet espoir semblait s’envoler. Légèrement fatigué et alors que la noirceur avait depuis longtemps engloutie la nature environnante il avait dès lors rejoint sa propre chambre afin de récupérer quelques heures d’un sommeil qui fut réparateur et des plus mérité.

Les lueurs de l’aube venaient à peine de percer le voile des ténèbres lorsqu’il fut réveillé par un des domestiques qui était venu lui signaler que l’invitée s’était réveillée et désirait savoir où elle se trouvait. Personne n’avait osé lui répondre afin de laisser le maître des lieux la prendre en charge. Enfilant une tenue légère qu’il n’aurait jamais osé porter à l’extérieur, il rejoignit la chambre de la patiente qui ne se situait pas trop loin de la sienne.

Poussant la porte, il décocha un sourire à la femme en venant faire le tour du lit pour vérifier les blessures de cette dernière. Une main relevant la mèche des cheveux, il regarda les points avant de répondre à la question de celle-ci.


    « - Bonjour à vous. Vous êtes sur mes terres. Je vous ai recueilli hier après vous avoir trouvé sur le bord de la route blessée. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé avec vous mais vous étiez plutôt mal en point et j’ai dû vous soigner. Je vais d’ailleurs vérifier votre flanc. »


Comme annoncé, il tira légèrement sur la couverture en dévoilant ainsi de fait la poitrine de celle-ci. Sans un regard pour cette dernière, il approcha sa main des flancs de la rouquine afin de vérifier comment se portait les flancs sous le bandage.

    « - Tout semble bien aller mais je vais devoir appliquer un nouveau cataplasme. Votre front guérira je pense bien mais vous aurez une fine cicatrice. Avez-vous mal encore ? »

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Helge.sjogren
Campagne Champenoise, domaine de La Chapelle-Vaupelteigne - Petit matin du 12 Mars 1465


Ça s’agite un instant dans la chambre et le regard qui me dévisage disparaît de mon champs de vision. Je cherche, m’inquiète, la vue encore trouble, jusqu’à ce que la porte s’ouvre à nouveau pour laisser entrer une nouvelle personne.

Je détaille celui qui s’approche, contourne le lit puis se penche sur moi. La trentaine, plutôt bel homme, son regard est grave mais bienveillant lorsqu’il se pose au niveau de mon arcade alors que sa main relève une mèche de cheveux. Sa chemise en lin parait propre et de bonne qualité, peut être un noble ou au moins un bourgeois. Ses braies pourpre rehaussées d’un ceinturon de cuir ébène, il se dégage de lui une force intérieure. Qui est-il, je ne l’ai jamais vu depuis que je suis arrivée en Champagne. Pas que je fréquente beaucoup les tavernes mais j’aurais pu le rencontrer en ville, sur le marché au détour d’une ruelle.

Je lève la main jusqu’à ma tête qui me semble peser plusieurs livres et en découvre une légère boursouflure. Sans doute lit il la lueur d’affolement dans l’azur de mon regard et prend le temps de m'expliquer la cicatrice. Je n'en prends même pas conscience à cet instant.

Mon autre main se pose sur mon flanc et je me maudis de l’avoir fait. Je pousse un gémissement qui tient plus de l’animal que de la jeune femme que je suis. Je grimace et mon faciès suffit à raidir les traits du visage de mon hôte alors qu’il tire déjà sur le drap.

- je..je ne me souviens plus, enfin si, il faisait nuit, il y avait cette calèche qui paraissait aller si vite, je me suis retournée un instant sur un bruit dans le fourré puis j’avais peut être un peu la tête ailleurs. Et..et..


J’éclate en sanglots, incapable de terminer ma phrase, terrifiée par ce bruit qui hante à présent mon crane. C’est comme si je m’étais jetée sur un mur de toute mes forces.
Je sens une main se poser sur ma jambe et je réouvre les yeux, le corps tremblant de peur. Un tas d’images se heurtent à mon esprit et je suis prise de panique. Je dois trouver un moyen de l’éloigner de moi. Je suis tétanisée, incapable de bouger lorsqu’il regarde l’état de ma cuisse.

- Et..vous..vous êtes ? un peu mal seulement, c'est lourd surtout mais... un cataplasme dites vous ?..je je vais le faire ne vous..ennuyez pas !

Je cache ma gêne en tirant sur le drap pour recouvrir le peu d’intimité qu'il me reste. D’ailleurs maintenant que j’y pense, je suis nue. Est-ce lui qui m’a déshabillée ?

Je tente de m’extirper de ma couche. Je lutte, m’inflige quelques douleurs avant de retomber sur le lit, totalement incapable d’y arriver.

- Je dois partir, je dois rentrer au Chateau. Il va me chercher, il va s’inquiéter. Où sommes nous ?

J’ai besoin de lui dire qu’on va me chercher, comme si cette affirmation pouvait me protéger, comme si mon Duc était la clef pour me sortir de ce mauvais pas. Et puis mon regard se porte à nouveau sur lui.Il ne me veut pas de mal, je le vois dans ses iris, il a l’air tout aussi perdu que moi. Je l’ai froissé peut être ? oh sans doute, je n’aime pas paraitre désagréable aux yeux des gens mais sa main c’est juste impossible pour moi. Il n’y a que lui qui puisse me toucher, il n’y a que lui dont j’accepte les caresses.

Je n’ai pas vraiment le temps d’entendre le nom du Domaine que déjà mes forces me font défaut, épuisées par ces quelques minutes d’une sommaire conscience. L’homme s’approche, se penche pour réajuster ma position et j’ai juste le temps de murmurer à son oreille le nom du Duc en question pour qu’il le prévienne avant de retomber la tête sur l’oreiller en soufflant

- Et si..si..dites lui que j’étais bien près de lui.

Les battements de mon coeur s’emballent, ça frappe si fort dans ma poitrine. Mes yeux se révulsent légèrement et déjà je me sens repartir. La lumière a fui. Les bruits se sont éteints. Ne reste que l’empreinte de son regard affolé dans le mien.
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Aimeryc.
Doucement la tête du brun dodeline en signe de compréhension. De quelques pas il s’éloigna afin de fouiller dans la trousse posée non loin et il en ressort dès lors une fiole entamée légèrement. En retirant le bouchon qu’il dépose sur la table, il s’approche de la jeune femme afin de venir porter lentement le goulot à ses lèvres.

    « - Mon nom est Aimeryc. Je suis le seigneur des terres environnantes. Ne soyez donc pas timide, j’en avais vu bien d’autres avant vous. Buvez deux gorgées de ceci. Ça devrait aider à la douleur ainsi que vous permettre de dormir. »


Secouant la tête en la voyant se recouvrir du drap, il approche à nouveau sa main avec la fiole pour la tendre à la rouquine qui semblait en panique soudainement. Plissant les yeux aux questions, il haussa les épaules délicatement. Il ? Qui est ce il ? Qui doit-il prévenir ? De quel château parle-t-elle ? Serait-on à sa recherche ? Tant de questions sans aucune réponse à l’horizon. Satisfait de la voir prendre les deux gorgées, il retourne déposer la fiole avant de venir l’aider à sa positionner pour être confortable. Surpris au murmure, il hoche légèrement la tête. Il connaissait cet homme. Il pouvait bien lui écrire une lettre. Et alors que la jeune femme sombre dans un sommeil qui se voudra réparateur et sans douleur, le normand retourna à son bureau pour écrire une lettre afin que le duc en question rejoigne ses terres pour s’occuper lui-même de la jeune femme.
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Helge.sjogren
Cinq jours s'étaient passés depuis qu'elle était arrivée ici.

Le Seigneur des lieux m'avait veillée, je le savais. Plusieurs fois je m'étais réveillée et l'avais vu installer dans le fauteuil à coté de mon lit, il lisait bien souvent à la lueur d'une bougie et je ne l'avais pris à dormir qu'une seule fois.

C'est lui qui s'était occupé de penser mes blessures, et si au début je m'étais montrée réticente, j'avais appris à mettre ma pudeur de coté lorsque le Medicastre se penchait sur moi.

Si les trois premiers jours, ses domestiques s'étaient occupées de mes toilettes et de mes repas, aujourd'hui j'étais capable de me lever et de m'occuper de moi. J'en étais soulagée.

Cet après midi là, Aimeryc s'était absenté et, assise devant la fenêtre je tentais de comprendre pourquoi l'absence et le silence du Duc. Peut être était ce pour lui l'occasion de mettre un terme à notre "liaison". Je serrais en silence le médaillon que je portais à mon cou. Il avait le don de me rassurer lorsque je me sentais mal.

Je songeais à Chaton, espérant que Maryse, la femme de chambre, l'aurait pris en charge. Mon petit chat mourrait de faim..à moins qu'une souris ne passe par là.

Je m'installais dans le fauteuil du Seigneur de Courcy, posait mes pieds sur le bord du lit et, ajustant la couverture sur mes jambes, je sombrais à nouveau vers d'autres horizons tentant d'oublier lâchement la possibilité que le Duc m'abandonne...
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