Helge.sjogren
Campagne Champenoise - 9 Mars 1465 - Aux Matines
Je m'appelle Helge Sjogren, j'ai 17 ans, scandinave, Viking des terres suédoises. J'ai quitté ma famille pour partir à la recherche de ma tante. Aujourd'hui après une lourde déception, j'ai choisi de vivre ma vie autrement. J'ai tout quitté pour rejoindre l'aile d'un château Champenois. En effet, dans sa grande mansuétude, un Duc m'a pris sous son aile protectrice. "Mon Duc" comme j'aime à l'appeler avec tendresse.
Pourtant parfois, malgré l'envie de chacun, rien ne se passe comme on pouvait l'espérer.
Ce soir est un autre soir, je ronge mon frein au fond de ma chambre, caressant du bout des doigts le ventre rond de Chaton, mes ongles laissant de délicates volutes dans ses poils roux et blancs sous ses ronronnements de contentement, tandis que de lautre, je dessine machinalement les ellipses brodées de ma couverture. Il a mangé comme un petit ogre et sapprête à attaquer sa nuit, le ventre plein et moi, je mennuie de plus en plus.
Jai quasi dévoré la bibliothèque, je me suis même mise au dessin et je pense sous peu me lancer dans lapprentissage de la musique et du chant...enfin ça, je sais déjà faire mais je nen ai jamais parlé à personne par ici. Je me retrouve parfois portée par mes souvenirs à fredonner des chants de chez moi que seuls la forêt et ses animaux peuvent apprécier lorsque je my promène.
Je mallonge aux cotés de la boule de poils et la contemple. Comment est-il possible de se contenter dune vie à uvrer entre chasse aux souris et siestes à nen plus finir ?. Moi qui na de cesse de vouloir apprendre encore et encore, jamais je ne pourrais me contenter dêtre une chatte..et pourtant sans le savoir jen deviens une..
Je passe mon temps allongée sur mon lit, dans la bibliothèque, attendant presque les calins dun Maitre, qui viennent ou pas, selon son bon vouloir. Comme je le fais pour Chaton, mon Duc moffre gîte, couvert et caresses, quand on y pense il y a là dedans quelque chose de malsain et pourtant je narrive pas à me défaire de lidée que je suis là pour lui, pour laider, le soutenir.
Sans rien faire de particulier, il est devenu comme une drogue..une dépendance à laquelle jai du mal à me soustraire et malgré tout, ce quil moffre ne me suffit pas, ne me suffit plus. La nuit a porté conseil.
Jai besoin de prendre lair.
Je pose mon regard sur ma cape et me lève enfin. Un rapide coup doeil par la fenêtre, la nuit est tombée mais la lune éclaire la campagne champenoise.
Je massure une dernière fois que Chaton ne manquera de rien durant ma petite balade nocturne et je file..
Il nest pas à son bureau, Il nest pas dans sa chambre non plus, ni même dans la bibliothèque ou dans la salle à manger..Peut être est-il sorti, peut être est-il.. Mon coeur se serre malgré moi à cette idée. Je dois my faire, cest une hypothèse..une terrible mais réelle possibilité.
Je réajuste la cape sur mes épaules. Elle est épaisse et chaude. Je lai trouvée dans mon armoire. Je ne sais pas à qui elle appartient mais tant pis, elle était là, je me suis servie. La capuche est ajustée sur mon chignon et je quitte enfin le château. Petit à petit je menfonce dans lallée centrale du parc. Les cailloux se heurtent sous mes pieds. Je vais avoir quelques lieues à parcourir, au pire je resterais à lauberge du village, je ne lui manquerai pas de toute façon...cest une réalité.
Jentends les bruits de la forêt qui captent toute mon attention. Jatteins enfin la route, au loin je vois la loupiote dune calèche, elle semble filer comme le vent. Dans une heure peut être je serai au village enfin peut être..
Trop tard, elle filait comme le vent et le cocher ne ma pas vu. Jai été percutée et je suis tombée dans le fossé. Mon corps est si lourd, je ne sens plus mes jambes. Mon coeur semble hurler dans ma poitrine tant il a de mal à battre. Je suis à bout de souffle, un léger filet de sang glisse même le long de mes lippes violacées.
Jentends des voix, elles sont si loin, je ne vois rien, ou plutôt tout est trouble. Je ne distingue quune lueur, cest peut être une torche. Je sens, enfin je crois sentir des larmes couler sur mes joues blêmes. On me parle, on me porte je crois, je me sens faible mais je suis si bien, mes paupières sont lourdes, je me sens légère, si légère..Encore oui, je veux encore de cette sérénité...
Demain..ou pas..
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Je m'appelle Helge Sjogren, j'ai 17 ans, scandinave, Viking des terres suédoises. J'ai quitté ma famille pour partir à la recherche de ma tante. Aujourd'hui après une lourde déception, j'ai choisi de vivre ma vie autrement. J'ai tout quitté pour rejoindre l'aile d'un château Champenois. En effet, dans sa grande mansuétude, un Duc m'a pris sous son aile protectrice. "Mon Duc" comme j'aime à l'appeler avec tendresse.
Pourtant parfois, malgré l'envie de chacun, rien ne se passe comme on pouvait l'espérer.
Ce soir est un autre soir, je ronge mon frein au fond de ma chambre, caressant du bout des doigts le ventre rond de Chaton, mes ongles laissant de délicates volutes dans ses poils roux et blancs sous ses ronronnements de contentement, tandis que de lautre, je dessine machinalement les ellipses brodées de ma couverture. Il a mangé comme un petit ogre et sapprête à attaquer sa nuit, le ventre plein et moi, je mennuie de plus en plus.
Jai quasi dévoré la bibliothèque, je me suis même mise au dessin et je pense sous peu me lancer dans lapprentissage de la musique et du chant...enfin ça, je sais déjà faire mais je nen ai jamais parlé à personne par ici. Je me retrouve parfois portée par mes souvenirs à fredonner des chants de chez moi que seuls la forêt et ses animaux peuvent apprécier lorsque je my promène.
Je mallonge aux cotés de la boule de poils et la contemple. Comment est-il possible de se contenter dune vie à uvrer entre chasse aux souris et siestes à nen plus finir ?. Moi qui na de cesse de vouloir apprendre encore et encore, jamais je ne pourrais me contenter dêtre une chatte..et pourtant sans le savoir jen deviens une..
Je passe mon temps allongée sur mon lit, dans la bibliothèque, attendant presque les calins dun Maitre, qui viennent ou pas, selon son bon vouloir. Comme je le fais pour Chaton, mon Duc moffre gîte, couvert et caresses, quand on y pense il y a là dedans quelque chose de malsain et pourtant je narrive pas à me défaire de lidée que je suis là pour lui, pour laider, le soutenir.
Sans rien faire de particulier, il est devenu comme une drogue..une dépendance à laquelle jai du mal à me soustraire et malgré tout, ce quil moffre ne me suffit pas, ne me suffit plus. La nuit a porté conseil.
Jai besoin de prendre lair.
Je pose mon regard sur ma cape et me lève enfin. Un rapide coup doeil par la fenêtre, la nuit est tombée mais la lune éclaire la campagne champenoise.
Je massure une dernière fois que Chaton ne manquera de rien durant ma petite balade nocturne et je file..
Il nest pas à son bureau, Il nest pas dans sa chambre non plus, ni même dans la bibliothèque ou dans la salle à manger..Peut être est-il sorti, peut être est-il.. Mon coeur se serre malgré moi à cette idée. Je dois my faire, cest une hypothèse..une terrible mais réelle possibilité.
Je réajuste la cape sur mes épaules. Elle est épaisse et chaude. Je lai trouvée dans mon armoire. Je ne sais pas à qui elle appartient mais tant pis, elle était là, je me suis servie. La capuche est ajustée sur mon chignon et je quitte enfin le château. Petit à petit je menfonce dans lallée centrale du parc. Les cailloux se heurtent sous mes pieds. Je vais avoir quelques lieues à parcourir, au pire je resterais à lauberge du village, je ne lui manquerai pas de toute façon...cest une réalité.
Jentends les bruits de la forêt qui captent toute mon attention. Jatteins enfin la route, au loin je vois la loupiote dune calèche, elle semble filer comme le vent. Dans une heure peut être je serai au village enfin peut être..
Trop tard, elle filait comme le vent et le cocher ne ma pas vu. Jai été percutée et je suis tombée dans le fossé. Mon corps est si lourd, je ne sens plus mes jambes. Mon coeur semble hurler dans ma poitrine tant il a de mal à battre. Je suis à bout de souffle, un léger filet de sang glisse même le long de mes lippes violacées.
Jentends des voix, elles sont si loin, je ne vois rien, ou plutôt tout est trouble. Je ne distingue quune lueur, cest peut être une torche. Je sens, enfin je crois sentir des larmes couler sur mes joues blêmes. On me parle, on me porte je crois, je me sens faible mais je suis si bien, mes paupières sont lourdes, je me sens légère, si légère..Encore oui, je veux encore de cette sérénité...
Demain..ou pas..
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