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[RP] Un seul être vous manque ?

Aldaaregonde
[...]Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.[...]



Il y avait bien longtemps qu'elle ne l'avait croisé, elle l'avait appelé, avait cherché dans les coins de la ville, avait tenté sans succès de persuader Falko de la conduire sur l'île maudite pour y vérifier sa présence mais pas traces de Lapointe, ni de son chat, ni de sa monture. Encore moins de sa présence. Il avait peut-être quitté ce village bien trop enclin à la sieste, la laissant seule avec ses idées. Ce soir une balade au lac, elle se souvient de l'aide qu'il lui avait apporté, assise sur l'herbe fraîche elle regarde le lac. Lapointe n'est pas le seul à lui manquer. Les moines semblent avoir eu raison de Raiden, Gabin reste silencieux à ses missives. Un goût métallique lui vient à la bouche. La morsure n'a pas épargnée sa lèvre inférieure, un revers de main et un bout de langue passés et il n'y parait plus. Mains posées sur petit V elle lève la tête vers le ciel étoilé. Perdue dans ses pensées elle ne fait pas attention aux bruits alentours.
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Vous voulez tout savoir ?
Aldaaregonde
"- Qu'est-ce qui ne va pas Alda ?
- Rien."




"[...] Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !"
Alphonse de LAMARTINE (1790-1869) - Le lac



Les pas qui traînent, sur le chemin rendu poussiéreux par l'absence de pluie de ces derniers jours et les joyeux rayons de soleil, Arégonde avance doucement, mains en coupe sous son ventre, vers le lac. Son endroit préféré pour réfléchir, pour se recueillir, pour se ressourcer. Elle a quitté la taverne où elle a passé la soirée en douce compagnie de Baguette et Raiden, mais cela n'a pas fait disparaître le goût acide de bile dans sa bouche. Sûrement dû à l'avancée de sa grossesse ou bien... Ou bien elle est rattrapée par le manque : de surprise, de motivation, d'envie, de Rien.
"- Qu'est-ce qui ne va pas Alda ?
- Rien."
Ses pas la guident jusqu'au lac, où elle aime passer du temps pour se ressourcer.
Perdue dans ses idées, elle ne fait pas attention au chant de la chouette, à l'air frais de la nuit, à la lune, astre argenté qui aime tant lui jouer des tours.
Elle s'assied sur la berge, enlève ses poulaines, remonte ses jupons laissant apparaitre des mollets dont la blancheur laiteuse rappelle celle du cercle de lumière qui se reflète à la surface du lac. Une chanson qu'elle fredonne pour unique compagne, elle se met à contempler l'étendu qui miroite, où ses pieds jouent, sans se soucier de la morsure froide de l'eau. Et pourtant... le danger est là. Son regard se pose sur l'image de la lune qu'elle contemple un instant avant de voir le sourire de Gabin se dessiner, alors elle glisse doucement vers le bord pour se mettre debout dans l'eau prenant soin de ne pas laisser tomber robe ou chemise dans l'eau, elle avance doucement juste pour s'assurer que le sourire est vrai. Juste pour le toucher du bout des doigts, du bout des lèvres, juste pour se fondre dedans. L'avancée devient plus laborieuse alors qu'importe les étoffes humides elle lâche ses vêtements qui retombent en corolle autour d'elle avant de s'emplir d'eau rendant sa progression plus difficile. Le froid n'a pas d'emprise, le poids non plus Rien compte seulement le retrouver au plus vite.

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Raiden.
Cela faisait plusieurs jours que Baguette et lui étaient rentrés à Ventadour, mais il était inquiet de ne pas recevoir des nouvelles d'Alda. Alors, quand il l'avait enfin retrouvée, la veille, il était infiniment heureux et soulagé.
Tellement qu'il n'en avait pas remarqué à quel point elle n'allait pas bien. Le premier soir, elle lui avait paru triste, mais sans plus. Ce soir là, aussi.

Mais lorsqu'elle était partie de la taverne, elle avait mentionné le lac. C'est ce qui avait mis la puce à l'oreille de Baguette. "Elle à l'air encore plus désespérée qu'hier" lui avait-elle dit. Et même si il refusait de même penser à ce que Baguette pensait, il ne pouvait nier qu'Alda n'était plus elle-même.

Alors il ne lui avait pas fallu longtemps pour sentir l'angoisse monter. L'angoisse de ne plus jamais la revoir, qu'elle n'aille pas au lac juste pour se ressourcer... Il avait peur d'être responsable aussi, il avait été maladroit dans ses mots, et n'avait pas été à la hauteur de leur amitié. Peut-être était-ce lui qui avait déclenché cette soudaine envie d'aller jusqu'au lac, lorsqu'il n'avait pas su la rassurer et l'apaiser.
Devant Baguette, il n'avait pas vraiment laissé paraître grand chose, comme à son habitude, mais il n'avait jamais été aussi effrayé de toute sa vie.

Alors que tous les souvenirs, déjà flous, des mots d'Alda lui revenaient en mémoire, il avait déjà quitté la taverne. En courant, le plus vite possible, en direction du lac.
Et si encore une fois il n'avait pas réagi, pas assez vite du moins ?
Peu importe, il ne pensait plus à tout ça. Tout ce qui importait c'était qu'il la retrouve. Il ne faisait attention à rien. Tous ses sens étaient brouillés. Il n'y avait plus que de la peur.



C'est alors qu'il arrive au bord du lac, plus angoissé encore de ne pas l'avoir retrouvée sur le chemin. La nuit est claire, mais lui est plongé dans le noir. Sa vue est brouillée, à cause du manque d'oxygène sûrement. Quelques secondes pour reprendre son souffle, appuyé sur ses genoux, puis il commence à la chercher du regard. Mais rien n'y fait, il ne peut rien distinguer. Alors il espère l'entendre.
Peut être qu'elle l'a vu et qu'elle l'appelle ? Mais il n'entend rien sinon son coeur, qui bat tellement fort qu'il résonne dans ses tempes. Il a l'impression que sa tête et que son coeur vont exploser.
Il a envie de crier, mais l'air lui manque encore, et l'angoisse lui fait tourner la tête.

Il s'approche alors difficilement du bord du lac, s'agenouille devant l'eau et se mouille le visage. L'eau glaciale fait son effet. Pendant quelques secondes, son attention se concentre sur le froid, et tout son corps se crispe, alors il plonge le visage dans ses mains humides pour se réchauffer.
Quelques secondes passent, l'angoisse revient au galop, ses tempes se remettent à vibrer. et sans même se relever, il recommence à la chercher du regard.

Peut-être qu'elle est rentrée chez elle finalement... Et si je m'étais fait des idées ?

Il pense ne pas la voir. Mais elle est là, devant lui depuis le début, à quelques dizaines de mètres de lui. Sa silhouette se confond avec la nuit, mais au fur et à mesure qu'elle avance dans l'eau, les reflets de la lune sur l'eau la laissent paraître de plus en plus distinctement.

Alors qu'il finit par l'apercevoir, il se sent à la fois soulagé et terrifié.
Il ne s'était pas fait d'idées, elle est bien là, en train d'avancer dans l'eau glaciale. Elle semble attirée par quelque chose de plus fort qu'elle. Mais par chance, elle lui avait dit où elle allait. Était-ce un appel à l'aide ? Un cri de désespoir ? Ou était-elle simplement en train de se rafraîchir ?
Ce qui importe, c'est qu'elle est là, qu'il l'a retrouvée.

Sans perdre de temps, il se relève, et se remet à courir vers elle, en longeant le bord du lac. Il hésite à l'appeler, à lui crier de sortir de l'eau. Mais au fond de lui, il sent que cela serait inutile. Cette fois sans se préoccuper de la froideur de l'eau, il s'avance dans le lac, à grandes enjambées, et alors qu'il est à quelques mètres d'elle, il l'interpelle de sa voix essouflée et pleine d'angoisse.


Alda !
Aldaaregonde
Un pas de plus et encore un, son regard toujours posé sur le reflet de la lune, le visage de Gabin qui lui sourit. Elle avance, l'eau bientôt à la taille. Une voix qui s'élève derrière elle lui tire un sourire. Une voix qu'elle connait bien, qui sait la réconforter mais qui semble comme étouffer. Un rêve. Elle se dit qu'elle l'imagine, elle la sait au chaud près de son amour. Elle continue d'avancer, eau à la taille, ouverture faite dans ses pensées par l'appel de Raiden : le froid la saisie enfin provoquant des tremblements qui la font claquer des dents, elle s'arrête et semble prendre conscience de la situation. Les bruits de Raiden derrière elle viennent la connecter à la réalité. Elle se retourne doucement croisant les bras sur elle et se tenant les épaules. La scène qui s'offre à elle est tellement irréaliste. Est-il fou pour se baigner à cette heure ? Arégonde met un instant à comprendre qu'elle en est la cause, elle reprend le chemin inverse et tente de se rapprocher de son Raidzen dont l'air semble bien sombre. Elle n'arrive pas à prononcer un mot et tend sa main vers lui, l'invitant à un nouveau bras de fer pour la sauver de ses démons. Les larmes coulent sur ses joues en fines coulées de lave salée et chaude. Un pas puis un autre elle pense avancer mais elle reste figée s'offrant aux miasmes du lac*. Son regard posé sur Raiden un sourire toujours aux lèvres et tremblante elle sent ses jambes qui se dérobent sous elle avant de se laisser couler doucement dans l'abîme.






* Pensée à Arry
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