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[RP] Place des Increvables

Cyrielle.beaumont
[Ne reste pas seul dans l'bois, Boogie Man gambade
Et ce bâtard fait des grands pas, prends tes jambes à ton cou, petit.
*** ]


[FIN 1464]


    Longue, longue, longue Cyrielle.
    Longue, comme la jambe qui s’étale sur la chaise, bottée de cuir, voilé de lin râpé, insensible à une chimérique bienséance que l’on n’a jamais vraiment attendu d’elle. Jambe légère, cuisse facile, vieille carne sèche. Le corps s’affale sur l’assise solide qui, à demi tourné vers le sujet tente de retenir un intérêt volatile. On ne la connaît ni fidèle, ni curieuse, & sans doute l’expérience a mis dans cette profonde désaffection des autres une bonne dose de raison qu’on ne peut dénigrer.

    Longue, longue, longue Cyrielle.
    Longue, comme la chevelure miel & sel battant les joues vieillies, l’une ridée, l’autre brûlée, divisant la figure en une mascarade d’un goût assurément douteux. L’œil unique, enfoncé dans l’orbite pour mieux se protéger, plante de son bleu dépassé le visage familial en coulant sur la pommette ridée des cernes lourds d’âge & de labeur. Elle jauge sans juger, bien loin d’une fougue qui lui aura valu de trop nombreux stigmates de pièges, bravés malgré tout, & de batailles perdues. Si sagesse lui échappe, désillusion l'embrasse de ses bras décharnés.

    Longue, longue, longue Cyrielle.
    Longue, comme cette vie qui la retient encore, cette mort qui la repousse toujours, comme l’increvable de son corps, de son âme, qui insulte Thanatos en parjurant Éros. Aphrodite aux courbes fondues sur un squelette brisé, Cyrielle défie encore tout ceux qui la diraient finie, repoussant cannes & affaires de séniles pour continuer d’attiser le feu de l’empire bâti par sa réputation. Patience, mère de tous les vices, a doté ses affaires d'une presque réussite. Peu s'en faut, dirait-elle.

    Mais Fauve, jamais, ne laisse les flammes finir de la dévorer. L’articulation peine bien un peu à porter la coupe de piquette à ses lèvres décharnées, la patte se pare peut-être de tâches d’une insolente longévité, qu'importe ! Le goût du scandale n'a pas pris une ride, proposant en exemple que le bandeau de cuir si cher aux convenances des autres se perde il y a longtemps, & laisse dégarni l’orbite cautérisé, passionnément rôti. Les Miracles ont fait d’elle le giron de la misère, & mère attentionnée, elle a su tout forger du dégoût qu'elle inspire. Aux Dieux & aux étoiles, elle n’a rien à prouver. On la murmure coriace, pour ne pas blasphémer.

    L’être, lourd d’un demi-siècle déchu, étouffe une gorgée âpre d’une quinte de toux grasse, avant qu’un glaviot au vermillon douteux ne s’échoue & ne se délite au sol à la rencontre de fluides abjects. L’impudique prunelle se visse sur le fond d’une cruche vide, stérile de toute lumière sur le sens de cette apparition. Devins à la con.
    Le silence qui régnait pour mieux digérer la confidence se brise d’un raclement de gorge, suivi de près par le rauque d’une voix écharpée par le temps.

    - Si j’avais su qu’la mort nous rapproch’rait le sang…
    J’t’aurais p’t’être buté y a bien longtemps.
    - Dis-moi c’que tu m’veux, ma nièce.
Isaure.beaumont

Raide, raide, raide Isaure.
Raide comme ses gestes sous l’œil célibataire de sa tante. Elle sentait peser sur elle l’unique pupille de son aînée, ce qui ne faisait qu’accroître son malaise. Sa confiance était limitée et elle guettait le moindre mouvement de la femme en face. Si elle voulait paraître assurée et impassible, sa posture tendue témoignait malgré elle de son aversion et de son angoisse.

Raide, raide, raide Isaure.
Raide comme sa morale. Elle ne pouvait s’empêcher de détailler cette tante, seul héritage de sa mère. Cette mère qu’elle n’avait pas connue et qu’elle méprisait presque tout autant que sa tante pour avoir fait d’elle une bâtarde. Cyrielle et Marie Beaumont, deux foutues pécheresses !

Raide, raide, raide Isaure.
Raide comme sa bourse qui ne tinte plus de mille écus. Son habit était à la hauteur de sa vie et de son âme : râpeuse et sale. Elle était devenue Aurore, l’ombre d’Isaure.

Son récit s’achevait. Cyrielle savait tout. C’était un pari risqué, mais par égard pour leur sang commun, et dans le dessein de mener à bien sa quête, elle s’était vue contrainte de révéler toute la vérité. La lui cacher aurait été une bien plus mauvaise idée, la borgne aurait à coup sûr flairé l’omission.


- Si j’avais su qu’la mort nous rapproch’rait le sang…



Elle ne put s’empêcher d’esquisser une grimace. Le sang… Fallait-il qu’elles aient le même ? N’était-ce pas ce sang qui l’avait ainsi rendue elle-aussi pécheresse ? La malédiction des Beaumont. L’idée même de ressembler un jour à sa tante lui arracha un frisson.

- Dis-moi c’que tu m’veux, ma nièce.

Rien n’était plus simple. La mort de Judas.


- Eh bien…. vous pourriez d'abord commencer par me conter ce que l’on ressent quand on a une âme aussi pourrie que la vôtre et un corps aussi flétri.


Autant s'avoir à quoi l'on s'expose.
_________________
Cyrielle.beaumont
    Rire arraché à la carcasse sèche relance la toux grasse & épaisse. C’est que le poumon encombré de débauche pèse à son âge & à l’insolence de la vie qu’elle mène encore. Ce que l’Isaure n’a pas su embrasser, de déchéance, de ruine, de déshonneur, & du reniement humain, Cyrielle l’a baisé, avec toute la force de l’enfance volée, envolée la jeunesse. Oh ! bien sûr, les premiers temps avaient été si durs qu’elle en avait gardé, des années durant, un épais & amer glaviot au fond du gosier. Il avait fallu apprendre, d’abord, à soutenir la douleur physique, à contenir les flammes ravageant perpétuellement le visage imparfait, à supporter le manque de l’œil fondu, des muscles atrophiés, des tendons déchirés, des nerfs insensibles, & puis surtout, surtout, le manque de la beauté. Car oui, elle avait été aussi belle qu’Isaure, plus tôt, louée pour sa chevelure de blé & d’or, la pureté d’un regard au bleu si doux qu’il en paraissait blanc en plein soleil, l’innocence d’un sourire éternellement joueur. On la disait si jolie que les mariages qu’on se risquait à lui promettre s’appliquaient à lier les plus jolis garçons qu’on trouvait dans la région.

      Et puis… Et puis les flammes. Douce Isaure, douce Aurore, pourras-tu comprendre seulement, toi qui te flatte encore d’un visage inaltéré, de quelques sillons fins & blancs au creux de tes poignets, de la jeunesse d’un corps qui enfantera encore, sans doute, quand le mien n’aurait jamais pu, l’aurait-il voulu seulement. On ressent beaucoup, vois-tu mon ange, on ressent beaucoup, au début. On ressent beaucoup, vois-tu ma nièce, puis on ne ressent plus. C’est un deuil douloureux, qui prend le temps qu’il faut aux autres pour qu’ils cessent de te regarder en peine, en gêne, & qu’ils ne se contentent plus que du dégoût profond que tu leur inspires. C’est un deuil douloureux, celui de ton humanité, qui fait mal jusqu’à ce que ta main fébrile s’arme & se venge de l’hypocrisie débordante de ceux qui n’osent jamais tout à faire rejeter, mais dont le corps entier révulse à ton contact. C’est un deuil douloureux, mais passe, & tu ne sens plus rien.

    La toux s’estompe, le rire se tait, rictus s’imprime sur la bouche déformée en déchirant le profil brûlé. C’est qu’on croirait toujours qu’elle est monstre si laid que rien ne pourrait plus choquer, & voilà qu’elle sourit de la droite, & qu’elle en fait vomir les démons en personne. Car oui, double face aime encore jouer de sa dualité comme de deux personnalités. Un jour, vénérable sénior aux rides douces & apaisées d’une sagesse savourée, l’autre, hideux monstre pour mômes pisseux, revenu d’entre les morts pour dévorer les âmes de ses flammes avides. Au moins.

    - Baaah… Boarf.

    Ce n’est pas que ça a du mal à franchir ses crevasses, mais décharnée ne sait plus par où commencer. Cruche est agitée, encore, avant qu’un grognement guttural brise l’attente lourde pour rameuter un gamin édenté.

    - Ramène à boire, & bien remplie, hein !
    Et s’tu renverses des gouttes, j’te fais bouffer la cruche vidée par le fion.


    Un véritable instinct maternel, donc.
    Un coup de botte rate de peu le fessier de l’enfant pressé de disparaître, & l’infâme se teinte d’un délicat sourire narquois. Où en étions-nous… Boarf, disait-elle. Si tu t’poses la question parce qu’tu m’comptes me r’ssembler, sache qu’t’as l’minois encore trop mignon pour être à la hauteur. Mais j'peux toujours t'arranger ça...

    Fringuant squelette délaisse le brut d’une chaise qui n’a rien de confortable, & deux doigts nus & noircis d’opprobre redressent le menton frondeur. Jusqu’au bout, cette gamine viendra hanter un passé que sa mémoire sélective s’applique si bien à oublier. Il y a Marie, dans le dégoût lu sur les lignes caractérielles d’un visage encore jeune, dans l’audace & la fierté brandies pour oriflammes. Il y a Marie, & Cyrielle, elle, se retrouve encore incapable de refuser directement quelque chose à son propre sang. Les affaires de famille & elle, ma foi… c’est une histoire qui n’a jamais souffert l’oubli, qui s’accroche aux âmes des Beaumont comme une malédiction lancée par eux, subie par eux, & trop souvent cuisante. C’est l’envoûtement du feu & sa consumation dans un seul nom attribué à un sang.

    - Vengeance n’rend laid que si l’on traine à l’appliquer.
    T’as déjà bien perdu d’ta superbe. T’es aussi pouilleuse qu’t’étais précieuse.


    Constat sec & sans appel. Fossile ne se redresse que pour saisir à la volée une cruche pleine & dégoulinante de ce qu’elle a reversé au plancher, l’insulte filant à la suite du morveux maladroit. Enfin, la luxueuse piquette qu’elle s’offre ces derniers temps, alors que ses caisses s’épaississent, vient imbiber tant le gosier grossier que le menton crasseux, assurant une dernière fois encore de la distinction dont elle ne fait pas preuve.
    Fauve ne s’embarrasse pas de manières tant qu’on ne l’y force pas.

    - Pour te répondre, doucette, on r’ssent rien.
    Étrange Cyrielle, au sérieux difficilement saisissable.
    - J’aurai pas fait autant d’pieds d’nez à la mort, autrement.
Isaure.beaumont
Le néant.

N’était-ce pas séduisant ? Envolées les peurs, évaporées les tristesses. Elle pourrait vivre sans plus jamais craindre l’odieux visage judéen, qui la nuit venue se penchait au-dessus du sien, pour arracher inlassablement de son sein un nouveau-né encore chaud et sanguinolent, la sortant de ce cauchemar et la laissant pantelante et ruisselante, alors incapable de se rendormir sereinement. Elle n’aurait plus à pleurer ces deux enfants que la vie lui avait repris, ces deux tout-petits que Judas lui avait volés l’empêchant de se concentrer sur le troisième. Séduisante chimère : se libérer totalement de l’emprise d’un époux honni. N’était-ce pas pour cette raison qu’elle était venue trouver sa tante ? Si son intention première était son élimination physique, elle n’avait pas osé imaginer se défaire de l’ascendant qu’il avait sur son esprit.

Adieu Judas. Adieu, tu ne me feras plus jamais peur.

C’était là son espérance. Oui, l’idée même de ne plus rien ressentir était terriblement séduisante. Mais n’était-elle pas justement terrifiante aussi ? Ne plus rien ressentir ne voulait-il pas dire ne plus jamais connaître les petites joies qui étaient venues ponctuer ces huit années d’exil ? N’était-ce pas renoncer aux sentiments ? Et donc ? Qu’en avait-elle à faire ? Serait-elle capable un jour d’aimer, vraiment ? De se laisser aller aux émotions ? De les accueillir et de les retenir sans les chasser ?

C’est l’urgence de la vengeance qui avait conduit Isaure jusqu’à l’antre de la borgne. Oui, la soudaine urgence de vengeance d’une mère déboussolée, d’une mère endeuillée qu’une nouvelle maternité venait de réveiller. Ne plus rien ressentir, cela ne voulait-il pas dire qu’elle ne pourrait pas aimer ce nouvel enfant qu’elle avait mis au monde quelques mois plus tôt.

Neuf mois. Neuf mois dedans, neuf mois dehors et elle l’avait abandonnée, alors incapable de l’aimer comme elle aurait voulu le faire, car le spectre de son époux planait encore, car le fantôme de sa fille oubliée venait hanter son cœur, car le souvenir d’Amadeus lui arrachait encore des larmes. Tout l’éloignait de Constance Raphaëlle, plus encore que la bâtardise qui la couvrait. Mais alors, fallait-il se damner si elle voulait un jour la retrouver ? Ne plus rien ressentir arrangeait certains de ses tourments mais l’éloigneraient irrémédiablement de sa fille.

Non, finalement, ne plus rien ressentir n’était plus si séduisant que cela mais elle n’avait pas le choix. Judas devait mourir. Mourir pour tout le mal qu’il avait fait. Et si elle était venue jusqu’à sa tante avec l’idée de lui commanditer ce meurtre, elle changea d’avis. Si elle devait se damner, qu’elle soit commanditaire ou directement la meurtrière ne changerait rien. Aussi décida-t-elle qu’elle ne serait pas lâche et que ce serait de sa main que périrait celui qui l’avait lâchement faite assassiner huit ans plus tôt.


- Comment tue-t-on ? Je veux qu’il meure. Mais je veux qu’il souffre aussi. Comme j’ai souffert.


Elle était alors loin d’imaginer qu’elle était bien incapable de mener à bien un tel plan. Elle était alors loin de se douter que celui à qui elle voulait du mal avait déjà payé le prix de son ignominie mais par une autre main vengeresse que la sienne. Etait-ce la main de Dieu ? N’avait-il pas voulu lui épargner ainsi de noircir son âme ? L’empêcher de s’enfoncer un peu plus dans le péché ?
Amen.

_________________
Cyrielle.beaumont
[C’EST QU’IL FAUT TENIR DROIT POUR ÊTRE UN BON TUTEUR]

    Dextre poisseuse essuie les filets de vinasse dégoulinant au bas de son visage, senestre raide ramène la cruche aux lippes décharnées, & le corps de l’Immonde se détourne de l’engeance fraternelle pour observer, par une lucarne crasse, les allées & venues d’une ruelle oubliée. Il fait à moitié jour, peut-être à moitié nuit, on ne sait qui des nuages ou de la fin du jour a volé la lumière, & l’esprit de la Fauve est aussi incertain que cette drôle obscurité.

    Foutre ! Isaure Beaumont est plus coriace que sa mère, semble-t-il. Bien loin de demander un bras armé, elle vient là demander conseil, réclamer une vengeance qu’elle assurera de sa propre main. Si on n’influence pas Cyrielle de quelques sentiments, gagner des points en son estime craquèlera d’un sourire entendu le faciès malsain. Et à ces paroles affirmées, à cette vengeance assumée, diable ! jeune Beaumont fait tinter les points comme une bourse pleine débordant ses écus.

    Entendons-nous bien. Fauve n’a jamais ressenti aucune pitié, aucun respect, aucune considération envers ses commanditaires. Nourrie par leur faiblesse, soignée par leur traîtrise, affamée de leurs peurs, mercenaire n’a jamais aussi bien officié qu’en méprisant l’inaptitude de ses maîtres. Ce sont les pleutres qui font d’elle l’Increvable, leur honte qui fait son commerce, leur faiblesse qui fait grossir ses caisses & sa réputation. Si elle les remercie, ce n’est que d’une nonchalante flatterie comme on félicite la fidélité d’un chien tâté à l’encolure, parce qu’eux ne seront jamais capable de faire face à la mort.

    Et Isaure, ô ! Isaure… Isaure fait face. Isaure est morte, une fois, deux fois, trois fois, autant de fois qu’il a fallu pour que ce fier seigneur finisse de briser l’angoisse de l’impureté. Isaure est morte, & la jeune Beaumont est née de sa vengeance. Isaure est morte, & Beaumont a le courage, l’inconscience, la fierté nécessaire à assouvir sa soif de ce sang bleu. L’Isaure d'autrefois, de la première fois, effrayée des mains provocantes caressant son ventre rond, répugnée par la tante honteuse, dégoûtée de l’origine de son nom, s’est effacée tout à fait. Place ! place à l’Increvable.

    Carcasse s’est détachée de sa contemplation, glissant dans le dos de l’assoiffée tel le serpent murmurant à l’oreille de la première femme. Senestre inattendue enserre le cou frêle, & la lippe abîmée se perd en l’esgourde attentive. La cruche, elle, est retombée au sol dans un tintement lent en déversant son fiel. Dextre, libérée, trouve l’épaule douce & arrondie, laissant l’empreinte d’une caresse glauque.

    - Faut prendre à la gorge. Faut qu’l’angoisse monte, qu’ça suffoque de chaleur, qu’ça palpite à en déloger l’cœur. Tu vois, faut qu’ça presse assez fort pour s’arracher la langue, souffle-t-elle alors que les doigts osseux impriment leur marque sur la peau trop blanche, encore. Faut qu’les veines éclatent, qu’la bave suinte.

    La main habituée descend sur la gorge renflée, là où le cœur bat, là où les poumons s’étendent. Cyrielle, elle, sourit.

    - Faut qu’ça parte de là, qu’ça l’emballe & l’rende fou, d’abord. Pis seulement après, faut qu’ça s’remplisse de sang, & qu’le sang sans s’verser fasse office d’assassin. Faut qu’il ait l’temps d’se d’mander qui, pourquoi, comment, qu’il ose même supplier un pardon impossible. Faut qu’il en pleure. Qu’il en gerbe. Qu’il s’en chie d’ssus, joue-t-elle encore, doigts revenant agripper la gorge délaissée. Une lame bien plantée, qui déchire à peine le poumon tout en perçant le cœur. Un poison bien dosé, assez pour tuer, pas assez pour qu’ce soit rapide.

    Un léger silence alors que l’anguleuse se redresse, agrippant les poignets fins en caressant les sillons blancs, songeuse.

    - Ou bien, t’as un peu d’poésie… La neige est d'retour.
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