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[RP] Prenez soin de vos reins

Evroult
Citation:
    Mon épicée.
Ne m’en voulez pas de ne pas vous avoir écrit plus tôt. Je n’ai pas d’excuse recevable à vous offrir, si ce n’est des voyages trop longs, quelques arrêts trop courts, & d’autres occupations dont vous connaissez bien les secrets. Rassurez-vous, j’ai pensé à vous, un peu. Beaucoup, lorsque je m’ennuyais ; d’ailleurs savez-vous que vous êtes l’un des premiers visages qui me viennent à l’esprit en ces rares moments de solitude ? je vous avais écrit, une fois, que vous étiez ma préférée d’Anjou. Je n’avais pas menti.
    Ma savoureuse.
En fait, mon esprit & mes braies ont eu maintes fois l’occasion de se tourner vers vous, ces derniers jours. Sur les chemins menant à la Bourgogne, nous avons fait escale pour récupérer quelques amis de… ma foi, je ne sais plus de qui, mais ça n’importe pas. Nous avons fait escale, vous disais-je, & j’ai vu parmi les errants ramassés une tête bien familière : Perceval, votre fils, rien de moins. Vous m’en voudrez sans doute d’avoir osé, encore, secouer d’une main les épis sur son crâne, & de l’avoir grondé pour quelques mots gênants qu’il a pu prononcer. Ma foi, il a votre langage, & j’ai dû bien ruser pour l’empêcher d’étaler à tous nos compagnons notre proximité.
    Mon exotique.
Il y a bien d’autres choses dont j’aimerais vous parler, mais il me faut, je crois, me concentrer sur l’essentiel. En plus d’avoir rencontré son père – charmant homme d’ailleurs –, qui a bien dû apprendre que j’étais courtisan par quelques paroles malencontreuses prononcées pour me confondre, j’ai trouvé quelques hommes étranges, ce soir-là, rodant autour de votre fils. Lui, si innocent encore & à la langue plus rapide à déballer qu’à se taire, n’a pas hésité un instant à dire qui il était, & j’ai vu, dans leurs yeux, une lueur inquiétante, & dans leurs messes basses de mauvaises confidences. Vous savez combien j’apprécie Perceval, & je ne suis pas tout à fait ignorant des tourments de son enfance. Je l’ai raccompagné, rassurez-vous bien vite, & n’ai cessé depuis de le couver d’un œil dès lors que Niallan n’était pas dans les environs.
    Ma passion, rassurez-moi un peu & dites-moi qu’il n’y avait pas là l’ombre d’un soupçon à avoir, & qu’il ne craindra rien, & que vous ne vous êtes pas mise dans de biens mauvais draps.
    Voilà.
      Prenez soin de vos reins,

        Evroult.

PS : Ceci dit, je vous baise tout autant qu’avant.

_________________
Maryah
Citation:
    Mon Vrou vrou ...

Il me plait de vous lire. Votre messager a mis un temps à me trouver, mais si tôt que j'ai su, je ne peux vous cacher que cette Haine de -quiconque menacera mon fils- m'est remontée, et j'ai trouvé prétexte à me rendre à Limoges où un drame aurait pu se passer ...
Mais avant d'aller plus loin en ces détails malencontreux, laissez moi vous dire, que si, vous avez une excuse recevable dans le fait de ne pas m'avoir écrit. Vous êtes un courtisan, et malheureusement je ne vous ai pas payé pour que vous m'écriviez lettres d'amour & de passions emmêlées.
J'ai bien trop pensé à vous, bien davantage qu'il n'est bon de le faire pour un courtisan. Vous me plaisez un peu trop, par rapport à ce qui est admis pour un courtisan. Et vous me plaisez, bien au delà des mes modestes moyens. Alors j'ai fait comme vous, je n'ai pas pris la plume.
    Ma passion irraisonnée & déraisonnable ...

Percy m'a écrit les faits et je me suis empressée de prévenir ou réparer l'irréparable. Je ne peux que vous remercier d'avoir été vigilant, d'avoir veillé sur lui comme son père ne le fait pas. Savez vous que vous auriez fait un excellent père ? un doux compagnon ? Savez-vous seulement quelle perle vous êtes ?
Et je ne parle pas, là, de votre corps, si parfait, si exempt de cicatrices et de marques ... Je parle de votre bienveillance, de ce que vous accordez à quelques clientes enfumées & opiacées ...
Car non, non, je n'ai pas oublier cette nuit où vous me sauvâtes de ce manque en m'abreuvant de vos maudits alcools et de votre fièvre endiablée ...
    Ma faiblesse inavouable ...

Je vais venir vous voir. Voir mon fils surtout. Escorter un être qui m'est précieux enfin. J'espère vous y voir en bonne santé, et peut être même avec une autre activité.
Savez-vous que votre présence aux côtés de mon fils me rassure ? Et pourtant, qui aurait misé sur vous ? ... à l'exception d'une ancienne Exotique, soumise aux caprices du Salon Pourpre, pour échapper à la prison de St Lazare et une peine de mort fatidique ...
Devinez vous que c'est en ce temps là qu'est né de l'amour d'une catin rendue aux caprices de la vie & d'un innocent, voué à devenir le plus grand des coureurs de jupon, un petit être du prénom de Perceval ?
Savez vous que la vie a toujours un temps d'avance sur nous, et que seule l'Envie la devance ?

Respectueusement et affectueusement,

L'Epicée


PS : Percy ne risque plus rien désormais, j'ai réglé le "problème".
PPS : Je me suis mise pour l'heure dans de très beaux draps.
PPPS : J'entretiens activement mes reins ; mais, à notre rencontre future, ne me baisez pas plus qu'il ne le faut ... nous pourrions pour le coup, nous glisser, dans de bien mauvais draps ... selon votre expression !

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Evroult
Citation:
    Mon épicée, ma savoureuse, mon exotique,
Votre réponse a su rassurer mes inquiétudes, bien je craigne votre colère pour ceux qui vous offensent. Du reste, vous avez tout de même eu raison : ces mauvaises âmes ne méritent rien d’autre qu’une juste punition, ne serait-ce que pour avoir osé poser leurs yeux malsains sur votre jolie engeance.

Quant à ce qu’il s’agit de notre correspondance, sachez, mon bel esprit, que vous n’avez pas à me payer pour que je l’entretienne. D’ailleurs, jamais je n’ai été payé pour ça, & je compte bien garder la liberté d’écrire à qui j’ai envie, quand j’en ai envie. Et là, j’ai envie, de vous, de vos mots, des courbes de votre plume, & de vous dire combien j’ai d’amour & de passions emmêlées, rien que pour vous. Je suis un courtisan, & vous êtes mon amie quand vous n’êtes pas mon amante, mon amante quand vous n’êtes pas ma cliente.

Qu’il m’est lourd & difficile alors de vous avouer ceci : j’ai quitté Nevers il y a de ça deux jours. J’ai laissé Perceval entre les mains de son père, & surtout d’une blanche demoiselle en qui j’ai tout à fait confiance. Vous la connaissez peut-être, aussi, pour ne pas risquer un mauvais pas, je me contenterai d’assurer de sa bonne foi & de son attention. Aussi froide qu’elle puisse paraître – c’est un trait de famille dit-on – elle n’en est pas moins bonne fille.
Tout en craignant vous avoir raté de peu, je vous dirai tout de même que nous allons à Tours, & que sans doute ne quitterons-nous pas cette capitale avant quelques semaines. Toutefois, ce n’est pas une promesse : après tout Nevers devait nous accueillir encore bien des jours, avant que certains d’entre nous ne décident de s’y fâcher.

Sachez seulement combien vos mots me sont doux & délicieux en bouche. D’abord, parce que j’aime me faire réceptacle de votre histoire, de vos souvenirs, & plus encore de vos désirs, & puis aussi, avouons-le, parce que vous êtes des seules, que dis-je, sûrement la seule, à miser sur moi comme vous le dites si chastement.
La vie a toujours un temps d’avance sur nous. Et les temps sont durs, par chez moi.
    Prenez soin de vos seins,

      Evroult.

PS : Quels que soient les jolis draps dans lesquels vous vous êtes mise, je gage pouvoir vous les faire oublier le temps d’une entrevue, une seule. Je vous baiserai autant que vous le désirerez, & peut-être un peu plus, par gourmandise. Diable, & vous savez combien je suis gourmand.
PPS : Je ne crains ni vos mauvais draps, ni quelques amants jaloux. Voyez, j’ai récemment appris à encaisser quelques coups de plus, & que je le veuille ou non, je risque d’apprendre à mes dépens à en encaisser quelques autres. Vous savez mieux que moi combien notre condition peut être ingrate.

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