[RP] La nuit, toutes les sentinelles sont belles

Archibabel

Un peu laissé de côté le temps d'effectuer son Tro Breizh(1), le vieux canon du château de Brest était rapidement revenu dans les conversations et les pensées de son plus grand admirateur, ci-devant chef-maréchal à ses heures perdues. Emploi qui lui garantissait des nuits sans sommeil mais aussi l'accès à bien des endroits plus difficilement fréquentables quand les honnêtes gens ne dormaient pas. Non pas que les représentants de la Prévôté à Brest ou les miliciens n'étaient pas honnêtes, du tout. Mais la faune peuplant les abords du port ne l'était pas forcément beaucoup.

Et pour l'avoir si souvent entendu, deux fois par jour, à six heures du matin, et sept heures du soir, une certaine dimizell(2) s'était enquise auprès de lui de la possibilité de voir l'imposante bouche-à-feu de bronze de plus près. Comment lui refuser? D'autant qu'elle était un Boulet à part entière. Enfin, à savoir s'il existait des demi-parts et quelles étaient les modalités d'acceptation au sein de la Compagnie auto-proclamée durant leur périple sur terre comme sur mer, à travers et autour de la Bretagne. Mais, quoi qu'il en était, il ne savait rien lui refuser et avait agréé à sa requête courtoisement émis. Curiosité pour elle. Caprice pour lui qui rêvait de tirer lui-même avec l'engin et se ferait grand plaisir de lui montrer.

Archibabel avait donc invité Perles à prendre fonction journalière au sein de la milice durant une de ses nuits d'astreinte à la garde de Brest. Première consigne, "prenez votre bâton"... Certains diraient que cela ne servait à rien mais cela faisait quand même mieux d'être armé. L'apparence, ça comptait. Et d'ailleurs, deuxième consigne... "Vêtissez..." ... Euh... Non... On allait oublier. La garde-robe de la Maligorn semblait ne pas avoir de limites, et le jeune homme se ferait une joie d'en découvrir de nouvelles pièces. Mettrait-elle une jolie robe? Ou passerait-elle une seyante paire de braies? Voila le genre de questionnement qui pouvait l'occuper un long moment en imaginant la jeune femme dans une sorte de dressing imaginaire.

Une joie, c'était en tous les cas quasi-assuré. Le Brestois guettait l'arrivée de sa charmante accompagnatrice pour sa virée nocturne. Une gironde pour faire la ronde, de quoi être réjoui pour la nuit. Mais donc, en l'attendant, une légère impatience quand même.

(1) Tour de Bretagne
(2) demoiselle
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Perles_de_ponsardin

C’était le jour « J » et elle le verrait enfin !

Mais elle s’était changée pour les présentations. Sa tenue se devait d’être pratique, chaude mais tout de même seyante avant tout, forcément ! Ses amis la connaissait, elle était toujours habillée de façon colorée. Il n’y avait rien de tel pour garder un moral au beau fixe. Du moins cela aidait à se changer les idées, à penser au printemps, à la nature qui s’éveillait et inconsciemment à plaire aussi. Mais là il fallait être discrète aussi se pare t’elle de couleurs plus sombres telle une petite châtaigne, avec néanmoins une petite touche de couleur, la rose de Tuatha dans ses cheveux. C’était plus fort qu’elle. Le chapeau de paille à moitié usé était remplacé par un autre qui allait lui tenir un peu plus chaud aux oreilles, les nuits malgré tout étaient encore fraiches. Archibabel avait beau lui dire qu’elles étaient douces, elle n’était pas une pure Bretonne, aussi lui fallait-il quelques vêtements plus chauds.

En faite elle ne savait pas trop en quoi allait consister leur garde. Aussi une jolie paire de braies était tout de même plus adaptée pour se mettre à genoux, ou pour enjamber un muret, escalader un escalier, enfin quoi d’autre encore ? Ce ne serait pas sa première garde non, juste qu’ici dans sa ville oui. Donc elle le verrait enfin et de très près celui qu’elle entendait tonner très tôt en matinée et en début de soirée, soit le fameux canon de Brest ! Elle avait écouté les instructions faites par le maréchal de Brest, aguerri aux rondes de nuit. Elle avait pris le bâton de son grand père, Guy de Ponsardin, qui ne l’avait jamais quittée depuis son départ de Langres un beau matin pour s’en aller retrouver sa marraine à Tonnerre.

Elle avait tout de même emporté avec elle quelques petits biscuits secs enrobés dans un mouchoir, vanillés de préférence. Cachés au fond de son petit sac en bandoulière. La nuit serait sans doute longue pour la Maligorn, en espérant ne pas s’endormir ! Elle comptait sur Archi, quoi que parler était peut être interdit et le silence serait sans doute de mise. Dès les annonces déposées par le Bourgmestre elle s’était précipitée sur les offres de milices. Il n’était pas question de ne pas pouvoir se rendre à son rendez-vous. Enfin rendez-vous, le mot n’est pas tout à fait celui qui serait peut être le bon. Mais quand même elle n’avait pas eu de mal à obtenir cette petite visite nocturne. Un petit sourire tout de même car elle appréciait beaucoup le filleul de sa chère amie car il était très gentil avec elle. La voici fin prête et d’un pas léger elle se dirige droit vers les remparts de Brest. Elle voit Archibabel non loin devant elle, elle s’approche doucement .... amusée de le voir l'attendre.
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Archibabel

En fait, il y avait une double dimension à cette nuit. D'un côté, il y avait une garde. De l'autre, il y avait une visite guidée. Et donc, il s'agissait de procéder à un exercice des plus sérieux avec un soupçon de légèreté. Et c'était bel et bien une bonne partie du credo personnel du jeune homme qui détestait se prendre la tête, préférant toujours sourire de ce qui lui arrivait.

Et en parlant d'arrivée, la jeune femme qui s'avançait vers lui avec une certaine lenteur calculée, comme si elle le jaugeait de loin en proche, il la jugea également de son côté, notant sa tenue, toujours idoine et charmante, mais avec cet accessoire martial à la main. C'était mieux que d'avoir un cerbère miniature, la version "combien ce petit chien dans la vitrine, ouaf, ouaf", calé dans un sac à main. Perles semblait donc parée.

Petite moue, histoire de feindre l'agacement du supérieur qui attend.

Milisianez Perles, degemer mat.(1)

Il lui sourit.

Vous êtes prête? Nous pouvons y aller.

(1) Milicienne Perles, bienvenue.
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Perles_de_ponsardin

Archibabel ne lui sourit pas cette fois ci non ! Voilà qui semble être un passage en revue de la tenue adéquate de la parfaite milicienne. Il semblerait qu'elle passe le test avec succès, youpi ouf ouf ! Elle fût inquiète un court instant car il ne lui semblait pas être en retard ! La nuit n’était pas encore là ou alors il jouait son rôle de chefmaréchalbougon.

Elle ose sourire, oui elle adore entendre ce petit nom charmant de Milisianez .. qui lui fait penser légèrement à Martolodez avec un soupçon de dimizell ! Perles sensible à cette langue bretonne tout comme elle l'est également avec d'autres chantantes.

Noz vat Marichal ! (1)
Milisianez Perles … prête !

Puis après ce cérémonial un peu trop sérieux … On a le droit de se parler durant notre ronde ? Dans la négative, la maligorn aura bien du mal à se retenir.

(1) Bonsoir Maréchal !
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Archibabel

A priori, le grade du jour pour elle lui sied, du moins dans sa consonance bretonne, à la voir ainsi sourire. Le Brestois, pas du tout natif des environs, a dû comme à l'accoutumée aller s'enquérir auprès des autochtones. La brochette de petits vieux près du port a été mise à contribution. Enfin, on ne se demandait pas qui payait la contribution. Archibabel, aux prises à des mimiques laissant deviner des asséchements de gosiers rendant à la fois sourd et muet, avait été payer à la taverne à côté un pichet de bière pour obtenir le renseignement sur le comment on disait "milicienne" en breton. Que ne fallait-il pas faire pour espérer faire plaisir!

Mais donc, effet réussi, et elle reprit le mot à son compte pour se déclarer apte pour le service.

On a le droit de se parler durant notre ronde ?

Légère moue amusé.

Et bien oui! Nous ne sommes pas là pour appréhender à tout crin mais éviter les larcins! Si nous pouvons faire déguerpir les malandrins sans jeux de mains, nous serons les plus malins!

Lui glissât un clin d'oeil entendu.

Bon! Nous y allons? Une visite au canon pendant qu'il fait encore un peu jour?

Il sourit à la dimizell.
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Perles_de_ponsardin

Elle tenait son bâton bien fortement au creux de la main, les malandrins effectivement n’auraient qu’à bien se tenir si par malheur il en viendrait à s’approcher de trop près. Du moins, elle ne s’en était encore jamais servi Perles. Il était peu probable qu’elle ose le faire ou alors un léger coup sur la tête. Là aussi il y aurait certainement toute une formation à entreprendre de A à Z, ce ne serait pas une mince affaire car frapper quelqu’un n’était pas dans sa nature. Elle l’observe et sourit de le voir équipé de son très beau gilet rouge, bien moins discret que du noir mais le mélange était fort seyant et bien plus beau ainsi.

Quelques clignements d'oeil, bon suffit revenons en au canon évoqué !

Oui oui allons y avant que la nuit ne vienne se glisser sur lui !
Je veux le voir au plus près !

Un sourire qui en dit long ou pas assez, ce qui est certain c’est que ses yeux pétillaient. Dans sa poche elle avait amené de quoi décorer le canon, de sa main libre elle tapote le long de ses braies afin de vérifier qu'elle a tout ce qui lui faut. Un très joli foulard de couleur rouge qu'elle souhaitait accrocher elle ne savait pas trop où. Archi saurait !
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Archibabel

Cette fois-ci, son bras ne serait pas offert à la jeune femme pour une quelconque balade. Ils étaient tout de même en service. Mais leur jeunesse leur soufflait un peu de facétie dans l'accomplissement de leur devoir. Direction donc le château de Brest pour l'équipe de garde de ce jour. Ce n'était pas spécialement dans le trajet à effectuer. Mais Archibabel, même seul, rendait une petite visite régulière aux hauteurs de la ville et à son cher canon. Les bonnes gens attendraient que l'on vienne les protéger plus tard. De fait, il restait un peu de temps avant la fin du jour et les populations interlopes n'étaient point encore de sortie.

Les voila donc, face à l'engin surplombant le port de Brest en contrebas. Il n'était pas pointé vers les quais ou l'embouchure, comme aimait à en plaisanter le jeune homme en menaçant de couler un navire à l'occasion. Mais il était pointé vers le ciel. De fait, sa fonction principale et quasi-unique était de prévenir du début et de la fin de journée.

Grand sourire et fier de lui montrer son "joujou", le Brestois se tourna vers la Maligorn.

Alors... Qu'en dîtes-vous? N'est-il pas magnifique?

Petit sourire en coin.

Permettez... Je goûte moi-même l'instant... Le face-à-face entre les deux canons de Brest... Tel Paris, je vais juger, et j'ai une pomme pour le vainqueur, cela va de soit.

Regard malicieux à l'attention de la jeune femme.
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Perles_de_ponsardin

La route ne fût guère longue pour atteindre l’objet de ses désirs, il se profilait là devant elle. Il était tout de même assez gros, allez savoir pourquoi elle le voyait nettement plus petit. Peut être l’imaginait-elle de taille identique à ceux vus sur le Duché1. Il pointait vers le ciel, les nuages n’avaient qu’à bien se tenir. Elle ne reste tout de même pas sans voix mais quand même il est assez impressionnant. Il devait briller lorsque le soleil venait le caresser lorsqu'il était à son zénith.

Ah oui il l’est ! Indéniablement.Mais il est bien plus gros que je ne le pensais !

A ces mots elle sort de sa poche le petit foulard rouge qu’elle avait l’intention d’accrocher dessus, enfin elle ne savait pas vraiment où. Elle l'observe un peu plus, le regarde puis observe de nouveau le fameux Canon de Brest. Je l’ai fais trop petit !

Un sourire s’affiche nettement sur ses lèvres et son regard se fond dans celui d’Archibabel, le voilà qui recommençait avec l'histoire des deux Canons de Brest. Lequel aurait la pomme ? Quel utilité pour l’autre de la recevoir ? En dehors de la recracher telle que lors de son prochain cri soit demain matin aux aurores. Ce serait un peu gâché non ?
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Archibabel

Un soupçon de fierté dans l'attitude du chef-maréchal. Même si le canon ne lui appartenait pas de jure, c'était quand même un peu le sien. Deux choses l'avaient interpellé à son arrivée: le port et ses nombreux navires, une invitation au voyage et au grand large, et... le canon appelé "Tonnerre de Brest". Pas la peine de lui demander pourquoi, il avait adoré sur l'instant et c'était depuis sa petite folie.

Petite folie mais grosse bouche-à-feu. Il était vrai qu'elle était assez imposante. Perles en semblait surprise puis un brin gênée de par la petitesse en comparaison de la taille de son foulard. Il lui sourit.

Vous savez... Où les hommes d'armes accrochent-ils l'étoffe que leur a confiée leur mie? Au poignet! Ils ne s'en font pas une écharpe!

Il s'approcha de Perles et l'invita de sa main droite à lui céder la pièce de tissu.

Nous pourrions faire un peu dans l'idée... Et l'attacher à l'anneau droit du canon. Qu'en pensez-vous?

Et sa main gauche partit dans sa petite sacoche pour en extraire la pomme précédemment évoquée.

Et quand il sera paré de ce bel atour... Je pourrais rendre juste et sincère verdict.

Il lui sourit amusé.
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Perles_de_ponsardin

Perles regarde déçue oui son petit foulard rouge bien petit par rapport à la taille du monstre qui lui faisait face. Et puis quelle idée aussi de vouloir lui accrocher un bout de tissu.

Au poignet ? Je pensais tout contre leur coeur ?

Avec plaisir elle lui cède son petit bout d'étoffe rouge.

Oui cela me sied, attachez le s'il vous plaît, parfait ! Surtout, faites un double noeud !

Et bien oui ici il devait y avoir du vent et par rafales certainement jours de tempêtes. Et il ne faudrait pas qu'il puisse s'envoler. Pour ce qui était de la pomme la malirgorn sourit. Ils pourraient la lui glisser dans le canon. Elle s'approche et suit Archibabel afin de bien vérifier qu'il fait un noeud bien solide. Serrez fort ! Quand même elle se demande depuis combien d'années il était ici à faire ce petit rituel qui était le sien. Savez-vous depuis combien d'années il est ici ? Elle ose s'approcher encore un peu plus près et fait courir ses mains sur lui, il est glacé.
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Archibabel

Une légère inclinaison de la tête pour remercier galamment Perles d'accéder à sa demande du foulard et voila le jeune homme qui se dirigeait vers le côté droit du canon. Il sourit des consignes données par la jeune femme pendant qu'il passait le bout de tissu dans l'anneau. Il commençait à l'attacher quand elle s'approcha lui intimant de soigner l'affaire. Levant la tête, il lui lança d'un air martial:

À vos ordres, dimizell milisianez! (1)

Et il fit claquer ses bottes l'une contre l'autre pour appuyer sa déclaration. Le tout suivi d'un sourire un tantinet moqueur. Puis il en finit avec son double noeud. Bien serré le double noeud: on taquinait mais on obéissait. La Maligorn semblait comme caresser le canon tout en le questionnant sur son ancienneté.

Belle bête, hein? Encore heureux qu'il ne morde pas sinon nous aurions du souci à nous faire. Il lui sourit. J'ignore depuis quand il est là. Il faudrait demander aux anciens de la ville. Moue légère, ça allait encore lui coûter un pot de bière, cette histoire. Vivement l'invention des Syndicats d'Initiative pour avoir des renseignements gratuits!

Il s'écarta légèrement pour élargir son champ de vision.

Alors... Mais c'est que cela lui va bien, ce foulard! Hochement de la tête tout sourire. Une pointe de rouge avec son restant noir... Un peu comme moi en somme... Un bon point pour lui! Il fit la moue en suivant, comme dubitatif et en pleine réflexion, avant de reprendre. Par contre, pour les formes, il est taillé comme une asperge... Une très grosse asperge, une énorme asperge, soit. Mais une asperge quand même. Vous l'écrasez en termes de grâce et de charme, et de très loin! Il gratifia la jeune femme d'un clin d'oeil. Nouveau hochement de tête pour réfléchir. Et il ne s'exprime que deux fois par jour, avec assiduité certes, mais avec un propos des plus limités... Vous le dominez aussi dans l'éloquence, c'est chose certaine.

Dernier hochement de tête assorti d'un fin sourire. D'un air affirmatif. Il exhiba la pomme tout en posant ses bruns sur elle.

Vous gagnez le prix, dimizell. Cette pomme est vôtre. Vous voila, de manière non officielle mais par un jury indépendant et expert composé de... moi-même,... désignée comme le plus beau canon de Brest. Il sourit largement. Euh... Désolé, je n'ai pas de couronne, il faudra vous contenter de la pomme.

(1) Demoiselle milicienne
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Perles_de_ponsardin

Attention la Maligorn vérifie qu’il applique bien à la lettre ses recommandations. Double noeud, elle tire légèrement dessus afin de vérifier. Oh qu’il est beau foulard-au-vent le canon de Brest ! Il est devenu chic ! Il est amusant de voir qu’un tout petit morceau de tissus de rien du tout peut agrémenter un simple morceau de ferraille ! Elle s’amuse d’entendre Archi faire claquer ses bottes en guise de salut et espère bien obtenir une réponse à sa question. Hélas non il faudrait pour cela demander aux anciens. Pas une affaire d’état non plus, juste de la curiosité de la part de Perles. Une fois après avoir osé délicatement toucher le fameux canon elle en fait le tour de l’autre côté et s’empresse de s’assoir sur le petit muret qui lui fait face. Ainsi elle peut observer et le canon et Archibabel. Ce dernier lui faisant une description fort peu seyante de celui tant convoité. En faite une comparaison entre lui et elle, soit une asperge qu’elle n’est pas .. fort heureusement. Un petit rire qui s’échappe de ses lèvres. Le canon serait presque muet et elle parlerait avec éloquence ! Elle ne refuse pas le fabuleux prix qu’elle doit recevoir avec grand mérite et tend la main afin d’attraper la pomme gagnée !

Je ne doute pas que le charmant jury ne soit absolument …impartial ! Aussi j’accepte ce titre ! Et je l'en remercie infiniment !

Oh sans doute ne le serait-elle qu’à ses yeux mais qu’importe, il était flatteur et doux d’être parée de cet adjectif par celui qui lui faisait face. Elle se saisit donc de la pomme et avec une certaine difficulté parvient tout de même à la couper en deux. Elle lui en tend une moitié.

Tenez je partage avec vous ! Et pour ce qui est de la couronne. Rien ne presse. Vous pourrez toujours me la donner plus tard !

Le tout dit avec un soupçon de malice, un sourire malicieux. Puis la pomme est croquée avec un certain plaisir, juteuse à souhait avec un soupçon d'acidité. Perles de nouveau regarde son canon. Quand même elle ne le voyait pas si gros ! Vrai que c'est une belle bête.
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Archibabel

Le Tonnerre de Brest ne faisant pas appel de son jugement. Il devait déjà bien content d'avoir gagné son bout d'étoffe aujourd'hui. Si tant fut qu'une bouche-à-feu ait conscience mais, en Bretagne, la magie et les légendes n'étaient jamais loin. Qui savait si l'enchanteur Merlin n'avait pas présidé aux forges à sa construction? La Dame du Lac était hors course par contre... D'abord, une fonderie dans un lac... Et puis si un bras avait pu se tendre hors de l'eau pour brandir Excalibur, c'eut été bien plus compliqué de faire flotter un canon de cette taille. Mais la cause fut donc entendue avec Perles qui acceptait de recevoir la distinction. Le jeune homme s'approchât donc d'elle pour lui remettre l'enjeu. Il put assister ensuite à ses efforts pour le séparer en deux morceaux. Avec courtoisie, elle partageait son trophée avec lui. En indiquant rester disposée à recevoir sa couronne... Il prit la moitié de pomme.

Trugarez(1)... Est-ce à dire que si je vous ai fait Reyne des Canons, vous me faites Roy des Boulets?

Sa malice répondait à la sienne. La fixant d'un regard amusé, il croqua à son tour dans le fruit. Elle en était revenue à la contemplation de l'engin. Il reporta lui-aussi son attention dessus.

Ou c'est un radis noir? ... En tous les cas, c'est une grosse légume, notre Tonnerre de Brest!

Il partit d'un petit rire avant de finir d'enfourner ses restants de pomme dans sa bouche.

(1) Merci
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Perles_de_ponsardin

Croquant la pomme à pleine dent car elle était délicieuse Perles s’empresse de répondre à son spécialiste en cracheur de boulets ! Oh vous le vexez en le comparant à un radis noir ! Je crains que vous ne lui ayez brisé le coeur en me désignant comme la reine des Canons ! Un petit arrêt, un sourire en regardant Archibabel, elle sort de sa poche un deuxième foulard rouge, mais celui ci a une particularité autre. Déjà il a été taillé dans un tissu bien plus fin. Et puis surtout, contrairement à celui du gros canon, il a été brodé dessus un tout petit escargot, poinçon bien reconnaissable. Elle pose son trognon de pommes sur le petit mur de pierres et s’approche de lui. Sur la pointe des pieds elle passe son foulard autour de son cou et se contente de ne faire qu’un seul noeud.

Puis le détache et l’’enroule autour de son poignet. Oui c’est mieux ! Vous savez, je crains moi aussi de lui briser une deuxième fois son coeur de fer ! Oui ! Moi Perles de Ponsardin je proclame Archibabel ici présent … Roy des Boulets !

Un petit sourire amusée … Cela n’enlèvre en rien le fait que vous me devez toujours une petite couronne Archi ! Puis elle lui dépose délicatement un baiser sur ses lèvres. Un peu comme pour un serment Vassalique à la différence qu’il ne se met pas à genoux, petit baiser chaste ? Cela reste à voir, rien n’est moins certain. Vous voilà officiellement Roi des Boulets ! Ne dira pas aussi mon chevalier car elle lui a donné son petit foulard. Qu’en dites vous ? Perles était souriante et se sentait merveilleusement bien, en sécurité ici entre lui et lui !
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Archibabel

Dire qu'il appréciât le goût des lèvres de la Maligorn sur les siennes serait encore mésestimer l'affaire de très loin. La couronne était méritée, ou pas vu que cela n'avait aucun rapport, mais en tous les cas il se débrouillerait pour en trouver une, et une des plus belles qu'il existât. Quant aux états d'âme du Tonnerre de Brest, c'était bien le cadet de ses soucis. De vrai, pour l'arme de guerre, elle aurait bien pu devoir prendre des séances avec un psychologue pour vétéran souffrant de stress post-traumatique et lui réclamer participation financière. Le chef-maréchal lui aurait indiqué sans vergogne l'adresse des Balistiques Anonymes. "Bonjour, je m'appelle Tonnerre, je viens de Brest", les bombardes en coeur "Bonjour, Tonnerre.", l'autre d'enchaîner "J'ai commencé l'abstinence: je n'ai pas tiré depuis 15 jours." et l'animateur de séance de groupes "Bravo, Tonnerre! On l'applaudit bien fort!"

Bref! Le jeune homme savourât l'instant et son sacre comme Roy des Boulets. Et lui-aussi avait eu droit à charmante étoffe, et de bien meilleure facture d'ailleurs que le désormais supposé dépressif indicateur d'horaires. Revenu à la réalité, il contemplât son poignet entouré de la pièce de tissu avant de revenir plonger ses bruns dans le vert du regard de la dimizell.

Voila beau foulard qui ne me quittera plus guère, je le conserverai toujours avec moi. Petite moue taquine en réfléchissant à ce qu'il allait dire ensuite. Et j'en dis que je vous dois obsequium, auxilium et consilium... Mais que j'ai au moins droit en retour aux notes de frais ou au panier-repas... Si j'en crois mes faibles connaissances héraldiques.

Il sourit avant de lui tendre sa main. Le lieu était désert. Il n'y avait qu'eux. Ils pouvaient se permettre ce genre de familiarités.

Venez admirer l'Iroise depuis les hauteurs du château... Vous n'aurez jamais pu assister à tel spectacle avec aussi belle vue sur la ville et la mer.

Il lui sourit de nouveau pour l'attirer vers les parapets. Le soleil se couchait au Ponant, berçant l'Iroise de ses derniers rayons.
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La nuit, toutes les sentinelles sont belles

Archibabel

Perles_de_ponsardin

Archibabel

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Archibabel

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Archibabel

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Archibabel

Perles_de_ponsardin

Voici Archibabel paré des couleurs de la Maligorn et cela lui allait fort bien. Aussi quant ce soir il avait parlé des hommes d’armes et de leur petite tradition, elle en avait profité tout simplement. Ne lui avait-il pas déclaré vouloir être son garde du corps. Cette petite escapade auprès de ce fameux canon est assez étonnante. L’endroit est particulièrement charmant, elle s’étonne de ne pas y être venue bien plus tôt. Ses pas la guideront ici très certainement lors de ces chaudes soirées d’été si le capricieux soleil breton voulait bien venir réchauffer les lieux. Panier repas distes vous ? Et bien oui pourquoi pas cet été si le temps s’y prête ! Vous pourriez vous occupez de le remplir ? Un petit sourire moqueur mais envers elle car cuisiner n’était pas sa spécialité première mais elle était disposée à apprendre …. à moins que du pain, du fromage, du jambon et quelques fruits vous conviennent ? Ce serait avec plaisir !

Une main qui se tend vers elle, Perles y dépose la sienne et elle se laisse guider facilement. L’Iroise ! Un amour particulier pour cette mer si belle qui chaque matin inlassablement vient caresser les pieds de la Maligorn. Tous les jours et ce dès que Perles est prête une petite visite matinale est faite à la belle bleue lorsque la Brestoise est là ! Souliers ôtés, portés en main une petite rencontre entre elles deux. Un brin de folie ? Peut être bien. C’est magnifique Archi ! Merci de m'avoir menée ici ! Cette vue était grandiose, imprenable. On pouvait voir l’Iroise à perte de vue ! En cette heure des petits reflets argentés rendait la belle bleu scintillante. Un bateau au loin s’approchait du port. Elle sert la main du jeune homme un peu plus fort et respire à fond tout en fermant ses yeux. La nuit bientôt allait les recouvrir, Dame Lune et les étoiles feraient leur apparition ou pas.
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Archibabel

Les deux restèrent là un bon moment. Profitant du point de vue. La ronde pouvait attendre et les portes de la ville étaient fermées. Si quelqu'un voulait les passer, le chef-maréchal serait prévenu par un tintement de cloche et irait prestement prendre l'identité du nouvel arrivant à Brest. Le jeune homme en profita pour taquiner Perles sur le contenu du panier repas, marquant par là sa préférence à ce que ce soit elle qui le préparât pour un pique-nique futur. Il nota l'absence de boissons notamment lui demandant si ce serait régime sec, ce qui seyait assez mal au climat et à la culture locale. Puis, il lui indiqua au loin leurs logis. La jeune femme avait souhaité avoir le sien face à l'Iroise, en surplomb des falaises. Archibabel en avait profité pour y faire installer une nouvelle chaumière pour lui-même en vis à vis de la Maligorn. Ne se proposait-il pas comme son garde du corps, et n'arborait-il pas ses couleurs à présent? Ainsi, elle n'aurait jamais bien loin à appeler si elle voulait le trouver.

La nuit était tombée pendant qu'ils papotaient doucement et gentiment. Aucun nuage dans le ciel ne venait perturbé la vision de la voûte céleste étoilée qui s'offrait pleinement à leurs yeux. Le jeune homme s'approchât avec délicatesse de Perles et, tout contre elle, leva un bras en direction du ciel.

Dimizell(1)... Je vous parlais l'autre jour de l'Étoile du Nord, si chère aux marins et voyageurs... Et vous m'avez dit savoir reconnaitre uniquement la Grande Ours dans le ciel... Vous la voyez, là? Il se plaça derrière elle, sa tête près de son épaule droite et prit sa main droite pour l'inviter à lever son bras. La tenant de sa main gauche à la taille, il pencha la tête et lui sourit. Laissez faire, je vais vous guider dans cette quête à celle que les Anciens appelaient la "Queue du Chien". La tenant toujours par la taille de sa main libre, calant son visage contre celui de la Maligorn, pour avoir même vision au plus possible, il pointa leurs mains jointes indiquant le tracé de la constellation. Et bien... Des deux étoiles sur le bord de ce qui semble une casserole, vous prenez l'espace entre elles, et vous partez cinq fois cette mesure vers le dessus... Ne soyez pas craintive d'un manque de précision... Dans la zone où vous finirez par arriver, il y a une étoile bien plus brillante que les autres... C'est elle, l'Étoile du Nord...Il fit effectuer le déplacement à leurs bras tendus vers le ciel. Vous la voyez? Il marqua une courte pause le temps pour la jeune femme de la distinguer parmi les autres. Et... De fait, elle est l'extrémité du manche de l'autre casserole symbolisant la Petite Ourse, que vous discernerez alors dans la continuité de cette étoile. Doucement, il guida leurs bras pour signifier le tracé de la seconde constellation.

(1) Demoiselle
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Perles_de_ponsardin

Un drôle d'échos a du s’entendre le long des remparts de Brest. Oh juste le petit rire léger et fluet de la Maligorn. Oh elle avait oublié de préciser qu’elle apporterait également de quoi boire si panier de pic nique elle se devrait de préparer. Tout en se gardant bien de préciser ce qu’elle avait choisi. L’été il n’y avait rien de plus désaltérant qu’une eau de source bien froide pour se rafraîchir. Elle acquiesce et promet de leur concocter un petit panier repas lors de leur prochain rendez vous en ce lieu ou en un autre. Très à l’écoute de tout ce que Archibabel lui dit Perles laisse son regard se perdre à l’horizon. Leurs deux maisons qui se faisaient face semblaient assez petites vues de là où ils se trouvaient. Mais elles formaient une charmante image, les falaises, le port et l’Iroise juste en arrière. Elle était ravie qu’il se soit rapproché de sa Krogenn (1) un petit chemin les séparant à peine. Cela laissait présager une certaine intimité entre eux. Ils habitaient tout au bout du bout et personne ne pourrait venir les déranger. La nuit doucement en toute discrétion s’était glissée sur eux. Le nez levé vers le ciel la Maligorn regarde les étoiles. Qui, gentiment, s’était moqué d’elle pour lui dire qu’en Bretagne on ne voyait guère ces belles de nuit ?

Elle le sent qui s’approche tout doucement d’elle, en frissonne légèrement. Amusée par la tournure des choses elle le laisse poser sa main sur sa taille et prendre une de ses siennes pour la guider dans le ciel. Une petite initiation va commencer. Une petite présentation en règle charmante lui est donc galamment offerte. Elle laisse son visage s’appuyer contrer le sien et se laisse guider. C’était comme si elle dessinait dans le ciel. Elle fit une découverte surprenante la grande était en quelque sorte inversée par rapport à la petite. Et bien oui le manche de la grande était à gauche et celui de la petite à droite et au bout de celui -ci celle qui brillait plus que les autres .. l’étoile du Nord ! Au dessus d’un côté du bord de la grande casserole et au bout du manche de la petite !

Quel délicieux Voyage Archi ! Je la vois oui parfaitement …. merci ! Elle brille de mille feux !

Elle avait trouvé l’instant particulièrement magique et romantique aussi. Elle ne lâche pas la main d’Archibabel. Pourquoi le ferait-elle, elle appréciait terriblement cet instant et ne voulait pas qu’il cesse. Cependant une garde était prévue ce soir …. et elle se laisserait guider ... encore !

(1) Coquille
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Archibabel

De fait, si l'Homme s'intéresse aux corps célestes depuis toujours. Le Prophète Aristote avait démontré, au cours d'une discussion avec son disciple Sargas, la nature Divine, cf. Livre des Vertus. Mais, même avant cela, les Anciens savaient déjà que c'était des sphères dans le ciel depuis Anaxagore. Cependant, de jour, le regard de l'Homme ne se tournait que peu vers le ciel, retenue par une peur instinctive de s'y brûler les yeux. Aussi, la nuit, les regards tournés vers la voute céleste donnaient toujours un vertige quelque peu enivrant à ceux qui les portaient vers cette immensité remplie de milliers et de milliers de petits points scintillants. Et quand en plus il s'agissait de deux jeunes gens, le trouble ne pouvait qu'en être plus grand.

Le Brestois sourit au mot "délicieux" choisi par la Maligorn pour qualifier le chemin qu'avaient parcouru leurs mains dans le ciel. À contrecœur, il lâchât sa taille mais, gardant les doigts de leur main droite toujours joints, il s'écarta doucement et se retourna pour s'appuyer au parapet, lui faisant ainsi face.

Aussi délicieux que le panier repas que vous m'avez promis? Le jeune homme sourit avec malice. Notez bien que j'ai de la suite dans les idées... D'ailleurs... Après vous avoir fait prendre des cours de cuisine avec moi, voila que je vous enseigne comment distinguer des casseroles dans le ciel! Il rit doucement. Il aurait aimé sur l'instant s'y connaitre plus en astronomie mais il ne savait de fait que ce qu'il venait de lui apprendre sur le repérage de la direction nord grâce aux étoiles. Il porta la main de Perles vers son visage et l'effleura de ses lèvres avant de fixer ses bruns sur son regard. Non... Merci à vous de m'avoir honoré en appréciant ce voyage. Il lâcha délicatement sa main. Le prochain nous emmènera beaucoup moins loin... Nous devons aller faire un tour des remparts à présent.
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Perles_de_ponsardin

Il avait toujours le mot pour la faire sourire c’était surprenant. Non je pense bien meilleur ! Pour ce qui était de son panier repas s’il voulait prendre le risque il découvrirait qu’elle n’était pas si mauvaise cuisinière que cela juste très limitée dans les recettes. Contrairement à lui qui semblait les inventer en fonction de ce qu’il avait comme ingrédients entre ses mains, tel un magicien. Elle l’observait rire doucement. Indéniablement il était pour la Maligorn un jeune homme charmant, effleurer de ses lèvres sa main était troublant.

Bien je suis très curieuse de découvrir où vos pas vous mènent durant vos nuits de garde ! Aussi je vous suis ! Elle était munie de son arme et avait suivi à la lettre ses recommandations, elle était fin prête pour l’accompagner. En quoi consistait une garde de maréchal ? Un monde nocturne qui lui était totalement inconnu.
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Archibabel

La romance était-elle finie? Pas si sûr. Mais il y avait maintenant à traverser des endroits bien plus compliqués à l'inciter qu'un surplomb de la ville sous les étoiles. Le jeune chef-maréchal sourit à sa milisianez(1) et lui murmura, en appuyant sa déclaration d'un petit clin d'oeil.

Bien plus que mes pas, je vous conseille de surveiller les vôtres.

Les deux partaient en effet dans la nuit dans les méandres des rues étroites de la ville. Enfermée dans ses remparts, Brest comptait sa place et les maisons étaient proches en vis-à-vis. Des avancées réduisaient encore la largeur disponible pour la circulation. Quand ce n'était pas marchandise entassée à même la rue par quelque marchand ou artisan. Les rôdeurs y étaient donc nombreux, à l'affut de quoi que ce soit qu'ils puissent dérober. Mais la lanterne d'Archibabel aurait tôt fait de les alerter et il était douteux qu'on leur fit front. En ce sens, leurs armes étaient autant une protection qu'une dissuasion.

Par contre, une menace moins grande dans ses effets mais bien plus réelles et à craindre, résidait dans le fin ruisseau en plein milieu de la rue où les gens prenaient habitude de déverser autant leurs détritus que le contenu de leur pot de chambre. La cité médiévale ignorait le tout-à-l'égout. Du moins dans cette partie du monde, puisque dans certaines villes du pourtour méditerranéen, les égouts bâtis par les Romains étaient parfois, avec plus ou moins d'efficacité du fait des affres du temps et de l'absence d'entretien, à disposition. Donc, à Brest, la nuit, mieux valait faire attention à là où on posait le pied.

Archibabel prit le parti de marcher sur la gauche des rues, se plaçant à droite de Perles. Il tenait sa lanterne de sa main gauche entre eux deux, éclairant leur chemin ainsi de manière égale. Faisant douce causette durant la marche.

La ville dort. Si nous croisons un ivrogne, voire deux, ce sera le bout du monde. Il lui sourit. Avant qu'un bruit au loin ne se fasse entendre. Il lança : Qui va là? Mais n'eut comme réponse qu'un autre bruit, comme une chute de quelque chose, puis des pas s'éloignant en vitesse. Hum... Il, ou elle, est parti... Nouveau sourire à son accompagnatrice. Sur le port, il y a toujours des gens plus causants. La vie ne s'y arrête jamais vraiment.

(1) milicienne
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Ce n’était pas vraiment l’idée qu’elle s’était faite des rondes qu’un maréchal avait à faire durant toutes ces nuits. Elle ne se voyait pas elle en tant que femme se glisser dans le noir le long des murs armée seulement de son bâton, aussi solide soit-il. Fort heureusement Archibabel avait une lanterne qui pouvait guider leurs pas. Elle se permet donc de rester au plus près de lui guettant son guide tout en essayant de surveiller ses pieds en même temps, la tâche était compliquée. Il ne faudrait pas glisser le pied et se retrouver à quatre pattes ou pire étalée de tout son long. Un petit ruissellement, une sorte d'écoulement est nettement distingué, ils devaient approcher d’une quelconque voie d’eau. Cependant, quelques odeurs légèrement nauséabondes se faisaient sentir plus ou moins, un égout ? Il faut savoir que là elle pense à ses souliers Perles ! Elle prenait grand soin de ses affaires, très coquette aussi à l’idée de mettre le pied sur ce qu’elle ne pouvait pas voir l’obligeait à se concentrer encore plus car la vision du sol vers lequel il se dirigeait était assez limitée et là elle imaginait le pire. Mettre le pied dans ... bon inutile de faire un dessin.

Archibabel, se voulant rassurant lui indique que la ville dort et que dans la plupart des cas il ne rencontre que peu de monde en dehors d’un ou deux nocturnes habituels. Elle sursaute et s’arrête net quand il demande qui va là. Peut être un chat ! Ah non quelques pas se font entendre. Et bien quand on s'enfuit comme ça c'est que c'est louche ! Cependant grace à cette précieuse lanterne elle peut croiser son regard. Et ce charmant sourire qui lui est adressé la rassure un peu. Les voici qui reprennent leur inspection, elle écoute ah ça oui le port. Il y avait de la vie la bas exact. Mais elle n’était pas certaine de vouloir trop savoir quelle sorte de vie rythmait cet endroit la nuit. Bien différente de ce qu’elle devait être le jour. Elle s'y attardait bien souvent et observait les pêcheurs recoudre leurs filets de pêche, ils avaient toujours un petit mot gentil. Tout en leur répondant avec politesse elle ne s'attardait jamais la maligorn.

Cependant elle était curieuse de voir …. Le port il nous faut y aller ? Mais vous ne me perdez pas n'est ce pas ?
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Archibabel

Et que croyez-vous qu'il advint quand une jeune femme murmura à un jeune homme en l'exhortant de ne point le perdre? Et bien ce qu'il advint n'importe où ailleurs... Le fougueux se pencha, les yeux brillants de joie de prouver son ardeur présumée, et déposa un baiser sur les lèvres de la belle. Je ne vous lâcherais pour rien au monde... Il lui sourit. Puis se rappela leur fonction première en cette nuit. Et Archibabel se retourna pour s'aviser si quelqu'un l'avait vu faire. Oui? ... Quelqu'un voulait un contrôle d'identité? Une fouille en règle? Un placement suivi d'un maintien en détention abusif? Il avait tout en catalogue, le chef-maréchal. Il suffisait d'aligner les sourires pour faire grimper la sentence.

En attendant, il agrippa, oui "agrippa" du verbe agripper, pour la rassurer et s'assurer d'elle, la main de la Maligorn et l'invita à le suivre vers le port. Où ils furent accueillis par la remarque ironique d'une "autorité" nocturne de la nuit brestoise et portuaire. Le chef-maréchal le recadra : Gallout a rez adlavaret,mar plij ?(1) Regard soutenu avant d'ajouter : Anavezout a rez Perles ? (2)Et les bruns du jeune homme de s'affirmer pour expliciter l'importance de la jeune femme pour lui. Il se tourna vers elle. Teñval-sac'h eo... Il ne vous a pas reconnu.(3)

Mais temps qu'à être sur le port et ses multiples combines... Il revint vers son interlocuteur.

Sivi Plougastell zo ganeoc'h ? Légère moue laissant transparaitre une injonction. Le chef-maréchal ne prenait pas de pot-de-vin mais il lui semblait normal que les petits trafics lui profitât aussi. Et de mettre la main à la poche pendant que son vis-à-vis, après un long soupir, fit appeler quelqu'un par derrière lui avec la marchandise demandée.

Archibabel récupéra, paya, puis revint à Perles.

Régalez-vous... Ce sont les meilleures... d'ailleurs les seules présentes... dans la ville à ce jour.

Il lui sourit.

(1) Tu peux répéter, s'il te plaît ?
(2)Est-ce que tu connais Perles?
(3)Il fait noir.
(4) Avez-vous des fraises de Plougastell ?
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Perles très attentive aux recommandations cherchait dans la nuit noire le chemin à prendre pour se rendre vers le port. La pénombre ne rendait pas la chose très facile mais elle se savait en sécurité car avec lui. Lorsque son visage se retrouve face à face avec celui du maréchal sur le moment elle se demande si ce n’est pas une tactique de détournements d’attentions. Et bien oui un couple la nuit passe inaperçu. Bien plus qu’un homme avec une lanterne à la main et une femme munie d’un bâton qui furètent dans tous les coins. Lorsque les lèvres d’Archibabel se posèrent sur les siennes elle se dit que c’était une idée très agréable, enfin tant qu’ils appliquaient la tactique ensemble. Ce qui était certain c'est que du coup à la façon dont il lui maintenait la main, cela laissait penser qu’en aucun cas il n’avait l’intention de la perdre ou de la laisser s’échapper. Cela dit pourquoi le ferait-elle à moins d’être prise d’une peur incontrôlable.

Un arrêt, une voix dans la nuit, grave totalement inconnue, du moins ne voyant pas le visage de l’homme elle ne pouvait guère se prononcer sur son propriétaire. Mais Archibabel semblait le connaitre. Si elle ne comprenait que la moitié des mots elle entend bien que l’on parle d’elle. Le temps que dure leur échange verbal la maligorn reste plus ou moins derrière son garde du corps, pardi pas folle. Des petites tractations se faisaient mais à quel sujet ? Elle écoutait mais ne comprenait rien de ce qu’ils pouvaient bien se dire. Au soupir de l’interlocuteur d’Archi elle se dit qu’ils ne semblaient pas en accord. Quelques bruits en arrière se firent entendre, on déplaçait des caisses, des pas puis … Archibabel lui remit dans sa main un petit paquet et lui dit de se régaler. Les meilleures ? De son autre main elle fait courir ses doigts à l’intérieur. Elle penche son nez au dessus et sent …. Des fraises Archi ! Elle lui sourit à son tour. Vous êtes un magicien ! Je n’en ai pas encore goutté une seule ! Ces délicieuses étaient, dans sa liste qu’il appelait « de luxe » celles qui arrivaient tout de suite après le raisin, les amandes, les abricots et la vanille. Cette odeur qui venait lui chatouiller les narines était terrible et cette attention adorable font qu’elle en oublie les convenances. Elle se met sur la pointe des pieds et dépose un tendre baiser sur les lèvres de son ange-gardien. Puis se rappelle où ils sont Oh pardon ! J'oublie ce pourquoi nous sommes ici, Archi ! Merci ! Un sourire qui voulait dire et bien non je ne m'excuse pas vraiment, les joues légèrement roses qu’il ne peut voir, hésite puis tout compte fait en prend une qu'elle lui offre devant ses lèvres tout en lui demandant où ils devaient aller ensuite. Ses petits gâteaux vanillés au fond de sa poche semblaient bien insignifiants face à celles en sa main qui la tentaient terriblement.
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Archibabel

Une offrande fut faîte à sa bouche sous la forme d'un fruit rouge qui avait l'air sacrément appétissant. Notre chef-maréchal en était encore pourtant à savourer le précédent baiser, peu à l'attention des noctambules du port qui devaient sourire d'un air goguenard en voyant le représentant des forces de l'ordre en train de badiner pendant le service. Mais bon, en silence quand même. Même si Archibabel n'aurait pu les contraindre tous, bien trop nombreux icelieu. Mais le présent attendait devant lui et il croqua doucement dans la fraise. Autre vision assez peu martiale qui devait déclencher quelques sourires assurément. Le Brestois mangeât le morceau avant de prendre Perles par la main.

Venez... Ne restons pas là...

Un geste de l'autre main pour prendre congé du vendeur tout sourire malgré sa tronche à coucher dehors et les deux partirent direction les remparts de Brest.

Nous allons faire un tour de ville du haut de ses remparts. Et prendre des nouvelles des entrées dans Brest.

Il sourit à la jeune femme. Il était profondément ravi que sa petite attention lui ait plu. Et toujours sous le charme de la réaction de la Maligorn. Même son propos légèrement gêné par son fait y avait contribué, confirmant le sentiment qu'une bien douce transgression des conventions venait d'être commise. Le chef-maréchal ouvertement en promenade romantique, cela pouvait être moyen s'il voulait faire pression sur les petits trafiquants du port, mais tant pis, sur le coup, il n'en avait cure. Et tellement peu à faire, qu'il se pencha tout en marchant auprès de sa dimizell pour lui voler à son tour un baiser. Et qu'un malandrin ne s'avise pas de surgir à cet instant précis, il est des moments où même le plus courtois des hidalgos n'aiment pas être dérangé.
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Quelques sourires taquins valaient bien ce petit instant tout ce qu’il y avait de plus charmant et puis tant pis pour les jaloux nah ! Elle ne les voyait pas Perles, toute absorbée et amusée de voir que le maréchal qui soit disant devait donner l’exemple et la guider durant cette ronde et bien il était un ti peu déconcentré. Il croqua donc dans la fraise et la maligorn trouva cela non seulement très amusant mais aussi … sentir ses lèvres sur ses doigts. Hum ! Oui allons y !

Non il ne fallait pas rester là, aussi d’un signe de tête lui fit-elle comprendre qu’elle le suivait. Il y avait dans l’air comme, elle ne savait pas trop quoi mais oui il fallait bouger. Elle accorda donc ses pas aux siens, du moins au mieux car il était bien plus grand qu’elle en direction donc des remparts de la ville. Ils pourraient observer tout le petit monde qui voudrait y entrer et sans doute qui en sortirait. Surprise de recevoir à son tour un petit baiser tendre elle sourit doucement car personne ne pouvait les voir non. Ils étaient déjà passés de l’autre côté et déjà loin des regards indiscrets.

Après ce petit intermède amoureux Perles se racle la gorge ne savait pas trop quoi dire. Elle finit par le questionner. Comment vous procèdez pour demander l’identité de ceux qui entrent dans notre ville ? Ceci dit assez bas, le chemin était de nouveau sombre, un bruit de chouette au loin n’est pas pour la rassurer de trop.
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Archibabel

La nuit noire sur Brest, toujours sous un ciel étoilé. L'heure était désormais assez avancée après tous ses tours et détours. Fort heureusement la lanterne du chef-maréchal continuait d'éclairer leurs pas. Lui, plutôt nictalope, et appréciant l'ambiance nocturne, se serait plutôt vu avancer dans l'ombre, usant du peu de lumière venue d'en haut pour se repérer. Mais l'effet dissuasif d'une approche lumineuse et la nécessité de progresser avec régularité rendait l'usage de l'objet obligatoire. Et puis cette nuit-là, il y avait aussi les pieds de Perles à préserver... Il sourit à sa question. Comme vous dîtes si bien! Nous leur demandons! Et les gardes notent leur nom et résidence. Simple évidence qui pouvait semblait néanmoins douteuse vu que les personnes franchissant les portes pouvaient fort bien mentir sur leur identité. Mais il n'y avait guère d'autres moyens de vérifier. Pour le reste, Brest n'était pas pourvue de remparts d'exception. Le principal ouvrage défensif en était le château. Donc en fait de remparts, il aurait plutôt fallu parler de murs d'enceinte, enclosant le bourg au pied du château, même si les premiers faisaient tout de même plus "riches" et étaient l'appellation usuelle que leur donnaient les habitants, a fortiori les défenseurs. Effectuer un "Tro ramparzhioù"(1), puisque tout se fait au trot en Bretagne, revenait donc à faire du porte à porte pour saluer les gardes plantés là. Présentation de sa charmante accompagnatrice à chaque fois. Ils risquaient de la croiser souvent avec lui, autant qu'ils la considèrent autrement que comme une simple milisianez(2). D'ailleurs, il était très rare que le chef-maréchal et les miliciens fissent le trajet ensemble, ce qui occasionnait parfois des rapports différents, notamment quand une tentative de révolte était menée. Mais ce n'était pas le cas cette nuit-là. Et tout était paisible dans Brest. Vous avez noté ce nom-ci? Petit sourire à l'attention de sa dimizell qui prenait sa mission très à coeur. La ronde s'achevait. Même s'il était encore très tôt, pour la garde c'était déjà un nouveau jour et les relèves se faisaient. Pour les deux, il était temps à présent de rentrer. Quasi-même destination, vu qu'ils étaient donc voisins, au-dessus des falaises face à l'Iroise, à l'ouest du port. Nous rentrons chez nous, dimizell(3)? À moins que vous ne vouliez faire nuit blanche? Sourire taquin suite à la seconde question. Mais la première laissait une impression indéfinissable même s'il se rendait effectivement au même endroit, leur logis séparé d'un simple chemin.

(1) Tour des remparts
(2) Milicienne
(3) Demoiselle
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Elle reviendrait faire des rondes avec lui, elle avait beaucoup apprécié ce tête à tête. En quelque sorte s’en était un non ? Mais la prochaine fois elle s’équiperait de bonnes chaussures confortables et non pas jolies. Autant l’avouer, elle commençait à avoir mal aux pieds la Maligorn juste qu’elle n’était pas habituée à marcher autant. Sauf sur la plage du moulin mais elle quittait ses souliers. Effectivement l’idée lui passa dans la tête que si un jour elle voulait se cacher elle donnerait un faux nom tout simplement. Et puis en faite non, elle éviterait les villes et ne se promènerait que sur les charmants feux de camps qui l’avaient séduite lors des ses nombreux voyages. Archibabel connaissait tout le monde que ce soit de nuit comme de jour. Peut être sa fonction de tribun complétait celle de maréchal. Et bien il y en avait du monde la nuit qui veillait sur leur sommeil elle n’avait jamais tant répété Perles eo ma anv ! (1)

Petite maligorn est ce que l’on appelle une personne consciencieuse aussi elle a bien noté toutes les lettres en faisait épeler le nom car il était légèrement complexe. Oui j’ai noté, un nom bien de chez nous ! Juste pour dire que l’orthographe bretonne n’est pas forcément aisée et qu’une lettre en moins ou en plus cela pourrait occasionner quelques problèmes au visiteur par la suite. Un sourire qui se veut complice et très amusée par ce qui était, vu qu’ils étaient voisins. Oui rentrons chez nous Archibabel ! Je dois vous avouer avoir mal aux pieds ! Elle ne dirait pas non plus que ses yeux lui picotaient, qu’elle avait mal aux mollets à force de se mettre sur la pointe des pieds mais que pourtant elle aimerait bien que cela dure encore un peu. Une nuit Blanche cela ne m'est encore jamais arrivé. Nous pourrions peut être faire juste un petit détour et aller marcher dans l’Iroise ?

Il leur suffirait ensuite de prendre le petit sentier côtier menant non loin de leurs maisons. Juste histoire de faire durer ce presque tête à tête encore un petit peu.

(1) Je m'appelle Perles.
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[RP] La nuit, toutes les sentinelles sont belles