Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, ..., 8, 9, 10   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP ouvert]..." L'Imaginarium"...

Sandino

…Dans une ruelle de la capitale Poitevine, une des venelles qui longent le théâtre de la rue Bouffetard, des bohémiens font depuis le milieu de la journée des aller retour entre un vago et une annexe du théâtre.

On le sait les gitans sont d’éternels voyageurs, toutefois ils ne sont pas les seuls.

Par désir de conquête, pour la découverte, pour échapper à sa condition, pour le commerce, pour trouver une terre d’accueil, l’homme a toujours voyagé, et s’il est une chose que partagent les voyageurs c’est le besoin de rapporter de leurs voyages des bouts de ces terres lointaines. Pour eux-mêmes en souvenir ou pour les montrer et raconter à ceux qui n’iront jamais là-bas, des histoires dont l’objet rapporté garde souvent la mémoire.

Des souvenirs de voyage les bohémiens en avaient des malles pleines, au point de devoir désormais renoncer à emporter parfois de nouvelles pièces. Enclin à faire de la place dans leur vago qui pesait trop lourd, mais ne disposant pas de logis fixe où entreposer le trop plein, Sandino après avoir demandé à Cali, a pris la décision d’exposer le tout dans une salle du théâtre où l’on entrepose du matériel pour les décors.

Grâce aux étagères fabriquées par Yoyo, il a investi la salle éclairée par deux fenêtres pour en faire un cabinet de curiosités que tout le monde pourra visiter et aider à remplir, Sandino comptant sur la participation de tous, villageois comme voyageurs de passage pour y déposer comme lui des souvenirs afin que chacun en les regardant puisse imaginer, connaître, apprendre, rêver.

Cette pièce bientôt ouverte à la visite a été baptisé « l’Imaginarium… », sur les quatre murs de haut en bas courent des étagères et des espaces de rangement modulables en fonction de la grosseur des pièces qui vont être exposées à la curiosité des visiteurs. Chaque pan de mur étant dédié à une catégorie définie par avance, à savoir le monde minéral, végétal, animal et le dernier au « miscélanéous » regroupant des objets divers de fabrication humaine.

Pour l’heure, le bohémien s’est contenté d’entreposer en vrac sur des étagères et au sol ce que sa compagne et lui ont jusqu’à présent rapporté du vago. Des oiseaux empaillés côtoient de faux crânes humains taillés dans le bois ou la corne, des livres, une carapace de tortue et tout un bric à brac qui traîne dans toute la salle et qui aura trouvé sa place une fois le cabinet ouvert à la visite.




Avant de repartir seul à Thouars récupérer des curiosités qu’ils ont entreposé chez Cali, Sandino juché sur un escabeau suspend des bouquets de fleurs sèches sur une poutre du coté végétal de la salle puis l’accrochage terminé embrasse sa gitane à qui il laisse le soin de commencer à ranger une partie du stock.

Sandino
…Plus que la fatigue occasionnée par un aller-retour à dos de mule jusqu’à Thouars, c’est l’agacement qui s’était emparé de Sandino durant le court voyage. Agacé il l’avait été par le refus d’obéir des mules et ce dés le départ, puis le problème d’obéissance des animaux réglé, son agacement n’était allé qu’en grandissant à la vue de l’agitation générée par la prise du château. Ne sachant le plus souvent s’il croisait des amis ou des ennemis du Poitou, il s’était décidé à mi-chemin à prendre des sentes détournées au risque de se perdre.

Plus tard à force de jurons proférés à l’encontre de toute la création, un bûcheron alarmé par les cris du bohémien l’avait conduit hors des bois profonds où il s’était perdu.

Le danger de se faire détrousser par une bande de crapules ayant considérablement augmenté dans le chaos qui présidait, c’est avec peu de choses qu’il avait fait le retour, laissant à Thouars plus qui n’aurait souhaité, les évènements interférant dans la bonne marche de son projet à son grand regret.

Sa mauvaise humeur morte d’épuisement avant Poitiers, c’est un Sandino heureux de revoir sa compagne qui rentre directement dans la salle juché sur sa mule, laquelle porte deux besaces ventrues de part et d’autre de ses flancs.


- mamma mia cariña c’è un casino sulla strada !! ça galope dans tous les sens on ne sait qui est qui, j’ai eu un mal fou à revenir, heureusement je connais le pays et j’ai évité toute cette agitation.

Descendu de sa monture il embrasse Zézé en souriant puis pose le regard sur les étagères, où quelques pièces isolées, pauvres orphelines rangées par catégorie, font triste figures, comme abandonnées par des pillards repartis les mains pleines.

Le bohémien à ce constat pousse alors un soupir de résignation puis s’empare des besaces qu’ils posent délicatement à terre et ressort attacher la mule à l’extérieur.


De retour dans la salle il déballe le contenu des besaces sur une grande table, pièce par pièce.

- j’ai pas ramené grand chose, je tenais pas à me faire voler. Dit-il à sa compagne en sortant d’un linge un bout de roche bleutée.



- regarde moi ça com’ è bello !! un bout de lapis-lazuli, on dirait un ciel étoilé quand on le regarde de prés !! j’ai ramené la malachite aussi.



De la paille de la seconde besace, apparaît ensuite le crâne d’un crocodile du Nil, que le bohémien contemple.

- sacrée mâchoire !! ça donne le frisson !! quand je dis qu’il faut éviter les bains intempestifs j’ai mes raisons, la propreté bon ça peut se discuter mais finir dans le ventre d’un tel monstre tout ça au nom de l’hygiène !! excusez moi de douter !! propre et mort !! tssss …une idée sans lendemain.



Le crâne du crocodile ayant trouvé sa place à coté d’un corbeau empaillé qu’il semble menacer de dévorer, Sandino fixe à coté de la tête blanchie un bout de papyrus sur lequel on peut lire.

« Crocodile du Nil » provenance d’ Egypte offert par Eden de retour de son voyage pharaonique à Alexandria.

Satisfait du résultat le bohémien revient à la table où l’attend la dernière pièce encore enveloppée dans de la soie rouge. Rigolard il retire le voile carmin et la tenant par les pieds montre à Zézé une poupée monstrueuse.



- Héhé !! tu te souviens cariña de celui qui nous à échangé cette poupée contre un fiole de faux sang d’Aristote !! ché faccia di polenta celui là !! et puis cette manie de ne donner des rendez-vous que la nuit c’était pénible !! enfin !! ce Transylvanien on en a rigolé un bon moment et cette poupée est mignonne à croquer.

.
Zeze5
L'ouverture de "L'Imaginarium" au public serait pour plus tard. La mise en place allait prendre du temps. Déjà les allés-retours entre Thouars et la salle que Cali avait mise à leur disposition, était rendu difficile par les contrôles sur la route.
Les douaniers, suspicieux , prenant les bohémiens pour des brigands ... Les brigands, les prenant à leur tour pour les serviteurs du château voulant mettre à l'abri les richesses.

Le partage des tâches avait été établies au début, Sandino ferait les trajets, Zézé rangerait. Même si elle savait que son homme avait du bagout, la gitane était quand même inquiète. Elle le savait capable de dire des choses qui l'enverrait directement en prison. Sandino n'avait aucune limite dans la plaisanterie, elle en savait quelque chose, combien de fois elle avait dû donner des explications après.

C'est avec soulagement qu'elle le voit revenir juché sur la mule qui semblait en avoir plein le dos. La gitane passe son doigt sur la lapis-lazuli, cette pierre la fascinait.
Entre temps elle avait déballé un étrange animal. Offert par leur filleule au retour d'Egypte, l'animal n'avait pas supporté le climat.





" Dromadaire, provenance Egypte, offert par Eden "



- Quant je pense que cette chose était vivante il y a peu de temps !! non mais franchement, un cheval avec une bosse ! quand je pense que l'empailleur voulait l'enlever croyant à une maladie de l'animal !!
_________________
Merveille.du.mounet
Un rayon de soleil au milieu de la tempête!

Merveille, au travers d'un écran de fumée et de criailleries , venait de d'apercevoir deux silhouettes qu'il lui sembla reconnaitre comme des amis , car au moins eux ne portaient pas d'arme, mais s'affairaient autour d'objets plutôt hétéroclites

Zézé? Sandino? Il faut avoir du sang de bohême pour oser s'installer ici par le temps qui courent! Prenez garde à ce que personne n'écrase vos trésors, il règne une telle agitation dans cette ville

Intriguées par l'étalage disparate , elle sourit devant le cheval à bosse que Zézé sortait de son emballage et la marionnette créée par Sandino.

Tenez j'ai quelque chose qui pourrait compléter votre collection.

De sa bourse elle sortit un petit objet soigneusement empaqueté dans un bout de tissus, et le tint entre ses doigts , face à la lumière du soleil déclinant.


C'est une lanterne d'Aristote. Elle m'a été donnée par un marchand ambulant qui m'a certifié qu'en la portant , je deviendrai un esprit éclairé.

Elle fit une grimace

Mais j'ai bien peur de n'y voir plus qu'un ingénieux mécanisme broyeur...
Zeze5
Occupée à poser une selle sur la bosse du dromadaire, Zézé avait bien entendu la porte s'ouvrir, mais comme l'installation du siège était compliqué, elle en se retourne pas de suite. Mais la voix, elle l'avait reconnue, bien que pas entendu depuis longtemps ... il y a des gens que les bohémiens ne pouvaient pas oublier.

- Merveille ! quelle surprise tu nous fais, sois la bienvenue !! Dit Zézé en descendant de l'escabeau

Zézé s'avance vers la visiteuse avec un grand sourire, aussi grand que la joie de la revoir.

- Comme tu le dis, il faut avoir du sang de bohème, mais aussi la folie qui fait notre identité, pour venir ici, mais ce n'est pas la première fois ... ni la dernière !! Le conflit des gadgé * ne nous concerne pas !!

La visiteuse leur montre l'objet, ce à quoi Sandino ne pouvait pas laisser passer sa question:

- Ca vient d'Helvetie ?! ... parce qu'il ne faut pas prendre l'Helvetie pour des lanternes d'Aristote !!

Sandino aussi était ravi de revoir Merveille, après les salutations et quelques échanges de nouvelles, le gitan embrasse Zézé et repart vers Thouars avec la mule qui serait bien resté.

- Merci Merveille pour ton cadeau, il va aller sur l'étagère des animaux !! Comme tu le vois, nous avons tant de choses de nos voyages, que nous voulons en faire profiter les sédentaires !! d'où l'idée de Sandino de les exposer ici !!



* Qui n'est pas gitan
_________________
Paimbohe
Bon, de Thoars, aller à Poitiers, çà pouvait aller. Tu prends le chemin en face, après, tu tourne à droite après l'arbre mort, ensuite tu files une dizaine de lieues et tu prends la fourche de gauche !
Çà ce n'est pas trop difficile à retenir. Là où çà se gatter c'est quand tu dois franchir les portes de la ville. Une sentinelle demanda à Paimbohé :
C'est pourqueu donc ?

Ben, pour visiter l'Imaginarium, pardi !

Et l'autre de répondre en un patois incompréhensible :

Qué té qu'olé qu' cheu ?(*1)

Il fallut, au gros bonhomme, sortir un recueil de traduction pour comprendre ce que demandait le vigile.

Une idée tout droit sortie de l'imagination d'un ami gitan qui n'en manque pas, d'idées.

Ah ben, ol'a tout pien d'peursoune qu'avions v'nu ! Olé pire qu'une voleu d'mouenaus ! Passez donc !(*2)

Avec çà, il était bien renseigné le marchand de poisson !
Il lui faudrait encore demander et re demander son chemin avant de trouver, enfin, la bâtisse où Sandino et Zézé avait décidé d'exposer les objets rares trouvés lors de leur nombreux voyages.

Paimbohé n'était pas en reste, question voyages. Lui aussi avait traîné sa charrette sur de nombreux chemins et en avait ramené quelques souvenirs.

Et le salut vous deux ! Le bonjour M'dame! Dit-il en passant enfin la porte de ce musée.
Ah je vois que vous n'avez pas traîné! Çà commence à prendre forme !
Je vous ai amené aussi un objet que j'avais échangé à un voyageur oriental. Un gars de « Mes potes aux amis » ou un nom comme çà.


Il déballa l'objet d'un vieux laisser passer périmé et le présenta aux créateurx de l'imaginarium



Parait que les dames de là bas donnaient çà à leurs hommes quand ils partaient à la guerre, histoire de pas ramener un élevage clandestin.
J'sais pas si c'est vrai.


(*1) Qu'est ce que c'est que çà?
(*2) Il y a tout plein de gens qui sont venus! C'est pire qu'une volée de moineaux!

_________________
Sandino
[ Où l’on retrouve le temps d’un dialogue, Sandino stoppé par une lance sur la route de Poitiers]


- On aimerait bien savoir ce que tu fais sur cette route à aller et venir toute la journée ?

- D’la mule.

- Pardon ?

- Je fais de la mule, c’est une passion, j’adore cet animal doux et obéissant, je ne m’en lasse pas.

- Allez nous prend pas pour des idiots tu ferais pas plutôt dans le message pour les bandits ?

- Des massages !! certainement pas y’a méprise chevalier !! c’est pas du tout mon genre !!

- Mais qui te parle de masseur !! c’est n’importe quoi !!

- Ha ben j’ vous le fais pas dire, d’autant que bon si j’avais voulu être vot’ sœur je me serai mis une robe non ?!!

- Arrête ça par Aristote !! t’es con ou tu te moques de nous !!

- Con !! sans l’ombre d’un doute, ma compagne me le dit souvent.

- Ah bien ça explique beaucoup de chose, un messager en pareille circonstance c’est futé, discret, vif.

- D’accord avec vous ne dit-on pas que nous sommes au royaume du vif et de la vertu.

- Hien ?!! on comprend rien à ce que tu dégoises l’ami !! cesse donc et va t’en j’en peux plus !!

- Y’a méprise une fois de plus, moi c’est Sandino pas Jean Peuplu !!

- DééééGAGEEEEE !!!


[ Plus tard]


…Suite à sa halte forcée pour expliquer son manège aux autorités, Sandino n’avait pas perdu de temps pour rejoindre l’Imaginarium où l’attendait sa gitane. Dans Poitiers comme dans ses abords la tension est toujours palpable. Faisant son possible pour être invisible ou pour le moins insignifiant, le bohémien se faufilant par les venelles les plus étroites finit par débarquer à destination sans plus d’encombre.

Dans la salle, outre Zézé, il y retrouve Merveille et Paim, lesquels, il l’apprend après les avoir salué, ont déposé une contribution à l’étalage de souvenirs qui trouvent peu à peu leurs places sur les étagères.

Prenant le temps d’apprécier les objets en les inspectant sous toutes les coutures, Sandino s’en fait expliquer l’usage et l’origine avec grand intérêt et force sourires de connivence avec Paim, suite à quoi il invite tout le monde à le suivre autour de la table.


- mes amis grand merci pour votre don au spectacle du vivant qui bien que constitué d’objets morts nous instruit sur ce qu’est la vie, quant à moi regardez donc ce que j’ai ramené de mon périple.

De la besace qu’il a conservé à l’épaule depuis son arrivée, il extrait un chiffon sale qui déplié sur la table laisse voir son contenu.



- une serre de Harpie !! ces animaux monstrueux ailés à tête féminine qui dit-on sortent des nuées sombres de l’orage et que seul le fils de Borée, le vent peut chasser !! précédées par une odeur infecte, elles sont trois à sortir de l’orage, Bourrasque, Vole-vite et Obscure, je ne sais à laquelle appartient cette serre que j’ai utilisé un temps pour me gratter le dos ou pour faire peur aux bigotes devant l’église en jouant le faux mendiant.

Puis d’une petite bourse en cuir tirée de la besace il fait rouler sur un parchemin blanc deux morceaux d’ambre doré.

- de l’ambre, des larmes d’Apollon !! qu’il aurait versé en pensant à Elysée, quand banni de l’Olympe, il marchait empreint de nostalgie sur la route d’Hyperborée… enfin c’est ce que dit la légende, dans ces larmes il y a des insectes prisonniers, ce qui fait que je ne sais dans quelle catégorie les placer, minérale ou animale.


Sandino
[ Où l’on retrouve quelques jours plus tard casernés dans l’Imaginarium des membres de la kumpania gitane engagés dans l’armée Poitevine]


…Durant ces périodes incertaines qui demande que l’on sorte de sa réserve, sans pour autant épouser une cause et encore moins lui être fidèle, les gitans adoptaient deux attitudes toujours tranchées. Cette fois l’attitude du retrait, de la neutralité, n’étant pas compatible avec les enjeux, prendre les armes aux cotés des défenseurs du Poitou avait été une évidence.

Si on les connaissait comme saltimbanques, pourvoyeurs de rêves, ils n’en demeuraient pas moins des acteurs dans la vraie vie quant on le leur demandait. Ainsi ils avaient été marchands ambulants, défenseurs, bûcherons, officiants de cérémonie, combattants et dernièrement initiateurs du cabinet comtal de curiosités, qu’ils espéraient pouvoir inaugurer avec la population une fois terminés les troubles.

C’est caserné à leur demande dans l’imaginarium que les bohémiens attendent les ordres, profitant de l’inaction pour ranger ce qui est encore emballé. Si au départ l’idée d’ouvrir pareil lieu paraissait aventureuse, les premiers souvenirs rangés sur les étagères témoignaient du contraire. Dormir dans des coffres avaient été un enterrement de seconde classe, aujourd’hui remontés des ténèbres ils rayonnaient, attirant le regard, enclins à livrer leurs secrets ou susciter l’interrogation.

Sur les curiosités qu’enfantaient les coffres et qui rejoignaient leurs places respectives, Sandino faisait parfois des commentaires à l’intention de ceux qui étaient présents. Ainsi on appris que la gorgone leur avait été donné par Paolo un pêcheur de la Spezia, un port de la riviera où les bohémiens prenaient leurs quartiers d’été.


De l’insecte feuille et du serpent conservé dans l’huile il avait précisé les avoir obtenu de marchands levantins qui commerçaient avec Venise, république dont Zézé et lui étaient citoyens.





Quant à l’aumônière pourvue de dents, invention qui n’avait pas connu de lendemain et que l’on devait à une cardinale bien connue pour son avarice, elle venait d’Auvergne.

Zeze5
Petit à petit les étagères se remplissaient de choses que les bohémiens avaient trouvés sur leur route.
De leur passage en Italie, ils avaient fait de nombreuses rencontres, que ce soit des locaux ou des voyageurs venus par la mer de lointain pays. Ce qui n'est pas le cas pour celui que Zézé expose à coté de l'aumônière Auvergnate.




" Dernière mode italienne du célèbre chausseur Gucci"



Plus loin elle place une étrange plante




"Cerveau de Sandino enfant"
_________________
Paimbohe
Le chemins étaient devenus bien plus calmes depuis quelques jours. Les voyageurs y gagnait en temps et en sérénité.
C'est bien pour cela que Paimbohé n'hésita pas à faire le chemin jusqu'à Poitiers pour y déposer son écot au musée de l'imagination Sandinozézéenne.
Oh ! Ce n'était pas un objet ayant traversé les siècles qu'il apportait là, non ! Mais tout de même, il fallait porter à la connaissance de ses contemporains, l'invention qu'il avait mise au point.

Il salua les conservateurs de ce musée et leur demanda :

Le rayon du règne animal, c'est bien ici ?

Et il déballa ce qui ne pouvait être que le clou de l'exposition... selon ce que son immense modestie lui avait dictée...
Le vélin qu'un douanier rouergat lui demandant qui il avait rencontré en chemin et qui avait servi d'enveloppe se trouva très vite chiffonné au fond de sa besace et il exhiba sa fameuse truite angora.



Bien sur, il fallait un minimum d'explications pour justifier la présence d'un poisson sur les étagères de l'Imaginarium alors, Paimbohé avait pris soin d'en décrire les caractéristiques sur un parchemin vierge, cette fois.



Tructa pilosa paedor, comme on disait dans les quartiers nord de la Rome antique. Ou, « truite angora »
Résultat hasardeux de l'addition d'un relief d'étal de marchand de poisson et d'un oubli au fond d'une charrette.
Il faut de nombreuses semaines pour qu'une truite prenne le nom d'angora. Ce n'est en effet qu'au bout d'une trentaine de jours après le gonflement que le poisson commence l'étape du dessèchement. Appairait, alors, une pilosité plus ou moins grisâtre selon l'âge de la bête.
Le modèle exposé à été préparé avant la fin de l'an 1460.
La laine de truite angora est très recherchée pour garnir le fond des bottes par les grands voyageurs car elle a la particularité d’annihiler toutes odeurs de pieds.

_________________
Sandino
[Où l’on découvre que si la nature peut donner à voir l’extraordinaire, l’homme n’est pas en reste]


…Trier, rafistoler, dépoussiérer, décider de la meilleure place pour les pièces, voilà ce à quoi les bohémiens passaient le plus clair de leur temps depuis la fin des troubles et l’accouchement d’Anya, une des leurs qui venait d’avoir son premier enfant.

Ces deux événements passés, on avait accéléré le mouvement. A Thouars les coffres avaient été transféré dans la charrette rouge de Paim, plus légère et maniable que le vago, puis de la dite rouge charrette stationnée dans la venelle sur un coté du théâtre de la rue Bouffetard, dans la salle de l’Imaginarium où les souvenirs allaient être réveillé de leur long sommeil.

Toujours plus prompte à agir c’est Zézé qui avait ouvert le bal en sortant d’une besace une paire de bottes italiennes à la dernière mode à Milan et un corail blanc qu’elle disait être le cerveau de Sandino enfant, ensuite le tour de Paim était venu avec une truite angora qui devenait une pièce maitresse de la collection de part sa rareté et son esthétique.

Curieusement il n’était pas si évident de choisir dans quelle catégorie ranger les pièces. Du mélange des insectes et de l’ambre Sandino avait favorisé le minéral au profit de l’animal, cette fois c’est une tranche d’arbre transformée en pierre par les millénaires qui posait problème.



- minéral ou végétal ? Fait Sandino à sa compagne tout en se tournant vers elle.

La bohémienne occupée à nettoyer les pièces fragiles lève les yeux, puis après un regard furtif en direction de l’objet reprend son travail en cours avant de répondre laconiquement.


- Dessous de plat !!

Un temps désarçonné le bohémien éclate de rire et se décide à déposer le bois devenu pierre du coté végétal, le tout accompagné d’un petit bout de parchemin où est spécifié la nature de l’objet exposé.

Jugeant son choix satisfaisant, il revient à la table pour y prendre une conque décorée avec laquelle les prêtres de l’orient appellent les Dieux.




La conque en place au milieu d’autres coquillages ramassés sur de nombreuses plages que la carriole magique a foulé, il revient prés de la table où il choisit une noix de coco transformée en boite qui contient des graines exotiques.



Une à une le bohémien les extrait de la noix de coco, les regarde puis les poses bien en ligne, y allant de ses commentaires sur certaines des graines qu’il garde un instant au creux de la main.




- Cette rouge orangée c’est de la graine de Rebelle, un roncier géant qui devient vite une barricade naturelle, celle-ci la plus grosse de toutes donne l’oreille d’éléphant, cette petite noire c’est celle du Gougniafier, un fruits amer qui provoque des rougeurs si on le consomme, celle là…je sais plus, celle là non plus et ça c’est un grain d’enfer.

Alignées comme à la parade, les graines forment un ensemble que Sandino trouve agréable à l’œil et qu’il contemple un moment, puis délaisse au profit d’un mini-théâtre de poupées qu’il extrait d’un coffre et met en place coté « Miscélanéous » y allant une nouvelle fois de ses commentaires.



- guarda Paim com’é bello !! nous tenons cette merveille de petit théâtre de poupées d’un certain Fra Diavolo, un curé auvergnat qui non content de s’être défroqué, est parti avec la caisse de la mairie de la ville dont il était le maire…tu imagines le bonhomme !! un gars à qui j’ai posé des problèmes pendant ses pastorales du temps où il était sérieux mais qui depuis son revirement m’est alors devenu très sympathique !! non pas que j’aime les apostats doublés d’escrocs mais celui là valait son pesant de filouterie, et puis quand on voit cette merveille qui lui servait de support visuel lors de ses pastorales on ne peut que trouver le personnage digne d’intérêt.

.
Carne
- Dling glinguedinglongligueding..... ding....
Le petit carillon qui surmonte la porte s'agite.

Carne le sévère, avoyer clandestin des tombeaux, patriarche mercantile dedans sa barbe, pousse la porte de l'échoppe, salue et embrasse la cliquetaille d'un regard expert.
- Par les moustaches de ma vieille tante Griselda! Mais c'est presque mon porte-monnaie!!!
Il avise ensuite la corne sculptée.
- C'est drôle, on jurerait un "oh mon Dieu" pontissalien... mais il n'est pas en bois de chêne...
Il prend l'objet, le renifle....et sent qu'il a déjà servi.
Il le repose.
Sandino
[ Où l’on va constater que si le hasard n’a pas de réalité, c’est pas pour autant que les dieux se baladent à Poitiers]

…Penché sur un vélin nordique qu’il ne se lassait pas de contempler, Sandino avait levé la tête à l’entrée d’un inconnu, surpris que l’homme fasse un bruit de carillon avant de se souvenir en avoir accroché un la veille au-dessus de la porte, pour ne pas être surpris en plein sommeil à l’entrée de futurs visiteurs.

Sans même un mot l’homme avait fait le tour de la salle en s’arrêtant devant les étagères, prenant le temps d’observer de plus prés certaines pièces jusqu’à prendre la liberté de les prendre en main jusqu’à ce que Sandino, qui passé un moment de stupeur, l’interpelle.


- benvenuto à l’imaginarium signor, votre arrivée est comment dire…à la fois incroyable et logique.

Agitant le vélin qu’il étudiait à l’arrivée de l’homme, il va jusqu’à lui.

- ne le prenez pas mal signor mais sur le coup j’ai bien cru que vous étiez le chef des dieux nordiques, l’équivalent de Zeus, Odin le borgne qui parcourait le monde caché sous un grand chapeau pour engranger le savoir, la seule chose pour laquelle il avait une soif intarissable.

Le vélin accroché sur un montant entre deux étagères coté végétal, le bohémien le désigne de l’index à l’inconnu borgne.

- cet arbre là que vous voyez représenté c’est l’arbre-monde Yggdrasil sur lequel repose les neuf royaumes, une des racines de cet arbre est amarrée près d’un endroit nommé Hel, gouverné par une horrible déesse du même nom qui a été enfermée par Odin, à mi-hauteur du tronc d’Yggdrasil se trouve Midgard, le monde des hommes, le notre, où les dieux descendent parfois pour faire des histoires et cacher des objets, puis là-haut à la cime se trouve Asgard une espèce de paradis nordique... vous comprenez maintenant pourquoi je vous ai pris pour Odin qui venait satisfaire sont goût du savoir signor…signor comment d’ailleurs ?

Cali
C'est par une petite porte attenante au Théâtre de la rue Bouffetard que Cali fit son entrée. Depuis que Zézé et Sandino avait commencé à aménager une salle du Théâtre pour la transformer en boutique des curiosités, la jeune femme n'avait pas eu le loisir d'y passer encore. Dans une des malles laissées là, parmi les décors poussiéreux, elle avait trouvé un objet qui aurait sûrement sa place dans la boutique.

- Buongiorno a tutti!

Cali écarquilla les yeux, surprise.
- Han! C'est fou comme ça change! Je ne pensais pas que vous aviez tant de choses déjà.
Excitée à l'idée de tout découvrir, elle cola une bise sur la joue de sa soeur et agita la main vers Sandino qui était occupé à saluer un visiteur et fit un clin d'oeil à Paim.
Puis désignant du doigt la tranche d'arbre fossilisée par les années.


-Ho! joli dessous de plat. Tout comme sa soeur, elle avait un sens pratique des choses.

- Tiens Zézé, j'ai trouvé ça sous une couche de poussière dans le théâtre, accompagné d'un vélin. C 'est un aquamanile.






Un aquamanile est une sorte de cruche, de broc, destiné au lavage des mains, soit lors des actions liturgiques (il est alors principalement en métal ou en bronze), soit dans la vie courante (il est alors fabriqué en céramique). Il prend généralement des formes animales. Les aquamaniles sont apparus en Orient, puis ont été assimilés en Europe

Cet aquamanile date de la fin du 14ème siècle, et provient des Pays-Bas. Il représente l’histoire d’un Aristote vieillissant humilié par la belle Phyllis. Aristote, agacé par l’attitude peu studieuse de son élève Alexandre, qui était épris de Phyllis, fit tout pour séparer les amants. Pour se venger, Phyllis séduisit Aristote en se promettant à lui s’il se laissait chevaucher par elle. Alexandre vit la scène, et Aristote fut humilié. Mais! retombant sur ses pieds, Aristote déclara à Alexandre que si un philosophe aussi sage que lui s’était laissé prendre au jeu du désir, un étudiant bien moins expérimenté devrait faire encore plus attention.


- Attends, je le retourne. Tu verras mieux le robinet et l'ouverture sur le haut du crâne de la dite Phyllis.



La jeune femme pouffa encore en le posant dans les bras de sa soeur.

- Je ne suis pas certaine que voir ainsi Aristote plaise à l'Eglise et aux bigotes.

C'était incroyable le nombre d'objets extraordinaires qui jonchaient les étagères. N'y tenant plus, la brune Thouarsaise se frotta les mains.

- Aller, moi je visite hein.

Le regard curieux se posait tantôt sur des objets sans oser y poser les mains, et parfois n'y tenant plus il fallait que Cali les manipule, les retourne, intriguée par leurs formes et leurs provenances.
Mâchoire d’un Crocodile du Nil, graines toutes bizarres et colorées, dromadaire..
- Un dromadaire? Hey coucou Sons!

La suite de la visite vit défiler, entre autres parmi les objets les plus hétéroclites, griffes de harpie, insectes qui se confondent avec la nature,aumônière croqueuse de doigts, chausses pieds mais qui n'en était pas un , pierres rares et lumineuses par leurs couleurs... Cali s'arrêta devant une plante bizarre et pouffa.
- Je me suis toujours demandé ce que Sandino avait dans la tête. Si cette chose est son cerveau enfant, j'ai ma réponse!

Nouveau petit arrêt en grimaçant et lecture d'une note explicative devant un poisson.- Ah! Une truite poilue!!Tructa pilosa paedor... he ben... si elle sent autant que babal quand il sort de l’eau avec ses poils tous mouillés, c’est une pince à linge sur le nez que je vais porter si j'ai des chausses avec ça au fond.


Haussant les sourcils elle rejoignit sa soeur et lui montra du doigt le théâtre miniature.

- Pour un peu on dirait la boutique de l’imaginarium!! Sandino avec son chausse corne sur la tête et toi, Zézé, la petite magicienne le nez dans ses étagères à caser toutes ces choses étranges! Et le singe qui fait le couillon sur son escabeau ... euh.... Petit regard vers Paimbohe.... ah ça je me demande bien qui ça pourrait être.

_________________
Sandino
…L’imaginarium prenait petit à petit corps, et par les présences conjuguées de l’inconnu, de Cali qui le visitait pour la première fois et des membres présents de la Kumpania, le cabinet de curiosités se fabriquait un esprit.

Par le jeu des étagères la pièce vide s’était retrouvée pourvue d’un squelette, auquel les pièces exposées tenant lieu d’organes qui insufflaient la vie, à ce stade la chimère qui se voyait dotée d’un corps vivant devait gagner en esprit et qui mieux que les personnes qui venaient et viendraient dans l’avenir étaient les mieux placées pour donner à ce lieu l’esprit qu’il méritait.

L’émerveillement, l’interrogation, le rejet ou l’adhésion, la curiosité, tout ce qui émanait des visiteurs allait donner à l’imaginarium une charge, une ambiance, une âme invisible comme en ont parfois les lieux aux yeux des hommes.

Délaissant un moment l’inconnu pour aller saluer Cali qui a terminé son tour des curiosités, Sandino qui a longuement observé l’objet qu’elle a apporté en s’en faisant expliquer l’usage et les détails, l’a chaleureusement remercié puis profitant de sa présence la met à contribution.


- Guapa vu que tu es là tu vas me remplacer un moment pendant que je m’occupe de notre visiteur, vieni con mé !!

C’est vers un coin de la salle où est entreposée un malle en osier que le bohémien entraîne Cali. Dans la malle ouverte on ne voit que de la paille dans laquelle Sandino se met à fouiller.



- ecco ! regarde ça guapa !! un dragon mort-né conservé dans un mélange qu’on m’a assuré être le Soma, le breuvage d’immortalité que les dragons produisentDit-il en grimaçant au dragon blanc nous tenons ça d’un voyageur qui l’a acheté en Bohême et qui finalement ne supportait pas être en sa présence, l’équivalent d’une belle-mère pour lui.
Le premier bocal déposé à terre, de la paille il extrait un autre bocal.

- ça c’est une ratapenade du causse noir, un pays perdu en Lozère avec guère plus que trois ou quatre hameaux collés à des commanderies de chevalier du Temple, elle s’est prise dans un filet que j’avais tendu pour piéger des merles et comme Zézé a pas voulu en manger je l’air plongée dans de l’eau de Lourdes que j’avais mise de coté pour un monastère italien.




A nouveau les mains plongées dans la litière à bocal, Sandino hausse les sourcils en grommelant.

- ma !! cosa é questa…




Arrêté dans son propos à la vue de ce qu’il vient de pêcher, les yeux écarquillés, il contemple sa trouvaille qui le laisse muet un long moment, quand soudainement il se met à crier.

- Zézé !! ho Zézé !! regarde ce que j'ai retrouvé !!! mamma mia ché bella !!

Hilare il embrasse le flacon dans lequel on peut voir une poire jaune en parfait état.

- guapa !! regarde c’est magnifique !! une poire plongée dans de la gnôle du même fruit !! c’est un cadeau de Sir William un gentleman farmer, un anglois que nous avons rencontré lors de notre unique voyage là-bas, je croyais l’avoir perdue cette beauté j’ai même soupçonné ta sœur de l’avoir éclusé en cachette…rires…ce William c’est lui qui a créé cette poire en faisant des croisements de diverses poires, on m’a rapporté qu’il tient son surnom de « Shakepears » du fait qu’il secouait les poiriers pour en récolter le pollen des fleurs, il nous a offert ce flacon en remerciement d’extrait de spectacle de théâtre et nous a dit qu’il instruirait ses petits enfants sur l’existence et sur l’importance du théâtre.

Hésitant, Sandino observe la poire qui repose au fond du flacon, intacte comme ramassée du jour.

- bon allez tu la rangeras aussi, mais assez haut pour que personne ne s’en empare, la savoir à la portée du premier poivrot venu me glace le sang.

Sa consigne donnée, Sandino retourne près de l’inconnu borgne.

.
See the RP information <<   1, 2, 3, ..., 8, 9, 10   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)