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[RP] Tisser la toile

Umbra
Dans le métier sans contact, tu n'es personne. Sans gage, tu ne vaux rien même si dans le fond, aucun ne te fera confiance. C'est celui qui dégainera sa lame en premier qui sortira vainqueur. Difficile de tirer son épingle du jeu. Dur de se faire un nom.

La lune gibbeuse et blafarde étirait l'ombre de l'Ombre dans le sillage de sa démarche assuré. La douceur de la soirée lui épargnait quelques rhumatismes qui aurait handicapé son allure. Les bottes en cuir poussiéreuses battaient la chaussée des Miracles. Ses pas la menaient vers l'inconnu. Un recoin de la Cour qu'elle n'a jamais foulé pour divers raisons. Ce soir, la Rayée, coiffée de son chapeau piqué de plumes noires, arpente les dernières pierres méconnus du quartier. Vêtue de sa brigandine renforcée et de braies souples, crochet au poing pour signature, elle se présente aux portes du Clan encore inconnu, déterminée à en savoir plus sur eux.


Cielo Azzuro! Qui est ton chef?!

La voix éraillée tonne et résonne d'un ton sec. Les iris de jais balayaient les environs sans la moindre trace de crainte ni d'appréhension. Elle connait bien le quartier, l'oiseau de mauvais augure. Tant d'années qu'elle y loge, perchée dans les dédales tortueux. Elle patiente sur le qui-vive.
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Midia
La bâtisse Azzuro, ce qu'elle lui avait manqué, cette bâtisse où tout pouvez arriver, et surtout des visites impromptues d'imbéciles qui beuglent toujours devant la porte pour rencontrer la borgne. Non mais sérieusement, même une chèvre semblait plus imprévisible que les bestiaux qui leur servaient de visiteurs. Et en plus celui là avait choisit la nuit pour beugler, sérieusement la nuit! Ils peuvent par dormir les cons à ces heures là ? Au moins les chèvres elles dorment de nuit! Quand on vous dit qu'elle sont mieux élevée que les Miraculés.

Toujours est il que si quelqu'un s'était donné la peine de traverser les Miracles en pleine nuit, pour se planter devant l'une des bâtisses les plus dangereuses du quartier et beugler pour en haranguer les occupants c'est qu'il y avait deux choix. Soit c'était important, soit c'était un suicidaire. Dans un cas la visite serait intéressante, dans l'autre divertissante. C'est donc une Baronne, enfin un Baron vu que c'était en mâle, peu viril, qu'elle était grimée, qui sortit pour faire face à leur visiteurs. Le chef, il cherchait le chef, et pourtant cela faisait bien longtemps, depuis la dernière fois que quelqu'un avait tenté de leur faire à l'envers et de prendre le contrôle de Miracles, qu'aucun mâle n'avait renforcé les rangs de l'Azur.

Par conséquent s'il y avait bien, une chef, il n'y avait pas un chef. Et donc si aucun homme n'était le chef, et que Midia était grimée en homme, cela faisait logiquement d'elle, enfin de lui, le chef. Logique implacable pour l'Alsacienne!

C'est donc tout naturellement que la seule membre du clan sans lien de sang avec la famille Azzuro s'entendit répondre d'une voix assurée.


C'est moi le chef, qu'est ce que tu veux à l'Azur mign- Un second regard sur la noireaude, un raclement de gorge plein de gêne. femme ?

- Reste pas dehors très chère, il paraît qu'il y a des gens pas fréquentables dans le coin, tu me répondras dedans.


Fallait dire qu'il faisait pas si chaud que ça maintenant que les mois d'été étaient derrière eux, et que l'Alsacienne n'avait pas envie d'attirer l'attention en discutant à cette heure ci dans la rue. La Baronne esquissa donc un pas de côté pour inviter l'étrangère à rentrer et découvrir la salle commune de l'Azur.
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Yaha
    Jour ou Nuit ? Peu lui importait à l'Oeil de l'Azur, Gardien de la fosse commune où tous aimaient à errer; ce capharnaüm infect où il n'avait de cesse de s'affairer pour que tout reste en état.

    Entre deux eaux, toujours, il oscillait docilement sans s'en plaindre. Il était un homme de bon sens dans le fond, et l'altercation se profilant sous son regard allait pouvoir le souligner une fois de plus. Intervenir ? Nullement, ce serait gâcher le spectacle, et accessoirement faire se réchauffer, par une absence auprès de l'âtre, le contenu rougeoyant de la coupe délicatement tenue par les doigts squelettiques de l'Imbu. Parfaitement silencieux dans un recoin de la pièce; le séant reposant confortablement dans un siège proche d'une fenêtre, il observait; mutique, et pour seule parure démontrant d'un état émotionnel : Un fin sourire susurrant quelques promesses aux creux de l'oreille, autant que d'infamies qu'on ne saurait répéter, sinon imaginer.

    C'était donc un fils de l'Azur -digne du plus grand des épouvantails- qui trônait fièrement dans son fauteuil, bien loin de se faire remarquer par la travestie qui avait déboulé. Le sens de l'accueil laissait, une nouvelle fois, à désirer; il s'en mordrait la langue, si cela pouvait stopper la scène. Hélas ... Grand bien lui fit néanmoins, lorsque l'étrange individu devenu membre à part entière commença à déblatérer son flot d'inepties. Voilà qui regorgeait des promesses d'une suite délectable. Pour le coup, il s'en pourlécherait les babines, si cela avait été digne de sa personne.

    " Eh bien. Voilà qui promet de devenir intéressant. La suite. " pensa-t-il.

    Puis enfin, la question de savoir à qui ils avaient à faire lui traversa l'esprit. Pour une fois qu'il n'ouvrait pas les portes, il en oubliait les bases de tout bon Maître de Maison : Savoir. Prévoir. La réponse à l'interrogation ne sachant rester bien longtemps encore en suspens, il préféra rester à sa place; jauger, puis éventuellement agir. Il ne faudrait tout de même pas froisser quelques invités de marque. Pour peu qu'ils en viennent un jour.

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Owenra
    Il n'aura pas fallu trop longtemps à la Renarde pour gagner le terrier de sa famille accompagnée de la petite blonde ramassée plus tôt dans une ruelle. Arrivées devant la porte imposante, elle lâche la main de la gamine pour libérer un battant afin de gagner la cour intérieure. D'un mouvement de la tête elle invite la gamine à entrer avant de faire le mouvement inverse pour sceller l'ouverture. Un court instant, elle désigne l'édifice.


Bienvenue dans ta nouvelle demeure. Tu es ici chez la famille del Cielo Azzurro.

    Les pupilles coulent et cherchent leurs homologues plus vivaces.


Avant d'entrer, que les choses soient claires. Ma sœur est la Matriarche de la famille ainsi que la Reyne de la Cour des Miracles. S'il y a une personne à laquelle tu dois obéir et faire preuve de respect en toutes circonstances, c'est à elle. Tu ne l'oublieras pas à l'instant même où ton regard se posera sur elle.

    Les lippes s'étirent en coin pour ponctuer cette phrase au ton énigmatique alors que les jambes se remettent en route pour rejoindre la porte d'entrée, bientôt ouverte puis franchit. De son regard clair, Goupille scrute la salle commune et tombe trouffe-à-nez avec un spectacle hors du commun : un Midia en pleine conversation avec une inconnue. Voilà qui n'était plus arrivé depuis longtemps. Sans avoir de mot pour la brune en présence, les doigts fins défont la cape qui ceint les épaules frêles avant de pousser légèrement l'enfant trouvée vers l'une des tables, d'appuyer sur une épaule pour la faire asseoir. Toujours en silence, la Rousse laisse choir la jeune fille et coule un regard interrogateur quant à la situation présente à Yaha qu'elle aperçoit en rejoignant la cuisine.
    Ce n'est qu'une fois équipée d'une assiette portant deux bouts de pain blanc, un morceau de fromage et une grappe de raisin, ainsi que d'une bouteille de gnôle dans l'autre main, que la Flamboyante refait son apparition. Le plat est déposé devant la blondinette et la gnôle est jalousement gardée. Une chaise tirée face à l'enfant et vient le tour du repos du séant de la Rousse. Les jambes sont levées et les talons calés sur la table. La bouteille est débouchée, un mot est adressé à la gamine :


Mange.

    Les présentations et autres explications pourront être données bien plus tard. Pour l'instant, c'est la scène principale entre deux bruns qui intrigue la Rouquine qui n'a, bien évidemment, pas entendu la farce préparée par sa pote travestie. Aussi prend-elle la parole librement en dévisageant l'invitée adulte :


Que nous vaut ce plaisir ?

    Et d'attendre une réponse en joignant l'utile à l'agréable, précisément, en débouchant la bouteille et en subtilisant une gorgée bien méritée après tant de bouleversements émotionnels.

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Umbra
L'Ombre n'eut pas à patienter longtemps avant qu'une silhouette ne se détache de l'entrée. Homme ? Femme? Difficile à savoir vu l'allure. Les iris de jais se posèrent un instant sur l'androgyne. Si les gestes se voulaient masculins, la finesse des traits ou peut-être la jeunesse simplement, laissait planer le doute sur l'identité. Elle ne s'attarda pas davantage sur l'aspect de son interlocuteur, elle avait remarqué ce qu'elle voulait savoir, le reste n'était que détails futiles à sa venue.

Au raclement de gorge, la Rayée arqua son sourire brisé. Quoi, elle n'était pas mignonne sa gueule cassée?


Umbra, signifia-t-elle gravement juste avant qu'il ne reprit et ne l'invita à entrer.

Les plumes de son chapeau s'agitèrent tandis qu'elle opina du chef et emboita le pas, un dernier regard dans son dos. La chaleur réconfortante d'un foyer la fit se sentir rapidement à son aise. Les billes charbonneuses balayèrent la salle qui semblait être un genre de cantine, une pièce commune où certains membres poursuivaient leur quotidien. Sa venue fut remarquée et elle sentit l'attention des habitants sur sa personne, ce qui ne la dérangea nullement.

La Manchote tira un siège et prit place avec nonchalance. Elle retira son chapeau de ses boucles charbonneuses et le posa sur ses genoux avant de jeter un énième coup d'oeil dans les environs. Laissant tour à tour, couler son regard sur les individus présents avant de se concentrer sur le chef.


Que nous vaut ce plaisir ?


La mercenaire esquissa un léger sourire en coin avant de s'éclaircir la voix et de se présenter:

Je me nomme Umbra aussi dit La Corneille. Je vous passerai les détails sur mon identité, si vous tendez un peu l'oreille, la rumeur n'est pas fausse à mon sujet...


Fille de Corleone et de Lisreux, élève du fameux Hibou, membre de la Guilde des Voleurs et Crochet chez les Piques. Un curriculum vitae en béton, plusieurs cordes à son arc. Elle marqua une courte pause avant de reprendre:


Ce que je viens faire ici? Hé bien...Je viens vérifier si la rumeur dit vraie à votre sujet.

Un rictus tordit ses lèvres mauves avant que le regard ne se posa dans celui du chef.

J'ai ouï dire que les Miracles avaient un nouveau chef, il est louable de venir le saluer en personne. Mais éclairez ma lanterne, que proclamez-vous exactement?

L'oeillade se fit interrogatrice et les bras se croisèrent sous la poitrine, masquant le crochet de métal sous l'aisselle droite et le poing ganté et renforcé sous la gauche.
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Midia
Ce qui est bien quand on se fait passer pour le chef, c'est d'éviter de se faire repérer par la moitié des personnes plus légitimes que vous. Et pour le coup il avait fallu que l'Azur de sang se mêle de cette histoire! C'est donc un sourire franc qui s'adressa à la Rousse, et quiconque connaissait un peu l'Alsacienne savait que ce genre de sourire voulaient étaient une véritable hypocrisie.

Un simple regard vers la jeune blonde, et pas plus de question, Midia savait la propension de la rousse à récupérer tout ce qui avait moins de 10 ans et le ramener au clan, ce n'était ni la première fois, ni la dernière... L'instinct maternel de la Renarde sûrement, ou le peu d'humanité qui lui restait, allez savoir. Si explication il y avait elle l'aurait au moment choisit par la Flamboyante et ce serait bien ainsi.

Puis vinrent les présentations de l'inconnue. Si le surnom lui disait vaguement quelque chose, le nom lui était inconnu. La rumeur n'avait pas atteint le fin fond du Larzac, et l'élevage de chèvre ne laissait guère le temps de se préoccuper des pseudos, ou réels d'ailleurs, coupes gorges parisiens. Mais bon, pas besoin de froisser leur invitée, surtout en présence de Yaha, dont elle avait bien plus peur que tout Paris réunis, il y avait quelque chose d'intimidant dans le calme et la bienséance de celui ci... Une assurance à toute épreuve, qui ne semblait pas déplacée comme pouvait l'être celle d'autres Miraculés. C'est donc un hochement de tête poli qui accueillit la présentation de la brune.


Si la rumeur dit vrai sur vous, je crains qu'elle soit fausse pour les Miracles. La Reyne est toujours la même, et ça ne saurait changer. Oh, bien entendu certains désireraient voir un quelconque changement, mais à qui donc pourrait bien se soumettre les Miraculés ? Un quelconque individu que l'on ne croise jamais en dehors des locaux de sa guilde, ou en tout cas jamais dans les rues Miraculées ? Ou quelques nobles qui viennent s'offrir des aventures ici lieu ? Non, soyons cohérents et logiques, il n'est personne pour le moment qui serait capable de soumettre les Miracles.

La Baronne lui adressa un sourire poli, façade parfaitement exécutée et travaillée pendant ses années de noblesse. Il fallait bien que sa naissance ait un peu servit à quelque chose, autre que la rendre emmerdante à souhait pour ses compagnes.

Mais je manque à tout mes devoirs, je me prénomme Midia, et la rousse que vous voyez ici c'est Manon, elle se fera une joie de répondre à vos questions si vous en avez.

Un sourire, un geste, une légère révérence et voilà le bébé savamment refilé à une Azur de sang. Le tout sans froisser Yaha, du moins l'espérait elle.
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Umbra
Les boucles ébènes rayées d'une mèche grise s'agitèrent au mouvement de tête de l'Ombre. Vague approbation de circonstance aux propos tenus. Les desseins du Tatoué n'étaient donc pas si secrets qu'il ne le souhaitait ou alors les deux groupuscules avaient déjà eu affaires comme le sous-entendait l'indic qui avait l'avait informé avant de mettre les pieds dans ce coupe-gorge. Finalement, le "chef" n'eut pas beaucoup de temps devant lui, ce qu'Umbra trouvait fort désagréable malgré toute la politesse qu'il mit à passer le plat chaud à son acolyte.

L'attention se riva donc sur la rousse prénommée Manon. Les questions fusèrent dans l'esprit de la noiraude qui se demandait si elle pouvait avoir la suite de la conversation avec elle. Etait elle assez haut placé dans leur clan pour échanger sur les prochaines paroles? Elle observa un court instant sa future interlocutrice puis la gamine attablée avant de déclarer:


J'ai peu de questions mais j'ai une proposition à vous faire...

Une légère pause dans son intonation afin d'avoir l'intérêt escompté pour reprendre aussitôt:


Les Miracles, c'est beau mais à part régner sur les bas fonds, vous arrive-il de sortir de Paris?

Un sourire en coin naquit sur les lèvres mauves, le regard cherchant à accrocher celui de la rousse.

Je ne vais pas passer par quatre chemins, j'ai de grand projets. Je vais asseoir un duché de France, piller toutes ses mairies pour montrer aux bonnes gens qu'il faut lutter ardemment pour garder ses biens, pour s'enrichir au passage et surtout pour faire dorer le nom de mes collaborateurs...


Les bras se déplièrent pour venir s'accouder à la table et prendre appui.


Malgré notre grand nombre, nous pouvons être encore plus pour assouvir des desseins encore plus grands. Nous pourrons jouer sur l'effet de masse pour les dérouter, ce serait un véritable jeu d'enfants.

Les iris de jais s'illuminèrent d'une étrange lueur et le ton s'envola avec excès avant de se reprendre en un raclement de gorge. Le crochet pointa Manon sans que le coude ne décolla du bois de la table.

En nous prêtant quelques bras, vous pourrez ajouter toutes ses prises à votre palmarès. Vous aurez votre part du butin et votre nom, Cielo Azzurro fera trembler pendant longtemps la province... Qu'en dites-vous?

Le ton s'était apaisé et les mots étaient clairement choisis pour se vendre aimable et alléchants. La balle était dans leur camp.

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Yaha
L'Imbu laissa s'esquisser l'ébauche d'un sourire à la commissure de ses lèvres lorsque son regard eu le plaisir de croiser celui de la Renarde. S'il y avait bien une personne pour qui le Maïtre Azur entretenait un respect particulier, il s'agissait probablement de celle-ci. Le doux souvenir d'avoir retrouvé cette moitié de sang au fin fond du Royaume ne pouvait qu'animer en lui une certaine satisfaction. Le genre à vous hérisser le poil depuis les reins jusqu'à la nuque. Digne et fière représente que celle-ci; un savant mélange entre la dignité portée par Balmung et la langue aiguisée de la sulfureuse Mélusine.

Qu'il était loin ce temps-là. Et pourtant, croiser ces membres -trop longtemps portés disparus- rendait l'Oeil tout chose. Il aurait eu un coeur que l'on aurait pu supposer le voir s'emballer au point de transpercer la cage thoracique. Comme quoi, au-delà de cet air de marbre il était bel et bien vivant le bougre. Mais quelle surprise, quand la Flamboyante ne fit qu'ouvrir le passage à une nouvelle invitée. Décidément, cette soirée valait sa présence.


    Mesdames.


Puis, après avoir salué dans sa généralité les présents d'un mouvement du menton, toute son attention se reporta sur Midia et la femme se nommant Umbra, autrement surnommé La Corneille. Sobriquet qui n'avait rien d'inconnu pour qui écoutait un peu les ragots extérieurs. La tournure des choses n'avait plus de cesse d'attiser sa curiosité. Et ce malgré l'évidence maladresse de la travestie en matière d'accueil, de discours et plus généralement d'étiquette. M'enfin, quand on en arrive à élever des chèvres dans le Larzac, la politesse reste certainement le cadet des soucis de chacun.

Le bras reposant sur l'accoudoir s'étira; se releva; effleura la joue creusée de l'Androgyne avant de se replacer. Les fins doigts battants la mesure sur le cuir, comme l'aurait fait la Matriarche, pour peu qu'elle ait eu trouvé à redire quant au déroulement du spectacle sous son oeil. Ses yeux : L'Imbu et l'Unique. Une paire ne vivant que pour un même corps.


    Si notre Chef voulait bien se donner la peine de quérir un petit je-ne-sais-quoi pour couvrir notre jeune invitée, je pense pouvoir jeter aux oubliettes quelques points de cette soirée.
    Votre soeur doit bien avoir quelques affaires qui traînent, je me trompe ?


Il désigna promptement la jeunette se trouvant dans le sillage de la Renarde, parant à l'éventualité d'une question stupide de la part de l'Insolente. Il finissait par la connaître à la longue. Quand bien même la Baronne savait se tenir à son égard.

    Mes Dames, peut-être devriez-vous poursuivre cela dans un endroit plus approprié. Les enfants n'ont pas besoin de prendre part à cela.


" Les enfants " furent bien évidemment accompagnés par deux désignations : L'une exacte, l'autre mesquine.

    D'ailleurs ... Le maigre poignet s'anima, faisant tournoyer le breuvage dans son contenant, tandis que le regard translucide commençait à dépeindre le tableau de cette ... nouvelle recrue ? A qui avons-nous l'honneur ?

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Finette_


Au fur et à mesure de l'avancée dans les profondeurs de la Cours des Miracles, la jeune blondinette notait dans son esprit des points de repères pour les temps à venir, afin de retrouver son chemin dans ce dédale de ruelles crasseuses.
Elle trottinait à la suite de sa bienfaitrice mais elles s'arrêtèrent devant une grande bâtisse. La main chaude et rassurante lâcha la petite pogne afin d'ouvrir une grande porte dans un grincement lugubre.
Une regard, une simple invitation à pénétrer dans l'antre.
Légère hésitation avant que le petit corps n'avance. Puis un bruit sourd. La porte qui se referme.
Petite souris prise au piège ? Une légère boule au ventre étreint la gamine. Mais elle se rassure car la rousse semble bien trop gentille pour être une menace.
Et puis la voix rauque donne un nom qui sonne doux aux oreilles de la gosse.
Cielo Azzurro ... Cielo Azzurro ... Elle le murmure pour elle même avant que les conseils de la rouquine ne la coupent dans sa rêverie.
Elle écoute avec attention et opine du chef pour signifier qu'elle a bien compris la consigne.

Elle emboîte alors le pas et pénètre dans la demeure. La bouche s'arrondit dans un O parfait ébahissement. Jamais elle n'avait connu maison aussi grande et aussi "riche". Cela changeait bien du taudis dont elle sortait. Sa mère aurait aimé avoir une aussi belle maison. Et tandis que les yeux scrutent avec attention chaque détail, elle ne prête pas attention aux gens qui y gravitent. Mais la voila contrainte d'avancer par une pichenette dans son dos et une fois près d'une table la rouquine la force à coller son séant sur un siège. Elle obtempère sans broncher pour reprendre sa contemplation alors que les pas de la rouquine s'éloignent. Un court instant pendant lequel les deux petites billes vertes se posent tour à tour à la dérobée sur les personnes en présence.
Timide ? Pas tant que cela. C'est juste qu'on lui a toujours appris à se faire discrète, à ne pas interrompre les adultes et surtout à se faire oublier ... Être juste une ombre ... Un fantôme ...
Elle n'a même pas remarquée que sa bienfaitrice est revenue avec des victuailles. Ce n'est que lorsque que la voix tonne légèrement, que la gosse sort de ses songes. A la vue de l'assiette, le ventre se fait entendre. Un timide merci avant qu'elle ne se jette sur ce repas de fête.

Elle ne prête même pas attention à la conversation tendue qui se joue à ses côtés. Elle est bien trop occupée à se délecter, émettant de temps à autre de petits grognements de satisfaction. Le pain qui craque sous la dent .... Le fondant du divin fromage ... Et surtout le plaisir procuré par ces grains pourpres qui éclatent sous la dent pour libérer leur jus liquoreux ... Le bonheur à l'état pur !

Sa faim sustentée malgré le peu qu'elle avait mangé. Et oui, petit appétit de moineau ... La petite blondinette laisse son regard fureter de droite et de gauche. Tout comme ses petites oreilles curieuses et cela ne manque pas d'être remarqué par un étrange personnage légèrement en retrait. Il fait remarquer que la conversation en cours ne concerne pas un jeune public ... La gosse le détaille tandis qu'il s'adresse à elle. Elle déglutit vaguement impressionnée par le personnage ... Ces azurs pénétrant et son étrange chevelure platine.
Il la fixe et elle soutient son regard comme hypnotisée ...


A qui avons-nous l'honneur ?

Elle déglutit, la gorge soudain sèche. Un léger regard en biais à la rouquine avant de répondre avec un aplomb qui la surprend elle-même. Léger raclement de gorge ...

Je ... Je suis Iphigénie ... Mais tout le monde m'appelle Finette ...

Il faut dire qu'elle même préférait hautement Finette à son véritable prénom guindé, bien loin de sa condition sociale !

Pis je ne suis plus une enfant c'est mon ... père ... qui me l'a dit ...

La voix se casse au moment de citer le daron et les yeux se baissent. Et s'il venait à la retrouver ? Sauraient-ils la protéger de ce fou pervers ?
C'est en tout cas ce qu'elle espère et puis pour sûr qu'il ne l'a pas suivie ... A cette heure il cuve son vin.
Kelel
“ Un effronté de bouc vint voir une vipère cornue couchée sous un arbre et lui demanda :
"De quoi vis-tu toi qui est toujours à la même place ?"
- "Je vis de ce qui passe à ma portée et surtout de patience. " ”

Massa Makan Diabaté | Le Boucher de Kouta




L'oisiveté des derniers jours ne semblait pas peser sur la conscience de la Borgne, qui se contentait de vaquer à ses quelques occupations sans franchement s'inquiéter du reste. Seule la dernière heure avait su rehausser son niveau d'attention au point de lui donner l'envie de reprendre ses vieilles habitudes. Reconquérir, toutes griffes dehors, les bas-fonds et enrayer les plans de ces rampants pour qui elle entretenait une répulsion toute particulière. S'il fallait en arriver à anéantir quelques âmes pour recouvrir la paix, l'Azurée le ferait à n'en pas douter. Si de sa réputation certains n'avaient visiblement pas eu vent, peut-être était-ce bien simplement, car elle était de ceux qui glissaient entre les doigts de ceux pensant les tenir. Une véritable savonnette sur pattes. L'invisible. Mieux valait-il être discret pour inoculer son venin d'un coup clair et net, plutôt que de le gâcher en crachant et frappant à tout va, sans jamais faire mouche, sinon par chance. Telle était-elle, cette chère Calamité : Un reptile tapi dans l'ombre. Un serpent frappant juste à presque tous les coups. Une Vipère s'extirpant sans mal du sort que lui réservent de petites mains dotées de fourches . L'Imperceptible danger qui s'évapore, avant même qu'on puisse en saisir la véritable substance. Sinon par une Mort-Sûre.

S'il n'avait fallu à la Borgne que quelques minutes pour rejoindre la bâtisse, elle mit nettement plus de temps à se décider pour entrer. Elle était passée devant les portes sans s'arrêter, préférant rejoindre une ruelle voisine pour s'y installer. Elle resta là, sur le seuil d'une baraque branlante, le cul visser sur les marches de pierres tièdes, à observer les passants ou le ciel redevenu plus clément malgré la fraîcheur du début de soirée. Mais le temps passa, et passa encore, jusqu'à ce que la nuit soit clairement engagée. Du crépuscule elle avait ainsi pu profiter, souriant à la vue de chacune des petites lueurs prenant vie derrière les vitres crasseuses des bâtisses. Parfois, une scène de vie banale la faisait loucher niaisement, comme ce bambin soulevé par les bras de son père; la mère déversant par la fenêtre voisine un seau de détritus ayant certainement servi à remplir leurs estomacs. Comme quoi, il était possible de s'émerveiller d'un rien, quand on était à son aise et chez soi. Qu'ils étaient cruels, ceux du Beau Monde déclarants que leurs voisins du dessous n'avaient rien de commun avec l'Humain. L'Humanité ne serait jamais aussi vraie que celle des bas quartiers. Là, on se serre les coudes et on veille, tandis que là-haut, il n'y a que mesquinerie et mensonge, sans jamais se soucier plus loin que sa propre porte.

En parlant de porte ... L'attention de Kelel fut soudainement entraînée en direction de la rue perpendiculaire à la sienne. Celle où se dressait fièrement les murs du Clan. Entre les bruits des battants claquants et les voix s'élevant de là-bas, il y avait de quoi se questionner sur le pourquoi d'une telle agitation. D'ordinaire, le coin était plus que calme, pour ne pas dire touché par un silence ecclésiastique.
Mh ? Peut-être est-il l'heure. Et, se relevant, chancelante par ses jambes endolories d'un engourdissement, Kelel marqua le moment du départ. Il lui fallut tout de même quelques instants pour faire passer les fourmillements de ses gambettes. Non pas que marcher avec était infaisable, mais elle préférait éviter, et de loin, la potentielle idée -pour qui la croiserait alors- de se faire passer pour une sodomite novice, peinant à se fondre dans la masse après une séance de coups de reins trop ardus pour son âge.

Aux portes de l'édifice surplombées d'étendards, Calamité se figea, l'Oeil Unique roulant de droite à gauche et de bas en haut, scrutant la pierre comme si cela était la première fois qu'elle les voyait. Si elle s'attardait ainsi, ce n'était pas uniquement pour son bon plaisir ni pour faire l'intéressante. Non, il s'agissait simplement d'épier, au coeur du silence revenu, les voix provenant de derrière les murs. A défaut de comprendre à la perfection ce qui se disait, elle put tout de même déterminer que l'agitation interne n'était en rien habituelle. Encore moins dernièrement. Ils coulaient des jours paisibles, mortels, alors qu'est-ce qui pouvait bien sortir tout le troupeau de sa torpeur ? Une seule solution à cela : Pénétrer l'enceinte. Point qui ne se fit pas prier, puisque déjà l'une des mains gantées faisait son travail. Ouvrir l'accès, sans prendre la peine de faire claquer le heurtoir, voilà qui était fait. L'ouverture fut aussi discrète et minime que possible. L'Azur n'était pas grosse, l'entrebâillement n'avait pas à l'être. Au final, ce ne fut que le bruit engendré par la fermeture de la porte qui put attirer d'éventuels regards.

Quelques pas en ôtant la capuchon pour gagner l'âtre. Quelques gestes pour se débarrasser des cuirs trop pressants et des fourrures trop pesantes. Mais un rien de temps pour remarquer la présence de parfaites inconnues. Tout d'abord, le démantoïde grenat se figea sur le genre vestimentaire partiellement emplumé de l'hôte numéro une. Le sourcil se rehaussant marqua l'interrogation à venir. Un peu de patience. Le lourd mantel trouva place sur le dossier du siège de l'Imbu, tandis que le regard glissait sournoisement sur l'invitée plus inattendue. S'il s'agissait de la progéniture de la première, Kelel aimerait bien avoir le portrait du père, car de ressemblance il n'y avait pas grand-chose. Pour ne pas dire rien du tout. Puis, finalement, la dextre dégantée vint se déposer sur la nuque de l'Androgyne. Sans pression aucune. Il ne faudrait pas froisser le plus fidèle Emissaire du Royaume par quelques gestes maladroits ou déplacés, au risque de recevoir mille coups de fouet de l'Enfer lui-même.

La Reyne Folle lorgnait désormais sa soeur du coin de l'oeil, cherchant à extorquer quelques informations par le biais de mimiques quelconques. Hélas, Renarde était de marbre sous le regard de Gorgone.
Alors comme ça, on invite du monde sans m'en informer ? Pour peu, j'en serais ... vexxxée ... Rictus aux lippes, l'intérêt de l'Azur se reporta sur celle qui causait certainement la fin d'une soirée morose pour les résidents de la bâtisse. Et l'éclat du crochet remplaçant senestre ne tomba pas dans l'oeil mort. Désignant l'étrange prothèse du menton, elle reprit parole : Prise la main dans le sac ? A moins qu'il ne soit question que d'un ... rrregrettable accident. Dodelinement de tête et séant reposant dorénavant sur l'accoudoir conclurent cette maigre entrée dans la conversation.
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Owenra
    Renarde écoute. Du début à la fin. De la présentation de l'inconnue brune emplumée jusqu'à l'arrivée de la Pâle ô combien adulée et adorée. Et bien que la venue de cette dernière aurait susciter un témoignage de tendresse bien inapproprié en guise de bienvenue, en temps normal, il n'en est rien en lieu et place. La Rousse reste stoïque avec sa bouteille en main dont elle tapote le verre du bout des ongles. Si l’œil acéré n'a pu se retenir d'embrasser la silhouette de la Vipère malingre, il est bien vite reparti pour se ficher dans le regard de celle se faisant nommer Corneille. Le masque des affaires a repris sa place sur le fin minois. Flamboyante observe un silence. Aucune parole prononcée jusqu'ici lui a échappé, de sa propre présentation d'une identité faussée faite par la Travestie jusqu'à celle de la prénommée Iphigénie qui serait donc Finette. D'ailleurs, la canidée se rend alors compte qu'elle n'avait pas encore donné son nom à l'adresse de sa nouvelle protégée. Voilà donc une erreur qu'il lui faudrait corriger, ce qu'elle compte faire sous peu.
    Owen' prend une courte inspiration, puis elle s’accapare tout le loisir de faire glisser la bouteille sur la table avant de décroiser les jambes et de les faire quitter le bois dur pour rejoindre le sol de la bâtisse du plat de ses talons qui claquent sur le sol. Une nouvelle inspiration et c'est le corps entier qui se mue en délicatesse pour se redresser. Les babines charnues s'ouvrent mais s'est en exécutant une inclinaison de buste habillée par un bras sur l'avant et un autre plié dans le dos, que la voix autrefois claire, se fait entendre :


Soyez la bienvenue au sein de notre délicieuse famille, chère Umbra. Permettez que je m'introduise moi-même et rétablisse la vérité, je suis Owenra del Cielo Azzurro. L'exquise personne venant de faire son entrée avec grâce et subtilité n'est autre que Kelelorna del Cielo Azzurro, Reyne de cette alléchante Cour des Miracles et Matriarche du clan Azzurro.

    Les choses ainsi rétablies et situées, Vulpes se redresse en arborant ce sourire en coin dont elle est coutumière avant de reprendre, sur le même ton :


Très chère, comme l'admirable Imbu l'a très justement suggéré, je vous propose que nous continuions cette discussion à l'étage. Si ma sœur bien aimée veut bien se joindre à nous, je suis certaine que cette discussion l'intéressera au plus au point.

    Cette deuxième phrase est prononcée avec un regard coulé vers sa Moitié en guise d'accompagnement. Pour le bien de l'Azur, il vaut mieux que les affaires soient traitées avec la présence de la Matriarche, car après tout, la décision finale lui appartient en toute légitimité. Cette tirade prononcée et ce coup d'oeil échangé, la Rousse se tourne maintenant vers l'enfant à qui elle s'adresse :


Petit oiseau, tu vas rester ici et obéir à Yaha.

    Une dernière demande avant de prendre le large à l'adresse de l’Oeil de l'Azur cette fois, vers lequel elle se tourne avec un léger sourire sur les lèvres.


Pourrais-tu, je te pris, t'occuper de cette enfant le temps de mon absence ? Je pense notamment qu'un bon bain ne serait pas de trop, ainsi qu'une chambre. Tu auras toute ma gratitude.

    Un léger hochement de tête avant de jeter un coup d'oeil à Midia, heureusement que cette dernière lui a refilé le bébé, sinon, nul ne sait ce qu'il serait advenu de cette visite. Point de commentaire oral donné cependant. Et finalement, pour clore ici la discussion entamée dans l'idée de la poursuivre ailleurs, Renarde regarde Corneille :


Si vous voulez bien me suivre, chère Umbra.

    Se faisant, elle s'esquive jusqu'à l'escalier qu'elle gravit en toute tranquillité jusqu'à rejoindre le bureau de la Pâle, une fois devant, elle s'efface pour laisser rentrer les deux animaux avant de les rejoindre et de fermer la porte dans son dos.

    Ainsi peut commencer la fable de la Corneille, la Vipère et la Renarde.

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Yaha
Pour seule réponse aux quelques mots de l'enfant, l'Androgyne opina doucement du chef, un air parfaitement impassible au visage. La pierre à l'état pur - bien qu'avec un lissage plus que convenable en vue de son âge. S'il devait s'attarder sur la partie inaudible du phrasé de son interlocutrice ? Peut-être aurait-il dû, mais à côtoyer des gens de tous bords, et en particulier les plus sombres ou torturés, on apprenait plus ou moins vite que certaines questions ne devaient être soulevées. Les interrogations étaient aussi inutiles que le simple fait d'insister. Ca n'avait jamais eu pour effet que de renforcer la volonté de l'autre de taire et enfouir son secret. Alors, bon élève et Maître qu'il se devait d'être, il fit silence, accordant toutes fois, un petit sourire à la jeune fille. Point étonnant avec cet Azur, il faut le souligner.

    N'ayez crainte, jeune Dame. Si vous êtes entrée ici par la grande porte, accompagnée par l'une de mes chères Maîtresses, alors vous n'avez pas à vous soucier de quoi que ce soit.
    Du moins ...
    Oeillade par dessus les convives.


Sauf peut-être de celle faisant nonchalamment son entrée en scène. Quoique avec plus de réserve qu'à son accoutumée. Sans doute la présence d'une inconnue de prestance rendait Calamité plus apte à tenir son rôle convenablement. Pour peu, il envisagerait de convier des hôtes plus souvent, si cela permettait de réfréner quelques ardeurs, coups de sang, beuglantes, et tout le patafoin habituel de la Matriarche. Idée à garder pour plus tard.

    Ma Dame daigne nous honorer de sa présence ? Sortons l'argenterie et le cristal !
    Oh. Mais suis-je bête ... C'est à moi qu'il convient de faire. Regrettable. Parfaitement regrettable.


Craindre un quelconque retour de bâton ? Aucunement. Il savait. Elle savait. Et les moutons n'en étaient que mieux gardés. Sans compter leurs petites affaires respectives.
Finalement, ce fut au tour de la Canidée de reprendre la parole, avec force et conviction, comme elle savait si bien le faire. Intérieurement, l'Imbu souriait de toutes ses dents. La graine, autrefois aussi silencieuse que pouvant être vulgaire, c'était transformée en une magnifique fleur, dont les paroles rondes n'avaient pour égales que le piquant de ses lacérations verbales. Et lorsque celle-ci lui intima avec respect la nécessité de garder un oeil sur sa toute nouvelle protégée, Yaha ne pu qu'obtempérer. Tel était son rôle au sein de la Bâtisse. Servir & Sévir.


    Vos désirs font des ordres, ma Dame. Cette chère ... Comment s'appelait-elle, déjà ? Un nom à dormir debout aussi. Petite ... est sous bonne garde.


Un hochement de tête donna le surlignement nécessaire au fait de pouvoir se retirer. Ceci étant fait, l'Oeil pouvait dorénavant reporter son attention sur, non pas le renardeau trouvé, mais sur cette chère travestie qui restait stoïque dans son recoin. Un peu de la même façon qu'aurait de faire un chien après une connerie. Yaha profita du détachement de la gent féminine -du moins celle y ressemblant véritablement, puisque le trio restant portait tout de même à confusion- pour se lever et rejoindre la table principale où il déposa son verre. Vide. Revenant à son fauteuil après cela, il ne s'y réinstalla pas, se contentant de récupérer le mantel de Kelelorna pour l'accrocher non loin du foyer de la cheminée. Le linge humide était une hantise pour lui.

    Alors ... Petite ... Comment diantre cette chère Renarde a-t-elle fait votre connaissance ? C'est une question dont je ne suis jamais las.
    Contez-moi un petit quelque chose, afin d'offrir suffisamment de temps à notre chef adoré pour qu'il puisse préparer une chambrée à votre attention. Après cela, et si vous ne désirez plus vous sustenter, je vous mènerai à la salle d'ablutions.
    Un délice, vous verrez. Ces chères Dames sont friandes de ce qu'il y a de plus rare et raffiné, contrairement à ce que l'on pourrait croire en les voyant.

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Finette_


N'ayez crainte, jeune Dame. Si vous êtes entrée ici par la grande porte, accompagnée par l'une de mes chères Maîtresses, alors vous n'avez pas à vous soucier de quoi que ce soit.

Soupir.
Bien qu'impressionnant le grand homme lui adresse un sourire qui se veut rassurant.

La porte s'ouvre et un nouveau personnage entre dans la danse. Et ce n'était pas n'importe qui, la gamine allait bientôt l'apprendre. Elle est déjà impressionnée part sa grandeur. Puis rapidement les billes vertes curieuses se fixent sur ce visage, s'attardant malgré elle sur la balafre et l'œil blanchit. Et quand la bouche s'ouvre pour se faire entendre, la façon qu'a cette femme de rouler les R et siffler les S lui rappelle curieusement le sifflement de l'Aspic ... Malgré elle la mâchoire de la gosse s'ouvre, elle comme hypnotisée par ce qu'elle voit. Ce n'est que la voix de sa sauveuse qui va la faire sortir de ses songes alors qu'elle annonce à l'autre visiteuse son identité. Owenra ... *Cela sonne drôlement bien comme prénom* Puis vient celle de sa sœur, celle-là même qu'elle lui a demandé de respecter et d'aduler. Enfin c'est comme cela que les mots de la rouquine avaient sonnés aux oreilles de la gamine, surtout lorsque le mot Reyne était tombé comme un couperet.
Alors sans plus attendre, et après avoir déglutit pour avaler tout rond le morceau de pain à peine mâché qu'elle avait encore en bouche, la petit blondinette se laisse glisser de son siège pour esquisser un semblant de courbette bien maladroite que personne ne semble remarquer tant la tension est palpable. Alors elle se rassoit et termine de grignoter. Enfin elle fait semblant, car elle sent que son ventre va exploser malgré le peu de nourriture ingurgitée. Il faut dire qu'elle est peu habituée à manger autant !

Délivrance ...


Petit oiseau, tu vas rester ici et obéir à Yaha.

Aussitôt elle opine du chef. Faire bonne impression devant LA Reyne ! Regard jeté à Yaha et son regard si bleu ...

Et alors que les maîtresses de la maison s'apprêtent à monter à l'étage accompagnées de l'autre invitée, la voix de Yaha retentit de nouveau aux oreilles de la gamine.


Alors ... Petite ... Comment diantre cette chère Renarde a-t-elle fait votre connaissance ? C'est une question dont je ne suis jamais las.
Contez-moi un petit quelque chose, afin d'offrir suffisamment de temps à notre chef adoré pour qu'il puisse préparer une chambrée à votre attention. Après cela, et si vous ne désirez plus vous sustenter, je vous mènerai à la salle d'ablutions.
Un délice, vous verrez. Ces chères Dames sont friandes de ce qu'il y a de plus rare et raffiné, contrairement à ce que l'on pourrait croire en les voyant.


Une légère moue boudeuse barre le visage de la blondinette avant que celle-ci ne se reprenne. Cela ne l'enchantait guerre de faire part à cet étranger de ce qui l'avait conduite à fuguer et ainsi se retrouver dans les pattes de la rouquine, mais après tout quoi de mieux que la vérité pour poser des bases saines à son intégration dans cette nouvelle "famille".

De nouveau, elle glisse de son siège pour venir se poser auprès de son "protecteur" susnommé, se glissant avec la souplesse d'un chat sur l'accoudoir.


J'ai assez mangé .... Puis sur un ton plus discret à la limite du murmure ... Si j'te raconte mon histoire ... Ça s'ra un secret entre toi et moi ?

Léger mouvement de tête discret vers le dernier personnage qu'elle ne sait définir comme homme où femme depuis qu'elle a pénétré dans la demeure... Avant de reprendre un peu plus fort comme si de rien était ...

J'aurais une chambre à moi toute seule ?

Les petites émeraudes brillent déjà d'envie à l'idée d'avoir une toute petite pièce rien qu'à elle et surtout ne plus subir la présence du daron dans sa couche chaque nuit ....

Au fait, c'est quoi les abalutions ?

Le mot est prononcé avec aplomb malgré la mauvaise élocution. Il faut dire qu'elle n'était pas habituée à entendre ce genre de langage ...
Yaha
En dépit du manque de réactions de la Baronne, l'Imbu ne perdit rien de sa contenance habituelle, rôdé qu'il était. La triste habitude de se voir ainsi ignoré était coutumier, à croire qu'il s'agissait presque d'un jeu entre les deux partis. Grand bien lui faisait, Yaha savait se détacher de ce qui pourrait prendre d'autres individus aux tripes, faisant remonter en eux l'atroce souffrance d'un ego blessé de plein fouet. L'Oeil de l'Azur adressa alors un sourire plus large, suintant d'une perversité habituellement refoulée au sein du Clan. Pernicieux. Se détachant alors de l'âtre avec la légèreté d'un mot doux, l'Androgyne se glissa jusque dans le dos de Midia. Et là où la Reyne aurait pris plaisir à se plaquer pour siffler un florilège poétique, lui, se contenta d'une accolade étrangement douteuse. Aucune proximité n'était autorisée avec l'Emissaire, sinon celle qu'il offrait de lui-même, ou se voyait forcée de recevoir par le côté tactile de la Borgne.

    Je vois que votre esprit s'égare, tout comme celui de notre très chère Matriarche, Baronne.
    Prenez le temps nécessaire pour comprendre ce que j'attends de vous. Pendant cela, j'irai faire office comme il se doit.


Ceci fait, le sourire s'effaça, redonnant aux traits de son visage le sérieux usuel. Retrouvant son siège et son maintien, Azur se focalisa à nouveau sur la petite créature venue redonner au Clan un aspect déjà très connu d'un simili de vie de famille. L'enfant ne lui disait rien. Sans doute n'était-elle pas issue des venelles de la Miraculée. La Mère indigne qui l'était avait peut-être fini par refermer ses cuisses pour ne plus engendrer une armada d'orphelins. Mutique puisque dans ses pensées, Yaha ne souligna pas verbalement le déplacement nouveau de la jeune fille, se plaisant à la suivre du regard sans mot dire. Jusqu'à la voir s'approcher plus qu'il ne l'aurait cru capable de le faire. Intéressante situation que celle-ci. Par réflexe, le bras de l'Azuré s'écarta du cuir, simulant une barrière au cas où la nouvelle recrue glisserait de son perchoir. Un incident était si vite arrivé. Pour autant, le membre ne vint jamais toucher la frêle silhouette voisine.

    Damoiselle.


L'oreille s'approcha de la petite bouche soufflant quelques murmures. Clignant des paupières, il donnait son aval à l'accord proposé. Néanmoins, et parce qu'il s'agissait d'une gosse, il opta pour une nuance plus simple de sa réponse. Plus compréhensible, et surtout audible. Approchant son visage de la petite tête, ce fut au tour de l'Androgyne de venir susurrer au creux de l'ouïe enfantine :

    Muet comme une tombe, je serai. Vos secrets seront emportés jusqu'à la tombe, jeune fille.

Il se redressa, suivant du regard la direction incriminée implicitement par le mouvement d'Iphigénie.

    Nous n'aurons qu'à bavasser une fois votre bain pris. Vous aurez tout le loisir de me raconter votre histoire une fois propre et convenablement vêtue.


Se rappelant alors la corvée qu'était de conduire une gamine aux ablutions, il décida de jouer une carte dont il usait rarement. Du moins, pas avec les plus jeunes et ingénus.

    Une fois cela fait, je vous montrerai nos chambrées libres. A moins peut-être que vous vouliez séjourner avec la Renarde vous ayant mené jusqu'ici ?
    J'ai tendance à croire que cela ne la dérangerait aucunement, mais peut-être préférez-vous une pièce rien que pour vous ...

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Finette_


L'accord est passé quant au maintien du secret entre elle et celui qu'Owenra a nommé Yaha. Un léger sourire étire les fines lèvres de la gamine.

Et puis la promesse d'un moment privilégié pour qu'elle fasse confession de son douloureux passé. Il n'en faut pas plus à la gosse pour jeter son dévolu à l'étrange personnage. Sans nul doute que celui-ci ne s'imagine aucunement à quel point il risque de devenir la nouvelle référence masculine aux yeux de la petite blondeur. Référence qui effacera celle qu'elle a toujours connue et qui l'a maltraitée, bien qu'elle soit la chair de son sang. Mais la génétique c'est finalement un lien bien ténu, face à celui de la confiance aveugle que l'on peut donner à un "autre", pour peu que ce dernier vous accorde son attention.

Revient le sujet du bain ... Une légère grimace vient barrer le visage de la jeune Finette. S'en suit alors une question des plus existentielle.


L'eau elle sera chaude ?

Un léger frisson parcours l'échine de la gosse à l'idée de sentir à nouveau la morsure de l'eau glacée sur sa peau enfantine. Il est vrai que cela faisait quelques jours qu'elle ne s'était pas lavée étant donné ses anciennes conditions de vie ...

Mais bien vite cette perspective est effacée alors que son ange (?) gardien lui propose de visiter les chambres. Proposant même qu'elle s'installe avec sa bienfaitrice qu'il surnomme la Renarde. Sans doute est-ce en lien avec la couleur de sa chevelure ? Elle aura tout le loisir de le découvrir avec le temps.

Et alors qu'il lui propose le saint Graal, la gosse saute de l'accoudoir les deux billes vertes remplies d'étoiles comme lors d'un soir de Noël.


C'est vrai ?! Je peux avoir une chambre rien qu'à moi ? Comme ... Comme une princesse ?

Alors les petites mains empoignent celle bien plus grande de Yaha, pour tirer sur un bras et l'obliger à sortir du fauteuil dans lequel il est assis. Premier contact forcé entre la gamine et le cerbère de la maison. Mais quoi de plus naturel pour la petite ingénue ?

Allez Yaha emmène moi voir les chambres !

Comment cela elle a oublié l'étape du bain ? Meuh non pas du tout ! Il s'agit juste là d'un détournement de l'attention pour fuir ce qu'elle estime être une torture ...
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