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[RP-Chambre de "Elle"] Un lendemain de réouverture

.elle


    "- N'est-ce pas point vous qui parliez de parfum tout à l'heure? Je vous échange un ruban noir qui doit être en votre possession contre un baiser déposé sur mes lèvres."

    Voilà sur quoi la soirée de réouverture, ou serait-il plus juste de dire, le matin du jour suivant, s'était achevée.
    Baiser fût donné en guise de bonne nuit, car si le désir de l'un pour l'autre montait inexorablement depuis leur rencontre, les deux galants avaient travaillés avec "ardeur" au cours du grand retour de la nouvelle Aphrodite et... Croyez le, ou non... la chambre d'Elle n'avait vu que le sommeil de Rose et Lucas.

    Le petit matin pointait le bout de son nez pour les employés de l'Aphrodite, entendez donc par là, fin de matinée, voir début d'après-midi, et les corps lovés l'un à l'autre dans la couche de l'épineuse ne semblaient avoir aucune envie d'en bouger.
    Eusse t-il seulement fallu que leurs propriétaires soient éveillés, et pour ce jour Justine avait gentiment été priée de ne point venir porter le repas du matin.
    "Elle" ne savait ni quand, ni comment, ni avec qui elle finirait la nuit ou pas en cette soirée particulière, choquer la toute jeune femme n'était en rien utile même si travaillant ici...
    Quoique de prime abord, la maison offrait un visuel propre, sans laisser transparaitre qu'elle était temple de tous les vices, des secrets avouables ou non, du plaisir sous toutes ses formes, charnel, liquide, volubile, et de tout ce que l'esprit pouvait bien imaginer.
    Alors peut-être la candeur de la petite rousse était réelle au final.

    Le regard félin avait laissé la clarté filtrer jusqu'à ses pupilles, les émeraudes se portant un court instant sur les traits calmes du grand blond, apaisé et... silencieux, cette pensée fit doucement sourire la galante, c'était si... rare.
    Main remontée contre le torse masculin, les volets de chair se fermèrent de nouveau sur un besoin de sommeil d'une évidence absolue.
    Fort heureusement aujourd'hui, le calme serait de mise, pas d'invitation à porter, pas de préparation pour une grande soirée, pas de servante pour se faire réveiller, juste du repos et de la détente à volonté.

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Merci JDMonty
Montparnasse.
La nuit avait été des plus court pour Montparnasse aussi. Apres avoir raccompagné Ambre afin qu’il ne lui arrive rien dans les rues de la Capitale, le jeune galant s’était effondré sur son lit et avait dormis quelques heures. Le soleil était au plus haut dans le ciel lorsqu'il ouvrit les yeux. L'effervescence de la veille se faisait encore sentir entre les murs quand le jeune homme sentit la faim lui vriller le ventre. Il faut dire qu’il n’avait rien avalé de solide la veille et son corps le rappelé à l’ordre.
S’extirpant de son lit il enfila rapidement ses braies et descendit ainsi dans la cuisine. Torse nue, les cheveux en batailles et le maquillage de la veille encore présent pour souligner ses yeux clair, le galant avait une certaine allure désinvolte qui ne laissa pas les cuisinières indifférente. Choisissant un joli plateau d’argent il le remplit de petites douceurs auquel il ajouta deux verres de jus d’oranges fraichement pressé et une petite théière bouillante. Sourire en coin il se permit même de piquer une rose et de l’ajouter à son plateau lorsqu’il remonta les marches ainsi chargés de victuailles.
Oui deux verres.
Le galant avait bien l’intention de s’inviter dans la chambre de "Elle" et de discuter enfin sur ce qui l’amener en ce lieu. Car oui les deux galants se fréquentaient avant l’Aphrodite et Montparnasse n’avait pas encore eu le temps de savoir ce qui l’amener entre ces murs.
C’est donc le cœur plein d’espoir de potins croustillant et de confidence sur l’oreiller qu’il frappa quelques coups secs sur la porte de la belle avant d’entrer sans même attendre l’autorisation.


- Debout debout belle épineuse, c’est l’heure de la matinée pija… oh !

Le regard du brun c’était posé sur le lit de la belle et c’est bel et bien deux tignasses hirsutes qui dépassé de sous les couvertures. Le sourire du bellâtre s’agrandit quand il reconnut la chevelure blonde du maître. Hum, il n’y aurait pas assez de verres pour eux trois mais cela était un détail. Les potins risquaient d’être encore plus affriolants que prévu. Refermant la porte de son pied nue il s’avança vers le lit et posa le plateau dessus en laissant son regard aller de l’un à l’autre, son éternelle sourire de petit pédant prétentieux aux coins des lèvres.
Son regard s’attarda plus qu’il était utile sur Lucas, il faut dire que les années passant, son gout pour les hommes devenait de plus en plus prononcé, même si il ne cracherait jamais devant le corps d’une femme. Comme par exemple le corps parfait de "Elle" qu’il avait déjà parcouru mainte et mainte fois et dont il ne se lassait pas. Pas de doute le Maitre avait du gout.
Son inspection visuel terminé Montparnasse s’installa sur le lit nullement gêné par la situation. Il estimait la chambre d’Elle comme étant chez lui, la timidité n’étant pas vraiment dans le caractère du jeune casse-cou. Il croisa les bras attendant les bafouillements et les explications douteuses qui allaient suivre, l’œil pétillant, le sourire carnassier. Il leur tendit même une petite perche en ponctuant son arrivé triomphante d’un :


- Tiens donc, mais qu’avons-nous-la ? Alors la pêche n’a pas était bonne pour vous hier soir que vous vous êtes réconforté dans les bras l’un de l’autre ?
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Lucas.
 « Aujourd'hui, le calme serait de mise, pas d'invitation à porter, pas de préparation pour une grande soirée, pas de servante pour se faire réveiller». Pas de servante non…Sauf si celle-ci se nomme Montparnasse et que le galant a oublié de retirer la tenue de soubrette qu’il a porté la veille lors de ses activités nocturnes. Quoi? Il est de mauvaise humeur le Dentraigues. Mettez-vous un peu à sa place: il s’est couché à l’aurore après une nuit où il n’a ménagé ni effort ni plaisir, Il se trouve dans le lit de sa Favorite (« favorite »: personne de sexe  féminin proche d’un souverain. C’est également souvent la maîtresse du souverain qui parvient à se maintenir malgré de nombreuses rivales.), nu comme l’exige la bienséance Dentraiguienne lorsqu’il est allongé en compagnie d’une jolie femme, en manque flagrant de sommeil, ayant dans l’esprit d’abuser de celle qui se trouve à ses côtés et ce même s’il n’a pas encore eu l’occasion de le faire depuis son arrivée. Vous imaginez bien la situation maintenant? Alors dites-moi, quel serait votre humeur si vous aviez été à la place de Lucas Dentraigues? Hum?

Les yeux étaient encore clos lorsque l’androgyne fit une irruption intempestive dans la chambre de la galante. Si la main d’ « Elle » prenait appui sur le torse nu de Lucas, la sienne s’était égarée sur la cuisse de l’épineuse, ramenant la jambe féminine au dessus de l’homologue masculine. Le soleil dardait depuis longtemps déjà ses rayons de fin d’été sur les paupières de l’homme, refusant obstinément de s’ouvrir. L’ex-avocat était encore plongé dans une douceur torpeur dont il ne comptait sortir que lorsque les pulpeuses féminines viendraient puiser le réveil matinal à la commissure de ses lèvres. Seulement voilà, la porte s’ouvrit brusquement, une voix masculine se fit entendre et le charme fut brisé. Si encore cela avait été une voix féminine, si seulement l’intruse s’était insinuée dans les draps chauds et avait enroulé ses bras autour de la taille du Dentraigues, avait fait sentir une agréable chaleur dans le creux de son cou… Si, si et si…mais non! Les yeux de Lucas s’ouvrirent instantanément et un voile noir passa rapidement dans son regard avant de s’estomper en découvrant la cause de ce « somnium interruptus ».


- Bon sang Monty! Tu ne peux pas frapper avant d’entrer dans la chambre d’une galante?!?!?

Quoi? Il avait frappé Monty? Bien sur que non! Vous avez entendu quelque chose vous? Pas Lucas en tout cas. Monty se permettait d’entrer sans s’annoncer? Et vous, vous dites : et alors? Il ne frappait pas non plus le Dentraigues! Dans l’esprit du Maître, ce que lui se permettait n’était pas forcément ce que les autres pouvaient se permettre. Oui, je sais, c’est un peu difficile à comprendre. Monty avait tout brisé: le rêve, l’instant de sensualité alors que les doigts de l’ex-avocat pianotaient une mélodie sensuelle sur la jambe de la galante et même les possibilités de prolongation d’un réveil tout en douceur et en sensualité. Décidément, il est dit qu’ « Elle » ne serait pas à « Lui » encore ce jour. Cette perspective eut le don d’amener une pointe d’agacement dans la réparti du Maître.

- La « pêche » ? Ta soirée aurait-elle eu des relents de poiscailles?

Un souffle de dépit sortit des naseaux du Dentraigues qui se retourna, lâchant Rose, récupéra ses vêtements sous le lit et repoussa les draps d’un geste de dépit. Assis sur le rebord, il enfila sa chemise en répondant à l’intrus

- Oublie ce que je viens de dire Monty, ça n’avait pas de place ici.

Dans un vulgaire bordel parisien, la remarque eut été pertinente mais avec la clientèle de l’Aphrodite, la réponse du Dentraigues ne servait qu’à laisser filer l’agacement causé par une occasion manquée. A celui-ci, succéda alors l’ironie d’une réponse qui laissait volontairement planer le doute quand à la situation présente

- Rose et moi sommes partenaires…

… d’affaires. Mais ça, fallait-il vraiment le préciser?

- …Alors on avait besoin de s’assurer que nos affaires allaient dans le bon sens.

Équivoque cette phrase?

- Et puis, pour donner un meilleur service, il faut un minimum de préparation et d’accointances non? De complicité aussi. De confidences pour une meilleure connivence. Ça répond à ta question?

Il se leva alors, remonta les braies, les ajusta sommairement en passant l’étoffe de la chemise dessous et s’empara d’un verre de jus d’orange qu’il descendit d’un trait.

- C’est fort aimable Monty de prendre soin de ma personne!
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.elle


    Se prélasser sous la caresse d'une main masculine au réveil, profiter de ces petits moments de zénitude, d'une douce sensualité "matinale", d'un instant d'échange, d'un....
    Du calme avant la tempête "Montparnasse" qui déferla subitement dans la chambre avec p'tit dej, oeillade appréciatrice et verve piquante taquine.
    Le regard de l'androgyne sur la rose ne put être qu'équivoque alors qu'elle se tenait muette "toi ma jolie va falloir que tu me racontes et cherche pas à m'embrouiller", mais la patience et Monty....

    Le départ précipité de Lucas et l'étreinte avortée firent pousser un soupir à la brune aux reflets roux, ses mains se glissant dans sa chevelure, émeraudes se portant sur Montparnasse.
    Iris allèrent ensuite de l'un à l'autre, écoutant le ton plus qu'agacé du Dentraigues, dont le corps se vit vite rhabillé, ce qui en soit punissait bien l'androgyne sur ce coup.
    Agacé oui... et surement aussi frustré qu'elle à n'en pas douter une micro seconde, mais comment penser qu'après telle soirée on vienne la réveiller, et bien il semblait que ce soit le cas.
    Ils se l'étaient promis au détour d'un couloir de se faire un moment pour eux, "potins entre copines" sauf que la copine était un brun, un galant et bien avant l'Aphrodite, un client de la rose.
    Savoir le pourquoi il était ici l'avait surprise bien qu'elle sache qu'il était courtisan, mais de là à se retrouver ici, leurs destins seraient-ils liés ?
    L'idée la fit sourire un court instant alors que le duel de coq s'engageait dans la réponse de Lucas à Monty.

    Partenaires, connivences, confidences ? Un peu tout ça oui.
    Complices ? Le chemin en était plus que pris.
    Amants ? Toujours pas.

    Avec délicatesse, histoire de pas se retrouver avec du jus d'orange sur le lit, "Elle" poussa sur ses mains pour se redresser et s'assoir dans la couche, s'appuyant contre la tête de lit.
    Regard félin posé sur Lucas qui se désaltérait après ses explications à celui qu'il aurait sans doute volontiers écorché vif, dextre gracile rassembla ses cheveux sur le coté droit de sa gorge pour les nouer d'un ruban noir.
      Je m'attendais pas à te voir ce matin Monty ou j'avais oublié ?
      Avec toute l'effervescence de la réouverture ce n'est pas impossible remarque.

    Main portée vers le plateau pour se saisir d'un morceau de grappe de raisin, les iris herbacées coururent de l'un à l'autre avant de se stopper et d'ajouter.
      Merci pour le petit déjeuner

    Rajouter quelque chose sur le pourquoi de la présence de Lucas dans sa chambre ? Pourquoi faire
    Le grand blond avait déjà tout dit ? Oui
    Sa porte était ouverte à ceux qu'elle estimait ? Ils le savaient
    Trouver un homme dans son lit était étonnant ? Non
    A quoi bon jeter de l'huile sur le feu alors que possiblement une discussion ouverte, des avis échangés et un bilan de la soirée, si pas des confidences pouvaient naitre de ce trio "impromptu".
    "Elle" n'en voyait pas l'intérêt et croqua, gourmande, dans un des fruits sucrés capturés, envoyant un fin sourire aux deux galants présents dans son alcôve songeant que nombre de donzelles, et même des "dames", se seraient damnées pour avoir le privilège de se retrouver avec ces deux hommes en même temps.

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Merci JDMonty
Montparnasse.
Oh mais c’est qu’il est grognon le maitre au réveil !
Montparnasse sourit en coins tandis qu’il observait Lucas se rhabillait tout en commentant d’une mauvaise humeur non dissimuler l’intrusion du brun dans la suite. Si il ne s’offusqua pas de la remarque déplacé sur l’odeur de poisson de sa soirée et l’ironie si on l’associé au fait qu’il l’est passé avec une parfumeuse, Montparnasse nota en revanche l’utilisation d’un « tu » trop personnel à son gout. Il faut dire que le galant avait plus de fierté que ne l’exigeait son rang.
Les explications furent apportées bien que Montparnasse n’y prêta pas plus d’attention que cela. Partenaire d’affaire. Bien jolie tournure pour une partie de jambe en l’air.
Si il ne prit pas la peine de répondre tout de suite à l’homme, lui signifiant ainsi par son mutisme qu’il ne passait qu’en deuxième position dans l’attention qui portait à ce couple de galant qu’il formait avec la rose, Montparnasse en revanche s’adressa à la Rose afin de répondre à sa question en lui tendant le deuxièmes verres de jus d’orange accompagné d’un sourire charmant.


- Non nous ne devions pas particulièrement nous voir ce matin, mais nous ne sommes-nous pas promis une petite soirée potins ? Je me suis dit qu’un réveil gourmand vous ferez plaisir jolie rose.

Puis regardant Lucas, il lui sourit étant expert dans la l’art d’étirer les lèvres sans qu’une seul pensée positive ne soit dans son cerveau. Le combat de coq, voilà bien une discipline que le voyou arborait particulièrement, mais si il n’aimait se confronter à ses confrères qui le surplombait facilement par le physique, le beau Montparnasse aimait néanmoins la provocation et ne rater jamais de mettre en pratique ce besoin agaçant qu’il avait d’avoir le dernier mot.

- C’est fort aimable à vous de vous inquiéter pour mon odorat, et si, il est vrai, qu’il a était fortement solliciter auprès de la gracieuse Ambre hier soir, les odeurs de fruit de mer n’en faisait heureusement pas partie.

Il marqua une légère pose en désignant le plateau et ajouta :

- Mais c’est avec un vrai plaisir Maitre que je prenne aussi soin de vous, souhaitez-vous rester avec votre… partenaire d’affaire et moi-même pour discuter quelques instants ? Je m’en voudrais réellement de vous mettre à la porte après un réveil si… difficile.

Oui l’ironie transpirait à plein nez dans ces mots. Le vouvoiement avait été décemment utilisé pour chacun d’entre eux. Il faut dire que les personnes qu’il tutoyait, il avait bien assez de ces dix doigts pour les compter. Et ces compagnons de l’Aphrodite n’en faisaient pas partie. Puis nous étions dans un établissement de luxe non ? Un peu de tenu voyons.
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Lucas.
Vous qui suivez les looongues aventures de nos deux galants, vous rappelez-vous la façon dont Lucas s’était exprimé avec Rose? Bien sur que oui! Pour ceux qui cependant trouveraient un peu rébarbatif de lire de copieux chapitres, laissez-moi vous rappelez que le Maître avait commencé par tutoyer la nouvelle Aphrodite lorsqu’il est allé l’ôter des griffes de l’infâme Julot. Il avait continué dans la chambre de la galante, y compris lorsqu’il l’avait miré alors qu’elle prenait son bain. Ce ne fut que lorsque la catin s’était transformée en galante qu’il l’avait vouvoyé et qu’il continuait à le faire. Qui sait? Peut-être qu’un jour il reviendrait au tutoiement avec l’épineuse? Lucas Dentraigues était ainsi. Dans le futur sans doute vouvoierait-il également le galant? Quand celui-ci le serait à ses yeux. Et il fallait bien avouer que se faire interrompre au petit matin (Oui, oui, ne pinaillons pas: la matinée était effectivement fort avancée étant donnée l’heure du coucher des courtisans mais ne nous prenons pas les pieds dans le tapis avec ce genre de détails voulez-vous?) n’était pas le genre de situation qui mettrait Monty dans les bonnes grâces du Parisien.

- Ambre de Monmouth, la parfumeuse de la Lyre d’Eurydice?

Assis devant la coiffeuse de l’épineuse, Lucas Dentraigues passait la brosse à cheveux dans ses fils de soie blonds afin de les démêler et leur redonner un tant soit peu de tenue et de prestance. Aux cheveux bruns qui étaient déjà entortillés autour des fines piques de métal, s’ajouta une touche de blondeur masculine. Par quelques coups d’oeil dans le miroir, tournant la tête tantôt à droite, tantôt à gauche, le galant s’assura que le résultat obtenu était à son gout. De la doublure intérieure de sa chemise, il sortit un ruban de velours noir et noua ses boucles en catogan tout en continuant à répliquer à l’empêcheur de caresser en rond.

- Ainsi donc tu as passé la soirée en compagnie d’Ambre? Sais-tu que Rose et moi la connaissons?

Monty avait capté son attention. Le galant se retourna, appuya son bras sur le dossier de la chaise. Son regard plissé vint capturer celui de Rose. Il ne prononça pas un mot à son attention. D’habitude loquace, le Maître laissa pourtant parler ses yeux cette fois-ci, cherchant à voir si le souvenir de leur visite à la Lyre d’Eurydice affleurait encore la surface de son esprit en cet instant.

- Il faudrait que je te montre un jour le menu des services que j’offre à l’Aphrodite. Un menu en huit plats…dont six d’entre eux sont illustrés par un parfum concocté sur mesure par celle avec qui tu as passé la nuit Monty!

Son regard balaya la pièce avec une lenteur mesurée pour venir darder l’androgyne. Le sourcil s’arqua, un sourire naquit à la commissure de ses lèvres.

- Oui Monty…sur mesure! Et pour sortir le meilleur du meilleur de la créatrice j’ai non seulement dû donner de ma personne mais j’ai également fait appel aux talents hors pairs de notre amie ici présente.

Ses prunelles de velours revinrent alors se poser sur la galante. Les lèvres soudées, les yeux plissés de satisfaction, il déshabillait littéralement la rose du regard alors qu’il continuait à répondre à Monty.

- Le résultat est tout simplement…sublime! Les fragrances qu’elle a composé pour moi représentent à la perfection chacun des services qu’une dame jolie et fortunée peut acquérir ici même auprès de Lucas Dentraigues. Toi-même, tu n’y résisterais pas Monty…Si tu étais une femme, il va sans dire.

N’avait-il pas parlé de soirée potins? Qui ça? Montparnasse pardi! Le galant se retourna une fois de plus vers le miroir, remit en place une mèche volage, épousseta sa chemise, lissa deux plis disgracieux et s’assura que sa tenue était alors impeccable. Puis il se leva et s’approcha du lit sur laquelle la beauté florale était toujours assise. Il lui prit la senestre et y déposa un baiser soufflé dans le creux de la main, termina sa prestation par un baise-main plus conventionnel. Il vint reprendre une place refroidie qu’il avait laissé quelques minutes auparavant et allongea les jambes au dessus de la couverture de soie, les croisant à la hauteur des chevilles. Puis il posa l’occiput contre la tête du lit, croisant les mains derrière le crâne dans une posture décontractée.

- Alors dites-nous Monty? Qui commence? Vous et votre soirée avec Ambre? Je suis curieux de connaître quelles parts de vos talents notre parfumeuse préférée a requis de votre personne? A moins que l’on ne laisse l’honneur aux dames en écoutant Rose nous dire si le chancelier de France est aussi bon amant qu’il est fin orateur? Quand à moi, eh bien, ayant accueilli bon nombre d’invités, demandez et je vous dirais quelle dame avait la plus belle tenue…ou encore celle qui espérait terminer dans d’autres bras que ceux qu’elle tenait en entrant. A moins que vous ne préfériez connaître l’identité de celles qui s’étaient adonnées aux plaisirs charnels avant d’entrer? Désolé mais je ne m’intéresse qu’aux dames. Si vous escomptiez quelques ragots à propos de la gente masculine, vous risquez fort d’être déçus.
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.elle


    Blond, brun, réveil haut en couleur pour une rose savourant le plaisir d'être objet de convoitise de si bon matin, peu importait la raison qu'elle fut charnel ou de potins se sentir désirer d'une manière ou d'une autre était toujours du domaine du... satisfaisant ? Plaisant ? Jouissif ? Possiblement tout ça.
    "Elle" se délectait du combat de coq ? Plus que de raison
    Que ce soit pour sa compagnie ? Assurément
    Orgueilleuse ? Bien sur
    Vaniteuse ? Vous en doutiez encore...

    Le verre de jus de fruits fut accepté avec un large sourire, il était vrai qu'un tel moment avait été évoqué sans être vraiment programmé entre les galants bruns, et de soirée il n'était que rarement possible, donc en suivant le raisonnement de Montparnasse, oui un petit déjeuner pyjama-potins était logique en somme.
    Lendemain de réouverture pour avoir le maximum de rumeurs et autres secrets aussi d'ailleurs.
    Les hommes et leurs idées, pour le moment le regard émeraude allait de l'un à l'autre, un brun, semi vautré sur sa couche, ce sourire narquois rivé aux lèvres, ce coté faux-cul de "si tu savais ce que je pense en réalité" qui avait accroché la courtisane lorsqu'il était son client, et un blond vite rhabillé, déjà en train de prendre soin de son apparence, peut-être aussi précautionneux et attentif au détail que la rose au final.
    Car oui dans cette profession chaque petit détail comptait, tout comme les cicatrices, les bleus et autres éraflures de Monty qui lui valait foudre de la direction régulièrement, mais pas en ce jour, surement mille précautions pour ce résultat.

    Le regard porté vers elle à l'évocation de la créatrice fit naitre un léger sourire sur le faciès de l'épineuse alanguie sur le lit, la rencontre à la Lyre avait effectivement été imprévue et... distrayante à bien des égards, enrichissante également sur certains points, l'association de Lucas et Rose n'étant pas au programme ce jour là.
    Cela dit, le sourire se mua rapidement pour se reporter sur l'androgyne-ami, certaine que le message qu'il véhiculait serait compris, quand le maitre évoqua la possibilité que même lui cède au menu proposé ici, les goûts du brun castagneur n'étant un secret pour personne ici, une pensée fusant alors "Lucas vous jouez avec le feu et avec vos fesses très cher", le rire qui s'éleva dans son esprit ne sortit cependant pas de sa bouche.

    Qui resterait ici au final était une question que se posait la rose en les observant.
    Monty ? Il était posé et n'avait aucune intention de bouger elle n'en doutait pas une seconde
    Lucas ? Inconnue au rayon réponse sur ce point.

    Pas pour longtemps quand l'avocat vint s'offrir la douceur du satin de la main féminine du bout des lèvres et s'installer avec une nonchalance contrôlée sur la couche à ses cotés, étonnant presque la brune aux reflets chatoyants de cette posture désinvolte mais n'en faisant guère plus cas en l'écoutant dans une de ses célèbres tirades à rallonge.
    Comment pouvait-il sortir de telles allocutions sans en être ennuyeux restait un mystère pour "Elle", elle maitrisait l'art de l'utilisation des mots pour leur donner un sens parfois autre que celui voulu mais là.
    Etincelle illuminant son regard fugacement, iris pétillantes et léger sourire se portèrent sur son voisin, l'inclinaison de tête s'amusant de la position du Dentraigues.
      Et pourquoi ne pas nous raconter votre entrevue avec la Dame de Ravel ?
      Ses oeillades étaient plutôt équivoques ?
      A-t-elle le gémissement discret ou sonore ?

    Si la curiosité était un des points faibles du galant ? Sans nul doute
    La rose en jouerait-elle plus qu'à son tour ? Assurément
    En avait-elle déjà fait usage ? Aussi oui
      Pensiez-vous vraiment que nous étancherions votre soif sans que vous n'abreuviez la notre Lucas ?
      Vous voulez les détails de nos soirées respectives, fort bien... Racontez-nous la votre et pas ce que nous avons pu voir par nous même bien sur.

    Sourire entre le narquois et le taquin, peut-être même le mutin, jambe droite s'extirpant de la soie pour venir flirter contre la cuisse de Montparnasse en pied de lit tandis que main dextre s'amusait en caresse d'un faux pli de la chemise de Lucas, pourquoi se priver quand on en avait l'opportunité après tout.


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Merci JDMonty
Lucas.

Lui? Et pourquoi fallait-il que ce soit lui qui commençât? La florale avait-elle fait une fixation sur la duchesse de Ravel? Parce que Rose avait séduite son compagnon ducal ou parce qu’elle aimait garder un oeil sur la clientèle du Maître? Pardon? Oui, pour un intérêt purement commercial il va s’en dire. Le goût raffiné du Dentraigues devait avoir vite fait le tour de l’Aphrodite et l’on se disait sans doute que les dames qui requerraient ses services devaient non seulement être riches, influentes mais également plaisantes à satisfaire. Le Maître ne s’embêtait pas pour quelques écus supplémentaires avec des cas à problèmes. Et puis tout à chacune savait que Lucas liait toujours travail et plaisir. S’il jugeait qu’une dame puisse manquer d’expérience ou d’imagination dans l’art de prendre du bon temps, nul doute que le parisien passerait son chemin, aussi fortunée ou influente soit-elle, fut-elle simple baronne ou Reyne de France.


- Dis-moi Monty, me passerais-tu une grappe de raisin? Les grelots ont l’air succulents, gorgés de sucre à souhait.

Se faire interrompre lors d’une tentative de rapprochement était déjà suffisamment frustrant comme ça, vous ne pensez tout de même pas que l’ex-avocat allait laisser sa place toute chaude dans les draps de la florale? Qui plus est à l’androgyne, l’unique autre galant masculin de l’Aphrodite. Par ailleurs, il y avait toujours une part de vérité dans les potins rapportés ici et là. Pour un homme comme Lucas Dentraigues, toute once de vérité valait son pesant d’or. Enfin, s’il vous fallait une troisième raison, sachez que la vue qu’il avait sur le déshabillé de nuit de l’épineuse ne l’incitait pas du tout à quitter la chambre, ni le lit d’ailleurs. Lucas porta à sa bouche trois grains de raisin qu’il croqua avec ses incisives. Le bruit qui se répercuta dans la pièce était éloquent de la fermeté du fruit, qualité que l’homme appréciait indéniablement pour un fruit, quel que soit le fruit, qu’il soit défendu ou laissé sans défense.

- As-tu rapporté du vin Monty? Rien de tel qu’un godet au petit-déjeuner pour se rincer le gosier et se prémunir contre tous les miasmes que la nuit avait pu apporter.

Une jambe féminine retirée de sous un drap de soie était une vision charmante. Un pied qui s’encanaillait en caressant sur une cuisse masculine, fut-elle vêtue, devenait une scène érotique. Ajoutez-y un regard empli de sous-entendus et une main féminine qui s’enhardirait presque sur un torse masculin tiers et vous frisiez l’indécence. Lucas savait la florale gourmande et ouverte d’esprit. Il découvrait qu’elle pouvait aussi être matinale.

- Rose, chaque chose en son temps. Pourquoi vouloir passer au dessert alors que nous n’avons même pas encore entamé les entrées?

Si les bruns pensaient qu’ils lui soutireraient des anecdotes affriolantes sur Elienore de Ravel sans qu’ils ne lui donnent auparavant une contrepartie concernant Ambre de Monmouth ou le Duc de Vichy alors, c’est qu’ils faisaient tous les deux preuve d’une délicieuse innocence. Pardon? Vous dites? Pourquoi Lucas Dentraigues s’intéresserait-il à un homme? Lorsqu’un homme passait la nuit avec Rose, lorsqu’en plus ce dit-homme partageait la vie de celle qui picora dans son propre menu Dentraigues le soir de la réouverture, alors Lucas avait toutes les raisons de porter attention à un tel homme.

- Potins dîtes-vous non? Tenez, je vais vous en donner un. Notre ami Ducastel, saviez-vous qu’il est épris d’une dame de la cour? Il parait que c’est plus qu’une rumeur qui court dans le Paris mondain. Malheureusement, la belle ne semble pas vouloir lui céder.

Le galant s’était d’ailleurs étonné qu’Edouard ne se présenta pas à son bras ce soir-là mais qui sait? Peut-être l’avait-il invité? Ou peut-être la dame avait-elle eu un abcès de pudeur et n’avait pas osé se présenter aux portes de l’Aphrodite.

- Vous savez, se tenir à l’entrée pour accueillir les invités est la meilleure des places qui soit pour commencer une telle soirée. Par expérience, je puis vous dire que certains ont consommé avant d’arriver: alcools ou…autres plaisirs particuliers. Hum, je dirais…La Chambertin avec son mignon efféminé, le duc et la duchesse de Monthléry. Anaïs de Vandimion et son époux? Ma foi, à la tête que la jolie rousse faisait, j’ai plus l’impression que lui a consommé en solitaire.

Ils voulaient des potins? Il pouvait leur en donner à foison. A tendre l’oreille, à observer pendant le début de la soirée, Lucas en avait à revendre. Et ce n’était pas une simple tournure littéraire. Sa soirée avec Elienore? Il doutait qu’elle ferait l’objet de discussions ce matin. Le galant avait d’autres idées en tête.

- Et sinon, dites-moi, en dehors de nous trois il va sans dire, qui avez-vous trouvé particulièrement en beauté hier soir? Hum?

Un grain de raisin fut détaché de la grappe qui avait atterri dans les mains du galant. Celui-ci le porta aux lèvres de la belle assise à ses côtés.

- Rose, y a t-il un problème avec cette chemise? Faut-il que j’en change?

N’eut été de la présence de Montparnasse ce matin-là, ce simple fruit aurait été le prélude à des envolées plus intimes. Pensiez-vous qu’un simple grain de raisin pouvait faire disparaître le dernier grain de raison du Dentraigues? Il est des femmes qui avaient ce pouvoir sur lui. La tête tournée vers la florale, le regard passant de l’échancrure de son déshabillé de nuit à ses prunelles chlorophylliennes, il ajouta:

- La gourmandise est un vilain défaut…lorsqu’elle fait place à la frustration. Je me demande quelle saveur aurait ce fruit gorgé de jus sur vos lèvres?


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Montparnasse.
Montparnasse écouta le blond lui racontait la relation qu’il avait avec la parfumeuse son sourire condescendant vissait sur ces lèvres. Montparnasse avait bien compris qu’il y avait un lien entre eux deux, les regards échangés à l’ouverture ainsi que l’attention du blond n’avait pas échappé au Galant, mais la façon dont Lucas exprimer cela amusa réellement le brun.
Pas de panique mon mignon, je ne compte pas te prendre ton jouet.
De toute façon Montparnasse n’avait pas les moyens de se faire faire des parfums sur mesure. Et de toute façon il n’en voulait pas. Il ne comptait pas se livrait plus que cela à la blonde qu’il avait trouvé d’une clairvoyance impressionnante.
Son sourire amusé s’agrandit quand il remarqua que le blond se mit à le vouvoyer.
Et bien mon beau, commencerais-tu as me prendre au sérieux ?
La question sur les talents de Montparnasse qu’Ambre avait demandé resta sans réponse, mais le Brun avait bien l’intention de s’en servir pour agacer un peu plus le blond.
Deux coqs au milieu de toutes ces poules, il fallait bien qu’un jour ou l’autre le taux de testostérone prenne le dessus. Même si pour Montparnasse ce n’était pas la virilité dans sa définition première qui était flagrante chez lui, il dégageait tout de même une assurance et un "je ne sais quoi" surement dut à son côté voyou qui plaisait à ces dames. Si le Blond avait la carrure, le charme et les manières, le Brun n’était pas pour autant évincer de la course et il prenait un plaisir malsain à le faire savoir à son homologue.

Il sourit à la brune et vient prendre entre ces mains le pieds qu’elle vient nicher contre ces cuisses et commença a le masser doucement, remontant un peu sur sa cheville et son mollet en l’écoutant répondre au blond, son regard passant de l’un à l’autre.

Le blond avait repris son ton méprisant et le tutoiement en s’adressant à lui. Montparnasse lui tend le raisin avant de continuer ces massages sur les pieds de la Rose et sourit en répondant :


- Non je n’ai pas pris de vin, j’ai du mal a avalé un tel breuvage aussi tôt dans la matinée, mais peut-être pourriez-vous aller nous en chercher à la cuisine, je ferais une exception si il est servie par vous.

La conversation continuait et Montparnasse prêta une oreille particulièrement intéressé sur les potins concernant Ducastel. Il faisait partie des hommes qui était sur la liste des potentiels affaire de Montparnasse et plus il en savait sur lui plus il serait à même de négocier avec le noble à la vie si particulière.
Il se nota d’essayer de savoir qui était la dite Dame.

Il les regarda roucouler avec le raisin et sourit en coin, décidément le galant avait l’air d’avoir un faible pour Elle. Comment Montparnasse pouvait-il tourner cela contre lui ? Voici une autre matière à réflexion.
Pour le moment il se contenter de participer le moins possible dans cette matinée potins, plus à l’écoute qu’autre chose il répondit toute de même à la question de Lucas avec une ironie qui se senté autant dans ses mots que dans son ton.


- J’ai trouvé Angèle très en beauté pour ma part.

L’ironie qu’elle doux moyen de cacher son ignorance. Il faut avouer que le pauvre Mont n’était pas dans son élément naturel au milieu de ses nobles et il ignorait complétement qui était qui, à part Ducastel il n’avait entendu parler d’aucun d’eux et il serait bien en difficulté de répondre au blond.
Là dessus 1- 0 pour Lucas.
Le Maitre avait une sacrée longueur d’avance sur le Brun.
Montparnasse s’était senti mal à l’aise et pas vraiment à sa place toute la soirée et avait profité qu’une blonde s’écarte du troupeau pour lui tenir compagnie faisant ainsi passer sa fuite pour de la galanterie.

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.elle


    Un début d'après-midi qui s'annonçait intéressant à bien des égards, étonnant et hors de tout ce qu'elle aurait pu supposer en acceptant partager sa couche avec Lucas plus tôt dans la fin de nuit.
    Le regard chlorophyllien vint se poser sur la main de l'androgyne qui se jouait de son épiderme en délicats effleurements se muant en franches caresses puis en massage subtil alors que les iris herbacées remontaient vers le regard d'eau du brun arborant un léger sourire.
    Comme une réminiscence de l'époque, pas si lointaine où Montparnasse n'était pas collègue mais client, qui eu cru qu'elle le retrouverait de l'autre coté de la barrière, dans ce monde qui était devenu le sien, et surtout dans cet univers de luxe, lui le mauvais garçon.

    Et pourtant avoir un allié ici s'avérait un atout de choix, il semblait que Monty en soi un, tout comme Lucas même si une toute autre alliance le liaient, un partenariat, une association de services pour le vice, au moins en théorie... en pratique ?
    Un raisin glissé entre ses carmines et un sourire en le faisant croquer sous ses nacres, le goût sucré du fruit venant prendre possession de ses papilles avec délice, s'étant contentée de profiter de la joute verbale entre brun et blond, fougue et calme.
      Le dessert est toujours délectable peu importe le moment où il est servi.
      Votre chemise est froissée très cher, je ne faisais que lisser un pli, la caresse associée était un bonus à qui sait l'apprécier de bon matin... Lucas.

    Il était une mauvaise idée de vouloir piquer la rose avec ses propres épines, la main jouant sur l'étoffe se reporta alors sur les billes de fruits que Monty lui avait tendu plus tôt pour s'en délecter sans avoir à être nourrie par le Dentraigues.
      Gourmandise, frustration, l'un se marie très bien avec l'autre à mon sens.
      N'est-il plus agréable friandise que celle qu'on attend, frustrée, de pouvoir enfin goûter ?

    Sourcils légèrement haussés dans un rapide mouvement toisant le Dentraigue de ses émeraudes avant de les reporter sur son comparse des bas quartiers en l'entendant évoquer Angèle, pour qui une sorte d'affection était née san qu'elle ne s'en rende compte.
      C'est un diamant à l'état brut... Rien que lorsque je l'ai habillé et coiffé avant la soirée, c'est un bijou à façonner, mais une écorchée vive.
      Je ne sais pas ce qu'elle fait ici honnêtement.

    "Elle" aurait bien ajouté qu'elle était ici aussi à l'aise qu'un poisson hors de l'eau, tout comme Montparnasse avec la noblesse mais elle ne souhaitait donner l'avantage à aucun des deux.
      Quand à Edouard sans votre intervention Lucas, il est probable que j'aurais su lui faire oublier pour un temps la dame qui occupe ses pensées.

    Reproche caché ? Possible...
    Regret implicite ? Partie remise
    Dette du blond ? Il le saurait tôt ou tard

    Un grain arraché à la grappe entre se doigts vint rejoindre la bouche de Lucas, barrage des carmines forcées d'un baiser sucré à la saveur raisin avant de se redresser pour s'assoir et d'offrir à Monty un baiser sucré similaire dans un sourire.
    Levé de corps de la sylphide s'extirpant des draps pour aller chercher sur la poutre de la cheminée, le pic à cheveux, relevant ses filins bruns mordorés avec délicatesse pour les attacher dans un chignon informel.
      Votre curiosité est satisfaite Maitre Dentraigue ?
      La saveur de ce fruit est-il différent goûté ainsi ?
      Monty ton avis ?

    Déambulation féline de la rose dans son alcôve, et rapide ablution, histoire de se rafraichir, et de redresser ses pétales avant de revenir s'assoir entre les deux galants qui avaient investis son antre.

    "Elle" provoquait-elle dès le matin ? Peut-être
    "Elle" était joueuse ? Assurément
    "Elle" était séductrice ? Indubitablement
      Ambre était très gracieuse, j'ai beaucoup aimé sa toilette, sobre et pourtant d'une élégance folle

    Relancer le sujet sans le relancer, éviter de répondre tout comme le faisait Monty et Lucas, dialogue de sourds avec des protagonistes à la langue bien pendue d'ordinaire, au moins pour les représentants masculins.

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Merci JDMonty
Lucas.

Il leur avait demandé à tous les deux qui était, selon eux, particulièrement en beauté pour la réouverture de l’Aphrodite. Réponse avait été donné par l’androgyne et la galante. Une réponse oui…mais aucune indication sur la partie privée de leur soirée. Y’avait-il une règle à l’Aphrodite qui obligeait les galants à ne pas parler de leurs clients? Outre la bienséance évidente de garder certains détails personnels là où ils ont été dévoilé et juste là? Ou chacun des trois galants attendait-il un signe de l’autre avant de se commettre? Pour quelles raisons? Pudeur? Risque d’alimenter les atouts d’un concurrent? Lucas Dentraigues ne voyait Rose comme une concurrente. Pacte commercial avait été scellé par un baiser avec la florale, baiser tout ce qu’il y a de plus personnel. Rose était son « associée », celle qui lui permettait d’étoffer la palette de ses services. Leur association figurerait dans le menu Dentraigues qu’il comptait déposer à l’entrée de l’Aphrodite, sur une petite table, juste au dessous d’une étagère où trônerait les parfums crées expressément et de manière si « inspirée » pour lui par Ambre de Monmouth.

Quand à Monty, Lucas le voyait-il comme un concurrent? La réponse à cette question était claire, tranchée: non. Certes le voyou était un homme et certes comme le parisien il offrait ses services à la gente féminine mais manifestement leurs saveurs étaient totalement différentes. Lucas Dentraigues ne voyait pas en Monty un double de lui. Les deux avaient une personnalité, des goûts et des manières de faire très différentes. Souvent humeur varie: un soir, elles pourraient se sentir l’âme « Efféminée », un autre l’âme du « Maître ». Dans l’esprit du Dentraigues, ça n’était pas incompatible même s’ils étaient différents dans leurs approches, leurs façons de séduire, de se comporter dans l’intimité car oui Lucas n’imaginait pas que le seul autre galant de l’Aphrodite eut besoin d’autant de maitrise, de prise et de contrôle sur une situation, quelle qu’elle fut. Cela était sans compter que la clientèle masculine désirant rester du même côté de la rive n’aurait qu’un seul choix possible… et ce n’était pas l’ex-avocat.

Non décidément, il n’y avait aucune sorte de compétition entre Monty et Lucas. Et si cela le devenait? Lucas ferait comme il a toujours fait dans le passé: il fouillerait, trouverait et userait de tous les moyens en sa possession pour faire disparaitre toute concurrence. S’il ne récoltait rien? Eh bien, il agirait à la Dentraigues: il imaginerait. Son talent créatif était l’un des nombreux traits communs entre l’avocat et le galant, un trait qui l’avait souvent bien servi dans le passé.


- Curiosité satisfaite Rose! Il ne manque à cette saveur qu’un délié verdoyant qui lui donne un peu plus de corps voyez-vous? Une…découverte… des coteaux et des vallons sur lequel ce fruit a muri, nourri par un terreau épineux au charme indéniable. Ah le vin! Le vin… On peut en dire des choses sur cet inspirant nectar, en faire des parallèles sur la façon de l’apprécier.

Aurait-il agit ainsi sans la présence de l’androgyne? A la frustration de voir ses initiatives matinales brutalement interrompues par le galant en manque de potins, s’ajoutait la tentation d’un baiser fruité délivré au coeur de ses lèvres masculines. Ce besoin contrôle? A cet instant ce fut sur ses émotions et ses désirs qu’il devait s’appliquer car Rose le défiait, le provoquait. Cette volonté affichée de traiter les deux hommes de manières équitables l’agaçait. A la main explorant sa poitrine au dessus de l’étoffe de la chemise répondait un peton cherchant l’ingénu d’une cuisse androgyne. A la dégustation intra-labiale d’un raisin sucré répondait un baiser délivré au Parnassien. Voulait-elle le provoquer dès le lever? Ajouter au réveil grinçant une strate de frustration supplémentaire? Avant qu’elle ne s’esquivât, phalanges furent capturées et portées à ses lèvres de séducteur aux bonnes manières. Baise-main ambigu fut accordé. Réponse à sa provocation fut donnée pour celle qui pouvait lire dans ses brumeux: Si vous voulez jouer Florale, vous devriez pouvoir trouver partenaire à votre hauteur.

- Ainsi donc vos choix se portent sur Ambre et Angèle? Le mien sera double. En ce qui concerne nos invités, je ne vous surprendrais pas en vous disant que la duchesse de Ravel a attiré mon attention dès son entrée. Mais il est une autre dame que je dois mentionner ici et elle se trouve dans nos rangs en la personne d’Ysendre. Cette estrangère est d’une beauté parfaite, d’un charme envoutant et la tenue qu’elle a choisi hier pour la soirée était…idéale pour un regard masculin. J’en viens à regretter qu’elle soit des nôtres comme personnel de maison et non comme membre voyez-vous?

Ysendre. Oui Ysendre qui lui devait un bain pour un pari perdu, certes déséquilibré et largement en la faveur du parisien mais un pari qu’elle avait accepté: convaincre Septimus de danser avec elle. Peine perdue. La magyare s’était cassée le nez sur l’écueil bourguignon qui n’avait d’autres plaisirs dans sa vie que de paraître le plus revêche possible. Cet homme-là, à n’en point douter devait être un fauve lorsqu’il acceptait de se lâcher.

- Quand à ma nuit avec Elienore, puisque c’est là votre question initiale Rose, je dirais qu’elle fut à la hauteur de la soirée. La duchesse a le don de la séduction comme elle a celui du lâcher-prise lorsqu’il le faut. Montparnasse, si un jour la duchesse de Ravel vient à l’Aphrodite et te mande, n’hésite point un instant. Tu ne le regretteras pas. Je ne sais si le spectacle que je lui ai proposé fut à gout mais j’ai l’outrecuidance de le penser. Quand à moi…

Le Maître tourna la tête dans la direction de l’épineuse, sourire discret naissant à la commissure de ses lèvres. Coïncidence ou….connivence? Allez savoir!

- …Je l’ai apprécié à sa juste valeur. La répétition avait un gout exquis. J’ai hâte de voir ce que la générale va donner voyez-vous?

La galante ayant quitté le soyeux des draps qui avaient recouvert leur corps cette nuit-là, le Maître s’étira vers la table de chevet pour s’emparer d’une petite cloche, non sans avoir volontairement et imperceptiblement égaré son regard sur la félinité harmonieuse qui s’offrait à lui. Décidément, il ne regrettait pas le pacte commercial qu’il avait signé quelques jours auparavant dans une chambre du bas. Cela constituait sans doute l’un des investissements les plus fructueux qu’il ait fait ces derniers mois. La clochette tinta, délivrant trilles de notes montant dans les aigus. Aller à la cuisine, lui le Maître? Servir le vin? L’objet tintinnabulant fut tendu au galant.

- Vois Montparnasse: quand on en a les moyens, La vie est parfois aussi simple qu’un coup de clochette. Pourquoi se déplacer quand on sait utiliser la « modernité de notre siècle » ?

Taquin? Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Lucas ne serait pas Dentraigues s’il n’avait pas ce besoin de domination sur autrui. Quelques instants après, une petite soubrette aux cheveux roux flamboyants comme un soleil couchant sur Notre-Dame fit son apparition dans l’embrasure de la porte. Elle s’appelait Justine et si ce jour-là le Maître détailla sa silhouette comme il faisait pour chaque femme, il apprendrait bien vite à se méfier d’elle. Si de la jeunesse, elle avait minois resplendissant d’innocence et profil manquant singulièrement de courbes plus prononcées, en revanche elle possédait déjà cette perfidie de laquelle tout avocat digne de ce nom devait s’imprégner.

- Madame a sonné?

- Pas madame non. Monsieur! Du vin s’il vous plait Justine. Faites-le porter ici mais mettez-le sur la note de Flav je vous prie.

Le message était passé. Justine avait perdu de l’intérêt. Restait Rose et ses confidences.

- Rose ma chère, vos reproches me semblent injustifiées. Certes Edouard a tout pour devenir un amant fort honorable mais la réputation du duc de Vichy n’est plus à faire. Il fait partie des hommes les plus recherchés du royaume et je ne doute point que vous avez du passer une nuit plus qu’agréable, n’est-ce pas?

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