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Correspondance des jumeaux infernaux

[RP] Un seul être vous manque et... Pfff m'énerve !!!

Inddra

Déjà plusieurs jours qu'il prend sa leçon, plusieurs jours qu'il a compris qu'il devrait pas me provoquer, plusieurs jours qu'il doit se ronger les sangs, plusieurs jours aussi que je suis ce groupe qui m'ennuie au plus haut point...
Serais peut-être temps que je stoppe ici, que j'arrête mon caprice... Pfff caprice de rien du tout même si je l'entends déjà d'ici, tout ça c'est sa faute, toujours à être sur mon dos, à surveiller ce que je fais, qui je vois.
Oui sauf que... bah ça me manque sa protection autant que ça me gonfle, alors il est temps de lui écrire.



Nîmes, 30 mars 66

Alors mon frère ?
Toujours planté comme un idiot dans ce bled paumé de Montmirail ou t'as bougé tes fesses pour tenter de me retrouver ?
T'as compris la leçon ou je dois continuer à la développer ?

Perso je m'éclate comme une folle, plein de monde ici, de la vie, des gens qui bougent et parlent.
Si je te jures ça existe encore.
Pas croisé d'homme encore dans ce patelin, mais ça devrait pas tarder je pense et... tu seras pas là pour me surveiller, tu vas réussir à dormir à cette idée ?

Alors dis moi, prêt à admettre que tu avais tort ? Que j'étais tout à fait capable de partir sans toi ? Que tu veux que je rentre ?

Ta soeur


Relecture faite, je me dis qu'il va faire des bonds en recevant ça et que la missive va surement finir au feu ou déchiquetée et... j'en suis ravie, il va fulminer c'est certain et ça me mets en joie pour la journée.
J'en oublierais presque que ce soir je vais devoir dormir dans un taudis, mais ce plaisir n'a pas de prix.

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Iaggo

Cela faisait déjà plusieurs jours qu’elle s’était barrée. La garce! Jamais je n’aurais cru qu’elle aurait mis ses menaces à exécution. Quand je l’ai renvoyé dans sa chambre pour méditer sur la façon dont elle me parlait, je ne pensais pas qu’elle aurait pris la poudre d’escampette à la première occasion. Je l’ai cherché pendant des jours à Montmirail. J’ai questionné le pelé et le tondu qui y reste et personne ne l’a vu partir. Pas un mot, pas une lettre, pas même un indice qui puisse m’indiquer où la retrouver. Le lendemain, j’ai fait les villages environnants. J’ai posé je ne sais plus combien de question. J’ai perdu mon temps précieux à cause de ses caprices de petite fille gâtée. J’aurais dû la rosser au lieu de la houspiller. Ça aurait été plus efficace. Et voilà qu’aujourd’hui je reçois ça.


- La saloooooope!

Cette lettre… Nimes. Mais elle se fout de ma gueule en plus? Elle n’a pas croisé d’homme? C’est déjà ça. Pourtant je parie que ce n’est pas faut d’avoir essayer. Bon sang! Mais elle a quoi à vouloir tous les allumer? Profite petite soeur. Profite du temps qu’il te reste avant que je ne te mette le grappin dessus. Ça ne va plus tarder.

Les morceaux de missive trainent éparses sur le sol. Le mur de torchis a encore la marque de mon poing qu’il a rencontré lorsque j’ai ouvert sa lettre. Prendre la plume? Moi? Ça n’est pas mon truc. Elle le sait. D’habitude, c’est toujours elle qui écrit quand on en a besoin. Ah, elle la mérite sa raclée!


Citation:


    Montmirail, le 31 mars 1466

    Nîmes? Mais qu’est-ce que tu fais à Nîmes? Le pays d’Oc est rempli de tarés qui ne pensent qu’à abuser des petites filles naives. Tu ne bouges pas de là. Tu as assez fait de bêtises comme ça. Je prends la route et je file vers Nîmes. S’il y a un homme qui te touche, je le tue. Tu ne t’approches pas d’eux, tu évites les tavernes, tu évites les fonctionnaires, tu évites les moines qui n’ont pas vu de filles depuis longtemps, Tu te tiens tranquille et tu m’attends.

    J’espère au moins que tu as assez d’écus pour manger. Sinon, je t’envoie une lettre de change. Je ne connais personne dans cette ville, alors va falloir que tu assumes tes folies le temps que j’arrive.

    Écris-moi tous les jours. Je veux avoir de tes nouvelles une fois par jour.

    Iago.


Lui dire que je suis inquiet pour elle? Que j’ai envie de la serrer dans mes bras pour lui faire comprendre que je ne veux plus jamais qu’elle s’en aille comme elle l’a fait? Elle peut toujours courir! Nîmes…mais qu’est-ce qu’elle est allée faire à Nîmes? Mais quoi qu’elle fasse, ça reste ma soeur. Elle l’est et elle le restera toute ma vie et le premier qui la touche, je l’écrabouille.

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Inddra

Un cavalier qui surgit hors de la nuit... ou presque au soir à la tombée plutôt mais dans l'idée c'est ça, et avec quoi une missive de mon très cher frère, ça a du bien l'emmerder de devoir écrire lui même, tellement plus simple de me demander de le faire quand je suis là, sauf que là... j'y suis pas alors il a pas eu le choix que de s'y coller et rien qu'à voir son écriture je peux limite sentir sa rage.
Messager embarqué au taudis où je lui donne de quoi manger et boire le temps de répondre, puisque j'ai un cavalier sous le coude autant le faire là.



Nîmes, 31 mars 66

Montmirail, je m'en doutais que tu croupissais toujours là-bas pensant que j'allais revenir la tête basse.
Je t'attendrais ou pas, j'ai pas encore décidé vu que tu ne fais que me donner des ordres dans ta lettre au lieu d'admettre que tu avais tort, apparemment t'as pas compris, je vais peut-être bien approfondir ta leçon mon frère.

J'ai pas besoin de tes conseils sur ce que je dois faire avec qui, petite fille naïve n'existe plus depuis longtemps, et les écus je m'en débrouillerais va t'inquiète pas. Tu devrais savoir mieux que personne que mes grands yeux verts et quelques battements de cils me permettent d'obtenir ce que je veux non ?

J'irais peut-être bien faire un tour en Provence tiens c'est juste à coté, les cigales, les voix qui chantent, le teint halé des hommes de là-bas... tentant tout ça non ?

Admets ton erreur si tu veux que je t'attende c'est pas plus compliqué que ça.

Eclate toi bien tout seul.

Ta soeur


Il croit quoi que je suis sans défense sans lui ? Pfff n'importe quoi. Un jour peut-être il comprendra que je suis plus une petite fille, pas plus qu'il n'est petit garçon, on est jumeaux il a un peu tendance à l'oublier à jouer le grand frère tout le temps. Bon d'accord, notre gémellité n'est pas ce qu'on pourrait décrire comme une évidence vu la différence de gabarit entre lui et moi, et oui il a tout du grand frère quand on le voit mais quand même.
Effets de cils et sourire au messager, je lui explique gentiment d'une caresse l'air de rien sur la main que ce sera le grand barbu qui l'a envoyé ici qui lui réglera la course, et une affaire qui roule, ma missive repart déjà vers le frangin à dos de cheval.





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Inddra
Nuit blanche... Pourquoi, sans doute parce que je dors seule depuis de trop longs jours, j'ai pensé au plaisir de lui donner une leçon mais pas à ce que me couterait son absence près de moi. Parfois se venger nous punit tout autant et là je me le prenais en plein dans les dents... pourtant ça n'allait pas m'empêcher de partir pour Arles demain soir parce que je n'avais toujours pas eu d'excuse, pas plus que de nouvelles depuis mon dernier courrier du 31... deux jours sans un mot, alors qu'il me demandait de lui écrire chaque jour.
Compte dessus et boit de l'eau tiens... mais quitte à pas dormir.



Nîmes, 3 avril 66

Je vois que t'es toujours partisan du fait ce que je dis pas ce que je fais...
Deux jours, presque trois si je t'écrivais pas en pleine nuit que je t'ai écris et pas un mot rien.
Heureux que je ne t'ai pas écrit chaque jour comme tu le demandais, t'es vraiment... rhaaaaa !!!!!!

Bah du coup t'as gagné, je me barres pour la Provence ce soir, et après je sais pas bien encore tu vois.
C'est con en plus y'a un groupe de brigands qui est annoncé pile poil sur la route que je vais prendre, et non je te mens pas c'est la pure vérité.
Donc si m'arrive un truc tu pourras t'en prendre qu'à toi mon frère, parce qu'il t'aurait suffit d'admettre tes torts pour que je t'attendes mais là... même si tu te décides à le faire pour que j'arrête de bouger ta lettre me trouvera pas avant que j'ai pris la route de façon.
Tu vois ce que tu m'obliges à faire ?

Fais gaffe à toi.

Ta soeur


Soupirer, je suis experte à ça, mais celui là est lourd, il me manque et je ne veux pas lui donner raison en retournant vers lui ou en l'attendant, tout comme je me rends compte qu'avec l'annonce que j'ai vu en mairie ce matin je prends un risque de fou.
Tant pis.



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Iaggo
Elle avait obéi. Elle en faisait toujours à sa tête mais elle avait obéi ou presque. C’était la troisième lettre que je recevais de sa part depuis qu’elle avait enfin daigné donner des nouvelles. Son insolence m’avait laissé dans un état de frustration indescriptible. Elle avait osé défié mon autorité, celle que me conférait le statut de grand frère. Oui, je sais, c’est un statut qu’elle contestait mais de toute façon, elle contestait tout. Jumeaux nous étions et Mère avait toujours prétendu que j’étais l’ainé, que j’étais venu avant elle. Mais ça aussi, elle ne voulait l’entendre. Elle disait que jamais elle n’aurait laissé un mâle lui passer devant. Ça, vu comment elle se comporte aujourd’hui, je veux bien le croire: elle n’hésite jamais marcher en tête pour montrer son cul à ceux qui la suive, pour les faire tous baver à chaque fois qu’ils posent leur sale petit regard lubrique sur ses fesses. Ventre-Dieu! Je leur foutrais bien la raclée à tous lorsqu’elle fait ça, elle y compris.

C’est vrai, je n’aimais pas écrire. Ça aussi, elle le savait et pourtant, il fallait encore qu’elle me nargue. « T’es toujours partisan du ‘fais ce que je dis pas ce que je fais’. ». Tu le sais mais il faut que tu le fasses remarquer. Tu pousses le bouchon toujours un peu plus loin, tu cherches à voir ce qui va me faire réagir, ce que je t’autorise à faire, jusqu’où tu peux aller sans que je te réprimande. C’est ça que tu cherches Indra. Il n’y a aucun doute, tu fais ça avec tous les hommes. Ensuite, tu rejettes la responsabilité sur les autres.

Tes mots me font rager, tes lettres finissent par se consumer dans le feu une fois que j’en ai pris connaissance mais au moins elles me disent que tu vas bien. J’ose croire que tu ne me caches pas d’éventuels problèmes. Quand au reste, si jamais tu t’es tapé un homme, tu as intérêt à ce que je ne le sache pas. Jamais. Sans ça, tu le sentiras passer et lui, je lui réduirais l’entrejambe en bouillie pour qu’il ne touche plus aucune femme, pour qu’il n’ait même plus envie, pour qu’il vomisse toutes ses tripes rien qu’à imaginer une donzelle cherchant à l’aguicher.

Elle bluffe ou pas? Elle va vraiment prendre la route sur un chemin où les autorités ont détecté la présence de brigands? Ou elle cherche juste à me faire sentir mal? A lui écrire les mots « Je regrette. J’ai été trop loin. Pardon » ? Bordel de garce! Elle sait que sa phrase allait me faire cogiter parce que s’il lui arrive quelque chose, oui je la vengerai mais j’aurais  aussi ce foutu sentiment de culpabilité envers elle. Rhaaaa! Pourquoi je suis encore bloqué à Montmirail? Il arrive quand ce cheval? Avec tout ça Indra, tu as même réussi à me couper toutes les envies. Même la jolie servante qui me fait de l’oeil avec son décolleté avantageux et qui me glisse au creux de l’oreille ses interrogations sur la taille de ce que j’ai entre les jambes, ouais même à elle je ne lui ai pas ouvert la porte de ma chambre! Alors quitte à ne pas dormir.


Citation:

    Tu ne bouges pas.
    C’est un ordre.

    Iago



Tu me manques petite soeur. Prends soin de toi.


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Inddra
Est-ce que j'avais fait preuve d'inconscience ? Si j'étais un minimum honnête avec moi-même, la réponse serait oui, bien sur que j'ai pris un gros risque en partant sur cette foutue route alors qu'un groupe de quatre brigands y était signalé, sauf que... je suis bien trop vaniteuse pour l'admettre, pouvais absolument rien m'arriver, pas à moi, non mais sans rire, je suis... Moi !
A peine posée à ramasser des conneries de racine pour tenter de récupérer quelques écus qu'un cavalier vient me trouver avec un courrier, ah tiens le frangin a flippé et il vient s'excuser, je vais pouvoir enfin me tourner les pouces à attendre qu'il ramène ses jolies fesses et sa grosse barbe dans le coin... enfin !
Sourire vainqueur au coin des lèvres, je déroule son gribouillis de grosses pattes de mouche, et visage qui déchante avec une lueur assassine dans mon regard couleur Irlande, dont vous avez mais même pas idée, alors que je balance son torchon chiffonné de rage aux cochons, y'en a pas mais on s'en fou, l'idée y est.

Pauvre con

Si je l'aimais pas autant, je le maudirais sur dix générations, lui et toute sa famille, mais outre l'amour que je lui porte, si je maudis sa famille, je me fous dans la mouise aussi alors on va éviter. Et oui blonde mais pas trop quand même.
La réponse à sa missive est immédiate.



Quelque part, 4 avril 66

Tu peux te le carrer où je pense ton ordre.

Ta soeur


Clair, net, précis. Pas de fioriture m'a trop énervé là, "assise, pas bougée, couchée", pis quoi encore ? Bah il a gagné maintenant je mors, il saura même plus où je suis. Il a de gros bras ? Il est musclé ? Alors rame mon frère, rame.




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Iaggo
Ça y est, l’heure du départ était enfin arrivé. Je n’ai aucune idée du temps que durera la vieille carne qu’on m’avait vendu en échange de quatre-vingt dix pièces d’or mais il est hors de question que je reste un jour de plus à Montmirail. Cela faisait assez de temps qu’on était séparé elle et moi, assez de temps qu’elle était loin de mon influence. Sans moi, elle va se fourvoyer. Elle va faire des bêtises qu’elle regrettera toute sa vie. Jamais elle n’avait été capable de prendre une décision censée par elle-même. C’est une écervelée qui ne pense qu’à prendre du bon temps. Oh ça, pour écrire, elle est bonne, y’a pas à dire. Gratter le papier elle sait le faire si je lui dicte quoi écrire. Je vous parie une bourse pleine d’écus et une soirée avec votre femme qu’elle n’a même pas mangé tous les jours depuis le début de sa fugue. Ah mais ça, elle sera trop orgueilleuse pour l’avouer. Ça n’est même pas la peine que je lui pose la question, ce foutu orgueil de femme lui intimera l’ordre de nier tout en bloc.

Combien de temps se passera t-il encore avant que je puisse la retrouver, la prendre dans mes bras pour sentir à nouveau sa présence, m’abreuver de ses émeraudes resplendissantes, poser mon front contre le sien et terminer par lui offrir la gifle qu’elle mérite pour sous insolence. Si j’arrivais à m’arrêter là, elle serait chanceuse. Seulement voilà, je sais déjà ce qu’elle va faire: Elle va poser sa main gauche sur mon torse, elle va entortiller son index dans ma barbe. Elle va me regarder avec ses yeux de chatte en mode séduction et elle va me dire de sa voix la plus mielleuse : « Tu me pardonnes ? ». Je la connais comme si je l’avais fait et si elle n’avait pas été ma jumelle, j’aurais pu croire que j’avais engrossé ma propre mère pour qu’elle vienne au monde.

En parlant de grosse, j’espère qu’elle n’a pas joué à la conne avec ça.


Citation:

    Montmirail, le 5 avril 1466

    Je me barre de cette ville perdue ce soir, direction le sud.
    Si je perds mon temps à te chercher, sois sure que tu vas le regretter.

    Parait qu’il n’y a que les cons qui n’échangent pas de vit? j’espère que le tien n’a pas reçu de visite pendant mon absence. Sans ça, je te jure que je t’envoie chez les nonnes refaire ton éducation.

    Ton ainé.

    P.S: Tu pensais à où quand tu parlais de carrer mon ordre?



Ventre-Dieu! Pourquoi a t-il fallu qu’elle soit sa soeur? J’ai beau la corriger comme il le faut, elle ne comprend rien à rien. Peut-être que je ne la frappe pas encore assez fort pour que mes « conseils » entrent dans sa tête. Ou peut-être que je devrais la faire la battre par autrui pour que ça lui fasse quelque chose. J’en suis même à me demander si elle ne prends pas plaisir quand je la corrige.
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Inddra
Gros bleds dans le sud, je traversais que ça et je voyais du monde dans les tavernes sans forcément y entrer, ça changeait de cette saleté de Bretagne où le frangin m'avait traîné pour une sombre histoire de bouquin à la noix, à ça les nuits sous la flotte à l'abri de dolmen merci j'avais donné.
Et que je soupire, je m'emmerde sans lui... ouais mais l'admettre ça faut même pas y penser, ni vous, ni lui, surtout après le dernier courrier que j'ai reçu en arrivant à la capitale du Languedoc, après les ordres vient le temps des menaces.
Oui il me manque mais j'ai ma fierté aussi alors pour sur il va me chercher et je vais pas lui donner d'indices sur où je me trimbale alors ça même pas en rêve, j'en arrive que je me demande pourquoi je lui réponds en fait.
Pour l'emmerder ou parce que j'ai envie qu'il me cherche, qu'il me retrouve aussi surement, ce lien entre nous c'est pas explicable, je l'aime autant qu'il me donne envie de le griffer ou de le mordre.



Ici, 6 avril 1466

Iago,

Tu me le feras regretter de toute façon alors autant que t'ai vraiment besoin de me chercher... et c'est sur qu'en lisant ça j'ai vachement envie de te dire où je suis.
T'es vraiment con quand tu t'y mets ce qui explique pourquoi tu changes pas d'avis remarque.
Oh et pour ton jeu de mots pourris, aux dernières nouvelles j'ai toujours pas de queue entre les cuisses, donc rassures toi elle a pas pu avoir de visite vu qu'elle n'est que la fabulation de ton esprit libidineux tordu.
Dis tu veux m'envoyer chez les nonnes mais tu sais ce qui se passe dans les couvents Frérot ? Comment elles refont l'éducation ? Avec l'aide de qui ?
Je te raconterais si tu veux, tu te souviens la dernière pute que t'as sauté ? Pendant que tu roupillais après t'être vidé, moi j'ai discuté avec elle et j'en ai appris de belle.
Alors vas-y envoie moi chez les nonnes je risque d'aimer ça au contraire.

Bonne route.

Ta jumelle (ni cadette ni ainée, JU-MELLE)

P.S. Bien profond dans ton fondement mon cher frère


Bon... Carrefour ce patelin, donc j'allais aller où maintenant, pas à droite j'en venais, à gauche ou en face, hésitation, hésitation... et pourtant je savais déjà que mes pas allaient remonter vers le nord. Pourquoi hein ? Bah je vous laisse deviner.

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Iaggo

Oui, ils étaient jumeaux. Aussi étrange que cela pouvait paraître en les regardant: il était grand et bâti comme une montagne, elle n’avait rien des matrones italiennes qui vous décochent une mandale à vous faire valser le dentier dans la souplette. Ils n’avaient pas la même taille aussi. Il était aussi masculin qu’elle pouvait être féminine mais ils avaient la même couleur de cheveux, les même émeraudes dans les yeux, le même étirement des lèvres pour exprimer la satisfaction. Le côté sauvage de leur famille transparaissait chez l’un et l’autre et s’exprimait autant au travers de leur façon de parler que dans leur non-verbal. Oui, ils étaient jumeaux. Elle n’était ni sa cadette ni son ainée même s’il revendiquait toujours sa primauté pour la taquiner. Ils étaient jumeaux mais surtout elle était la chose la plus précieuse qu’il avait au monde. Chose? parfois oui. Parce que cette expression illustre bien les rapports complexes qui existaient ente Indra et Iago.

Au fur et mesure qu’il avançait vers le sud, la colère s’apaisait. Enfin, elle avait des hauts et des bas mais le principal était qu’elle convergeait vers la clémence. Iago n’avait pas un caractère facile et même certaines de ses qualités se teintaient de ses défauts pour alimenter son mauvais côté. Indra, c’était sa soeur chérie, son tout, l’être qu’il révérait presque et dont il prendrait soin toute sa vie. Quand il s’agissait de sa soeur, Iago devenait cet être extrême qui était dans ses gènes: jaloux, possessif, surprotecteur. Personne n’avait le droit de jeter son dévolu sur SA soeur. La regarder, pour lui c’était la déshabiller du regard, lui sourire, c’était la prendre contre un mur. Quand elle s’écartait de lui, elle était en danger. Enfin…selon sa propre analyse de la situation. Elle ne pouvait pas partir une demi-journée sans qu’il ne s’inquiète pour elle. « Petite soeur chérie » ne pouvait avoir de vie en dehors de lui, cela il ne l’aurait pas conçu. Le matin, si elle était déjà habillée quand il se levait, même s’en rendre compte l’effet mimétisme le poussait à se vêtir de manière coordonnée à Indra. Si c’est lui qui était le plus matinal, il tiquait lorsqu’elle dépareillait.

Chateauroux venait d’être dépassé. Il n’escomptait pas de nouvelle d’elle avant quelques jours mais ne pas la trouver dans les rues des ville traversées l’agaçait quand même et sa déception lui donnait envie de la gifler. Et puis, le manque reprenait le dessus et ses sentiments négatifs s’apaisaient. Oh oui, elle lui manquait. Il avait besoin de se rassurer, de la prendre dans ses bras, de constater de visu qu’elle allait bien, de reprendre son rôle de frère protecteur qu’il ne pouvait plus assurer depuis sa fugue. Selon les périodes de la journée et les humeurs masculines qui variaient, il imaginait leur retrouvailles violentes, sauvages ou amicales. Il pouvait passer d’une gifle ferme à un étouffement de ses gros bras pour lui signifier combien il était heureux et soulagé de la retrouver elle, indra, sa soeur jumelle, sa raison de vivre, son tout. Peut-être après tout qu’il abandonnerait les gifles au profit d’une simple fessée juste histoire de se soulager la main? Ou peut-être encore qu’elle réussirait à l ‘amadouer de son regard de velours.


Citation:

    Chateauroux, le 10 avril 1466

    Tu me manques petite soeur.

    Iago




Il n’ajouta rien d’autre. Cela suffisait, elle savait l’essentiel. Il ne voulait pas en dire plus, il devait rester le grand frère protecteur, celui qui décide pour eux deux. Et puis, elle savait qu’il n’aimait pas écrire alors autant en profiter pour ne pas s’emmêler dans des explications compliquées.

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Inddra
Les villes défilent et pas un chat, rien du tout, fin à part à Rodez où je me suis un peu amusée sur une animation de phrase mystère, le genre d'animation qui aurait pas plus à Iago quand j'y pense, fallait lire et réfléchir alors forcément. Vacherie ce qu'il me manque...
Y me pourrit l'existence mais sans lui me manque un bout, déjà j'ai pu d'ombre quand y'a soleil, pu d'abri quand y flotte, pu de bouillotte quand y fait froid, pu de garde du corps sur les routes, ouais en fait à réfléchir il m'est carrément vital, mais faut surtout pas qu'il l'apprenne parce qu'il est déjà infernal mais alors là...

Bon en attendant pas de nouvelles de mon géant barbu de frère depuis plusieurs jours, sauf ce matin, du genre concis "tu me manques". C'est pas encore tout à fait ça mais y'a du mieux quand même, et je sais ce que ça a du lui coûter d'écrire ça, parce que je sais ce que ça me coûterait à moi. Un peu comme quand on vous arrache un pansement bien collé d'un coup sec, ça fait un mal de chien, on a pas envie de le faire, mais on sait qu'il faut le faire et qu'on va le faire, voyez l'idée ?
Je m'en vais lui répondre tiens.



Là, 11 avril 66

Iago,

Toi aussi tu me manques.
Je vois que tu descends vite fait sans t'arrêter si t'es déjà sur Chateauroux, enfin depuis tu dois même être sur Guéret d'ailleurs, est-ce que tu as pris un cheval pour venir ? Si c'est ça t'es même peut-être encore plus près.
J'ai rejoint un groupe toute à l'heure, une femme et son père et une autre femme je crois aussi. Je les apercevait quasi tous les jours dans les villes où je passe et du coup je me suis dit que ce serait moins dangereux de voyager avec eux donc j'ai demandé.
Je sais me débrouillée toute seule au final tu vois et même que je vais moins me fatiguer parce que j'avais pas fait gaffe mais ils voyagent à cheval.
Je m'arrêterais peut-être dans la prochaine ville du coup vu que je vais gagner un jour de voyage, à moins que je continue avec eux, je sais pas, je verrais comment est la ville une fois que j'y serais.
Enfin tout ça pour dire que je vais bien, j'espère que toi aussi.

Ta jumelle


Douce, ma lettre était toute douce, est-ce que la discussion avec Cléophée en taverne avait réveillé encore un peu plus le manque de lui ? Rhaa, du coup j'hésite à stopper dans le prochain bled, une capitale ça devrait être animé normalement, et puis si je bouge tout le temps y me retrouvera jamais... mais faut que je trouve un truc pour qu'il se rende pas compte que je lui facilite la tâche comme une raison de rester sur place mais quoi ? Va falloir réfléchir à ça Indra... mais vite parce que d'après la localisation de sa dernière lettre il est tout à coté.

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