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Info:
Dans la guerre ayant confronté les Rats des Miracles aux Champenois, il y a eu quelques péripéties, et la fin d'un personnage.

[RP]Vous n'aurez pas la Champagne et la Lorraine? Sûr?

Yohanna.
RP ouvert à tous, coté Brigand comme coté Défenseurs dans le respect du fair-play et de la cohérence de ce qu'il se passe réellement pendant l'occupation du duché par les misérables cloportes! Il fait suite à celui-ci .

Merci d'indiquer en entête de vos post si vous êtes coté Brigand ou coté Défenseurs pour une bonne lisibilité. Tout message HRP inapproprié sera immédiatement ôté par la censure, Arthur! Nous restons dispo par MP si besoin d'ajustements RP ou de mise au point, demande, mot doux... Amusons-nous.



Camp du milieu... Pour l'instant



    Furieuse.


Elle était furieuse. Furieusement énervée, Furieusement agacée, furieusement réveillée, furieusement furieuse.
Des jours et des jours qu'elle prévoyait ce voyage, qu'elle avançait à pas de loup, car, quand on voyage avec un Breton angevin, avec des brigands rencontrés au tournoi de Genève et avec une explosive Nemyt, tous les facteurs étaient à calculer heure par heure.
Et bien évidemment, le seul détail qu'elle n'avait pas prévu avait été le grain de sable nécessaire pour enrayer la machine. Parce qu'en bonne adepte de la loi de Murphy, qui s'est très certainement basé sur la vie de Yohanna pour élaborer cette théorie qui le rendra célèbre, l'événement incalculé arriva.


QUOI ?! PAS DE LP ?! ET POURQUOI ''PAS DE LP'' ?!

Les brigands Baronne. Ils font peur au Conseil. Et le conseil vous associent à eux.

MAIS QUI ?! Qui m'associe à cette bande de sous race mafieuse faussement organisée ? Leur armée était à Toul ! On ne peut PAS m'associer à eux !

Quelqu'un qui ne vous connaît sans doute pas… Ou qui ne vous connaît que trop bien…


Réponse rapide et bruyante. Le verre vola pour se répandre en éclats contre le mur, les taches de vin décidant de colorer lourdement le bois de la chambre d'auberge. Le messager se recula en priant ses saints, espérant par là que l'un d'eux accepte de le transformer en souris. Parce qu'après le verre, ce serait la hache qui volerait dans sa direction.

Le Conseil. Ou plutôt, une personne dans le conseil qui était totalement sorti de son esprit, tant l'insignifiance qu'il lui évoquait était proche de celle de sa première chemise. Mais voilà, quand Yohanna menaçait, elle était suffisamment convaincante pour qu'on la croit. Et qu'on ne l'oublie pas. Jamais.
Ce n'était pas pour rien qu'elle tenait un carnet avec les noms de ses ennemis. Ho, certainement pas pour s'amuser à rayer leurs noms une fois éliminés, non. Bien plutôt pour se rappeler que lui aussi pouvait encore la haïr, et que tant qu'il vivrait, il serait une menace. Mais la liste était si longue qu'elle en perdait parfois des noms, des visages, des histoires…
Tiens, c'est qui déjà ce Théo ? Plutôt amant ou juste un boulet de base ? Et cette Maryse ? Forcément une frustrée jalouse. Beaucoup trop d'ennemis aussi fragiles et vindicatifs que ceux qui traînaient actuellement en Champagne. Et un petit manque d'attention avait suffi à raviver de vieux fantômes, tout en rajoutant une bonne raison de rester dans le coin encore quelques temps.

Quand elle comprit que son manque d'attention la menait à pourtant modifier tout son projet, une colère sourde résonna au fond d'elle, bien plus dangereuse, bien plus efficace que la furie qui lui avait fait salir le sol de la petite chambre louée à Argonne.
Tant pis. Puisque c'était ainsi, elle ferait le tour. Le grand tour. Mais elle serait là, et en première ligne pour saluer. Aucune miette ne serait perdue.

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Judicael
𝕮𝖔̂𝖙𝖊́ 𝕭𝖗𝖎𝖌𝖆𝖓𝖉𝖘...
_


- Et qu'on l'attache bien... Elle émerge, je vois son œil brun luire d'une vilaine lumière.

Le rire de quelques comparses prit la clairière dans laquelle ils s'étaient arrêtés pour établir un feu de camps. La duchesse lorraine, droguée et enlevée à ses terres avait eu l'heur d'amuser les brigands toute la soirée. Une belle au bois dormant, ce n'était pas tous les jours qu'on en cueillait dans les rangs des malandrins. Pas catin, pas soumise, la blonde ducale avait beaucoup d'attraits pour les sales yeux de ses ravisseurs, à défaut de leurs pattes.

Consigne avait été donnée de ne pas l’abîmer. Elle avait une précieuse utilité. Elenna Von Stavanger ne finirait pas au bordel des Miracles. Enlever de belles femmes, des témoins gênants était un passe-temps comme un autre. Et pour ces zigs là, c'était assurément le moindre des vices. Depuis qu'ils avaient commencé leur petites sauteries, pas un village ne dormait en paix. Les lavandières ne vaquaient plus sur la place. Les volets se trouvaient fermés sur leur passage. La campagne était presque moins tranquille que les villes moribondes, désertées par les troupes royalistes pour aller jouer du cure-dents dans de plus intéressantes contrées... Et pendant que les gens se terraient chez eux en comptant leurs heures, la horde de gibiers de potence se déplaçait sans aucune discrétion. Sous l'étendard noir de la mort, l'armée des Rats déversait son lot de nuisibles sur les récoltes champenoises... Même les blés les plus dorés.

Les prunelles vertes de Judicael s'échappèrent des cheveux de la duchesse pour se concentrer sur ses propres mains. Les doigts fins du roux à l'oreille coupée s'activèrent sur la futaille droite fait de bois grossier, pour immiscer dans son foyer un éternel petit agglomérat de chanvres et herbes diverses. Précautionneux à l'ouvrage, l'auriculaire répéta un geste mille fois esquissé, tassant le tout dans le petit orifice. Les lèvres sèches se pincèrent sur le bec, pour en vérifier le débit d'air. Les yeux revinrent un peu sur son vis à vis, attentifs à cette beauté qui se réveillait durement. Ils se plissèrent un peu quand le briquet fut battu et l'étincelle récoltée pour allumer sa pipe. Ah... Ce réveil là, il le connaissait bien pour avoir été lui aussi il y a longtemps étourdi par le barbier des Miracles avec ses maudites essences... Une sorte de gueule de bois interminable... Nécessaire à toute suture sur des chairs à vif.

Ou enlèvement en bonne et due forme.

Redressant le menton, il cracha une nuée ardente âcre vers le ciel. La journée était belle. La Champagne s'offrait à eux. Au passage des rangs des Rats, la peste elle-même semblait ne pas trouver son équivalent.
Nemyt

Camp du milieu... Pour l'instant ou presque



La colère distille moins d'horreur que la sérénité, elle est un sentiments que les hommes comprennent bien. La colère vous promet que celui qui la ressent agira avec une détermination certes sanguinaire, mais expéditive...

Nemyt, jeune, pas bien grande, entichée de la brune colérique comme une tic sur le dos d'un chat.
Au loin, les cris.
La blonde hurlait moins souvent, elle était plus sournoise. Ses colères, elle avait ce don d'en faire une force, de les couver avec grand soin sous sa cuirasse, toujours à scruter ses ténèbres intérieures, à attiser les braises et le moment venu, l'enfer se déchainer sur sa proie.
Non, contrarier la blonde n'était jamais une bonne idée.
Elle vivait le monde comme un jeu. Elle avançait ses pions, les reculait sans jamais s'occuper des dégâts.
Parfois par plaisir, parfois par intérêt, les deux, le plus souvent.

Mais vous ne pouvez remporter le jeu que si vous comprenez que c'en est un.
Prenez un joueur d'échec, dites-lui que chaque pion est un de ses enfants. Incitez-le à penser que les deux cavaliers sont ses fidèles servants. A se souvenir des jours heureux passés à l'ombre de ses tours. A vénérer son roi.
Voyez comme il les perdra tous.
Certaines personnes ont l'esprit trop morne pour ressentir ce qui pourrait advenir d'elles. Nemyt, c'était l'inverse, un égo tutoyant les montagnes et la certitude que le monde devrait lui baiser les pieds.
Ces derniers temps, elle avait laisser entrer quelques doutes dans son univers.
Ca n'avait rien arrangé.


L'aube pointait.
Elle attendait fermement campée sur son cheval.
Seule la voix de la brune résonnait au loin.
C'est comme çà qu'elle l'aimait.
Abjecte.
La blonde caressa l'encolure de sa monture...


Tout doux, tout doux,...

aux sabots de la bête, le petit oiseau inconscient qui avait agacé la baronne agonisait.

De l’eau ! De l’eau ! qu'il disait

C’est toujours de l’eau, avec les mourants.
Étrange… Moi, c’est tuer qui me donne soif...


Nemyt se pencha, sa lame glissa et le messager se tu.
Elle regarda ses yeux s'éteindre, l'incompréhension, la peur, la terreur, le néant...


Elle essuya sa lame, puis releva la tête. Se surprenant à sourire.

Mais qu'est ce qu'elle foutait Yohanna !
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Tamano
Côté des défenseurs champenois




Tamano avait quitté sa bourgade dès l'appel lancé. C'était toujours un moment spécial que de quitter son foyer pour défendre son duché, si particulier que de ne savoir quand allait être son retour.

Pourtant le champenois était prêt, il s'agissait là d'une occasion rêvée de montrer la détermination de la province métropolitaine à retrouver son volet militaire mais aussi un intérêt personnel à prouver sa valeur dans le combat, et jusqu'au sacrifice ultime s'il le fallait.

Son arrivée au campement militaire sonnait le début de sa campagne, puisse le Seigneur le guider jusqu'à la victoire...
[/b]
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Ex archevêque de Reims. En reconstruction
Marcel_otto
La ballade

Ca faisait des jours et des jours qu'il évacuait de tout les cotés. Le voyage avait été long. Quitte à ne pas être le meilleur des meilleurs, il pourrait toujours leur refiler cette maudite maladie qui le vidait un peu plus chaque jour. Et si il venait d'inventer le gaz qui tue?

Aujourd'hui, enfin, après s’être traîné tout au long du chemin, le voici enfin arrivé à Reims.

Il faut admettre, les fossés champenois ne sont pas entretenus, comme il se devrait.

Les mouches, pourtant disparues un temps, avait fait leur réapparition à son passage et depuis, ne le quittait plus.

Il avait bien réussi à en couper une ou deux en quatre, grâce à sa concentration extrême, et à chaque fois, la concentration était synonyme d'évacuation.

Enfin, après un petit passage dans la rivière du coin, il se présenta au feu de camp. Il espérait juste que c'était le bon.
Beltane
Côté défenseurs (ou plutôt de ceux qui devraient être défendus...)


Un silence de mort régnait dans le village depuis l’annonce faite par le Duché d’une attaque imminente. Le calme apparent qui habitait les rues n’était que le signe d’une anxiété latente. La plupart des villageois avaient fait le choix de se terrer dans leur habitation. D’autres que le soleil avait attirés au dehors, flânaient dans les rues profitant d’une quiétude inhabituelle et d’une météo favorable. Beltane était de ceux-là.
Adossée à un mur, les paupières closes, elle se prélassait enveloppée par la chaleur des rayons du soleil. Les oiseaux chantaient pour elle des mélodies oniriques la berçant dans ses rêveries. Mais soudain, le rêve fait se défait. Une main agrippant son bras la ramène brutalement à la réalité. Face à elle, un mendiant l’interpelle.


Eh demoiselle, vous ‘auriez pas une p’tite pièce ?

La surprise laisse place à l’agacement.

Non, lâche-moi, grogne t’elle en extirpant son bras de la main de l’impudent.

Allez, juste une p’tite pièce. L’homme beugle plus qu’il ne parle envahissant l’air de la jeune fille de vapeurs d’alcool mélangées à des odeurs de soufre et d’ammoniac.

Non, dégage.

La mine patibulaire, le manant enhardi par l’alcool ne semble pas prêt à la lâcher et resserre un peu plus son étau sur elle la saisissant par les deux bras.

Allez sois mignonne, laisse-moi au moins m’réchauffer !

Plus encore que les mains qui la harponnent, la demoiselle se retrouve envahit d’effluves pestilentielles qui lui retourneraient presque l’estomac. Prisonnière de la situation, le cœur battant de colère et d'inquiétude, ses yeux cherchent, par dessus les épaules de l'agresseur, l’aide qui lui manque. Pas un seul garde pour venir à sa rescousse, tous sont postés aux portes du village guettant l’horizon à la recherche d’une menace. Qu’importe elle s’en sortira seule.

Lâche-moi, espèce de@$# ! Les mains de la jeune fille viennent s’écraser sur le visage défait de l’agresseur, le repoussant de toutes ses forces. Puis le genou s’élève venant porter un coup vif dans l’entrejambe de l’homme qui s’effondre par terre. Se dégageant du mur contre lequel elle avait été retenu, elle assène un dernier coup de pied à ce qui ne ressemble plus qu’à un miséreux. L'air redevient respirable, moue de colère affichée, la demoiselle époussète sa robe puis rabat par dessus son manteau pour mieux se couvrir des regards. Furieuse d’avoir été ainsi offensée, elle s’éloigne dans la rue, les sourcils froncés, le pas décidé. Sale journée qui commence.
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Aello

    Des combats ? A Reims ?
    A la bonne heure. A Clermont, cimetière champenois, la nouvelle était venue. Doucement mais surement. De toute manière, qu'auraient-ils pu faire ? Ils étaient seize. Le maire ne pouvait pas bouger, le curé ne pouvait pas attaquer. Quatorze. Enlevez les quatre retraités, le mort et les deux nouvelles têtes recluses dans le taudis municipal et ils n'étaient plus que sept. Une lance, tout au plus, de volontaires en route pour défendre la veuve et l'orphelin ? Les brigands avaient de beaux jours devant eux.

    Lasse, Aello avait pris la direction d'un champs de blé. On lui avait promis un bon salaire contre un semis régulier. C'était l'assurance de pouvoir se nourrir le lendemain et de pouvoir fuir au plus vite. Avec de la chance, les brigands iraient jusqu'à Clermont et l'enlèveraient et enfin elle vivrait un peu d'aventure. Ainsi son esprit vagabondait alors qu'elle poussait la charrue.

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    Aello
Jenifaelr
    [Côté ... parfois elle se demande.]

    L'histoire avait bien commencée.
    Toi, moi, notre fils, les étoiles et les chemins nous attendent. On baisera sous la voûte, on boira jusqu'à tout oublier, on s'aimera, mais comme bien de belles histoires, ça à terminer bien rapidement. Après tout, c'est le sort réservé à toute jolie fleur et celle-ci ne fait pas exception, après l'épanouissement en ce 19 janvier 1466, après cette demande en mariage, qui continue de faire battre son coeur comme s'il allait céder, puis le désespoir. Éternelle ombre suivant les pas de la Féline, pour mieux la pousser vers ce qu'elle ne voulait pas être, la Mortelle qui parfois en songe lui apparaît. La suite, elle la connaît, ses pas s'éloigne, son coeur se brise et les salées roulent en silence sur les joues alors qu'elle retrouve son sang, pour lui éviter de continuer à sombrer. C'est tout cela, qui la guide jusqu'à là.

    De la besace est tirée ce petit bijou. La sombre chevalière masculine, d'or, formant deux S ténébreux en pierres précieuses et une tête de mort. La pulpe glisse dessus et elle porte l'oeuvre à ses lippes et l'embrasse. L'oeil se ferme, c'est un moment de tranquillité après des jours, si ce n'est des semaines d'angoisses silencieuses. Quelques prières silencieuses sont faites, pour rester en vie, pour qu'il reste en vie et pour encore la donner. La vénitienne reste ainsi plusieurs minutes, à la merci, soigneusement emmitouflée dans une lourde zibeline noire, la tresse épis de blé sur l'épaule, l'oeil voilé de la paupière, les mains ramenées près des lèvres contre lesquelles restent la bague. Le coeur serré, elle se sent au bord du gouffre et une larme se met alors à rouler. Rageusement, elle se redresse, l'aigue-marine se rouvre et la main retire du visage toute trace d'eau salée. Le corps se lève et l'épée est au poing, prête à défendre ce qu'elle veut défendre, prête à attaquer ce qui doit l'être. Finalement, peut-être que ces heures à la maniée de deux mains, puis d'une seule, jusqu'à s'écrouler de fatigue enfin, lui sera utile à autre chose, que d'aller faire des guerres qui n'ont pas lieu. Nulles mouches coupées par son épée, nulle bretonne, nuls brigands, non plus. Corleone, car c'est bien là son nom, ne tue pas, pas tout de suite. Elle préfère lire dans les yeux de sa victime la souffrance, qui est bien plus jouissive à ses yeux que la mort elle-même. Non, la Mort, elle flotte dans l'air, elle reste durant des semaines, des mois puis la souffrance s'apaise. La douleur physique marque l'esprit, laisse des traces des années durant et jusqu'à la fin, jusqu'au dernier souffle, elle reste en mémoire. La bleuté se lève vers le ciel et elle repère les étoiles, celles qu'elle connait.

    Bientôt, la Rose à nouveau perdra surement des pétales, mais ça ne sera pas sans se battre, sans lutter et grogner. La fin n'est pas là et elle ne risque pas d'être là avant qu'elle n'ait eu ce qu'elle veut.

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Vivia
𝕮𝖔̂𝖙𝖊́ 𝕭𝖗𝖎𝖌𝖆𝖓𝖉𝖘

𝕰𝖓 𝖈𝖔𝖒𝖕𝖆𝖌𝖓𝖎𝖊 𝖉'𝕰𝖑𝖑𝖎𝖔𝖙.


La Mère des Rats n'a pas pour habitude de quitter les ruelles de la Cour des Miracles et encore moins de fermer son cabinet le temps de cette aventure. Pourtant, l'enjeu est là, saisissant, prenant, déroutant et pour celle qui n'a de cesse de prendre soin des vermines de la Cour, sa présence était fortement recommandée. De plus, si autrefois, elle avait participé à la Guerre de Champagne et qu'elle avait, dans sa grande bonté, aidé les habitants et les quelques soldats sur le front et ce, sous le regard solennel et admiratif d'Actarius, elle prenait plaisir à se trouver, désormais du côté adverse.

Pourtant, l'heure n'est pas encore aux festivités, mais plutôt aux préparatifs. Bien qu'une Duchesse soit désormais dans les rangs. Contre son gré, bien évidemment. Droguée dès le jour de sa captivité par ses soins et dont l'état groggy était entretenu par le Renard. Toutefois, ce dernier ignorait, tout comme la Duchesse, qu'il y avait un petit plus dans cette préparation quotidienne, un petit cadeau du Barbier Fou qui comptait, elle aussi profiter de cette opportunité. Mais de ce qui se trame entre ses tempes et qui mûrit en silence dans les veines de la Poulette, Vivia ne pipe mot. Pas encore. Ce n'est qu'au bout de quelques jours que cette dernière commencera à avoir sa première nausée et ses premiers vertiges. Pour l'heure, rien ne transparaît et elle avait veillé à ce subtil dosage. Et puis, entre nous, quitte à être black-listée sans élément concret par la volonté du CliqueIgé, voisin du Sans-Nom, autant faire les choses bien.

Quoiqu'il en soit et pour l'heure, sa principale occupation était désormais de pervertir l'esprit d'un Puceau. Oui, qu'on se le dise si Vivia héritait de vils qualificatifs, ce n'était assurément pas, pour sa bonté d'âme. Au contraire, la Hyène prenait un plaisir non dissimulé à provoquer et à éveiller cette part d'Ombre, de Malin qui sommeil en chacun des Rats. La raison est simple, la Mère des Rats déjà dépourvu de toute morale, estimait que seul les Miraculés, les Balafrés et les Vermines étaient supérieurs, tant par leur vécus que leurs maux. Assumer cette part d'ombre, l'exploiter, la développer était ainsi le meilleur moyen de s'élever et de se muer en un adversaire redoutable. Voici donc, le dessein qu'elle réserve à ce Puceau qui devra être brisé pour briller sous une nouvelle chrysalide. Avisé de ce dessein dont elle taisait volontairement les maux, Elliot transforma cette menace en un défi. Défi qu'elle ne comptait nullement perdre et ce, qu'importe l'état dans lequel ce dernier finirait.

Sur les chemins, elle erre donc avec son comparse, qu'elle appréciait plus que de raison, à la recherche de vivres jusqu'à finalement, tomber sur une ferme isolée. Oui, faut s'occuper comme on peut lorsque l'on est sur les chemins et que l'on attend que le sang, le stupre et la sueur se répandent sur les pavés.
Ainsi donc, les voici qu'ils s'affairent dans la grange, vrillant les cous des poules pour mieux les entasser dans un sac de jute alors que leurs méfaits finissent par être surpris.

Devant eux, sur le seuil de la grange, une donzelle à l'allure frêle mais néanmoins bien faite les observe, bouche ouverte et yeux écarquillés. Visiblement elle a entendu la rumeur publique et comprend ce qui se trame dans la grange familiale. Ni une ni deux, l'esprit malsain du Barbier Fou s'emballe et cet événement malencontreux se transforme en une douce occasion, qu'il lui faut saisir. Approchant une main ferme contre la taille masculine, elle en flatte la musculature alors que les lippes perfides viennent se perdent à l'oreille adverse.

Elliot, elle ne peut s'en sortir, tu le sais. Elle pourrait alerter les villageois de notre présence et faire tout..Capoter. Montre-moi comment tu t'y prends pour égorger une donzelle...

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Dernière édition par Vivia le 07 Avr 2018 21:30; édité 1 fois
Elliot..
Du côté des brigands.
En compagnie de Vivia.


L'italien avait faim. Trois jours qu'il se coltinait du maïs pour faire passer le creux à l'estomac, autant dire que pour le gus, c'était comme donner des baies à un lion affamé. Il avait besoin de viande. L'humeur était des plus instables, le manque de son acolyte se faisant sentir de plus en plus, l'absence du frère arrachant quelques questionnements à la caboche et les incessantes provocations de Vivia venaient ajouter une touche de sadisme à ses nerfs à vif.

Dieu sait qu'il aurait mieux valu pour lui qu'il ne soit plus puceau. Cette qualité chez une femme était un vrai fardeau chez un homme. Et si pour l'une ça témoignait d'une condition vertueuse et respectable, chez l'autre, ça ouvrait toutes les portes aux plus viles desseins. Il avait fallu qu'il tombe sur elle. Il avait fallu qu'elle s'intéresse à lui. Et pourtant, il ne sait pas si il regrette tout à fait cette rencontre. L'enfer a peut-être un goût plus suave qu'il ne le pensait, surtout quand il revêt les courbes de la Bicolore. Douce et cinglante. Tendre et cruelle. Vivia ne lui témoignait qu'un nombre incalculable de contradictions. Elliot n'est pas homme à comprendre les femmes. Encore moins celles versatiles et changeantes. Celle qui venait s'assurer de soulever les noirceurs de son âme n'était pourtant pas haïe du jeune homme. Il percevait sous les couches de sadisme et la grande gueule assumée, une fragilité, une brèche à creuser. Et s'il est bien quelque chose qui intrigue le di Poggio, ce sont ces fissures qui ne demandent qu'à être révélées. C'est avec la patience d'un orfèvre que le pudique fait connaissance de cette folle miraculeuse. Si elle joue avec lui telle une chatte avec sa proie, il n'en reste pas moins conscient et se laisse porter à ce jeu tant que les règles lui conviennent. Mais les réguliers manquent de tact de cette dernière ne laissent pas son orgueil indemne et ce soir-là, n'échappera pas à cette habitude.

La ferme était idéalement isolée. Ils ont attendu que les propriétaires se couchent pour se faufiler et l'italien s'était alors mis au travail, récupérant le plus de volailles possible pour nourrir ses compagnons de fortune. C'était sans compter sur le sommeil léger de la fille du fermier. Le rapprochement de Vivia fit relever la trogne du voleur et il prit un court instant pour analyser la situation. Assurément, la fille était naïve et idiote. Elle aurait mieux fait de se cacher, mais visiblement l'effroi la paralysait et les propos de son binôme de larcin sonnèrent comme évidents à l'esgourde masculine. Bien sûr, l'enjeu était trop important pour qu'elle reste en vie. Il grogna, il avait faim. Mais plus encore, l'allure de la jeune femme lui rappelait celle d'une autre actuellement quelque part en terre germanique. La chevelure brune fit écho à celle de la basque et, bien trop échauffé par les caresses de la Mère des rats au cours de ces dernières nuits, c'est une envie insidieuse et malsaine qui vint s'immiscer en lui comme un serpent sournois. Néanmoins, ce qui différenciait clairement Elliot de son frère, c'est bien cette lutte constante contre ses envies sombres. L'homme, en constant déséquilibre entre pulsion et retenue, voyait ses barrières s'affaiblir à force de côtoyer cette sombre tentatrice. Et quand la chair est appelée, il est difficile de résister.

De quelques pas il s'élance vers la donzelle, qui, dans un sursaut de survie certainement, se réveille enfin de sa torpeur pour tenter de lui échapper. L'avantage qu'a le chasseur sur sa proie, c'est qu'il ne regarde que devant lui tandis que le gibier passe son temps à regarder derrière, cherchant à calculer sa distance d'avec la Mort. Pauvre gamine. L'italien a de l'empathie pour sa victime et quand enfin ses mains se referment sur son bras, il l'attire contre lui et la cajole comme pour la rassurer un "shhh" doux murmuré à son oreille. Le brigand caresse la chevelure sombre avec une certaine douceur, comme il glisserait ses doigts dans celle de sa Violette. Il perçoit la silhouette de Vivia dans l'ombre et quand la demoiselle finit par s'apaiser légèrement, les sanglots se transformant en reniflements discrets, pensant certainement bénéficier d'un sursis ou d'un geste clément, les larges paumes se renferment comme un étau sur la gorge délicate. Le geste est assuré, aucun doute, il faut la tuer. Les yeux écarquillés de la biche passent de la surprise à l'effroi, puis de l'effroi à la résistance. Il sent les griffures de la jeune paysanne sans pour autant s'y attarder. L'iris flamboie, il ne la quitte pas des yeux. N'est-elle pas sublime ? La créature n'aura jamais été aussi belle qu'en cet instant fugace et il guette l'éclat de résignation commun à chaque personne étranglée. Ce moment où le corps épuisé s'abandonne entièrement à son destin assuré. Il n'en rate pas une miette. Il avait dit à Vivia, quelques jours auparavant qu'il était fasciné par la strangulation. Il a l'impression de voir s'évaporer l'âme des gens, de la voir s'éteindre dans leur regard et quitter leur corps inerte. Le phénomène ne manque jamais de lui faire de l'effet. Il regarde la vie quitter le corps juvénile et quand celui-ci n'a plus d'intérêt qu'une enveloppe vide, il le laisse s'effondrer dans un bruit sourd. Enfin, se retournant vers celle qui n'a rien raté du spectacle il marmonne :


- " J'espère que t'as apprécié le spectacle... On s'tire ? "

Dernière édition par Elliot.. le 07 Avr 2018 23:14; édité 1 fois
Alix.anne
Camp des gentils


Un petit couvent. Comme il en existe des centaines un peu partout dans le royaume.
Plus ou moins bien entretenu, souvient très fréquenté, et habité par une communauté de nonnes de tous âges et de tous horizons.

Celle qui nous intéresse a atterri là à défaut de trouver d'autre point de chute. Gamine perdue, comme tant d'autres, elle y avait été recueillie, à défaut de continuer la route jusqu'à Paris où la vie l'aurait probablement moins épargnée.

La vie s'écoulait tranquille entre les murs du couvent, selon le rythme régulier et répétitif de la vie des nonnes auxquelles elle se mêlait, religieusement, et sans se plaindre. Le ventre était plein, les vêtements propres et le travail pas trop harassant. Les mains fines avaient conservé leur peau douce, elle n'avait pas eu à souffrir d'un travail des champs, de la souillure des rapines, de la crasse de la Cour. Logée, nourrie, blanchie, Alix-Anne vivait sa vie comme une rivière suit son cours, placidement et sans se poser de questions.

A l'écart de la vie trépidante du Duché, les nonnes n'avaient pas été tenues informées des menaces qui pesaient sur la Champagne. De toute façon, qu'auraient-elles pu y faire ? Ceux qui venaient se réfugier chez elles fuyaient justement les gardes, les rondes, la politique et les marchés, pleins ou vides.

En parlant de marché, c'est justement là qu'elle se rendait ce soir. Profitant de l'allongement des journées, elle sortait aux derniers rayons du soleil enfin printanier son minois de porcelaine qui était encore plus pâle qu'à l'habitude au sortir de l'hiver.
La mère supérieure l'envoyait chercher du vin de messe, il ne faudrait pas que le curé vienne à en manquer, sinon le couvent finirait par manquer de curé !

Seule sur la route, les yeux dans le vague, la rousse nonnette s'en va sur les chemins de Champagne, direction la ville.

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Vivia
𝕮𝖔̂𝖙𝖊́ 𝕭𝖗𝖎𝖌𝖆𝖓𝖉
𝕰𝖓 𝖈𝖔𝖒𝖕𝖆𝖌𝖓𝖎𝖊 𝖉'𝕰𝖑𝖑𝖎𝖔𝖙 : 1𝖊̀𝖗𝖊 𝖛𝖎𝖈𝖙𝖎𝖒𝖊.


Le temps s'interrompt une première fois alors que les deux comparses se figent devant l'Ingénue. Mère des Rats attend que l'un de ces fils s'active, s'éveille et qu'enfin le Mal – Mâle – étouffe les inquiétudes et l'effroi de la paysanne. Cours, cours petite proie.

De cette course-poursuite, le Barbier Fou ne loupe aucune miette. Elle s'avance, tranquille et fière, observant alors cette proie courir comme si sa vie en dépendait - Après tout, n'est-ce pas le cas ? Hinhin. Enfin au bout de quelques enjambées, l’étau se resserre, la course cesse pour faire place à une scène qui lui arrache un vil sourire. A quelques pas, Elliot fait preuve de douceur, cajolant et rassurant l'Ingénue comme le ferait une âme bienveillante. Pourtant, la schizophrène n'est pas dupe. Cette attitude pue l'embrouille et le sadisme. Sans un mot, elle s'avance pour mieux les observer et être aux premières loges.

Arrivée à leur hauteur, Vivia conserve ce sourire malsain aux lippes. La hyène savoure et ricane. Ainsi donc, Elliot était de ceux qui prenaient plaisir à jouer avec leur proie, à leur offrir une brève étreinte rassurante pour mieux les dérouter. Excellent. Décidément, cet homme n'avait de cesse de la surprendre. Sans piper mot, la Mère des Rats observe alors ce fils qui avoue cette part d'ombre et qui enserre la gorge gracile pour mieux la contraindre à plier l'échine. Le corps se débat, les iris dupés se gorgent de sang et la gorge abandonne peu à peu, ces derniers souffles. Si Vivia avait déjà maintes fois ressentie cette pression, cette douleur, ce sentiment d’asphyxie et d'angoisse lui enserrer les boyaux et le palpitant, ce n'est pas pour autant qu'elle souhaite lui porter assistance. Cela faisait bien longtemps qu'elle avait abandonné cette compassion et cet altruisme au profit d'un vide amer et je-m'en-foutiste. Bouffé ou être bouffé, telle était la devise de la Cour. Telle était la raison qui la pousse à provoquer ces fils pour mieux les élever au rang de prédateurs.

Froide mais néanmoins envieuse, le Barbier Fou observe donc cette scène et cette vie qui lentement s'échappe de cette carcasse insignifiante pour saisir ce plaisir qui finalement s'immisce dans l'iris masculin. Mmm... Cruelle, elle abandonne ce gémissement, cette plainte frémissante qui s'échappe de ses lippes alors qu'elle ne cesse de détailler cet amas de vice qui enfin, lui présente une infime part de Lui. Le Malin est là. La brèche s'est ouverte et elle aimerait y engouffrer ses phalanges pour en happer et en extraire toute l'enveloppe malsaine pour mieux l'en recouvrir.

Attends un peu... Lentement, elle s'avance donc vers le Mâle qui transpire le vice à plein nez et niche son minois dans le creux de son cou. Elle hume, inhale et se gorge de cette fragrance infecte qui lui échauffe le bas ventre. Savait-il combien elle était vicelarde et tordue ? Cruelle et infâme ? Peut être. N'adressant aucun regard, ni aucune considération à cette carcasse qui jonche le sol, elle se contente d'effleurer directement la virilité masculine à travers les tissus. Je ne suis pas la seule, à avoir aimé le spectacle à ce que je sens. Le murmure taquin et piquant est avoué à l'orée du lobe de son oreille alors qu'elle flatte sa nuque d'une caresse approbatrice. Ton plaisir n'aurait-il pas été plus intense, si tu avais pu te nicher en elle pendant que tu contemplais sa déchéance ? Vois ce dessein qui un jour sera le tien. Je n'aurai de répit que lorsque tu auras perdu ton pucelage de la plus belle des façons. Il sera inutile de geindre ou de blâmer cet outrage, tu n'en sortiras que plus grand..plus vil et imposant. Toi, ce Rat en puissance... Imagine cette chaleur t'envelopper, cette chair roide perdue dans un écrin qui menace de s'éteindre...N'as-tu jamais souhaité posséder la Vie jusqu'au bout ?... Attendait-elle une réponse ? Non. Elle souhaite simplement avancer ces pièces sur l'échiquier et contraindre l'esprit masculin à réfléchir, encore et encore jusqu'à ce que les limites soient suffisamment floues pour être enfin, franchies. Rentrons au camps..

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La_greluche_du_coin
[du Coté Vilains ]

Méfiance ,regarde ou tu marche ,ils sont là .Ils arrivent ...Ils envahissent la Champagne .
Ils sont peut-être derrière toi ,qui sait …
Gaffe ,ne te retourne pas tout de suite ,ils pourraient te sauter à la gorge et en une morsure t’empoissonner
ils apportent la peste et ravageront tout sur leur passage
Combien sont -ils aujourd'hui ? 20 ...30...50...80...100...plus..?
N’essaie pas de compter ,tu ne t'en sortira pas .Ces petites bêtes arrivent de partout,des champs ,des villages voisins . Nord ,Ouest ,Sud ,Est
Tu doit avoir peur ? je sais pas moi ,peut-être qu'ils ne font que passer ,va savoir !




-STOP!



Il est temps de jeter un oeil sur cette fichue carte ,c'est fou toute cette campagne qu'on a traversé depuis des jours ,je commence a m'y perdre ,moi


Allez la petite troupe,le chef a dit ,nous c'est a DROITE !!!!!!!!!!!DROITEUUHHH !!!

Morbleu...mon rat .Tu a de l’allure mais c'est pas le moment de rouler du popotin comme tu le fait
Même si j'adore ...humm ...on risque de devoir s'arrêter encore dans un fourré et on ne sera pas a l'heure pour la fête


Et de lui donner une claque sur la fesse et de pointer le doigt au loin

-R'garde ,on approche d'la ville !
-J'espère qu'ils ont rempli les greniers ,j'ai une faim de loup

-En avant mauvaise troupe !!
-Et on chante tous en cœur .Si ,si ... un... deux ...trois :


Gens de la ville qui ne dormez guère,
Gens de la ville qui ne dormez pas,
C'est à cause des rats que vous ne dormez guère,
C'est à cause des rats que vous ne dormez pas....
Scélérats,
C'est les rats....


*Les paroles de la comptine "Les rats"


Arthur_ar_sparfel
[Du côté des défenseurs]

Berdol de berdol... font ch... les Rats!

Le Crapaud, oué le Crapaud ducal lui-même, pestait, râlait dans les trois poils de son menton après les Rats.

Alors, alors, j'affiche quand même ma demande à l'attention des érudits, on ne sait jamais, 30 écus c'est toujours bon à prendre.

Vi vi vi... coâââ? Je rêve la nuit? Bah oui, je rêve la nuit, pas vous? Coâââ? Vous faisiez de l'humour! Bah faut prévenir parce que en ce moment j'en ai pô mais pô du tout.
J'ai failli bouffer le CaC hier.


Il reprend le cours de ses pensées.

Berdol de berdol, si je veux entrer chez les Hospi, tempérance, tempérance dans mes propos et mes pensées. Donc on oublie l'envie de secouer le CaC ou de s'échanger des mots doux avec la Duchesse du genre "J'm'en fous, j'm'en fous, j'm'en contrefous royalement!".

Passez-moi le registre des comptes. Je doâââ noter pour l'offre d'embauche. Pis après, accompagnez-moi dans ma tournée des étables, bergeries et porcheries. J'ai besoin d'air et si en chemin on peut latter quelques muridés, on ne se gênera pas.

Il part, escorté par des gardes ducaux et flanqué de son scribe, aux alentours de Reims. La journée sera longue.
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Yohanna.
𝕮𝖔̂𝖙𝖊́ 𝕭𝖗𝖎𝖌𝖆𝖓𝖉





Un étranger est arrivé un beau soir
De son pipeau il tirait des sons bizarres
Ses cheveux longs
Lui donnaient l'air
D'un vagabond


Malgré l'agitation du duché, le petit village semblait paisible. Les murs d'enceinte protégeaient les quelques dizaines d'habitations en étant une valeur sure de sécurité aux yeux des paisibles villageois. Dans un coin de la courtine, entre créneaux et merlons, le son d'un pipeau résonne. Le soleil se couche petit à petit, et la silhouette se fond dans l'ombre qui s'élargit. Toute la journée a été passée à l'observation, à l'évaluation des risques, à donner les consignes à son groupe, plongée dans une glaciale patience qui ne cachait qu'un trouble grandissant, n'attendant que le moment propice pour se transformer en action brutale.

En ce temps-là
La ville était envahie
Par tous les rats
Venant du fond du pays
Privés de pain
Les habitants
Mouraient de faim


Les rats.
Les rats se rependaient partout dans le duché. Chacun prêt à agir au lieu décidé, selon les ordres. Les ordres d'un sombre commanditaire qui ne semblait, au final, pas si mal organisé que ça. Elle ne le connaissait pas. Elle ne l'avait jamais vu. Tous les contacts n'avaient été pris que par courrier, ou par Nemyt. Elle agissait parce qu'on lui avait demandé. Quelqu'un d'autre, encore plus haut, encore plus secret. Et étrangement, ce plan servait parfaitement ses propres intérêts. De fait, elle s'y était soumise sans la moindre résistance, et à présent, elle était prête. Plus que jamais.
Pourtant, la part de risque la rendait toujours nerveuse.
Pas le risque si la visait elle directement, non. Ça, elle saurait le gérer parfaitement. Mais plutôt la menace qui pesait sur ceux qui l'accompagnait. Parmi les hommes et femmes qui l'entouraient, deux de ceux qui comptaient le plus pour elle pourraient être des cibles faciles. Un jeune fou toujours prêt à se jeter au combat, pourtant aussi entraîné au combat qu'une none qui vient de faire ses vœux. Et la femme qui vrillait son cœur plus sournoisement et plus douloureusement qu'elle n'oserait jamais l'admettre.


Le musicien leur dit
"Si vous le voulez,
Je peux sur l'heure
Du fléau vous délivrer"
Pour mille écus
Le marché fût
Bientôt conclu


Tout était prêt. C'était le grand jour. Le premier coup qui tomberait. La suite allait aller seule et naturellement, et les questions n'auraient plus le temps d'être posées. Mais pour l'heure, elle attendait, ses doigts courant sur le bois de son instrument, notes volant au rythme de sa respiration. Musique apaisante. Musique calmante. Si son fils l'entendait, il serait sans doute fier d'elle, et il accompagnerait le son des paroles qui vont avec. Si seulement son fils l'entendait… Si seulement son fils savait… Mais il saurait. Bien vite il apprendrait ce qu'elle a fait pour lui. Pour lui.
Parce que de son Arbre, il ne restait plus que lui.



Devant l'église
Il joua de son pipeau
Comme le berger
Qui rassemble son troupeau
Et de partout
Les rats sortirent de leur trou

Et tous ces rats
Qui le suivaient dans la rue,
Chemin faisant
Ils étaient cent mille et plus
Ils arrivèrent
A la rivière
Et s'y noyèrent


Quelques villageois rentrent chez eux. L'heure de traîner aux champs ou à la mine est fini. L'Angelus raisonne au clocher. Il est temps de retourner auprès du feu, finir d'affûter sa hache peut-être, rappeler pour la énième fois que rien n'a été oublié… Puis aller retrouver quelques vieux amis autour d'une bonne chope. Amis ou ennemis, c'est comme ça chez les brigands et mercenaires. Il faut savoir retourner sa veste, toujours du bon côté.

"C'est un sorcier !"
S'écrièrent les bourgeois
Et déjà chacun
Le désignait du doigt
(chanté)
A coups de pierres
Et sans parjures
Ils le chassèrent


L'habit de cuir est enfilé. Sombre, pour la discrétion. Elle attache ces cheveux, fini de passer pour une sorcière hirsute. Elle passe en mode guerrière. Elle va devoir faire couler du sang. Innocent. Du sang qui tache, donc. Du sang qui souille. Dans les cheveux, ça part moins bien.
Et enfin le rassemblement. Les ombres qui se massent dans la nuit épaisse. La lune est en quartier. Il ne pleut pas encore, mais ça pourrait arriver. Les soldats ne dorment pas encore, il faudra être patient. Presque jusqu'à l'aurore, quand le plus gros de la nuit sera passé, que la fatigue commencera à les gagner. La menace, pour eux, loin derrière. Alors, à cet instant, ils attaqueront. Avançant comme un nuage de suif sur le sol, comme une nuée de rats qui vont tout envahir, dans le plus grand des silences. Ronger les portes, se glisser dans les lits, vider le moindre petit souffle de vie de moins de 16 ans, et, au matin, claironner leur victoire.

Elle n'a aucun doute.
Plus aucun doute. Pendant que le village dort, elle fera disparaître, comme le fléau de Moïse, tous les enfants du village.

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