Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, ..., 5, 6, 7   >   >>

Info:
Naissance d'une amitié hors norme grâce à un castor de combat.

[RP] LP - Ceci est un titre.*

Alcimane_
*



Longny-au-Perche en Alençon, non loin de Mortagne donc.

C'est ce que le courrier pouvait annoncer à Alcy qui, téméraire, s'était lancée dans la traversée de pas 2 Comtés, ni 3, ni 4, mais bien 5 Comtés pour mettre un fer en Terre d'Alençon. Le nouveau passage pour éviter l'Anjou était ce qui lui avait refait sa journée. Quelque chose d’extraordinaire qui lui évita un détour de plusieurs jours la rendait toute guillerette. Avantage supplémentaire de ce voyage : elle avait laissé Roland en Armagnac et toute personne saine d'esprit connaissant l'oiseau, pouvait comprendre. Son écuyer était un véritable moulin à parole, pire qu'une donzelle qu'elle avait prit en affection, car, avouons le, en Armagnac, la compagnie est plutôt rare.

Deux gardes triés sur le volet suffisent largement pour l'accompagner. A cheval bien entendu. Elle avait une sainte horreur de se déplacer en wagon ce qui arracha un grognement du premier garde. Évidement qu'elle avait embarquer des vêtements de rechange !

Longny au Perche semblait être paisible sauf quand on a la bonne idée de s'y pointer le jour du marché. Comme une future fête nationale, les bourgeois sur leur 31 tentaient de grosses négociations, les paysans hurlaient à qui voulait bien l'entendre que leur marchandise était meilleure que celle du voisin, les va-nu-pied tentaient des spectacles de rue pour attirer la générosité des plus riches. Une ville normale. Elle la traversa à pied, cheval au pas, tranquillement, laissant échapper son œil sur quelques étales avant de le récupérer promptement. C'est qu'ils étaient prêts à l'enguirlander les deux. Le monde à l'envers !

La main en l'air, elle lança un petit :


Pfeu ! I a pas res de pus valent qu'un fenhant que se met en colèra* té ! Elle prit bien sur un malin plaisir à les faire passer et repasser dans les mêmes allées plusieurs foy.

Quelques petites heures plus tard, elle se contenta de ces achats compulsifs qui font tellement de bien sur le moment. La voila propriétaire d'un bocal d'anchois, d'un saucisson au taureau, d'une barrette à cheveux couleur vert canard, et d'un bloc de fois gras. Utile.

L'arrivée devant le Castel de Samsa était imminente, elle pouvait l'apercevoir à quelques longs mètres droit devant.


Stop !

Elle grimaça.

J'ai mal. Je ne ferrai pas un pas de plus, je sens que je vais tourner de l’œil. Si si. Dit elle à l'attention du garde number one. Très sérieuse. Oc, je ne bouge plus, j'ai une crampe. Vos m'avez pressée sur lo marché, c'est votre faute. Je suis certaine d'avoir une déchirure d'un muscle, je lo sens. Le garde number two resta de marbre, bien plus habituée à la Comtesse que le number one. Il mit un pied à terre attrapant les rennes de son cheval. Elle lui tapa sur la main en guise de réponse.

Pfeu ! N'allez pas bouger mon cheval, je vos dis être mal. Je ne bouge plus d'ici jusqu'à nouvel ordre. Si je deviens estropiée à cause de vos, ma mère vos tuera et mon père vos achèvera. Allez donc dire à la garde de la Vicomtesse que je suis à proximité, ça vos rendra utile té.

Et la voila, plantée au milieu du chemin alors qu'une charrette de foin était en partance de faire un carambolage.



* Il n'y a pas plus vaillant qu'un fainéant quand il se met en colère.
_________________
Samsa
    "J'ai traversé le désert sur un cheval sans nom.
    Ça faisait du bien de sortir de la pluie ;
    Dans le désert tu peux te souvenir de ton nom
    Parce qu'il n'y a personne pour te faire souffrir."*


Non loin d'ici, à l'abri du raffut du marché et d'un charretier en train de jurer, Cerbère se reposait. Installée à cru sur le dos de Balios -un trait irlandais gris-, étendue même sur son dos, Samsa écoutait les bruits propres aux écuries : les chevaux qui mangent la paille, certains qui renâclent ou hennissent, les palefreniers qui passent... La Vicomtesse était fille d'un éleveur de chevaux et avait ainsi une certaine affinité avec eux. Il n'était pas là question de leur parler, d'être persuadée d'être écoutée ou comprise, ou de croire qu'un cheval peut lui répondre, mais plutôt de simplement déceler les petits bobos, les tares et les capacités. Quand elle avait reçu Longny-au-Perche, le cadre lui avait paru propice à reprendre l'activité de son défunt père, par elle-même. Après avoir mis au point son marquage d'élevage, elle avait acheté une petite trentaine de chevaux, certains français, d'autres anglo-saxons -Samsa les trouvait particulièrement qualitatifs-, pour débuter l'activité. Aujourd'hui, ils étaient plus de soixante et avaient permis la conversion de ses gens d'armes en gardes montés. Et justement, parlant de gardes...

-Baronne ?
-Hmmm ?
interrogea Cerbère sans bouger ni ouvrir un oeil.
-Une délégation de l'Armagnac et Comminges est à nos portes. L'avant-garde dit que la Comtesse a une crampe et qu'elle refuse d'avancer.

La Vicomtesse -mais Baronne des lieux- se redressa prestement de la large croupe qui lui servait d'oreiller, les yeux arrondis. Elle ne saurait dire ce qui l'a le plus interloqué dans ce que le garde lui a dit mais elle sait que son repos est terminé. Glissant à bas du trait irlandais, elle distille ses ordres, tant au garde qu'aux palefreniers s'affairant dans l'allée.

-Qu'on me selle Guerroyant immédiatement té ! Eeeeeeeet... réflexion... Un cheval beau, à noble ossature, des hautes-écuries, avec du sang d'ici, pas un Cleveland... Asgard pardi !
Et je veux deux gardes, sur Holomé et Chiron.

ET ON NE PART PAS GUERROYER !
cria-t-elle au garde qui s'éloignait. Un peu de classe, merde. Palefreniers, faites-moi reluire tous les chevaux, des basses comme des hautes écuries pardi !

En quelques minutes, les trois montures furent prêtes et les cavaliers en selle. Le petit groupe avait fière allure. Samsa, avec son tabard en damier noir et bleu bordé de jaune et sa fleur de lys dorée à la poitrine gauche et dans le dos en plus grande, chevauchait son cheval, son Cleveland Bay -tout bai. Il ne semblait pas payer de mine, avec sa taille bien inférieure à celle d'un trait et son dos court, mais il avait la croupe puissante et le poitrail bien ouvert, ce qui en faisait un redoutable destrier de cavalerie lourde pour enfoncer les lignes adverses. Il portait un équipement assez sommaire que seule la bricole fleurdelisée venait rehausser avec superbe. Derrière, attaché, Asgard, un isabelle couleur ocre aux démarcations noires très nettes, dont la fonction oscillait entre palefrois et destrier de cavalerie de seconde ligne car il disposait de moins de force d'impact. Enfin, flanquant la Baronne et montés par les deux gardes de la procession retour, Holomé, demi-sang qui tient plus du trait -d'ailleurs fils de Balios-, d'un beau gris pommelé, et Chiron, au pommelage plus discret, au poitrail ouvert mais à la croupe trop peu puissante pour servir efficacement la cavalerie militaire ; redoutable cheval de chasse et d'endurance, en revanche. Les deux gris portaient en croupe un caparaçon aux couleurs sable et or de Longny.

Lorsqu'ils arrivèrent à l'endroit où la Comtesse s'était arrêtée, un bouchon avait commencé à se former et les gardes avaient mot avec les badauds. L'arrivée de la Baronne sembla brièvement faire hausser le ton de ces derniers pour obtenir justice et se justifier, avant qu'ils ne se calment seuls. On ne plaisantait pas avec l'autorité de Samsa, ici. Samsa qui, d'ailleurs, les snoba dans un premier temps :


-Comtesse, je suis ravie de voir accueillir sur mes terres pardi. Soyez la bienvenue ! Vous avez dû avoir un voyage long et éprouvant té. Votre garde m'a dit que vous souffriez d'une crampe, alors je me suis permise de vous amener une monture fraîche.

Elle étendit la main vers Asgard qu'un de ses gardes détacha pour aller le présenter à Alcimane. Cette rencontre débutait mieux avec un cheval or qu'avec un castor, c'était certain !

* = paroles traduites de America - A horse with no name

_________________
Alcimane_
Articulant à s'en défaire la mâchoire, elle lança des :

Je ne bouge PAS ! TTT, sortez vos pattes de mon cheval. Il ne bouge pas non plus. TTT !

Et ça pouvait durer des heures pour elle, ne voyant pas en quoi son installation sauvage sur la route principale pouvait poser souci. Précieuse comme pas deux, elle secouait sa main pour faire fuir les aventureux qui étaient prêts à lui faire retrouver la raison. Sa douleur était peut être minime mais pour elle, cela pouvait représenter un accouchement à la puissance dix ! Frêle comme une tige, elle reprit ses rennes pour éviter qu'on ne lui chipe.

Oc, et bien faites lo tour voyons. Voyez bien que je ne fais pas exprès de rester ici.

Un paysan des plus laids déposa une petite touffe de paille pour son cheval qu'elle regarda avec suspicion avant d'accorder un petit "oui" de la tête. Bienveillants. C'était un bon point. Mais, il n'était toujours pas question de mettre pied à terre ou de mouvoir. Le convoi de Samsa arriva et Alcy étira un brin ses zygomatiques difficilement déridables.

Ah, Samsa ! Je suis ravie de vos voir ici. En même temps, je suis sur vos Terres, il est donc logique de vos y voir té ! Elle acquiesça aux dires de la Vicomtesse, avec une petite inclinaison rapide de la tête. Oc, un long voyage ! Mais j'ai eu lo loisir de traverser votre marché et d'y dépenser quelques écus impulsifs per lo plus grand bonheur de mes gardes.

La Sudiste était tout simplement admirative de la beauté des chevaux de la propriétaire. Elle avait une sainte horreur des chevaux blancs, alors lorsqu'on lui avança le dénommé Asgard, l'isabelle couleur ocre aux démarcations noires, elle en resta bouche bée. Belle monture, il n'y avait aucun doute la dessus, et encore moins sur le fait de vouloir lui acheter une monture par la même occasion.

Vos avez de belle montures. De très belles montures ma chère. Lo Saint Sépulcre n'a pas a vos faire rougir per la beauté de vos bêtes. Reste à savoir si elles sont aussi efficaces et rapides qu'elles ne sont belles.

Faisant un signe à Samsa, elle enchaîna :

Comme je lo disais à mes balourds, et à ces messers impatients, je ne peux bouger, je suis prise d'une terrible crampe et dès que je bouge, elle se réveille. Je puis donc attendre là tranquillement lo temps qu'elle passe. Je viens du sud, lo soleil ne me dérange pas. Faites vos affaires, je pense être débloquée avant lo coucher du soleil.

Ben oui, il est où le souci de rester planter là ?
_________________
Samsa
-Ah, je suis ravie d'entendre que certains de vos écus vont tourner ici té ! "Et se retrouver dans mes caisses. C'est classe." pensa-t-elle. Les forgerons d'ici sont très bons ; ce sont eux qui ont eu l'heur de vos écus ?

La Vicomtesse mit pied à terre et s'approcha d'Alcimane avec Asgard. Si elle avait su que la Comtesse détestait les chevaux blancs, elle aurait ouvert les bras. Mais ce point commun apparaitrait rapidement quand Alcimane verrait que Samsa n'a pas de chevaux blancs dans ses écuries. Le blanc, c'est visible, que ce soit en plaine, en forêt, le jour ou la nuit, ce qui en exclu l'usage militaire. Quant aux palefrois, ils étaient salissants. Bref, des gris, oui, des blancs, non.

-Rapides, je ne sais pas. Je les élève plutôt sur leur force d'impact, mais j'ai en effet quelques palefrois et coursiers qui, ma foi, doivent tenir la route ; l'élevage est jeune encore pardi.
Voici Asgard, d'ailleurs. Il est le fils de mon principal reproducteur de cette robe pardi. C'est un très bon palefrois, très confortable ! Pensez-vous que votre crampe disparaitra sur son dos ? Ou alors, je peux vous masser la cuisse pour vous aider pardi.


Papillonnage de n'oeils. En général, les crampes à cheval frappaient à la cuisse, et Samsa lui offrit un sourire. Elle espérait l'attirer avec Asgard pour que le passage soit dégagé rapidement. En présence de leur Baronne, les badauds ne pipaient plus mot mais le bouchon s'allongeait et c'est toute la place -et les rues adjacentes- qui seraient bientôt bloquées.

-Vous devez avoir soif et faim en plus ! Êtes-vous déjà venue en Alençon té ?

Tant qu'à faire, si Alcimane avait décidé de rester, autant engager la conversation !
_________________
Alcimane_
Elle plissa les mirettes pour lui répondre :

Au Forgeron ? Vos avez une trop haute estime de moi ma chère ! J'ai dilapidé mes écus dans des produits beaucoup plus utiles. Je pense notamment à un bocal d'anchois que je pensais vos offrir per rester dans la tradition des animaux. J'ai également un saucisson de taureau mais j'ai un doute per l'animal je l'admets. Je me suis laissée gentiment berner per lo vendeur per faire plaisir. Généreuse en plus !

Toujours plantée sur sur son cheval en plein milieu du passage, il serait mensonge de dire qu'elle ne se rendait pas compte du souci maintenant. S'il y avait eu des klaxons, il était certain qu'un tintamarre géant aurait déjà commencé. C'est qu'on ne dirait pas mais la route semblait être un boulevard où tous voulaient passer. En tos les cas, si vos me présentez des chevaux de cette robe, soyez certains que vos deviendrez riche et moi pauvre.

La masser ? Au milieu de la ruelle ? Elle ? C'est donc sur le ton de l'humour au 5ème degrés qu'Alcy se vexa faussement.

Me masser ? En public ? Pfeu ! Je vos vois avec vos intentions plus que vicieuses ! Dit elle en s'auto-massant la cuisse. Puis, vos allez me briser, vos avez de grosses pattes.

Et non je n'ai pas faim, mercé ... en revanche je ....


Au regard de son garde la jeune Comtesse se retourna doucement sur sa selle pour se rendre de l'étendu des dégâts. Encore quelques minutes et le bouchon irait jusqu'à Alençon même !

Per tos les Saints, c'est moi qui fait tot ce trafic ? Perspicace ! Je suis gênée Samsa, perqué ne m'avez vos pas dit que cette route était la seule et l'unique de tot l'Alençon. Si ça se trouve, je bloque un convoi de la plus haute importance !

Phase une : elle donne les rennes à son garde en décalant son cheval sur le côté. Avant une phase deux des plus périlleuses puisqu'il s'agit maintenant de mettre pied à terre. Elle tendit la main à Samsa tout naturellement parce qu'elle lui semblait solide en cas de chute inappropriée. Finalement, maintenant qu'elle ne faisait plus un bouchon national, elle se rendit compte que la plupart des paysans la regardait sans doute dans l'espoir de la voir tomber. Une vraie bête de foire.

Samsa, si je me brise quelque chose, je dirai que vos m'en voulez après votre cadeau empoissonnée de Keunotruc. Oui, elle aimait bien mettre la pression. Adonc, donnez moi votre patoune et contractez vos, je descends maintenant. Dit elle se laissant presque quasiment totalement tombée. Et n'en profitez pas per me tripoter vile créature !
_________________
Samsa
Des produits utiles = des bocaux à anchois. Dans la tête de la Vicomtesse, il y a un bug, qu'il n'y a pas avec le saucisson. Mais en plus, il y aurait des vendeurs arnaqueurs sur ses terres ! Cerbère se jure de faire un tour sur le prochain marché pour tirer ces affaires au clair.

-Vous êtes fort généreuse pardi. Je prendrai soin de ces petits !

Comment ça ils sont déjà morts ? Un détail.
Samsa sourit à la Comtesse à sa remarque de proposition de massage de cuisse. Elle n'a pas tort : Cerbère pourrait faire plus de mal que de bien. Mais l'idée est surtout qu'Alci se décale du milieu de la rue et... et il y avait visiblement une autre solution.


-Oh em... bin... ce n'était pas un embouteillage si important que je suis arrivée pardi ! Ce doit être la fin du marché.

Hop, petite pirouette. La monture comtale est décalée et le flux de badauds reprend. Aucun n'ose moufter, ils ont bien compris qu'ils avaient une comtesse devant eux et, surtout, la baronne est là. A Longny, tout le monde sait qu'il vaut mieux éviter de fâcher ou de mettre la cheffe des lieux dans l'embarras ; la sanction serait très lourde.
La Combattante retire un de ses gantelets de combat et tend la main à Alcimane pour l'aider à descendre.


-Je suis sûre que vous aimez Keunotruc té. Aaaaattention à vous... hop, voilà dit-elle en aidant Alcimane à descendre, à priori sans incident. Samsa avait une carrure charpentée même si pas très grande -ni particulièrement petite- et Alcimane était maigre à en quasi-crever. Elles auraient pu faire de la danse-voltige ensemble sans problème. Là, ça va mieux ? Faites quelques pas au besoin. "Merde, j'espère qu'elle ne va pas glisser." Je vous aide à remonter té ? Sauf si vous voulez finir à pieds.

Au sol, de la terre marquée par le passage des charrettes et des animaux, et de la fange ici et là. Heureusement, il n'avait pas plu, sinon le bourbier aurait été quasiment total. Les pavés, seule la haute-cour du château -pour ce qui est de l'extérieur-, en avait et ce n'était pas prêt de changer dans l'immédiat.
_________________
Alcimane_
"Plof !"

Les deux pieds au sol dans un petit tas de boue relativement sec mais qui restait très désagréable ! Elle grimaça en regardant ses bottes mais ne dit mot. Après tout, c'était un peu sa faute si elle terminait dans le crottin.


Aie ! Alcy garda la main de Samsa en poigne puisque la jambe était raide comme un piquet, agrippé comme un chien sur un bout de viande. Oc, je vais marcher jusqu'à chez vos si cela ne vos dérange pas. Je suis raide. Dit elle en se tournant pour faire un signe à son garde number one pour qu'il prenne les rennes de son cheval. Ce qu'il fit sans broncher en partant devant.

Bon Samsa, parlez moi de vos. Et je vos en conjure, appelez moi per mon prénom.

En commençant à avancer lentement sur le bas côté. Tenant le bras de Samsa comme de vieilles copines qu'elle n'étaient finalement pas. Aussi, quelques mètres tard, la Comtesse lui lâcha le bras en se rappelant quelques bonnes manières de base. Tudieu, elles n’avaient pas élevé les cochons ensemble !

Elle souffla légèrement en avançant.


Parlez moi de vos chevaux également.

Tout en tendant l'oreille, elle chercha dans sa poche la fameuse barrette qu'elle avait acheté sur le marché quelque heure plus tôt. L'objet enfin en main, elle s'arrêta et prit appuis sur une petite murette pour reprendre son souffle mais surtout per se mettre devant la Vicomtesse, un sourire sur les lèvres.

Attention, tentative de rapprochement dans .. ! Ou de vengeance !


J'ai également un autre présent té. Quelque chose que vos pourrez garder un peu plus longtemps.

Le tout dit en lui accrochant la fameuse barrette verte canard dans la chevelure de sa nouvelle meilleure amie ! Bien entendu, elle retient un rire moqueur parce qu'elle sentait bien que la guerrière ne portait pas spécialement ce genre d'objet.

Ravissante !
_________________
Samsa
La Vicomtesse surveillait Alcimane accrochée à son bras. C'est qu'elle avait vraiment une crampe, en fait ! Jusque-là, Samsa s'interrogeait sur la véracité de la chose : ç'aurait pu être pour simplement changer de cheval et en monter un plus beau, après tout. Encore que le sien actuel ne semblait pas être un roncin. Les gardes d'Alcimane partirent devant, ceux de Samsa fermant la marche à bonne distance.
Elles avançaient, bras dessus bras dessous, et bien que Cerbère peinait à s'adresser à Alcimane comme une vieille amie parce que la Comtesse lui était supérieure en rang, elle appréciait la démarche. Déçue, donc, de devoir lâcher son bras. Mais cela ne l'empêcha pas de parler.


-Hé bien, Alcimane... je suis née à Bordeaux pardi. Ma mère était une voyageuse qui s'était posée pour épouser mon père, un éleveur de chevaux. Il élevait des roncins et des palefrois -jamais de destrier ; "ces bêtes sont à part" qu'il disait té. On était pas bien riches, mais on était pas les plus à plaindre.

Samsa avait au moins grandi avec un toit sur la tête. L'écuelle n'était pas toujours pleine, et de la faim elle avait gardé cette façon de manger particulière, avec les épaules rentrées, comme protégeant sa pitance, mais ils n'avaient jamais eu besoin de voler ou d'emprunter.

-L'écurie a brûlé quand j'avais quinze ans. Mes parents aussi, en essayant de sauver leur gagne-pain té.
Hmhm...
Quand j'ai eu Longny il y a deux ans, pour mon engagement soutenu et marqué auprès de la Couronne, je combattais déjà dans la cavalerie lourde. Alors j'ai décidé de transformer mes fantassins en gardes montés pardi. Et tant qu'à faire, d'élever ces chevaux moi-même.


Pas pour l'argent, ni pour le plaisir, mais parce que Samsa était de ces personnes qui pensent qu'on est jamais mieux servi que par soi-même, et que s'il fallait mettre sa vie entre les sabots d'un cheval, autant minimiser les risques de tromperie sur la marchandise.

-Je me suis orientée sur les demi-sangs. Les coursiers sont trop fins et réactifs et les chevaux de trait trop lourds, trop calmes, aussi. En croisant les deux, on arrive à des chevaux que j'estime excellents té.
J'ai fait importer beaucoup de chevaux d'origine anglo-saxonne ; les anglais ne savent pas se battre, mais ils ont de bons demi-sangs pardi. Guerroyant, mon cheval bai, en est un. C'est plus précisément un "Chapman horse"*, un cheval de colporteur, en soit ; les anglais les utilisent pour tirer des charrettes. Pppfff...


Cerbère secoua la tête en levant les yeux au ciel. Quelle idée à la con : ces chevaux étaient tellement bien foutus, pourquoi les utiliser à une activité si basse que tirer des charrettes ?

-J'élève beaucoup de ces chevaux-là. Mais j'ai aussi des cobs, irlandais ou normands, typés en tout cas. Tous mes chevaux sont des destriers, à l'exception de quelques palefrois -comme Asgard, par exemple- et coursiers que j'ai acheté. J'ai un roncin ou deux aussi.

Il n'y a qu'un seul type de cheval que je n'ai pas dans mes écuries : ce sont les chevaux blancs pardi.


Ahah !

-Ils sont visibles la nuit, dans les forêts, dans les plaines, sensibles au soleil... Très mauvais pour la guerre, en somme pardi. Et puis en palefrois, pas moyen de les tenir propres plus d'une journée. En voyage n'en parlons pas : même si je voulais parader avec à Paris, il part propre et le temps du trajet, il a changé de robe té.
Non non, pas de blancs chez moi.


Des gris, d'accord. De beaux gris métalliques plus ou moins unis, des pommelés bien dessinés, ou même des gris très clairs comme Diomède, mais pas de blancs. Vive les bais ! Les favoris de Cerbère.
Pause pour Alcimane alors que le château n'est plus qu'à quelques centaines de mètres. Samsa la regarde, intriguée à sa mention d'un autre présent qu'un bocal d'anchois ou de saucisson de taureau. Une toque en peau de castor comme elle en avait offert à Eldearde ? Han, ce serait vache. Mais c'est autre chose qui rejoint sa tête, quelque chose que Samsa ne voit même pas se glisser. Elle sait juste que ça lui maintient gauchement une mèche derrière l'oreille. Une épingle, ou une barrette, certes. Et elle voit bien qu'Alcimane se moque un peu d'elle mais elle ignore pourquoi : c'est rose ? Y a-t-il de petits poney peints dessus ? Putain, pourvu qu'il n'y ait pas le blason angevin... Néanmoins, Samsa se prêta au jeu de bonne grâce.


-Oui ? Je garde alors pardi ! Ce sera ma touche de féminité.

Ses filles seraient probablement jalouses de constater qu'une autre personne qu'elles pouvaient s'amuser à embellir leur mère de quelques artifices féminins, fusse une barrette. La progéniture Treiscan aimait plutôt dérober la poudre blanche ou rouge de quelques servantes se prenant elles-mêmes pour de grandes dames, pour aller la coller sur le nez de leur mère. Punies de ces vols, chaque fois, c'était pourtant, semblait-il, la seule chose qu'elles continuaient de faire malgré tout. C'était peut-être parce que c'est le seul véritable jeu qu'elles avaient avec Samsa, mère trop dure.

-Et vous alors ? Je vous pense fort du comté d'Armagnac de naissance pour bien des raisons -son accent et le fait qu'elle soit la nièce d'Alvira, dont on savait que les Duranxie occupaient l'Armagnac comme les Leffe les Flandres ou les Malemort le Limousin, bien avant le Maine- mais cela mis à part ? Vous aimez les beaux chevaux alors pardi ?

* = ancien nom des Cleveland Bay

_________________
Alcimane_
Elle acquiesce à chaque fin de phrase de Samsa comme pour l'encourager à continuer de se confier. C'est ainsi que l'on commence à connaître les gens : par la base. Note importante pour la jeune fille : la Vicomtesse n'était pas de sang noble. Sans aucune importance à proprement parler, mais cela en pouvait en dire long sur le caractère des gens, sur leur façon de penser et de voir le monde. Un monde modeste qui était totalement inconnu à Alcy.

Elle releva simplement :


Un éleveur .. alors vos marchez dans les traces de votre père ma chère. Nul doute qu'il est fier de sa fille. Sentant le sujet sensible, elle changea rapidement de sujet. Vos semblez apprécier ce travail ou plutôt cette passion des chevaux. Nos avons un point commun per ces bêtes la.

Elle plissa les mirettes avant de reprendre son chemin, vérifiant de temps en temps si la barrette diplomatique était toujours en place. Une grande satisfaction elle en tirait de la voir perchée sur le crâne de la Combattante.

Des demi-sangs.

Dit elle du bout des lèvres qu'on pouvait librement interpréter comme un "ah" presque de déception".

Les Anglois ne sont pas bien intelligents per définition vos me direz. Mais vos avez raison, ils ont de magnifique chevaux et disons que vos les appréciez perqué ils se rapprochent de ce que vos recherchez. Ils ont de la bonne bière également. Nos pourrions faire une étude sur votre personnalité rien qu'en vos écoutant parler des races. Nul doute, vos êtes une guerrière.

Le Cob.

Toujours en prenant les mots de la Vicomtesse, comme pour marquer certaines choses importantes dans son esprit. Petit et trapu. A l'image de la Maitresse des lieux ?

Et puis, la délivrance :
Ah ! Nos sommes d'accord, les chevaux blancs n'ont que des désavantages, les pauvres. Je ne supporte pas cette couleur, elle est tot simplement terne et banale. Voyante et salissante. Vraiment, je ne vois pas l’intérêt d'avoir une bête de cette couleur. D'ailleurs, je devrai l'interdire té !

Et pas qu'un peu !

Oc, je suis née en Armanhac. Et la famille, elle esquive la question pas très habilement.

Mis à part cela comme vos dites, je voue un culte per les chevaux, je les trouve majestueux et je suis prête à mettre sans compter si jamais il me tape dans l’œil. Sans raison parfois. Une aubaine per vos té. Ma jument a été blessé lors d'une vile attaque et je recherche donc un remplaçant qui pourra prendre mon cœur. La vente au Saint Sépulcre a été un déchirement. J'ai vu passer le cheval de mes rêves sous mes yeux. Comme ça !

La grille d'entrée était droit devant, à quelques mètres maintenant, qu'elle prit une longue inspiration. Et bien, je ne pensais pas arriver un jorn per dire vrai. Vos m'amèneriez directement dans vos écuries ?
_________________
Samsa
Cerbère sourit doucement au compliment d'Alcimane sur la fierté de son père. C'était souvent une question qui la préoccupait ; elle se demandait si elle n'avait pas transgressé trop de barrières, si elle ne voulait pas aller trop haut, si ses parents la soutiendraient ou si le fossé aurait été trop grand. Elle n'aurait jamais de réponse, mais elle pensait néanmoins qu'elle avait réussi à garder l'éducation qu'elle avait reçu.

Elle note là où Alcimane bloque et retient un rictus. Mal barré tout ça. Mais peut-être la brindille se laisserait-elle séduire par la force noble des demi-sangs de Cerbère. Le coup des chevaux blancs la rassure : elles sont sur la même longueur d'ondes ! Tout se passera bien, c'est certain.


-Qu'aviez-vous comme jument té ? Et le cheval que vous vouliez, à quoi ressemblait-il ?

Devant elles, désormais, se dresse le château dont on pouvait déjà apercevoir le donjon carré de plus loin. Le pont-levis est abaissé sur le fossé, la herse relevée, et la Vicomtesse enjoint Alcimane à la suivre, croisant quelques charrettes sortant de la basse-cour où quelques forges résonnent à côté de boulangers et de charpentiers.

-Bien sûr, suivez-moi pardi. Dans la basse-cour, il y a les basses-écuries. Sans déc'. Trois quarts de mes chevaux se trouvent là, ce sont ceux que mes gardes de premier grade montent. Dans la haute-cour, les chevaux que j'estime "d'élite", qui serviront à ma famille et que montent mes hauts-gradés. Nous irons après. Venez té.

Elles pénétrèrent dans le bâtiment où plus de trente chevaux* -tous bien propres avec l'ordre de Samsa de les faire reluire avant de partir- se trouvaient là, chacun dans un box. Quelques palefreniers s'affairaient pour panser les animaux, changer leur eau ou nettoyer un peu leur litière. Assis, deux entretenaient les cuirs. Aux nouvelles entrantes, des têtes curieuses émergèrent par dessus les portes. Samsa ouvrit un bras pour inviter Alcimane à passer devant pour visiter à son rythme.

-Après vous pardi. Au besoin, nous pourrons faire sortir ceux que vous voulez voir marcher.

Pour la sauvegarde de mon élevage, il y a cependant quelques chevaux que je ne peux céder : Andraste, Caporal, Érec -petit poulain-, Holomé, Hunbaut, Medb, Oriflamme -qui est encore jeune pouliche- et Sagramor -qui est aussi un poulain- pardi. Vous verrez leur nom sur la porte.


Ce n'était pas forcément les plus beaux d'un point de vue de la robe -les isabelle n'étaient pas dans la courte liste- mais, pour leur patrimoine génétique, Cerbère les gardait près d'elle.

* = liste et images ici !

_________________
Alcimane_
Pfeu.

Elle profita d'une petite pause pour étirer sa patte folle.


Ma Jument est une Isabelle classique au pelage dans les tons jaune sable, avec les crins et l'extrémité des membres noirs. Elle n'est pas morte, rassurez vos, simplement, elle a prit une flèche, alors maintenant je lo ménage. Un destrier.

Yser, lo cheval du Saint Sépulcre était un destrier également.
Dit elle en embrayant le pas à Samsa. Elle n'avait toujours pas digéré le fait de se faire subtiliser son cheval sous le nez ainsi. Elle était persuadée que la vente lui avait échappé face à un enfant uniquement parce que c'était un enfant justement !

Tranquillement, elle entre dans les écuries et son regard se perd totalement sur tos les chevaux. Elle s'autorisa à effleurer les premiers. Saluant d'un signe de tête chaque personne autour d'elle, elle admirait beaucoup chaque travail pouvant toucher aux bêtes.


Si vos chevaux d'élite sont per votre famille, je puis comprendre que vos ne souhaitiez pas les vendre. Je n'irai point les voir per ne pas avoir de tentations.

Et son regard se fixa sur un cheval en particulier ; Kelpie. Étrangement, il ressemblait trait pour trait à sa jument. Avec un certain pincement au cœur, elle lui déposa une caresse un peu plus appuyée que pour les autres. Magnifique. Vos me mandiez tantôt per ma jument, et bien comme celui ci. C'est perqué, je ne vais pas acheter lo même.

En revanche, elle garda les mains derrière le dos en passant à côté de deux bêtes. Sans rien dire de plus, elle se tourna vers Samsa, l'air grave. Elle parlera d'argent bien plus tard, il fallait tester les bestiaux maintenant.

Nemain et Chiron ont mes faveurs. Vos serait il possible de les faire sortir ? Sont ils à la vente ? Que pouvez vos me dire sur leur caractère respectif ?
_________________
Samsa
Cerbère note une faiblesse pour les robes dorées et les destriers, et pendant qu'Alcimane fait le tour des basses-écuries, Samsa réfléchit à quel cheval pourrait lui plaire. Sorel, aux hautes-écuries ? Peut-être pas assez doré... Asgard semblait un bon premier choix mais ce sont deux gris qui attirent l'attention de la Comtesse, à la surprise de la cheffe Treiscan. Chiron, revenu peu avant elles puisqu'il était l'un des chevaux des gardes, a encore la bride sur le nez quand Samsa demande à l'amener au terrain de sable de la haute-cour. C'était là que les chevaux étaient dressés, là aussi que s'entrainaient les gardes et les filles de Samsa au combat. Nemain aussi fut préparée pour être sortie.

-Il y a beaucoup de bais dans les hautes-écuries. Je ne sais pas s'ils vous plairaient forcément té. J'ai quand même quelques rouans ; de l'avantage d'avoir des chevaux issus de race rustiques.
Tous ne seront pas à vendre -je pense notamment aux "chapmans"- mais d'autres seraient aptes à partir té.


C'était chez ces races rustiques qu'on retrouvait le plus facilement ces robes recherchées, ou par quelques habiles croisements -et avec de la chance.
Samsa invita Alcimane à la suivre en dehors quand elle eut terminé son tour. Elles passèrent la courtine séparant la basse de la haute-cour. La porte était là aussi fortifiée, avec un poste de garde au-dessus, un assommoir et une herse, relevée la journée. Pendant le trajet -fort court-, Cerbère donna les informations à son invitée :


-Nemain n'est pas née ici, c'est une jument que j'ai acheté en France. Elle est la mère de Chiron et de Fauchon, qui est aux hautes-écuries. Ils ont d'ailleurs le même père, un coursier gris du nom de Celeris, que j'envisage d'être celui que je vais inscrire à vos courses té.

Cerbère s'appuya à la barrière. Chiron était le premier à passer. En longe, le garde le fit marcher, trotter et galoper. Une barre fut placée pour montrer le coup de saut du cheval.

-Je trouve personnellement Chiron trop peu puissant de l'arrière-main pour un usage militaire de cavalerie lourde de première ligne pardi. Néanmoins, en seconde ligne, il serait très bien. C'est un des chevaux que nous utilisons à la chasse car il a une bonne endurance -digne fils de ses parents-, un bon coup de saut et une très bonne ossature, ce qui le rend robuste et peu sensible aux branches, aux tourbières et compagnie... C'est un cheval courageux qui, malgré encore son jeune âge -il a été débourré il n'y a que deux ans-, montre de belles qualités et une maturité appréciable pardi.

Le caractère comptait tout autant que le physique. Un cheval, tout aussi bien foutu soit-il, ne valait rien aux yeux de Samsa s'il était vicieux, agressif ou trop peureux. Liste non-exhaustive.
Derrière, Nemain. Un peu plus petite que son fils, elle avait néanmoins tendance à plus de légèreté dans les allures, la tête plus relevée. Samsa n'avait jamais compris comment, avec la force de ses épaules et son arrière-main arrondie, Nemain parvenait à rester aussi souple.


-Nemain, donc, est plus âgée -forcément té. Elle est principalement utilisée à la chasse également -à mon sens, un manque d'ouverture de poitrail pour la guerre- mais aussi -surtout ?- comme palefroi et haquenée car Nemain, outre son endurance formidable à vitesse de croisière si je puis dire, sait aller à l'amble pardi.

Cerbère poussa un léger sifflement qui intima au garde tenant la longe de faire passer la jument à l'amble. Difficile de dire si elle avait été contrainte à l'apprentissage étant pouliche -on attachait alors les pieds par pair pendant près de deux ou trois ans- ou si elle l'avait naturellement. Quoiqu'il en soit, c'était un amble stable et qu'elle tenait sur la durée.

-C'est une jument qui, malgré ses deux poulinages, est restée vive ; elle a un peu plus de sang que Chiron, juste ce qu'il faut pour ne jamais s'ennuyer comme je dis, sa bouche est notoirement plus sensible aussi, ce qui facilite le dressage. Certains cavaliers aiment, d'autres moins. Vous êtes juge pardi. Elle n'en reste pas moins docile.

Si vous cherchez un destrier entre les deux, je vous conseillerai donc plutôt Chiron. Mais si vous souhaitez un bon cheval pour voyager longtemps et parader un peu, Nemain serait plus adéquate té.

Quoiqu'il en soit, les deux peuvent être achetés pardi.


Tout dépendait, en somme, de l'usage, que ce soit à la guerre ou ailleurs. Un cheval de cavalerie lourde n'était pas le même qu'un cheval de cavalerie légère, et Cerbère était trop bourrine pour élever les seconds. N'en restait pas moins que, ainsi qu'elle le disait, des chevaux comme Chiron qu'elle jugeait inapte pour son utilisation militaire pouvaient se montrer tout à fait à la hauteur sur un champ de bataille.
_________________
Alcimane_
Rassurez vos, je ne toucherai pas à vos chevaux de hautes écurie. Même si je suis une bonne cavalière, je n'aurai pas la prétention de vos amoindrir. Ces deux là se défendent pas mal.

Et les deux femmes prirent le chemin et tout en écoutant, elle ne pu réprimer un petit sourire. Ma foy, je comprends maintenant perqué vos ne vendez pas tos vos chevaux. L'espoir de venir gagner sur les Terres du Sud vos amèneront à votre perte ! Bien entendu, elle tenta de garder tout son sérieux en venant titiller la Vicomtesse sur sa fierté, qu'elle imaginait bien grande, comme toute guerrière qui se respecte.

Venant s'appuyer sur la barrière à côté de la cheftaine, elle observa attentivement le premier à passer. Et cette scène lui fit penser à une conversation avec une femme en taverne sur le fait de faire défiler des hommes au pas, nus ou pas d'ailleurs, et pourquoi pas, au galop té.

Pointant du doigt Chiron.


Oc, il n'est pas puissant mais j'aime cette qualité. Je ne recherche pas un cheval per faire la guerre ou même charger. Vos imaginez, un seul coup de rein de sa part et je finirai au sol. Courageux et peu frileux, c'est parfait per mon usage. Plus un point per cela là.

Au tour de Nemain de parader mais son choix était déjà fait. Un petit coup de cœur comme tous les achats qu'elle pouvait faire d'ailleurs. Jamais elle ne dépensait un sous si elle n'avait pas l'envie profonde d'être attirée. Tout comme une simple barrette à cheveux, un cheval s’approprie sur un instinct profond que le cavalier et le chevaux ne ferraient plus qu'un.

Samsa, ma chère, j'ai fais mon choix. Nul besoin de pourparler des heures, vos savez aussi bien que moi que ce genre d'achat est souvent impulsif, comme un bocal d'anchois. Puis, faisant face à la Cerbère, elle croisa les bras et lança un :

Je vos propose un petit jeu. Je monte sur Chiron et vos prenez le cheval de votre choix. Une petite course vos semble faisable ?
_________________
Samsa
-Une petite course ? Je suis partante pardi ! Je vais réduire mon choix aux basses-écuries, sinon ce serait trop simple té.

Forcément. Elle n'aurait qu'à prendre Brunecent, Celeris, Grimel ou même Fauchon, le frère de Chiron. Ils étaient taillés pour la course et étaient les plus rapides des écuries Treiscan. Elle pourrait choisir Balteanus, un modèle assez fin, mais ce serait déloyal face à Chiron qui était plus en os. Pooka pourrait être un choix intéressant... mais Cerbère avait le goût de ses Cleveland Bay.

-Garde, allez me seller Bedwyr pardi !

Lui aussi avait été importé. Il était plus léger et plus étiré que Guerroyant, ou les destriers Cleveland Bay que Samsa utilisait d'une façon générale. En cela, il était plus proche de Chiron.

L'animal ne mit que quelques minutes à paraître, pendant qu'on sellait Chiron devant Alcimane. La Vicomtesse mit pied à l'étrier et se hissa sur le dos du bai, laissant ses gardes ajuster ses étriers pendant qu'elle s'occupait des rênes.


-Vous êtes prête pardi ? Nous allons aller jusqu'à Moulicent, c'est un des fiefs de Longny. C'est plat tout le long, sauf à l'arrivée où la montée sera légère pardi. Il y a une route de terre, c'est tout droit, pouvez pas vous planter !

Elle mit Bedwyr en marche et les cavalières traversèrent au trot la haute puis la basse-cour, sortant du château pour aller se positionner sur la route de Moulicent.

-Si y'a un problème sur le chemin, j'vous autorise à passer à travers champ pardi !
A vos marques... Prête... ? Partez !


Cerbère se coucha sur l'encolure de Bedwyr et enfonça ses talons -dépourvus d'éperons- dans les flancs du Cleveland ; la course était lancée !
_________________
Alcimane_
Grimpant sur Chiron pour la première fois, il ne faut pas être fin cavalier pour savoir qu'un binôme cheval-cavalier a besoin de temps pour s'apprivoiser. Elle partait en outsider mais elle avait le goût de pimenter un peu les choses. Une fois installée sur la selle, elle se réajusta avant de baisser légèrement les étriers.

Moulicent. Je vais me planter comme vos dites, surtout que je n'aurai pas lo loisir de vos suivre puisque vos allez me talonner té !

Peut être que la Vicomtesse a disposé des petits panneaux indicatifs le long des chemins, possible ? Elle haussa les épaules et sentait bien que la Guerrière était prête à jouer sur sa vie sur la course alors qu'Alcy était beaucoup plus posée, la "force" tranquille. Un peu par obligation certes.

Elle ouvra la bouche pour demander à combien de lieue pouvait se trouver ce fameux fief, mais nenni, on lui met la pression !


M'enfin, calmez vos ! Samsaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !

Hallucinant comme la compétition pouvait ravager le cerveau des plus sains d'esprit ! La Comtesse embraya le pas en voyant la tornade filer devant elle, il n'était pas question de la laisser gagner si facilement.

Ignorant totalement la capacité d'endurance de son cheval et de la distance à la ligne d'arrivée, elle misa pour un galop de chasse. Le but n'était pas de claquer le cheval, ça ferrait mauvais genre pour une première rencontre officielle.


Passer à travers champs ! Évidement qu'elle allait le faire !

Les premiers mètres furent tranquille puisque effectivement en ligne droite. Quelques obstacles sur la route mais rien de bien méchant. Elle en profita pour tester le cheval sur quelques petits sauts de branches sans trop le pousser. Samsa était en ligne de mire et pour le moment, ça lui paraissait une bonne stratégie que de la suivre. Après tout, elle devait mieux connaître le domaine que la Sudiste.

En passant à côté d'un champs relativement sec, Alcy resserra ses cuisses et se pencha en avant, fesses légèrement élevées : premier test de vitesse à proprement parler pour Chiron qu'elle poussait relativement loin.


Samsa, vos avez triché au départ ! Lança t'elle quasiment à côté de la Vicomtesse. Vos devriez avoir honte !
_________________
See the RP information <<   1, 2, 3, ..., 5, 6, 7   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)