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Info:
L'apprentissage à la dure, le réconfort à la douce.

[Rp] Aïe, ouille, mais, pfeu !

Alcimane_
[ Limoges ]




Une idée farfelue que d'apprendre à se "battre". Oh, la notion était tout au plus utopique pour la jeune femme mais l'intention bien présente. Doucement, l'idée avait germé. Poussant même le vice de se rendre dans l'Arène pour se retrouver confronter à la pire des violences. Après tout, ne dit on pas que pour apprendre, il faut se lancer ? Courageuse mais pas téméraire, Alcy avait préféré demander à une experte avant d'aller se frotter à la pire espèce. Avant d'assumer de perdre une dent ou de se retrouver boiteuse, il était temps d'apprendre à lever les poings.

Le levé fut matinal et discret pour ne pas déranger l'invitée.

Les cheveux attachés et aucune mèche rebelle à l'horizon pour son plus grand bonheur pendant 4 minutes puisqu'il était certain que tout partirait en sucette.
Son épée est laissée dans sa chambre et sa sacoche est mise pour prendre la direction du marché où elle achètera un sachet de fruit sec qu'elle se met à picorer. Les habitudes sont difficiles à changer parce qu'elles rassurent en premier lieu et qu'elles permettent de garder une routine qui l'apaise. Ainsi donc, en plus du sachet de fruit sec et des abricots qu'elle s’octroie le droit de gouter, elle aura réceptionné un troisième. Plus suspect.

Les mauvaises langues diront qu'elle abuse de la drogue quelque fois. Juste par moment, pour soulager.
Les autres, n'en savent rien. Pour son plus grand bonheur.

Loin de l'idée de vouloir donner des coups à Samsa, elle en oublia presque leur rendez-vous. Et la Malemort arriva sur la lice de Limoges un brin de retard. Rien de grave ni d'alarmant mais juste assez pour penser à un lapin. Un lapereau.

Déposant une bise sur la joue de Samsa comme pour s'excuser, elle lança un :


Pardonnez per mon retard. J'ai eu une course à faire. Dit elle en mâchouillant son petit fruit sec. Elle déposa sa sacoche dans un coin et réajusta sa ceinture.

Commençons voulez vos ? Vos vos êstes chauffée ? N'allez pas vos froisser un muscle surtout, j'aurai de la culpabilité.

Et déjà, elle regrettait l'idée.
_________________
Samsa
    "Debout dans la clairière, il y a un boxeur,
    Un combattant de métier,
    Et il porte avec lui les vestiges
    De tous les gants qui l'ont envoyé à terre
    Et ont coupé sa chair jusqu'à ce qu'il crie.
    Sous le coup de la colère et de la honte,
    J'abandonne, j'abandonne,
    Mais le combattant est toujours là."*



[Limoges]



Le sommeil profond, Samsa n'a pas entendu son hôte se lever. Elle ne l'a pas sentie se glisser hors du lit, aucun froissement de vêtement qu'on enfile n'est parvenu à franchir la barrière de ses tympans et de son sommeil. Tout au plus a-t-elle bougé un peu, rapprochant son nez de l'oreiller voisin porteur de l'odeur désormais familière qui l'a faite retomber dans une torpeur qu'elle n'avait quoi qu'il en soit pas vraiment quittée. Pendant qu'Alcimane profite des premiers rayons du soleil, Cerbère qui a ouvert un œil paresse, blottie dans la chaleur trop vite dissipée d'une place vide. La mission matinale n'aura pas laissé le loisir de salutations tendres mais la Vicomtesse d'Île-de-France, habituée à faire les choses à sa façon, contrecarrera cet état de fait.
Le lever, quand elle décide de l'acter, est vif. Des ablutions courtes la préparent à un jour nouveau et actent alors seulement le début de la journée. Alcimane devait l'attendre depuis une éternité, probablement. Pourtant, Samsa n'est pas en retard ; les cloches ont sonné prime depuis peu. L'épée est ceinte à sa taille et les gantelets de combat sont enfilés - sait-on jamais que sur la route, ils fussent utiles. La cotte de mailles, elle, est - fait peu commun ! - délaissée ; la porter serait déloyal envers Alcimane dans le petit combat qui aura lieu.

Le pas un peu rapide, Samsa a rejoint la lice, achetant sur le chemin un morceau de pain dont elle s'est repue simplement, l'estomac roturier. De droite et de gauche, parfois, elle salue d'un sourire et d'une main levée. Limoges est une ville très particulière, pleine d'écueils pour beaucoup. Samsa sait pourtant s'y sentir bien ; c'est sa seconde maison, comme elle aime à le dire. Régulièrement, elle y séjourne avant que ses pieds ne redemandent les routes, que ses yeux ne réclament d'autres paysages. Quand Samsa arrive à la lice, pas de trace d'Alcimane. Elle jette un coup d’œil au cadran solaire sur un mur de bâtiment attenant, indispensable à ce que les duels démarrent toujours à l'heure. Cerbère l'est. Alcimane ? Pas encore. Qu'a-t-elle bien pu aller faire, elle qui s'est levée avant sa comparse ? Il y a forcément du fromage dans l'explication. "Elle ne tardera pas" songe Samsa qui, satisfaite d'avoir fait le trajet sans bataille improvisée, se déleste de son épée et de ses gantelets, s'échauffant ensuite brièvement en sautillant - point trop, il fait déjà chaud.
C'est un peu plus tard que la Malemort arrive, fruit sec au bec. Et après, c'est Samsa qui avait un problème avec la nourriture ! Elle lui sourit et jeta un regard circulaire autour d'elles en s'approchant. N'apercevant personne aux abords de la lice, elle déposa un baiser sur les lèvres d'Alcimane.


-Saluté pardi.

Une bonne journée devait commencer par là, sinon, c'était une journée incomplète qui voyait son risque de ronchonnements être multiplié par deux. En sus, elles se taperaient bien assez pour ne pas s'octroyer un peu de douceur - dans ce monde de brutes, que diantre.

Il n'y avait aucun doute sur l'issue de cet échange de coups à venir : Cerbère combattait depuis des années, elle avait eu à se sortir des situations les plus difficiles par la force, sans compter ses bagarres régulières dans son adolescence pour sauvegarder sa pitance. Bien que de la même taille qu'Alcimane, elle était plus charpentée et costaude, mais également moins rapide et moins agile. Il faudrait qu'Alcimane use de bien des qualités, savamment choisies, pour venir à bout de Samsa - un jour peut-être mais, spoiler alert, pas aujourd'hui. Celle-ci savait déjà qu'elle n'apprendrait pas la lutte à Alcimane ; jamais elle ne pourrait rivaliser en ce domaine, fine comme elle était. Il lui faudrait être plus tactique, plus incisive. Heureusement, les traités de combat enseignaient déjà quelques techniques n'utilisant pas la force pour vaincre son adversaire et Samsa avait bachoté depuis longtemps ceux de son dieu vivant, un certain maître d'armes italien nommé Fiore Dei Liberi.


-Je suis prête té ! Et vous ?

Alcimane lui avait demandée de ne pas retenir ses coups. Bien sûr, Samsa les retiendrait au moins un petit peu ; elle serait sans doute capable de briser un os ou deux de la Malemort si elle frappait de toute sa force. Alcimane, cependant, ne serait pas épargnée. Une promesse est une promesse.

-Voyons voir déjà ce que vous valez, voulez-vous ? Je saurais ainsi vers quoi vous orienter et ce que je devrais vous apprendre té.

Alcimane connaissait-elle les points à viser ? Les règles de combat élémentaires ? Avait-elle des réflexes, de la rapidité ? Était-elle plutôt défensive ou agressive ? Quel mental avait-elle ? Tout ceci avait une importance. Devinant que la Malemort lui avait demandée son aide plutôt pour se défendre et non pour détrousser la petite vieille du coin, Cerbère prit les devants une fois son adversaire prête. Les mains relevées à hauteur de son cou, la droite s'élança vers le visage d'Alcimane. Réflexe ou compétence déjà acquise, l'attaque fut parée. Immédiatement, le poing gauche de Samsa prit le relai et frappa sans ménagement Alcimane aux bas des côtes.**

-Leçon numéro 1 : parade, contre-attaque té. Parade, contre-attaque. Toujours. Nous avions toute les deux la fenêtre de la contre-attaque une fois que vous m'avez contrée ; il vous faudra être la plus rapide pour la saisir avant votre adversaire. Cerbère vint se replacer et invita Alcimane : à vous l'offensive pardi.

* = paroles traduites de Simon et Garfunkel - The boxer
** = 1 Samsa contre-attaque et violente son adversaire !

_________________
Alcimane_
Le baiser est déposé et rendu. Pudique. Toujours dans les lieux publics qui risquent toujours d'être exposés. Malgré tout, elle prend le risque. Les risques. Parce qu'elle en veut plus mais a du mal à avancer droit.

Bien sur que je suis prête. Absolument pas. Imaginez donc un phasme en phase -dur à dire- de se battre. Les petits poings en avant, sautillant sur ses maigrelettes jambes. Une deux, une deux. Non véritablement, elle n'était pas prête. Et d'ailleurs, sa posture indiquera à Samsa qu'effectivement, la Malemort n'est pas du tout prête. Mais alors, pas du tout. Les bras ballants le long du corps, le regard sur son adversaire mais juste pour le plaisir des yeux et non pas pour se défendre.

Ce que je vaux ? Et bien, vos allez tomber sur lo fessier.

Les points à viser ? Qu'est ce que c'est que cette singerie ?
Les règles de combat élémentaires ? Elle ne connait que les secondaires.
Avait-elle des réflexes, de la rapidité ? Ça se saurait si c'était le cas.
Était-elle plutôt défensive ou agressive ? Passive ?
Quel mental avait-elle ? Check, ça, elle avait.

Alors qu'elle était partie dans une songe plus qu'importante ; à savoir quel fromage entamer ce soir, la main de Samsa arrive un peu trop proche d'elle. Malheur.
Màs ! AIE ! Réflexe totalement vital, elle pare sans trop savoir comment elle a fait. Espèce de vieille bique brute ! Le réflexe retour est simple et digne d'une enfant de 5 ans, peut être 6. Le pied Malmortien termine sa trajectoire en plein dans le genou de Samsa.

La prochaine fois, n'y revenez pas !

Dit elle, fière comme un paon.

A moi l'offensive ? Renchérie t'elle, étonnée. N'ayant apparemment pas compris le principe d'un cours de défense. De combat tout court même. Sans aucune conviction aucune, elle prend une position défensive comme l'on peut se positionner en escrime. Une jambe en avant, une main avec le poing fermé.

Vos n'estes pas prête. Et elle envisage de venir toucher la joue, envoyant sa main en avant, pour une baffe.



2 - Et c'est avec une force vicieuseté que Alcimane_ fauche les les genoux de son adversaire, ouille ouille ouille, ce dernier risque de s'en souvenir de ce coup bas.

3 - Pas à la tête, pas la tête ! Samsa n'aurait pas frappé plus fort pour fendre une bûche... sauf que la bûche, là, c'est le crâne de son adversaire.

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Samsa
    "Si tu te sens à bout,
    Si tu as pris des coups,
    Faut qu't'écoute le Stupeflip crou."
    (Stupeflip - The antidote)


Vieille bique brute ! Samsa se met à rire. Pas susceptible pour un denier, elle aime même leur mode de communication. Mieux aurait valu, cependant, qu'elle ne rigole pas tout de suite car Alcimane lui retourne la politesse d'un pied au genou. Elle a beau être un phasme, le genou est un coin sensible et Cerbère couine.

-Kaïe ! Mais ! Fourbasse !

Mais voilà le secret de tout l'apprentissage à venir d'Alcimane : la fourberie. Les points faibles de l'adversaire. La rapidité et la surprise. Après avoir secoué un peu sa jambe - elle aura un joli bleu, quand même ! -, elle se repositionne, prête à parer, surtout vu le temps qu'Alcimane lui laisse. Le mouvement de la Malemort est ample, comme si elle voulait lui mettre la plus grosse baffe de sa vie. Qu'aurait donc pu faire Samsa pour la mériter ! Quoi qu'il en soit, le geste offensif est dévié et la paume opposée de Samsa vient heurter Alcimane à la tempe.*

-Vous devez m'attaquer, pas brasser du vent té !

Coach Cerbère. Avec Cixi, son élève - officielle ! -, Samsa aurait été plus technique, plus précise, à base de "plus bas, la main", "plus souple, sur les jambes" et autres, mais avec Alcimane, autant employer l'autre visage du maître d'armes ; le fond est le même, seule la forme change.

-Allez, encore pardi.

Cette fois, la parade de la part de la Combattante est franche : une fois le coup bas, pas deux ! Elle ricane un peu, satisfaite, et un poing s'en vient directement à l'abdomen d'Alcimane.** Les sensations sont étranges : d'habitude, il rencontre du muscle, de la graisse, de la chair en tout cas ! Alcimane, à l'instar de sa famille finalement, est toute fine. Samsa grimace un peu. Pourvu qu'elle ne la blesse pas par accident.

-Faites un effort allons, je ne porte même pas ma cotte de mailles, exprès !

De quoi, peut-être, revigorer Alcimane ?

* = 4 Samsa contre-attaque et violente son adversaire ! (Samsa gagne 5 points)
** = 5 Samsa réalise une parade impressionnante qui déstabilise son adversaire, et Samsa en profite pour lui coller dans la foulée une rouste mémorable, ouch ! (Samsa gagne 5 points)

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Alcimane_
Brasser du vent, c'est sur qu'elle en brasse. Comme une hélice lancée à tout allure, comme un moulin posé sur une rivière. Les poignets sont en train de mouliner, certes dans le vent, mais elle reste concentrée. D'ailleurs, un petit bout de langue sort de sa bouche pour marquer la concentration. L'idée de terrasser Goliath lui traverse un peu la tête mais les saugrenues idées sont remises en place lorsqu'une"baffe" la percute.

Outrée.
Choquée.
Elle couine.


C'estait pas mauvais. C'estait très mauvais ! Elle couine parce qu'elle fait mal la Cerbère. En pleine tempe. Elle hésita lourdement à se coucher au sol pour signaler un abandon mais dans la famille, on ne déclare pas forfait ! On ne vient pas pour participer, mais pour gagner. Sauf que cet adage, avec toute la meilleure volonté du monde, ça ne s'applique pas à elle. Elle combat par les mots et par les arguments. Incapable de faire plus. Frustrant à souhait.

Rouge_gorge doit se gausser.


Vos osez lever vostre patte velue sur ma personne ? Dit elle en se frottant sa blessure à la tête. Et moins quatre dents maintenant. En plus d'être balafrée, elle devenait petit à petit, édentée.

Vos setz d'une prétention sans nom ! Encore heureux que vos ne portez pas vostre maille ! C'est un comble, couillonne.

Il y a des ratés qui ont la prétention d'être modestes, et qui font les modestes pour faire croire qu'ils ne sont pas des ratés. Alcy joue sur son seul point fort ; à savoir que Samsa ne l'a prend certainement pas au sérieux pour combattre. Et, elle à raison. Le second coup bas qu'elle tente d'envoyer, est totalement paré. Je crois qu'on peut cesser maintenant. J'ai compris ... màs !

Le coup part et cette fois ci, la Malemort ne sourit plus. Le poing de Goliath percute l'abdomen dans une contre attaque digne des plus grands. Ce qui ramène à la réalité la jeune padawan : Alcy tu es nulle et tu es faite pour subir. Certaine d'avoir perdu au moins une douzaine de cote, elle ne peut que suffoquer. Manquant d'air, elle se cambre vers l'avant, mains sur ses genoux, la tête basse. Elle ne lève qu'une main pour dire un stop muet.

Et le pire, c'est qu'il semblerait la Cebrère reçoive des encouragements de la part de spectateurs bien cachés. C'est un comble !

Du bout des lèvres, elle finit par annoncer :
Je crois que je saigne. De l'intérieur.



6- Samsa contre-attaque et violente son adversaire ! (Samsa gagne 5 points)
7- Le public semble clairement du côté de Samsa qui reçoit moult encouragements ! (Samsa gagne 2 points).

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Samsa
    "Ma rose, ma rose, ma rose, ma rose, écoute mes murmures.
    Ma rose, ma rose, ma rose, ma roses tu peux être sûre
    Que tu n'seras plus jamais seule pour franchir les murs ;
    Il y a d'la place sur mon épaule pour une rose et son armure."
    (Antoine Elie - La rose et l'armure)



C'est presque un no-match, cette histoire. Cerbère frappe et Alcimane couine, choquée, semblant découvrir pour la première fois qu'on peut lui porter des coups. C'est étonnant de sa part, la cicatrice à sa joue en témoigne. A moins qu'Alcimane ne se soit jamais vraiment battue, et à quelle occasion se serait-elle battue, à bien y réfléchir ? La Malemort disait elle-même qu'elle était née avec une cuillère en argent - en or - dans la bouche, n'ayant jamais eu besoin de se battre - physiquement - pour obtenir ce qu'elle voulait, ayant grandi probablement dans la certitude que sa personne était, à peu de choses près, sacrée et inviolable puisque noble.

Mais enfin, bon, c'est elle qui avait demandé à ce que Samsa la frappe !

Alcimane serait probablement la grande gagnante si la joute avait été verbale. Hélas, ici, ce sont les poings qui parlent. Définitivement, Alcimane n'est pas prête, ni pour l'arène, ni pour rien du tout qui ait trait à la bagarre. Aux fenêtres, quelques encouragements font relever la tête de Samsa qui esquisse un sourire pour la forme avant que les badauds ne les referment pour retourner à leurs activités, le divertissement passé. Il n'y a pas de quoi sourire, en vérité : pauvre Alcimane. Le dernier coup l'a visiblement atteinte plus que voulu et Samsa s'approche. Elle se penche et pose une main douce sur l'épaule de son adversaire.


-J'ai frappé un peu fort ? Pardon pardi. Redressez-vous, on va marcher un peu ; ça va passer.

Doucement, elle aide Alcimane à se redresser lentement, sachant bien elle-même comme ce peut être long et douloureux quand on a eu le souffle coupé. Un pas, puis deux, pour peu à peu réhabituer le corps à une circulation normale.

-Ce n'est pas si catastrophique, vous savez. C'est vrai, c'est ça, le pire. Enfin, le mieux. Vous avez une prédisposition pour les coups-bas, c'est largement mieux que rien et c'est ce qui surprend le plus pardi. Il y a deux problèmes chez vous, dont un passager : le passager, c'est l'état de sidération. Vous avez l'air outré chaque fois que vous prenez un coup et ça vous met totalement hors combat ! L'autre problème, un peu plus durable, c'est que le moindre coup sérieux est susceptible de vous mettre au tapis. A peu de choses près pardi.

Adoncques, voici le programme, dans un ordre pas du tout chronologique - mais qui peut l'être :
Petit un : il vous faudra savoir où frapper pour faire très mal avec peu de force.
Petit deux : il faudra travailler votre vitesse té.
Petit trois : je vous apprendrai des techniques pour contrer les attaques et inverser la situation à votre avantage.
Petit quatre : on va travailler votre mental pour que ce soit votre rempart pardi.


Elle vient se glisser devant Alcimane, arrêtant leur marche. Une main, douce, vient caresser d'un revers une des joues, désireuse en un sens de réinspirer confiance. La main glisse jusqu'à celle d'Alcimane pour la lever et l'amener aux yeux de Samsa.

-La zone du visage est évidemment sensible, en particulier les yeux et le nez. Vous pouvez faire beaucoup de dégâts avec peu. Elle amène la main d'Alcimane à sa propre gorge. Ce n'est pas la première fois que la Malemort y touche - que ce soit de sa main ou de sa bouche - mais c'est toujours quelque chose quand on s'appelle Treiscan et qu'on offre sa gorge. Alcimane rendait ces moments ô combien agréables, au point que Cerbère en redemandait alors, appréciant la tendresse, parfois le désir, posée à sa vulnérabilité. La gorge est un autre point sensible. Puis : le sternum, le plexus solaire, et les flancs. Le ventre peut paraître une bonne idée mais vous vous heurterez aux muscles abdominaux té. Ça c'est pour le haut.
En bas, vous avez l'entrejambe - qui fonctionne très bien chez les hommes - et les genoux - vous l'avez vu tout à l'heure. Les chevilles sont plus difficiles à atteindre mais ça marche aussi.

Votre force, ce sera votre savoir : savoir comment contrer et inverser les situations, savoir ce que l'adversaire va faire, savoir où frapper té.


Samsa lui sourit. "Le savoir, c'est le pouvoir". Alcimane ne serait pas une brute capable de casser des os d'un coup de poing, de soulever ou d'écraser, mais elle pouvait être comme ces combattants insaisissables qui vous mettaient K.O d'un petit doigt - ou, plus raisonnablement, d'une frappe bien placée. C'est une question de physique, bien sûr, mais pas seulement : Alcimane ne l'avait-elle pas déjà mise en mauvaise posture par un coup de pied bien placé ? Par la menace d'yeux crevés ? Samsa savait très bien ce dont la Malemort était capable - et s'en méfiait pour cela ! Il suffisait de lui apprendre quel était son terrain.

-Ça va un peu mieux té ? demande-t-elle avec un air préoccupé - parce que c'est quand même le plus important.
_________________
Alcimane_
"Vos avez frappé un peu fort" pense t'elle dira à voix haute. Au lieu de ça, un long silence s'installe entre les deux femmes. Oh, il n'y a pas de froid, ni de tension. La Malemort n'en veut pas au Cerbère, loin de la. Une certaine gratitude viendra avec le temps.

Redressée, elle reste silencieuse un petit moment. Écoutant un peu. Constatant de plus en plus sa non capacité à pouvoir se défendre seule. C'était un fait. Il y a des gens qui sont fait pour lever des armées, et d'autres qui sont fait pour lever des plumes ou des bouliers. Elle faisait définitivement partie de cette seconde partie presque à contre cœur. Bien sur que si c'est catastrophique. Malgré les mots qui lui parviennent à l'oreille, une idée fixe restera figée. Il ne sert à rien de relativiser les compétences de la demoiselle. Quand on veut être sûr de son coup, mon petit bonhomme, on plante des carottes, on ne joue pas les chevaliers.


Est ce que cela fait de moi une victime per toujorn ? Quel mot horrible. Je suis outrée ? M'enfin pardi ! Bon oc, c'est vrai. J'ai toujorn une réaction très improbable quand on lève la main sur moi, alors, je vos l'accorde. Et encore, vos n'avez pas assisté à un fou rire en pleine leçon. Je vos assure que cela vaut le coup d’œil.

Vos setz admirablement gentille màs, je vos autorise à me blâmer. Mon incompétence va devenir légendaire, je lo sens. J'ai fait fuir deux maistre d'arme. Je pense qu'ils se sont pendus mesme.
Machinalement, elle se signe. RIP les amis.

Il est clair que ni sa mère ni son père n'a, un jour, levé la main sur elle. Où alors, le souvenir est définitivement enfoui. Elle préfère donc penser que jamais, elle n'a reçu de baffe. De toute façon, c'était une enfant modèle ! Et pour sa défense, elle avait toujours eu une garde rapprochée ou éloignée. Pourquoi donc prendre la peine d'apprendre à le faire soi-même ?

Peu de force. Je vais vos pincer le nez, vos allez voir. L'index se lève pour appuyer ses dires. Vos avez bon dos de parler de vitesse Cerbère. L'allusion serait entendue, bien sur. Je valide per contrer sans me casser un os. Il en va de soi.

Elle finit par lui sourire, doucement. Sa main posée sur la gorge voisine lui rappelle quelques soirées avec des gestes plus doux qu'un combat, des soirées d'apprentissage à simplement mettre un pied devant l'autre. Avancer à petits pas ; les deux femmes étaient d'accord. Mais le sourire est de courte durée.

Zone glissante en approche.
Chute libre même.


Petit quatre : mon mental ?

Il est surement possible qu'elle soit piquée au vif sur ce point. La suite de la conversation, Alcy ne l'entendra pas entièrement. Les sourcils sont froncés, plus proche d'une colère irraisonnée que d'un énervement argumenté. En gros, en apparence, il n'y a aucune raison qu'elle réagisse mal à ce simple point "petit quatre" et pourtant.

C'est avec mon mental que j'ai survécu. La guerre froide est lancée. Le tremblement de sa main est revenu et pour le cacher, elle juge utile de récupérer ses deux mains qu'elle mettra dans son dos. Et quand elle est touchée de plein fouet, la seule issue possible est tout simplement une petite fuite. S'empressant de récupérer sa sacoche, les mains tremblantes, elle rajoutera :

Mercé per ce cours.
_________________
Samsa
    "Des kilomètres de route,
    Des centaines de fois,
    On voyage à l'arrière
    D'un train de nuit sans voie."
    (Da Silva - Villa Rosa)



L'échec. C'est une notion difficile à aborder pour les deux femmes, pas seulement parce qu'elles sont fières, mais aussi parce qu'elles ont le désir de grandir. Cerbère, née roturière, travaille à devenir reine. Alcimane, née noble délicate, travaille à tenir tête aux plus grosses brutes de la Cour des Miracles. Sont-elles seulement faites pour devenir ce qu'elles veulent être ? Peut-être pas, mais elles savent qu'elles peuvent y arriver. Le chemin est long, souvent douloureux, parsemé d'échecs. Mais au bout, la victoire. C'est en ce sens que Samsa serre doucement le bras d'Alcimane avec un léger sourire.

-Vous n'êtes pas une victime pardi. Vous avez manqué de me casser quelques fois ! Vous briserez les autres té.

Samsa le lui dit avec la même assurance que quand Alcimane lui dit qu'un jour, elle sera reine, comme on déclame une prophétie. L'histoire du fou rire en pleine leçon l'intrigue et l'amuse en même temps. Elle garde cela sous le coude, pour une histoire, plus tard. Alcimane, angoissée à l'idée de ne pas aller assez vite, n'a sans doute pas conscience du plaisir qu'a Samsa à prendre son temps - lente, pourtant ! C'est comme un met délicat ou un bon vin : il faut l'admirer, le sentir, avant seulement de le goûter, le laisser délivrer ses arômes, l'avaler alors et prendre conscience de tous ces éléments. Une étape de brûlée et l'expérience à savourer est amoindrie.

Le vin vient de tourner.
L'orage s'est abattu dans les iris bruns.

Samsa la regarde. Elle cherche à savoir ce qu'elle a dit mais elle en prend bientôt conscience : le mental. Elle l'observe récupérer sa sacoche sans bouger. Elle ne sait rien, finalement, de ce qu'a vécu Alcimane. Elle a un nom, elle voit une cicatrice, mais le reste ? Peut-être Alcimane ne lui dira-t-elle jamais. Cerbère n'en prendrait pas ombrage ; elle apprendra quoi qu'il en soit à reconnaître les points sensibles, comme Alcimane apprend les siens. Work in progress. "Parle mieux, Cerbère."
Paisiblement, exprimant ainsi sa volonté d'apaiser en retour, elle s'approche de la Malemort et se place à ses côtés après avoir récupéré son épée et ses gantelets qu'elle remet à sa ceinture. Elle ne la quittera pas, dusse-t-elle se prendre la grêle sur la tête, un typhon dans les oreilles.


-Je sais que vous savez encaisser pardi. C'était en rapport avec votre état de sidération quand vous recevez un coup. Pour ne pas que vous preniez les coups en compte té.

Marcher, même avec une jambe cassée. Frapper, même avec un muscle déchiré. Hurler, même avec les poumons percés. Se prendre un poing en pleine tempe et faire comme si on n'avait pris qu'une petite claque. Quand le corps cède, l'esprit est capable de prouesse. Samsa la regarde légèrement de profil et tente d'approcher une main nue des siennes, y déposer une caresse, un effleurement.

-Pardonnez-moi, si je vous ai blessée par cette erreur de langage pardi.

Silence.
_________________
Alcimane_
Il n'y aura ni la grêle sur la tête, ni un typhon dans les oreilles.
Peut être une légère brume et encore.

C'est très rare qu'elle hausse la voix ou qu'elle s'énerve tout simplement. D'ailleurs, personne aujourd'hui, ne pourra dire qu'il a entendu dire un mot plus haut que l'autre en criant. Non, les choses sont dites correctement mais jamais avec un énervement qu'elle dissimule assez bien. Même lorsqu'elle régnait, elle n'avait jamais usé d'un mot plus haut que l'autre parce que personne n'aime recevoir un coup de bâton pour avancer, mais bien une carotte.

Quand bien même devrait elle laisser sortir ce sentiment d'énervement. Ou même de se confier sur cette soirée et cette cicatrice. Finalement, la marque visible est bien peu de chose face à ce qu'elle peut ressentir en certaines circonstances. Ce n'est pas pour rien qu'elle se retrouve tétanisée de peur dans une cave sombre, ou encore lorsqu'il faut mettre la tête dans l'eau.

Alcy doit travailler à casser de la côtelette parce que cette aptitude n'est pas innée chez elle. Elle aurait tendance à se briser le poignet en voulant mettre une baffe. L'excès est à peine exagéré. En revanche, Samsa est née pour être Reine. Est ce là peut être toute la différence. Faire le bon acte au bon moment participe au Kaïros. Pour ce qui est de la pensée occidentale, le concept de Kaïros apparaît chez les Grecs sous les traits d'un petit dieu ailé de l'opportunité, qu'il faut saisir quand il passe. Patience petit Cerbère, ton temps viendra.


Oubliez. Je suis désolée de vos avoir rabroué. Claqua t'elle. Je prends les coups en compte màs je suis bien incapable de terrasser quiconque car, comme vos dites, lo moindre coup un peu fort, me met au tapis. Et c'est un fait. Ne faisons pas un débat et un discours de faux semblants, voulez vos ? Légère rhétorique.

Ne vos excusez pas. Vos l'avez dit et vos avez raison sans doute. Vos prenez beaucoup trop de pincette avec moi et je m'en rends compte. Comme si vos aviez peur que je me froisse. Je ne suis pas chétive et vos n'avez pas besoin de réfléchir per choisir vos mots. Au pire des cas, je vais trépigner. Je pense que vos allez survivre.

Intérieurement même.
Elle remit sa sacoche en place, se trouvant presque bête d'avoir réagit ainsi. Machinalement, elle glissa sa main dans celle de Samsa, apaisée. Et elle lui déposa une petite bise sur la joue. Ainsi, si des commères se trouvaient autour, elles n'auraient rien à se mettre sous la dent.


Maintenant, per me faire pardonner d'avoir mal réagi, je souhaite que vos me trouviez un collier.

Comment ça, elle lui met à l'envers ?
_________________
Samsa
    "Des aventures, on en aura ;
    Je t'emmène, on va où ?"
    (Seemone - Dans mes rêves)



A l'inverse d'Alcimane, Cerbère gueule. Elle aboie. Quand elle est en colère, elle fait les cent pas, elle envoie voler des objets. De grands gestes accompagnent de grands mots. Samsa est une femme sanguine, et si ses émotions savent dominer parfois ses attitudes, elles ne prennent jamais le pas sur sa réflexion. Sanguine, mais pas impulsive. Elle est restée quelque fois, l'air bête, devant la maîtrise d'Alcimane, ses silences. Une sorte d'intériorisation et de contrôle au-delà de la moyenne. Pas besoin de s'acharner dessus, elle l'a appris ; Cerbère passe simplement.

-Je suis gentille mais je ne vous mentirais pas pardi. Vous avez les capacités de mettre quelqu'un au tapis et d'y résister vous-même. Nous y travaillerons té.

Pas de rhétorique, mais le sens est le même. Il n'est pas question qu'Alcimane abandonne déjà ! Bonne Cerbère, Samsa la portera s'il le faut, jusqu'à ce qu'elle voit qu'elle est capable d'y arriver.

-Je n'ai pas peur de vous froisser ; je sais que vous êtes solide et je dis les choses que je dois dire. Mais je ne souhaite pas vous blesser alors que ce n'est point mon intention. Les intentions, ça compte. Surtout que quand Samsa mord, on ressent très bien la différence. Il convient ainsi de ne point laisser la place à l'erreur ; une relation saine fonctionne sur une communication présente et efficace. C'est peut-être la leçon la plus importante que Samsa a intégré.

A l'abri des regards, entre leurs capes, l'Alençonnaise serre doucement la main offerte, tendre. Un sourire se dessine à la bise déposée sur sa joue et l'éponge se passe. Elles sont ainsi, peu rancunières - Cerbère le croit, en tout cas.


-Un collier ? Pour vous attacher dans mes geôles pardi ? Elle lui sourit avant de reprendre son sérieux. Vous appréciez l'orfèvrerie, très chère ?

Samsa, elle, y est totalement insensible. Incapable de reconnaître une belle pièce d'une pièce ratée, décrivant d'un "bof" les plus belles pierres d'Occident. Une catastrophe. La hantise des orfèvres. Heureusement, le désamour étant réciproque, elle ne passe jamais le seuil d'un de ces artisans. De toute façon, ses moyens financiers ne sont pas à la hauteur.

-Vous ne préférez pas... je ne sais pas moi... une armure légère ? Du khôl ? On m'en a foutu une fois, pour un mariage pardi. Du noir autour des yeux, vous connaissiez ? Je vous montrerais si vous voulez.

Encore faudrait-il savoir le mettre. Bien sûr, Samsa ne sait pas, derrière sa vantardise, mais ça reste plus accessible pour elle qu'un collier.
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Alcimane_
Un collier per, màs !

Elle couine en se souvenant de cette épopée dans les geôles de Samsa, au tout début de leur relation. A cette époque, Comtesse, elle avait eu tout le loisir de savourer le personnel du domaine personnel. Elle en frissonna en son doux souvenir. Désormais, si elle se trouvait dans une geôle, elle ferait un arrêter cardiaque.

Puis elle acquiesce doucement de la tête.


J'apprécie l'orfèvrerie. Je porte un anneau sigillaire bien souvent per fainéantise de me promener avec des sceaux. Joindre l'utile à l'agréable. Également, j'ai une préférence per les pierres émeraudes mais fines. Rien d'imposant. C'était d'ailleurs un des bons nombres péchés qu'elle s’octroyait et ayant les moyens, la jeune femme avait souvent plusieurs bagues aux doigts. Màs uniquement per les bijoux. Je puis manger dans une gamelle en bois que cela me convient tot aussi bien que dans de la belle vaisselle.

Bon, n'allez pas me servir un rouge dans un vulgaire bout de bois.
Blasphème !

Encore une différence flagrante des deux femmes. Mais à force, la Malemort ne relevait plus ayant très bien compris que la seule chose qui pouvait avoir un tant soit peu d’intérêt aux yeux de sa compagne était bien l'armement et tout ce qui pouvait s'y rapprocher. Il était encore un peu lointain le jour où Alcy irait faire du lèche vitrine dans le rayon armure d'une boutique. D'ailleurs, elle ignorait même où se trouvait se genre de boutique de barbare !

Lorsque justement Samsa proposa plutôt une armure.


Pfeu, vos n'avez tenu longtemps avant de me proposer une armure ! Avant de la regarder. Nos prendrons du Khol également, vos pourrez me montrer comment vos faictes per lo mettre. Également, nos prendrons de l'huile per les cheveux si vos insistez. Elle resserra ses doigts entre les siens.

L'on pourra également faire un crochet per trouver des masques de sang de poulet ou de pigeon per faire disparaître vos rougeurs et vos boutons disgracieux.

Le tout dit naturellement pour cacher un certain second degré.

Hum, non je préfère un collier quand mesme.

Et pour bien appuyer ses dires, elle entraina la jeune Cerbère dans une foulée un peu plus souple. Beaucoup plus dans son élément que dans une lice. Sachant pertinemment que la Prime ne roulait pas sur l'or, Alcy déboula avec ses gros sabots :

Je vais faire couiner vos coffres d'or. A défaut de vos faire couiner.
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Samsa
    "Jette un sou au Sorceleur Cerbère,
    Ô fertile vallée, ô fertile vallée !
    Jette un sou au Sorceleur Cerbère,
    Ami de l'Humanité !"
    (The Witcher (Martin Faliu) - Jette un sou au Sorceleur)


-La belle vaisselle ? En étain pardi ?

Presque, Cerbère, presque. Il y a du mieux cependant, une certaine évolution depuis la gamelle en bois. Peut-être que Samsa pourrait évoluer de ce côté-là, se mettre à apprécier les jolies choses plutôt qu'à s'en moquer sous prétexte que "tant que c'est fonctionnel"...

-Théoriquement, le vin a été affiné dans des tonneaux de bois ; adoncques, malgré ma naissance bordelaise, je n'ai jamais compris pourquoi ce n'était pas bien de boire du vin dans un godet en bois. Je ne le fais pas hein ! C'est juste la logique qui m'échappe.

Elle sourit à Alcimane pour l'huile pour les cheveux. Bonne pâte, Samsa appréciait qu'Alcimane lui fasse découvrir de nouveaux horizons, manifeste de l'attention là où Samsa n'en a jamais accordée ; aux côtés d'Alcimane, quelque chose de nouveau commence. La Vicomtesse de Luzarches est têtue mais la Malemort a l'art et la manière de l'amener à évoluer sans la braquer, l'amusant au contraire en premier lieu.
Elle hausse un sourcil, puis deux, à l'évocation des masques au sang de volatile pour des imperfections dermiques.


-Je ne sais ce qui me choque le plus dans votre phrase, entre les masques au sang d'oiseaux ou le fait que j'aurais des boutons disgracieux té ! Vous savez bien, en plus, que seule votre crème de lavande est miracle.

L'huile sur les cheveux, ça passe. Mais un masque à base de sang, qu'il fut d'oiseaux ou autres, risquait fort de prendre un non catégorique. Hyerk. Vraiment pas ragoûtant. Les éclaboussures en bataille n'étaient déjà pas appréciables, alors des masques entiers... Le pas plus leste, les voilà à se promener dans Limoges pour quelques emplettes : du khôl, un collier visiblement, et...

-Et si nous passions acheter de la vaisselle pardi ? Peut-être... que changer la mienne devient important, avant que nous ne mangions des échardes avec.

Ce sera journée dépense. S'il est vrai que Samsa n'est pas riche, elle n'est en revanche pas aussi pauvre qu'elle le prétend. Couiner, elle le fera toutefois à la note, déjà pas habituée à dépenser cinquante écus pour ce qui n'a pas trait à ses devoirs de noble. Mais pour que sa compagne ne se sente pas trop dépaysée, et évite de manger des échardes - surtout -, Samsa est prête à raquer tant que c'est du solide. La porcelaine se casserait en moins de cent mètres. Tout est question d'équilibre, dans la vie.

-Quels genres de motifs aimez-vous ? Blasons ? Fleurs ?
Oh ! Regardeeez !
s'exclama-t-elle en tirant un peu Alcimane vers une échoppe, vous avez vu ces bougies ?!

Elle pointait du doigt des bougies en cire d'abeille que l'artisan avait eu l'idée de graver de quelques scènes typiques de l'époque, embellissant drastiquement le banal objet. Cerbère ayant un petit esprit de collectionneuse d'objets insolites, elle montrait un certain intérêt pour une bougie gravée d'une guerre qu'elle accepta de payer un peu plus cher. L'utiliserait-elle un jour ? Probablement pas.

-Vous en voulez une té ? Regardez, là, on dirait une scène de joutes pardi.

Elle aurait pu taquiner Alcimane en lui disant qu'il fallait brûler ce cierge la veille de ses prochaines joutes pour qu'elle l'emporte, mais ç'aurait probablement été méchant et totalement injuste, du fait déjà que Samsa était probablement nulle à l'exercice, et qu'elle croyait dur comme fer en une victoire de la Malemort.
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Alcimane_
Pfeu, en étain !

Et pourquoi pas en terre cuite !
Là encore, cela marquait une belle différence mais cette fois ci, Alcy ne relèvera pas plus. Un simple petit couinement pour signifier peut être la négation mais pas dite à haute et intelligible voix. Nous passons quand même de la gamelle en bois à de l'étain, le pas est grand.

Véritablement, il n'y a pas de logique.


Si vos buvez du vin Berrichon, je vos autorise à lo mettre dans un godet en bois. Puis elle ravala sa salive, prise au dépourvue. Vos voulez acheter de la vaisselle, vos ? Choquée !

La réponse fut avalée, mais elle détestait le motif fleur, pour laisser échapper un cri du cœur :


Un fer à gaufre ! Per faire une oublie !

Et là, on tapait dans les souvenirs d'enfance. Préparée à partir de farine et d’eau, de lait ou de vin blanc, d’œuf et de miel, l’oublie est cuite entre deux palettes de fer. Pâtisserie très fine, elle est à l’origine une hostie non consacrée. Elle n’est donc pas utilisée pour la messe mais pour les repas, les jours de jeunes, dans les monastères et chez les clercs. Une partie de sa jeune éducation lorsque les nonnes faisaient une distribution dominicale. Les gamins avaient l'avait ensuite détourné et volé -il faut l'admettre- pour se faire quelques écus d'argent de poche, en créant un jeu :

Chaudes oublies, galettes chaudes, gâteaux à jouer aux dés ! Dit elle à voix haute, nostalgique d'un coup. C'est qu'elle en avait perdu des pièces à ce jeu ridicule. Jusqu'à se faire tirer pour regarder et admirer des bougies.

Ah oc alors, les bougies c'est la vie. Je vais prendre celle des joutes et celle ci. Regardez Pointant son doigt : Des biquettes. Et aussi ... qu'est ce qu'ils font ... ? Ils forniquent Alcy. Next. Quoi que, ça lui servirait pour faire un cadeau. L'argent fut donné au vendeur qui avait trouvé là deux bonnes poires. La bougie pouvait bien être parfumée à l'orange -qu'elle horreur- qu'elles avaient acheté sans même demander.

En plus du fer à gaufre, vos devriez regarder les fourchettes ou les couteaux en argent per vos viandes. Notez que ça découpe mieux que vos ustensiles de dinette. Avant que vos n'aboyez per me contre-dire, je vos dis que c'est utile !

Le tout dit, trainant par le bras Cerbère, qu'elle bloquait volontairement pour éviter toutes tentatives de fuites impromptues. Droit devant, c'était le bijoutier. Une petite alarme était en marche -imaginaire bien sur- pour signifier à Samsa que la fuite était encore possible pour quelques mètres.

Vos mettez toujorn vostre barrette ?
_________________
Samsa
    "L'argent, l'argent, l'argent
    Doit être amusant
    Dans le monde des riches."*



Couinement et légère chouinerie quand Alcimane évoque l'hypothèse que Samsa puisse boire du vin berrichon. Ils ne devraient même pas avoir le droit de produire du vin. D'ailleurs ce n'est pas du vin, c'est de la piquette, sans doute au même niveau que le "rosé" de Provence. Bbbrr.
Samsa tourna le regard vers Alcimane à l'évocation du fer à gaufre, bien en mal pour savoir ce qu'est une gaufre. L'oublie, ça va, elle situe, ayant grandi en périphérie bordelaise, duché de la célèbre abbaye Sainte-Illinda, mais le jeu afférent lui est totalement inconnue. Cerbère n'a pas souvent eu l'occasion de jouer non plus, et avait encore moins à parier. Devant les bougies, alors que Luzarches paye galamment le choix de Cogotois, elle demande :


-Je ne connais pas ce jeu ; vous m'apprendrez té ?

La route est reprise et Samsa s'étonne qu'Alcimane la serre autant, la pousse avec tant d'insistance vers les murs de la rue. Ce n'est pas une étreinte tendre et discrète, on dirait plutôt qu'elle essaye... de la coincer. L'empêcher de fuir. Quand Samsa le remarque, elle s'en amuse et tente parfois de s'en défaire un peu, par jeu, plutôt pour confirmer que par réelle envie de fuite. Jusqu'à ce qu'elle remarque le bijoutier en face. Allez Cerbère, quand il faut y aller, il faut y all... la barrette ? Alcimane lui offrirait-elle une potentielle porte de sortie ? Mais faut-il la prendre ? Samsa sourit en coin : bien sûr qu'elle va la prendre ! Les deux femmes sont joueuses, elles aiment se faire languir. Samsa payera, mais d'abord, quelques détours.

-Bien sûr, très chère ! Menteuse. Vous me voyez pourtant tous les jours té. Justement ? A l'instar de ma cotte cependant, je ne l'ai pas mise ce matin pour ne pas la perdre dans le sable de la lice. Crédible. Passons chez moi, voulez-vous ? Que je la récupère, et je passerai prendre ainsi moult écus, car je doute vous acheter mieux qu'un clou avec les dix pauvres écus qu'ils restent dans ma bourse pardi.

Elle s'arrête et appuie un index sur le nez d'Alcimane avec un sourire en coin.

-Je n'achète pas de couteaux car je les forge moi-même ! Je vous en donnerais, des ustensiles de dinette... ! C'est pour vos petites et délicates mains, ça pardi.

Elle lui sourit avec taquinerie et retient le baiser qu'elle était prête à poser fugacement sur ses lèvres pour faire une volte-face gracieuse, se défaisant avec plus ou moins de succès du blocage de la Malemort. A plus tard, orfèvrerie ! Mwahaha !

-Venez-vous ? A moins que vous ne souhaitiez payer et rater l'occasion de me faire dépenser pardi !

Petit ricanement, "mwehehe" à peine audible. Quel tour de maître !

* = paroles traduite d'ABBA - Money Money Money

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Alcimane_
Et voila, le langage de sourd reprend.
Alcy cligne des yeux un instant, avant de lever les yeux au ciel.


Màs ce n'est pas un jeu, vos n'avez rien pipé ! Rectifie. Enfin l'on parie des oublies à un jeu de dé màs ... ce n'est pas non plus passionnant. Bref !

Samsa c'est non !

Dénonciation : Samsa grosse menteuse ! Samsa très grosse menteuse !

Oc tos les jorns et tos les jorns je vos vois sans ! Ça vaut la peine de vos faire des cadeaux à vos. Tss. L'histoire de la lice la laissa perplexe quand même mais en bonne patte, elle ne relèvera pas. Une simple pichenette viendra s'échouer contre le nez Cerbertien. Vos me prenez vraiment per un jambon. Un gros jambon même. C'estait en plus un cadeau diplomatique. Vos avez eu de la chance que je ne déclare pas une guerre per cet outrage.

L'index voisin sur son nez, elle louche un instant avant de lui sourire. L'avantage avec Samsa, c'est qu'Alcy pouvait lui faire croire la majorité des choses qu'une personne lambda ne goberait pas. Comme le fait de la faire raquer pour les bijoux. Il était évident que jamais, la Malemort n'accepterait un paiement de sa compagne. Une bougie. Allez deux. Un savon peut être. Mais rien de plus.

Pourtant accrochée à son bras, c'est d'un charmant sourire qu'elle se laisse entrainer ayant eu un petit coup au cœur lorsqu'elle ... ah non pas de baiser. Les doigts finissent par venir chercher les voisins et se glisser entre ceux là, discrètement et fugacement.


Pardi, prenez une grosse bourse. J'ai vu une bague l'autre jorn et je crois qu'elle avait 4 chiffres.
Et je ne parle pas du poids te.


Puis le bras de Samsa est relâché. Ça lui donnera surtout l'occasion d'aller flâner dans le lit pour un sieste bien méritée. C'est que l'entrainement physique ne faisait parti de son planning habituel. Elle commençait sa journée calmement, pour l'enchainer sereinement puis pour se détendre, elle passait se faire masser, prenait un thé en suivant, une sieste pour se remettre du massage puis d'un petit tour en taverne pour aller s'installer dans les coussins. Les journées étaient éreintantes.

Elle acquiesce simplement, mains dans le dos.


Allons chercher vostre or. Dit elle, en ralentissant la marche. Il est possible que vos deviez me porter, je sens une crampe arriver.
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