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Info:
Vran prête son chien à Andréa le temps d'une escorte, mais la tension est à son comble entre les ex-amants et rien ne va se passer comme prévu

[RP] Il s'appelle Reviens...

Vran
... Enfin non, il s'appelle Mog, mais tu saisis l'idée.

C'est toujours sympa, le tournoi de Genève. Tournoi qu'on devrait renommer tournoi de Fribourg d'ailleurs. Ou même tournoi de Morat. Parce que c'est précisément dans ce coin là que des individus venus de tous les royaumes viennent se mettre joyeusement sur la mouille. A Morat. Vraiment, on dit tournoi de Genève plus par tradition qu'autre chose. Mais je vous pose la question: qu'est-ce que la tradition? Un ensemble de règles visant à garantir le maintient du vivre ensemble traduites sous formes d'us et de coutumes? Le reliquat d'un contrôle qui échappe inexorablement des doigts des anciennes générations incarnant la peur du changement? Ou encore la simple répétition d'actes anodins qui par le fruit d'un hasard capricieux se seront retrouvés longtemps conservés par l'Histoire? Faut-il s'y accrocher comme un marin s'agrippe à la barre en pleine tempête? Convient-il de les éliminer afin de protéger nos enfants d'enseignements obsolètes? Ou bien la solution se situe-t-elle entre les deux, une zone grise dans laquelle on prend le temps de comprendre chaque tradition pour ensuite choisir entre celles qui ont encore un intérêt, et celles qui ont perdu toute utilité? Si vous avez une réponse, n'hésitez pas à m'en faire part via message personnel.

Tout ça pour dire que le tournoi de Genève, c'est pas à Genève. Et ce tournoi, clairement, Vran commençait à se dire qu'il n'avait pas assez de chance pour y participer. Deuxième essai pour lui. Le premier, l'année dernière, il a été éliminé dès le premier tour. Des gens qui cognent comme des bœufs lui sont tombé dessus, sur lui et sa partenaire. Il avait eu l'impression de se manger une charrette dans la trogne, et s'était retrouvé renvoyé illico à Fribourg, dans un lit et convalescent. En même temps, se mettre en équipe avec une jeune fille de quatorze ans, fraîche et innocente, c'était peut-être pas la meilleure idée qu'il ait eu. La seconde, celle-ci donc... Eh bien il s'était fait chier. Le premier soir, ils -Vran et Jurgen- n'avaient fait qu'entendre des bruits de lutte venant d'un peu partout. Mais à chaque fois qu'ils essayaient d'en atteindre les lieux d'origine, ils ne trouvaient rien. Ils n'étaient tombés que sur un groupe, et ce dernier était parvenu à les repousser. Et personne ne les avait attaqués. Second soir, pareil. A la seule différence que cette fois, un groupe leur tomba dessus, mais ils les avaient renvoyés d'où ils venaient. En somme, ils ressortait de ce tournoi avec un score limité, ennuyés, mais intactes et munis de leurs bourses. La vacherie.

Entre deux nuits de presque baston, Vran s'était retrouvé à discuter avec Andréa. Oui, encore, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Ça n'avait pas été la seule, on s'en doutera. L'une de ces conversations, avant le tournoi, avait eu le don d'encore plus retourner le cerveau du truand. Et d'en retourner le cœur également, par extension. Ou l'art et la manière qu'a la Colombe de dire des choses, sans vraiment les expliqués, par bouts décousus, et en plus de s'étonner qu'on y comprend rien. Il s'était donc retrouvé comme un con, avec plus de questions encore, mais toujours sans réponses. Et ça avait le don de l'énerver. Elle lui avait répété à plusieurs reprises qu'il ne devait pas faire de supposition, mais plutôt lui demander les informations. Et quand il le faisait, elle le perdait encore plus, et se payait parfois même le luxe de partir après une demi réponse mystérieuse.
Mais c'est bien de la dernière discussion, celle d'entre deux nuits, dont nous allons nous emparer cette fois. Chiasse avait formulé la volonté de prendre Mog avec elle, pour son voyage de retour. Car ils ne rentraient pas ensemble, résultat de la première conversation mentionnée.

Et je sens que c'est le moment de vous parler de Mog, qui jusque là n'a été que mentionné. Mog, c'est un chien, un mâtin espagnol. Il est encore jeune -on en est à six mois si je ne m'abuse-, et terriblement mignon. A l'origine, c'était un cadeau qu'il avait fait à Andréa, lorsqu'ils étaient encore mariés. Ce cadeau là avait eu un goût amer, puisque le temps que la bête ne lui parvienne, Archibald avait eu vent du désir de Colombe d'avoir un chien, et avait pris les devants afin de s'attirer ses faveurs. Ensuite, il s'est avéré que Vran appréciait l'idée d'élever et dresser un chien, ce qui fit qu'il était plus ou moins le seul du couple à s'en occuper. Résultat, quand leur histoire tourna au vinaigre, après sa mort, il récupéra le chien, qui de toutes façons semblait plus enclin à rester avec lui. Et ils devinrent inséparables. Corvidé avait démontré un certain talent dans l'élevage de chien, qui couplé à l'intelligence propre à la race à laquelle Mog appartient, donnait un animal obéissant qui apprenait vite. Un futur gardien, destiné à devenir particulièrement imposant.
Bien que Vran l'ait récupéré, Mogriave -son nom à l'origine- gardait un amour pour Andréa, qui le lui rendait. Il arrivait régulièrement qu'il le lui confie, pour une journée. Mais cette fois, elle demandait bien plus. Elle le voulait pour l'entièreté de son voyage, soit environ une vingtaine de jours s'il avait bien compris. Il avait réfléchit, puis avait accepté, non sans donner tout un tas de consignes. Déjà parce qu'il tenait à la sécurité de son chien, et ensuite parce qu'il ne voulait pas que Colombe ne foute en l'air un dressage qui prenait du temps. Mais il avait accepté.
D'ailleurs il avait aussi accepté de transporter son barda. Pire, il s'était proposé. Et il y avait une raison bien précise à cela. Il voulait avoir une raison de la voir au moins une fois avant de, peut-être, se séparer pour un moment.

C'est donc une fois de retour à Fribourg -les petits malins attentifs verront que j'avance un peu dans le temps: balec!- et après avoir récupéré le bestiau auprès de Golshifteh -je crois- qu'il se présenta là où Andréa avait élu domicile provisoire. Et c'est trois coups qui résonnèrent avec force sur le bois de la porte. Bonjour, avez vous entendu parler de notre seigneur, Mog?

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Andrea_
En vérité, on l’appelle Tournoi de Genève, parce qu’avant, y a longtemps, jadis comme disent les vieux, on se rejoignait tous à Genève et c’est de là qu’on partait pour se taper sur la gueule. Sauf qu’à un moment, un petit patelin est sorti de terre et qué s’appélorio Fribourg. Alors pour éviter que les Dieux soient pas contents du fait que les maraveurs tapaient de simples voyageurs, ils se sont dit « on va délocaliser ». Délocaliser, c’était la grande mode à un moment, alors voilà, ils ont délocalisé le tournoi de Genève à Fribourg, ce qui était bien pratique parce que pas loin de Fribourg, y avait Morat.
Alors Morat c’est quoi : bin c’est rien. C’est un chemin creusé dans la forêt, exprès pour le tournoi. Sauf qu’ils étaient bien emmerdé parce que ça faisait déjà quinze tournois de Genève qu’il y avait, et que ça sonnait bien, alors voilà, on a gardé le nom et on a délocalisé. C’est pas plus compliqué que ça.

Alors j’vais pas vous faire de grands discours sur ce qu’il s’est passé de mon côté, je vais juste aller direct à l’essentiel : j’ai gagné. Enfin ON a gagné, en même temps c’était prévisible parce qu’en associant deux déesses telles que Diazolie et Moi, c’était gravé dans le marbre qu’on allait arriver premières. La classe de l’une alliée à la beauté de l’autre, avec un soupçon de tacts et de beaux verbes qu’on avait toutes les deux, c’était évident. Vran a simplement le seum parce qu’avec son envie plein les braies il a rien fait. C’est pas bien d’être mauvais perdant –hahum-, heureusement que j’suis pas comme ça –hahuuummm-.
C’est simple, on était tellement impressionnantes que personne n’a tenté de nous attaquer, et à peine on les approchait qu’ils nous offraient leurs bourses. Y avait même pas besoin de se baisser pour ramasser, ils nous remplissaient les poches tout seuls comme des grands !

Entre deux maraves –deux victoires bien sûr, ai-je besoin de le préciser-, Vran et moi avions discuté. Encore. Je crois qu’on ne s’est jamais autant parlé que depuis qu’on est séparé. Je ne suis pas sûre qu’on se comprenait mais au moins on essayait, sans insultes, sans armes, et presque sans fion.
Il n’a pas osé vous l’dire pour je ne sais quelle raison, mais moi j’trouve important de vous dire pourquoi ils feraient pas le retour ensemble. Et c’est pas parce qu’ils n’allaient pas au même endroit, même si franchement ça n’a pas aidé. La vérité c’est qu’à passer beaucoup de temps ensemble, l’un et l’autre s’étaient rendu compte que peut être tout n’était pas mort en même temps que Vran –oui, Vran est mort, mais il est tellement chiant que même la mort l’a ramené, je suis d’ailleurs sûre que quelque part il y avait un mot avec dessus « reprenez le, ici on n’en veut pas ». Tout n’était pas mort donc. Qu’à force de parler, de s’expliquer, d’analyser les réactions de chacun, ils s’étaient rendu compte qu’il y avait eu de mauvaises interprétations, et que –surprise !- : ils pouvaient se comprendre. Et ça, c’est un fait nouveau.

Ils avaient donc vécu la même histoire mais n’arrivaient pas à la même conclusion, une sombre histoire de Mars et de Vénus probablement. Vran, avait donc décidé qu’il devait s’éloigner de Moi, et moi, que si je le faisais suffisamment chier, je pouvais le garder sans risquer que la situation dégénère, et quand j’entends dégénérer, je parle entre autres d’un égarement des fringues, d’un possible coït sur une table, contre un mur et sur un plumard, ce qu’on voulait –et là on était d’accord- absolument éviter.
Mais comme je suis du genre à pas du tout apprécier qu’on m’impose les choses, surtout quand je suis contre… J’vais expliquer ça : je veux divorcer et je ne veux pas qu’on m’interdise le mariage, mais pourquoi est-ce dérangeant si l’Eglise m’interdit de me remarier puisque je ne veux pas me remarier ? Parce qu’on me l’impose. Oui mais tu veux pas alors ça change quoi ? Ça change rien mais ça change tout, je VEUX choisir. Alors Vran, il a décidé de partir MAIS moi j’veux pas, ça me met doublement en rogne. C’est donc tout naturellement que j’ai décidé de lui faire manger ses morts regretter sa décision, en lui donnant raison. C’est tout un concept qui, en gros, pourrait s’appeler « AH ouai tu veux partir loin de moi ? BAH c’est MOI qui part, tiens sois triste ! ». Oui c’est moche.

Mais c’est là que le bât blesse, partir oui, mais seule… Même quand t’es moi, c’est pas forcément hyper simple. Et qu’est ce qui peut protéger, tenir chaud la nuit, et occuper mes journées sans déprimer ? Vran, oui mais il veut partir donc qui ? Son chien. Mon chien. Notre chien : Mog’ –qui ne s’appelle pas Reviens mais un peu quand même-.

Vran et moi n’avons pas DU TOUT la même éducation. Disons que Lui a le rôle du méchant flic, et moi le flic gentil. Vran c’est le papa autoritaire, et moi, je suis la maman gâteau. Vran lui apprenait des tours dont je ne voyais pas l’utilité pour la plupart, et moi, je l’engraissais. M’enfin Vran avait dit oui, et j’allais, les trois prochaines semaines –au max- avoir Mog’ auprès de moi.

A Fribourg –oui on avance mais une journée dans une vie c’est quoi hein ?-, j’avais loué une petite chambre avec vue sur rue. C’était pas le grand luxe mais pour roupiller et écrire des missives, c’était amplement suffisant. Et c’est là qu’on voit la magie féminine. Car même dans un truc de quoi, allez disons douze mètres carrés, j’avais trouvé le moyen de mettre un bordel monstre. Tu vois la pile de fringues à droite ? Bin en fait, c’t’un bureau. La pile de fringue à gauche ? C’t’un lit, mais si regardes on voit l’oreiller qui dépasse ! Alors qu’est-ce que je fiche par terre au milieu de papiers, de plumes, d’encre si j’ai un bureau et un lit ? Bin j’écris, j’vais quand même pas le faire dans l’armoire !
Trois coups frappaient la porte et sans bouger je lançais un


J’vous préviens si c’est encore pour votre Seigneur de mes deux, j’vais vous interdire de porte, vous devriez bosser à distance et lire votre bible à la con avec des signaux de fumée, on gagnerait du temps

Nan mais c’est vrai, ‘sont chiants à la fin.
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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Si la raison du retour séparé n'avait pas été précisé de ce côté, c'est simplement parce que ça aurait fait répétition, tout cela ayant déjà été dis autre part. Mais soit, explorons les détails. Vran avait choisis de s'éloigner, donc. Une décision prise suite à une conversation avec Jurgen. Cette discussion là, c'était la troisième fois qu'il l'avait avec quelqu'un, et les trois s'étaient déroulées de la même manières. Vran confiait le retour inopiné et indésirable de ses sentiments envers Andréa, on lui demandait si c'était réciproque, il répondait que oui. On lui disait que dans ce cas, ça n'avait rien de compliqué, et qu'il suffisait de foncer. Vran enchaînait en disant que dans un couple, il avait besoin de fidélité, et de confiance. Et son vis-à-vis répondait invariablement quelque chose qui ressemblait à "Ah, je vois.". Car tous ceux qui connaissaient un tant soit peu la Colombe savaient qu'il faudrait être fou pour s'attendre à vivre une relation sans tromperie avec elle. Visiblement, elle faisait de gros efforts en ce sens avec son mercenaire. Ce qui enfonçait le clou du côté du truand. A quoi bon forcer, si elle n'avait de toutes façons pas eu cette volonté là avec lui? Andréa avait plusieurs fois dis à Vran qu'il ne savait rien de sa relation avec cet homme, quand il avait sous-entendu que c'était l'homme de sa vie. Mais ce n'était que de la forme. Dans le fond, rien ne changeait: lui avait droit à des efforts que l'aigrefin n'avait semblerait-il pas mérité. Alors voilà, il avait décidé de partir. Parce que Jurgen avait été le seul à conclure la conversation en disant que l'éloignement restait, dans un tel cas, la meilleure solution. Parce que la proximité faisait grandir en eux des sentiments et des espérances vouées à s'écrouler de manière spectaculaire. Parce qu'il avait perdu le goût de vivre une fois, qu'il avait eu la chance de revenir -sous garantie le mec- et qu'il ne voulait pas repasser par cette étape. Ça lui faisait mal, à elle aussi, mais vraiment, cela semblait être le mieux à faire.

Sauf qu'Andréa est une pète-burnes de première, une râpe-raisins de compétition, une écrase-rouleaux de haut vol. On en arrive donc à la conversation d'avant tournoi. Ah, on voulait les détails?
Dans un désordre et une opacité à rendre taré donc, ladite Andréa avait jeté ses nouveaux doutes à la figure du brun. Et c'est là la véritable raison d'un retour chacun de son côté. L'éloignement décidé par Vran devait se faire après le retour à Limoges, seulement. Pas avant. Mais Chiasse avait tenté de faire comprendre à l'homme qu'elle considérait l'idée de retenter l'aventure, ensemble. Qu'il fallait régler les choses qui faisaient que c'était actuellement impossible. Tout en parlant de sa fidélité nouvellement trouvée envers Siegfried. Et enfin, elle avait dis qu'il fallait qu'ils rentrent séparément à Limoges, afin d'y voir plus clair. De démêler leurs sentiments. De voir si, vraiment, ça valait le coup de prendre un tel risque.
Vran n'en avait pas dis grand chose, finalement. Beaucoup de choses tournaient dans son esprit. De la colère déjà, parce qu'elle avait posé ça sans trop chercher à savoir ce que lui en pensait. Parce qu'il s'attendait plutôt à ce qu'elle retourne à Limoges et, retrouvant son mercenaire, efface ses doutes là en laissant Corvidé comme un con, après l'avoir fait mariner. Mais au milieu de ces doutes et ces peurs et la colère résidait, oui, une lueur d'espoir. Lueur qu'il hésitait à éteindre dès maintenant. Mais il ne l'avait pas encore fait. Car peut-être est-il un peu fou.

Voilà la vraie raison. Mais les plans sont faits pour être bousculés, non? Surtout quand ça concerne ces individus. Et dans les projets qu'ils avaient montés ensemble, il y en avait un particulièrement que Vran voulait mettre en route depuis longtemps. Quand le projet en question avait été de nouveau mentionné... Eh bien il n'avait pas résisté, et avait dis que si c'était le premier à être lancé, il repousserait son éloignement à plus tard. Parce que merde... Ce plan là il est parfait! Même si ça foire, ça sera marrant, c'est ça qui est beau. Et ça faisait bientôt une année qu'ils en parlaient sans que rien ne soit fait. Ce qui est con, parce qu'à l'époque ils étaient clairement assez nombreux pour mettre le tout en place. Maintenant... Eh bien disons qu'il faudrait recruter. Enfin. Voilà comment on se met tout seul dans la merde, les enfants. A voir ce que le futur leur réservait.
En attendant, Vran est à la porte, après avoir cogné trois fois. Et étouffé par la porte fermée, résonne un truc à propos de seigneur, de distance et de signaux de fumée. Bordel, c'est pas comme si elle savait qu'il était censé passer pour lui refiler le clébard, merde! C'est donc calme et diplomate qu'il répondit... Nan je déconne.


Mais non connasse, c'est moi, j'te ramène Mog!

Et comme pour confirmer, le Mog susmentionné lâche un "Whoof!" enthousiaste, pressé qu'il est de revoir la Chiasse. En fait, ça le gave tellement le Vran, qu'il décide d'entrer. Enfin, d'essayer d'entrer. A voir si la porte est fermée ou non, mais en tout cas le brun actionne la poignée.
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Andrea_
Ah le « connasse » je l’avais pas vu venir, cependant il n’est pas surprenant, on parle quand même de Vran hein. Et de Vran qui s’adresse à moi, ce qui encore moins étonnant.
Peut-être que j’ai la mémoire sélective, mais j’ai aucun souvenir de réels gestes tendres entre nous, nous avons deux façons bien distinctes de gérer nos conflits, et ceux qui nous opposaient se terminaient souvent par un long silence de sa part. J’crois qu’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode pour m’apprivoiser, et je pense vraiment qu’il aura tout essayé pour le faire, mais qu’une trahison en amenant une autre, j’avais finalement compris qu’il ne pardonnerait pas, et j’avoue, oui, qu’à un moment, j’en avais été soulagée. Soulagée oui, de me dire que c’était fini, plus de mensonges, plus de secrets, plus de tirages des verres de son nez, plus de silences, plus de « hm », de « mh » ou de « hmm ».
C’est vrai qu’avec Siegfried j’avais appréhendé les choses différemment. Ce n’est pas que je n’avais pas envie lorsque j’étais avec Vran, d’être fidèle, honnête et divorcée de Gilly, c’est juste que j’ai compris lorsque Vran s’est suicidé, que je devais changer. Que je n’étais qu’une petite conne capricieuse et que je pouvais tuer des gens sans les toucher de mes mains. C’est sûrement un pouvoir que beaucoup aimeraient avoir, pour moi c’est un fardeau.
Ça serait mentir de dire que j’avais pas eu d’idées malsaines lorsqu’il m’avait embrassé l’autre soir, je vais même pas nier et dire que ça m’avait laissé de glace, mais oui, il y avait Siegfried. Siegfried le matin, Siegfried le midi, Siegfried le soir, Siegfried la nuit. J’ai aucune idée sur ce que nous réserve le futur, j’ai même pas envie de dire que c’est l’homme de ma vie, qu’on vivra vieux, qu’on aura plein d’enfants et un beau mariage, qu’on finira par acheter une maison et que le dimanche pendant que je ferais cuire le repas lui s’occupera de ses oignons plants de tomates. Je ne sais pas ce que nous réserve l’avenir, et même pour tout l’or du monde j’aurais pas envie de le savoir, je sais juste que je vis les choses comme elles viennent, mais que cette fois ci, pour la première fois, il n’y aura pas de trahison. Il n’y aura pas de mensonge. Il n’y aura pas de tromperie.
Alors lorsque les limites que je m’étais fixée avec Vran avaient été dépassées, par l’usage de quelques paroles un peu trop personnelles, j’avais moi aussi compris que la fuite de Vran était salutaire pour tout le monde.
Alors le « connasse », ouais, c’était de bonne guerre.
J’avais juste oublié qu’il devait passer, parce que j’étais concentrée sur mes courriers, et les futurs projets qui nous animaient, et aussi parce que je suis une des seules femmes qui fonctionne comme un homme et qui ne sait pas faire deux choses à la fois. Pour la forme j’avais regardé la porte et plissé les yeux, comme si Vran pouvait me voir à travers le bois, et soupiré un « mais quel enfoiré », plus pour la forme que pour autre chose.
Ensuite, je m’étais levée, j’avais ouvert la porte pour aider Vran, croyez bien que vu le tas de linge qu’il y avait derrière, on n’était pas trop de deux. J’avais accueilli Mog’ d’un large sourire, qui dénotait avec le regard blasé envoyé à son maitre –c’était le connasse qui passait pas si bien en fait-.
En deux tours de main j’avais balancé tout ce qui était sur le lit derrière la porte –oui, ça empêchait de sortir, mais personne comptait mettre le feu, si ?-. Après avoir posé mon cul sur la table, j’avais souri en voyant Mog’ renifler mes orteils, c’est que depuis la marave je m’amuse à teindre les ongles avec un cataplasme de fruits rouges séchés et de miel, ça tient pas dans le temps mais c’est super joli. Oh.
Et bon, si j’en crois Mog’ qui se cale une dent en mes léchant les arpions. Merveilleux. Tout à refaire.


Tu l’as encore rationné ?

Oui, c’est un peu gratos mais c’est de bonne guerre.
J’observais les deux animaux dans cette pièce et la trouvait soudain toute petite –et encore c’est de la loi Carrez, imaginez sinon !-. Mog’ lorgnait tour à tour ses maitres, se regarder en chiens de faïence, visiblement même lui capte qu’il y a un problème.
Rapidement pourtant, et du bout du pied, une plume et un pap’lard sont poussés vers le Brun.


Je préfèrerai que tu notes ce qu’il faut faire ou pas concernant Mog’.
Est-ce que… Est-ce que t’es sûr de toi ?


Concernant qui ? Quoi ? Bin attendez on est avec Déa là, faut pas trop en attendre.
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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Oui, le "connasse" était purement gratuit. Certains diront même qu'il était superflu. Mais c'est comme ça, souvent quand les gens parlent, ils ont chacun une sorte de champ lexical qui leur est propre. On pourra aisément associer un parlé avec une classe sociale ou autre chose d'assez simpliste. Mais au milieu de tout ça, il y a les petits mots, quelques expressions ou des interjections qu'une personne pourra utiliser dans un ordre personnel. Eh bien Vran, dans son champ lexical personnel, il a tendance à traiter gratuitement. Voilà. Et pour le coup, ça n'avait pas vraiment de rapport avec le fait que la cible directe de l'insulte était Andréa. Car voyez vous, le truand avait décidé à un moment qu'il n'insulterait pas la Chiasse. Oh, des fions, oui, plein. Moins dernièrement pour certaines raisons, mais des fions quand même. Mais plus d'insultes directes. Pour deux raisons. La première, c'est qu'il considérait que peu après leur rupture, il avait déjà bien rempli le quota de crasseries verbales. Vraiment, la colère l'avait rendu inventif et particulièrement prolifique à cet égard. La seconde, c'est qu'après ça, il avait décidé que s'il avait quelque chose à reprocher à Andréa, il ne le ferait plus en passant par l'offense, mais de manière directe, et si possible concise.
Alors ce "connasse" là n'était que le produit d'un réflexe. Un réflexe d'un Vran qui considère que c'est un peu con de prendre quelqu'un à qui on a donné rendez-vous pour un prosélytiste de base. Heureusement que lors de leur premier rendez-vous galant -haha!- c'est elle qui devait aller chez lui. Sinon ça aurait eu une dégaine étrange. Enfin un peu plus.

Et donc, il était rentré. Enfin il avait essayé, jusqu'à ce qu'Andréa ne vienne aider, parce qu'en fait il y avait un barrage derrière la porte. C'est un peu l'avantage quand on est une femme, à fortiori quand on est Andréa. Si quelqu'un veut forcer la porte, ben y a déjà la moitié de la garde robes pour bloquer l'entrée. Pratique. Moins pratique quand quelqu'un doit entrer, ou quand on doit sortir. Bref, il était entré. Et la suite de gestes d'Andréa avait eu le don de rendre Vran curieux. Non, pas le regard blasé, ça il y était plus ou moins habitué, et n'avait d'ailleurs eu aucune réaction face à ça. Non, c'est ce qui est venu ensuite qui l'a interpellé. D'abord elle avait libéré le lit, pour ensuite bloquer la porte, et enfin... se poser sur la table. Avouez que c'est étrange. Alors traitez l'aigrefin de paranoïaque si vous voulez, mais ça pue le traquenard quand même. Ils savaient tous les deux qu'ils n'allaient pas s'envoyer en l'air. Enfin non, pas exactement. Dans l'esprit de Vran, ça pouvait toujours dégénérer sur un malentendu, et on parle toujours de la même chose quand on dit dégénérer. Mais ils étaient tous les deux d'accord sur le fait qu'il fallait éviter ça, toujours, et débarrasser le plumard c'était clairement de la préméditation. Alors forcément, si ce n'est le lit, le bestiau -pas le chien hein- pense à la porte. Et c'est donc dans un regard scrutateur et attentif que ses billes sombres parcourent la pièce. Petite pièce au demeurant, le tour d'observation a pas été long. Oh, moi je sais qu'il n'y a probablement rien derrière ces actions, rien de plus que le hasard en tous cas. Mais Vran... Vran il a une capacité, qui d'une situation à une autre peut être un don ou une malédiction. Observateur, il aura tendance à capter et analyser chaque geste, et ce sans même sans rendre compte. Cela lui aura sauvé la vie à plusieurs reprises, et l'aura aidé à déchiffrer pas mal des gens auxquels il aura eu à faire jusqu'à présent. Mais quand ça touche à un relationnel un peu plus pointu, il en arrive vite à faire des conclusions rapides. Peut-être un peu trop rapides, par moment. Le pire peut-être là dedans, c'est qu'il aura parfois eu raison, et que ça avait été précisément à des instants où il aurait tant préféré avoir tort.
Ses yeux finirent par quitter les recoins de la chambre, avant de se poser de nouveau sur Andréa.


Il mange à sa faim. Mais pas à sa gourmandise.

Et voilà qu'on le faisait passer pour un tortionnaire de clébard, en plus. Oui, il rationnait Mog. Mais contrairement à beaucoup d'autres, Vran avait accumulé le plus de renseignements sur la race de son chien, et sur la manière la plus efficace de l'élever. Et on avait été clair avec lui. Ton chien c'est un foutu gourmand. Si tu le laisse faire, il va se goinfrer. Et si il se goinfre il grossira, et vite. Et quand il atteindra l'âge adulte, un surpoids le tuera. Simple. Alors il avait suivi scrupuleusement les consignes. Plusieurs repas par jours, bien rationnés, et pas trop gras. D'autant que de base il allait être lourd, et qu'un mâtin espagnol, bien qu'imposant et protecteur, n'est pas taillé pour le sport. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il avait aussi des consignes concernant les activités physique de Mog.
Le regard se baisse sur le sol, sur le matériel d'écriture et enfin, fatalement, sur le pied. Puis il revient sur la Colombe, encore, après avoir refait un tour du propriétaire.


Ça va être long. J'te file ça ce soir.

Parce que cette liste, Vran l'avait déjà faite verbalement, et alors que ladite liste s'étirait, il s'était bien rendu compte que c'était bien plus long que ce qu'il pensait au premier abord. Tout ça, c'était des connaissances qu'il avait bien intégrées et qui relevaient désormais du réflexe pour lui.

Oui, je suis sûr, arrête de t'en inquiéter.

Il faut croire qu'il avait compris de quoi la Chiasse parlait. Du moins il le pensait. C'est qu'avec elle, et surtout depuis quelques temps, il pouvait s'avérer compliqué de comprendre exactement ce que ses mots voulaient dire. Et maintenant, il était là. Ils étaient là. La porte est bloquée, Vran est debout au milieu de la pièce, Andréa contre la table, et Mog assis entre les deux, les regardant avec la langue pendue, haletant. On fait quoi maintenant?
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Andrea_
Il parait qu’avant de faire un truc, faut peser le pour et le contre. Que si on hésite entre deux trucs, on pèse et on choisit la moins pire : ce qui est tout à fait merdique, parce qu’on ne peut pas vraiment peser les choses. On peut peser un canard mais pas une pensée. On peut peser des pommes mais pas une idée. On peut peser de la viande mais pas un rêve. Vraiment de la merde.
Dans mon cas, j’avais deux possibilités.
Sauter sur Vran, et le violer avec son consentement –oui ça serait plus un viol, je sais-, ce qui est, on est d’accord, une idée de merde OU lui demander de partir, ce qui, de toutes façons, sera pris de la mauvaise manière, mal interprété évidemment parce qu’on sait tous que Vran a une fâcheuse tendance à sur-interpréter les moindres faits et gestes des gens qui l’entourent.
Dans mon cas donc, j’avais deux possibilités, deux possibilités aussi merdiques l’une que l’autre.
C'est-à-dire que dans ma tête, il déposait le chien, et il repartait. J’avais éventuellement imaginé qu’il veuille entrer, et à ce moment là de mon scénario, je lui filais de quoi m’écrire toutes les règles de vie du chien, ça nous aurait occupés un moment, et puis il repartait. Ouai, je sais que mon scénario était pourri, en même temps je suis brigande, pas scénariste. Le pire, c’est que pour tromper l’ennemi j’avais rien dans la piaule qui pouvait faire durer la soirée : pas de quoi picoler, pas de quoi manger, pas de quoi fumer. J’peux vous dire qu’avec ça, on était sûrs de passer une soirée de merde sans dégénérations. Bon okay y a un plumard, en même c’t’une chambre hein, j’allais quand même pas démonter le pieu pour éviter les pensées malsaines –d’ailleurs c’est pas malsain-. Et franchement, quand on connait ces deux là, on sait très bien que même dans du vide ils trouveraient un support pour s’envoyer en l’air.

C’est donc tout naturellement que lorsque Vran a chié sur mon script, je suis restée à rien faire, mais genre… rien de rien. Au point que je regrettais d’avoir vidé cette bouteille de rouge sur les bégonias. Au point de regretter de pas avoir pris un petit sauciflard au marché. Et pour vous prouver à quel point j’étais en désespoir, j’regrettais même de n’pas avoir un jeu de cartes à sortir. C’est simple, la seule chose qu’on entendait à ce moment là, c’sont pas les mouches –pas la saison-, mais simplement les gouttes de bave de Mog’ qui tombaient sur le parquet.

Et tu vois, l’ambiance devient pesante. Très lourde. J’sais pas si t’as déjà vécu ça, mais c’est très étrange. D’un côté t’as très envie que l’autre se casse, et de l’autre pas du tout. Y a un putain de silence dans l’air et pourtant c’est oppressant. Il ne se passe RIEN, et pourtant il y a une espèce d’urgence qui se met en place. L’impression soudaine que la pièce est petite, trop petite. Qu’il faudrait ouvrir la fenêtre. Qu’on manque d’air. Qu’il y a du bordel partout et qu’en plus, horreur, ça bloque la porte. Alors tu commences par te passer une main sur la nuque. Puis t’as cette petite montée de chaleur qui rend tes tempes un peu moites, c’est pas de la fièvre mais tu sais pas ce que c’est. Puis sans le vouloir tes yeux cherchent. Scrutent. La porte. La fenêtre. Le bureau. Le tas de linge. T’as besoin de savoir, tout de suite, où sont tes bottes. Une cape, il te faut une putain de cape, là, tout de suite. Toi-même tu sais que c’est pas normal, que c’est pas rationnel, t’en viens à te demander si t’es pas en train de virer fada, et tu pries pour que la personne en face n’ait pas remarqué cette soudaine impatience qui te gagne, cette urgence dans ton regard.
Et puis enfin, tes bottes sont là. T’essayes de ne pas te jeter dessus, de te pencher, dans un geste presque naturel, pour les enfiler. Tu tentes même un sourire vers Vran, histoire de peut être le rassurer, parce qu’il voit bien, il te connait, qu’il se passe un truc. Et toi, toi, t’essayes même pas de dire un truc, parce qu’y aurait rien de plus que des balbutiements qui sortiraient de ton bec, de toutes façons tu lui dirais quoi, qu’il faut que tu sortes ? Que t’as besoin d’air ? Que tu vas faire de la merde si vous restez là ? Que tu n’veux pas ? Mais que tu sais pas pourquoi tu n’veux pas ? Que tu ne sais même pas ce que tu ne veux pas ? Ah bah oui Colombe, ça serait sympa tiens.
Le corps s’était levé sitôt les bottes enfilées, l’urgence n’était plus feinte lorsqu’elle s’attaqua au tas de fringues derrière la porte, et pour ne pas définitivement passer pour une folle, ou pire que Vran tente de la calmer en la touchant –ce qui est serait la cerise sur le pompon- elle avait lancé un


- Tu dois partir.
En ajoutant, une fois qu’elle était venue à bout de sa pile de linge
- Mog’ est fatigué. Tiens Mog’, profite du regard que je te lance, il veut dire « dors et pose pas de question », visiblement ça fonctionne la bête semble étonnée mais blasée et se couche –sur les papelards, pas grave-.
Une dernière paire de bottes est balancée sur le plumard –sans viser Vran, s’il mange une godasse c’était pas prévu- et la porte, enfin, est ouverte, ce qui sous une touffe de cheveux hirsutes file un sourire à la Colombe, sourire destiné à Vran.


- Y a une demeure à la sortie ouest du village. Trois gardes, un chien. Les volets ne sont pas ouverts depuis quelques jours. On n’met pas de gardes si y a rien à garder, ce soir, on va se servir.

Ne devenons pas comme ces connards d’ex qui se disent « bonne route et à bientôt », fais ce dernier coup avec moi.
Et pour que tu n’interprètes pas mal ce regard, il dit « s’il te plait ».

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Oh, il la sent bien, Vran, l'atmosphère qui s'alourdit lentement mais sûrement. Le silence, les halètements rapide du chien qui battent la mesure aussi sûrement qu'une horloge, de manière peut-être plus entêtante encore. La tension entre les deux humains qui se regardent sans rien dire. Tout y est. D'ailleurs lui aussi il la sent, l'envie de se ruer sur Andréa et de la jeter sur le pageot, qui se lance avec violence sur le barrage de la raison. La réaction de cette dernière que se fait de plus en plus étrange a au moins le mérite de détourner un peu son attention de ce désir interdit. Il aurait bien quitté les lieux, si ce n'était cette barrière de tissu contre la porte. Il se voyait mal tout dégager à la place de la Chiasse. Alors il restait là, à l'observer en silence. Jusqu'à ce que ses yeux se détournent, car il sentait bien que son regard pesant sur elle n'améliorait en rien la situation.
Il regardait la pièce, donc. Ce tas de fringue là. Le lit. Mog. Le lit .Le papier au sol. Le lit. Cet autre tas de fringues. Le lit. Le coin de la pièce. Le lit... Le lit. Rapidement, Vran se frotte l'arête du nez, comme pour prier son esprit de bien vouloir arrêter de ressasser ces images là d'Andréa. Pendant ce temps, elle trouve ses bottes. Et lui, il crois bien avoir compris la raison de cette hâte qui semble posséder la Colombe. Ce qui, croyez moi, ne l'aide pas du tout, mais genre vraiment pas à apaiser ses pensées voraces.

Dans l'espoir de se calmer, Vran se penche pour grattouiller Mog, histoire de lui redire au revoir. Ça lui permet aussi de cesser de regarder ce maudit plumard ou Andréa. Mais bon, comme beaucoup le savent, la vie est une chienne. Du coup, alors qu'il s'occupe du chien, son regard se détourne légèrement. Un peu, vraiment, pas beaucoup, rien d'extraordinaire. Pourtant c'est assez pour capter, du coin de l'œil, l'un des courriers de la Colombe grattait sur le sol avant son arrivée. De façon un peu traditionnelle, un "Mais j'ai fait quoi en fait?" résonne dans sa tête. C'est le truc qu'on se dit sans vraiment y réfléchir, et heureusement, parce qu'il y aurait probablement un bon paquet de veufs, de veuves ou d'orphelins qui auraient une réponse toute trouvée à la question. En réaction, Vran ferme les yeux, puis les rouvre en faisant tout ce qu'il peut pour se concentrer sur Mog, uniquement Mog. Déjà parce que ce n'est pas le genre de salaud -Vran, pas Mog, forcément...- qui lorgne les courriers des exs, des femmes ou de n'importe qui d'ailleurs. Mais aussi parce qu'au fond, il a bien trop peur de savoir ce qu'elle pourrait bien écrire. Alors ça grattouille, ça papouille, ça frotte, regard planté sur celui d'un chien heureux. Et comme il sent que ça devient suspect, et qu'en plus ce rectangle jaunit tâché d'encre devient compliqué à ignorer tant il ressort particulièrement sur le bois sombre, il se redresse.

Pile pour voir le sourire qui lui est adressé alors qu'elle finit d'enfiler ses bottes. Oui, seulement, foutu cerveau qui s'amuse à dilater le temps. Il s'écarte légèrement pour la laisser passer lorsqu'elle se lève pour aller détruire ce mur de vêtements qui bloque, les narguant presque, la sortie salvatrice. Et lorsqu'elle lui dit qu'il doit partir, lui, se contente de hocher lentement la tête, accompagnant le geste d'un "Mh mh" approbateur. L'excuse qui passe les lèvres appétissantes -détourne le regard, que diable!- lui passe d'ailleurs bien au dessus de la tête, contrairement à la dernière paire de bottes qui ne passe pas bien loin du menton, alors qu'il opère une esquive réflexe. Le sourire et les cheveux en bataille qui lui font soudainement face ne manquent pas, on s'en doutera, de lui faire ressurgir certains souvenirs au visage. La proposition qui suit, elle, le plonge dans ses réflexions. C'est que l'idée est dangereuse. Accepter, c'est certainement prendre un risque. Et on ne parle pas du risque physique d'aller s'attaquer à une baraque gardée, non, mais bien du risque de poursuivre la soirée rien qu'à deux, et de se laisser emporter ensemble par l'adrénaline de ce genre de mission. Mais en même temps, c'est tentant. Très tentant. Parce que ça s'annonce amusant, déjà. Mais aussi et surtout parce que c'est Andréa qui propose.

Le regard, qui s'était fixé dans le vide le temps d'étudier l'offre de la Colombe, se relève sur cette dernière.


Faut que j'récupère mon épée.

Il avait donc cédé. Corvidé avait suivi Andréa à l'extérieur, et s'était dirigé vers son appartement pour s'y équiper plus amplement. Peut-être l'avait-elle suivi. Auquel cas, la route aura probablement était avare en paroles. Epée et autre dagues ramassés, il s'était dirigé vers la sortie ouest donc, avec Andréa ou pour l'y retrouver, selon ce qu'elle aura de choisi de faire au préalable. C'était désormais à elle de les guider.

J'te suis.
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Andrea_
Ça a l’air vachement énervant de ne pas savoir ce qu’il y a sur les missives. Pourtant, si Mog’ se levait maintenant, et qu’un coup de vent venait soulever les papiers pour les coller juste devant le pif de Vran, premièrement, ça serait un sacré coup de chance, deuxièmement, Vran n’y trouverait rien de louche. Tout au plus une correspondance avec Johannes, un « Quignon râleur, quignon Charmeur », quelques tentatives ratées de courriers à destination d’un blond mercenaire, avec seulement les entêtes « Mercenaire », ou « Lansquenet », sans que rien d’autres ne noircissent ces vélins. Avortés, parce qu’il n’avait pas répondu à la dernière missive et qu’elle se refusait d’être de ces femmes chiantes qui noient leur mec sous les courriers jusqu’à les étouffer, fichue fierté.
Mais il n’y eu ni lever de Mog’, ni vent, et le pif de Vran était déjà occupé à renifler l’air qui lui permettrait bientôt de sortir –par la bouche- un


Faut que j’récupère mon épée.

Il avait donc cédé, et c’est en silence qu’ils avaient rejoint l’appartement du Brun. Il avait probablement un arsenal là dedans mais à aucun moment Colombe, elle, n’avait pensé à s’armer. Il se trouve que depuis qu’elle a troué le bide de Vran avec une arbalète elle n’avait touché qu’une seule arme. Une dague, celle de Sieg’, qui après une dispute lui avait ouvert la main. Deux jours, deux armes, deux hommes, et Colombe avait décidé que plus jamais elle n’en toucherait une. Oh, bien sûr elle savait au fond, qu’elle finirait par reprendre confiance en elle, et qu’à nouveau, un jour, elle aurait dans sa main le pommeau d’une épée ou le manche d’un coutelas mais pour l’heure, la chose lui semblait impossible.
Est-ce que c’est très con comme idée ? Oui. M’enfin le jour où la Chiasse sera rationnelle on le saura hein.
Elle avait donc patienté en silence le temps que Monsieur –anciennement un fan d’arbalète, CQFD-, ramasse ses lames et l’avait gentiment escorté à la sortie ouest de la ville.
Rapidement les lumières de la ville s’étaient faits plus rares. L’obscurité gagnant du terrain les embourbait dans une sorte de silence encore plus oppressant, et la haute maison qui s’élevait bientôt devant eux n’arrangeait pas l’image lugubre du moment. Le duo marqua un temps d’arrêt, Colombe en maitre de cérémonie arrêtant son voisin d’un bras tendu barrant son corps. Elle ne le regardera pas le temps de retirer sa cape, qui, pliée, sera posée sur un rocher : sans aucune arme il vaut mieux être sûr de pouvoir bouger comme on l’entend.

Et si dans un premier temps le silence était pesant, il les enfermait désormais dans une sorte de bulles qu’ils maitrisaient : s’aventurer dans des endroits ne leur était pas inconnu, le faire ensemble, encore moins. Bientôt la faible lueur d’une lanterne semble virevolter devant la maison, le gardien ne semblait pas attendre de visiteur et s’adonnait donc à un chant lyrique qui pouvait presque faire penser qu’il était castré –on ose tout quand on se pense seul-.

Un regard, enfin, posé sur Vran alors qu’elle étire un sourire en coin : la partie est lancée !
Oui déjà.
Oh je sais déjà qu’il va râler, parce que quand même on aurait pu jouer à shifumi pour savoir lequel des deux part en premier, et que c’est pas futé d’y aller directement, qu’on aurait pu regarder un peu avant de se lancer, histoire de comprendre les habitudes des gardiens, calculer le temps qu’untel met à faire le tour de la maison, et puis t’as parlé d’un chien, j’vois pas de chien t’as pas dit s’il était attaché ou non, mais Déa put’ain tu fais chier aussi à partir toujours devant et moi j’suis derrière à devoir te suivre parce que forcément tu vas avoir besoin de moi, et moi j’aurais répondu « nan mais arrête ton char, il m’est jamais rien arrivé de grave ! » et lui il aurait dit « parce que je suis là pour te sauver la couenne, sinon tu s’rais déjà cané ! », et puis on aurait déblatéré pour savoir lequel à la plus grosse mauvaise fois, et bla, et bla, et bla. En fait, si je pars toujours d’un coup sans réfléchir, c’est pour éviter les discours de Vran, tant qu’il est occupé à sauver nos vies, il me s’rine pas l’tambourin avec ses reproches.
Bon, c’est aussi parce que j’suis pas du genre à réfléchir, j’avoue.

Les automatismes reviennent, et plutôt rapidement. Quelques pas légers sur la pointe des pieds avant de disparaitre derrière le pilier du grand portail, un signe de main à Vran pour signifier que la voie est libre, un baiser soufflé pour qu’il arrête de penser –ce dont j’ai parlé avant « pourquoi t’es partie avant ? » « parce-que ».
Le corps se penche alors que le premier gardien disparait derrière la grange. J’estime à trente trois mètres la distance entre le porche et moi, un peu moins du double pour rejoindre la partie droite de la maison. C’est une toute petite partie rajoutée à la demeure initiale, c’est plus loin, mais la porte est ouverte, c’est de là que sortent les gardiens, et j’mettrais ma main à couper que les deux autres y sont, soit en train de dormir, soit en train de se rincer la gueule.

Entre les deux, mon cœur balance –c’est l’histoire de ma vie, j’vous jure-, mais pour vous montrer à quel point j’ai changé, je vais… demander l’avis de Vran ! Dingue hein !
Non je déconne.
Nan mais j’allais le faire mais franchement on est à découvert, à deux couillons derrière un pilier, et pas un gros le pilier. On est à découvert, pas très couvert, mais beaucoup trop proche. M’enfin j’le préviens cette fois, et oui, j’le préviens en retirant mes bottes et mes braies.


-J’ai un plan, toi, t’as les armes. On est une bonne équipe.

Tiens, regarde, on est une tellement bonne équipe que je te confie mes bottes et mes braies, tu peux en faire ce que tu veux, je pense que t’as remarqué que j’en avais d’autres.
Je regrette un peu de le laisser derrière moi, parce que j’aurais bien voulu voir sa gueule, mais j’vous dit entre nous c’est tendu, j’suis clairement en ch’mise et même si elle est longue, il SAIT que j’ai rien en dessous, alors j’m’attarde pas tu vois. Je trace vers laporte ouverte –et éclairée, franchement sinon j’aurais pas pu voir qu’elle était ouverte hein-, je déchire les manches de ma chemise, sacrifie un peu l’encolure –ouvrez ouvrez la cage aux nicho..hm- et pour finir le tableau, PAF : libération des cheveux pour, une fois près de la porte, laisser apparaitre une jambe nue –et des orteils presque peints !- histoire de laisser planer un petit moment magique, avant de finalement –je suis super souple- me pencher pour qu’au dessus d’une jambe de déesse, ils voient aussi la tête.


Bonsoir Messieurs, je connais un moyen de vous occuper toute la nuit…
Ça vous dit ?


Et la Colombe est dans le poulailler. Je répète la Colombe est dans le poulailler.
Sans armes.
Vran ?
Vra-aaaan ?
Bin mon couillon j’espère que t’es pas en train d’renifler mes braies, parce qu’on va vite avoir besoin de toi.


Et comment que ça nous dit ma jo…
Moi d’abord, t’es rond comme une queue d’pie Bernard !
C’pas moi Bernard, c’est l’chien
Ouai alors non, pas le chien…
Y en aurait pas un qui s’appellerait Cagna dans l’coin ?
Bah non pourquoi ?
Pour rien, et VRAAAN ?, non pas de Vran non plus Mince.

Bon bah voilà, comme prévu deux hommes et un chien, tu peux être fière de moi Vranou, enfin… quand t’arriveras.
Si t’arrives.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Le chemin avait été parcouru de la même manière: Dans un silence pesant. Mais il savait que ça irait mieux une fois sur place. Effectivement, ce genre d'exercice, ils connaissent bien. Mais cette fois, chose importante à noter, Vran n'avait pas son arbalète. Certains supposeront que se faire traverser le corps par un carreau l'aura calmé, mais il n'en est rien. Non, c'est juste que cette fois, il n'avait aucune envie de tuer ses ennemis de loin. Car Vran traverse une période difficile. Depuis son retour de la tombe -et un peu avant-, rien ne fonctionnait comme il le voulait. Rien. Même ce maudit tournoi, qu'il attendait dans l'espoir de se défouler, n'avait finalement été constitué que de deux nuits chiantes à croiser quasiment personne. Ce n'était même pas le score minable qu'ils avaient marqué qui était réellement gênant, vraiment, il aurait préféré se faire péter la gueule à plusieurs reprises et avoir un score encore plus ridicule, si seulement il y avait eu combat.
Alors voilà, la conséquence, c'est qu'il avait laissé l'arbalète chez lui, et ne s'était équipé que d'objets tranchants. Parce qu'il voulait voir le sang couler de près. Il voulait de la violence. Epée, miséricorde, une dague de secours et des couteaux de lancé serviraient à semer la mort ce soir.

Il avait bien vu, d'ailleurs, qu'Andréa était à poil -façon de parler, ça aurait été vraiment compliqué sinon-, mais il n'avait rien dis. Oui, il trouvait ça con. Oui, il était prêt à lui filer sa dague si elle le souhaitait. Mais ultimement c'était son choix, et il ne comptait pas la forcer à s'armer. Par contre, si elle finissait blessé, il serait prêt à se foutre de sa gueule, parce que c'est quand même Vran.
Ils s'arrêtèrent, lieu de leur futur crime en vue. Le truand discerna également la lanterne qui semblait danser au rythme du chant dégueulasse du garde qui la tenait. En voyant ça il se dit qu'ils avaient à faire à des amateurs. Peut-être pas, après tout lui n'avait jamais été garde pour savoir ça. Mais il ne pouvait s'empêcher qu'une lanterne, pour ce genre de boulot, c'est stupide. Non seulement on te voit de loin, mais en plus ton champ de vision est réduit. Parce que va voir quelqu'un arriver à plus de dix mètres quand t'as la lumière de ta propre lanterne qui te défonce la rétine.

Forcément, la Chiasse part en premier, sans rien demander, comme d'habitude. Il est même plus étonné le Vran en fait. Mais là c'est spécial. Ce soir c'est pas comme d'habitude. Parce que ce soir, Vran n'a pas envie de faire dans la dentelle. Oh, seul, il aurait pu éliminer ces gardes sans que jamais personne ne puisse le voir faire. Mais on l'a dit. Ce soir, il veut de la violence. Alors quand, derrière son pilier -que j'ai bien du mal à visualiser j'avoue- lui fait signe que la voie est libre, lui, il déboule en mode promenade, parce que là clairement il s'en bat les genoux de se faire repérer. Bon en revanche, derrière le pilier, quasiment collé au corps féminin, il perd de sa tranquillité. Mais ça ne dure pas longtemps, bientôt il se retrouve avec braies et bottes dans les bras. Qu'est-ce qu'elle fout encore? Ah. Il comprend assez vite, parce que pendant le peu de temps durant lequel elle est devant lui, à moitié à poil, et aussi pour une partie de la route qu'elle fait jusqu'aux gardes, ce n'est plus du tout le meurtre des gardes en question qu'il a en tête. Il en vient d'ailleurs à se dire que là quand même, elle cherche la merde. Cela dit, lui non plus ne réfléchis pas beaucoup -le sang qui fuit le cerveau, tout ça...-, puisqu'au lieu de garder les fringues qu'elle lui a confié pour les lui rendre ensuite, eh bien il les lâches devant lui. Donc à moins qu'elle ne revienne les chercher... Mais en même temps, pardonnez le: Comment il fait lui après avec des bottes et des braies pas à lui pour débarquer et s'occuper des mecs et du chien, hein? Voilà.

Alors que Colombe fait son numéro de donzelle pas trop farouche presque à poil -et putain c'est vraiment dur... genre difficile hein-, Vran prend une bonne inspiration. La partie est lancée, comme tu dis. Il se décolle du pilier, et marche -oui il marche j'ai dis- d'un pas déterminé vers la porte. Deux hommes et un chien. Il profite, puisque comme prévu, leurs lanternes améliore leur vue à courte distance, mais ne les aide pas du tout pour ce qui vient d'un peu trop loin. Et en plus, ils sont beaucoup trop occupés à reluquer les guibolles dénudées d'Andréa pour le remarquer. C'est quand le chien se redresse, alerte, qu'il décide d'attaquer vraiment. Un couteau de lancer est sorti d'un geste fluide, puis fend l'air jusqu'à s'enfoncer dans l'œil d'un des deux gars qui, bavant bêtement devant la jolie femme qui leur font face, ne font même pas attention à leur bête qui reniflait le danger.. D'ailleurs, la bête en question se met à aboyer, courant vers Vran. Ça aussi c'est l'erreur de débutant. Un chien tout seul, c'est gérable. C'est quand ils sont deux ou trois que ça devient emmerdant. Enfin, un chien c'est toujours bien pour son odorat, mais franchement si c'est pour pas l'écouter à la moindre minette qui passe, prends en pas. Enfin voilà, tout ça pour dire qu'aigrefin s'est contenté de sortir son épée et d'attendre le saut de l'animal pour l'accueillir d'un grand coup de lame façon batte de baseball. Couché Bernard.
Bon ben voilà, maintenant il reste que Pas-Bernard-parce-que-Bernard-c'est-le-chien. Et vu que j'ai pas envie de réécrire ça à chaque fois, je vous cache pas que Pas-Bernard il va caner vite fait, hein. D'ailleurs Andréa ferait mieux de se décaler, des fois que le mec voudrait tenter de s'en servir comme d'un moyen de pression.

Tout ça s'est passé vite, si bien que le garde panique un peu, après avoir vu son collègue et le chien se faire allonger dans les dix secondes à peine. Alors il a la main qui tremble un peu, le corps entier qui se crispe beaucoup trop. La garde de son arme est enfin atteinte, mais c'est trop tard. Vran a déjà dévoré la distance qui les sépare, et son épée s'enfonce brutalement dans le ventre de Pas-Bernard. Mais ce n'est pas assez, du moins du point de vue du brun. Du coup, de sa main libre il saisit le garde par le col, abandonne momentanément l'épée dans le ventre qu'elle venait de transpercer, puis c'est la miséricorde qui se fiche dans la tête du type, entrant par le dessous de la mâchoire et pointe sortant un peu du haut du crâne. Oh faites pas les choqués! J'avais prévenu, moi, qu'il voulait de la violence. Tout le monde le savait qu'il était pas là pour discuter broderie.
Voilà donc Bernard, Pas-Bernard et Connard lambda étalés au sol et baignant dans leur sang. Les armes sont récupérées, essuyées sans vergogne sur les vêtements des victimes, et le regard se porte enfin sur Andréa.


T'avais dis trois gardes, nan?

Et pour le coup c'est même pas sur le ton du reproche! Clairement, c'était sur le ton du "J'aimerais vraiment bien qu'il en reste un à déquiller". Pour tout dire, s'il pouvait même en rester plus qu'un, ça l'arrangerait le bougre. De toutes façons, à partir de là on connaît le mode opératoire, hein. Garde ou pas garde, maintenant ils allaient nettoyer la maison. Que ça soit au niveau richesse déjà, parce qu'ils préfèreront coudre un sac avec leurs fringues et repartir à poil plutôt que de laisser le moindre truc ayant un tant soit peu de valeur sur place. Et au niveau occupants, aussi, parce que laisser des survivants c'est pas leur truc. Si ils s'amusaient à en laisser un à chaque fois pour raconter ce qu'il s'était passé, le duo serait probablement célèbre. Mais non.
Pour le moment, Vran dégaine sa dague et la tend vers la Colombe, poignée en avant.


T'es sûre qu't'en veux pas?

Mais ce n'est pas par inquiétude. C'est plutôt pour qu'elle s'amuse aussi.
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Andrea_
Il marche, oui messieurs dames, Vran marche. Mais vas-y Vran je t’en prie, prends ton temps, t’as pas envie de faire quelques pas de danse tant qu’on y est ? J’sais pas, ton lacet est fait ça va ? Non mais je t’en prie, c’est pas comme si quelqu’un t’attendait !
Parce que pour MARCHER y a du monde, mais sinon pour me ramener mes fringues non ? Personne ? Ah c’est bien ce qui me semblait, Vran est un arnacoeur. De merde –oui je sais que j’étais pas obligée de le rajouter mais c’est comme le « connasse », parfois, ça sort tout seul-.
Alors on pourrait se dire que puisque Monsieur prend son temps, on va avoir droit à un beau spectacle, tu vois un peu comme quand t’attends pendant six heures sous la pluie ton chanteur préféré et qu’enfin tu le vois sur scène, tu te dis « que ça va déboiter »-je suis vieille, les vieux disent encore « déboiter » oui oui-. Alors vas-y que je remue la gambette, que j’ai envie de péter des gueules et exploser des pifs parce que j’aime pas trop trop beaucoup le regard de Pas-Gérard et son couillon de collègue MAIS je l’ai cherché alors je patiente, je patiente longtemps puisque visiblement mon chanteur préféré est en train de se repoudrer le tarbouif et enfin, quand Vran arrive…

C’est la déception. Alors je m’explique, niveau spectacle on y est hein, j’entends un truc siffler à mon oreille –et ça râlait pour une paire de bottes…- et l’instant d’après le mec qui me reluquait a un couteau dans l’œil, j’en profite pour remballer le matos –parce que je peux me battre en chemise mais faut quand même avoir les loches bien accrochées sinon ça se barre sous les bras et c’est gênant, toi-même tu sais-. Nan vraiment, niveau spectacle on est, un qui pisse du sang par l’œil, le clébard qui se fait saigner et l’autre qui se mange une épée dans le bide ET une miséricorde dans la caboche. M’enfin ça me fait un peu l’effet d’un gars qui entre en scène et qui s’écroule au bout d’une musique parce que niveau repoudrage il y est allé un peu fort. Alors moi, j’avais à peine eu le temps de me pousser pour pas que le sang tâche ma chemise –je sais qu’elle est perdue déjà m’enfin j’peux encore la préserver un peu- et je regarde Vran les mains sur les hanches et l’air blasé.


T’avais dit trois gardes, nan ? J’ai dit blasé l’air ? C’est SUPER blasé en fait, c’est les yeux qui se ferment et une main qui vient masser la tempe. J’ai envie de répondre plein de trucs, du « t’es sérieux là ? » à « tu m’emmerdes Vran, mais vraiment », en passant par le traditionnel « Oui j’ai dit trois, tu m’écoutes jamais quand je parle ». Mais j’me contente de rien dire parce que je suis : super blasée.
C’t’à dire qu’à ce moment là, y a quelque chose qui me dit qu’va falloir rajouter des gardes, parce que si le Vran se les fait trois par trois, techniquement, on peut déjà rentrer à la maison. Faut comprendre que voler, c’est super bien, nan vraiment c’est le genre de trucs qu’on fait depuis longtemps, depuis si longtemps que, personnellement, j’sais plus quoi foutre de tout ce pognon. J’me retrouve avec des appartements un peu partout, avec plein de trucs dedans que des fois quand j’y repense je me demande à quel moment j’ai trouvé intelligent de laisser, dans un appartement à Reims, douze cailloux, trente sept liqueurs de Noël, trois échelles et une petite voile. Oui, voilà, quand on est riche on en vient à faire des trucs chelous, comme acheter des voiles et les entreposer loin des bateaux, ou pire, ne plus se souvenir dans quel port on a un bateau –oupsi-.
Bref, tout ça pour dire que voler j’suis complètement pour, m’enfin le but de ce soir c’était surtout de se coller quelques frissons. Et aussi d’éviter quelques frissons –mais pas les mêmes-.


T’es sûre qu’t’en veux pas ?

Et c’est là que ça se corse, parce que le Vran dégaine sa dague et me la tend. Et que moi j’ai déjà dit que c’était niet, alors voilà, le visage se fige un peu et les yeux ont bien du mal à se décoller de la lame. Le corps recule un peu, beaucoup, jusqu’à avoir le cul coincé contre une table pour être précise.
Totalement certaine.
Niet pour les lames. Pas maintenant, pas comme ça, pas déjà. Pas la tienne, pas ici. C’t’à dire que je lui sortirais bien tout un tas d’excuses comme le fait que la lune soit pas en alignement avec les planètes et qu’en plus la sève monte c’est pas le moment de couper les arbres, et qu’en plus on est pas le sept et que le sept c’est mon chiffre fétiche, que peut être on serait le vingt et un ça pourrait passer parce que c’est un multiple de sept mais qu’en fait on est le .. je ne sais pas quelle date on est mais en fait, le regard s’arrime à celui du Vaurien, fermement, le temps de retrouver une certaine assurance pour affirmer, bien plus sûre d’elle désormais

Qu’est ce que j’en foutrais en plus j’ai nulle part où la mettre.

Bin c’est vrai, j’ai nulle part où la mettre et ça c’est à cause de toi parce que je te rappelle que t’as abandonné mes braies –et la ceinture qui va avec- ET mes bottes à côté du pilier. Ah ça, tu le visualisais pas le pilier mais rien ne t’obligeait à marquer la position avec mon odeur, parce que mon coco, si en fait j’m’y suis prise comme une brelle pour regarder le nombre de gardiens, et qu’en fait y a plusieurs chiens –t’as dit que c’était la merde à partir de combien ? Trois ? C’pas tombé dans l’oreille d’une sourde- bin ils n’auront qu’à renifler et à me pister. Bravo Vran, bien jouééééé !
Ah j’ai tellement envie de te balancer ça de vive voix, mais j’le ferais pas, tu sais pourquoi j’le ferais pas ?
Parce que sinon faudrait que je t’avoue que cette baraque –et les gardiens- je les ai vu qu’une fois, quand je sortais Mog’, cet après midi. Qu’en fait à aucun moment j’avais prévu de la visiter –encore moins avec toi-, mais que quand on s’est retrouvé dans cette piaule j’aurais été capable de n’importe quoi pour qu’on soit ailleurs. Alors voilà, surpriiiiiiiiiiiise.


Oh,merde.

AAAAaaaaaah bah voilà, j’savais bien qu’y allait avoir de la visite, ça m’arrange parce que moi aussi j’ai envie d’avoir un peu de sang sur les mains – mais pas sur ma chemise-. J’ai même envie d’faire une petite blague, j’la tente ? J’la tente.

T’aurais du prendre une arbalète.
Bah ouai, des gars- je dis pas combien pour être sûre que tu m’en laisses- sont en approche, j’suis pas sûre qu’ils ont capté qu’y avait un problème mais..OOOOOOH c’est diiiiiiiiiingue, ils ont des chiiiiiiiiiiiiens ! Et OOOOOOOH, QUATRE –je t’avais dit que j’avais retenu- et pour que ça soit VRAIMENT la merde, regarde ce que font les clébards ?
Il renifle MES fringues. T’as tout gagné, mais t’avais cherché la merd’ aussi.


Y a un escalier derrière la maison, j’te laisse t’occuper de la porte.
La porte, c’est une valeur sûre, vous verriez tout ce qu’il peut faire subir à une porte…heu… avec son pied. Entre autres. Fais donc ça, moi, je les occupe. J’hésite encore entre un « ohé les garçons regardez comme je suis belle, et presqu’à poils, venez petits petits » et « … » et rien, juste attendre que la porte soit ouverte.
Dis pas non, un petit cache-cache dans la maison c’est toujours plus sympa que dehors non ?

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Andréa pars vite, et Vran met du temps à venir. De quoi rappeler des souvenirs, hein! Ça critique, ça critique, mais en attendant il a remplit son rôle tout bien comme il faut. Non parce que s'il en avait laissé un en vie, elle aurait fait quoi, le cul à l'air, pieds nus, sans arme, et l'effet de surprise passé? Eh ben moi je vous le dit, j'ai du mal à imaginer ce qu'elle aurait pu faire. Bon j'ai bien quelques idées, mais c'est toujours un peu sale, et la plupart du temps le gars meurt même pas donc bon.
Mais bon, bientôt ça va être plus simple puisque gentiment Vran propose une arme à Andréa. Hein que ça va être plus simple! Hein! Ah? Ah bah non. Elle est certaine. Elle dit qu'elle a nulle part où la ranger. Bon j'ai bien quelques idées, mais c'est toujours un peu sale, et la plupart du temps... Tiens j'ai une impression de déjà vu. Non mais elle a nulle part où la mettre! C'est quand même pas lui qui lui a demandé de se foutre à poils! Ils pouvaient très bien se les faire sans stratagème, les deux couillons et leur clébard! Et puis en plus elle fait chier -en narration, du coup là c'est moi qui râle- parce qu'il a pas ramené ses sapes, mais encore une fois le mec est doué, on le sait bien, mais il peut pas fumer du monde tout en transportant la moitié de la tenue de madame! D'autant que les sapes en question sont à environ trente trois mètres -moi aussi je retiens- et que ça lui coûte que dalle de bouger son affriolant petit fion jusqu'au pilier pour les ramasser elle-même! Bon, là effectivement l'opération serait compliqué puisque quatre nouveaux gardes -probablement une pause pipi collective- déboulent avec des chiens. Oui, des chiens, aucune précision de combien exactement. Je suis pas un chien -haha- du coup disons qu'ils sont deux. Et accessoirement j'ai pas prévu de retuer Vran maintenant.
En plus c'est con parce que maintenant qu'ils sont juste devant la porte ouverte, eh bien il remarque qu'en fait ça donne pas directement dans la maison, c'est juste une espèce de cabanon tout flingué pour accueillir une poignée de gardes et leurs chiens. Oui c'est un peu la merde, surtout qu'Andréa ne veut TOUJOURS PAS s'armer un minimum. Du coup le truand il commence un peu à regretter de pas avoir embarquer son arbalète, et ce avant même que Colombe ne fasse sa blague de merde.. Ça lui aurait permis de démontrer une nouvelle fois à quel point c'est un instrument utile, à condition qu'on tire pas à bout portant sur son mari/ex-mari -c'était pas encore sûr sûr quand c'est arrivé- pour le sauver du mec qui est juste derrière à l'étrangler.

Donc, oh merde oui, tu l'as dis. La dague retourne dans son fourreau, puisque MADAME préfère les faire tuer plutôt que de prendre l'arme généreusement offerte! Du coup quand elle parle d'aller se charger de la porte, Vran y va joyeusement. Qu'elle se démerde avec ses quatre gars et sans arme, pendant que lui passe tranquillement par derrière. Bon là il pense ça parce qu'il est un peu ronchon, mais en vrai il la laissera pas dans la merde. Et il ne s'en rend pas encore compte parce que là clairement il a autre chose à foutre que de faire dans l'introspection, mais dans le fond ça l'énerve même. Ça l'énerve, de savoir qu'il irait au devant d'une mort quasiment certaine pour la lui éviter à elle, et ce sans même hésiter une petite seconde. Ça paraît noble, on se dit que c'est beau, que ça n'a rien d'énervant. Mais je vous assure que c'est rageant pour un égoïste dans son genre. Surtout alors que ça concerne Andréa. Ça a un petit goût d'injustice.


T'avises pas d'calancher.

Sinon je meurs aussi, je retrouve ton âme de connasse, et je reviens encore à la vie mais avec toi cette fois, et du coup tu seras bloquée avec moi, dans MA tête. Non il ne l'a pas dit, c'est que là il n'y a pas trop le temps. Mais avouez que la menace est inquiétante.
Les escaliers derrière la maison, donc. C'est dommage qu'il ne sache pas que la Chiasse n'a vu cette maison qu'une fois en se promenant avec Mog, parce que là du coup, en trouvant bel et bien l'escalier derrière la maison, il se dit que pour une fois elle a un peu étudié le terrain. Enfin ça dure pas longtemps, y a toujours quatre trou du culs qu'elle va devoir essayer de divertir un moment parce qu'elle a pas assez observé. Corvidé pose sa patte sur la porte de bois, histoire de se faire une idée de la solidité. Avouez que ça serait ballot que la porte soit trop lourde, de rebondir en tapant dedans -ah vous croyiez encore qu'il allait crocheter?- et de se briser la nuque en tombant comme un débile dans les escaliers. Mais heureusement c'est un bâtiment à l'ancienne -je suis pas architecte- avec des portes assez fines. Non parce que certains rupins s'amusent à installer des grosses portes en bois de chêne, c'est à la mode, et je vous assure que pour un gars qui aime exploser les portes à coups de talon c'est bien chiant. Sûr de la solidité précaire de la lourde -qui est pas lourde pour le coup-, Vran...

Vous avez deviné?

Eh ouiiiiii il envoie un grand coup de botte qui fait dégager la vulgaire planche de bois censée bloquer l'accès! On sent la maîtrise du geste, la maestria de l'expérience. Le geste est souple, assuré, l'ouverture est garantie, l'accès est débloqué, merci de rien au r'voir m'sieur dame. Parlant de m'sieur dame, il se trouve que derrière la porte, à deux trois mètres d'où il se tient actuellement en lieu et place de ladite porte, il y a deux personnes qui jouaient aux cartes sur une petite table et qui viennent de se taper un bond de quinze mètres, observant l'intrus avec de grands yeux. Vous reprendrez bien un peu de gardes dans votre délicieuse salade d'emmerdes. Encore un bon effet de surprise, c'est juste que si Vran avait pu ne pas en être une victime collatérale, il aurait apprécié. Mais qu'à cela ne tienne, notre truand est vif, plein de ressources, il a des réflexes, et en plus l'agression gratuite et sans sommation il a l'habitude. Alors réaction immédiate, l'aigrefin cours -enfin il fait deux ou trois pas rapides ils sont pas si loin- et envoie un chassé sans pitié dans la mâchoire de celui de gauche, comme avec la porte. Y en a un il aura plus vraiment à s'inquiéter de devoir se laver les dents. Et puisque celui de droite est déjà debout, dégainant son arme, Vran prend la chaise du premier pour l'exploser dans la mouille du second, bim. Et pendant que monsieur de droite -boouuuh!- se remet -il essaye- de ce qu'il vient de manger, le brun sort sa miséricorde et se jette sur le garde pour la lui coller dans la gorge. Eh ouais, des années à se taper avec des gens dans des tavernes.

Par contre, avec le double pétage de bois, si il y a d'autres gens dans la maison ils vont sûrement débarquer pour savoir qui fout le bordel. D'ailleurs il croit bien entendre des bruits de pas et des voix à l'étage du dessus. Heureusement ça a l'air d'être une bonne baraque assez grande, du genre la jolie villa blindée de pièces. Mais il faut se dépêcher si ils veulent pas être pris en tenaille entre ceux de dehors et ceux de dedans. Du coup après avoir sortie sa lame de son fourreau temporaire -la gorge de connard de droite- il sort sa tête par la nouvelle aération qu'il a offert au proprio, se colle deux doigts dans la bouche et siffle un coup sec, histoire de faire savoir à Andréa que c'est bon, elle peut venir. Mais vraiment grouille toi, sinon on aura jamais le temps de se planquer à l'intérieur.
Et cette situation, là, à se retrouver à ouvrir la porte -intérieure cette fois- pour voir où ils pourront se planquer quand Colombe aura raboulé son plumage, ça détruit ses certitudes. C'est que là c'est quand même un peu la merde. La merde du type personne est certain de pouvoir s'en sortir vivant. Forcément, ça fait réfléchir. On repense aux derniers jours passés. On pèse avec un œil nouveau les directions qu'on a prises. On reconsidère nos choix.


J'aurais dû la prendre sur cette table.
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Andrea_
Ah j’peux vous dire qu’avec Vran, dès qu’on parle de porte, et tout de suite ça le met en joie, j’vous jure, j’avais déjà tenté et ça marche dans plein de circonstances, exemples : « derrière cette porte il y a un trésor », « on ne sait pas ce qu’il y a derrière cette porte », ou encore « prends moi contre cette porte », nan vraiment, les portes, c’est comme les tables c’est son truc.
Du coup il détale –comme un lapin- en me prévenant « t’avises pas de calancher », ah là c’est sûr qu’on a le top du top de la menace. Je tiens quand même à rappeler que le premier de nous deux qu’a fait mumuse avec la mort ce fût Lui, et qu’il a joué quinze jours avant de revenir, alors j’veux bien être joueuse, m’enfin sur ce coup c’est pas de moi dont il faut se méfier, j’compte pas mourir avant un bon moment, j’ai des objectifs à atteindre avant. Par contre, s’il avait pris le temps de dire tout haut ce qu’il a pensé tout bas, là, làààààààà ça aurait eu de l’impact : qui a envie de mourir, puis de revivre dans la tête de Vran ? J’vais vous dire, j’suis même pas sûre qu’il ait encore de la place dans son esprit pour y placer quelque chose, en plus là dedans ça doit être super en bordel et très bruyant, non vraiment Vran, merci mais non merci, j’sais pas encore ce que je vais faire de ces gardiens pas prévus, mais je vais gérer.

Faut quand même avouer que ma chemise et moi, on se trouve un peu légères face à la cavalerie en approche. J’en viens vraiment à regretter d’avoir abandonné le reste de ma tenue, j’ai beau avoir les miches solides, y a que dans les films qu’on écrase la tête d’un mec entre les deux. Un petit coup d’œil à droite et à gauche, un pas chassé pour éviter le cadavre de Pas Bernard et je remarque le détail, que dis-je LE détail : Pas Bernard porte une paire de braies en cuir de vachette, collection printemps été 1467, Paris-Milan, le truc qui s’est vendu en édition limité. Alors oui, je sais, c’est la version homme m’enfin il a aussi une ceinture. De merde, m’enfin on le pardonne, on peut pas mettre deux trente sept écus dans un pantalon quand on est gardien et en plus se payer le luxe d’avoir une ceinture d’exception.
T’as déjà enlevé un pantalon à un mort ? Bin c’est vraiment pas facile, par chance Pas Bernard n’est pas encore tout à fait raide –faut environ trois heures pour que ça commence par le cou, donc on est large-. Enfin on est large on est large, on n’est pas si large que ça : ni au niveau de la taille du froc –faut vraiment que je fasse un régime-, ni niveau timing parce ce que mon comité d’accueil pas prévu se pointe. Je tiens à vous rassurer : j’ai quand même eu le temps de faire blouser un peu ma chemise pour pas ressembler à une pissotière en démolition, si j’avais eu le temps j’aurais fait uen tresse un peu lâche mais…


Hey… Bonjour ! Improvise Déa, improvise !
Vous allez bien ? N’improvise pas Déa, n’improvise pas, nan parce qu’avec la chance qu’on a elle va leur demander s’ils habitent chez leurs parents.

L’acier lorgne le comité, et là surprise de taille. Et de genre. Moi j’avais vu deux gardes et quatre chiens, mais une personne très mal intentionnée a fait l’inverse, ce qui est vachement plus compliqué pour une femme seule. Surtout quand elle est juste à côté d’un cadavre et que ce dernier n’a plus de froc et gît, pine au vent -j’aurais du le tourner, j’le savais-.


Oh mon DIEUUUUUUU, vite, ils sont trois, ils ont pris la fuite ! Bien ça, Continue !
Y en a même un qui lui a piqué son falzar et qui l’a laissé près du pilier de l’entrée ! Et elle se rattrape merveilleusement bien, Déa présidente, Dé-a- présidente !

Bon, j’avais pas prévu que les deux gardes se barrent en courant tout en laissant deux des chiens sur place, c’était sans compter sur… ma pédicure ! Je savais que ça servirait à un moment. Nan parce que si Vran est du genre à buter des clébards de sang froid, moi j’ai besoin d’un peu d’échauffements hein, alors le temps que les langues se faufilent entre mes orteils, je n’ai qu’à tendre la main vers le corps de pas Bernard pour qu’elle se tâche de sang, puis de la tendre aux chiens chiens. Voilà, c’est bien, comme ça…
Bon, ça n’a pas marché longtemps, mais assez pour que je m’éloigne de quelques pas avant de partir en courant vers la porte de derrière. Je crois que j’ai jamais grimpé des escaliers aussi vite, ah j’peux vous dire qu’on est loin du Festival de Cannes –faut dire qu’on est à Fribourg-, trois par trois –comme Vran avec les gardes-, ça tombe bien, au milieu du bouzin j’entends le sifflement de Vran et j’arrive comme une fleur sur le perron, accueillie par deux corps, les fesses de Vran qui ouvre une porte –Vran, pas ses fesses- et un merveilleux et inoubliable…


J’aurais dû la prendre sur cette table.

Bin tu vois Vran, elle était pas énervée la Colombe avant d’entendre ça, m’enfin merde, c’est pas le moment, en plus elle tente de fermer la po… Y avait une porte avant ici !
Quelques enjambées et la Chiasse pousse son ex-mari dans le couloir sans penser une seconde à ce qui pourrait s’y trouver avant de le pousser d’un coup de cul bien senti vers la droite pour refermer la porte. Lourde celle-ci, super lourde pour une porte intérieure si tu veux mon avis. Si elle avait pas été en chêne on aurait pu penser que c’était une porte coupe feu tu vois le genre ? Un sourire à Vran alors qu’elle tente rapidement de barricader tout ça, en reprenant son souffle


Nan mais j’t’expliquerai.. J’t’expliquerai ouai, que dans environ quarante sept secondes y a deux molosses qui vont se pointer avec la furieuse envie de nous bouffer, mais t’inquiète, je gère la fougère. Et alors qu’elle part, à tâtons à l’exploration du couloir, et que les pas au dessus de leurs têtes se font un peu plus pressants, elle ne peut s’empêcher de braver l’obscurité pour pointer son index sur le torse du brun –oui, elle explore en moonwalk ça pose un problème ?-
J’ai pas spécialement besoin d’entendre que t’aurais du la prendre sur une table Vran, si tu pouvais garder tes regrets bien profonds dans tes braies pour encore quelques heures ça m’arrangerait parce que là, là tu vois, on a du travail, et il se trouve que.

Il se trouve que derrière toi y a la lueur d’une lampe qui semble s’approcher suivie d’une ombre peu avenante. Tu devrais te retourner ça vaut vraiment le coup.
La main libre s’agrippe à un meuble, et rapidement les doigts fouillent le dessus à la recherche d’un truc. D’une arme si possible, mais sans lame. Et sans carreau. Une sorte d’arme pacifiste –comme un flash ball-.
Tiens, ce chandelier fera l’affaire : avoue que je suis redoutable avec mon chandelier dans la bibliothèque. L’index lâche le torse du brun et la main s’y pose finalement à plat, agrippant la chemise pour les rapprocher encore et si possible le plaquer contre une porte. C’est quand même fort possible que s’il a une poignée dans le dos il comprendra qu’il faut entrer dans la pièce non ?


C’lui là est pour moi.
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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Fort heureusement pour leurs chances de survie, Andréa arrive bien vite dans la pièce. Fort malheureusement pour Vran et un peu de sa fierté, Andréa arrive bien vite dans la pièce. Vu le chemin qu'elle devait se taper pour le rejoindre et la petite escouade à gérer pour ce faire, quelles étaient les chances pour qu'elle déboule juste à temps pour l'entendre exprimer sa pensée tout haut? Merde, en plus c'est pas comme si c'est une habitude chez lui! Mais fallait bien entendu qu'elle gère les gardes assez rapidement, trace la route avant même qu'il ne lui fasse signe, et entende tout. Enfin pour le moment il n'est pas vraiment certain qu'elle l'ait vraiment entendu, mais aigrefin ne se fait pas d'illusions, vu le temps qui s'est écoulé -environ deux secondes- entre le moment où il a balancé ce qu'il avait à balancé et le moment où il s'est fait dégager hors de la pièce, faudrait qu'elle soit sourde pour n'avoir rien entendu. Non clairement c'est baisé, si bien que durant un -très- bref instant il ne pense plus réellement au danger de se retrouver bouté hors du vestibule -clairement j'ai aucune réelle idée de la dégaine de cette baraque- direction couloir. Et la voilà qui barricade la porte, visiblement elle s'est pas si bien démerdée que ça dehors avec les quatre gars armés de leurs chiens. Fin du bref instant donc, hein, si y en a qui en doutaient.
Cela dit, là où ils ont de la chance, c'est qu'il fait sombre. Alors moi à la base j'avais imaginé l'endroit bien éclairé, mais sombre c'est très bien, ça nous fera moins galérer au moment de sauver nos gorets de la mort sans forcément marcher allégrement sur la cohérence. Et ça explore en moonwalk à priori. Eh bah, si ça c'est pas une démarche artistique jusqu'au-boutiste, je sais pas ce que c'est. Et elle le fait tout le long avec son index sur le torse du truand, en plus. Notez que, sympathique, Vran avance au même rythme qu'elle afin que son doigt reste posé comme il faut sans jamais se détacher. Mais ce qu'il entend par la suite, par contre, aura plutôt tendance à l'énerver, en fait. Ce qui l'emmerde dans la phrase, c'est pas le ton, c'est pas la demande -qui se résume à "ferme ta gueule" hein-, ni même la mention du travail à faire qui venant d'elle est quand même bien ironique.
Parce que si certains ont la mémoire courte -ou ne lisent pas nos chefs d'œuvre mais je l'imagine mal- je leur rappelle gentiment qu'Andréa, c'est le genre à te laisser dans la merde parce qu'il faut ABSOLUMENT empêcher le sang de couler sur ces braies magnifiques... Donc bon. D'ailleurs parlant de braies, il n'a pas encore vraiment remarqué qu'elle en a trouvé d'autres sur un cadavre. Mais la proximité lui permet tout de même de voir qu'elle n'est plus à moitié à poil. Réaction mitigée chez le brun, d'une part content parce que ça réduit un peu son envie de la secouer contre la première paroi venue, d'autre part moins content parce que... eh bien parce que. Mais où en étais-je? Ah oui! On parlait de pourquoi exactement la demande de Colombe emmerde Vran. Le détail qui l'a mis de travers, c'est le "la" qui remplace le "me" qui aurait dû se trouver là. Ben oui, c'est d'elle qu'il parlait, pas de la voisine -haha-.
Je sais ce que vous vous dites. Ça n'a pas de sens, il devrait être content, elle a entendu ce qu'il n'aurait jamais dû dire à voix haute, mais par chance elle a mal interprété. Oui mais non. C'est pas si simple. Enfin si mais pas quand on est Vran. Parce que de son point de vue à lui, même si ça aurait été mieux qu'elle n'entende rien, maintenant qu'elle a entendu c'est emmerdant qu'elle pense qu'il parlait de quelqu'un d'autre. Parce que ça entre en contradiction avec d'autres choses qu'il lui a dites. Et parce que la partie de lui faite de sentiments qui refusent de se soumettre à la rationalité n'aime pas que la Chiasse puisse penser qu'il voudrait brusquer quelqu'un d'autre sur une table. Oui, c'est con, je sais.

On est tous d'accord, on a mieux à faire que de penser à ce genre de truc là maintenant. Enfin quand je dis mieux ça veut plutôt dire plus urgent. Le doigt posé contre le torse de Vran devient une main, ce qui ne manque pas de le figer un peu. Puis la main devient une saisie de chemise, et il finit plaqué contre une porte, si proche d'elle. Ça aussi, ça rappelle des souvenirs. Et cette fois aussi, elle ne manquera pas de sentir sous ses doigts le rythme de son cœur qui s'accélère. Si on omet le cœur qui fait des siennes et le corps qui se crispe, le brun n'a pas l'air d'aller si mal. Oh, Calme, Discernement et Contrôle ont bien tenté de se faire la malle par l'oreille sautant sur l'épaule puis dans le vide avant d'actionner leurs petits parachutes, agrémentant leur fuite par un "Démerdes toi mec!". Mais il aura tôt fait de les faucher en plein vol pour les encastrer bien comme il faut à leur place, dans sa tête. C'est une métaphore hein, c'est pas vraiment arrivé, soyez pas cons.
La main glisse dans son dos, là où une poignée lui défonce un rein, pour la tourner et ouvrir la porte. On saura jamais vraiment si il avait compris les intentions d'Andréa à cet instant, mais dans tous les cas il aurait ouvert cette foutue porte pour échapper à ses pulsions. Mais comme il aime pas rester trop longtemps avec des trucs qui tournent dans son esprit et qu'en plus il a le goût de la vengeance, avant d'entrer totalement dans ce qui semble être une chambre il récupère la Chiasse par le col pour l'attirer à lui et, une fois leurs visages bien proches...


C'est toi que j'veux prendre sur une table, crétine!

Et boum, pas le temps de dire ou faire plus, il la relâche et referme la porte derrière lui. Enfin, en réalité il la laisse contre, au cas où Andréa aurait besoin de s'y réfugier sans faire trop de bruit, et surtout sans être ralentie par une poignée. Mais celui là est pour elle, qu'elle a dit, alors elle devrait pas avoir besoin de se réfugier nulle part tout de suite. On l'espère tous en tous cas.
En voilà un passage de porte qu'il est mieux que le précédent: Il n'y a personne ici. C'est bien une chambre. Puisque pour le moment il n'a que ça à faire, il fait un petit tour d'inspection. Ça ouvre quelques tiroirs, une armoire, ça vérifie un peu sous le lit. Il n'y a pas grand chose. Ah si, un luth, posé contre l'armoire. Mais vu qu'il sait pas en jouer il peut même pas tenter de faire le charmeur de chiens en leur jouant un petit truc sur le tas. Par contre, il y a une fenêtre. Et forcément, il se passe un instant durant lequel Vran se dit qu'il leur suffirait de l'ouvrir ainsi que les volets pour se tirer de là avant de bêtement finir en casse-dalles pour clébards. Sauf que ni l'un ni l'autre n'est du genre à s'avouer vaincu ou à laisser un travail ,même improvisé, inachevé. Alors la pensée traverse son crâne pour en ressortir aussi rapidement qu'elle était entrée, et il se retourne pour retourner à la porte, qu'il entrouvre afin de jeter un œil au couloir, histoire de voir comment Andréa s'en sort.

Mais quand on parle du sort, voilà que celui-ci s'acharne. Parce que tout ce que Vran voit, c'est une lueur qui vient par l'autre bout du couloir, et qui va fort probablement se diriger vers la Chiasse. En bon fourbe qu'il est, il se contente de s'écarter un brin de la porte, parce que sinon c'est grillé, et quand les bruits de pas lui semblent assez proche, il ouvre soudainement en grand et se dépêche de planter sa miséricorde dans la gorge du garde qui... Ah bah celui là a pas l'air d'un garde. Non puisque c'est avec horreur que le truand se rend compte qu'il vient de tuer Andréa. Non je déconne, calmez vous, lâchez ces pierres. C'est pas Andréa, c'est juste un type habillé assez normalement, qui se baladait avec sa lanterne. Cela dit le mec est armé. Pas le temps de se demander qui il vient de fumer, il faut voir comment va la Colombe. Mais alors qu'il s'apprête à faire demi-tour, il se dit que, peut-être que pour une fois il devrait lui faire pleinement confiance. Un gars tout seul, après tout, elle devrait pouvoir se débrouiller. Alors lui, il décide qu'il va devenir un prédateur dans cette foutue baraque. Parce qu'ils sont peut-être plus nombreux, mais ils sont faciles à localiser avec leurs lanternes, et lui il s'est bien habitué à l'obscurité. Il ne sait pas pourquoi tout est fermé et plongé dans le noir, mais ceux qui l'ont décidé vont le regretter.
La décision est donc prise, Vran passe discrètement une double porte qui le mène à un grand hall, au bout duquel se trouvent deux escaliers menant à l'étage. D'ailleurs, par l'un de ces escaliers il y en a deux autres qui arrivent, et vu les bruits de pas qui résonnent au dessus, probablement un troisième va débouler par l'autre. Ça va être le scénario classique, on l'a vu un paquet de fois mais c'est toujours efficace. Bientôt, se retrouver à moins de deux -seul donc- dans cette baraque va être très mauvais pour la santé. Passant d'un meuble à un autre, Vran se retrouve derrière la rampe de l'escalier, attendant que le troisième péquin ne les descende. Et hop, un coup de miséricorde dans le cou, on retient la lanterne et on aide monsieur à s'écrouler en douceur et en silence, puis l'aigrefin se dépêche de retrouver l'ombre.

Il repasse rapidement une porte, et le voilà dans le couloir par lequel le gus qu'Andréa devait gérer arrivait. Tiens ben c'est le moment de voir où elle en est la Chiasse. Ah bah la voilà!
C'est le moment pour notre petit jeu concours! A votre avis, Andréa... :
A - Se pavane fièrement parce qu'elle a démolit le garde, elle a peut-être aussi trouver un truc, son sourire est suspect.
B - Est grave en difficulté, le garde prêt à l'achever, elle a besoin d'être sauvée.
C - Est canée au bout du couloir, c'était effectivement assez con l'idée du chandelier.
D - Autre chose, parce que la marionnettiste derrière la Colombe cherche systématiquement à me donner tort.

A vos télécommandes!

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Andrea_
Ok, donc Vran –et son marionnettiste- n’a aucune imagination, alors, pour l’aider –et aider ceux qui, comme lui, galèrent, je vais faire un dessin.
Non je déconne, je suis nulle en dessin, par contre je me débrouille plutôt bien avec des mots d’habitude : c’est une maison –oui, je sais, c’est dingue-. Dans le jardin y a un portail –ouvert- et des piliers qui tiennent le portail. La maison a des fenêtres, avec des volets fermés –sinon on aurait vu la lumière-. Derrière y a un escalier qui monte au premier étage, avec une porte parce que sinon ça serait con de mettre un escalier. Alors pourquoi un escalier –puisqu’il faut tout expliquer ici-, disons que c’est quand même bien pratique quand ta belle mère débarque de pouvoir te tirer par derrière, alors pour un escalier ? Parce que se tirer du rez-de-chaussée avec un escalier c’est ridicule. Je voulais un escalier, j’ai un escalier, est ce que c’est compliqué à comprendre ?

Maintenant qu’on en sait un peu plus sur l’architecture de cette baraque, on peut passer à la suite ou quelqu’un veut aussi les coordonnées GPS ?
On en était donc à Moi dans le couloir. Armée d’un chandelier. Un chandelier d’époque m’sieurs dames, le truc qui pèse un âne mort et que je suis moi-même très étonnée que le meuble ne s’affaisse pas quand on le pose. Mais j’ai pas le temps d’y penser, parce que Vran a trouvé la poignée –les portes, c’est vraiment son truc-, j’allais faire un pas en arrière –j’ai un mec à tuer tu vois-, mais je suis chopée par le col, le bec contre le sien alors qu’il dégaine sa phrase.


C’est toi que j’veux prendre sur une table, crétine !

Connasse, crétine, décidément Vran est en forme aujourd’hui, qu’est ce que j’ai fait pour mériter ça en fait ? Je l’ai trompé ? Une fois ? Deux ? J’ai accepté la bague d’un autre ? Je l’ai presque tué ? Il s’est suicidé à cause de moi ? Mais sérieux, crétine ? Moi ? La vie n’est pas toujours juste, Vran non plus. Sauf que c’est pas ça que me dérange dans le truc. C’pas non plus le fait qu’il me ferme la porte au nez pour m’abandonner dans un couloir où arrive un méchant –le bien le mal c’est subjectif- -pis en plus c’est moi qui l’ai demandé hein-, nan ce qui me dérange c’est que put’ain, c’est moi qu’il voulait prendre sur une table. Tu vois quand tu t’apprêtes à buter un mec, t’as des trucs en tête, et j’suis pas sûre qu’entendre ce genre de phrase t’aide vraiment.
Et l’Oscar de la plus belle actrice dans le rôle de « la connasse crétine dans le couloir avec son chandelier » est attribuée à Andréa pour sa grimace à une porte qu’on vient de lui pousser à la gueule.
Et alors que le machin s’approche, parce qu’il s’approche lentement mais sûrement, ou alors c’t’un grand couloir-, je pourrais me demander comment je vais m’y prendre avec ce chandelier. J’veux dire la base est lourde, y a trois branches, y a aussi trois bougies que je pourrais lui mettre dans des orifices et chanter joyeux anniversaire. Je pourrais lui en mettre un coup dans les burettes, ou dans la gueule, ou alors juste lui balancer et voir où ça atterri. Tu vois j’pourrais me poser tout un tas de questions, parce que quand même je risque un peu ma vie dans cette histoire, mais nan, le seul truc que je me demande c’est « quand ? ». A quel moment Vran a eu envie de me prendre sur une table ?
Vous pensez que c’est une pensée de merde, et je sais que vous avez raison, mais on ne choisit pas ses pensées –c’est bien dommage, mais pas aussi dommage que s’il voulait prendre la voisine sur une table, arf, désolé, encore une pensée obscure-.

Et enfin le mec arrive, c’est que je commençais à me dire qu’il aurait fallu une table solide et franchement je perdais ma patience en gagnant de l’impatience. C’sont mes pieds qu’il a vu en premier, je l’ai vu parce qu’il les regardait –captain obvious !-, sûrement subjugué par mes ongles, ensuite il a fait ce truc que font tous les gens qui tiennent une lumière : il l’a relevé près de son visage, ce qui est un réflexe totalement con parce que c’est justement comme ça qu’on s’aveugle, mais passons, j’ai pu voir son regard un peu étonné, chose qui était encore plus flagrant quand, après lui avoir mis un coup de genoux dans les burettes, j’ai chopé sa tête pour murmurer à son oreille


C’était MOI qu’il voulait prendre sur une table

Bon, j’ai bien vu qu’il tentait de souffler quelque chose mais comme il s’est pris mon front dans le tarbouif et mon pied dans le bide il ne s’est pas éternisé, c’est con je suis sûre que ça aurait pu être intéressant –t’imagines un « maiiiissss y en a plein des tables ici… », non n’imagines pas-. J’ai à peine eu le temps de rattraper la lanterne de la main gauche que le type s’écroulait par terre.
Alors là vous vous dites : okay, elle nous fait un tout un pataquès sur le chandelier et au final elle ne s’en sert pas, et bin SI. C’est juste que je l’ai plus en main parce que je l’ai posé à un moment de ma réflexion où j’ai eu besoin de me faire du vent avec les mains, mais r’garde, il est pas loin, et d’un seul coup de main il finit le portrait de notre cher petit qui va faire un gros dodo. Au paradis. J’me sens l’âme d’une artiste, alors pour finir tout ça, en effet, j’lui colle les bougies comme j’peux dans les orifices du visage –j’ai déjà défroqué un mec j’vais pas recommencer- et je profite de la lanterne pour les allumer.
Non, n’insistez pas, je ne chanterais p… Bon okay, mais rapide alors


Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeuzanniversaire

Et c’est l’heure du résultat de notre petit jeu concours, alors où en est la chiasse quand Vran se radine ?
Réponse A et D.
C’t’à dire que ça se pavane gentiment, l’ombre se détachant du corps pour s’avancer vers Vran, les pas sont légers, elle semble presque voler au dessus du parquet, sauf qu’une fois arrivée à la hauteur de Vran, les yeux se froncent. Le Chandelier –sans bougies donc- est abandonné avec douceur sur le meuble –on ne va pas abîmer les meubles, AUCUN meuble-, et la lanterne à même le sol. Et là Vran sait qu’il va manger chaud. Il sait qu’y a une sorte de climat aride qui s’installe, que c’est le calme avant la tempête, ça se voit parce que la mâchoire Colombesque trésaille un peu. Elle le fixe avant de finalement continuer son chemin jusqu’à passer la double porte. La fameuse double porte qui mène au grand hall. Parce que Vran, il a pas dit qu’y avait deux gars là bas, sinon elle... y serait allée quand même. On voit direct à l’allure que Colombe bouillonne de l’intérieur, ça se voit parce qu’en revoyant la tête de Vran un peu plus tôt, elle avait plus les pas dansants, non, au contraire. Robert est de retour, Adieu petit cul qui se dandine, bonjour tête des mauvais jours.

T’as des gosses ? Ou une belle mère -ça marche avec les belle mères- ? Si oui, tu comprendras très bien où je veux en venir. C’est quand tu dois dire des gros mots, des phrases qui sonneraient vachement bien si elles étaient gueulées mais que la bienséance t’oblige à les chuchoter. Et alors que les yeux se réhabituent à l’obscurité et que les mains fouillent quelques tiroirs, elle ne peut s’empêcher d’houspiller son complice.


Nan mais j’y crois pas, tu t’barres pendant que je suis seule avec un mec Ouai vas-y Déa, tourne autour du pot, les mecs adorent ça Il aurait pu m’arriver n’importe quoi ! Pas mal la culpabilité, ça passera pas mais c’est bien tenté ! j’étais seule ! Ouai, c’est bien ça, la mauvaise foi ça passe toujours avec un chandelier ! Ouai, rajoutes-en, les reproches c’est comme le chocolat sur les tartines, y en a jamais assez.

Et tiens, un coup de hanches quand tu t’approches trop près, c’est gratos, c’est juste pour que tu comprennes bien que j’suis pas d’humeur là, et que c’est de TA faute –les hommes faut parfois leur expliquer longtemps.

T’es vraiment débileParfait ça, au moins il pourra pas dire qu’il a pas compris un gros con Ohoh, génial, encore ? Monsieur connard quoiOuai nan mais pas trop quand même, si tu disais vraiment ce qui te dérange ?

De quelle table tu parlais MERDE

Alors le merde, il était pas prévu à la base. C’est vrai que j’ai l’habitude de me servir de ce mot comme s’il était une ponctuation mais là c’est vraiment pas le cas, c’est juste que de voir deux gars s’approcher dans le dos de Vran avec un sourire mauvais, je l’avais pas anticipé. Le fait que leurs lames se reflètent à la lueur d’une lanterne non plus.
Parce qu’il y avait pas de lanterne quand on est arrivé dans cette pièce.
Et que si je vois mon ombre, juste là, devant moi, s’étendre jusqu’à Vran, c’est que.
Merde.
Nan mais merd’, j’aurais pas la réponse à ma question !

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Eh ben vous voyez, moi je les croyais au rez-de-chaussée. Et vous savez ce qui est con là-dedans? C'est qu'au début, j'avais imaginé la maison tout comme il fallait. Mais des détails m'auront induit en erreur et conduit à changer ma vision de la bâtisse. C'est vraiment con. Non mais, peut-être pas là tout de suite, mais à un moment je crois que moi je vais en faire un, de dessin. Parce que là franchement, si on se base sur les descriptifs qu'on a donné jusqu'à maintenant, je crois bien qu'on est dans de la géométrie non-euclidienne -ne pas confondre avec clito..ridienne-. Je dis je crois, parce que j'ai pas été vérifier ce qu'on a écrit là-dessus, faut pas déconner. Mais j'en ai assez en mémoire pour vous garantir une chose sans le moindre doute: c'est sa faute, pas la mienne. Voilà. Elle avait qu'à pas faire chier avec ses escaliers à la con. Alors on va imaginer une maison bien spéciale hein, du genre qu'au moment de choisir la disposition des pièces, l'architecte -ou je ne sais quel autre blaireau qui l'a fait- était imbibé comme jamais. Là. Ah non, une dernière chose: 46°47'51.2"N 7°06'52.5"E -levez la main ceux qui sont allés voir si ça correspondait à Fribourg-.
Mais là, tout de suite, on en a un peu rien à foutre de savoir comment est faite la maison, QUI se préoccupe des plans d'une barraque quand on est assailli par trois personnes? Et qu'on est que deux -dont une sans arme je le rappelle puisque cette connasse crétine a posé son chandelier- ? Non vraiment, la question qu'on se pose tous c'est : QUELLE PUTAIN DE TABLE, il va bien finir par répondre, le regard est super insistant -il DOIT répondre- et en même temps les doigts s'agitent, un deux sur la main droite histoire que le Vranichou comprenne qu'ils sont deux derrière lui.

Oh, la réponse va venir. Bientôt. Dans pas longtemps. Le temps de, vous savez, s'occuper des trois pélos déterminés à leur faire sauter les dents à grands renforts de coups de talon dans la mâchoire. Mais ça viendra. Promis.
Donc, pour commencer Vran a lui aussi bien compris que c'est la merde. Parce que déjà le mec derrière la Chiasse est bien visible. D'ailleurs vu son regard on en viendrait à se demander si l'un de ceux qu'ils ont déjà déquillé est pas de sa famille. Et puis avec leurs lanternes, le duo est quand même vachement plus éclairés qu'ils ne l'étaient dix secondes plus tôt : traduction : ça ressemble à un ring, sauf qu'y a pas les cordes autour. Alors les doigts qui s'agitent -heureusement qu'elle a pas utilisé la main gauche- constituent un message assez clair. D'ailleurs, il répond en levant un doigt unique. Bon, d'habitude la communication par signe c'est pas leur fort, mais là on est sur du lisible -puisque le doigt unique levé n'est PAS le majeur-.
C'est bien c'est super équitable, pas le temps de réfléchir -pas envie non plus j'rappelle qu'il a toujours pas répondu à la question, plus vite ça sera torché plus vite on saura-, Colombe se retourne et vient décocher un bonne patate de forain dans la gueule du lanterneau et je sais qu'on avait dit "pas les meubles" -moi j'ai rien dis pas de pitié nique le-, mais un tiroir est-il considéré comme un meuble? J'veux dire un bras n'est pas un humain, c'est une partie d'humain, alors un tiroir n'est pas...
BAOUING Désolé, j'ai jamais mis de tiroir dans la gueule de quelqu'un mais j'imagine que ça fait ce bruit là, par contre je reconnais assez facilement le bruit de quelques ratiches qui se posent sur le sol -deux molaires, une incisive et trois prémolaires-. Peut-on dire maintenant que niveau sonore on s'en balek un peu? Parce que le tiroir est balancé un peu plus loin et le crétin piétiné à coup de talons -j'aurais vraiment du garder mes bottes-
La stratégie du côté Vran est pas bien différente -le tiroir en moins quand même-, il se retourne vite, très vite, pour envoyer le tranchant de sa miséricorde au visage du plus proche de ses deux adversaires du moment. Le problème, c'est qu'une miséricorde, c'est plutôt monté pour planter que pour trancher. Mais on s'en fout, le résultat est suffisamment satisfaisant: Un type aux yeux de fouine et au nez aquilin se prend une belle balafre, et maintenant il n'a plus qu'un œil de fouine. Ce qui ne manque pas de l'envoyer hurler -la discrétion ça marche rarement longtemps- dans un coin en se tenant le visage. Bon, la position fœtale c'est aussi parce que le truand a rajouté le tibia bien brutalement dans ses rouleaux. Et Dieu sait que c'est moche de s'attaquer aux rouleaux -dit celle qui l'a fait y a pas cinq minutes- mais maintenant que la Chiasse y pense, elle finit le sien comme ça -enfin il était déjà fini mais bon-. Un demi tour -presque gracieux, c'est quand même dingue cette paire de braies magnifie tout ce qui le porte- et la voilà qui regarde le Brun -le sien, son ex sien, Vran quoi- histoire de voir comment il s'en sort, et à voir le pauvre roulé en boule dans un coin, il s'en sort bien -Vran donc, clairement pas l'autre-, c'est donc tout naturellement qu'elle enchaine


Tu vas me répondre oui? Le tout ponctué d'un coup esquivé que le survivant tente de lui assener, coup qu'elle réplique avec un peu plus d'habileté -le con est pas malin mais il encaisse bien-, pas de quoi démonter la Chiasse cependant qui continue à "engueuler" Vran
Tu peux pas balancer un truc comme ça et ensuite esquiver les... aïeuuu putain j'vais te tuer toiiii
Mais c'est là qu'elle la voit. La lame du connard -pas Vran, l'autre connard-, qui s'approche dangereusement du connard -Vran cette fois-. Décidément, elle aura jamais sa réponse, enfin si mais pas celle qu'on attend.
Car la réponse fut: "Gn!". Ah bah oui, en pleine baston, à lutter pour sa vie, faut pas trop lui en demander. Surtout maintenant qu'une épée se dirige droit vers sa mouille. Mais Vran est un connard -je vais pas nier hein- agile, alors il s'écarte de la trajectoire du coup sans trop de difficulté. Et comme, effectivement, on est pas face à du mec intelligent, le bougre retente un coup similaire, du genre large et puissant. Que voulez-vous, y en a même si leur vie en dépend ils sauront pas mettre le carré dans le trou en forme de carré. La punition pour une telle connerie ne se fait pas attendre, et alors que le dernier des connards -ceux d'en face, on en aura jamais fini avec tous les connards- frappe l'air, Vran lui plante sa propre lame entre les côtes. Puis une seconde fois, pour être sûr. Et une troisième dans la gorge, on sait jamais.
Colombe, Elle, regarde le spectacle. Oh pas celui de lame qui perfore les côtes deux fois avant de visiter sa gorge -super profonde celle ci-, naaaaaaan, Colombe lorgne la supériorité tactique et militaire -en même temps là c'est pas bien difficile d'être supérieur- de celui qui autrefois était à Elle, l'acier posé sur ses épaules et sa nuque -et un peu ses fesses, j'avoue-. Les mains se posent sur ses hanches en attendant qu'il finisse sa boucherie. Là c'est clair, il pourra pas y couper à sa rép...
PUTAIN, c'pas des chiens qu'on entend?
Si, c'est des chiens.



Quatre mains, des meilleurs: JDs Andréa et Vran.

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