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[RP] Seul le chemin connaît le voyageur

Vran
Qu'elle est étrange, cette double sensation. Quand le soleil réchauffe la peau, alors que l'air la fait frissonner en même temps. Ce matin là, il faisait beau, encore frais, mais beau. Vran avait ouvert sa fenêtre et, assis sur une chaise à proximité, il observait l'extérieur, la joue posée sur ses bras croisés sur le rebord. Il était nu, et ne faisait pas vraiment attention aux effets du froid ou du soleil sur son corps. En vérité, il n'était pas vraiment présent. Il n'observait rien. Cela devait faire au moins une heure, qu'il était là, comme engourdi, son esprit perdu loin dans le royaume de ses pensées.
Ce matin, le réveil s'était fait brutalement. De ceux qui nous redressent dans le lit, les doigts crispés sur les draps, la peau luisante et le cœur battant à tout rompre. Encore un cauchemar. Oublié dès le réveil, comme à chaque fois. C'était ainsi depuis qu'il était sorti de sa propre tombe. Des cauchemars dont la mémoire se débarrassait immédiatement, soucieuse de protéger la santé mentale. Oui, bien qu'il l'avait majoritairement gardé pour lui, la mort avait eu son effet sur Vran. Un prix invisible. Quant on lui avait demandé, curieux, ce qui se trouvait après la mort, il avait répondu qu'il n'avait aucun souvenir. C'était vrai. Mais pas complètement. C'était comme si le souvenir de ce qui se trouve de l'autre côté existait bel et bien dans un coin de sa tête, mais que celui-ci était si inadmissible, que son cerveau avait décidé d'en bloquer l'accès. Résultat, Vran faisait des mauvais rêves qui l'arrachait de son lit avec violence, sans qu'il ne puisse jamais connaître le contenu de ces rêves. Pire, même éveillé, une sensation étrange le suivait, comme si tout ce qu'il voyait n'était qu'un voile qu'il suffisait de pincer puis de soulever pour dévoiler une réalité atroce.

C'est Mog, son jeune mâtin espagnol, qui le tira de ses rêveries, couinant et léchant les doigts qui pendaient mollement. Vran se décolla de la fenêtre et frotta énergiquement la tête du chien. Il finit par quitter la chaise, fermer la fenêtre et s'habiller. C'est qu'il avait à faire. Avant de sortir de chez lui, un profond soupire s'extirpa d'entre ses lèvres. En plus de l'ombre qui semblait le hanter, il avait d'autres soucis qui mettaient son moral à l'épreuve. Il secoua la tête, et ouvrit la porte. Un sifflement, et l'animal sort, avant qu'il ne referme derrière lui.
Une bonne partie du jour fut occupée par les préparatifs du voyage qu'il s'apprêtait à faire. En vérité, il aurait pu s'en occuper rapidement, et avoir du temps pour lui. Sauf que son état d'esprit tendait à le ralentir. Les marches étaient calmes, sa réflexion tranquille. Comme si une partie de son énergie était indisponible, occupée à autre chose.

L'après midi était bien avancée quand il eut terminé. Il lui restait encore une chose à faire. Quelque chose qui lui était passé par l'esprit plusieurs fois, mais qu'il ne s'était jamais décidé à faire. Ses pas le firent parcourir les rues de Limoges, toujours avec lenteur. Peut-être même aurait-on pu parler de placidité. Mog suivait sagement, mais bientôt, il faudrait le faire courir un peu. Les portes du cimetière furent passées. Mog commençait à s'agiter. La tombe fut rejointe. Sa tombe. Le mâtin se mit à couiner.
Le trou avait été rebouché. Le cadavre du pilleur enlevé, ou bien avait-il survécu. Son regard se perdit dans le vide, posé sur la sépulture. Alternant entre la terre et la plaque.




Vran Di Foscari Widman d'Ibelin,
Epoux regretté.


Difficile de dire combien de temps Vran était resté là. En tous cas, le soir était arrivé, et Mog s'était arrêté de couiner pour se coucher aux pieds de son maître. C'est un regard teinté de tristesse qu'il finit par relevé, avant de s'en aller, suivit d'un animal content d'enfin quitter cet endroit. Il fallait encore qu'il voit ses compagnons de voyage.
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Andrea_
Limoges. J’ai toujours détesté Limoges. J’appréhendais d’y aller, je me dépêchais d’en partir. Alors comprenez bien que cette fois, c’est assez surprenant de dompter les sentiments qui m’assaillent. Je suis une femme de certitudes, j’aime savoir quelque chose et m’y accrocher avec toute la ferveur dont je suis capable, parce que ça me rassure, parce qu’on a tous besoin de se raccrocher à quelque chose pour en affronter d’autres. Je détestais Limoges, et je n’avais aucune autre excuse à fournir pour en partir.
Je déteste ses habitants, les rumeurs qu’ils véhiculent, j’exècre l’état du marché où certains se pensent puissants parce qu’ils contrôlent le prix des denrées de base. J’ai en horreur l’étal des marchands dont les échoppes ferment petit à petit. Je hais la politique qui pense avoir la main mise sur tout le comté alors qu’ils ne contrôlent rien de plus que leur petit sphincter et encore en ce qui concerne le Comte je ne suis même pas sûr. Je maudis juge et procureur parce qu’ils se vantent d’une impartialité qu’ils ne maitrisent pas, trop fiers qu’ils sont pour avouer que tout se joue dans un plumard à la nuit tombée. Limoges me répugne. Et c’est pourtant là que je vais rêver de me trouver les trente prochaines nuits, le cœur et la raison ont visiblement des sujets de discorde, eux aussi.

Et en parlant de discorde, voilà Colombe qui quitte le nid pour rejoindre les abords de la ville. L’heure est aux préparatifs, et il semblerait qu’elle ait besoin d’évaluer la place disponible dans sa charrette, afin de déterminer si elle doit, ou non, prendre réellement les dix sept chemises et les neuf paires de braies qu’elle a préparé. Chiasse déteste être crado, et Chiasse est une fille, qui ne se contente que rarement de partir avec un sac à mains.

L’air semble profondément pensif, l’esprit bien au-delà des simples préparatifs. Et si les bras sont chargés, la démarche ne semble pas en pâtir pour autant. Allez savoir ce qu’il se passe dans l’esprit pour le regard, soudain, soit absorbé par la vision de Vran. Le pas cesse, le bât blesse. C’est qu’ils n’avaient jamais vraiment reparlé de ce qu’il s’était passé, ensuite, lorsqu’elle l’avait trouvé en forêt ce jour là. Peut-être pensait-il qu’il n’y avait rien à dire, qu’elle avait fait creuser un trou pour y balancer son corps. Peut-être qu’elle, en retour, craignait de ne pas avoir les bons mots, pour lui dire ce qu’elle avait sur le cœur. Bien sûr ils ont parlé en long en large et en travers de carreau d’arbalète parti trop vite, trop fort et trop bien. Ils ont analysé pourquoi, et comment les choses avaient tournées ainsi, mais le seul élément de la suite de l’histoire avait été une brève question de Vran à son ex épouse : « comment m’as-tu trouvé dans cette forêt ? ».
Il n’avait jamais poussé plus loin, et elle s’était contenté d’une réponse bateau « quand on veut trouver quelqu’un on le trouve, je te connais, Vran ». Rien d’autre n’était sorti, et oui, je dois l’avouer, elle rumine encore parfois ce silence. La vérité, c’est qu’elle l’avait trouvé mort. Mort. Qu’au-delà du corps froid qu’elle avait étreint malgré tout, il y avait cette image d’une violence inouïe d’un époux qui se suicide. Il y a la culpabilité et tout ce qu’on aimerait expliquer, sans être certain que l’autre veut l’entendre. Sans être sûr qu’on peut le dire sans trembler. Sans pleurer. Sans crier, frapper ou blesser. Alors Colombe s’était contenté de répondre, oui, que lorsqu’on veut trouver quelqu’un, on le trouve.

Le museau se relève alors Vran semble en pleine réflexion sur ce qui a été sa maison pendant deux semaines. Peut-être juge t’il l’ensemble trop fade, trop froid. Peut-être avait-il simplement oublié quelque chose. Et le corps semble plus lourd alors qu’il reprend la marche vers les chevaux.

Et c’est cette vision qu’elle gardera en mémoire alors qu’elle décidera, tant bien que mal, de faire loger sept paires de bottes en plus de ce qu’elle a déjà pris. Parce qu’une nouvelle certitude venait de s’installer dans sa caboche : le voyage allait être long. Très long.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Après sa visite du cimetière, Mog avait été promené, puis Andréa et Diazolie rejoints. Vran ne pouvait s'empêcher de ressentir un petit coup de nostalgie. Jagan avait refusé de les suivre, malheureusement. Une histoire de confiance. Dommage. Il semblait à l'aigrefin que le doc avait changé. Ou peut-être était-ce lui, qui avait changé.

Finalement, après quelques derniers préparatifs, la joyeuse bande se mit en route, au soir. Ils devaient arriver à Bourganeuf dans la nuit. Ils auraient pu pousser plus loin, gagner un peu de temps. Mais Vran avait demandé à passer par la ville. Enfin, demandé. Il avait modifié l'itinéraire sans rien demandé à personne, en fait. Il avait simplement dit "On passe par Bourganeuf, final'ment", ne laissant guère le choix à qui que ce soit. De toutes façons, cet arrêt ne leur faisait perdre que très peu de temps, finalement. Pourquoi Bourganeuf, certains se demanderont? C'est vrai, ça, pourquoi s'arrêter dans un patelin paumé et dénué d'intérêt? Simple. Juliane s'y trouvait avec son armée. Ça aurait été dommage de ne pas s'y arrêter pour la voir avant de partir loin.

Mais pour le moment, ils faisaient simplement la route dans l'obscurité, éclairés par une lanterne. Parce que ça serait aussi dommage qu'un cheval se pète une guibolle, ou qu'on dégomme l'essieu de la charrette. Le trajet se faisait globalement dans le silence, même si par moments quelques discussions émergeaient. Voilà qui promettait un voyage exaltant. Vran, lui, était posé au bord de la charrette, toujours aussi peu adepte du cheval et Mog s'était trouvé un coin à peu près libre pour se coucher.
On traversait des paysages faits d'ombres, qui finissaient par tous se ressembler. Et qu'on finissait par ne même plus regarder.

Le regard du truand se lève, par hasard, et il semble discerner, plus loin, de la fumée et quelques lumières. Bourganeuf en vue. Sauf que, attendez... Ah, oui. C'est pas par là. On s'apprête à contourner la ville. Vran se redresse donc, glissant par dessus le bordel qui s'empile sur la charrette, pour approcher d'Andréa, qui mène le petit cortège.


Hé, Andréa! Hé! C'pas par là, Bourganeuf, fallait tourner!

Oui, faire demi-tour avec une charrette, c'est chiant. M'enfin merde, fallait pas se planter, aussi! Au pire il y a peut-être moyen de juste couper entre les deux routes. Bon, par contre ça c'est un coup à bloquer le convoi en cas de connerie. Je sais pas, péter un essieu par exemple. Ça serait con, là, comme ça, à peine partis.
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Andrea_
On savait tous pourquoi il fallait passer par Bourganeuf, d’ailleurs, dès que Vran avait eu le dos tourné, ma Magnifique et moi, on avait joué les langues de catins, chacune prenant un air dégoulinant d’amour et une voix niaise, pour affirmer « oh combien je t’aime Vran », l’autre répondant « que c’était son âme sœur », le tout en mimant des baisers bien dégueulasses avec la langue sortie.
Ouais, on savait tous pourquoi il fallait passer par Bourganeuf, sauf peut être Sylvestre mais comme on ne savait pas trop ce qu’il faisait là, on ne l’avait pas mêlé à nos affaires.

Mais c’est vrai qu’une fois lancée… Bon, bah j’ai purement et simplement oublié de tourner. Bien sûr que j’ai vu Bourga’, bien sûr que j’ai vu l’étendard de Juliane, bien sûr que j’me suis dit « oh tiens, c’était là », mais Bourrique, mon cheval, n’avait pas voulu obéir. Il faut dire que je ne suis pas la femme qui murmure à l’oreille des chevaux et que donc, sans donner d’ordre par les rênes, il ne pouvait pas deviner, m’enfin si ça doit être la faute de quelqu’un, autant que ça ne soit pas de la mienne.
Et entre nous, le convoi était silencieux, j’en ai donc déduit que tout le monde dormait. Qu’est ce que Juliane aurait fait d’un Vran qui dort hein ? J’vous l’demande ! Alors oui, je vois les mauvaises langues qui ricanent et qui pensent que je suis jalouse, mais c’est pas DU TOUT le cas. Non c’est juste que moi, la Blonde, j’en avais strictement rien à carrer, et oui, je l’avoue, voir sa langue tâter les amygdales de mon ex époux me faisait moyennement rire.
Et puis y avait Mog’, le fidèle –ça en fait au moins un !-, qui me léchait le cou, du coup, j’avais la tête ailleurs, bien bien ailleurs, dans une maisonnette de Limoges par exemple, auprès d’un blond, dont la langue était bien évidemment moins râpeuse mais tout aussi humide.

Et voilà, j’ai oublié de tourner et Vran en faisait tout un pataquès. Et vas-y qu’on se retrouve en plein milieu de la nuit à faire faire demi tour à la charrette, en évitant de péter l’essieu, de perdre une roue et de renverser le bordel. Je l’ai maudit. J’ai même eu une pensée fugace : reprendre les armes et le finir. J’crois qu’en cet instant, j’aurais pu rester assis sur son cercueil pour m’assurer que cette fois il n’en sortirait jamais, quitte à rester assise là-dessus jusqu’à la fin de ma vie. La seule raison de ne pas l’avoir fait, c’est que je mettrais ma main à couper que Vran attendrait que je sois à l’agonie, à la minute de mon dernier souffle pour sortir et me faire, doigt pointé sur le visage « AHAH », avouez, ça serait vraiment con de voir ça comme dernière image dans le monde des vivants.

M’enfin à Bourganeuf, tout s’est passé. Simplement, mais ça s’est passé. Y a même eu un pacte secret entre Juliane et moi, faut dire qu’elle a su m’amadouer avec un bon cadeau pour la boutique « Paris-Milan », royaumalement connue pour ses habits de qualité. Une femme de goût, même si ça me faisait chier de l’avouer. Mon côté du pacte ? Pas prévu d’en parler non plus.
D’ailleurs en voulant éviter un moment ô combien malaisant –rappelez-vous la langue dans les amygdales-, j’ai pris Mog’ pour aller le fatiguer pour la route qui nous attendait, résultat, on a fait la rencontre d’une flaque de boue. Enfin Mog’ a fait la rencontre, moi je n’ai fait qu’être là lorsqu’il s’est secoué. Je l’ai maudit. J’ai quand même pris le temps de le ramener à son maître et sa nouvelle maîtresse avant de prendre la route.
A pieds.
Seule.
Avec un peu d’avance.
Limoges s’éloignait, et nous quitterions bientôt le Limousin, allez savoir pourquoi cette pensée me chagrinait. Ils me rattraperaient bien…hein ?


PUTAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAIIIIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNN

Qui conduisait cette satanée charrette ? Va pas me faire croire que tu l’avais pas vu cette flaque de boue ?!
Encore un coup du chien !

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Une journée paisible à Bourganeuf. Vran en ressortait moins tendu, mais pas en pleine forme. Faut dire qu'en arrivant, il avait directement retrouvé Juliane. Il apprendra d'ailleurs au passage que visiblement, son souffle tend à diminuer à la troisième fois. Troisième fois de quoi? Oh, je vais pas vous faire un dessin. L'après midi avait été passé à promener Mog, visiter les bois, et travailler cette endurance qui semblait faire défaut sur la longueur. La soirée , elle, avait été tranquille, ponctuée d'une histoire, et d'un bain de boue pour Mog. Il avait donc fallu le nettoyer. Le reste de la nuit, bon, ben il fallait bien dire au revoir à Juliane. En plus, cette fourbe -dans le bon sens du terme- lui avait subtilisé un peu d'iboga avant son départ, prévoyant qu'il ne l'emporterait pas. Donc voilà, le sommeil s'était fait rare. Ce qui n'est pas plus mal, ça lui aura éviter quelques cauchemars.

La route fut reprise, enfin. Séparément. Une Andréa étrange était passée rendre le chien à son maître, et avait décidé de prendre de l'avance seule, à pieds. C'est donc Vran qui était aux commandes de la charrette. Bien sûr, il avait ouvert les yeux, s'attendant à rattraper la Chiasse. Bien sûr. Mais il faisait noir, et la petite lanterne accrochée à la charrette ne permettait pas de voir bien loin. Et puis ça avait pris du temps, à tel point qu'il avait finis par se demander si elle ne s'était tout simplement pas plantée de route. Mais non. Il l'avait bien rattrapée. Il le sut au son caractéristique de la Andréa sauvage que l'on surprend. Ce n'est pas le cri de la parade amoureuse, non. J'en parlerais bien, mais on va nous taxer d'être subjectif. Clairement, on l'est, mais on préfère ne pas le montrer.


Grimpe au lieu d'gueuler!

Ah, toujours aussi engageant le truand. On pourra rapidement noter une différence d'attitude entre les deux. Vran avait les épaule plus affaissée, et le visage moins tiré malgré la fatigue et les cernes. Et ça s'explique par un détail: Là où Colombe en est réduite à avoir besoin de la langue du chien pour se souvenir de ses ébats, Corbeau -c'est la traduction de Vran en slovène et en breton- venait de les vivres, ses ébats. C'est franchement glauque de la part d'Andréa d'ailleurs. Un coup à ce qu'il lui interdise de revoir Mog.
Au passage, notez un autre détail. Vran, lui, n'a jamais médis sur Siegfried. Ni avec quelqu'un d'autre, ni seul. Pourquoi? C'est très très simple: Il est au dessus de ça. Oui, il aurait pu dire tout un tas de choses sur le mercenaire. Vraiment beaucoup de choses. Mais à quoi bon perdre du temps à pointer du doigt la petitesse des autres quand on est Vran?

L'ombrageux n'est pas un connard -enfin pas tout le temps- et arrête momentanément la charrette, afin d'éviter à Andréa de grimper dans un truc en mouvement. Une fois cette dernière installée -oui je me permet, je suppose qu'elle est pas restée à côté- le convoi reprend sa route. Vran tire un léger sourire et regarde la Colombe si elle est à côté, ou se contente simplement d'élever la voix si elle s'est mise derrière.


Ben alors, on voulait faire une balade? Profiter du bon air frais d'la nature et des merdes de vache?

Moqueur? Non. Juste un peu. Vraiment, rien qu'un tout petit peu.
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Andrea_
J’suis bien déçue qu’on ait décidé pour moi de me faire monter dans la charrette, parce que j’aurais bien fait tout le trajet à côté, histoire de sentir le vent dans mes cheveux, le souffle qui se coupe, le put’ain de point de côté qui m’aurait fait buffer comme un âne. J’aurais aimé courir à côté oui, parce que j’adore me réveiller le lendemain avec des courbatures de folie, qui me donnent une dégaine de cowboy en réveillant mon nerf sciatique.
Oui, vraiment, je regrette qu’on m’ait fait monter dans cette charrette. Pourtant, et même si j’avais gueulé parce que clairement la boue j’en avais déjà assez soupé avec Mog’, c’est silencieuse que j’étais montée à l’avant. Oh bien sûr j’avais lancé un regard noir au chauffeur d’un jour, parce que quand même on s’refait pas, mais j’avais pris place en silence, laissant seulement ma main caresser la boue qui tachait –encore- mes fringues.


Ben alors, on voulait faire une balade? Profiter du bon air frais d'la nature et des merdes de vache?

Oui. Oui on voulait faire une balade. On voulait être loin des cons, loin de toi pour commencer. On voulait marcher un peu, s’éloigner de la ville jusqu’à ne plus sentir les effluves puantes d’une ville morte. On voulait partir, mais pas trop vite. On voulait se parler à soi même, on voulait répondre aux questions qu’on se pose, réfléchir à ce qu’on ressent. On voulait trouver un but, s’y accrocher, le suivre et ne jamais revenir. On voulait ressasser un peu les mots que tu avais balancé il y a quelques jours et savoir ce qu’ils voulaient dire, et s’ils étaient vrais. On voulait du calme et du froid. On voulait du vent et du noir. On voulait profiter de l’air frais et quand bien même la route était pavée de merdes de vaches on aurait préféré se rouler dedans que de rester un peu plus longtemps à Bourganeuf.
Et on aimerait bien en parler avec Toi, un jour. Mais je suis trop fatiguée pour le faire maintenant. Alors contente toi de ne pas trop bouger lorsque ma tête viendra se poser sur ton épaule.


On voulait partir avant de devoir laver Mog’. Ça a du être bien chiant.

Pour ton merci tu peux te brosser.
Et si t’as le temps brosse mes fringues, y en a bien besoin.
Encore quelques heures, et il faudrait monter les tentes, laisses moi dormir.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Diazolie
Et dans tout ça vous vous demandez où se trouve la Magnifique ? Boh pas très loin comme toujours depuis plusieurs mois, elle se fait discrète. On dira pas qu'elle est l'ombre d'elle même car ce serait une belle connerie. Non, elle a été traumatisé et si la plus part s'en cogne, elle, elle a bien du mal à s'en remettre. Alors là vous vous demandez traumatisé de quoi ? La réponse est simple... Par le Berry !

Vous avez déjà foutu les pieds dans le Berry ? Si oui, vous savez ce que vie notre Zozo international. Si non... Fuyez pauvre fou !!

Alors elle est là, elle suit sagement de Limoges à Bourganeuf se tenant loin des histoires des uns et des autres. Mâchouillant une feuille de menthe de temps en temps et tendant l'oreille pour tenter de récupérer quelques brides d'informations sur les histoires de cœurs. C'est que quand on est absente pendant des mois, on rate plusieurs wagons et pour raccrocher au train ben c'est pas simple. Alors elle est là, elle observe, note dans sa caboche les informations hyper intéressante qu'elle peut grapiller puis bah voilà quoi... Elle suit le mouvement sagement.

Si vous connaissez la Brune, vous savez tout comme moi qu'il n'est jamais bon de la laisser dans le silence et le calme. Si elle a pas un os à rogner ou une affaire des plus troubles à mener elle finit par vriller. Vriller comment ? Là est toute la question.

Bourganeuf a été quitté, le cul de la Magnifique s'est posée discrétos dans la charrette du Vran qui ne semble même pas la calculer. La Colombe est partie sur le devant et lorsqu'ils la retrouvent, notre héroïne dormait à point fermé. Faut la comprendre, pas de bruit, pas de blabla, pas d'activité, une odeur de chanvre et paf dodo. Mais le réveil se fait dans les meilleurs auspices puisque ce qui la tire de ses rêves c'est la voix de la Colombe. Qui n'a jamais rêvé d'entendre un beuglement de charretière ? La Zozo pourrait payer cher pour entendre cette voix jusqu'à la fin de ses jours.
Voyant qu'ils sont à nouveau reparti dans des échanges qui ne la regarde pas vraiment, la Brune rajuste sa cape sur ses épaules en marmonnant dans sa barbe et se prépare une nouvelle pipe.

Vous aussi vous avez remarqué que la Zozo ne sert à rien dans cette histoire ? Vous aussi vous vous dites mais qu'est ce qu'elle fout là ? Et bien vous en saurez plus au prochain épisode ! ..... Ou pas !
Vran
Les feux de camps se suivent et se ressemblent. Bon d'accord, pour le moment ça en fait que deux. Mais franchement, quand on en a vu un, on les a tous vus. La seule question qui se pose quand on arrive, c'est "Est-ce qu'il y aura quelques bouteilles planquées quelque part?". Certains diront que j'exagère. Ceux-là, je les met au défi de citer un seul camp en particulier. Et qui appartient à quelqu'un d'autre hein! Sinon c'est facile. Tenez, ben Vran. Il lui est arrivé des choses marquantes autour de feux de camps. Et il a une excellente mémoire. Pourtant, ne lui demandez pas de citer une localisation précise. Ça s'arrêtera à "C'est sur la route quand on allait à...".

Le premier feu après Bourganeuf avait été plus que calme. C'est simple, il ne s'y était rien passé. On avait mangé, et dormi. Le second en revanche, avait été plus agité. Vran et Andréa s'étaient installés, et l'homme avait noté tout haut ce qu'il semblait percevoir de la Colombe depuis Bourganeuf. Et elle avait déballé ce qu'elle avait sur le cœur. Et disons-le, le truand avait peu apprécié la chose. Elle lui avait envoyé ses reproches à la face, et lui avait répondu avec les siens. La vérité, c'est qu'il lui en voulait encore. Elle lui avait tiré un pardon avant le départ, qu'il avait concédé parce qu'il souhaitait, au fond, en terminer avec cette histoire. Mais ça n'est jamais aussi simple. Alors les mots de la Chiasse avaient fait remonté la rancœur qu'il conservait au fond de son être. Il avait l'impression qu'elle s'était installée dans son cœur, avait pris ce qu'elle voulait, et était repartie en le laissant vide. Il avait l'impression qu'elle avait fui ses responsabilités, qu'elle avait pourtant accepté avec le mariage. Il savait que ce n'était pas si simple. Il le savait. Mais voilà, quand on est en colère contre quelqu'un, et contre soi-même en prime, on ne peut pas forcément analyser la situation avec efficacité. Il ne vit dans les regrets d'Andréa qu'une manière de se déculpabiliser. Dans ses reproches, il ne percevait que des justifications foireuses. Et quand bien même il n'en montrait rien -du moins essayait-il-, il peinait à l'oublier totalement. Ce qui n'arrangeait rien à son état d'esprit. Un peu comme quand on est attiré par l'odeur d'un plat qui pourtant, nous a déjà filé une chiasse des enfers. Oui je sais, c'est sexy comme analogie.

Ils s'étaient séparés en colère. Puis s'étaient revus. Bien que la conversation débuta de manière similaire à la première, elle se déroula dans un climat plus posé. Et moins rancunier. Elle lui avait dit ce qu'elle avait réellement ressenti quand il était mort, et à son retour. Il lui avait expliqué pourquoi il était mort. Et le prix de ce petit tour dans la tombe. Ils s'étaient avoué certaines choses. Il avait tout de même pris le soin de ne pas révéler qu'il pensait encore à elle, même s'il avait laissé quelques indices. Quand elle avait donné son ressenti par rapport à sa relation avec Juliane, il avait gardé pour lui que lui aussi, il avait du mal à la voir avec le lansquenet. Mais à quoi bon? A ses yeux, cette relation là était pareille à une grande et belle forêt, que l'on avait incendiée avant de saler le sol. Peut-être que quelque part, ça aurait fait du bien à la Colombe de le savoir. Mais cette dernière avait raison sur au moins un point: Vran est un égoïste. Il ne l'a jamais caché. Alors par fierté, cette même fierté qui chez les deux partis concernés avait plus ou moins précipité la chute de leur couple, il n'avait rien dis. Peut-être qu'un jour ça sortira. Ou peut-être pas.
Puis ils s'étaient séparés, peut-être moins en colère.

Le soir venu, Vran s'enquit rapidement de Diazolie -il l'a vue entre les deux discussions, mais ça niquait ma narration- avant que la petite troupe ne reprenne la route. Et sur la charrette voguant dans la nuit noire, le truand aperçu de nouveau cette silhouette qui les suivait d'assez près. Cette fois, il savait que c'était un mec qui avait demandé à les accompagner, ayant besoin d'une escorte. Il était chanceux: la communication dans la bande étant parfois limitée, Vran avait pensé plusieurs fois à lui décocher un carreau dans les gencives.

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Vran
Mâcon était passée. Puis un feu. Et la bande était arrivée à Chambéry. Diazolie se faisait discrète, même si elle ne ratait aucun départ. Quant au quatrième larron, il avait encore faillit se faire percer l'oignon quand Vran s'était réveillé d'un cauchemar, sur la charrette, et que la première chose qu'il vit fut ledit quatrième larron. Le sommeil se faisait rare pour l'aigrefin, mais heureusement pour lui, il était habitué aux nuits courtes et, bien que quelques signes de fatigue fleurissaient sur son visage, il s'en sortait bien.

Les arrêts furent ponctués de diverses conversations, pour Vran et Andréa. C'était souvent courtois. Parfois un peu moins. Il sentait qu'il l'avait vexée quelques fois. A Mâcon cela dit, leur soirée avait été plus chaleureuse. Il avait fallut pour ça une cheminée et du chanvre, du bon. Entre les fions, les discussions à propos de l'itinéraire, ainsi que la pluie et le beau temps, il y avait généralement un moment durant lequel ils s'aventuraient à parler de leurs ressentis, de leurs états d'esprit respectifs. Souvent, ils laissaient passer un bout de révélation vers l'autre. Parfois, Colombe lâchait une phrase énigmatique avant de passer à autre chose, voir de partir. Ce qui avait le don de râper les raisins du truand. Notez que c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité -ou la caserne qui se fout de la violence, à vous de voir-, parce qu'il aime bien faire ça, lui. Poser calmement un indice bien vague, juste là, et refuser toute élaboration ensuite, observant avec un plaisir à peine dissimulé les autres se poser tout un tas de questions. Mais lui il a le droit. C'est LE connard. Les gens se mettraient à s'inquiéter, si soudainement il arrêtait d'emmerder son prochain. Même si, il fallait l'avouer, il était un peu moins performant ces derniers temps. Trop de choses tournaient dans sa tête, laissant moins de place aux stratagèmes à but laxatifs -faire chier, tout ça...- et autres idées de pète burnes. Attention cela dit, il restait efficace. C'est Vran, quand même, ça tient du réflexe chez lui.

Puis Chambéry. Il n'aime pas cette ville, parce qu'il y a Berry dedans. Ils avaient cela dit croisé quelques étrangers, ce qui n'était pas arrivé depuis leur départ de Limoges. Et des sympathiques en plus. Ceci s'expliqua rapidement, puisque c'était un groupe de voyageurs. Car la règle est toujours vraie: les autochtones sont majoritairement soit débiles, soit des connards. L'un d'eux s'était attiré les faveurs d'Andréa, en tous cas c'est ce que Vran vit en arrivant dans la taverne -une espèce d'hospice en vrai-. Il cru comprendre au fil des discussions que l'agent ecclésiastique avait potentiellement donné un moyen à la Chiasse d'enfin dissoudre son mariage. A sa surprise -à Vran hein- cela lui fit bizarre, sans qu'il ne comprenne exactement de quelle manière.
Les deux se retrouvèrent de nouveau seuls, plus tard. Leurs échanges avaient pris une direction similaire aux précédents. Itinéraires, nouvelles, sujets personnels. Ils en vinrent, entre autres choses, à se demander à quel point ils avançaient. Cette fois, Vran s'était montré plus fermé. C'est d'ailleurs à cette occasion qu'il put mettre le doigt sur la raison pour laquelle la dissolution potentiellement proche du mariage de sa vis à vis l'avait touché.
Elle lui avait confié ses craintes. Par rapport à la possibilité que les choses vrillent. D'une manière ou d'une autre. Et il s'était tu. Il est rare que Vran montre quand il est troublé. Il a toujours su porter différents masques. Mais cette fois, ça avait été compliqué. On mettra ça sur le compte de la fatigue. Alors il s'était contenté de garder le silence, et avait regardé ailleurs.

Quand Andréa quitta les lieux, le truand posa les yeux sur la porte, et au vide, il lâcha quelques mots.


J'ai pas oublié...

Après ça, il était parti récupérer Mog, et le promena dans la nuit. Dans sa vie, il avait appris à aimer l'obscurité. Notamment par la profession qu'il exerçait. Pour lui, le noir était synonyme de sécurité. Drapé d'ombre, il se sentait rassuré. De plus, il appréciait ce moment où, sans qu'on ne remarque vraiment la transition, on se mettait à discerner les choses.
La balade fut longue, il avait fait une bonne partie de la ville avant de s'aventurer à ses abords. Il finit par revenir, préparant ce qu'il avait à préparer, et rejoignant les autres à la charrette. Cette nuit, il ne voulait pas dormir. Cette nuit, il ne voulait pas de cauchemar. Qui sait? Peut-être qu'ensuite, trop fatigué, son sommeil se ferait sans mauvais rêves. Alors après avoir fait grimper le mâtin espagnol à l'arrière et avoir pris le soin d'allumer la lanterne, Vran s'installa à l'avant. Lorsque la Colombe y rejoint le Corbeau pour conduire, ce dernier posa son regard sur elle, avant de se concentrer sur la route.

Drapé d'ombre.

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Andrea_
Okay, j’avoue tout. J’avais collé ma langue dans une autre bouche. Celle d’un homme. Celle d’un homme d’église. Celle d’un Archevêque. Enfin je suis pas trop sûre de ce dernier point parce que j’y connais trop rien mais ce qui est certain c’est qu’on était sur de la grande pompe de l’église. Si j’ai aimé ? M’enfin c’était pas le but.
Urbain qu’il s’appelait, Mastiggia je crois, on avait passé un bon moment ensemble avant d’en venir à parler de la religion –c’est pas réellement le truc dont j’aime parler-, et quand j’ai appris ses fonctions, je l’ai directement mis sur un dossier qui me presse au cul depuis des mois : la dissolution de mon mariage avec Gilly. Non pas que cette union me pose problème m’enfin je ne suis plus toute jeune et j’ai prévu d’avoir un enfant qui ne soit ni un bâtard, ni son enfant, donc il va falloir que je me bouge l’anus rapidement.
Et comment se faire passer la bague au doigt quand on en a déjà une ? Bon dans mon cas on est plus que mal parti puisque j’ai pu de doigt non plus, m’enfin le souci principal c’est quand même de dissoudre ce mariage. Urbain comme son nom ne l’indique pas, est vraiment quelqu’un de drôle. Il a commencé par me dire que tout se règlerait avec de la chaux. J’avais écouté ses explications avant de comprendre que c’est de mon époux dont il parlait et non pas du mariage. Merci Urbain, moi aussi j’avais déjà pensé à cette option m’enfin j’aimerai éviter de devenir veuve. Enfin bref, il m’a filé les bonnes adresses et je vais pouvoir m’en occuper sérieusement.
Urbain a de l’humour donc, mais peu. Et j’avais visiblement tari le sien en trois petites blagues vaseuses, grâce à Déos –ohoh-, Urbain m’avait accordé un surplus qu’il retirerait sur son quota 1470. J’avoue qu’en enfonçant ma langue dans son bec, je pense que j’avais atteint les limites de 1487, mais sans certitudes, parce que quand même, c’est lui qui m’a dit que j’pouvais.
Dans la vie, faut savoir être reconnaissant.


Dans la soirée, une fois tout le monde rentré dans ses pénates, il ne restait plus que Vran et moi. Mog’ dormait paisiblement dans la chambre du Vaurien, épuisé après une longue marche autour du lac. Alors Vran s’était fait inquisiteur, posant des questions tant et si bien que je m’étais demandé si j’assistais à un interrogatoire ou à une discussion.
Vran avait la fâcheuse tendance à tout vouloir savoir sans rien payer. Il pensait qu’il pouvait obtenir des réponses, des réponses précises en plus sans rien dire en retour. Il pensait qu’un « je ne sais pas », suffirait comme contrepartie, quand moi j’ouvrais une à une les portes de mon âme. Et ça m’énervait prodigieusement.
S’il était capable de regarder le vide en silence pendant des heures afin de cacher son malaise –ce qui ne marche pas hein, notez bien que j’avais remarqué-, de mon côté, je pesais et repesais le nombre d’assiettes que j’allais péter sitôt passé la porte. Je sentais la colère monter depuis notre départ. Motivée par diverses raisons, le silence du Mercenaire, les mots de la Blonde, jusqu’à finalement s’épanouir un peu plus au fur et à mesure du temps que je passais avec Vran.

Contre qui, et pourquoi, je ne le savais pas encore, et n’étais pas pressée de le découvrir, car je le savais, plus rien ne serait pareil quand ça sera fait.

L’heure du départ avait finalement sonné, et à l’avant de la charrette l’ancien couple avait pris place, laissant Pioupiette roupiller –qu’elle est belle même quand elle dort !- et Mog’ faire de même. L’inconnu ne dira rien de plus, m’enfin il ne fait pas de vagues, j’imagine que c’est mieux que rien.
Et si le silence et l’ombre drapait l’Aigrefin, Colombe, dans son esprit d’éternelle chieuse, avait choisi la lumière, irradiant son ancien amant d’un sourire plus large que sa bouche.
Car si Vran ne voulait pas parler, il n’aurait pas le choix que de se gratter, les poils payés une fortune au gosse du coin feraient leur petit effet sur ses prochains habits.


Tu devrais dormir, tu as une sale tête.
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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Je vais commencer par parler de ces fameux poils. Je sens que c'est attendu. Le tour d'Andréa a eu son petit effet. Vran a passé un moment à nettoyer ses fringues, et au final il a même cramé des braies. Ah, il l'a maudite! D'ailleurs, pendant tout le temps qu'a duré le lavage de sapes, le brun a grogner des insultes entre ses dents. Non vraiment, il l'a détestée. Mais la Colombe n'aura pas la satisfaction de le savoir. Car il ne dira rien. Du tout. Pas une remarque, pas une insulte, que dalle. Il fera -et il a déjà commencé- comme si rien ne s'était passé. Elle n'aura pas le plaisir de savoir qu'elle a réussi à le faire chier. Mais que tout le monde se rassure -toi compris oui-, Vran a mis en place sa vengeance.
"Je vais dormir avant le départ", qu'elle a dit. "Réveille moi pour le départ", qu'elle a dit. Oh, ne t'inquiètes donc de rien chère Andréa. Dors, repose toi, fais de beaux rêves et reviens nous en forme. Et surtout, ne te réveilles pas. Pour le coup, le truand a élaboré un plan bien bien fourbe. Du vicieux. Et si ça marche, ça sera très satisfaisant. Si ça marche, Vran regardera le résultat de son ingéniosité se dérouler devant lui, le sourire grand ouvert à l'intérieur, mais à l'extérieur simplement un brin étonné. Pendant qu'il s'occupait de ses vêtements souillés, il avait tenté d'y récupérer de ces poils qui y avaient été glissés, le plus possible. Ça avait considérablement étiré la durée de la besogne, mais que voulez-vous, faut ce qui faut. Ensuite, alors qu'Andréa ronflait et que personne n'était autour de la charrette, il saupoudra les vêtements de la Magnifique, de notre chère Diazolie. Pourquoi elle? Pauvre Pioupiette qui n'a rien demandé à personne? Dommage collatéral, comme on dit. L'idée, c'est qu'à un moment, Zozo se mette à se gratter partout. Comme c'est Zozo, elle s'en plaindra haut et fort, pour que chacun partage son malheur. Face à l'absence de réaction notable de Vran -mis à part un regard curieux vers Zo-, Andréa se mettra à penser que, peut-être, elle s'est plantée de tas de fringues. Et là, faut l'avouer, c'est la partie bancale du plan. L'idée, c'est que Diazolie soupçonne la Chiasse, et que celle-ci s'explique. Et si tout se passe bien, quand elle dira que c'est le brun qu'elle visait, ce dernier se contentera de lâcher un "J'ai rien eu moi, mais j'note que tu voulais m'faire une couille.". Voilà. Une vengeance simple, et efficace si ça marche.

Pour ce qui est du reste, eh ben on prend les même et on recommence. Nouvelles, banalités et sujets personnels. A quelques détails près. Déjà, Colombe avait refilé sa maladie à Vran, qui se traînait un mal désormais, en plus de la fatigue. Et surtout, cette fatigue accumulée avait mis un bon coup à la résistance du bougre. Surtout la résistance mentale. Alors cette fois, il n'avait pas eu la force de dresser une façade, et avait été bien moins fermé. Plus honnête. Il avait dit ce que sa fierté avait gardé secret avant. Il lui avait confié ses peurs et ses doutes. Elle avait fait de même en réponse. Vran eut l'impression que ça avait ôté une lourdeur dont l'air semblait se charger quand les deux étaient au même endroit. Ce qu'il avait avoué faisait partie de ces confessions dont la libération fait du bien, mais dont on craint les effets possibles à venir. Corvidé avait toujours les mêmes doutes, mais au moins, certaines choses avaient été dites. C'est déjà ça.

Alors après avoir promené Mog et avoir mis son piège en place, Vran s'était autorisé une sieste. Une fois de plus, un cauchemar, qui finira dès le réveil dans les limbes de l'oubli, le dérangea, et le força à se lever. Mais il avait pris un brin de repos. Il s'était rapidement lavé à la faveur de la nuit, puis avait rédigé un courrier important. Et difficile.
C'est après avoir installé Mog à l'arrière de la charrette et allumé la lanterne que l'aigrefin s'approcha d'une Andréa endormie. L'idée de la réveiller brutalement lui avait bien entendu traversé l'esprit, mais finalement il n'en avait pas eu l'envie. Ce n'est pas l'humeur dans laquelle il se trouvait. A la place, il déposa une main à laquelle manquait un doigt sur son épaule, et l'appela à voix basse. Si la Chiasse a montré de la réticence à se lever, il aura certainement secoué cette épaule, mais avec délicatesse. Et quand elle eut l'air d'être réveillée pour de bon, Vran rejoint la charrette et, une fois de plus, grimpa à l'avant.

Quelques minutes plus tard, une fois qu'Andréa grimpa à son tour sur la charrette, Vran tourna la tête pour la regarder, et lui tendit un pli. Il aurait pu simplement lui en parler sur la route, ou le lendemain. Mais allez savoir pourquoi, il a choisi de lui montrer directement. Peut-être que c'était plus simple pour lui.

Puis enfin, on se mit en route. Le voyage toucherait bientôt à sa fin.

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Andrea_
Ma blague avait échouée. Lamentablement. Pourtant quand j’ai vu Vran débarquer près du feu de camp avec l’air d’un chaton dépité, j’y avais cru. Mais non, j’avais seulement réussi à lui refiler un mal de crâne et un rhume. Le bilan pouvait sembler correct, mais ça ne valait quand même pas l’effet du poil à gratter. Ô comme j’aurais aimé le voir se gratter le dos contre un tronc d’arbre. Mais mes espoir étaient réduits à néant, et la soirée avait été si difficile émotionnellement que j’avais complètement oublié ma tentative avortée en allant me pieuter.
Car oui, c’est bien de ça dont j’avais besoin. J’avais mis du temps à trouver le sommeil, assise dans ma tente de fortune j’avais d’abord retiré mes bottes avant de ressortir quelques missives. J’aimais me replonger dans quelques souvenirs en ouvrant ce petit coffre. Un collier, une sculpture, un bracelet, une bague, chacun des objets contenus me rendaient tantôt mélancolique, tantôt triste, parfois profondément heureuse. C’était devenu un rituel désormais, obliger mon esprit à se plonger dans les souvenirs pour enchaîner sur une nuit sans violence.
Mon esprit avait toujours l’art et la manière de me faire vivre en rêve tout ce qui m’avait déplu dans une journée, tournant encore et encore les actes, les protagonistes et les paroles pour en faire une sorte de purée de n’importe quoi qui me réveillait en sursaut, en sueur, et avec la désagréable impression que ma vie n’était qu’un de merd’ que je devais réduire à néant.
Et je vous jure que ce voyage n’avait rien arrangé.
Vran et moi en avions parlé, encore et encore. A croire que nous avions ce besoin de décortiquer chacune des choses que nous en avions vécus pour en comprendre les rouages les plus secrets. Nous analysions, en détails, chaque situation pour la comprendre, maintenant que nous avions le recul. Le but étant d’y voir plus clair, le résultat étant désespérément l’inverse.
Plus j’ouvrais les yeux, plus je croyais comprendre, et moins je savais. Ni ce que je cherchais, ni ce que je trouvais. Je sais juste que nous semions des graines de doutes et qu’il fallait que tout cela cesse.
Il me semblait cependant y voir un peu plus clair que Vran. La situation commençait à lui peser terriblement, et oui, je le confesse, le voir ainsi me faisait du mal. Parce qu’il n’était pas du genre à s’inquiéter pour le malheur des uns, et, aussi loin que je me souvienne, il ne l’avait jamais fait. Je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était la preuve ultime qu’il l’aimait. Il voyait des doutes où je ne voyais que l’expression de ses sentiments.

Nous sommes rarement d’accord, Lui et Moi, c’est d’ailleurs ce qui nous a rapprochés, chacun faisait sa tête de con et l’autre s’évertuait à le faire céder. Si vous voulez savoir, c’est lui qui a cédé en premier. A moins que… On va dire que c’est Lui.
M’enfin hier, nous sommes tombés d’accord : Ce n’était pas bénéfique, d’avoir fait ce voyage ensemble. Pour diverses raisons mais la plus plausibles étant qu’il était plus facile de se détester.

Résultat des courses ? Malgré l’inventaire de la boite à souvenirs, j’avais mal dormi. Très mal, ce qui m’avait permis d’écrire avant de sombrer, un peu, dans un champ de tombes où je pouvais lire en lettres dorées au dessus de la porte : « A mes époux », signé de ma main. Le plus intriguant restera la tombe vide dont j’allais déchiffrer l’épitaphe lorsque Vran me réveilla, d’une douce manière –soulignons le, c’est rare-.
Dans le coltard j’avais mis un temps fou à émerger, encore parcourue du frisson laissé par les songes, et il m’avait fallu un certain temps pour rejoindre la charrette. Vran avait tendu un pli que j’avais saisi en haussant le sourcil. Quelques minutes plus tard je lisais le pli en silence avant de le replier. Le regard se plongea dans l’obscurité avant que la main ne vienne se poser sur la cuisse du Brun.


-Tu as fait ce qu’il fallait faire.

Inutile d’en dire plus, écrire cette missive avait du être un crève cœur, l’envoyer sera tout aussi douloureux. J'avais été touchée par ses mots qui ne m'étaient pas destinés, et me demandait souvent, pourquoi moi je n'avais pas su les formuler quand la situation était inversée. Peut-être par peur de sa réaction. De son rejet. De... je ne le saurais jamais.
Cependant Vran avait bien des défauts, mais on ne pouvait que féliciter cette missive, elle était la preuve de son honnêteté et de sa loyauté. Douter est permis, tout le monde doute, mais combien sont capables de les avouer ?

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Diazolie
Et voilà ! Vous vous faites discrète. Vous embêtez personne. Vous observez juste l'inconnu qui vous colle aux basques parce que ben vous voulez pas déranger la Colombe et l'Aigrefin qui ont (semble t'il) beaucoup de choses à se dire/reprocher et on vous finissez en dommage collatéral. La prochaine fois on l'y reprendra plus. La prochaine fois elle viendra poser son superbe séant entre les deux et elle mettra son grain de sel et comptera les points. Elle a toujours dit qu'être gentille et mimi ça ne lui réussi pas et en voilà une belle preuve.

Tout juste la chemise est passée qu'une horrible douleur (au moins) se fait ressentir. C'est comme si une multitude d'épines venaient de se planter dans sa chaire. La peau tire, gratte et elle a beau tenter d'atteindre certaines zones rien n'y fait. Alors c'est contre un tronc d'arbres qu'elle commence à se gratter tel un ours mal léché en jurant.


Foutre cul ! Mais qu'est ce que c'est ?! Raaaah ça gratte ! A moiiiiiiiiii !!! Au meurtre !!!!!! Raaaaaaah j'en peux plus ! Il faut que ça s'arrêteuh ! Qui ose s'attaquer à la Magnifique ! Qui ?!

Tout en hurlant, pestant, jurant la Magnifique s'arrache les chaires contre l'écorce de l'arbre salvateur. La chemise est enlevée, les larmes coulent tellement elle est partagée entre la rage et la douleur.

Pourquoi mouuuuaa ? Pourquoi s'attaquer à un être aussi sensible et vulnérable que mouuuaaaa ?!! Hein ?! Moi qui ne suit que douceur et tendresse... Femme fragile... Il est tellement simple de s'attaquer à moi !

Elle restera bien quelques minutes à s'égratigner le dos avant de tomber dos à même le sol, dans les feuilles humides de la matinée et le souffle haletant.

Je vous hais... Monde cruel...

La main vient se poser sur le front, les yeux se ferment et telle la plus grande actrice que la terre ait porté, la tête bascule dans une mort des plus crédible.
Andrea_
J’ai comme l’impression de m’être fait entuber quelque part. Parce qu’aucune femme au monde, PAS UNE, croyez-moi, ne se serait trompé de vêtements. Parce que toutes les femmes connaissent aussi bien le dressing de leur mari que le leur, et pour plusieurs raisons :
La première, c’est que c’est souvent elle qui lave, plie et range le linge. J’suis pas là pour ouvrir un débat et je ne compte pas mentionner la charge mentale –oups, trop tard-, mais c’est un fait.
La seconde, c’est que les hommes sont peu nombreux à s’acheter leurs fringues. J’vais pas aller jusqu’à dire qu’ils n’ont aucun goût mais quand même, on sait bien que si on début on adorait son pantalon trop grand tenu par une ceinture usée et sa vieille paire de pompes crado-dégueulasses, au bout d’un moment, on peut simplement plus les voir en peinture. Alors voilà, on rachète. On rachète, on lave, on plie, on range et les hommes s’habillent sans même se rendre compte que c’est neuf. Tout au mieux on a un « c’est à moi ça ? » auquel on a envie de répondre « non bien sûr c’est au voisin mais je l’ai rangé quand même dans ton armoire ». M’enfin si on rachète aussi, c’est que les mecs en ont strictement rien à carrer d’avoir le cul à l’air, et qu’ils trouvent un caleçon confortable que lorsqu’il est troué au niveau des boules –sûrement une question d’aération- et que l’élastique tient le reste par l’opération du saint esprit.
La troisième, c’est que si on est capable de se souvenir du prénom de la grognasse a qui t’as sourit y a trois ans, on est complètement capable de se souvenir, en détail, de TOUS tes fringues.
Alors non, je savais très bien que je n’avais pas étalé mon poil à gratter dans le mauvais sac.

Alors quand j’ai commencé à voir que ma Magnifique se grattait, j’ai d’abord pensé à une puce. Faut la comprendre, elle sort peu, elle passe son temps dans une charrette avec un chien et un couillon dont on n’connait pas l’hygiène corporelle, une puce c’était totalement crédible. J’ai commencé à trouver ça louche quand son dos râpait contre l’écorce d’un arbre. Et qu’elle s’est mise à chialer –et c’étaient pas des larmes de joie hein-.
Et c’est là que j’ai compris deux choses : Vran avait salopé mon travail et Pioupiette était une put’ain de graine d’actrice. Je parle de graine parce qu’elle a pas encore éclos, elle n’est qu’au début de sa carrière, et on peut s’en rendre vraiment compte quand elle simule une mort. Parce qu’elle dure trois minutes sa mort, avant qu’elle soit une morte qui rampe sur le dos pour se gratter au sol. Ouai, je sais, c’était du bon poil à gratter.

Alors ouai, je sais que c’est mon amie, et c’est justement parce que je l’aime plus qu’aucune autre que je vais rien lui dire. D’ailleurs je vais voler à son secours, je vais lui gratter le dos avec les ongles, au péril de mes ongles d’ailleurs. Et puis je vais souffler aussi, pour apaiser. Il se peut même que je finisse par lui proposer de la rincer avec un linge humide tout en lui répétant combien c’est une femme forte, admirable, digne et que je l’aime.

Et après. Après j’irai m’occuper du cas de Vran pour la simple et bonne raison que c’t’un enfoiré. J’sais pas encore comment, mais il va salement regretter.

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Vran
Et enfin, le spectacle commence. Une chemise enfilée et hop, ça se gratte et ça gigote partout. Comme prévu, quand la Magnifique commence à pester contre le monde entier, Vran la regarde d'un air incrédule. Il avait même été tenté d'aller voir comment elle allait, pour faire le mec qui s'inquiète. Mais ça aurait pas été crédible du tout. Alors il se contente simplement d'un...

Qu'est-ce qui lui arrive à elle?

Voilà, là c'est crédible, là c'est authentique, là c'est vranesque! Maintenant, c'est la suite du plan qui arrive, la partie hasardeuse. Andréa finit par aller aider son amie avec son souci de démangeaison, et c'est seulement là, alors que personne regarde, que le truand s'autorise un petit sourire en coin, qu'il ne tarde pas à effacer. Malheureusement, ça s'arrêtera là. Alors qu'il les voit, là, l'une en train de gratter l'autre torse nu par terre, il sait. Il sait que son idée n'ira pas plus loin. Cela dit, il s'en doutait un peu. Parce que voyez vous, Vran a un certain talent pour se baratiner une sortie des situations épineuse. Le souci, c'est que Déos, le Sans Nom, le Chaos Rampant ou qui vous voulez a décidé de contrebalancer cet avantage avec une malédiction: il est toujours accusé. Qu'importe le méfait, ça sera le premier pointé du doigt, le coupable idéal, sans même qu'il n'y ait besoin d'indices menant à une telle conclusion. Quelque chose à disparu dans la charrette? Ça doit être Vran. Une dispute éclate à proximité? C'est forcément une manigance de Vran. Il y a du mobilier cassé et le brun étalé dans son sang au milieu de la taverne? Vran, qu'est-ce que t'as encore fait? Restez avec l'aigrefin, c'est un bon paratonnerre à accusation, vous pourrez bien faire ce que vous voulez sans hériter du moindre soupçon. D'ailleurs il soupçonne Jurgen de traîner avec lui pour cette raison. Parce que le marin aussi, a tendance à vite se faire accuser, mais il a le droit à un peu de répit quand Vran est là.

Où je veux en venir? C'est simple. Il suffira d'un mot d'Andréa pour que le monde entier se mette d'accord sur le fait que le coupable c'est forcément Vran. Merde, même si il y avait des preuves accablantes et irréfutables contre la Colombe, on accuserait Vran! Et d'ailleurs, Andréa n'aura même pas besoin de dire le moindre mot. Un fois à Fribourg, lorsqu'ils se verront dans un bouge du coin, Zozo ne se privera pas pour désigné le brun comme coupable. Il sait baratiner, mais à quoi bon, quand on ne veut pas écouter? Mais peu importe, il niera. Ses arguments parfaitement valides tomberont dans le vent, mais il les sortira quand même. C'est pour le sport.

Maintenant, c'est la guerre. Parce que son plan n'a pas fonctionné jusqu'au bout. Sa vengeance contre le Chiasse est donc toujours d'actualité. Elle voudra lui faire payer... lui faire payer quoi d'ailleurs? D'avoir partagé avec Zozo sa saloperie à elle? Bref, il se doute bien que ça ne s'arrêtera pas là, pour personne. Et si durant la grande marave ils se croisent, ça sera probablement intéressant à observer. Enfin faites gaffe quand même, c'est la marave, allez pas vous faire piétiner pendant que vous vous délectez du face à face.

Mais pour l'instant, Diazolie pleure et hurle au sol, pendant qu'Andréa gratte, souffle, humidifie et fait la maman. Et Vran, lui, observe.

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