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[RP]Vol au vent, Brises d'Hiver.

Andrea_
C’est souvent difficile de trouver les mots derrière « c’est terminé ». Parce que parfois ça ne l’est pas totalement. On ne peut pas se contenter de dire « c’est fini », et espérer que le corps tout entier oubliera ce qu’il ressentait jusque là. Il avait fallu dire « adieu » à l’histoire d’amour, sans que l’amour et la tendresse ne se barrent. Et c’est tellement traitre un cœur qui saigne. Ça vous enlève tout, d’un coup. Il y a le froid, et la tristesse. Il y a l’amertume. Et puis il y a tout ce qui voudrait sortir avec la violence d’un orage en montagne mais qui reste bien enfoui parce que… Parce que ça ne changera pas les choses.
C’était terminé. Et il fallait faire avec.
Faire avec, en faisant sans.


- Papier.
- Mais ma dame…
- Papier.
- Encore, enfin je veux dire, ça fait déjà trente quatre et vous… Enfin je veux dire, c’est pas fait pour allumer la cheminée et.. enfin j’ veux dire.. vous les brûlez, après trois mots et, enfin je veux dire…
- C’est le problème, tu veux dire beaucoup de choses, et moi je veux juste que tu me donnes du papier.
- Soit.

Le regard d’acier avait visiblement eu raison du jeune employé. S’il avait pensé, les premières heures, accueillir dans son auberge une femme à l’âge incertain d’humeur morose, il ne se doutait probablement pas que derrière le voile sur ses yeux se cachaient un oiseau blessé.
Qu’y a-t-il de plus dangereux qu’un oiseau blessé ?


Citation:
Lansquenet,

J’espère que cette missive te trouvera en pleine santé, que tes plaies sont pansées. J’ai eu quelques nouvelles par Astana qui rafistole des nez anglais, visiblement c’est sa nouvelle passion, aussi j’espère qu’elle tâchera sa tenue de Paon qu’elle ne la mette plus jamais. Si les plumes te vont parfaitement, ce n’est pas son cas, cette robe est affreuse, on dirait une magnifique robe bleue barrée, je crois que même les tisserands manquaient de jugeotte le jour où..


– Papier.

Citation:
Mercenaire,

Il n’y a pas un jour sans que je pense à vous. Je ne suis pas sûre que nous ayons..


- Non. PAPIER.

Citation:
Siegfried,

J’espère que..


–J’espère, j’espère, j’en ai plein le dos d’espérer ! Toi, tu commencerais comment ?
- Moi, j’aurais commencé par… envoyer le premier vélin parce qu’on est à quarante deux écus de papier, pour allumer le feu ça fait un peu..
– Tu pouvais pas l’dire avant ? Bon, reprends les, je vais envoyer la moins pire.

Inutile de dire que le feu n’était pas allumé hein, inutile.
Quelques dizaines d’ébauche sont donc sorties de l’âtre, papier rapidement lissé du plat de la main sur la cuisse Colombesque, avant qu’elle ne pique le tout premier, avant d’y ajouter quelques mots.


Citation:
Siegfried,

Nos matins me manquent, et le chant de mouettes ne remplacera jamais celui du vent qui grommelait en lisant quelques pages. Pourtant je vais bien, j’espère qu’il en est de même pour toi.
Mes affaires me tiendront loin de Limoges un peu plus longtemps que prévu, Nous serons à Bordeaux demain, il parait que je dois absolument voir ça.
Vas-tu toujours au tournoi de Genève ?

A toi ,
Andréa.



Le pli parti une poignée d’écus est déposée sur la table, sans compter Colombe sait qu’il y a le compte, de son histoire avec Lansquenet, elle aura retenu bien des choses, payer en est une.
- Maintenant vous pouvez allumer la cheminée. Et partir.
- Vous aviez demandé qu’on vous monte à dîner et…
– DEHORS.
_________________

Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Siegfried_fechter
    La neige, c’est de la merde. C’est des dagues minuscules qui tombent lentement du ciel, virevoltant au grès du vent. Ça tombe si lentement qu’on pense que c’est incapable de même faire fléchir une simple feuille. Pourtant, le simple contact d’un simple flocon sur mon visage me fait l’effet d’une gifle. Mais je serre les dents et continue simplement d’écrire. Le rocher-du-loup-qui-hurle, ou le Roc comme je me contente de l’appeler par mesure de simplicité, c’est un bon endroit pour se ressourcer, se retrouver.

    Sacrée baffe que je me suis prise, les quelques mots qu’elle m’avait envoyés m’avaient fait l’effet d’une dague en plein cœur. Le papier qui reposait sur ma cuisse repliée, le fusain qui passait entre mes phalanges en étaient restés muets. Que répondre à ça ? Bien sur que nos matinées me manquent, Andréa.

    Je me réveille dans un lit de paille trop mou, je m’étais habitué à ce qu’il soit plus dur avec toi pour m’aider à tasser cette merde. J’ai froid aussi, la chaleur de ton étreinte me manque. La caresse sur la nuque quand je perdais du temps à lire inutilement, me réfugiant dans ces vieilles histoires qu’on raconte aux enfants, que je n’avais jamais eu l’occasion d’entendre auparavant.

    Mais bon, je sais que tu avançais, que t’essayais de tourner la page. En ça, tu étais plus mature que moi, plus sage. Mais la douleur est vive pour tourner la page, j’en étais bien incapable. Un simple soupir s’échappe, se condensant en un nuage blanc qui virevolte dans le vent avant de disparaître. Je sais quoi écrire, mais je trouve mes doigts endoloris et affaiblis.

    Citation:
    « Ma Colombe,

    Nous nous sommes promis une chose avant toute autre : l’honnêteté. Aussi vais-je l’être avec toi. Les mots me manquent. Je me souviens à chaque instant de quand nous étions, lors de ces matinées dont tu es désormais absente.

    C’est dingue, j’aurais cru un instant que ce qui allais le plus me manquer, c’était la passion, ce feu qui nous animait en tête à tête et pourtant, ce n’est pas ça qui me fait le plus mal.

    Ce sont nos moments, ces ouvertures qu’on avais et que, je l’espère, nous aurons toujours l’un pour l’autre. Je ne t’ai menti qu’une fois, par omission, en ne te disant pas que j’essayais d’enlever, brique par brique, ce mur que tu t’es bâti autour du cœur. Appelle ça du flair, appelle ça de la chance, appelle ça de l’auto-persuasion, mais je savais que ce que j’y trouverais serait beau.

    Et dieu, que j’aime ce que j’y ai trouvé. Et dieu, que j’ai mal en le sachant si loin de moi. C’est effarant, comment laisser parler sa main lettre après lettre, fusain usé après fusain usé, libère ce qui est enfouis. Là, au plus profond. J’ai entendu de ton beau-frère que tu avais trouvé quelqu’un avec qui tourner la page, moi je pense en être incapable. En vérité, je n’en ai même pas envie. En commençant l’écriture de cette lettre, j’avais envie de laisser libre court au pire, lancer des insultes, te couvrir d’ignominie et t’humilier lettre après lettre, mot après mot. Y trouver de la catharsis, libérer ce que je pensais être un flot de colère.

    Je pense que je me lis beaucoup moins bien que je ne le pensais, Andréa, parce-que je ne suis pas en colère contre toi. Parce-que cette façon de réagir, c’est toi.

    Et toi, je t’aime. »


    J’avoue m’être bloqué un instant sur cette dernière lettre. Le roc est un endroit où on peut se retrouver seul, loin de tout, loin de tous. Ici, les masques n’ont pas d’intérêt, au pire, les voyeurs peuvent faire un plongeon d’une dizaine de verges pour m’assurer du silence. Mais bon dieu Siegfried, qui essaie tu de convaincre ? Un homme n’as-il pas le droit de se laisser aller a ses émotions de temps à autre ?

    D’admettre, silencieusement. De reconnaître, intérieurement. Le mal qui le ronge ?

_________________
Andrea_
Il n’avait plus neigé depuis des jours, par ici. Il y avait l’océan à perte de vue et ce vent qui toujours emmêlait ma tignasse. Sans que ça ne me fasse rien. Les premiers jours, j’avais espéré que Siegfried réponde à ma missive. Qu’il me dise que l’on s’était fourvoyé, qu’on avait été jeunes, cons, et impétueux. Qu’on faisait la pire connerie de notre vie et qu’il me demande de revenir « allez Colombe reviens et on recommence ». Qu’il me dise qu’on était beaux ensemble et que ça lui insufflait un renouveau, le renouveau dont il avait besoin pour retrouver sa grandeur d’antan.
Ses jours de silence m’avaient finalement fait l’effet d’une claque. Il fallait se rendre à l’évident, je m’étais fourvoyé, j’avais cru, je m’étais attaché à Lui sans que ça ne soit réciproques. Nos mots, nos gestes, nos au revoir, peut être que j’avais rêvé tout cela, et que ce n’était que… du vent.

Pourtant j’avais reconnu son écriture ce jour là. J’étais restée un moment à tenir le vélin sans oser l’ouvrir. J’ai imaginé le fait qu’il me dise qu’on avait fait le bon choix, que c’était de toute façon voué à l’échec et qu’il valait mieux qu’on ait fait ce choix maintenant, que plus tard. Je crois, je suis certaine, que j’aurais pu le comprendre. Ces mots m’auraient conforté dans l’idée qu’il fallait avancer.
Parce que tu ne sais pas, toi, comme c’est dur d’avancer en pensant n’être plus rien pour toi.
J’avais attendu avant de lire tes mots, en espérant que le courage m’accompagne. J’avais espéré, oui, que mes épaules ne tomberaient pas à la lecture de tes mots, que mes mains resteraient figées, que rien, rien ne se passerait sinon des yeux suivant les arrondis de ton écriture. En vain, tes mots dégueulaient sur le papier et je perdais toute foi en mes certitudes. Tu n’étais jamais parti bien loin dans mon esprit, mais tu y revenais avec violence. C’était douloureux, oui, de te lire.


Citation:
Lansquenet,

Je ne sais pas comment tu as pu croire un seul mot de ce qui se raconte à Limoges, quand bien même les nouvelles viendraient de mon beau frère. Nous nous sommes promis l’honnêteté Siegfried, et ce n’est pas parce que nous avons décidé que nos corps ne s’étreindront jamais que je ne tiendrais pas parole.
Bien sûr que non, je n’ai pas tourné la page. Bien sûr que non, je n’en ai pas envie. Bien sûr que les matins sont difficiles, que le temps qui passe semble s’arrêter quand il n’y a plus rien pour occuper mes mains. Alors le plus clair de mon temps seul, je le passe à me demander ce que tu fais, toi.
Je suis à Orthez ce matin, j’ai finalement décidé d’accompagner Gilly à Pau, là où nous vivions lorsque nous étions encore un couple. Je t’avais dit que j’allais le voir à Saintes, dans l’espoir qu’il signe les papiers pour la dissolution de notre mariage. Tu me voulais pour Toi Siegfried, alors fallait-il commencer par là. Et puis il n’y a plus eu de nous, pour n’avoir plus qu’un toi et un moi, alors.. J’ai quand même voulu être libre. Qui sait, peut être qu’un jour nous nous rendrons compte que nous avons fait une connerie.

Tu me manques aussi, pas le côté passionnel, ou charnel, comme tu as pu le souligner. C’est l’ami qui me manque. C’est le confident. C’est cette manière que tu avais de d’enlever, brique par brique, le mur que j’avais bâti autour de mon cœur, en étant persuadé que je ne voyais. C’est cette manière que j’avais de te distiller les réponses pour ne pas te brusquer, pour ne pas que tu fuis, je savais déjà que tu manquerais à ma vie, je n’imaginais pas encore à quel point.

Tu peux être en colère Siegfried, mais n’oublies pas ce que nous nous sommes promis,
Car aussi douloureux que ça soit, moi, je ne peux pas l’oublier,

Je t’aime,
Je t’aime autant que tu me manques.


Une immortelle est glissée dans le pli, te souviens-tu du perce neige que tu m’avais envoyé voilà des lunes ?
La missive s’envole sans que je ne bouge. Je vais rester là, encore un peu. Gilly sait que tu existes. Gilly sait, tout ou presque. Gilly sait que je ne tourne pas la page et n’essaye pas de forcer les barrières qu’un corps érige. Il me faudrait du temps pour t’oublier Siegfried.
Et personne ne peut vivre aussi longtemps.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
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