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Info:
Un matin, ils se réveillent sur une montagne de chanvre. A poils. Autour d'eux rien, sinon un cheval et une charrette qui ne sont pas à eux, et un bout de courrier qui peut laisser penser qu'ils ont trouvé un trésor.

[RP] Mais berdol qu'est ce qu'on a fait?

Andrea_
Tu connais ce moment où, juste avant de te réveiller, t’es dans un demi sommeil ?
Tu sais que tu vas te réveiller, mais tu l’es pas encore tout à fait, t’es dans une sorte de rab de nuit, et pendant ce laps de temps, tu penses à ce que tu vas faire à ton réveil, à ce que t’as fait la veille au soir. C’est précisément ce laps de temps qui va conditionner ton réveil et ta journée : tu t’es fait larguer la veille et tu vas chialer. T’as gagné un pari et tu vas jubiler. T’as pillé un château et t’es en forme pour aller compter les caisses. T’as conclu –même sur un malentendu- et tu tends le bras pour vérifier si ta conquête est encore là.

Et bin mon demi-sommeil à moi me demande de ne pas poser de question. Parce qu’il n’a pas de réponse. Et quand ton corps n’a aucune réponse à te donner, tu passes en pilote automatique. Tu te tournes sur le côté et tu cherches le drap pour te couvrir, si tout se passe comme prévu ta nuit va reprendre quelques heures.

C’t’en me tournant que j’ai eu un premier signe d’alerte, oh un truc tout bête hein : « attention Déa, t’as une fleur qui te rentre dans le pif, et c’est pas trop trop normal ». Mais mon envie de dormir a répliqué « on s’en branle, ça arrive à tout l’monde d’avoir un peu d’herbes collés aux cheveux hein », ce qui m’a semblé normal, en plus j’ai le cheveu un peu rêche en ce moment alors c’était cohérent.
Deuxième alerte au moment de remonter le drap : « y a pas de drap là ». C’était vrai, y avait pas de drap, à peine un bout de tissu minuscule qui devait probablement être un mouchoir.
Troisième alerte au moment d’avaler ma salive : c’était épais, c’était amer, c’était sécos –sec- sur les babines –de la bouche, on parle toujours de salive hein-, en un mot : j’avais picolé sévère la veille. Okay, ça sent mauvais –et là on n’parle pas de la salive bien que…-

Alors j’ai tenté la phase B du pilotage automatique : voyons si j’ai dormi avec quelqu’un : sans ouvrir les yeux hein, même fermés j’peux voir qu’il fait grand soleil et j’ai pas envie d’affronter le monde tout d’suite, j’suis pas prête –j’savais pas encore à quel point j’étais PAS prête. On tend le bras et… Oh. Okay, y a quelqu’un.
Putain, j’espère que c’est Vran. C’t’à dire que j’m’essaye à la fidélité depuis quelques mois et maintenant que j’ai retrouvé Vran j’ai bon espoir de le rester. Les doigts se font légers –avec la légèreté relative d’un lendemain de fête- : on passe du bras à la nuque, on trouve les cheveux, on apprécie l’épaisseur, la douceur, la longueur : et on respire à fond, on est soulagé : c’est Vran.

J’aurais pu arrêter là ma phase d’exploration et me rendormir, pour tout dire c’est ce que j’avais envie de faire, mais à chaque inspiration quelque chose entrait dans ma bouche et n’en sortait qu’à chaque expiration. C’est très tendancieux dit comme ça alors j’vous arrête tout d’suite : il s’agit d’un pissenlit. Je sais ce que vous vous dites : « comment elle sait que c’est un pissenlit, elle a déjà bouffé du pissenlit la gueuse ? » Et bin j’répondrais pas à vos questions parce que clairement on s’en branle, j’ai dit que c’était un pissenlit et là tout de suite, ce qui m’interroge c’est : Mais qu’est ce qu’un pissenlit fiche entre Vran et moi ?

Au fur et à mesure que les minutes passent –oui, on est très lent un lendemain de cuite-, on prend conscience de notre corps. Notre cerveau –la partie pas totalement avinée- se souvient qu’on n’est pas seulement un estomac qui menace de renvoyer ce qu’il contient et un mal de crâne. On est aussi un corps avec des jambes et des pieds au bout. Mon corps à moi est en train de se rendre compte qu’entre chaque orteil il y a un truc.
Et tu vois, si j’en connais un qui n’supporte pas avoir des fringues mouillés, j’en connais une –moi- qui déteste avoir des trucs entre les orteils, c’est clairement pas moi que vous verrez avec des tongs.

Fin du pilotage automatique phase B, ouverture de la phase C.

Et C compliqué. Faut se mettre sur le dos, inspirer –ravaler, j’suis en phase déglutition car salivage extrême- et s’asseoir. Tout ça sans ouvrir les yeux, j’suis toujours pas prête.
On plie un peu les jambes, et on pose le menton sur les genoux –la tête est lourde, lourde-, on se frotte un peu le visage et quand on est prêt : on ouvre les yeux. Doucement.


- Gné ?

J’ai des pâquerettes entre chaque orteil.
Des pâquerettes, entre mes orteils. ENTRE. Des pâquerettes.

J’sais pas combien de temps j’suis restée là à regarder mes panards fleuris, mais j’sais une chose : mon esprit est enfin d’accord pour se rendormir.
Mais avant, alors que le corps se colle à celui du Corvidé, Colombe prend le temps de murmurer à son oreille


- J’ai des pâquerettes entre les orteils.

Est-ce que ça veut dire quelque chose ? Probablement pas.
Est-ce que j’ai conscience du problème ? Non plus.
Est-ce que quelque chose d’autre m’a choqué ? Non, en plus y a plus le pissenlit qui rentre et sort de ma bouche.

Si encore j’avais vu l’ébauche de missive posée à côté de Vran, j’aurais peut être cherché…


Citation:
Quignon,

Vran et moi avons découvert un tres------*



* : visiblement le fusain a dérapé après le S, probablement une attaque Vranesque au moment de l’écriture

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Comme dirait l'autre: J'ai beau être matinal, j'ai mal. Mais en fait non. C'est à dire que, déjà, aucun des deux couillons étalés au sol ne saurait dire l'heure qu'il est. Donc bon, c'est un peu compliqué d'invoquer l'argument matinal dans un contexte aussi flou. Et surtout, on peut pas vraiment encore parler de réveil, alors la douleur -qui va venir vous inquiétez pas- est pas encore au premier plan. Cela dit, les petits courants d'air qui caressent le corps, ça a des relents inquiétants d'une anecdote plus ancienne. Ce fameux jour où Vran s'est réveillé sur un toit, en hiver, avec juste sa chemise et ses braies. Ah! Ça c'était de la violence pur jus! Du costaud! L'avantage, c'est qu'il a un peu oublié l'état de son crâne, avec tout ça. Là, c'est plus doux, plus tranquille, mais dans pas longtemps ça va cogner sévère.
Bientôt, promis. Pour le moment, le réveil commence suite à une expédition de la main colombesque dans ses cheveux. Mais genre, commence quoi, c'est le début. C'est la phase encore avant le demi sommeil. Un deux tiers de sommeil? C'est l'instant qu'une fois sur deux on oublie, et la fois où on s'en souvient, c'est en milieu de journée où on se demande soudainement "Attends, j'étais réveillé où je pionçais, moi, à ce moment?". Ça ressemble pas mal au réveil pendant un rêve, quand on met du temps à se rendre compte que c'est la réalité, et qu'on marmonne dans la panique un "Y m'ont piqué! Y m'ont piqué les bâtards!". Sauf que là le sommeil -total cette fois, suivez- était beaucoup trop lourd pour garder le souvenir du moindre songe qui a pu se jouer dans ce crâne violenté.

Les sens commencent lentement mais sûrement à retrouver le corps du truand, qui note les étrangetés une à une. Tiens donc, ce petit vent léger est pas désagréable, mais c'est quand même curieux dans une chambre, qui a laissé la porte ouverte? Il est quand même un peu solide le matelas, d'ailleurs pourquoi ça pique et ça gratte? Diable, j'avais oublié à quel point mon cassenoix moucheté -non pas Déa, l'oiseau- est bruyant même le matin... Attends, j'ai pas de piaf moi, encore moins un cassenoix moucheté. Mais l'esprit embrumé -et feignasse disons-le- refuse d'accorder le moindre crédits à tout ce bordel et les paupières restent résolument fermées.
Maintenant, c'est le moment où maintenant que le corps est plus ou moins réactivé, c'est compliqué de se rendormir malgré tous les efforts qu'on peut fournir en ce sens. C'est là qu'on finit par se lever, de mauvaise grâce. Pile à l'instant où le brun décide que ok, j'ouvre les yeux dans trois, deux un... Pouf, un corps de Déasse qui vient se coller, tout chaud, tout doux. Je répète, la pâquerette est entre les orteils... Non, le murmure, il est un peu passé inaperçu, là. En tous cas, il n'y a pas de tentative de déchiffrage, et la seule réponse c'est un très faible "Mh mh...". Tellement faible que Vran ne saurait affirmé avec certitude qu'il a bien produit le son. Si ça se trouve c'était juste dans sa tête.

Alors pendant un certain temps, il profite. C'est qu'après ces quelques mois difficiles, chaque fois que Vran pouvait sentir la peau d'Andréa contre la sienne, c'était un peu des retrouvailles. Comme la confirmation que c'était bien la réalité. Quelques minutes, quelques heures? Aucune idée. Ça pourrait bien être le temps d'un battement de cœur. En tous cas, lassé par cette position et désireux d'avoir la Colombe tout contre lui, Corvidé entame un pivot sur le côté pour la serrer entre ses bras. Mouvement interrompu. Une, deux secondes, et enfin les paupières dévoilent le monde au truand. Pourquoi? Il a senti un truc. Un petit truc qui le chatouille gentiment au niveau du boule. Une main rageuse va explorer la zone et finit par récupérer, coincé entre les fesses, un bout de papier.

La tentative ratée de missive est examinée. Enfin, elle est calée devant les yeux et quand le brun essaye de lire les quelques mots inscrit dessus, il abandonne parce que ça ruine le crâne. Un petit grognement se fait attendre, suivit d'un long soupire, celui qui dit "Faut que je me lève mais putain j'ai tellement pas envie". Vous voyez bien de quoi je parle. Parce que là, matin, midi ou soir, ça douille sévère par ici. Le bide est pas trop remonté ceci dit. C'est parce que Vran a souvent eu faim dans sa vie. Alors ce qui entre ne ressort pas, question de survie.
Petit corbeau picore quelques baisers au cou et aux lèvres de la Colombe, et finit par se redresser.
Il fait beau.
Mais putain on est où? Les mains forment une coupe pour accueillir le crâne vranesque, puis les paumes frottent les yeux englués. Du coin de l'œil, aigrefin regarde Andréa, allongée à côté. Il prend le temps de se dire qu'elle est belle, et une main quitte ses yeux pour aller caresser le flanc et la cuisse de la Chiasse, et peut-être les fesses un peu aussi.

Un examen superficiel est fait de l'environnement environnant -c'est le réveil faut pas trop en demander-, et Vran constate qu'ils sont dehors. A poil aussi. Analyse un peu plus avancée faite, il peut maintenant affirmer avec un taux d'erreur d'à peine 40% qu'avec le classique gazon sur lequel ils on dormi, il y a aussi des herbes qui n'ont rien à foutre là. Du chanvre certainement. Un échantillon est prélevé, puis frotté entre le pouce et l'index. Le taux d'erreur chute à moins de 10%. Soyons claire, ça rend la situation encore plus obscure qu'elle ne l'était déjà il y a genre cinq minutes.
Nouveau soupire, et Vran s'écroule de nouveau, allongé sur le côté face à Andréa. C'est pas pour se rendormir, c'est justement pour pouvoir la réveiller. C'est juste que pour le moment, la position assise c'est encore un peu audacieux au niveau du crâne. Retour de la main sur le corps de Déasse, qui refait le même chemin, mais qui cette fois presse la peau ça et là pour faire émerger la Chiasse avec douceur.


Andréa...

C'est murmuré, tout proche, avant que quelques baisers un brin langoureux ne soient déposés dans le cou. Réveil en douceur on a dit, mais réveil quand même.
Au fait, ai-je mentionné qu'il est loin d'être impossible qu'un joli "Quignon" soit resté un peu marqué, à l'envers, sur une fesse corvienne?

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Andrea_
Andréa…

C’est murmuré, tout proche, avant que quelques baisers un brin langoureux soient déposés dans le cou. Ajoutez à ça la main qui se balade sur une cuisse, une hanche et même une fesse. Réveil en douceur qu’il a dit, mais réveil quand même.
Mais moi, dans mon demi sommeil, ça ressemble pas à de la douceur. Ça renifle même à deux cents lieues à la ronde un truc très caractéristique : la baise du matin. Ouais, j’ai beau avoir l’estomac au bord des lèvres et des pâquerettes plein les arpions, la première chose à laquelle je pense c’est : me reproduire.
Si possible me reproduire sans reproduction si vous voyez ce que je veux dire, bien que ça ne serait pas un vrai problème en soit –mais faut encore qu’on en discute-.

Alors Colombe s’étend un peu, penche la tête pour savourer les baisers. Ça sourit bê(a)tement, ça déplie les guiboles pour emprisonner une de son ex époux -presque époux si Dieu le veut-, ça soupire un petit peu –en prenant soin de soupirer loin du pif Vranesque –l’haleine du matin n’est pas l’élément le plus propice à un réveil coquin-. Ça se colle un peu sur le dos pour offrir à l’Homme une joyeuse étoile de m… Oui alors j’peux pas vous lâcher le fait que je fais « l’étoile de mer » sans entrer dans les détails : je me réveille. Je suis en train de me réveiller, je sais que ça fait des heures que j’essaye de me réveiller mais moi j’suis dure au réveil, j’y peux rien. Que je dorme trois heures ou quatorze j’ai toujours le même problème pour me réveiller. Z’avez qu’à penser que je suis en plein préchauffage –Vran y va gaiement, j’peux vous dire que j’suis en préchauffage rapide, si y avait de la gelée sur le pare brise à l’heure qu’il est y a plus rien d’autre qu’une flaque en bas de la caisse-.


Vran…

Le tout accompagné d’un petit ricanement qui signifie « t’inquiète bébé, j’ai compris ton manège, j’suis prête pour un tour ». C’est d’ailleurs en commençant moi aussi à choisir mon attraction –ma main sur une de ses fesses par exemple- que je me rends compte que le bout de mes doigts touchent l’herbe. C’est pas que Vran fait pousser dans son anus hein –les grottes c’est pour les champis pas pour l’herbe-, mais c’est que j’ai du mal à viser –rapport au fait que je suis en préchauffage-. Et ça c’est bizarre, parce qu’habituellement dans mon plumard y a des draps.
Mais franchement, là, tout de suite, qu’on soit dans un plumard sans drap ou dans un champ de coquelicot je m’en tamponne un peu le coquillage, non moi ce que je veux c’est ça.
Clack la main s’écrase sur la fesse de Corvidé. Ouais, c’est ça que je veux. Et le préchauffage est terminé, j’arrive même à ouvrir un œil –à moitié ce qui fait un quart de regard-. Et un baiser volé, et un repris, et un échange totalement équitable. La main remonte et se perd sur son dos, la chute de ses reins tout ça, et vous vous dites « mais qu’est ce qu’elle nous emmerde avec le trajet de sa main ? », mais j’y viens mes petits curieux, n’allez pas plus vite que la musique.
Donc ça se chatouille gentiment, jusqu’à ce que la main –encore, mais elle va nous emmerder jusqu’au bout avec sa main- se pose sur l’épaule du Brun, et elle y reste- ah bah enfin !-.
Ouverture de 80% des mirettes-les 20% restants sont collés, la saison des fleurs tout ça- et sur quoi je tombe en les ouvrant ? Ma main –ENCORE MAIS PUTAIN !- : une main avec du noir dessus. Du noir de fusain.
Comprenez-bien que j’ai très envie de conclure avec Vran, rapport aux rapports qu’on vous rapporte assez souvent et qui sont toujours exceptionnels, m’enfin donc j’ai très envie MAIS


Vran. Attends.

Ouais fais ça Vran, attends un peu. Le temps que je cherche comment tourner ma phrase sans qu’elle soit troublante.

Tu te mets des trucs dans l’anus parfois ? Comme… des fusains ?

Oui bon, j’ai pas super attendu non plus parce que de toutes façons j’ai le cerveau trop embrumé pour faire un truc correct. Alors allons-y cash, Vran, t’es tu auto sodom’ avec un fusain ?
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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Le pire, c'est qu'à la base, la baise matinale -j'ai beau être matinal, hein...- était pas prévue. Si si, je le jure! Mais fallait bien la réveiller, la Colombe. Et si elle était dans le même état que Vran, il y avait fort à parier qu'une petite caresse sur l'épaule et un baiser sur la joue n'auraient pas suffit. Mais bon, maintenant qu'ils y sont, hein... Faut dire que les gambettes de Colombette qui collent et frottent les siennes font vite effet, et il comprend ce qu'elle comprend. Et il n'est pas contre.
L'étoile de mer s'étend, et le brun ne juge pas. Il a trop souvent été chevauché sauvagement pour lui reprocher de s'étaler de temps en temps. Non, il en profite plutôt pour balader sa main un peu partout sur le corps ainsi offert. Hanches, cuisses, ventre, seins, cou, bras, tout ce qui est à découvert y passe. Sauf l'entre jambes, parce que c'est bien aussi de faire monter la tension lentement. Parlant de tension qui monte lentement, la sienne à monter rapidement, et le voilà sur la rampe de lancement, paré au décollage.

Si il n'était pas contre faire des galipettes avec sa belle ex épouse -presque épouse, peut-être, ça aussi ça se discute-, maintenant qu'elle balade également sa main sur le truand, il est plus que pour. Alors ses caresses se font plus envieuses, plus pressantes. La claquasse sur sa fesse provoque chez lui un sursaut, avant qu'il ne morde un sourire. Littéralement hein, il se mord un bout de lèvres tout en tirant un petit sourire. Quand elle vient faire commerce de baisers, lui il offre, récupère et prend de nouveau. Sans oublier, puisqu'elle a la carte fidélité -sans mauvais jeu de mots... ou peut-être que si-, de lui mordiller la lèvre au passage, chacun son tour.
Maintenant que la tension est un peu plus haute, la main en promenade cesse de s'attarder sur l'ascension des monts Saint Robert et Saint Deniro, pour partir en randonnée sur la vallée ventrale, tout droit en direction des chutes du sud, pour y visiter la caverne colombesque et sa source chaude. C'était sans compter le murmure d'Andréa, qui l'arrête dans son élan alors qu'il mettait tout juste un pied sur le tertre herbeux. Seum. Autant dire que Vran est réticent à l'idée de s'arrêter en si bon chemin, et qu'il espère que l'interruption sera de courte durée.


Mh...?

Bon, il attend maintenant, c'est quoi le souc... Ah. Petit temps de réaction, histoire d'intégrer la question, avant qu'il n'écarte le visage avec un faciès qui dit "Nani?". C'est quoi cette question bordel? Et pourquoi c'est aussi spécifique? Je veux dire, quand on imagine quelqu'un se fourrer des trucs dans le fion -pas que ça arrive souvent hein-, y a tout un tas d'objets qui viennent en tête, et je crois pouvoir m'avancer en disant que pour la majorité des êtres humains, le fusain est loin loin loin sur la liste.

Hein? Mais nan!

Déjà, Corvidé a jamais été tenté par l'idée d'impliquer son anus dans ses parties de jambes en l'air. Il juge pas ce qui le font hein, juste lui il a pas envie. Et puis quand bien même il voulait... du fusain? Ça a l'air d'être l'un des trucs les moins pratiques à utiliser dans une optique de soulagement anal. C'est un coup à chier noir pendant deux semaines en plus.
Le truc, c'est que maintenant, Vran sent une petite crainte poindre dans son cœur. Et si c'était une demande voilée? Genre "Dis moi, ça t'arrive de te mettre du fusain dans l'oignon? Non parce que là j'en ai justement en stock, et je me disais que ça serait sympa de te l'enfoncer dans le cul.".


C'est quoi c'te question? Pourquoi tu m'demandes ça?

Y aurait-il un zeste de panique dans sa voix, alors qu'il pose deux fois la même question? Peut-être.
A noter que la pression est redescendue. Dépourvu de bars, il n'a plus le barreau. Haha. Avouez elle est bonne. Non, pas Andréa, ma blague. Bref, tout ça pour dire qu'il ne bande plus. Enfin... Il est toujours collé à une Colombe nue, alors il est quand même encore en demi molle, faut pas déconner. Mais autant dire qu'elle l'a calmé avec sa question. Avec sa demande? Il espère que c'est pas une demande. Même si en y réfléchissant, ça serait assez inquiétant comme simple question, aussi.

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Andrea_
Ah on était bien partis, j’dois avouer que j’ai pas senti la moitié des caresses, parce que mes terminaisons nerveuses en ont pris un coup avec la putain de cuite « qu’on a du » se prendre hier soir –c’est toujours au conditionnel, la partie « souvenirs » de mon cerveau roupille encore.
J’ai pas senti la moitié mais l’autre moitié, je la sentais super bien, parce que je viens de l’écrire : on était bien parti. Super bien parti, ça aurait été un truc d’un souvenir rare –si la partie « archive » de mon cerveau s’était allumé à un moment-, et puis…

Et puis j’ai vu cinquante nuances de Vran. Enfin… la version Wish de cinquante nuances –parce que la frange ça me va pas et que Vran a un prénom autrement plus stylé que « Christian », et aussi parce qu’y avait pas cinquante nuances :
On a eu l’étonnement, le fameux « nani ? », par celle là j’ai juste hoché la tête avec un air grave du genre « vas-y m’amour, t’as pas rêvé, j’ai bien dit qu’est-ce que tu penses que j’ai dit » -oui je suis en lendemain de cuite, mes regards parlent pas très bien la France dans ces moments là.


Hein ? Mais nan !
Ensuite on a eu ça. C'est-à-dire un déni profond alors que toute sa gueule avait l’air de se poser plein de question. Moi je lui ai frotté le bras, façon « t’inquiète, on a tous des trucs à avouer tu sais » parce qu’on va pas se mentir, ce mec a répondu trop vite, trop vivement pour que l’idée même de se fourrer un fusain dans l’oignon ne soit JAMAIS venu le titiller.
Et après, j’ai vu un truc plus profond. Mais j’arrivais pas à mettre le doigt dessus –ni dedans, y a déjà un fusain-


C’est quoi c’te question ? Pourquoi tu m’demandes ça ?

C’est là que je l’ai vu. LE sentiment par excellence, mon préféré.
J’ai vu la peur dans les yeux de ce mec –le mien, mon mec-.
Oh j’vous vois venir c’est pour ça que je vais vous donner des détails. On n’parle pas de peurs de bas étages. On est loin du « oh mon Dieu » quand une araignée plus grosse que ta main est posée sur la poignée des chiottes alors que t’as une diarrhée d’enfer.
On est loin de la peur qui te prend quand t’es en train de te toucher la nouille devant le courrier d’une « copine » et que Bobonne –Ta femme, l’officielle- rentre du marché.
On est à mille lieues de la peur qui te prend quand t’es en train de piquer la porte d’une mairie et que t’entends une armée s’approcher.
Et j’vais vous dire, que la peur level 10 pour moi, tu sais quand tu rentres d’un apéro avec ton mari, que tout le monde est pompette –euphémisme hein, t’es pas pompette t’es plus fait que le camembert Normand- et qu’après un dérapage incontrôlé en levrette –j’parle pas de la bière…- il se retrouve à passer par la porte du jardin plutôt que par la porte d’entrée. Bref, tu vois cette tête ?
Bin c’est RIEN à côté de celle que fait Vran à ce moment là.
Lui, il se rapproche plus de celle que ferait un ado qui invite sa meuf pour la première fois –devoir de maths, typique- et qui se rend compte en lui ouvrant la porte que sur le tancarville* sèchent toutes les gaines de Maman. Toutes les gaines du mois –les trois gaines donc-.
Autant vous dire que la pression redescend plutôt rapidement côté Colombesque et côté Vranesque on tente de sauver les meubles en gardant une mi-molette –une petite mi molle donc-.

J’sais pas si c’est la tête de Vran, la question ou le fait que j’ai de sacrés restes de la veille mais…
J’ai ri. Pas un petit sourire aux éclats hein –TMTC-, non non…
J’ai éclaté de rire, pliée en deux que j’étais –mais mon front a quand même évité le pif Vranesque hein-, je suis passée du mode « étoile de mer » à celui de pieuvre héroïnomane, et bim, j’te chope les bras du Vran pour le retourner, bim que j’lui grimpe dessus et que j’lui vole –ouai, j’suis comme ça, j’pars sans payer- un baiser de folie avant de me redresser pour le regarder.


Heu…

A la base, j’allais dire un truc du genre « mais non idiot, t’as juste du noir sur le cul, blablabla, j’aurais un peu joué des cuissots et on serait reparti comme en quarante, à savoir qu’on aurait bien bai… Oui pardon je m’emballe mais on va pas reparler de seum –pas de panique, pas de pas nique, on les connait, ils arriveront bien à caler une vraie baise à un moment-.
Bref, j’allais dire un truc, puis j’ai dit ce « heu », tout en regardant autour de la tête de Vran.
C’était beau, nan franchement la vue valait le détour, Vran était auréolé, comme un Saint. Auréolé de beuh. Beuh, chanvre, Marie Jeanne, auréolé de ce que vous voulez j’suis pas plantière, j’sais juste que c’est des herbes qui se fument. Partout. Attention j’parle pas d’un vieux bouquin à la couverture épaisse qu’on aurait bousculé sans faire exprès –sur la moquette, quelle horreur-, non j’parle de partout : PARTOUT. Une montagne.
Alors j’aurais pu dire « oh putain, on est couché sur une montagne d’herbes à fumette » mais j’ai dit, en levant la main vers Vran.


Est-ce que j’ai de la beuh sous les ongles ?

Pendant ce temps, la main libre ramasse une boulette, la déplie –avec l’aide de sa bouche parce qu’elle a qu’une main, chose qu’elle regretterait si elle savait où avait dormi LA boulette de papier-. C’est un peu difficile à déchiffrer puisque ça a passé quelques minutes près d’un anus mais… pas de doute, on peut encore lire « trouver, très… ».
Tiens Vran, la missive est remise sous ton pif –ça sent bon ?

Bon, Vran, c’pas un manque d’envie mais vraiment, j’crois qu’faut qu’on parle sérieusement.




* un étendoir à linge d’intérieur ?

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Bien sûr qu'il a peur. Vous imaginez, votre moitié qui propose de mettre des bouts de fusain dans votre anus? Je veux dire, c'est presque sinistre comme idée. Et surtout, soyons clairs sur la situation: c'est la partie fusain qui est inquiétante. Si c'est une proposition de sodomie, j'ai envie de dire, pourquoi pas, chacun fait bien ce qu'il veut de son boule. D'ailleurs, par le passé Andréa a déjà parlé de farcir celui de Vran. Une histoire de journée de femme, il a pas bien compris le principe. Bon, il était moyen chaud. Mais le refus était pas catégorique, quoi. Mais du fusain, merde... Non mais je crois que tout le monde est beaucoup trop serein à l'évocation de cette idée, alors on va aller titiller l'imagination de tout ce beau monde.

Commençons par le début. Quelles sont les chances pour que votre morceau de fusain ne devienne pas des morceaux de fusain dans l'opération? Quand vous vous retrouverez avec un bout de un centimètre entre les doigts et le reste pété en quatre à récupérer bout par bout dans le colon, c'est le moment où vous allez plus rigoler.
Dans la panique, ça sera le moment de tenter d'y coller un index dans l'espoir de faire ressortir tout ça, de peur de garder tout ce fusain en dedans jusqu'au prochain tour aux latrines. Il y a de grandes chances pour que vous y passiez un moment, à vous demander à quel point vous avez repoussé votre fusain en profondeur, parce que même après avoir enfoncé toutes les phalanges, vous sentirez pas ce que vous cherchez.
Maintenant, après un laps de temps plus ou moins long selon votre jugeote et votre sang froid, vous comprendrez certainement que la chaleur, l'humidité ainsi que la pression rectale ont probablement déjà broyé le tout en espèce de boue noire. Le bon côté, c'est qu'au moment de chier ça sera peut-être rigolo. Peut-être. M'enfin, je sais pas ce que ça fait du fusain dans l'oignon pendant une longue période, mais je serais pas étonné qu'un lavement soit nécessaire.

Voilà. Il y a toujours des clients pour tenter l'expérience maintenant? Toujours tranquilles face à cette vision? Vran est du genre à penser vite. Malgré la cuite, ça fonctionne toujours en accéléré, et tout ça là, ça lui a fait le tour du crâne en peu de temps. Alors oui, quand l'idée qu'Andréa lui fait une telle proposition lui apparaît être une possibilité, il y a une pointe d'effroi dans le regard.
Et v'là pas qu'elle se marre. Avec son sourire aux mille éclats -MMJC?-.
Pas le temps de lui demander pourquoi elle se bidonne toute seule, que le Vran se fait étaler et enfourcher, puis galocher. Ce qui n'a rien de déplaisant, contrairement au fusain dans le cul. Non vraiment faites pas ça. C'est pas grave, car la question est remplacée par une autre. C'est que Colombe s'est mise à regarder le truand comme si c'était le messie, et c'est curieux. C'est qu'avec tout ça, il a déjà oublié qu'ils sont entourés de chanvres. Pourtant c'est une découverte sympathique au réveil. L'ange Al'opasse est passé, il dépose de quoi fumer l'équivalent d'une botte de foin en herbe, et il s'en va en disant "Mets toi bien gros c'est d'la frappe".

Vraiment, l'enchaînement est particulier. Non parce que c'est pas fini. Jamais Corvidé ne pourra demander c'est quoi ce bordel. Parce que maintenant, il faut dire à madame si elle a de la beuh sous les ongles. lors déjà, regarde toi-même. Et puis... Quoi?
Bon quand même ça fait tilte, c'est rapport au monceau -bon j'exagère- de chanvre sur lequel ils ont dormi. Légère inspiration pour répondre un truc, mais toujours pas moyen de l'ouvrir, maintenant c'est le bout de papier de tout à l'heure qu'elle lui colle sous le tarin. Il est à deux doigts -comme Andréa- de lâcher un bon "Mais laisse moi causer, MERDE!". Mais bon, il a toujours la caboche un peu en bordel, alors il le fera pas. Trop claqué. Nan et puis, il le reconnait le papelard, alors il le vire vite fait de son museau.

Mais maintenant, on fait quoi? Parce que la mimolette maintenant c'est complètement mou, et va falloir trouver ce qu'ils foutent là. Vran n'a pas plus d'indices que la Chiasse. Alors oui, c'est le moment de discuter, mais de quoi? Parce que l'énigme sur papier et le champ de drogue c'est pas très parlant. Et puis, il fait bon et Andréa est agréable à regarder, mais ça serait bien qu'ils retrouvent leurs fringues aussi, à un moment. En espérant qu'elles soient dans les environs. Parce que le retour dans leur piaule à poil, il le sent pas. Ça ferait probablement quelques heureux, cela dit. Un duo aussi irradiant de classe et de beauté, ça serait tout un petit festival pour Saint Claude. Mais un tel spectacle, ça se distille.

Vran se serait bien redressé, là, parce que c'est bien connu qu'on réfléchit mieux assis que debout. Mais bon, c'est pas évident avec une Chiasse à califourchon. Pas que ça l'emmerde, bien au contraire. D'ailleurs, il a déjà lâché le début de missive pour lui caresser les cuisses.


Bon... Qu'est-ce qu'on fout là? Tu t'souviens d'quelque chose?

Notez qu'avec la mémoire qu'il a le brun, ils ont dû bien se retourner la gueule pour qu'il n'ait plus aucun souvenir.
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Andrea_
J’me demande si on s’rait pas dans la merde. C'est-à-dire que jusqu’à maintenant, RIEN ne me revient. Mais on peut compter sur Vran, on peut toujours compter sur Vran.

Bon... Qu'est-ce qu'on fout là? Tu t'souviens d'quelque chose?

Cette fois c’est définitif, on est dans la merde. Vran, c’est ce que j’appelle communément la « mémoire collective ». Quand t’as un doute, que ton cerveau peine à retrouver un élément que t’as archivé, ou supprimé, parce que tu pensais que c’était pas important, Vran, lui, il a la réponse.
Tu sais pas où t’as posé ta bourse, Vran sait.
Tu t’demandes comment t’étais habillée hier ? Vran sait.
Tu t’engueules avec Vran et tu sors une phrase de son contexte pour lui remettre dans les dents ? Vran te ressort la phrase exacte, à la virgule près, pour te mettre le nez dans la merde.
T’as eu le malheur, y a sept ans, de dire un truc que tu penses que tout le monde a oublié ? Vran saura te le ressortir au moment où tu t’y attends le moins.
Alors si Vran TE demande si tu te souviens de quelque chose, c’est que c’est la merde complète. Surtout s’il le demande à Andréa, qui elle a la même mémoire qu’un poisson rouge atteint d’un Alzheimer précoce.

Des fois qu’on aurait des doutes, ils ne s’enverront pas en l’air tout de suite. La hampe jadis fièrement dressée a pris des allures de verre de terre ayant passé trop de temps sous l’eau et j’viens de passer de rizière à désert du Sahara : non vraiment, ça demanderait trop d’énergie pour se remettre dans « le bain ».

Les mains féminines viennent masser les tempes alors que Colombe se relève avec la grâce d’un pachyderme. Une fois à côté de Vran, elle pose ses yeux sur la montagne de chanvre –quand même-, elle regarde ses ongles –elle avait bien des pousses sous les ongles-, puis ses pieds : saleté de pâquerettes. C’est qu’elle les virerait bien, les fleurs mais pour l’heure elle est dans l’incapacité de se pencher en avant sans planter sa tête dans le sol.
Le constat est mitigé cochon dinde : c’est qu’on a du follement s’amuser, rapport au fait qu’on a de l’herbe à fumer sur quelques mètres carrés et qu’on est complètement à poils. Sans compter qu’il y a quelques bouteilles vides dans un coin et si j’en crois la ficelle rouge posée à côté : on s’est fait péter le bide au sauciflard.
C’est l’moment d’étonner Vran donc, et de lui montrer que MOI, au moins, j’me souviens.


On a passé une putain de bonne soirée Vrany.

Déso, j’ai pas mieux là tout de suite, et si tu savais comme je regrette de pas me souvenir !

Enfin quand même tu m’as demandé en mariage.

Ouais, je sais, c’est un peu vil, mais franchement ça se tente, une occasion pareille, avec toi, j’en aurais pas cinquante.
Pour l’heure on en saura pas plus, faut donc partir en observation. A poils, oui, parce que visiblement on s’est pas déshabillé ici.
Observer, quand t’es dans un état pareil, c’est pas très difficile : j’veux dire que je suis très capable d’observer, faire des déductions ça sera plus compliqué.
On est dans la forêt. Plus précisément dans une clairière. On a probablement fait l’amour –de manière passionnée- sur ce ballot d’chanvre. S’il colle ça sera pas uniquement parce qu’il est résineux du coup –ça c’est de la déduction de comptoir-.
Y a bien un ch’val, et une charrette, logique, on aurait quand même pas été saoul au point de rouler un ballot de chanvre jusque là –enfin j’imagine-.
Quand tu lèves les yeux, y a du ciel –ohoh-, bleu –il va pas pleuvoir dans l’heure, mais à vrai dire on s’en tamponne, Vran étant à poils il ne serait pas emmerdé avec ses fringues mouillés lui qui déteste ça. Et y a du soleil, tu le sais parce que t’es resté comme une conne à le regarder pendant deux secondes et que t’as maintenant un gros rond noir dans ton champ de vision.
L’heure de faire une pause donc, en prenant une dégaine gracieuse, des fois que Vran ait envie, un jour, de la peindre en souvenir de ce moment : « nymphe amnésique » au dessus de la cheminée, ça serait du plus bel effet.


Et tu m’as supplié pour qu’on habite ensemble

Comment ça j’en fait trop ? C’est « supplier », ouais j’avoue je me suis emballée…

Enfin pas supplié mais t’étais ému quoi, c’était juste avant que tu sortes le saucisson.

Le reste du sauciflard donc : ficelle rouge, comme dans la moitié du Royaume.
Les bouteilles, que j’éparpille rapidement du bout du pied –rapport que j’peux toujours pas me baisser sans dégueuler : avec une étiquette : Auberge de la grande Blanche vente directe au consommateur


Auberge de la grande Blanche, ça te parle ? J’crois qu’on y est passé.

Et puis un éclair de lucidité. Je sais que j’insiste avec ce courrier mais ça peut être important.

Sur l’courrier, j’annonçais à Johannes qu’on avait trouvé un trésor. Vran, j’crois qu’on fêtait un gros gros truc.

Et qu’on l’a tellement bien fêté qu’on va mettre des heures à s’en remettre.
Le cul est posé sur le bout de la charrette, et même si quelques parchemins aux seaux inconnus en tombent, compte pas sur moi pour les ramasser.


A les voilà les blaireaux, vous irez régler la note chez la grande Blanche, bande de sagouins, de si belles chaises…

J’ai juste entendu sa voix au milieu des sabots de son cheval, l’couillon passait plus rapidement que l’éclair, enfin surtout plus rapidement que les clairs –mes yeux ne suivaient pas-.
J’suis fatiguée, mais j’ai quand même la force de dire à Vran


J’avais raison.
Encore.


C’était une belle demande, j’oublierai jamais.


QUOIiiiiiiiiiii ? On est là pour s’amuser non ?
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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Que tout le monde se rassure: Vran finira par se souvenir. D'une bonne partie, au moins. C'est juste que ça va se faire en plusieurs parties dans le temps.
Genre en fouillant, il va retrouver la majorité du déroulé de la soirée dans l'heure qui suit. Ensuite, quelques jours plus tard, il retrouvera aléatoirement quelques détails. Il y a de bonnes chances pour que le surlendemain, il soit en train de faire un truc, je sais pas, par exemple lire le second volume de l'éthique à Nicomaque, et puis... Non, mauvais exemple. Disons plutôt en train d'étudier l'itinéraire d'un convoi de marchands ambulants dans le but de les intercepter et de les dépouiller de leurs biens, c'est mieux. Bref, il s'interrompra soudainement, quand sorti de nulle part et complètement gratuitement, il se souviendra de ce moment où il a essayé le moulinbite -pas d'hélicoptère à cette époque, sorry- devant une porte. Une petite partie de tout ça sera perdu dans l'obscurité de l'alcool et de la drogue. Ne reste plus qu'à espérer qu'Andréa s'en souvienne, elle, de cette petite partie.

Mais bon, niveau souvenance, Andréa c'est pas une championne. Vran s'étonnera toujours de la voir tenter d'embrouiller des gens sur des trucs qui se sont passés -ou pas, surtout- y a quelques temps déjà. Elle essaye même avec le brun, des fois. C'est un peu comme si un unijambiste défiait Neymar -tu l'aimes bien celui ci non?- au tir au but: sur un énorme malentendu ça peut passer mais dans le fond on sait tous comment ça va se terminer.
Voici donc la Colombe avec du plomb dans l'aile qui tente de matrixer le truand en espérant que l'effet lendemain de cuite infernale lui permette de réussir. Comme si il l'avait pas vu avoir un petit haut-le-cœur en regardant le sol. Comme si elle était pas aussi cuitée que lui.

Au début, Vran hoche lentement la tête. Il peut pas vraiment l'affirmer, mais oui, ils ont dû passer une bonne soirée, vu leur état et le décor -ah tiens, il l'avait pas vue la charrette- qui les entours.
Quand elle parle de demande en mariage, par contre, il bloque. Genre, pendant deux bonnes secondes il se stoppe, le regard se figeant là où il regardait au moment où les mots ont été prononcés. Ces secondes passées, le corps se décrispe et il la regarde d'un œil qui montre bien qu'il a compris qu'elle tente de la lui faire à l'envers.
Mais il dit rien. Parce qu'il sait au fond qu'il y a un petit pourcentage de chances pour que ça soit vrai. Ah, il sait qu'elle tente de lui mettre une carotte juste à sa façon de parler. Mais là, il n'a pas -encore- sa mémoire pour confirmer. Alors il la joue prudente, au cas où.

A son tour de se lever. Tranquillement, parce que ça tourne encore un peu. Déa a l'air concentrée, pour sa part. Une enquête pointue serait elle en cours? Ah non, elle préparait juste une autre connerie. Mais puisqu'elle veut jouer... Here comes a new challenger.
Mais pas maintenant. Maintenant, il va chercher un peu, étudier le terrain, et préparer lentement sa réponse.
Enquêtons, donc. Visiblement ils ont chopé la picole dans une auberge, la Grande Blanche. Il prend pas la peine de revérifier, elle a peut être une mémoire flinguée la Chiasse mais elle sait lire. Ce qui à terme devrait pas être compliqué à trouver, non plus, c'est où ils ont trouvé autant de chanvre. On sait bien qu'à Saint Claude c'est régulièrement le festival de la pipe, mais Vran a du mal à imaginer que ça soit aussi la plaque tournante du commerce de gazon maudit. Il doit pas y avoir quinze revendeurs dans le coin. En même temps autant de chanvre, c'est pas très probable non plus qu'un seul type ait eu la capacité pour leur refourguer un tel stock. Si ça se trouve, un grecque passait par là.


Bon, on sait c'est quoi not' prochaine étape.

Enfin la deuxième, en fait, faudrait d'abord se saper. Au rappel du courrier, Vran se penche -aïe- pour le récupérer et le consulter. Ça dit "Un tres...". Un trésor, c'est pas con comme idée, m'enfin vu comme ils ont dû être défaits, ça pourrait très bien être un très gros caillou. Ou un très bon coin pour boire, manger, fumer et baiser, ça serait plausible ça aussi.
Et puis un cheval passe. Non mais je sais que pour un silence c'est "un ange passe" l'expression. Mais là il y a vraiment un cheval qui passe, avec un type dessus. Là, maintenant, dans cette forêt. A un moment le brun se demande même si il existe vraiment, ce mec à cheval, et si c'est pas le fruit de son esprit encore embrumé. Mais bon, ce qu'il leur balance correspond avec les indices.

Alors oui elle avait raison, m'enfin elle a lu l'étiquette d'une bouteille, jusque là y avait peu de chances de se planter. Mais bon, elle est du genre à grapiller là où elle peut.
Mains sur les hanches, Vran regarde autour de lui. De là où ils sont, il peut voir par dessus les arbres vers le nord-est -oui je sais, le nord, tout ça...- quelques colonnes de fumée indiquant la ville. Un bon point, ils vont pas se paumer comme des glands en cherchant à rentrer. Il ne reste plus qu'à marcher, pour retrouver cette fameuse auberge de la Grande Blanche. Ça fait un peu nom d'établissement duquel on ressort honteux, d'ailleurs. Mais avant, il a un truc à faire.


J'suis quand même déçu qu't'aies refusé...

Mine triste sur la face, et Corvidé fait le mec que l'embarras pousse à détourner le regard, se dirigeant vers la charrette en évitant de croiser l'acier colombesque. Tiens, mange ça, ça t'apprendra à vouloir profiter de la situation.

Allons à cette auberge, on reviendra plus tard pour le chanvre.

On va pas laisser tout ça moisir ici, quand même.
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Andrea_
Que j’ai refusé ?
Mais ?
MAIS …
Mais j’ai PAS refusé PUTAIN !

Rassurez-vous j’ai rien dit. Je suis restée digne. A poils, médusée, muette, mais complètement digne. Je me suis drapée dans.. Dans rien du tout, sinon une cape de dignité imaginaire, et je suis montée à l’arrière de la charrette dans l’hypothèse de rager tranquillement continuer ma nuit.
J’ai refusé, j’ai refusé, j’ai rien r’fusé du tout !
Et alors que les premiers nids de poule me faisaient remonter l’estomac doucement mais sûrement je me suis mise à penser que peut-être il m’avait vraiment demandé en mariage, et que peut être, pour une raison que j’ignore encore, j’avais vraiment refusé. Est-ce que je suis en train de me faire baiser à mon propre jeu ? Oui. Est-ce que j’aime ça ? Non.

La ville n’était pas loin à vol d’oiseau mais à roues de charrette un peu quand même. J’ai rapidement compris que je ne pourrais pas dormir et ça pour trois raisons :
- soit les routes étaient vraiment pourries, soit Vran visait les trous, mais clairement ce voyage était très désagréable. Même la perspective d’avoir trouvé un trésor ne suffisait pas à me faire jubiler. J’ai l’estomac au bord des lèvres et toujours aucun souvenir.
- y avait décidément dans cette charrette tout un tas de trucs qui n’avaient rien à y foutre. Ouais, on est comme ça Vran et moi, quand on est heureux, on accumule –surtout moi d’accord-. Y avait des affiches, des lettres, des pigeons en cage, y avait des clés, une lanterne rouge qu’on ne trouve généralement que dans les… Oh. D’accord. Il est très fortement possible que la Grande Blanche soit un bordel. Vran et moi, dans un bordel. Ensemble. Et en plus on a laissé une ardoise. Merveilleux.
- Et dernière raison : j’avais refusé.


T’sais si j’ai refusé c’est uniquement parce que…

Bbllllllllllleeeeeeeeeeur… Beuaaaaaaaaarrr chpte. Chpte.
Sauvée par le dégueuli. Pour une fois que ça me prend au bon moment, j’en suis presqu’émue : j’avais pas de fin pour ma phrase alors…
Nan mais c’est bon Vran, n’arrête pas la charrette tout va bien, j’ai même sauvé mes cheveux, et bonne nouvelle, j’sais c’qu’on a mangé !
Est-ce qu’on a besoin de savoir ce qu’on a mangé ? Non. Ah. Bon bin tant pis.

Faut avouer que vomir quand t’as la gueule de bois, c’est tout de suite un bol d’air frais –même si c’est pas de l’air frais qu’on avait mangé, soyons bien clairs-. Je me sentais tout de suite plus légère et moins bourrée, limite soulagée. Pas une seule aigreur d’estomac, une preuve supplémentaire qu’on avait passé une bonne soirée avec du vin de qualité : la piquette, quand tu la dégueules, elle te brûle l’œsophage.

Alors je me suis rassise avec la ferme intention de m’attacher les cheveux afin de les sauver si jamais un second round-vomito se décidait à passer. Le seul truc que j’ai trouvé pour tenir le semblant de chignon merdique que j’avais fait étant une petite dague, j’ai pris mon temps. J’aurais aimé qu’y ait un miroir tiens, ah je dois avoir de l’allure à poils avec ma lame dans la tignasse !
J’allais justement tapoter l’épaule de Vran pour lui dire de me regarder quand mes yeux se sont posés sur la raie du cul de Vran. Noire. Noire de fusain.
J’aurais bientôt la réponse à ma question, si tout va bien dans quelques minutes on arrivera à la Grande Blanche et je pourrais demander en toute discrétion une réponse à LA question.

Oh j’ai pas mis longtemps à descendre de la charrette, j’avais une autre fusée à larguer –toujours pas envie de savoir ce qu’on a mangé ?-. Le chignon a tenu, et le reste bah… C’est un peu le problème, y a pas de reste. Mais on est comme on naît : à poils, sauf qu’on est propre, nous. –Sauf Vran au niveau de la raie mais…-
C’est justement parce que j’étais toujours à poils que j’ai décidé de prendre un parchemin. Regardez-moi, vous ne trouvez pas que tout de suite ça me donne une contenance ? un air sérieux ?
Et toi Vran, comment tu me trouves, comme ça ? Et ce profil là, il est pas mal ? Est-ce que c’est le genre de profil qui REFUSE UNE DEMANDE EN MARIAGE ? ‘chié.
L’avantage quand on est tôt le matin, c’est qu’y a pas grand monde dans une auberge –qui est peut être un bordel-.
Le souci quand on a pris une cuite et qu’on est encore trop empapaouté pour regarder le soleil et définir une heure, c’est qu’on croit qu’on est tôt le matin alors que c’est visiblement l’heure du thé.
Aux bruits de tasses qu’on pose lourdement sur la soucoupe, des inspirations bloquées et des « oh mon Dieu » chuchotés, je peux dire qu’ils ont été aussi surpris que nous.
Mais pas de panique, je gère. Vran aussi va gérer, je le sais.
Naturel. Il faut être naturel et se diriger vers le comptoir. En souriant, c’t’important le sourire, c’t’un peu la seule chose qu’on a.


-Bonjour… Bonjour.. Pardon, bonjour…
Bonjour on va prendre une table pour deux personnes...

-Et vous la ramènerez où ça sera comme la lanterne ?
- La lant... La lanterne ? Vraiment… Vran tu as vu une lant…
-Oh c’est inutile de me prendre pour un idiot
-En parlant de... pour hier…
- Trois cent trente trois écus pour hier, vous l’avez traumatisé !
- Est-ce que c’est le supplément fusain qui l’aurait traum…
- Plume, fusain, vous vouliez tout tout d’suite !
- AH les r’voilà les emplumés ! C’est vous le petit saligot

J’ai failli m’étouffer. Plume ET fusain ? Mon pauvre Vran… Et la grosse machine qui déboule avec la ferme envie d’n découdre avec Lui…

- Servez-moi de quoi boire, mettez le sur ma note. Merci. Oh, prenez-en un aussi pour vous.

Je sais, ma générosité n’a pas de limites.
Allez Vrany, je m’assoie là, et je te regarde gérer la dinde.
C’est tellement excitant !

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Vran est un homme patient. Plus qu'il n'y paraît. Là, il semble que son retour de bâton -pas celui de chair on a déjà dit que ça sera plus tard- organisé n'ait pas fonctionné. Mais il sait, que ce genre de fourberie, faut y laisser le temps de faire son chemin dans la tête de l'autre. Alors pour le moment, il conduit silencieusement la charrette.
Est-ce qu'il visait les trous? Peut-être bien. Deux ou trois. Trois, en fait, précisément. Un pour le fusain, un autre pour la tentative d'embrouille à deux écus qu'elle lui a fait, et un dernier pour aller se vautrer pépère à l'arrière sans prendre la peine d'accompagner le mec -le mec, SON mec- le temps du trajets.
En plus elle râle -intérieurement, certes, mais elle râle quand même- pour cette fausse demande et ce faux refus, comme si c'était lui le salaud dans l'histoire. D'autant qu'entre les deux, c'est elle qui a dissolu un de ses mariages récemment. De mauvaise foi? Oui, bon, certes, mis à part l'ex mari -pas Vran du coup, l'autre, hin hin- tout le monde espérait plus ou moins que cette dissolution arrive. Mais quand même, là n'est pas la question. Elle est où la question? Hé, oh, j'ai dis là n'est pas la question et c'est pas celle là non plus, hein!

Le début de phrase fait plaisir au truand: c'est la confirmation que son stratagème fonctionne. Le bruit de dégueulement -ça fait un mélange entre dégueuler et éboulement je trouve, de rien- qui s'en suit termine de fendre un vieux sourire de chacal sur la face du brun.
Il aurait pu jouer le gars outré. Voir même dévasté. Déclamer des plaintes et des reproches, dire que c'est vraiment salaud de le rembarrer après tout ce qu'ils ont vécu récemment, que si elle l'aimait vraiment, se remarier devrait pas poser de problème, etc etc. Mais Vran est plus malin que ça. Il préfère la méthode douce, mais insidieuse. C'est pour ça qu'en duo, ils sont aussi forts pour retourner le cerveau des gens: pendant que Colombe déstabilise avec de la pression et du volume, Corbeau profite des brèches ouvertes pour asséner des petits arguments plus fourbes. L'un contre l'autre par contre... C'est plus hasardeux.
Du coup, Vran se compose un visage neutre, avec juste une petite pointe d'inquiétude, avant de se retourner pour regarder son ex-épouse-peut-être-bientôt-re-épouse.


Tout va bien ma Colombe?

Admirez le travail. Il montre qu'il se préoccupe de son état pour qu'elle pense que malgré son refus supposé, il ne lui en veut pas, dans le but de la faire culpabiliser. Un putain de fourbe je vous dis.
Bon par contre le "Ma Colombe" est peut-être un peu de trop. Mais c'est pas grave. Parce qu'Andréa, elle va garder ça pour elle et à force de le remuer avec le reste, elle en oubliera que c'était suspect. Enfin j'espère, sinon j'aurais l'air d'un con avec ma narration qui dit de la merde.

Il me semble important de noter un détail, puisque c'est remis sur la table par le regard de la Chiasse sur la raie vranesque. Avec toutes ces conneries, lui non plus n'a pas eu de réponse à ses questionnements. Ce qui signifie qu'il sait toujours pas qu'il a le fion noirci. Je tiens d'ailleurs à préciser que passer d'un "Quignon" qui s'est marqué sur une fesse à "du fusain" plein le boule, c'est un peu de l'abus de la part de ma consœur narratrice.

Niveau garage de charrette, Vran aura déjà fait mieux. Heureusement que c'est pas encore l'époque des contravention sinon ça aurait été chiant. Petits tapotements sur le dos de Gerbie von Vomito -cadeau-, et les voilà qui entrent dans l'auberge. Peut-être bordel, donc. C'est pas impossible que deux ou trois rues plus loin il y ait l'établissement "A l'anus fleuri", cela dit, ça aurait pu être pire.
Bref, les gens sont choqués, entre autres choses. Vran regarde un peu autour de lui, laissant Andréa gérer le dialogue avec le tenancier. Il aura quitter l'observation des poutres et du petit tas de chaises explosées dans un coin pour lancer un regard mauvais à un mec insistant un peu trop des pupilles à son goût, lâchant pour l'occasion un petit "Y a quoi?" tout en finesse.

Je dois avouer, quand même, que les femmes ont l'excitation bien plus élégante que les hommes. Je veux dire, les mecs là ils ont leurs yeux en mode globuleux posés sur la Colombe, souvent avec un petit sourire salace un peu gerbant, et il y en a même un qui se tripote la cuisse de façon malsaine. Alors que du côté des donzelles qui se rincent l'œil sur Vran, on est plutôt sur de l'éventail parce qu'il fait chaud, combiné à des regards faussement discrets qui détaillent les différentes parties du brun, le tout saupoudré de petits gloussements derrière la main.

Mais celle qui déboule, là, de donzelle, elle est pas dans le même délire du tout. Clairement, il suffit d'un regard pour capter qu'on est face à de la donzelle jalouse et en colère, et ce avant même qu'elle n'ouvre la bouche. Forcément, Corvidé s'attend à la voir s'arrêter devant Déa pour lui reprocher un truc par rapport à son mari qui, je sais pas, ne voudrait plus la baiser après avoir vu la Colombe par exemple. En fait, il y a même un début de crainte qui nait entre ses poumons, en commençant à faire des liens entre ce mec là et le refus face à la demande en mariage. Oui, il est assez cuité pour se baiser lui même à son propre jeu, c'est chaud.
Heureusement, ou pas, avant que ces pensées débiles n'avancent de trop -il aurait pas mis longtemps à comprendre que le raisonnement est con, hein-, c'est devant Vran que Gisèle -c'est comme ça qu'on va l'appeler- s'arrête. Ce qui ne manque pas de le plonger dans la confusion.


Comment ça c'est moi le...

Visiblement, elle a pas fini. Soit disant qu'il aurait tenté de détourner son José du droit chemin.

Hein? Nan mais...

Elle parle fort, elle est pas contente, et en plus le débit de paroles -un peu comme le débit de boisson la veille- s'accélère.

Mais j'me souviens même p...

Comment ça, agent du Sans Nom? Non mais c'est pas parce que c'est potentiellement vrai qu'il faut le dire tout haut!

Si tu m'laisses parler je...

Interrompu, de nouveau. La dame est très en colère, elle parle de tentative de lui prendre son José, ils lui auraient proposé des trucs lubriques, elle dit même qu'elle serait pas étonnée si Vran avait voulu lui prendre l'oignon. Mais Vran, là, il en a un peu ras le cul. Je veux dire, même hors cuite, il aime pas se faire gueuler dessus, et il aime pas qu'on l'interrompe. Et puis c'est quoi ce tissu d'âneries? Peut-être qu'il s'est violemment retourner la gueule et tout le reste avec, mais il sait qu'il ferait rien de ce que Gisèle avance. Il a jamais été intéressé par les hommes, pour commencer, et il n'y a aucune chance, vraiment aucune chance, pour qu'il accepte que quelqu'un d'autre ne touche SA femme -et merde-, fut-ce pour un plan à trois!
Agacé, le volume sonore est haussé, et le ton terriblement ferme.


Ecoute moi bien grosse dondon tu la fermes maint'nant ou j'te met une tête.

Quelques inspirations choquées et c'est le silence. La bouche encore ouverte, mais flot de mots interrompu, Gisèle se tient coite, probablement parce que c'est pas bien compliqué de comprendre que ce gus à poil va mettre sa menace à exécution si elle refuse de coopérer.
Satisfait, Vran se retourne vers Andréa pour s'enquérir d'un regard de l'évolution de la situation avec l'aubergiste. Qui lui aussi a intérêt à se calmer d'ailleurs, marre de ces tauliers qui prétendent acheter des chaises à cent écus tout ça pour faire raquer des sommes absurdes aux gens qui ont le malheur d'en péter une ou deux -ou quatre- par inadvertance.

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Andrea_
J’ai commencé par reluquer la Gisèle –vrai qu’elle a une tête à s’appeler Gisèle-, puis Vran, puis Elle, puis Lui, puis Elle, puis Lui, le tout en sirotant quelques gorgées de ce que l’aubergiste/tenancier/mac’ avait bien voulu me servir. Bon, c’était du thé, mais j’avoue que ma gueule de bois me remerciait. J’voyais la Gisèle qui montait dans les tours et Vran qui tentait d’en placer une de temps en temps.
J’ai pris le temps, l’espace d’un instant de lancer un regard noir à une greluche qui lorgnait un peu trop MON mari –putain…-, je pense que c’était convaincant parce qu’elle a aussitôt abandonné son éventail pour terminer sa tasse. J’avoue que ça m’a reboosté, aussitôt je relevais les épaules et le museau avant de lever mon petit doigt. Oui, je suis comme ça, digne en toutes circonstances. Quand soudain…


Ecoute moi bien grosse dondon tu la fermes maint'nant ou j'te met une tête.

Et dans un silence désormais complet où chacun retenait son souffle, moi, je retombais amoureuse de Lui.
Y a bien eu trois minutes de silence. Et c’est long trois minutes quand la situation est super tendue. Puis les bruits reprennent comme si rien ne s’était passé, même Gisèle a tapé du talon et disparu d’où elle était venue. Bien sûr je gardais dans un coin de ma tête le fait que Vran avait proposé des choses salaces à José, et je me demandais si c’était à cause de ça que j’avais refusé sa demande en mariage –oui, on s’embrouille dans nos propres mythos-.
Un regard à l’aubergiste qui semblait un peu ennuyé de la situation et qui bougeait les lèvres : crache ta valda, j’sens que tu veux parler.


- C’est que José l’a quitté ensuite, vous lui avez laissé un sacré pourboire pour la pipe.
- Hum.

C’était pas facile, mais j’arrivais quand même à boire une dernière gorgée de thé. La gorgée la plus dégueulasse, celle qui coince les résidus d’plantes entre les ratiches. Mais j’avais pas mal de trucs à digérer, là, tout de suite, alors des plantes, en plus ou en moins…

- On a laissé votre chambre comme elle était. Mais franchement, on n’a pas idée d’se mettre dans des états pareils parce qu’on a acheté un truc dans un bled paumé, ça s’ra quoi l’jour où vous vous marierez hein ? Ça s’ra quoi ?

Le regard noir lancé au tenancier lui donnait une indication : sujet sensible. Est-ce que ça serait le moment de lui dire que la dernière fois on a cramé une église et qu’il y aura probablement JAMAIS de deuxième fois parce que j’ai dit non ? Oui, ça s’rait le moment, pour autant je replaçais ma cape de dignité, quittait mon fauteuil et faisais quelques pas vers le couloir de droite, direction la chambre qu’on a occupé.
- On sait c’qu’on a laissé ici, c’pour ça qu’on est revenu, on n’est pas si tarés qu’on en a l’air.
- C’est d’l’autre côté.
-Merci..

De l’autre côté donc, le drap de ma dignité se disloquait sans que j’puisse faire quoique ce soit. M’enfin si tout va bien, dans cette chambre là

-Mais ?!

Oups, pardon, dans cette chambre là…
- C’est toi mon mignon ?
Non j’veux dire dans cette chambre l…
Okay, pas de doute possible, c’est bien celle là. Pourtant j’referme la porte, j’ai besoin de temps pour analyser la situation. J’étais pas prête.
La chambre est belle. Etait belle. A du être belle, à un moment, y a longtemps, avant qu’on y passe j’imagine. J’vous passe l’odeur –ça sent l’foutre et l’enduit-, pour passer directement à l’état du plumard…


- Vran, on a pété trois pattes à un plumard.
On a pété trois pattes à un plumard, on a arraché les rideaux pour faire une toile de tente avec le guéridon et une chaise, ta chemise est accrochée au baldaquin –on a encore joué aux pirates ?- et je pense, qu’à un moment on a pensé que les pieds de la table allaient rayer le parquet, parce que nos godasses sont aux pieds de la table.

Un long soupir –de désespoir-, et la porte s’ouvre à nouveau, le temps que Vran entre, après on referme, y a peut être pas besoin que tout l’monde voit ça.
Dire que je suis perplexe serait un euphémisme. Un bras sur le torse et l’autre posée dessus, ma main lisse une barbichette imaginaire. Le visage parfois opine doucement, à chaque fois que les yeux se posent sur un endroit aménagé à la mode Vrandréasque.


-Si t’étais ma chemise, tu te serais cachée où pour éviter à toute cette… agitation ?

Alors rassurez-vous, à un moment j’me suis décidée à avancer. Et à chercher. Peut être dans la tente du coup, mais après avoir soulevé un pan de drap je ne peux que me rendre à l’évidence. On a tenté d’allumer un feu. Sur le parquet. On est mauvais pour allumer des feux, et ça c’est une bonne nouvelle pour le propriétaire de l’auberge/bordel/salon de thé.
J’laisse Vran gérer la chambre pour aller dans ce qui sert de salle de bain –c’était une suite de luxe à priori-. Et c’est là que je vois LE détail. Pas ma chemise non, j’avoue que j’avais oublié ce que je cherchais. Je vois, sur le mur, tracé au fusain, un ENORME cœur. J’aime autant vous dire que j’avais un sourire jusqu’aux oreilles, je me saisis du reste de fusain avec deux doigts –des fois que ça soit lui qui avait noirci l’oignon de mon comparse- et traçait un énorme « OUI » au milieu du cœur.
Demi tour et face au miroir je me reluque –j’irradiais de beauté et de bonheur-, j’en profite aussi pour m’asperger d’un reste d’eau fraiche qui traine là. Et, les mains sur l’évier, en souriant à mon reflet, je beuglais un


- J’crois qu’elle avait dit oui en fait. TA Colombe.

Ouai, parce que j’ai pas rebondi jusqu’à maintenant mais j’avais pas oublié que c’était suspect – du con t’as un peu l’air con avec narration qui dit de la merde mais je te pardonne-. Le temps d’arrêterde glousser en silence, et la tête passe par l’embrasure de la porte histoire de voir où en est Vran

– A moins que ça soit José.Pardon, c’était gratos.
- T’as trouvé ma ch’mi…se… Vran.
Putain.


Et c’est là que je l’ai vu, posée sur le sol, comme une couille dans un potage : une clé avec un ruban sur lequel est noté de mon écriture : « Chez nous ».
Il avait bien dit, le mec du bar, qu’on avait acheté un truc m’enfin c’pas UN TRUC ça ?!
Putain, mais qu’est-ce qu’on a fait ?

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
On saura probablement jamais si c'est à cause de la légère saute d'humeur de Vran ou juste parce que le couple est franchement beau -je penche pour la seconde option-, mais le taulier semble avoir oublié le pognon que les deux lui ont coûté. Mais bon, faut pas déconner, c'est un aubergiste. Nul doute qu'au moment où ils voudront passer la porte, il y repensera soudainement et ne manquera pas de le leur rappeler.

L'histoire de la pipe a l'effet de faire se tourner la tête du truand, façon suricate mais sans les mains qui se lèvent. Et alors qu'il s'apprête à lâcher un gros "Comment ça le pourboire pour la pipe??", Vran se détend. Saint Claude, toujours. Ça devait être une pipe en bois. Et ça serait pas la première chose qu'ils auront laissé derrière eux cette nuit. Ce qui le fait percuter, en réalité, c'est le fait que le pourboire ait été laissé par Andréa, pour une pipe. Et il est persuadé que peu importe les quantités d'alcool et les types de drogues consommés, jamais elle paiera pour sucer quelqu'un. C'est quand même pas ELLE qui va payer alors que c'est ELLE qui fait la gâterie.
Du coup Corvidé est vite rassuré, et s'intéresse déjà à la suite: ils ont acheté un truc dans un bled paumé.
Première espérance: que ça soit ce bled paumé. Ça serait con de devoir suivre la piste de leurs fringues sur un vieux chemin boueux jusqu'à un village encore plus petit.
Seconde espérance: que ça soit pas un truc qu'on regrette. Parce que si ça se trouve ils ont acheté une vache parce qu'ils la trouvaient sympathique. Voir même ils ont acheté l'élevage. Ça leur aura coûter un pognon monstre une connerie pareille. Si on ajoute ça à la masse de chanvre, les pourboires pour les pipes et le nombre de bouteilles qu'ils ont vidées... Putain ils vont devenir pauvre. Ça y est. Y aura jamais aucun plan pour se rembourser rapidement d'un truc pareil. Ils vont se retrouver à se ruiner la santé à tenter de faire prospérer un élevage de vaches acheté lors d'une soirée, complètement défoncés. Cette défaite ultime.

Bon, pour le moment ils ont des soucis plus immédiats à gérer. Comme retracer leur périple par exemple. Et idéalement, arrêter d'être à poil. Déjà c'est un peu la honte en public, mais en plus ça donne des envies coquines à Vran toutes les deux minutes. Alors si il pouvait éviter en plus d'être à poil de se retrouver avec une énorme trique devant tout ce beau monde, ça serait chouette.
Il ne se fait donc pas prier pour suivre Andréa en direction de la piaule qu'ils ont louée, et ils l'apprendront dans très peu de temps, ruinée. En fait il se fait tellement pas prier qu'il se plante de direction avec elle et se retrouve à faire le même demi tour.
Après quelques portes ouvertes, ils arrivent visiblement à la bonne chambre. S'il en juge par la réaction de la Colombe, en tous cas, Vran a bien l'impression que c'est là. Il est un peu comme un con, à regarder sa belle, genre "Bon on entre ou on fait le pet?".


On a pété... Hein?

Elle finit par entrer, Vran suit.

Ah ouais.

Ah ouais. Que dire de plus? C'est un dawa de malade, ils ont tout retourné. A un point où il commence à se dire que les plus de trois cents écus qu'il réclame, le gus à son comptoir, finalement c'est pas si cher vu ce qu'ils ont fait. A ce niveau là, ils auraient tout aussi bien pu cramer l'endroit, ça aurait pas été très différent. Chiasse soulève un bout de drap, Vran se penche pour jeter un œil. Bon bah visiblement ils ont tenté de cramer l'endroit. Autant pour moi.
Ça, c'est le genre de bordel qui submerge. On regarde le tout et on se demande comment c'est possible de saccager une pièce à ce point. C'est d'ailleurs exactement ce qu'il fait: il regarde autour de lui, mains sur les hanches, en se demandant comment c'est possible. Il en vient aussi à se demander comment c'est possible de remettre un truc pareil en état, et en conclut qu'il est bien content vu que c'est pas eux qui vont s'occuper de ça.
Après un petit temps à contempler leur œuvre, Vran regarde Andréa. Sa chemise, oui, elle est où?


Si j'étais ta ch'mise j'resterai bien collé à toi.

Oui je sais, c'est une jolie réponse mais ça sert à rien. Que voulez vous? Vran n'a jamais été une chemise.
Pendant que Madame va à la salle de bain -ils ont craqué-, le brun retourne la table, parce qu'ils sont plus à ça près, et ramasse leurs pompes. Oui, même celles de Déa, parce qu'il est gentil. Il décroche ensuite sa chemise pour la remettre sur lui. Elle est un peu abîmée, mais il est plus à poil au moins. Enfin pour le haut, en bas il a toujours la pine qui se balance gaiement au gré des mouvements de son propriétaire. C'est à ce moment qu'il entend le chant de la Colombe provenant de la salle de bain.
Le premier réflexe de Vran, c'est de vouloir aller voir d'où elle sort ce qu'elle avance, et surtout, vérifier où se trouve la couille dans l'étendue de ce potage douteux. Mais pas le temps, la tête brune apparaît à l'embrasure, pour sortir une connerie.


T'as dû changer d'avis plus tard, quand t'as payé José pour une pipe. P'tet même que c't'à lui qu't'as dis oui.

Tiens, bim. Mange ça. Je vous rassures, il dit ça avec une lueur de malice dans le regard et un petit sourire en coin. Enfin ça, c'est pour quelques petites secondes. Ensuite il pâlit légèrement.
Vous vous souvenez, quand je disais que Déa payerait jamais pour sucer un type? Eh bien là, c'est une autre hypothèse qui lui vient soudainement en tête, et celle-ci lui semble déjà plus plausible.

Et si Andréa avait payé José pour qu'il suce Vran?

Si vous avez un minimum suivez les aventures de l'animal, vous savez que c'est carrément possible. Et puis, ça fait sens. Ça expliquerait pourquoi c'est elle qui a payé. Ça expliquerait pourquoi c'est à lui que Gisèle la grosse dondon en voulait. Merde. Si ça se trouve c'est ça! Bon, après ça serait pas si grave. Emmerdant, mais pas dramatique. Mais quand même, si c'est Andréa qui a payé pour un truc pareil, ça devient chaud. Pas chaud dans le sens tous à poil et on se caresse, nan, dans le sens on a franchit un palier sur l'échelle de l'abus.

Heureusement que le regard de sa future-plus-ex-épouse est attiré par un truc par terre. Ça lui permet de se racheter une contenance et de faire comme si il avait pas pensé à un truc inquiétant. Du coup il regarde aussi, parce que vu la réaction ça a l'air spécial. Ensuite il se penche, pour ramasser l'objet et l'examiner.


Ah.

Bon là clairement c'est de pire en pire. Vran se redresse, et pose le regard sur Déa.

Bon... On s'resape et on cherche quelle conn'rie on a fait? Une idée de où commencer?

Non parce que vraiment y en a marre d'avoir la bite à l'air.
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Andrea_
T'as dû changer d'avis plus tard, quand t'as payé José pour une pipe. P'tet même que c't'à lui qu't'as dis oui.

Gloups.
Bon, faut voir le bon côté de la chose : Vran a dit « t’as DU changer d’avis », donc déjà on sent que le mec il n’est plus très sûr de ce qu’il avance. De là à dire qu’il a tout inventé d’puis le début et qu’on s’fait une gueguerre mentale pour pas grand-chose y a qu’un pas que j’franchirai pas, parce que…
C’est vrai ça, j’ai payé un mec pour une pipe. Si on part du principe que j’ai déjà vendu un de mes maris, que j’ai déjà échangé un amant contre deux robes –mais des belles !- et que j’ai sans vergogne loué un amant les soirs où j’en voulais pas, on peut imaginer que oui, j’ai été capable de payer quelqu’un pour faire une pipe à Vran. M’enfin quand même, ça s’rait vachement malvenu de demander l’exclusivité à un mec pour le regarder se faire suçoter le bonbon par un inconnu qui s’appelle José.
Nan vraiment Vran, on a vraiment abusé.


Ah.
J’le connais ce « Ah ». C’est le son qu’on sort quand on s’rend compte que c’est encore pire que ce qu’on avait imaginé. Tu sais quand tu crois que le bruit c’est une étagère qui s’est pété la gueule et qu’en fait c’est la toiture : « Ah. ». Ou quand ton mari te dit qu’il a un truc à te dire, que tu t’attends à « j’ai dépensé tout l’pognon au tripot du coin » et qu’en fait il sort un « j’ai mis la voisine en cloque » : « Ah. »
Déjà au sol la clé me donnait un drôle d’effet mais maintenant que j’la vois dans la main de Vran, je ne peux qu’hocher gravement la tête pour sortir la réponse universelle au « Ah. » :


– Ouais.

Bon... On s'resape et on cherche quelle conn'rie on a fait? Une idée de où commencer?

J’allais pas ressortir un « ouais ».J’me suis contenter de disparaitre dans la piaule à la recherche, effectivement de quelques fringues. Je pense qu’il est inutile de vous dire que j’a lorgné le cul Vranesque au passage. Il se peut même qu’en enfilant mes bottes-merci Vrany- j’ai regardé le balayage de sa pine dans l’air ambiant. C’est dans ces moments là que j’me dis qu’on a de la chance, nous, les femmes, de pas avoir un truc qui pendouille entre les cuisses.
J’vais pas vous cacher que j’ai eu des idées un peu dévergondées, du style « essayons ce plumard, à trois cents balles la nuitée, autant s’assurer que c’était du bon matos », j’allais même engager un regard de braise, dent mordillant une lippe quand j’me suis rappelé que potentiellement l’objet de mon désir avait fait un tour dans la bouche de José. Alors j’ai rien contre les José hein, mais pour avoir bu Gisèle, sa bonne femme, j’ai du mal à imaginé José comme un Apollon. J’espère seulement qu’il n’avait pas de dents et qu’il n’avait pas abimé MA merveille. Parce que quand j’me serai sortie ça de la tête, j’aurais envie de rejouer avec.

J’avais l’air fine tiens, avec mes bottes et mon couteau –dans les cheveux, faut suivre-. Je retrouvais ma paire de braies roulées en boule sous le plumard et une partie de ma mémoire. Le truc m’a pris comme un flash : la clé, Vran qui sourit bêtement, Lui qui me porte en passant une porte, la porte d’un truc délabré. Pas de la petite délabre hein, non un truc vraiment…. Une ruinasse avec une porte. ‘chié.
Ma chemise avait souffert, elle aussi, et j’avais pas besoin de flash back pour comprendre que Vran l’avait ruinée d’un coup sec, trop pressé de *bip* mes *bip*, j’enfilais le tout –et c’est pas facile d’enfiler un flazar après avoir mis ses godasses, mais j’ai franchement la flemme de tout délacer. La chemise est nouée pour me filer un air de Lolita –à la retraite-.
Puis la porte est ouverte à la volée et claquée après que la Colombe ait lancé un


– J’t’attends dans la charrette
- Si j’change pas d’avis


C’est lancé sans animosité hein, d’ailleurs Vran le comprendra sans problème –espérons-. C’est que j’avais besoin d’un moment seule avec le pecno du bas, aka tenancier.
Mais j’ai à peine le temps de rejoindre la salle quand je surprends une conversation.


- Un homme et une femme vous dites ? L’une avec des roploplos plutôt pas dégueulasses et l’homme avec une belle cicatrice sur le poitrail musclé ?
- Et bien… On ne m’a pas donné ce genre de détails, juste qu’ils étaient un homme, brun, et une femme, brune dans la fleur de l’âge.


La fleur de l’âge… la pauvre femme.

- Ah bin on a ça en réserve, ‘sont arrivés bien avinés dans la soirée, v’n’ait d’ach’ter une bicoque au R’né du moulin d’la bectance
Hum… Merde.
- Nous savons, richement acheté si vous voulez mon avis, il a plaqué sa femme pour aller vivre en Angleterre avec son tout nouveau bateau...

Hein ? Mais putain on l’a payé combien ce con ?!

- Ah ouais…
Ah ouais !

- On fait surveiller la bicoque, avec nos trois meilleurs, ils sont faits comme des rats.
– Sinon ils sont encore à l’étage si vous voulez gagner du temps, m’enfin m’doivent trois cent trente écus et des brouettes alors…


Okay… Demi tour, oh Vran t’es là ?
D’puis quand ? Dis moi que t’as tout entendu et que t’as un plan.
Et des braies. J’y peux rien quand j’te vois contre un mur j’ai des envies.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Je tiens à rassurer tout le monde: si il n'y avait pas eu cette clé pour attirer l'attention et inquiéter d'avantage sur la nature de la nuit qu'ils ont passé, Vran aurait lourdement suggéré l'idée de péter la quatrième patte au plumard. Parce qu'il n'aime pas le travail à moitié fait. Et aussi parce que la Colombe est toujours à poil, et qu'elle est quand même vachement bien roulée. D'ailleurs, il suffit du court laps de temps durant lequel elle enfile ses bottes et cherche ses fringues pour que sa queue commence à se libérer de la gravité et autres effets de mouvement.
Vran cherche encore un peu, jusqu'à ce qu'il devienne évident que ses braies ne sont plus ici. Il aurait préféré l'inverse, trouver ses braies mais pas la chemise. Putain. Le brun est un homme débrouillard, et comme il a pas envie de continuer à se balader avec la verge au vent, il récupère un bout de drap qui servait de tente, et se l'enroule autour de la taille. Il y a même une cordelette sur le lit -tiens donc-, qu'il décide d'attacher autour du drap pour qu'il tienne bien.
En voilà une panoplie pleine de grâce. C'est mieux que rien. Maintenant, il ne reste plus qu'à ne pas trop mater Déa pour éviter de bander comme un porc, parce qu'un drap camouflera pas ça, et le tour est joué.

Les bottes sont enfilées, et... ah bah, la porte vient de claquer. Ah. Il a pas trop compris ce qu'elle a dit, si ce n'est qu'elle attendrait quelque part. A l'étage du bas, probablement. Non mais faut voir le bon côté des choses, il va moins bander maintenant. Oui je sais, j'insiste un peu dessus, mais quiconque étant muni d'un pénis fonctionnel a déjà eu peur d'avoir le méga braquos à un moment où c'est impossible à cacher. Imaginez seulement si Martin Luther King n'avait pas eu de pupitre. Avec une bonne grosse bosse en bas du costard, excité par la fougue de son discours, à gueuler "Free at last, free at last, we will be free at last!*". Pas sûr que le public aurait bien compris de quelle liberté il parlait.

Bon, assez rigolé, il est temps de rejoindre la Colombe et se tirer d'ici. Enfin, après avoir tiré toutes les infos possibles du tenancier. D'ailleurs, le truand grimace un brin en se disant qu'il est fort possible que la méthode la plus efficace soit de le payer, si ils veulent tout savoir. Fait chier.
Vran descend les marches d'un rythme soutenu, engin sautillant sous le drap, pour trouver Andréa qui attend au coin du couloir. Et lui, comme un bourrin, passe à côté d'elle, petite tape sur l'épaule avant de lâcher un...


Bah t'attends quoi?

Et hop, un brun qui déboule dans la salle, avec tous les regards qui se tournent, dont ceux du mec qui visiblement les cherches et de l'autre qui semble l'accompagner.
Alors, maintenant il faut que j'explique quelque chose. Beaucoup d'entre vous, chers lecteurs, s'insurgeront face à cette action. C'est inadmissible, c'est quoi ces conneries, d'où tu passe à côté de ta meuf sans te demander pourquoi elle fait le pet contre un mur, et j'en passe -coucou Jean-. La tempête d'insultes sera probablement encore plus rageuse du côté du fan club d'Andréa. Genre il s'arrête pas pour lui demander alors qu'elle a forcément une parfaite raison de s'arrêter, cette femme est parfaite c'est pas possible qu'il s'arrête pas pour la mater, etc. J'entends vos critiques, je comprends vos complaintes. Mais ce choix là, il se résume à une seule chose. Une seule.
Quand il y a danger, Andréa fonce sans réfléchir, et surtout sans poser de questions. Toujours. C'est son truc, elle le fait à chaque fois. Alors Vran, il s'est dit qu'elle l'attendait, juste. Il s'est dit que s'il y avait un problème dans la grande salle, elle serait pas là à glander contre un mur mais dans la salle en train de tenter un truc à sa sauce, probablement en espérant que Corvidé déboule vite pour la sortir de sa connerie. Et vous savez TOUS que j'ai raison.

Il faut pas bien longtemps à Vran pour comprendre. Je veux dire, juste les regards suffisent. On se retrouve donc avec une espèce d'enquêteur avec son assistant qui se demandent si ils doivent courir pour prévenir leurs potes, ou tenter de fumer le couple de piafs ici et maintenant. Faut croire que le fait qu'ils soient à moitié à poil et évidemment dépourvu d'armes soit encourageant, puisque lentement les mains des deux chasseurs se dirigent vers leurs armes. Parce que eux ils le sont, armés. Autant dire que c'est la merde.


Pas avant qu'ils m'aient remboursé ce qu'ils m'doivent.

Ça, c'est le tenancier. Et il a une arbalète chargée entre les mains. Des fois, même si c'est rare, la chance les aimes. Maintenant, ils ont leurs chances. Un sifflement retentit. C'est encore le taulier. Des cuisines derrière le comptoir, un cuisinier a l'air énervé débarque avec un couteau de cuisine dans chaque main. On peut légitimement se demander c'est quoi ce bordel. Dans quel auberge/bordel/salon de thé ils ont atterrit? Comment ils ont fait pour repartir en vie, d'ailleurs? Ah, bah oui, le pognon.

Nouveau silence dans la salle. Tout le monde se regarde sans rien dire. Cuistot et aubergiste vs enquêteur et assistant. Qui va céder en premier? L'assistant, un rouquin à l'air peureux, finit par paniquer et entame le geste pour sortir sa lame de son fourreau. Dzong -je me suis pas amélioré-, le carreau part et transperce la gorge du rouquin qui s'effondre. L'enquêteur eut soudainement l'air très mécontent, et avance en sortant son arme, bien décidé à faire payer le tenancier. Sauf qu'il y a encore le cuistot, qui fait sauter ses couteaux pour les tenir par la lame, et les lances un par un, accompagnant chaque lancé d'un "Zooh!". les deux lames foncent sur l'enquêteur qui les prends dans le torse et s'écroule à son tour.

Sérieusement, c'est quoi cette chance? Bon, faut dire qu'au milieu de ce bordel, un truc qui se passe parfaitement dans leur sens, c'est bienvenu aussi. Enfin, le taulier regarde Vran maintenant, d'un œil qui montre bien qu'il a bien l'intention de pas avoir fumer deux mecs au milieu de son établissement pour rien. Et faut dire que même sans la menace d'un carreau ou autres objets tranchants fendant l'air, ça serait quand même bien salaud de pas rembourser le mec après ça.
C'est un regard contrit que Corvidé pose sur l'aubergiste.


Euh... Tu prends les paiements en chanvre?

Hé, ça serait con de pas profiter du monceau de drogue qu'ils ont accumulé allez savoir comment.


*"Enfin libres, enfin libres, nous serons enfin libres!"

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Andrea_
Mais c’est inadmissible, c’est quoi ces conneries ? D’où tu passes à côté de ta meuf sans te demander pourquoi elle fait le pet contre un mur ? A quel moment tu… Je pourrais effectivement continuer des heures si j’étais pas Déa.
Mais moi je sais. Je sais que d’habitude quand y a une situation critique j’suis la première à foncer tête baissée de dedans, mais tu sais POURQUOI je fais ça ? Parce que je sais que quoi qu’il arrive, Vran est derrière. Ouais, t’es derrière mec, et si tu veux que je te spoile un poil, sache que là, Vran il viendra pas te sauver, parce que c’est TOI qu’a fait de la merde.
C’est énervant. Non c’est vrai je le confesse, c’est super énervant, je le ferai plus, d’ailleurs je l’avais compris la dernière fois c’est bien pour ça que cette fois je t’attendais contre un mur. J’espérais que tu serais descendu, que t’aurais tout entendu et qu’on aurait pu se barrer par la porte de derrière, l’air de rien tu vois. Qu’on aurait peut être descendu un ou deux types et puis qu’on aurait continué de chercher ce qu’on avait bien pu faire la nuit dernière –à part péter trois pattes à un plumard, tenté d’allumer un feu et peut être se demander en mariage en acceptant ou pas-.
Mais nan, le mec me prend pour son frangin, me tapote l’épaule, prends la peine de me demander ce que j’attends et se barre.
Sans attendre la réponse ! A quel moment tu poses une question et tu te barres avant d’avoir la réponse ? A quel moment ?

Maintenant à priori. C’est d’ailleurs pour ça que je l’ai suivi pour moi aussi lui tapoter l’épaule et lui dire que


Faut qu’on…

Le fameux « faut qu’on y a qu’à ». Et j’ai pas le temps de finir ma phrase parce qu’effectivement ça tourne en jus de boudin. J’le savais déjà, et Vran l’aurait su aussi s’il avait pas fait sa tête de piaf. M’enfin c’est pire que ce que je pensais. La salle est bien plus silencieuse que quand on est arrivé, faut croire que de se couvrir les parties intimes ça suffit à imposer le respect. A la question : est-ce qu’on respecte moins quelqu’un quand il est à poils que lorsqu’il est armé ?, la réponse est donc oui. Chouette.
Parce qu’on n’est ni armé ni à poils.

Et c’est le retour de l’arbalète. –Faut savoir que Vran est rassuré quand y a des arbalètes, on les a toutes les sauces, j’suis sûre que si un jour venait à visiter un musée on aurait une arbalète posée sur une statue, et même à une fête foraine on pourrait gagner des arbalètes, Vran, les arbalètes ça le fait bander.-
Je reste bien sagement derrière Vran, parce que les arbalètes ne peuvent pas le tuer –c’est son super bonus, j’ai déjà essayé et j’ai pas réussi alors hein bon-. Je me colle les Rob’andco dans son dos et serre sa main le temps que tout le monde règle ses comptes. On a du bol cette fois. Faut le souligner parce que c’est rarement le cas. Si on suit la trame habituelle on devrait voir débarquer trois quatre nouveaux bonhommes et une meute de chiens. Alors permettez que je me serve de Vran en bouclier humain le temps d’être certaine que rien ne passe la porte.



… Pardon mais vraiment on n’est jamais trop prudent.





Ça vient.

..

HEY, j’suis trop jeune pour mourir alors permettez !




C’est bon…




Presque



Non rien ?




Bon.





Rien, pardon on reprend.
L’acier lorgne les deux cadavres. Et s’attarde ensuite sur une pauvrette en train de se faire pipi dessus. C’est pas nous Minette, pas cette fois, on n’y est pour rien, r’garde, on n’a même pas d’arme !


Euh… Tu prends les paiements en chanvre.

Bien tenté. Décidément ce mec est mon héros.

- Il s’trouve que ce chanvre tu l’as gagné hier au ramponneau chez la grosse Bertha, près du moulin d’la Bectance, et j’veux rien avoir à faire avec ça, alors j’vais pas t’faire ce plaisir. T’étais bien content de demander ta donzelle en maria…
– AH !

AHAH Vrany t’es fait comme un rat. M’enfin j’dis pas ce que j’en pense parce que déjà le tenancier recherche son arbalète et que personne a envie d’entendre un son tout chiadé quand il tirera encore –pardon mais « Dzong »…-.

-Oh y a rien de plaisant hein, il a fait ça uniquement parce qu’il voulait la suite nuptiale hein
- Ah. Oh putain que ça fait mal, j’viens de me faire une entorse à la fierté, c’est peut être même une élongation de l’égo, j’sais pas trop mais ça vient de claquer, à se demander si j’aurais un jour une vraie demande en mariage.

- Alors on va faire qu’est ce que je dis qu’on va faire. Michel va aller prendre votre charrette, pis comme on aime fidéliser le client on vous laissera l’cheval, et on va dire qu’on est quitte. Pis si vous rev’nez c’soir on mang’ra du rouquin, hein Michel ? La sortie c’est par là, bien l’bonsoir.

C’est comme ça qu’on s’est fait mettre à la porte.
Proprement.
Et quand j’pensais que ça pouvait pas être pire, que mon petit corps bien roulé et moi on a grimpé sur le cheval, j’ai regardé Vran et j’ai compris que si. Si, ça pouvait l’être.
J’ai rien dit, même si ça me démangeait, j’me suis contenté de le regarder, longuement, avec un regard qui voulait tout dire, à commencer par : « j’me retiens Vrany, mais à un moment, faudra qu’on reparle de cette tenue. »
Il allait déjà devoir chevaucher, cuir contre cuir, j’allais pas en plus en rajouter.


- Il faut qu’on aille chez la grosse Bertha.

On a gagné une montagne de chanvre, qu’est ce qu’on a bien pu parier pour que ça soit équitable ?
J’veux dire : si j’avais une montagne de chanvre et que je devais la mettre en jeu, ça serait pas contre une poignée d’écus. Si ?

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