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[RP] En terre, plus d'air

Jhoannes
Un peu avant le crépuscule tout gris, le barbu s'était agenouillé en face de l'yeuse, et il avait creusé la terre. À Hazel il lui avait demandé de rester dans la baraque qui se tenait encore debout, il ne savait par quel miracle vu la tronche du squelette en bois qui la soutenait encore. Parce qu'il n'y avait rien à voir, et qu'il préférait être seul pour ne pas avoir à expliquer, et s'attarder là. Non pas que ça lui faisait mal. Il ne ressentait absolument rien, et c'était presque pire ainsi. Un grand vide, et il aurait ravalé une boule de culpabilité d'être aussi serein, s'il avait pu sentir quelque chose. Sauf que non. Alors il avait laissé la gosse découvrir seule les murs qui les avaient abrités un temps de leur jeunesse, à sa mère et à lui, balancé une prière silencieuse pour pas que tout ce passé s'effondre sur sa petite tête blonde sur un mauvais coup de vent, la brise de trop d'un destin salaud, et il s'était isolé pour faire ce qu'il avait à faire.

La terre remuée, à droite de là où il avait déjà enfoui des cendres il y a plus de neuf ans de ça. Là, tu n'as pas vu le jour, et ton frère non plus. Ses restes viendront bientôt reposer à côté des tiens, quand la danoise viendra ici à son tour, mais moi pour l'instant, je n'ai pas grand chose à donner. Comme souvent, sinon le petit bout de bois sur lequel j'ai gravé des lettres de ma main d'enfant, puis d'adulte. D'Assay-Sørensen, c'est le nom de ta mère, et en-dessous, c'est le mien. Sache que je ne l'aime tellement pas ce nom, que je ne l'ai jamais porté, mais c'est un peu le tien aussi malgré tout. Voilà. Pardon, mais j'ai pas grand chose dans le cœur. Ce sont des choses qui ne se forcent pas. Je suis arrivé sur Bruges il y a quarante-cinq jours, et je ne viens que là, à la veille du départ. C'est dire. Ta mère, elle, porte ses peines plus longtemps que moi — et d'y penser ça me serre toujours un peu dedans, mais là je ne peux pas me le permettre.

Morceau de bois enfoui, trouée dans le sol refermée, à deux paumes aplatie, puis sincèrement bénie.

Retour dans la baraque. Filons mon enfant, tant qu'on y voit clair. Un petit sourire s'étire sur le visage du blond quand il lorgne l'intérieur de son ancienne maison rongé par le temps, et s'allonge encore en apercevant Hazel, et le mot qu'elle a posé avec soin sur le manteau déglingué de la cheminée, sous un gros caillou. Contre le mauvais destin du vent.


- « On rentre. »

Où ?
Bonne question.
Il sait pas si Limoges peut s'appeler maison, on rentre loin des Flandres, en tout cas.

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