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[RP] La nuit la plus longue.

Golshifteh.
Sa main. Toute la nuit, la main de l’Orientale s’y attache. La serrant davantage lorsqu’en son sein, la vie palpite, pousse, tressaille. La pressant plus encore contre son ventre qui se durcit et rend toute posture aussi inconfortable que douloureuse. Sagesse d’un crépuscule, loin de ressembler aux autres, vécus ces jours derniers. Il s’était passé un instant, une éternité avant que. Les regards ne se perdent, les doutes ne soient dissipés par la douceur des paroles, les esprits ne s’égarent et que les lèvres ne se scellent. À nouveau. Un rendez-vous plus intense et plus fort, dans un paradis qu’elle pensait perdu. De concret triste à concrétise, il n’y a que ta présence qui balaie. Tout.

Son pli. Le vélin se froisse sous ses boucles dispersées et laisse deviner le froid du lit. Un sourire pourtant s’esquisse et se fige, là, au point final. « Vous. » Continue de me charmer à la deuxième personne. « Vivante. » Survivante. « Magnifique et fascinant. » Je déteste être flattée et tu insistes, tu as raison, insiste. « Je n’y réponds pas toujours. » Tu penses que c’est grave ? « Ne faites plus l’erreur de vous renier. » Ce serait pire, une faute. « Mon bras sera pour vous dans l'ombre tant que vous en voudrez. » Moi aussi Jhoannes. Moi aussi.


Ses doigts. À lui. Qui écrivent et touchent son cœur, son corps. Ses doigts. Qui n’écrivent pas, non plus, et se taisent. Ses doigts qui auraient pu être ceux d’un autre et qui, pourtant, sont les siens. Du temps des regrets à celui d’une beauté ondoyante et douce. Où la lisère des sentiments n’est pas ombragée par la jalousie, où la raison n’est pas dévoyée par l’intensité du désir, où la liberté s’accorde, où s’augure l’horizon des évènements, à flanc de certitudes et de solitudes passées.

Ses doigts. À elle. Qui s’attardent à des futilités. Aux plis de la robe – ô combien précieux présent - cintrant sa taille, au ruban soulignant ses ondulations brunes, à cette envie de lui plaire, sans superficialité, écorche naturelle. Tandis que ses traits se perdent dans le miroir. N’aie pas peur, allez, viens. Viens, ce soir et on attrape le noir étoilé. Pour lui dessiner d’autres contours et célébrer ce jour. Le plus court, le plus éphémère de l’année.

Son passé. Rugueux. Cela ne l'effacera pas. Ce sont ses racines.
Autant que celui de Jhoannes.
Son présent, elle le gravera. Puisque aujourd'hui c'est Yalda en Perse.
Quarante jours avant Norouz.
Un pont posé entre les de mois de Azar et Dey, dans son calendrier.
Où les traditions ne sauraient être dérogées.

Ces symboles de vie, qu’elle donnera.
Deux grenades. Une pour Jhoannes. Une pour Hazel.
Des noix.
Un poème d’Hafez de Shiraz. Un seul, pour Jhoannes.

Puisse mon âme être immolée à Ta Bouche, car...
Au jardin du regard, le Jardinier du monde n’a rien noué de plus beau que ce bouton de rose.

Son heure, qu’elle attendra.
Ce soir, c’est le solstice d’hiver.
Tapis blanc sous voûte céleste.
Ventre arrondi sous clarté gibbeuse.
Un flocon avant le blizzard.
Une naissance avant l’aurore.
La naissance d’un nouvel soleil.

Et son prénom.
Jhoannes
Au fond du chaudron, le lièvre mijote dans sa sauce au romarin. Ce soir on ne bouffera pas du vent, songe le blond, accoudé à une table en ébène où gisent encore des pelures d'oignon. Hazel, sa fille, se remplira la panse sans râler, puisque des légumes noyés dans la sauce ne comptent pas vraiment pour des légumes. La perse, qui porte déjà huit mois de vie en son sein, aura le droit à double portion et sera exemptée du supplément taquinerie pour l'occasion. Ensuite on remontera les cols de fourrure pour aller se promener dans ce réfrigérateur immense qu'on appelle plus communément la nature. Les semelles sur un sentier caillouteux, et puis soudain sur le tapis d'herbe qui étouffe le bruit des pas et s'enfonce sous le poids des corps. En suivant une parallèle tremblante, le long de la lisière du bois, que Blondin n'aille pas s'y perdre encore, sinon pour aller serper de la bruyère et du gui qu'il fera sécher en petits fagots — qui seront oubliés dans l'ombre pendant les mois suivants. La première qui me traite de druide, je lui fais manger de la neige.

Pendant que le repas fricote, le barbu s'engage dans le labyrinthe des ruelles de Limoges pour partir en quête de la perse. Museau levé vers la grosse lentille blafarde dans le ciel noir. C'est lune gibbeuse, qui éclaire encore suffisamment pour qu'on distingue le noir du bleu autour de soi. Tout à l'heure, on pourra voir la dentelle des branches découper la tapisserie des astres, contempler la saison et rompre le silence en contant quelques histoires tissées entre les imaginaires du nord et du sud. La nuit la plus longue, la saison la plus morte. Les heures où le peuple des arbres et des végétaux semble avoir atteint le fond du trou ; plus de forces pour fleurir, on se ratatine sous terre, plus de sève pour nourrir ses feuilles qu'on a laissé dégringoler au sol. Pourtant c'est nuit heureuse. Dame Nature ne pourra pas tomber plus bas, c'est à partir de là qu'elle donne la poussée de talon pour remonter vers la surface. Solstice, c'est accepter de voir la mort d'un monde, en échange d'un augure de reverdie. Face éteinte et revers en bourgeon. Donne pour rendu. Et patience.

Les halos orange des lampions aux devantures des établissements adoucissent la rue des assoiffés. Blondin, lui, file comme une comète vers son amante, qu'il devine assise sur une banquette, dans leur lieu de rendez-vous de ces derniers jours. Golshifteh, drapée de noir et de jaune. Golshifteh, avec ses lèvres au dessin sage qui lui provoquent des desseins vachement moins sages et pas vraiment pieux. Qui lui coupe régulièrement la chique, l'herbe sous les orteils, par son verbe et par son geste. Qui lui écrase une boule de neige en plein sur la face alors qu'il révise son bouquin de botanique, chapitre armoise. Qu'est-ce qu'elle est belle quand elle l'emmerde. Il débarque dans le fumoir, porteur de la promesse qu'il lui avait grattée dans une lettre : te faire aimer l'hiver. Même que j'ai un plan pour le solstice. Un plan incroyable composé de hasard, de bouffe et de sourires. Faut pas trop m'en demander non plus. L'orientale est présente à l'appel, ses hanches au miel posées dans les coussins. Elle est là. Il est là. Le lièvre sera cuit bientôt. Hazel trépigne dans sa chambre.

Y a plus qu'à.


GOLSHIFTEH — Je les ai perdues.

Ah. Les eaux ?
Oui, les eaux. Pas les clefs, Jhoannes.

Changement de programme.

_________________
Golshifteh.
La scène va se passer dans la chambre de Jhoannes. Et la naissance sera pour cette nuit. Le regard aussi bien que les gestes - se dévêtir, s'asseoir sur le lit, trouver une assise confortable - paraissent complexes. Au point même que c'est Jhoannes qui soulève les pans de sa robe. Elle, n'en a plus la force. Du moins, sa force est ailleurs. Dans son esprit, c'est sans doute le moment le plus "douteux" de sa grossesse et dans les poussées nécessaires, pour enfanter de cet enfant.

La Perse caresse l'intérieur du poignet masculin. Tandis que la main de Jhoannes se glisse derrière son oreille. Une caresse, dans les cheveux, elle, a plus de symboliques. Encore. En l'instant, il est celui de la confiance et du retour aux sources. Celui du "Je suis là, je fais au plus vite." pour prévenir Hazel et chercher une accoucheuse, celui du "Ne t'inquiète pas, Golshifteh, tout est un peu comme avant" et de ressentir les doigts paternels dans les boucles brunes qui ponctuaient la mise en sommeil de l'enfant inquiète qu'elle était.

Les genoux se relèvent et deux coussins s'invitent. Un derrière son dos, un contre son ventre et qui sera son souffre-douleur. La vie des objets est parfois cruelle, hélas. Et de poser la question cruciale. Un peu dans le même genre de quand est-ce que tu arrives, ou plutôt quand est-ce que tu reviens.


Je compte à l'envers jusqu'à combien ?

4000. Jhoannes a alors ce don d'être rassurant tout en restant très vague. Index levé, docte. Vite, vite, très très vite. Après un baiser sur la tempe, il laisse à la brune un nouveau "porte-supplice" entre les mains, son écharpe - snifer le parfum de son amant, c'est son rail à elle - et s'échappe. Un temps, qu'on réduira sans doute au soin d'une ellipse, où il ira avertir sa propre fille, la rassurer comme il peut, et aller chercher une accoucheuse. Comment Blondin connaît des accoucheuses ? C'est un peu un druide, d'une, mais il est surtout pote avec plein de vieilles femmes toutes ridées.

Une heure plus tard, les éléments se sont enchaînés et surtout déchaînés. La Princesse d'Orient est en train de céder la place à une créature mythologique hors d'elle, terrible. La grossesse est une boîte de Pandora qui, Ô joie, ne dévoile ses secrets incomparables qu'en fin de course : destination d'arrivée, bout-de-sa-vie. Les étoffes du lit son froissées, les doigts crispés dessus, les cheveux désharmonisés alors qu'ils avaient été tressés avec soin auparavant et le visage, plus tôt doré, avait pâli.

Oncques un bonheur n'arrivant seul, le pas de Jhoannes est emboîté par l'accoucheuse. La battante s'ouvre pour laisser passer une vieille dame pas si fripée, mais quand même vieille, qui n'est là que pour une chose, et ça se sent tout de suite : délivrer la perse, et pas faire trop trop la causette. Jhoannes, le souffle encore un peu agité, cherche tout de suite la perse du regard, et clôt les présentations en faisant mine qu'il désigne une ancienne connaissance (c'est faux, mais rassurant).

JHOANNES - C'est Mama. Marie Mad'leine.
GOLSHIFTEH - Comme la prostituée de Palestine ?


Là, Golshifteh fronce le nez. Et nous aussi d'ailleurs, car elle est un peu approximative sur la géographie... De circonspection à l'égard de sa propre réplique ou de l'aînée, le mystère demeure. Se pince le bec et présente des excuses muettes mais appuyées à Mama. Qui semble être habituée à ce genre d'accueil. Refait ensuite le coup à Golshifteh. Index levé. J'reviens ! Jhoannes, lui, part rincer son visage sous l'eau froide, boucler ses peurs dans un tiroir, et puis, même si l'accoucheuse ne sera pas dupe, pour la pudeur, enfile une longue robe blanche qui planque son corps masculin, et abaisse un capuchon sur sa tête, qu'il gardera principalement basse en entrant. Un petit regard est échangé avec MaMa, qui relève les pans de robe sur les cuisses de la perse, et il vient s'asseoir à côté de cette dernière. Golshifteh est toujours dans le même état. Voire pire car elle vient de "sentir un truc en bas". Ce n'est plus de la douleur, c'est de la douleur à vous faire tomber dans les pommes, à vous faire perdre tous vos repères, à vous faire vriller. Alors, quoi faire? Jouer sur la respiration et rapprocher les genoux, les serrer, fort fort parce qu'eux, ils vont "tout" retenir. C'est insoupçonné les pouvoirs des genoux... Et puis, d'ailleurs, elle n'est même pas en train d'accoucher, en fait ? D'où la suite logique, une autre question pertinente, de la part de Jhoannes - et non pas du narrateur.

- Tu tiens le coup ?

Golshifteh cherche la main de Jhoannes, tandis qu'il vient s'asseoir à côté d'elle. Hoche la tête avec vigueur, répondant à la question dans sa tête "Il est revenu? Oui oui, il est revenu. C'est ça, donne tes doigts.". Et de relever la tête, entre effroi et crispation au-dessus de ses genoux toujours serrés. Qu'est-ce qu'elle voit? Il faut que tu la laisses regarder... Et donc, d'entrouvrir ses cuisses d'un demi millimètre. Pas vaillante. Comme ça? Le blond pose alors une main sur son genou. Sans tenter de l'écarter de l'autre pour autant. Juste pour envoyer un message. Va falloir te résigner à perdre cette intimité-ci. La brune se laisse de suite faire lorsque la main se pose sur elle. Même pas l'ombre d'un doute. Tandis que les talons s'enfoncent de nouveau dans le drap et que le bassin paraît se projeter en avant. Une fois la contraction passée, la position "grenouille" est nolens volens adoptée. Et selon toute logique, ça pousse - et ça verbalise que ça pousse dans la bouche de la Perse.

L'accoucheuse s'engouffre dans la brèche. Façon de dire. Et pose deux yeux âgés, qui ne trahissent rien, sur l'entrejambe de la jeune femme. Puis de se redresser, et de tapoter le rebord du lit. Décision est prise. Tu es mûre pour accoucher. Rien qu'à l'entendre, elle sait. C'est maintenant. Golshifteh fronce les sourcils. Quoi? Aussi vite? Nonobstant, il est vrai qu'elle douille sévère. Donc, elle ne s'en étonne qu'un peu. La brune se redresse, reposant ses pieds à plat sur le lit et continuant de faire un garrot aux doigts de Jhoannes. Et prunelles relevées, inquiètes. Dis-moi ce que je dois faire... Jhoannes... Elle s'est retenue de l'appeler de façon trop... tendre. Mais le regard y est.

Blondin, qui n'a (étrangement ?) pas de chaise d'accouchement dans sa demeure, ne voit qu'une solution. Quelques signes échangés avec MaMa valident l'option numéro deux : si tu n'es assise, tu seras donc accroupie. Il s'agenouille sur les lattes en bois, et tend les bras à la brune, guidant son corps avec - tu t'accroches à moi, ça va être le face-à-face de notre vie, parlant doucement toujours.


- Viens doucement là... Accroupie. Tu vas pousser. Pas tout de suite, hein...

La brune se laisse aller. En fait, là, entre la douleur, la chaleur et la tierce présence, la brune est un peu désorientée et Jhoannes pourrait lui dire ce qu'il veut, elle l'écouterait. Alors, elle tente de se concentrer, de m'écouter que sa voix, de ne suivre que ses gestes. Son corps est donc face à Jhoannes et ses deux mains jointes aux siennes, accroupie. Ce n'est sans doute la bonne résolution mais elle bloque sa respiration pour ne pas détruire l'ouïe si précieuse du blond. Tu... Tu es sûr que tu ne vas pas tout voir ainsi? Blondin capte pas le problème, mais Mama, si, alors qu'elle vient placer des linges sous l'entrecuisse ouverte. Et lui fait signe, encore (la pauvre a eu la langue tranchée, une sombre histoire qui n'a rien à faire ici), posant main sur son ventre et mimant la respir... La quoi ? Ah ! Mais oui. Le souffle. Souffle lentement...

Jhoannes s'approche d'elle, lui offre son cou, plaque son torse contre sa poitrine, sans appuyer, mais pour rythmer l'ordre avec le sien, de souffle. Tu sens ? Faut respirer. T'entends comme j'ai l'air trop calme là ? Alors qu'en vrai.... Elle a plutôt la sensation étrange, bizarre, désagréable qu'en fait, on est surtout en train de creuser un trou au plus profond de son corps et que la douleur paraît, également, sans fond. Ses mains viennent se poser sur les épaules de Jhoannes. Souffle... Lent... Souffle... Et pousser. Ah, pas tout de suite? Trop tard. Et de froncer le museau. Et maintenant? Inspire. Encore. Et pousse. De toutes tes forces. L'accoucheuse s'est mise en place derrière.

La Perse prend une grande respiration et passe un bras autour de Jhoannes, Elle ne prête pas attention à la présence de la vieille accoucheuse et dans un élan de survie, de réconfort, plaque ses lèvres contre celles de son allié, dans cette indescriptible situation. Tandis que ses fesses se contractent et qu'elle pousse, de toutes ses forces, vers le bas... avant de perdre son souffle, continuant de frôler les lippes adorées. Tu y crois si je te dis que J'ai mal?


Blondin s'est mis à la tenir par les épaules, et sourit tout contre ses lèvres. Il sait. Pas de moquerie, de paternalisme ou de leçon particulière dans ce sourire, sinon qu'il sait ce que c'est de fracasser les portes de la douleur. Quoique bien différemment.

- Est-ce que tu peux poser tes mains sur mon ventre ?

Jhoannes appose donc ses deux paumes sous son nombril. On dirait qu'il tient dans ses bras une outre très précieuse. D'un pouce gauche, il bénit la peau, surtout la petite tête qui s'agite en-dessous et la femme qui la porte. Petite croix tracée vivement, et main reposée en miroir de l'autre. La brune n'a pas du tout conscience que c'est là, bientôt, et que leur face-à-face va devenir un trio, béni des dieux, ou du moins de Jhoannes. Ses mains se posent, elles, sur le haut de son ventre pour pousser ce qui, peu à peu, se dévoile - une belle petite tête brune, fournie. Malgré la distance, leurs doigts se frôlent. Caresses fugaces. Et Golshifteh de pousser, pousser pour expulser, peut-être pas encore et d'avoir une sensation d'éclair dans les reins, puis le corps entier. Puis d'oublier sa douleur, surtout parce que la tête est en train de passer en fait, sans qu'elle n'en prenne vraiment "conscience". Et de s'intéresser un peu à Jhoannes - avec un temps de retard. Et toi ça va ? Et lui de répondre.

- Je passe le solstice du siècle...

Un sourire s'esquisse. Et des yeux se rivent au sol. D'un, les mains de l'accoucheuse pour récupérer le bébé, de deux, une flaque de sang. Faisceau d'étoiles, un bref instant. Et rien de plus. Les pans de la robe continuent de tout cacher. Haut le coeur en revoyant le liquide amniotique mélangé au carmin, et de se represser contre Jhoannes. Et si c'est un garçon, comment il va s'appeler ? Jhoannes lui caresse les cheveux à ce moment-ci, appuie ses lèvres contre son oreille. Des petits baisers, des mots retenus, d'autres pas. Il fallait faire tes devoirs avant... Golshifteh se sent alors, avec sa main dans ses cheveux, au zénith de sa plénitude - toute raison gardée. Ses poumons s'emplissent d'air, cette fois c'est la dernière, il faut que ce soit la dernière car elle n'a plus de souffle et de force. Ses yeux se ferment, tandis qu'une main se plaque contre la barbe masculine. T'es là. Et tout va bien. Tout ira. Et dans un murmure.

Je t'ai écouté, j'ai été patiente...

Jhoannes ferme les paupières et plaque ses lèvres au coin des siennes. De son côté, la vieille femme est bien plus utile. Elle accompagne, la dernière poussée, prévient la chute depuis le bassin, recueille le nouveau ou la nouvelle née entre ses bras, entraîne le cordon ombilical à sa suite et le placenta, qui vient s'écraser sur le linge pour mettre point final relativement gore à cette scène d'accouchement pourtant douce.

Premier cri.


Et là tout s'enchaîne.
Les premières larmes de mère.
Les premiers soins.
Le premier bain.
Les premiers regards inquiets.
Elle est belle ?
Il... Non, j'déconne.
Elle est belle.
Les premiers moments.
A deux.
A trois
Montre-nous qui tu es.
Laleh
.

Et, enfin. De Golshifteh à Jhoannes.

- Merci pour tout, cela n'aurait pas été pareil sans toi...
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