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[RP] C'est un aveugle qui en conduit un autre

Jhoannes
Extrait de taverne entre une gamine aveugle et un quarantenaire dépressif.





La quête de Funterbell - I
10 janvier 1470. Limoges. Dans une grotte qu'en fait c'est une taverne.




      EDDALIA — Jaune, t'es là Jaune?

      Jhoannes prend une petite voix de lutin, mais quand même peut-être trahie parce que toujours rouillée :

      JHOANNES — "Jaune ? Je suis Funterbell !"

      Eddalia recule par instinct puis penche la tête sur le côté et répond le plus naturellement du monde.

      EDDALIA — Moi c'est Edd.
      JHOANNES — "Bonjouuuur Edd. Que viens-tu faire dans la grotte de Funterbell ?"

      Jhoannes a des problèmes.

      EDDALIA — Moi je viens voir Jaune. Normalement il est là et c'est sa grotte hein.

      Eddalia défend le pote et son droit de propriété.

      EDDALIA — T'es qui toi?
      JHOANNES — "Funterbell..."

      Jhoannes roule les "r" et tout.

      JHOANNES — "Je suis le maître des plumes."
      EDDALIA — Ah bon?

      Eddalia est forcément intéressée du coup.

      EDDALIA — T'as des plumes?
      JHOANNES — "J'ai moult plumes dans mon sac. J'en ai même reçu une très belle en offrande ce matin."
      EDDALIA — Tu veux quoi en échange des plumes alors?
      JHOANNES — "Je pourrais te lancer dans une quête pour moi..."

      Jhoannes dodeline légèrement.

      JHOANNES — "... mais non, je ne l'échangerai pas."
      EDDALIA — Ce serait quoi la quête alors?

      Eddalia ne s'émerveille pas plus que cela de l'étrange personnage car pour elle, dans sa tête, le monde est déjà ainsi, magique. Que les autres le voient ou non, qu'elle l'invente juste entièrement ou non, c'est ainsi.
      Jhoannes réfléchit. En speed. Oh. Si.


      JHOANNES — "Funterbell est très malheureux depuis qu'une malédiction pèse sur lui. Il a perdu la mémoire au bout des doigts. Alors il faudrait lui ramener des objets spéciaux. Trois."

      Eddalia hoche vivement.

      EDDALIA — C'est quoi? Et j'aurai quoi si je ramène tout, moi?
      JHOANNES — "Patience, jeune asticot. Les trois objets sont... un objet qui fait rire, un objet qui fait penser au soleil, et un dernier qui ressemble à un caillou, sans être un caillou. C'est pour les mettre dans ma marmite."
      EDDALIA — Moi j'suis pas un asticot, je suis Edd.
      JHOANNES — "Si jamais, tu réussis à me ramener tout ça... alors peut-être je te donnerai quelques jolies plumes, et même celle du chardonneret. Elle est noire et d'un jaune plus vif qu'un poussin. Edd."

      Eddalia commence à turbiner néanmoins pour trouver les objets, au moins dans sa tête.

      EDDALIA — D'accord. Et tu aurais vu Jaune? C'est un grand. Qui est Jaune.

      Eddalia le suppose en tout cas.

      JHOANNES — "J'ai lancé un charme d'endormissement à l'eau de la source qu'on entend derrière. Mais je peux aller le réveiller..."
      EDDALIA — Moi je veux bien.
      JHOANNES — "Alors à plus tard, Edd ! Et n'oublie pas la quête de Funterbell !"

      Jhoannes s'éclipse donc, le temps de se cogner un petit voyage par les galeries derrière. On joue le jeu. Surtout avec l'ouïe d'une Eddalia.

      EDDALIA — Salut Funterbell.

      Eddalia agite la main et reste plantée là en attendant le retour du grand.
      Jhoannes se repointe, après s'être rincé la tronche à l'eau. Pour sortir du personnage, tout ça. On est des pros ici.


      JHOANNES — Hé, salut Eddalia !

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Jhoannes
Extrait de taverne entre une gamine aveugle, une brutasse, et un quarantenaire dépressif.





La quête de Funterbell - II
22 janvier 1470. Limoges. Dans une grotte qu'en fait c'est une taverne.




      Eddalia se radine en silence dans la grotte, marchant sur la pointe des pieds, elle va déposer avec grande cérémonie un petit bocal contenant une luciole bien seule ainsi qu'un très joli verre en cristal pris on ne sait où.
      Jhoannes sort d'une défaite en lice. Mais c'est pas pour ça qu'il déprime. N'empêche, qu'affalé sur la banquette, une bouteille dans les mains, serrée contre lui, c'est le cliché du vieux qui déprime en matant le feu.
      Eddalia réfléchit. Il manque un truc. Poche est fouillée et est rajoutée aux offrandes du jour un marron sans coque.
      Jhoannes inspire et tourne la tête vers les petits bruits. Puis penche la nuque, pour tenter de distinguer ce que la gamine est en train de faire, et sourit quand il entrave.
      Sadella entre dans la taverne.
      Jhoannes se redresse sur la banquette, en faisant le moins de boucan possible, et s'ébouriffe les tifs. Prêt à entrer dans son personnage.
      Jhoannes avise Sadella, lui fait un grand sourire, et clôt son propre bec d'un index. Puis vient la voix de lutin rouillée, à l'attention de la gamine aveugle.


      JHOANNES — "Qui vient déranger Fuuuunterbell dans son antre ?"

      Sadella s'approche de l'entrée de la grotte, bouteille de vin à la main. Distingue la jeune Edd dans les parages et se fait donc entendre d'un "Salut" avant de regarder ce que fout le barbu et de déposer en silence la bouteille à ses côtés.

      EDDALIA — Bonsoir m'sieur Funterbell. Moi j'y ai apporté ce qu'il fallait.

      Eddalia se prend au jeu, ou plutôt, elle considère ça comme la réalité dans le monde que son esprit a construit depuis des années.

      JHOANNES — "Tu as terminé ta quête mirifique par les rues de Limoges ? Tu as ramené les trois objets pour délivrer Funterbell de sa malédiction ? Je te préviens, j'ai ici mon assistante lutin pour touuuuut vérifier... Elle s'appelle..."

      Eddalia opine vivement, plutôt contente. A ses pieds, un bocal contenant une luciole, un verre de cristal, et un marron.
      Sadella considère la scène avec amusement et intérêt, jamais en reste quand il s'agit d'histoires.
      Jhoannes interroge Sadella du regard. Comment qu'elle s'appelle l'assistante ? Non je sais t'as rien demandé, mais.
      Sadella fouille rapidement sa caboche en quête d'un nom et marmonne un "Gribouille". "La Lutine s'appelle Gribouille l'écrabouille".
      Jhoannes répète en continuant de bien rouler les "R", alors qu'il lève son derche pour rameuter les objets sur la banquette.


      EDDALIA — Moi j'y ai tout ! J'peux avoir des plumes?
      JHOANNES — "Peut-être... Voyons voiiiir… Griiiiibouille l'écrabouille ! Veuillez procéder à la vérification du butin fantastique que nous a ramené la jeune et brave Edd."
      EDDALIA — Et moi c'est Eddalia.
      SADELLA — Bonjour brrrave Eddalia. Voyons-voir si tout ceci est conforme.

      Jhoannes souffle à Sadella, très bas : "Un objet qui fait rire. Un qui rappelle le soleil. Et un caillou qui n'est pas un caillou."
      Sadella se prend au jeu. Jamais boudeuse pour ce genre de conneries. Se penche sur les objets et les examine à la lueur du feu.
      Eddalia s'agite, beaucoup trop impatiente de recevoir ses plumes.

      SADELLA — Voyons... voyons.. hum. Je vois une luciole.. c'est un petit soleil miniature, n'est-ce pas cherr Funterbell ?
      JHOANNES — "C'est lumineusement vrai ! Un petit astre volant !"
      SADELLA — Nous validons !

      Sadella hoche, presque sérieuse, et attrape un second objet.
      Eddalia sautillerait presque, joie incarnée et non-souriante.


      JHOANNES — "Voyons voir la suiiiite..."
      SADELLA — Mmmh, ceci est un..verre, ou une coupe, ou un contenant, qu'importe son nom. Fait-il rire ?
      JHOANNES — "Peut-être, que si l'on s'amuse à faire des bruiiiits avec..."
      SADELLA — Vous en avez de bonnes idées, démontrez !

      Eddalia hoche vivement, il comprend sa logique lui.

      EDDALIA — C'est un verre qui rit.

      Jhoannes lèche son index, mais ça n'est pas sale, et le fait tourner sur le rebord du cristal.

      JHOANNES — "Héhéhé ! Vous entendez Gribouille ! Comme le verre rigole !"
      SADELLA — J'entends ! J'entends qu'il se gausse comme une vieille gnome sous champignon !
      JHOANNES — "HAHAHAHAHA ! C'est vraiii..."

      Jhoannes s'excuse du regard auprès de Sadella. ça lui a échappé.
      Sadella mord un sourire pour ne pas ricaner et se racle la gorge.


      SADELLA — Bon. Nous validons également !

      Eddalia dodeline, attendant sagement le dernier verdict.

      JHOANNES — "Attention, il reste tout de même un troisième objet... Important... Le caillou qui n'est pas un caillou..."

      Sadella prend le dernier item.

      SADELLA — Ah là dessus je vais être intransigeante mon cher Funterbell, les cailloux sont ma spécialité. Savez-vous comment je mesure la qualité d'un caillou ?

      Jhoannes se hisse déjà hors de la banquette, opinant, allant vers le comptoir, pour attraper un sac. Et une plume de chardonneret. La plume légendaire.

      JHOANNES — "Dites-nous tout, Gribouille... vous les écraaabouillez ?"
      SADELLA — Point du tout ! Vous n'y connaissez définitivement rien en caillasse. Tout est une question de "ploc".

      Sadella dit-elle en lançant le marron vers la caboche de Jhoannes.
      Jhoannes se prend le marron dans l'oeil, et retient, de peine, un juron avec sa voix habituelle.
      Eddalia glousse, très amusée par les deux esprits de la grotte. Oui bon comme elle s'imagine causer aux arbres pour elle c'est un moment tout à fait normal.


      JHOANNES — "Vous êtes vraiiiiment très farceuse, Gribouille…"

      Jhoannes , lui dit-il, se massant l'œil, l'autre un peu dépité. Aïeu.
      Sadella échappe un bref rire.


      EDDALIA — Faut pas faire mal aux autres hein?

      Eddalia toujours bonne âme également.

      SADELLA — Ah non, si c'était un vrai caillou, Funterbell aurait perdu un œil. Ceci est donc bien un vrai faux caillou.
      JHOANNES — "C'est vraiiii..."

      Sadella articule un "désolée" silencieux vers le barbu.
      Jhoannes renifle, et se radine derrière Eddalia, avec un petit sac rempli de plumes, pour lesquelles on aura potentiellement sacrifié un coussin ou deux.


      EDDALIA — Moi j'peux avoir mes plumes alors?

      Eddalia tend les menottes.
      Jhoannes fronce le pif, avec sa bille noire toute rouge là, qui accuse pour de faux, et se racle légèrement la gorge.


      JHOANNES — "Je crois que tu as rempli ta quête, petite Edd...Malheureusement… Tu n'auras pas, des, plumes."

      Jhoannes ouvre grand le sac, et fait PLEUVOIR les plumes sur la gamine. Youhou !

      JHOANNES — "Maiiis MOULT PLUMES !"

      Sadella applaudit.

      SADELLA — Ce sont les plumes qui t'auront !

      Eddalia tend les bras au-dessus de sa tête comme s'il neigeait, souriant tout grand, ravie.

      EDDALIA — Moult plumes !

      Jhoannes retient un vrai rire qui le trahirait et tapote le sac encore jusqu'à ce que plus moult plumes, mais plus trop de plumes. S'agenouille ensuite près d'Eddalia.

      JHOANNES — "Et comme promiiiis... la plume incroyable, de jaune et de noir."

      Jhoannes lui chatouille le bout du nez avec la plume de chardonneret.
      Sadella les observe, un chouia attendrie, même si on tente de donner le change, parce qu'on est une dure qui casse des gueules comme on veut.
      Eddalia rigole, joyeuse gamine se montrant rarement sous ce jour. Mais bon, elle a plein de plumes, et pis elle kiffe sa vie.


      EDDALIA — C'à quel oiseau déjà?
      JHOANNES — "Un chardonneret. Un petit passereauuuu. Et maintenant je vais aller secouer Jaune près de la source, et pendant le sort d'éveil, je lui ordonnerai d'aller te livrer touuuutes les plumes dans la nuit."
      EDDALIA — Moi je veux bien, mais faut qu'il soit d'accord quand même hein?

      Jhoannes s'échappe, sur un petit rire maléfique, derrière la planche, vers les galeries, et fait signe à Sadella qu'il revient vite.
      Sadella n'y pige plus grand chose, mais se satisfait d'une môme heureuse, hochant pour Jho.


      EDDALIA — Au revoir.

      Eddalia salue un peu tardivement, mais le fait quand même.
      Jhoannes disparaît dans les boyaux sous-terrain, se cogne un nouvel aller vers la source, se rince la tronche comme la fois précédente, et se repointe ensuite dans la grotte.


      JHOANNES — Hé, salut Eddalia !

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Jhoannes
Extrait de taverne entre une gamine aveugle et un quarantenaire dépressif.





Les échelles de couleurs
18 janvier 1470. Limoges. Dans une grotte qu'en fait c'est une taverne.





      EDDALIA — P't'être qu'un jour j'pourrai sentir les couleurs.
      JHOANNES — Tu peux les sentir déjà un peu. J'te montre ?
      EDDALIA — Oui moi je veux bien.

      Jhoannes tapote doucement sur le comptoir.

      JHOANNES — J't'installe.

      Jhoannes la chope par les aisselles, comme avec sa gamine, et l'assied sur la planche. Puis cherche. S'active le citron. Ah !

      JHOANNES — J'arrive.

      Jhoannes s'empare d'une choppe et s'éclipse rapidos vers l'entrée, pour aller la remplir de neige et de brins d'herbe. Pourquoi ? Parce que.
      Eddalia se laisse faire, habituée à être portée ainsi vers l'inconnu, et si elle perd instantanément tous ses repères spatiaux, elle lui fait assez confiance pour se tenir sage.


      EDDALIA — D'accord.

      Jhoannes se repointe, après d'être cramé un temps le bout des arpions sur le retour près du feu. Plante l'autre main dans la chope, et lui tapote le bout des doigts encore chauds sur le dos de la menotte.

      JHOANNES — Bon. ça c'est chaud. Quand on a chaud, y a plus de sang qui roule sous la peau. C'est rouge. C'est le chaud du corps humain.

      Eddalia sursaute un peu car elle s'était paumée dans ses pensées entre-temps.

      EDDALIA — D'accord.
      JHOANNES — Pardon.
      EDDALIA — Oui c'est chaud.
      JHOANNES — Quand c'est moins chaud, un peu plus tiède... c'est rose. Rose c'est tiède.
      EDDALIA — J'vois pas ce que c'est le rose mais d'accord.


      Eddalia a des souvenirs extrêmement flou des couleurs.

      JHOANNES — En fait si tu pars du rouge et que tu redescends une petite échelle, tu passes par des teintes de rose. Le temps se rafraîchit pendant le voyage. Jusqu'au blanc. Le blanc c'est tout froid. C'est la neige que tu sens dehors. J'te préviens c'est froid.

      Jhoannes sort la mitaine de la chope glacée et lui appuie un index au bout du nez.
      Eddalia attrape l'index pour examen. Pourquoi certains trucs sont aussi chauds et d'autres froids?


      EDDALIA — Et les autres couleurs alors? Le Jaune et le Vert, et pis le Bleu et le Noir?
      JHOANNES — Le jaune, c'est aussi la chaleur, mais celle de la nature. Tu sais quand il fait soleil, tu le sens sur tes joues. Le jaune c'est... le duvet des poussins. Certaines fleurs aussi.


      Eddalia aime beaucoup quand il mêle plein d'éléments, ça aide à situer.

      EDDALIA — C'est tes cheveux aussi !
      JHOANNES — Aussi ! Dorés comme les blés. Ensuite tu descends une autre échelle, mais pour la nature. Donc tu pars du jaune. Et puis le soleil se couche. On passe au bleu. Fait un peu plus frais déjà. Le bleu c'est parfois la mer, tu sais, quand on avait voyagé ?
      EDDALIA — C'est froid le bleu? Ca pique? Ah non. Ça sent comme la mer.
      JHOANNES — Oui. Et c'est froid, souvent.
      EDDALIA — C'est une couleur qui fait du bruit.

      Jhoannes sourit large.

      JHOANNES — Oui. Un bruit d'eau. Et en bas de l'échelle, tu as le noir. Celle-ci, c'est une des plus compliquées à décrire pour moi. Parce quand il fait nuit, totalement nuit, je suis dans le noir. C'est une couleur qui efface toutes les autres.
      EDDALIA — C'est une couleur qui mange les autres?
      JHOANNES — Oui, c'est un peu ça. ça fait comme un voile sur les autres et on ne voit plus qu'elle.
      EDDALIA — C'est un peu une couleur égoïste alors. Y'en a d'autres des couleurs?
      JHOANNES — Oui. Je pense qu'elle se tient souvent à l'écart des autres. Oui, le vert.


      Jhoannes pioche dans la choppe et décortique un mini-bout de brin d'herbe mouillé qu'il lui colle au bout de l'index.

      JHOANNES — Tiens, goûte. C'est vert. ça rime avec amer.

      Jhoannes en croque un morceau aussi et mâche bruyamment pour l'occas'.
      Eddalia bouffe direct le truc et grimace.
      Jhoannes se marre doucement.


      EDDALIA — Le vert c'est pas que amer moi je dis. La nature est verte non?
      JHOANNES — Oui, tu as raison. Le vert c'est l'herbe. Et les feuilles. Dès le printemps, c'est partout. Et puis tu as beaucoup de marron aussi. C'est le bois sur lequel tu es assise. L'écorce des arbres.


      Jhoannes lui sert un petit vin pour faire passer ça. Oh et lui aussi tiens, merde.
      Jhoannes offre une tournée générale !


      EDDALIA — Vert et marron ça se rassemble?
      JHOANNES — Souvent. Les troncs sont marrons, et au printemps, et en été, leurs feuilles sont vertes.
      EDDALIA — Pourquoi les arbres ils sont verts et marrons et les fruits et les fleurs ont d'autres couleurs?
      JHOANNES — Parce que la nature a encore une autre échelle dans son sac. Celle qu'elle suit au fil des saisons. Et pour les fruits, c'est le même chemin, juste que ça va plus vite. Au début c'est tout vert. Quand ça grandit. Et puis c'est mûr... en âge, ou en chair, à l'automne, ça devient rouge, ou rose, ou jaune.
      EDDALIA — Comme toi t'es encore un peu jaune mais tu vas devenir gris puis blanc après?
      JHOANNES — Exactement. Je serai tout gris, puis tout blanc. Comme en hiver.

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Jhoannes
Extrait de taverne entre une gamine aveugle et un quarantenaire dépressif.





L'autre quête de Funterbell - I
24 janvier 1470. Limoges. Dans une grotte qu'en fait c'est une taverne.




EDDALIA — Toi tu sonnes pas clair en ce moment.
JHOANNES — Ah... ?
EDDALIA — Mais c'est pas grave hein? Tu restes mon nouvel oncle Jaune.
JHOANNES — Non c'est pas grave mais je sonne... sombre ?
EDDALIA — Oui, tu es Jaune le Sombre. Mais ça doit être une malédiction moi je dis.


Jhoannes lâche un nouveau petit "Ah". Genre, de mieux en mieux.

JHOANNES — Hum. Lancée par qui tu crois ?
EDDALIA — J'y sais pas. J'essayerai de t'en délivrer moi, promis. Faut pas t'en faire.


Eddalia est positive.
Jhoannes aurait envie de chialer s'il était d'humeur, parce que lui sait qui, où, quand.


JHOANNES — Oh je m'en fais pas, ton esprit est suffisamment puissant pour ça.
EDDALIA — Tu veux un câlin?


Eddalia ouvre ses petits bras.
Jhoannes, décontenancé, le verre dans une patte, ne sait pas répondre oui. La rétention émotionnelle, tout ça. Alors il est soulagé de la voir faire et la prend dans ses bras aussi, posant sa joue de mec constipé contre son petit bonnet.
Eddalia profite de la proximité pour lui planquer des plumes où elle peut. C'était un peu son principal objectif, on va pas se mentir.
Jhoannes se laisse oiséifier (oui ?). Après tout y a des gamins qui tirent les poches. Là ça va.



EDDALIA — Faut pas être triste hein Jaune.
JHOANNES — Non mais j'suis pas triste…


Jhoannes commence sérieusement à se poser des questions, parce que tout le monde lui répète ça, quand même.

EDDALIA — T'es quoi alors?
JHOANNES — J'suis… Heu… Un peu chiffon parfois mais ça va.


Jhoannes la berce un peu. Ou se berce lui, on sait pas trop.
Eddalia se laisse faire, aime bien là.


EDDALIA — C'quoi chiffon? Dis...
JHOANNES — C'est... c'est quand t'es chiffonné dedans, parce qu- Oui ?
EDDALIA — Tu peux sortir un peu dehors?
JHOANNES — Oui pourquoi ?
EDDALIA — Parce que je dois faire un truc
JHOANNES — Tu fais pas pipi dans la grotte hein ?
EDDALIA — D'accord. A tout à l'heure Jaune.
JHOANNES — Je... dois partir longtemps ?
EDDALIA — Non t'en fais pas.


Eddalia attend monsieur le lutin en vérité.

JHOANNES — D'accord…

Jhoannes hoche légèrement, se recale sur la béquille et file dehors, pour aller s'adosser à la roche et regarder les arbres. Activité plaisante s'il en est.
Eddalia attend qu'il soit parti et demande à haute voix.


EDDALIA — Monsieur Funterbell? M'sieur Funterbell !

Jhoannes capte, et se marre dans sa barbe. Puis lance, petit lutin, depuis le dehors :

JHOANNES — "TU M'AS PARLÉ ?"
EDDALIA — Oui. Bonjour m'sieur Funterbell. Il faut pas faire trop de bruit sinon Jaune il va entendre.


Jhoannes abandonne sa béquille, et traîne doucement la patte vers l'intérieur. Le temps de se remémoriser le ton de la petite voix.

JHOANNES — "Fuuunterbell fait ce qu'il veut en son domaine... Et puis il a vu partir Jaune vers la rivière."
EDDALIA — Vous allez bien?


Eddalia demande toujours, bonne âme.

JHOANNES — "Fichtrement ! Depuis que ma malédiction est levée. Et toi, brave Edd ?"
EDDALIA — Moi ça va. J'aurai besoin de votre aide. Je peux faire d'autres trucs si vous voulez en échange.
JHOANNES — "Qu'est-ce qui te tracasse, jeune Edd ? Une mauvaise fée ? Un ogre à combattre ?"
EDDALIA — Jaune il va pas très bien. Et moi j'aimerai avoir quelque chose pour qu'il aille bien.


Eddalia sait pas trop comment expliquer, n'ayant pas tout compris aux déboires du grand.

JHOANNES — "Oh… Comme un objet ?"
EDDALIA — Oui, ou... Ou un sort parce que je crois qu'il a aussi une malédiction. C'est la chiffonade !
JHOANNES — "Tu veux lancer un sort contre la chiffonnade de Jaune ?"


Jhoannes cligne. Non, il a pas les yeux qui brillent. Non. Non.

EDDALIA — Oui. Ou un cadeau qui lui ferait plaisir. Moi je sais pas ce que les grands ils aiment bien.
JHOANNES — "Il aime bien les feuilles bizarres et les cailloux. Mais je ne sais pas si ça fonctionnera tout de suite."


Jhoannes reprend un ton plus enjoué, expliquant :

JHOANNES — "Vois-tu, le bonhomme est un peu cassé dehors, un peu cassé dedans. C'est sort de temps, pour recoller les morceaux."
EDDALIA — S'il est cassé y'a de la glue pour réparer les grands?
JHOANNES — "Elle est difficile à trouver. Les grands sont des gens compliqués. Les humains, je n'en parle même pas... c'est la chienlit."


Eddalia approuve du menton.

EDDALIA — Moi je peux faire quoi alors?
JHOANNES — "Toi ? Bien moins que Funterbeeeeell, qui est très puissant. Mais... comme tu es brave, je peux peut-être trouver une recette. De colle."


Eddalia opine vivement.

EDDALIA — Moi je veux bien.
JHOANNES — "Hum... Je la planterai dans la tête de Jaune cette nuit. Quand tu le reverras ensuite, il te demandera d'aller chercher des ingrédients pour une tisane. Mais ATTENTION ! Tu ne dois suuuuurtout pas lui faire entendre qu'il est bizarre..."
EDDALIA — D'accord. Mais il est bizarre hein.

Jhoannes sourcille. Ahin.

JHOANNES — "Tu trrrrouves ?"
EDDALIA — Oui, mais c'pas grave on va changer ça avec la colle.
JHOANNES — "Je te préviens... la colle est forte, mais prend lentement. C'est sort puissant, mais le mal est profond."
EDDALIA — D'accord. J'y ferai attention moi. Tu veux quoi en échange m'sieur Funterbell?
JHOANNES — "Funterbell ne demande rien, il est de bon poil ce matin, Yorrick le Hobbit lui a déjà ramené la gemme de l'Oubl- Oh. Quel joli sablier..."


Jhoannes se rapproche du comptoir, où trône le précieux.

EDDALIA — C'à Jaune il en a besoin.
JHOANNES — "Teuh ! Il ignore à quel point il est magique. Alors qu'entre les mains de Funteeerbell..."
EDDALIA — Il sert à quoi?
JHOANNES — "Il m'a tout l'air d'être un accélérateur de potions... C'est trrrès rare..."
EDDALIA — Ah bah c'pour ça ! Il est pas cassé.
JHOANNES — "Quel est le gnome qui a dit qu'il était cassé ? C'est merveille d'objet..."
EDDALIA — C'est Jaune.
JHOANNES — "Il va encore plus mal que ce que je pensais... C'est ce sablier que je veux."
EDDALIA — Tu peux attendre un peu? Moi il m'a dit qu'il me le donnerait après, je pourrai te le donner là.
JHOANNES — "Et tu lui fais confiance ?"
EDDALIA — Oui. C'est mon nouvel oncle !


Jhoannes soupire dans les aigus, et fait mine de gratter des mots sur le bois du comptoir.

JHOANNES — "Rajoutons sur l'ardoise d'Eddalia : un sablier accélérateur de potions. À fourniiiir avant le huit mai, minuit."

Eddalia opine vivement.

EDDALIA — D'accord Funterbell. Moi je dois y aller. Salut hein.
JHOANNES — "N'oublie pas ton gage ! Ou j'envoie les gnomes farceurs dans les bois !"

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