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Allégeances en Languedoc.

[Archives - 24/08/1456] [Exat]

Polstephie
MarieDouce Shaggash a écrit:
Le voyage depuis Carcassonne s’était passé sans encombre. M’enfin, sans encombre était un bien grand mot. Son époux n’avait pas arrêté de râler à toutes les secousses du carrosse. Après s’être reposés quelques jours dans leurs appartements privés sis au château-même, les Shaggash avaient occupé leur temps libres à diverses activités, autant ensemble que chacun de leur côté, lorsqu’ils arrivèrent à la salle des allégeances. Son amie de toujours venait d’être nommée comtesse et pour rien au monde, MarieDouce n’aurait manqué de venir la soutenir de vive voix.

Cette fois-ci, préférant se présenter en personne, la jeune femme, accompagnée de son époux, s’avança dans la salle parmi les gens de la noblesse qui étaient déjà arrivés.

Elle lui tenait fièrement et fermement le bras afin de le soutenir dans sa démarche encore périlleuse car Djahen s’accompagnait encore de sa canne. La jeune femme ne voulait point le voir trébucher et ainsi aggraver son état. Certes, sa situation s’améliorait de jours en jours mais les blessures qu’il avait subies ne guérissaient pas avec de simples tisanes ou potions quelconques et en cela, son humeur s'en trouvait encore une fois-, perturbée ....

Discrètement, elle adressa un petit sourire ainsi qu’un léger signe de la tête afin de saluer les personnes présentes qu’elle connaissait tout en guidant son mari vers un fauteuil libre afin qu’il puisse s’asseoir. Lorsqu’il fut confortablement installé, demeurant debout à ses côtés, MarieDouce posa une main sur son épaule pour l’intimer au calme-, elle le connaissait son époux hein ! et resta droite comme un
« i » attendant que la première personne qui lui avait fait confiance dans la vie, en l'occurence Enduril, l’appelle.

Son tour viendra bien assez vite et elle était prête …


D.S. d'Exat a écrit:
Installé dans son fauteuil, le Maure maugréait, maudissant ses douleurs récurrentes et l’inefficacité des médecines qu’on lui faisait ingurgiter à longueur de journées. Bon, il faut avouer qu’il n’était pas tout à fait de mauvaise foi, il savait reconnaître que les dernières crises auraient pu être largement évitées. Si seulement il n’avait pas voulu aller pêcher ce jour là…

Et dire que tout avait commencé par une belle journée sur les terres d’Exat…

Imaginons un instant que vous êtes une pie…

Vous volez sans vous soucier le moins du monde de ce qui se passe loin au-dessous de vous, jacassant gaiement dans un ciel sans frontière, le gésier bien remplit des fruits d’un pillage consciencieux de nids, quand soudain, un éclat au sol…

D’un naturel curieux envers les choses brillantes, aussitôt vous forcez alors le regard.


Vous vous rapprochez…

…Un humain et un bœuf…

L’un le poussant et l’autre le tirant, un objet griffe la terre entre eux deux, ouvrant des sillons fourmillant de vers dodus. Par moment un reflet faiblard semble émerger du sol. Ce n’est sûrement pas ça qui a attiré votre regard…

…Un second éclat…


Vous vous rapprochez…

… Un autre humain, dormant visiblement debout, appuyé sur un morceau de bois au sommet duquel jouent les rayons du soleil. Bien qu’intéressant, l’objet est bien trop gros pour faire un trésor agrémentant le nid. Où se cache donc la chose chatoyante que vous avez entr’aperçue ?

Encore un éclat, le voilà !!!


Vous vous rapprochez…

… Un humain, encore et toujours, mais différent des autres. Plus sombre et plus coloré. A coté de lui court un petit humain portant un bâton et un truc où les humains rangent d’autres trucs. Une sorte de nid portable dans lequel ils ne dorment pas, mais rangent leurs trésors, si vous arrivez à imaginer la chose en tant que pie…

Donc, voilà le truc qui brille. Dans le fameux nid portable du petit. Le gros à coté porte lui aussi des objets brillants, mais en tant que pie expérimentée, vous savez qu’il ne faut pas essayer de s’en prendre à beaucoup plus volumineux que soi. De toute façon, les petits sont des proies plus faciles… et bien plus craintifs…

De loin, vous suivez le couple qui se dirige vers la rivière. Au sommet d’un arbre, vous attendez le moment propice, et lorsqu’il survient, vous vous élancez pour vous saisir de l’objet tant convoité…

Et tandis que vous fuyez à tire d’ailes, votre précieux butin dans le bec, vous entendez un cri, puis un « PLOUF », puis d’autres cris, …nettement plus agressifs !!!


D’un point de vue de pie, voici un peu près la description de la mésaventure du Baron d’Exat, individu dont vous faites peu de cas, car après tout les pies se moquent bien de tout ce qui touche aux humains, sauf les objets brillants bien entendu...


Cependant, pour tous ceux qui n’auraient rien compris à la succession d’évènements, le même incident va vous être conté selon un regard tout humain…


Réveillé de bon matin par le chant des oiseaux et étrangement de bonne humeur, D’Exat, après avoir fait ses ablutions matinales, passé le rasoir sur son crane et ses joues, avoir barboté une bonne grosse demi-heure dans un baquet remplit d’eau brûlante à souhait puis s’être fait habiller selon son bon plaisir, décida de se rendre aux cuisines, le tout en évitant bien sur de faire trop de bruit, afin d’éviter de réveiller sa tendre moitié encore endormie. Aristote seul savait ce qu’elle aurait pu lui faire s’il l’avait réveillée. Une véritable ourse quand elle n’avait pas sa ration de sommeil…

Fredonnant joyeusement une chansonnette aux origines perdues dont les paroles donnaient quelque chose du genre : «Voici Gali l’alligator, quand il arrive il sème la mort ! Eventre les oisillons, tortureuuuh les papillons !!! Voici Gali l’alligator, les lapins il les dévore ! Véritable psychopathe, il leur arrache toutes les pattes…», il s’installa à table et héla la cuisinière pour qu’elle lui serve son petit déjeuner. Quelque peu étonnée de voir le seigneur venir manger dans les cuisines, elle lui apporta un beau morceau de rôti en gelée, avec de la crème bien sucrée et quelques pâtés de chapons avec une sauce froide à la sauge, le tout accompagné d’un pichet d’hypocras. Bien sur ce repas matinal était plutôt léger, mais le Baron n’était pas connu pour avoir un fort appétit…

L’estomac calé, et n’ayant pas envie de se prendre la tête à travailler sur des textes qui de toute manière seraient motif à discussions, débats et finalement refusé sous des prétextes fallacieux, le Maure réfléchit un instant sur la manière dont il pourrait occuper sa matinée…

Il pourrait essayer de lancer quelques chats ? Hmmm…

Non, après réflexion l’idée n’était pas si attrayante, puisqu’il lui faudrait en faire capturer à nouveau, tandis que s’il attendait un peu, bientôt quelques portées auraient tôt fait de renouveler son stock. Et puis il faut avouer que certains paysans, à cause de leur manque d’éducation, ne comprenaient pas l’importance de ses expériences et voyait dans le vol régulier de félins quelque signe de l‘imminence d’une catastrophe…

Aller à la chasse ? Hmmm

Non, mauvaise idée. Il ne fallait pas dépeupler les bois environnants, car le baptême de Majda serait bientôt là. Il fallait trouver autre chose…

Et la pêche ?

C’était là une idée intéressante…
Rester assis à ne rien faire, sans penser à tous les soucis courants, profiter de la belle journée au bord de l’eau, écouter les oiseaux. Oui, c’était là une manière tout à fait plaisante d’occuper cette matinée, et personne ne trouverait à redire en ce qui concernait le manque de « noblesse » d’une telle pratique. Tout d’abord, il était sur les terres d’Exat, presque aux frontières du comté, donc aucun risque de visite de la part de gêneurs. Il fallait vraiment une bonne raison pour venir…

Et puis ensuite, pêcher n’était pas vraiment un travail, plutôt une occupation. Un peu comme lorsqu’il dépoussiérait sa collection d’outils de torture. Rien de bien méchant, passer le temps en faisant quelque chose qu’il aimait bien…

Ayant pris sa décision, D’Exat fit mander un page pour l’accompagner jusqu’à l’Atax et porter tout son attirail de pêche. Ben ouais, il n’allait sûrement pas se coltiner tout ce bordel tout seul, c’est là l’avantage indéniable d’avoir des larbins…

Quittant la forteresse, le gamin collé à ses chausses, il franchit les portes en sifflotant, laissant dormir le garde de faction au lieu de l’engueuler comme il l’aurait fait d’habitude. C’était vraiment une belle journée. Non loin de là, le père Agulin labourait son champ, abreuvant de jurons son pauvre bœuf entre deux couplets des chansons paillardes qui avaient fait sa réputation dans la baronnie. Et les oiseaux chantaient, une journée parfaite je vous dis…

Arrivé au bord de l’eau, le Maure, les poings sur les hanches s’approcha en souriant, scrutant la surface ondoyante à la recherche d’un coin de pêche satisfaisant. Et il y avait l’embarras du choix !! Exat était vraiment un endroit agréable à vivre pour les pêcheurs, car la réputation des truites locales n’était plus à faire…

Avisant un rocher surplombant les flots, le Baron s’y avança et, jugeant le lieu idéal, appela l’enfant pour qu’il lui apporte son matériel, et notamment son beau leurre de métal argenté. Tout heureux de voir son maître de si plaisante humeur, le gamin s’avança alors, tenant dans sa main le bel objet miroitant qui venait de lui être demandé. C’est alors que surgissant de nulle part, une pie fondit sur le petit page et lui déroba le leurre, lui griffant la main au passage avec les dents de l’hameçon. Lâchant un cri de surprise mêlé de douleur, l’enfant entendit alors un « Plouf » retentissant. Le Baron n’était plus sur son rocher…


Ressortant ruisselant un peu en aval, Djahen vit le gamin partir en courant. Bien sur, ce qu’il ne savait pas, c’est que l’enfant poursuivait la pie pour essayer de récupérer le leurre. Tout ce qu’il savait sur le coup, c’est qu’il était au bord de l’eau, que le mioche l’avait fait sursauter, qu’il était tombé à l’eau, et que la source de tout cela s’enfuyait devant lui ! Ramassant une poignée de cailloux, il se lança alors à sa poursuite, jetant ses projectiles vers un page qui ne comprenait plus rien à la situation, essayant de récupérer l’objet de son maître en esquivant les pierres lancées par celui-ci tout en criant…


Maître, c’pas moé !!! C’la faute d’l’aut’e bibite là !! C’pas moé !!!


Ayant appris par la suite, de la bouche du gamin terrorisé qu’il tenait à bout de bras en le secouant comme un prunier, l’histoire complète, il lui offrit cinq écus pour que le petit puisse se consoler avec quelques pintes de bière à l’auberge des Deux Reines, avant de retourner voir son apothicaire. Car ce fut au cours de ce malheureux épisode de « caillassage furieux » que le Baron se refit mal au dos...
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