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[RP] Que trépasse si je faiblis !

Raoulleglabre
Mardi, il pleut. La truffe rouge. A force de brouter la boue, ça devait arriver. Grand ch'val pouvait rigoler, mon Raoul avait la malemort, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Il pleuvait toujours. Un petit feu éclairait le bout de grenouille écorchée que mon damné avait sucé à la midi. Il était pas lâche, Glaber, mais la rincée le lessivait. La mère Denis aurait pas fait mieux. Ici-bas, c'était rude, quand on porte pas des éperons d'or. Pas de coussin de plumes ce soir. Mémé, t'es où ? j'mangerais bien tes coueillio rouecho, tiens. De la bugne comme on en faisait plus. Sèches et âpres, fallait les mouiller au vin jaune et les tremper de miel pour que ça ait du gout.

Raoul ! On y est ! Le Maine !

Au bord de l'Huisne qui débordait de son lit, l'Abbaye de l'Epau se dressait dans la brume et le crachin. Bérengère, la douairière du Maine y reposait au sec, elle, au moins. Glaber regarde le haut mur lézardé du logis des hôtes où l'on accueillait encore les pèlerins et les voyageurs de passage. M'enfin, c'est s'qu'on lui avait bafouillé sur la Loire, la veille.

Elle est ruinée, c'te basilique ! Gaffe, c'est boueux ! Ramène le bœuf sur le chemin, Cornecul !


CraaaAAAaaaAAc !

L'huis de la poissonerie ambulante de l'ambuleur marchant avait définitivement craqué sur l'Huisne. Et sans c'la, c'est guère commode un charriot.


Ben ça commence bien... C'est ça ton pays, l'Esclandres ?

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Esclandres
Esclandres venait d'attraper un pigeon venant du pays voisin

Sont forts ces ang'vins, z'ont des pigeons qui voient qu't'as piqué du blé et qu't'retrouve aussi sec ...

Il commença a plumer le piaf

Desolé petiot ... Les frontieres sont fermées, pas d'place pour toi l'Ang'vin ici, t's'ras l'repas

Il se mis a ecrire une lettre, le genre de papier qu'il avait l'habitude d'ecrire, "m'suis trompé, j'ai pris l'etale de gauche au lieu d'c'elle de droite, quand j'reviens j'repare tout ça, blablabla". Il ne suffisait plus qu'a vendre ça en Tourraine le triple et ramener les sous à la mairie de Montmirail, le don d'honneur des Ambuleurs au Maine.

C'est ça ton pays, l'Esclandres ?

Il releva le pif vers son ami, frère de route en fait, Glaber était Ambuleur depuis quelques mois déjà et c'était sa première entrée dans le Maine, il allait enfin connaître la maison dont on lui avait tant parlé, fallait pas merder, fallait pas le decevoir

Un pays ? Comment qu'tu causes d'la terre promise ? C't'un monde ! Un univers ! ... Bon là c'est l'Mans, bien mais pas top, ma copine l'est plus maire, d'puis c'temps là c'est la débandade. M'Dame Passion qu'elle s'appelle, si on la croise, j'te la presente, mais faudra pas mettre tes doigts dans l'tarin !

Il regarda la charette de Raoul

C'est toi ou c'est moi qui pu l'poisson comme ça ? j'croyais avoir bien ambalé mes 200 visqueux ...
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Isabel_de_mendoza
Voyager dans la charrette était plus confortable que de trottiner sur son Petit Gland*…
Pis, cet snob de poney l’avait refusée plusieurs fois juste parce qu’elle sentait un peu moins bien que d’habitude…Qu’il était délicat môooooooooosieur….


Parrain, je viens avec toi dans la charrette, je sens un peu le vomi mais je me suis dit que ça devrait pas gêner avec l’odeur à ail de ton haleine…

Sans attendre sa réponse Isabel avait pris place et s’était mise à faire un inventaire mental du contenu de ses malles arrivant à la conclusion qu’il lui fallait une autre robe, c’était décidé, elle avait besoin d’une robe verte pour la réception de l’ambassadeur…

Arrivant à la fin du voyage, les murs de la ville dessinés en sfumato (parce qu’il y avait du brouillard ou bien à cause des effluves de l’alcool ingurgité la veille, sur le chemin ou avec le petit dej…), une fine odeur à poiscaille commença à titiller les narines…


Dit, Isabel, on se dit qu’il faudrait que tu avances la date de ton prochain bain non ?



*Ne vous affolez pas, c'est le nom de mon poney à mua

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Orkaange7876
Ben ayé la crevette avait encore mis un poney de mauvaise humeur.. Et dans ces cas là qui qui se tapait à destresser les poneys? Hé ouais la blonde comme par hasard.. Du coup elle grognait dans son coin, surtout que personne voulait reconnaitre que c'était elle la cheffe. Le voyage pourtant avait bien commencé, mieux en tout cas que celui qui les avaient presque conduit au pique nique chez Georges (what else). Pas d'affreux pas beaux pour leur piquer leurs tonneaux ni leurs oeufs mayonnaise, pas de passage par le limousin (Aristote soit loué).. Bref, hormis le fait qu'à Chinon les tavernes étaient désespérément à sec, ça allait. Les poules étaient en forme, les poneys étaient tressés tous les jours, Optat leur faisait des fricassées de champignons, Gourry fayotait, Mao excellentisait, Lynette se prenait pour la cheffe... Mais Isa..

Dit, Isabel, on se dit qu’il faudrait que tu avances la date de ton prochain bain non ?
Ha ouais hein?? Passque là tu rends tout le monde malade.. Les poneys en sont tout décoiffés, et même les poules vomissent
Euh permettez moi de vous dire que les poules, ça vomit pas.. C'est moi là qui ai vomi.. Dites j'peux vous poser une question?
HAAAN Mais zetes dégueu Anatole.. Zavez vomi sur la belle houppelande d'excellence de Mahaut.. MAHAAAUT... TON ECRIVAIN VIENT DE SACCAGER TA RECEPTIOOON.. 'fin oui dites toujours Anatole
Quand est ce que vous me relacherez?? Chuis au bord de la dépression là moi.. Pis on avait dit qu'on me paierait.. NAAAAN PAS TAPEERRR
PAYER?? Mais on vous a déjà payé Anatole.. Rien que le fait de voyager avec nous est un trésor inestimable..Bon vous me nettoierez les poules hein, pis pour la peine, vous me ferez une lettre.. Parait que mon mari est pas mort, faut que j'lui écrive.. Comment?? vous ralez?? DOUBLE TRESSAGE DE PONEY CE SOIR ANATOLE


Bon Ork avait pas le nez délicat, mais quand même, au fur et à mesure qu'ils cheminaient, l'odeur se faisait de plus en plus pestilentielle...

ISAAAAAA... Rha mais spas possible tu tiens plus l'alcool ou quoi?? CA PUE .. grave même.. t'as mangé du poisson hier soir ou c'est moi qui délire??
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Raoulleglabre
[Montmirail, sa motte castrale, son sentier découverte de l'enceinte ruinée jadis par les anglois, son grenier à sel]

Mons Mirabilis que lui avait dit Cendres. La motte merveilleuse. Remaniée à plusieurs reprises. Le fait marquant de son histoire reste l'entrevue en 1169 entre le roi de France Louis VII et le roi d'Angleterre Henry II Plantagenêt en présence de Thomas Becket. C'est c'la ouiiiiiiiii... C'est surtout pas tous les jours qu'on pose les pieds dans un haut lieu de l'Histoire de France. Mais là, ça pressait. Vous connaissez ces impromptus sévères qui vous gâchent la fin des voyages, au fond du charriot qui avance toujours à la vitesse d'un bœuf quand vous, vous avez envie de faire pipi. Et comme là, c'est le bœuf qui tire, ça avance guère plus vite. Si les poissons prennent l'oeil torve, mon Raoul est bon pour les vendre à Fougères... Les bretons ça mange de tout. Ça pressait, donc. Les tonneaux suintaient la saumure. Trois jours depuis Angers, une nuit délicate mais heureusement fraiche à l'abbaye d'Epau. Sûr qu'on les suivait à la trace, les ambuleurs.


L'Esclandres, si l'grenier à sel d'ton pays est vide, on est cocu. Et ton bourgmestre, Gaelant, c'est ça ? Il nous en vendra d'son sel ? T'es sûr ! L'a pas trop ces grands airs ? Les bliauds en drap de Roubaix, les boutons d'or et les poulaines italiennes ? C'est rien qu'un d'mi sel ou l'est de sang royal ? Et là j'parle juste présentation !


Il pleut. Mon Raoul est grognon, c'est con.

J'en ai connu moi, mon gars, des comtes et des barons ! et pis pas des p'tits ! Des Mortain, des Wittelsbach, des Hohenzollern ! Rien qu'du garanti croisade ! Tu m'vois là maintenant, mais moi j'ai pas toujours tenu une poissonnerie ambulante !


[...]


Alors c'est pas ça mais ton Gaelant, ses grands airs il peut s'les cloquer dans l'baba. J'le sens baroque ton maire, l'Esclandres !


[...]

Allez boude pas l'Esclandres, j'le connais pas, mais j'vais l'aimer ton pays !

[...]

On est suivi ou y'a du passage ?

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Esclandres
Pigeon deplumé, pigeon mangé, digéré et évacué, Esclandres écoutait Raoul chouiner.

J'prefere t'entendre brailler qu'te voir jouer avec la poudre. C'est vacances ! Profite, c'est pas l'grand air d'la mer, mais avec un peu d'chance si t'manges la rillette t'auras du poil qui pouss'ra.

Montmirail était là, toujours la même, plus ou moins, un marché à envié de bien des communes, une populace hors du commun, surtout lorsqu'elle etait eveillée, parfois dormante tout de même, mais les Ambuleurs étaient là pour ça, en autre.

Du sel ? On fait pas d'sel ici, on fait dans l'or, la caillasse aussi j'crois, mais c'est dans l'ouest ou l'fer, j'sais plus. Pas ici qu'tu trouv'ras du xotique ... Pas d'vigne, pas d'chèvre, y'a qu'dalle. C'est un peu comme qui dirait une crique où rien à changé d'puis la création du monde. Une enclave, y'a qu'l'util.

Râles glabreux

Baroque ? Qu'est ce que tu veux dire ? Tortille pas du cul mon filleul ! Un buveur de Calva, comme nous autres ! On l'a péché en Normandie, c'est l'vieux qu'est allé l'chercher. T'vas voir l'est efficace. Bon ... S'est fait racler la mairie deux jours après avec été élu y'a quelques mois, il a pris 45 jours de vacances après sa première journée d'Ambuleur, il a même reçu les foudres des grands pontes de Versailles, mais tout ça ... c'du pas d'bol. Normal, 'vec un nom pareil ...

MAHAAAUT

Il ouïe le meuglement d'un nom connu par derriere, collé à leur croupe, enfin celle des charettes, pas loin de la cinquantaine de mètres, mesure plus ou moins exacte de ce que l'on appelait dans le sud, outre mer, la caravane

T'as raison ! Y'a du peuple ! Pis pas n'importe qui ! J't'avais dit, l'Maine c'est centre du monde
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Erwelyn
Un bordel innommable, voilà ce qu’était l’arrivée des poneys dans le Maine. Ça se sentait, sans parler de l’odeur du poisson qui planait dans l’air, que tout le monde n’avait qu’une hâte après deux semaines de voyage : arriver. Isa sentait un mélange de vomi et de… poisson ?… Orka criait sur le pauvre Anatole qui était au bord de la crise de nerfs, et Lynette était partie dans ses pensées, se demandant comment allait-elle retrouver son Comté après tant de mois d’absence à diplomatiquer à travers le Royaume. Bon, en fait elle avait surtout diplomatiqué en Périgord à grand renfort de Mirabelle ces derniers temps. Mais quand même, ils étaient descendus jusqu’en Gascogne, en passant par la Guyenne en mode furtif, avec un court aller-retour dans le Limousin où elle avait failli se faire brigander mais s’en était sorti de justesses en l’assommant en voulant se sauver en grimpant dans un arbre, sans oublier leur passage en Poitou, en Anjou et en Touraine. Moui, elle avait vu du pays quand même, il était temps de rentrer.

Ses réflexions étaient tout de même perturbées par cette odeur de plus en forte. Elle avança un peu et se mit à hauteur de la charrette où se trouvait Isa.


Dis Isa ? Tu sais, y’avait moyen de prendre des bains à la Garce aux nières, chez ma nouvelle tata qui boude hein ? Tu songeras à en prendre un à ton arrivée, histoire de faire bonne impression aux mainois ?

Enfin, arrivée à Montmirail, but ultime de leur voyage. Elle essayait d’expliquer depuis quelques jours qu’elle allait sans doute rester là quelque temps et que les poneys devraient repartir sans elle après la réception de l’ambassadrice de Mahaut, mais c’était pas gagné. C’est pas grave, elle allait relancer la conversation pas plus tard que maintenant avec une des deux sœurs.

MAHAAAUT

Avant de s’arrêter et de constater.

Oh, vous avez vu, y’a du monde ! Ohéééé de la charrette !
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Gaelant
Gaelant avait été averti par la prévôté affolée qu'un certain Raoul était arrivé en Maine.
S'il n'avait pas reçu ce pigeon de son parrain il aurait agit différemment de ce jour là. Le pigeon en question était crasseux, et puait le poisson, ce qui confirmait bien les dires et la cargaison de son ambuleur de parrain. Il avait encore du faire une affaire alléchante dans le royaume a n'en pas douter.

Ayant laissé son cheval un peu plus loin c'est la tête dans le paté qu'il s'était avancé sur les routes extérieures du Maine. Maximilien avait insisté pour venir, mais Gaelant n'arrivait pas à s'y faire. Un domestique c'était pour les fiotes. Enfin c'est ce qu'on lui avait toujours dit. Et depuis qu'il était noble on avait tenté de lui faire faire bien des choses.

Un peu forcé il avait accepté d'embaucher Maximilien pour le seconder uniquement parce que son air dépenaillé lui faisait penser a son parrain. Sourire aux lèvre et se grattant l'arrière train, Gaelant pensait aux dernières beuveries de famille.

Il s'était bien habillé et proprement, une habitude qu'il essayait de garder depuis qu'il était fiancé. Marylune n'aimait pas le voir sale et mal fagotté. Pour le coup, elle était une vraie noble dans l'âme même si elle n'en avait pas encore le titre.

S'avançant précautionneusement sur le chemin boueux a cause de la pluie de la veille, Gaelant sautait tel un cabri d'ilot sec en pierre pour avancer.

Voyant au loin une caravane ressemblant à s'y méprendre à un convoi d'Ambuleur, il se mit sur la pointe des pieds en agitant frénétiquement les bras essayant de saluer la famille.

SCHPLAAAAAFFFF

Regardant maintenant les nuages, le cul dans la boue, Gaelant maudit cette pierre lisse qui s'était jouée de lui.

Se relevant et pestant de tous les jurons qu'il connaissait, il s'avança vers la charrette qui ne semblait plus vouloir avancer. Secouant toute la boue qui s'accrochait à lui telle une arapède à la coque d'un bateau, il laissa tomber ses bonnes mesures et rentra a pleines bottes dans la fange boueuse du chemin. De toute façon Marylune n'était pas là... il aurait bien le temps de se nettoyer avant son retour.

Heureusement, la flasque de Calva et les godets étaient eux sains et sauf. Voilà qui satisferait certainement à des retrouvailles dignes d'ambuleurs.

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Raoulleglabre
V'la des gens par derrière, en v'la par devant... Un guet-apens, une embuscade, une embrouille ? Protéger la poissonnerie ! Mon Raoul, un tantinet nerveux se rebiffe.

SCHPLAAAAAFFFF

Qu'il fait le bon homme ? Belle entrée en matière. Les françoys ont la révérence peut commune. Mon Raoul, tu laisses la couleuvrine pour plus tard, la rapière au râtelier, tu te bouges le croupion et tu salues toi aussi.

Glaber s'avança donc. Le sourire ahuri du bougre de fond de vallée. Les cheveux tout ébouriffé par un geste recherché et appliqué, tout gras de l'application soigneuse de la graisse du volatile suscité et néanmoins bouloté. Faut pas gâcher, lui avait toujours dit sa maman. Y'avait du gueux quand même. De la gueuse surtout. Faut dire que la grue, ça veut toujours admirer les belles dames, leur coiffe, leurs atours. Mon Glaber, c'était plutôt sous les atours que ça l'intéressait, mais bon, là, c'est différent. Faut savoir faire des compromis avec ses instincts animaux. Rassemblé et curieux comme les oies en basse-cour, le faubourgeois s'éveillait en cacardant. Y'avait qu'à suivre. Comme fallait faire bonne figure, Glaber ôta son bandeau. Faut dire qu'il était pas borgne du tout. C'était juste de la coquetterie déplacée.

Et hop, les mains dans les poches des braies, il alla... rechercher les yeux de la Dame.


Vive le Roy !


Ça marche toujours, ça, vive le roi...

Montmirail, me voila.

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.mahaut.
Doux clapotis d'un bain de mirabelle. Ses pieds émergeaient du bassin pour être mieux massés par un Roudoudou en larmes, fort marri d'avoir fauté avec une servante avant le mariage. De l'autre côté des pieds, Mahaut. Et Levan qui lui massait le crâne chevelu. Comme la servante avait fait pour roudoudou quand elle l'avait chopé. Pareil. Les rêves ne sont pas originaux.

Tu vois, je dois reconnaître que tu avais raison, baron. C'est assez agréable. fouettez donc la servante pour passer le temps, et resservez moi du jurançon.

MAHAUT !


Ah la la, quelle belle journée, qu'allons nous faire aujourd'hui Levanichou ? Hmm ? Me nommer Marquise ? Oh quelle bonne idée ! Roudoudou, file m'acheter une robe digne d'une marquise ! Et faites taire cette servante, elle couine comme une truie !

MAHAUT !

RAAAH BORDEL QUOI ENCORE ?


Elle émergea, nauséeuse, d'un fatras de couvertures empilées dans la charrette. Hirsute, elle toisa les gens sur le chemin.

C'est pour quoi ? Nan, on n'a pas d'argent ! Dégagez ! Et pis d'ab... Oh, Raoul ! Regardez, les filles, c'est le borgne du Limousin ! Coucou ! Oh regardez, quelqu'un s'est étalé dans la boue, là bas ! Chouette pays dites donc. Quel sens de l'accueil !

Elle s'assit entre Isa et Optat et renifla un coup.

Cornecul, vous pourriez vous retenir, hein, ils ont bon dos les cahots. Alors, quel bon vent vous amène ?
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Raoulleglabre
[Où l'on s'assoit sous la motte. Castrale, cela s'entend]

Mon lecteur pardonnera cette ellipse, mais bon, on ne va pas éternellement rester devant la grande poterne de Montmirail, alors qu'il ne fait pas beau. Ça meule, y'a du crachin, le maire a le pantalon crotté et les charriots bouchonnent. Entre ceux qui sentent le poisson de la Loire, et les autres, pavoisés de l'oriflamme du Périgord et de tout plein d'autres, faudrait pas mélanger les torchons et les serviettes, comme disait mémé. Petit saut dans le temps, donc.

Maître Gaelant, brillantissime premier échevin de la cité montmiraillaise, avait trouvé un logement aussi provisoire que merveilleux, à mon Raoul et Bourricot. Un grand ch'val de guerre, bourricot, hein ! Pas un ânon poilu avec lequel on dort en suçant son pouce ! L'Esclandres était déjà reparti sur les routes du sud. Sûr qu'il a une bestiole qui lui tourmente les intestins, lui. L'est trop comme l'asticot qui ne cesse de tortiller. Glaber avait donc confié l'étal à un gnô du cru, vu qu'il n'avait pas l'âme boutiquière et qu'il ne voulait pas causer du tort à La profession. Lui, il s'était installé à la taverne sous la motte, avait déballé sa couleuvrine encrassée sur son tablier de cuir, la démontait, nettoyant soigneusement chaque pièce, puis la remontait, songeant à la périgourdine de la veille. L'avait déjà vu c'était sûr, mais où ? Chez la Mortain ? Nannnn... Plutôt lors de la grande chevauchée de l'automne contre George Pillicinus Pilus de Berry... Et l'avait pas vu nue, c'était sûr aussi. C'est ça qui le tracassait le plus en fait, mon Raoul.


Mon petit !

Qu'il cause à la pucelle qui sert un verre de lait au drôle de la table près de l'âtre.

Mon petit ! Vas donc me chercher un petit clairet d'Anjou ou un auxerrois dans ta cave ? J'ai grand soif et ça aide à la méditation !

La petite ne répond pourtant point. Et c'est là son moindre défaut. Une malheureuse surdité maligne ? Les brumes de saint Pancrace jusque dans le chef ? La crainte de l'homme, Le Vrai, le qui sent le sable chaud ? L'accent ? L'œil orphelin ? La gamine est visiblement terrorisée. Mon Raoul relève donc son bandeau de complaisance et tente un grand sourire.

Jeanneton ! Elles s'appellent toutes jeanne, dans le bocage, Glaber avait vu la veille.

Monsieur ! Auriez-vous l'obligeance de cesser d'astiquer votre... Cela ne se fait point dans une taverne convenable comme celle de mon père. C'n'est point poli, c'est salissant !
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.mahaut.
- Tudieu, Anatole ! Une taverne où n'est pas encore entrés !
- Si, si, vous y êtes entrée hier soir, vous ne vous en souvenez pas ? Je vous ai ramenée parce que avez fini la soirée en rampant par terre et en chantant la chanson du hérisson à tue tête.
- J'ai fait ça ? Bien, alors je suis en terrain conquis ! Georgette !
- Elle s'appelle Jeanne.
- J'aime pas "Jeanne", je préfère Georgette. Georgette, mon petit ! Servez-nous ! Et pas un machin avec des herbes, hein.
- Par pitié, vous n'allez point rechanter votre chanson grivoise d'hier ma damoiselle ?
- C'est une chanson animalière ! Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à étudier l'anatomie des petites bêtes piquantes et les particularismes de sa reproduction. Allons, servez-moi.


Empoignant sa choppe en souriant, elle s'accouda au comptoir et regarda le contenu de la taverne. Il était tôt, elle venait de se lever. Oui, bon, d'accord, onze heures du matin, on a vu mieux, mais quand même, d'habitude c'est plus 15h son réveil.
Elle avisa deux ou trois gens qu'elle connaissait et un léger sourire se dessina sur ses lèvres.
Fouillant dans ses poches, elle attrapa le bras de son écrivain. Paniqué, celui-ci regarda ce qu'elle avait dans sa main fermée.


- Non ! Non, pas ça !
- Mais si ! C'est le moment où jamais ! Pis j'ai besoin d'argent !


Elle s'approcha des hommes en train de boire et les harangua avec un grand sourire.


- Messires ! C'est votre jour de chance ! Ça vous dit une partie de dés ? J'apprends à jouer, je ne m'y connais pas très bien, mais j'ai quelques écus et je suis avide d'expérience. Des amateurs ?

Sans attendre de réponse, elle s'installa à la table de Raoul et assit de force son écrivain particulier à côté d'elle.


- Ils vont finir par voir que vos dés sont pipés...
- Allez, je commence ! 3 dés, il faut obtenir un 421 en 3 coups ! C'est bien ça ? Alors... Je mise 5 écus. 332... Je garde le 2. 61. Je garde le 1. 1. J'ai encore droit à un coup, hein ? C'est le lancer, plus 3 coups, c'est bien connu. 5. Bon j'ai 521, ça me fait 100 points. A qui le tour ?


Souriante, elle vit un premier homme lancer les dés en ricanant. En fait, elle leur rendait service. En faisant semblant de perdre les premiers tours, elle ramenait en ces pauvres hères un semblant d'espoir et la joie d'être persuadés d'avoir arnaqué une donzelle innocente. Ils finiraient par la remercier. Enfin, elle se débrouillerait pour être loin avant qu'ils ne comprennent mais quand même, ils devraient la remercier de les avoir fait murir.

- Raoul, ça vous tente ?

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Raoulleglabre
gningnimuniumgnimeugninnn mais où donc que je l'ai vue la drôlesse... Elle cause musique de chambre avec la Jeanneton... Une saltimbanque ?

Et on lui pèlera le jonc...


Mon Glaber s'entend doucettement revenir en mémoire une chanson. Il a la mémoire des bruits Glaber. C'est rare, ça vaut cher. Il vous reconnait le nombre de godets de soufre dans le charbon et le salpêtre à l'oreille, quand chez les autres, ça vous fend le crâne et la muraille de Bourges. Glaber se lève et s'approche de la table de jeu.

Vos dés sonnent creux ma p'tite dame... Faudrait pas prendre les enfants de Deos pour des canards sauvages...
Qu'il lui confesse tout doux au creux du cou. On pourrait vous en vouloir et vouloir vous prendre avec [...]

Mon Raoul s'interrompt d'un coup, le bassinet illuminé de l'intérieur. Pendre avec ses tripes !

Et on lui pèlera le jonc !
Comme au baillis du Limousin !
Qu'on a penduuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !
Avec ses tripeuuuuuuuuuux !

Limousin ! Bozier !

Mademoiselle de Bozier ! C'est un privilège de perdre mes écus ce soir en votre compagnie.

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.mahaut.
Limousin ! Bozier !

Elle s'arrêta en fronçant les sourcils. Pendant ce temps là, un paysan à moitié dégrossi s'enthousiasmait d'avoir une fois de plus sorti un 421 en 2 coups.

Mademoiselle de Bozier ! C'est un privilège de perdre mes écus ce soir en votre compagnie.


Elle lui fit signe de s'asseoir.

- Oui, oui, c'est moi, non, yé n'ai pas changé. Par contre, si vous pouviez préserver mon anonymat...
- Qu'est-ce que ça peut vous faire ? Vous clamez partout que vous êtes ambassadrice du Périgord en Maine, vous croyez qu'ils ignorent encore qui vous êtes ?
- Chuuuuuteuuuuh, Anatole ! Je suis ici un cot qui nie tôt. Hein, messire, vous ne savez pas comment je m'appelle ?
- Euh ben... vous êtes Sainte Boulasse, non ? Vous l'avez beuglé l'hier au soir.
- Tout à fait, mon brave, tout à fait. C'est à moi, non ? Fichtre, vous êtes largement en tête, je vous dois combien là ? Au moins 30 écus ! J'espère que vous les avez sur vous, Anatole...
- ...
- Mon foie on se débrouillera. Et au pire on a maintenant quelqu'un pour défendre notre honneur. Oh, ça alors ! 421 du premier coup !
- Ben ça alors, Sainte ! On aurait dit que le dé voulait s'arrêter sur 6 et finalement, il a continué sa course.
- Le Grand Machin, sans doute. J'avais parié combien déjà ? 30 écus ? Alleluia.
- Ça m'parait pas très aristotélicien...
- Ne voyez pas l'mal partout. Allez, je rejoue et je tente le cul de chouette.
Cul de chouette ! Ça alors ! La chance sourit aux innocents qui ont les mains pleines ! Je double ! Raoul, à vous de jouer.


Discrètement, elle commençait à glisser sur le banc en direction de la sortie. Tout l'art résidait dans un savant calcul entre le temps mis à blablater, pondéré par la vitesse de sortie ,les mains pleines d'une bourse bien remplie. Coefficient 7, marée haute.


*BLAM*

- J'AI SOUAAAAAFFFF !


Mayday, Mayday, voie de sortie bouchée par une baleine ! Retour au port, retour au port !

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Orkaange7876
De la métaphysique du pull rose




Orka avait rempli toutes ses obligations journalières. Trassage de poney, redécoration du bureau du maire, ramassage d'ail pour satisfaire les besoins croissants de Optat, sermonnage de poules pour qu'elles arretent de caguer sur le mantel de Gourry

"Je ne suis pas fière de vous mesdemoiselles.. Et NON je le répete, Gourry n'est pas une litière, et son crâne chauve n'est pas un oeuf à couver.. Vous êtes punies mesdemoiselles.. Pas de ver frais aujourd'hui.. Il faudra aussi demander pardon, farpaitement"

C'est alors que son besoin naturel se fit cruellement sentir

J'ai souaf bordel de cornecul.. J'AI SOUAAAF

Elle se précipita à la recherche d'une taverne approvisionnée, qu'elle trouva immédiatement, ayant mis en branle son surmoi, son moi et son sous moi. Pis elle était pas Saincte Gépéesse pour rien bon Aristote quand même



*BLAM*

- J'AI SOUAAAAAFFFF !

ooh mahaaaut c'est toi?? Pourquoi t'as l'air pressée?? on s'en jette un petit?? Ooooh regarde ya Raoul.. Mais oui raoul, tu te rappelles?, Le pique nique, le limousin, les grenouilles?? Allez viens donc, pis on se fera un cul de chouette comme ça

Hééé Raoul mon bon, ça va chez vous?? Un chtit cul de chouette?? Vous nous payez à boire?? C'est quoi cette bouteille à côté de vous??

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