Polstephie
[Montpellier, Appartements privés des Alanha, à l'heure où blanchit la campagne*, le 11 Février]
Des jours qu'elle y pensait. Des jours qu'elle était rongée par ce sentiment d'urgence. Des jours ? Des années plutôt qu'elle savait ce moment inévitable.
Jehanne_Elissa était elle aussi à Montpellier mais elle allait entrer au Couvent pendant quelques temps, afin de prier le Très-Haut et de prendre du repos.
Les jumelles, Margalida Dulcia et Magalona Eufrasia suivaient leurs leçons avec la jeune Eirwen de Vergèze. Il était prévu de longue date qu'elles se rendraient à Chaudes-Aigues suite aux recommandations des médicastres concernant la santé fragile de la brune Magalona Eufrasia. Elles partiraient dans la journée, confiées aux bon soins de la Secrétaire Personnelle de la Comtesse et de quelques personnes de confiance. Et puis Eirwen était raisonnable et avait toujours montré des qualités indéniables qui lui valaient aujourd'hui d'être la préceptrice des jumelles. Elle était l'une des rares à savoir s'en faire écouter facilement, malgré leurs âges proches.
Quant à Lòp-Guilhem, il était toujours en Périgord Angoumois. Loin de sa mère.
Ainsi, pendant la nuit, pendant l'insomnie qui n'avait pas manqué d'embrasser la Blanche Comtesse, l'idée folle s'était implantée en elle. Elle avait ainsi préparé quelques bagages légers. Pour elle, et pour Lineta, sa petite Aimelina qu'elle aimait tant.
Ce fut donc à l'aube, à l'heure où blanchit la campagne qu'elles partirent. Elle savait qu'Il l'attendait. Elles allèrent par la forêt, elles allèrent par la montagne. Paula et la petite ne pouvaient demeurer loin de Lui plus longtemps.*
Aucun homme d'armes pour les accompagner. La Comtesse les avait rabroués au premier relais croisé, à l'endroit même où elle avait troqué le coche frappé de ses armes pour un coche anonyme. Par précaution, sans rien en dire à personne, elles avaient changé de nouveau de coche dans un autre relais. Et puis elles avaient pris soin de prendre un itinéraire indirect. Et c'est ainsi, par une froide matinée, que le Héraut disparut sans laisser de traces, sans avertir personne, sans même dire où elle allait, accompagnée d'une Petite Fleur de Lin.
___________________________
HRP :
* Merci Victor Hugo.
_________________
Des jours qu'elle y pensait. Des jours qu'elle était rongée par ce sentiment d'urgence. Des jours ? Des années plutôt qu'elle savait ce moment inévitable.
Jehanne_Elissa était elle aussi à Montpellier mais elle allait entrer au Couvent pendant quelques temps, afin de prier le Très-Haut et de prendre du repos.
Les jumelles, Margalida Dulcia et Magalona Eufrasia suivaient leurs leçons avec la jeune Eirwen de Vergèze. Il était prévu de longue date qu'elles se rendraient à Chaudes-Aigues suite aux recommandations des médicastres concernant la santé fragile de la brune Magalona Eufrasia. Elles partiraient dans la journée, confiées aux bon soins de la Secrétaire Personnelle de la Comtesse et de quelques personnes de confiance. Et puis Eirwen était raisonnable et avait toujours montré des qualités indéniables qui lui valaient aujourd'hui d'être la préceptrice des jumelles. Elle était l'une des rares à savoir s'en faire écouter facilement, malgré leurs âges proches.
Quant à Lòp-Guilhem, il était toujours en Périgord Angoumois. Loin de sa mère.
Ainsi, pendant la nuit, pendant l'insomnie qui n'avait pas manqué d'embrasser la Blanche Comtesse, l'idée folle s'était implantée en elle. Elle avait ainsi préparé quelques bagages légers. Pour elle, et pour Lineta, sa petite Aimelina qu'elle aimait tant.
Ce fut donc à l'aube, à l'heure où blanchit la campagne qu'elles partirent. Elle savait qu'Il l'attendait. Elles allèrent par la forêt, elles allèrent par la montagne. Paula et la petite ne pouvaient demeurer loin de Lui plus longtemps.*
Aucun homme d'armes pour les accompagner. La Comtesse les avait rabroués au premier relais croisé, à l'endroit même où elle avait troqué le coche frappé de ses armes pour un coche anonyme. Par précaution, sans rien en dire à personne, elles avaient changé de nouveau de coche dans un autre relais. Et puis elles avaient pris soin de prendre un itinéraire indirect. Et c'est ainsi, par une froide matinée, que le Héraut disparut sans laisser de traces, sans avertir personne, sans même dire où elle allait, accompagnée d'une Petite Fleur de Lin.
___________________________
HRP :
* Merci Victor Hugo.
_________________