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[RP en attente] A l'heure ou tombe le masque...

--Lamuseur




La nuit finissait d’envahir le ciel entre les ruelles sombres de la ville, emportant avec elle les dernières lueurs du jour. L’obscurité n’allait pas tarder a être totale, uniquement baignée par la froide clarté de la lune.
Silence se faisait, progressivement. Quelques rares bruits de pas venaient encore perturbé l’endormissement de la cité.
Quelques notes de musiques, à proximités des tavernes les plus populaires du quartiers, quelques éclats de rire ou de voix, rendus jovials par les effluves d’alcools partagés.

Une porte claque soudain, laissant la musique s’échapper plus vivement pendant quelques secondes avant de s’éteindre, comme en attente ; les notes suspendues dans l’atmosphère lourde et tendue quand la colère monte.

Rire loufoque, exagérément appuyé et bruit de course. Quelques injures y répondent, hurler d’une voix puissante ou ne manquait pas de percer une rage certaine.


PANTIN ! PALTOQUET ! GUIGNOL…..BOUFFON !
JE VAIS TE FAIRE PASSER LE GOUT DES PLAISANTERIES DOUTEUSES MOI !


Nouvel éclat de rire, la réponse ne se fait pas attendre. Voix enjôleuse et chantante, délibérément provocatrice et délurée.


Voyons mon bon messire, à quoi sert toute cette ire ?
Point de honte il n’y a, à montrer son minois,
Tout d’émotion pétrit, ô comble des maris !
Votre mine éveillée, à votre humilité,
Fut je gage ce soir, pour vos clients hilares,
Source de revenu, en trébuchant écus,
Car il ne voudront point, aujourd’hui ou demain,
Manqué le dénouement, de ce fait fort troublant.
Après tout nous ne sommes,que de tout simples hommes.


Grognements redoublant d’une fureur contenue. La voix se fait plus calme, mais sournoise et menaçante, ne laissant aucun doute sur le désir ardent qui sous les paroles.

Tu as raison bouffon, ris donc, tant que tu le peux encore. Rimaille à n’en plus pouvoir, car lorsque je mettrais la main sur toi, je prendrais un malin plaisir à te les faire avaler, à te les faire hurler avant de t’égorger tel le porc que tu es.

Ricanement de l’intéressé. Le ton se fait plus ironique, défiant et narquois.

Messire le bouffon vous remercie bien bas
Mais je ne peux sans honte, vous laisser dire cela
Je n’ai point votre teint rosé par le bon vin
Les rondeurs abyssales qui entourent vos reins
Et la forme subtile de votre rond tarin.
Alors si cochon, je peux l’être à mes heures
Faire de moi un porc, serait bien trop d’honneur
Je laisse donc vos dons, en pareille matière
Continuez à œuvrer, ne faites point de manière
Vous êtes à mon avis, de la gente porceline
Plus qu’un ambassadeur, une icône divine !

Quand à dire que vos mots, sont d’habiles promesses
Je pense qu’ils seraient, plus de rêvées prouesses
Car pour m’attraper, c’est la que le bas blesse
Il faudrait pour cela, que vos immenses fesses
Puissent se déplacer, d’au moins dix mètres par jour
Voir grimper et sauter, comme le font troubadours
Or je crois que celles-ci, ne puissent aux alentours
Tenir la distance, jusqu’au prochain carrefour

Sur ces douces paroles, je dois prendre congé
Car verve et verbiage, je dois aller user
En des lieux plus cocasse, et bien plus raffinés.
Mais avant de partir, je voulais exprimer
Par un petit cadeau, mes plus sincères regrets
Car j’ai beau être pour sur, un immonde foutriquet
Aussi désespérant, qu’un fichu bilboquet
Il y a encore pire, sous mon saillant bonnet


Sautant de son perchoir, comme tombant du ciel en une courbette subtile, Lamuseur atterrit juste devant le bonhomme rouge de colère. Il fixa sa victime en un sourire sournois, attendant le premier mouvement de celui ci, mouvement qui ne tarderait pas à arriver une fois la surprise de son arrivée subite passée. En une seconde, celui-ci tentant de la saisir, il avança vivement une main tout en s'écartant, écrasant une boule de crottin encore fraiche sur le visage du malheureux enfiévré. Alors que celui-ci se débattait tentant de se débarrasser de l’immonde matière, Lamuseur s’essuya la main dans la veste de celui-ci et lui murmura, d’une voix ayant perdu tout humour :


Comprenez bien que je ne fais pas cela que par plaisir, mais il fallait que quelqu’un vous montre ce que signifie d’être en l’envers du décor. A l’avenir donc, lorsque vous voudrez écraser autrui tel ce que vous avez sur le visage, remémorer vous cette soirée et ce que vous avez ressenti. Et si l’envie vous reprenais malgré tout, réfléchissez y a deux fois, peut être serais je encore dans votre dos.

Sans attendre une seconde de plus, le bouffon disparu dans les ombres des ruelles, laissant l’homme jurer de toutes ses forces, alors que les chandelles apparaissaient aux fenêtres alentours, les gens cherchant à connaître la raison d’un tel vacarme a cette heure tardive.

Déjà loin de la scène de ses méfaits, Lamuseur, le visage ponctué d’un mine radieuse ou le rire tenait une place prépondérante, parcourait les rues sombres de la ville, rentrant d’un pas décidé, mais toujours à l’affût d’un mauvais tour a jouer.
--Gerfaut


C'était bien leur veine ça encore. Tomber sur un pareil tripot, avec autant d'argent à se faire, gagner d'ailleurs avant de tout perdre. Et quand il pensait à tout, cela voulait dire plus qu'ils ne pouvaient avoir l'un et l'autre.

Ils avaient bien tenté de marchander au vu des maisons servies, mais rien n'y avait fait, il fallait payer et le soir même.

Depuis None, ils étaient donc à l'affut d'un quelconque marchand à la bourse rebondie mais non accompagné.

Pour l'occasion, Gontrand s'était vu redevenir la Gontrande, essayant d'appâter le chaland mais jusque là pas un n'avait mordu à l'hameçon, au demeurant fort grand, des soit-disant charme de la euh... donzelle. Enfin de la grande jacasse à jupons.

Au fur et à mesure de l'avancée des heures, les deux compères commençaient à se dire qu'ils allaient finir dans la plus proche rivière quand enfin apparu au coin de la rue ce qui semblait être la proie idéale.

Après avoir poussé vers l'avant la Gontrande, non sans lui avoir rappelé au passage ce qu'ils encouraient s'ils ne trouvaient pas très vite la somme dûe, Gerfaut se colla au mur, un gourdin dans la main, priant Aristote et tous les saints du Paradis Solaire que tout se passe bien et promettant, une fois encore, qu'après il arrêterait de jouer. Du moins pour une semaine.


--Gontrand



Foutentraille d'putréfactions. M'pousse pas comme ça toi ou j'te colle mon g'nou dans les bijoux.

Tempêtant plus que de raison, surtout pareillement attifuré, le Gontrand s'avança dans la ruelle de la démarche chaloupée qu'il avait d'instinct choisie pour sa Gontrande, estimant probablement par là qu'il ne fallait rien de plus pour pêcher gros poisson qu'un arrière train ondulant sur la houle de sa cambrure si...particulière.
Après tout, personne ne pourrait le détromper, si attiré qu'il était par nature vers tout ce qui se faisait en matière de chute de reins. Qu'un homme ose venir lui dire qu'il se plantait gravement quand à ses charnels choix et c'est son poing sur le visage qu'il récolterait en guise de ponctuation...
Ou légère claque sur les joues si le quidam n'était pas seul ou correctement bâti...
Voire râleries sagement retenues, tout juste pensées, de peur d'être entendues, et accompagnées d'un léger haussement de sourcil, à la condition exprès que les lieux soient sombres assez pour que ce léger signe d'irritation ne serait point vue, dans l'éventualité donc où le remarquant serait plus proche d'un première ligne de soule que d'un exemplaire habituel de la race humaine...tout du moins selon les plans et schémas ayant conduits à la construction du modèle dit Gontrand 0.2 . Oui, les Gontrand n'arrivent pas principe jamais à la version 1.x. Question d'habitude. Et d'incompatibilité BIOS ou de danger majeur pour la survie de l'univers tout entier, le narrateur ne sait plus trop bien, pour être honnête. Oui, car le narrateur est honnête, oui oui. Et on ne ricane pas au fond! Hum. Pardon. donc, reprenons. Avancée chaloupée. Cible en vue. Voilà. C'est reparti.

Quelques pas en avant, le compère se retenant de jeter coups d'œil en arrière afin de s'assurer que sa deuxième moitié n'avait pas pris poudre d'escampette. Il avait été clair sur ce sujet là. Il voulait bien jouer l'appât, mais certainement pas l'épuisette. Ou à peu près, car niveau image, il n'est pas toujours très très inventif.

Mâtin. Voilà la cible ciblée posant son regard sur la Gontrande. Alea jacta est, comme il l'avait si bien dit.
Un sourire. Plus large. Encore un peu...non là, on referme légèrement l'ouverture des lèvres, c'est indécent. Et il reste un bout de cerfeuil entre les deux du devant, là. Voilà.
Œil aguicheur (on fait ce qu'on peut hein). Fardé comme il était, il avait bien pris deux ou trois livres, pour sur. Les comédiens des faubourgs avaient du avoir fameuse surprise ce matin là en voyant toute leur réserve de fars, maquillage, céruse et poudre disparue. Et encore, il ne s'agissait là que des stocks qui leur avaient été nécessaires pour ces deux ou trois derniers jours.
Il est parait il des physiques masculins nécessitant juste quelques petits arrangements avec la nature pour soudainement leur faire passer le jourdain..ou le styx, c'est au choix, et leur donneralors apparence de nymphe sortie de quelques recoins du paradis.
Hé bien, concernant Gontrand, c'était le bras de la manche qu'il fallait traverser, en en pleine tempête de surcroit. Et quand à la nymphe sus citée, elle s'apparenterait plus alors à une vision de poissonnière sortant d'un quelconque lupanar.
Ainsi va la vie. Et les dés de la génétique.
Que les dieux sont farceurs parfois.

Ha, mais voilà le bourgeois (du moins Gontrand l'espérait il), qui s'approchait maintenant. Fort bien. Fort bien. Le voilà ferré, il ne s'agissait plus que de doucement ramener la ligne à soi. Sans a coups. Sans heurts.
Discret (oui oui) raclement de gorge. Ravalement immédiat d'une masse visqueuse et passablement nauséabonde qui venait de tenter de passer la barrière de ses dents. Oui, souvenez vous, ce fameux sourire légèrement évocateur, hé bien, il venait de manquer leur faire rater leur coup, risquant de voir la cible touchée en plein vol par quelque tir de bombarde mal ajusté.
Raclement donc.
Un pas encore.
Papillonnement. Chaloupement (chaloupage? qui sait)
Voix de fausset de rigueur.


Bonjour m'seigneur. M'paraissez bien seul dans c'te ruelle dites moi. Et moi j'suis tout aussi seule...comme vous quoi. P't'être que nous pourrions marcher un ptit peu tous les deux. Vous m'protégeriez, et j'vous f'rais des gât...la causette...mmmh??

Petite moue. La petite moue, elle marchait toujours. Tout du moins la cousine de celle que Gontrand effectuait en ce moment. Une cousine si éloignée d'ailleurs, qu'elle en aurait perdu toute ressemblance avec l'exemplaire ici étalé.
Mais.
Voilà que ça marchait.
Le couil...le bonhomme venait de sourire. Si si . Sourire. Et le voilà même qui parlait, dame.


Mmmh, t'mas l'air bien gironde ma grande. Et plutôt costaud, ma foi. P't'etre un peu trop d'poil au menton, mais allez, me reste encore assez d'ecus en poche pour voir c'que t'aurais bien à m'dire. Pour une heure, si ça t'va, j'ai affaire plus tard.

Un bras tendu. On lui tendait un bras. Pour qu'il le prenne. Lui. Enfin elle. Et même pas en pleine face, non non, juste comme ça, bras dessus bras dessous, comme on dit. C'est qu'au fond, ça avait peut être du bon d'être une dam...une ...enfin...une Gontrande.

Demi tour donc, le brochet ferré, et direction le pan de mur ou l'ami attendait, gourdin...heu...en main. Prêt à en faire usage sur...Enfin, bref, en embuscade, quoi.




____

C'est l'Gontrand. L'intendant du baron Enguerrand de Lazare. Et l'compère de l'autre, cui d'sa soeur là, l'Gerfault.
--Lamuseur


Chantonnant gaiement en parcourant les ruelles, Lamuseur rentrait tranquillement à l'auberge ou il devait passer la nuit, se remémorant avec délice les images de son petit tour de cochon à une personne dont les manières lui étaient exécrables.

Tant qu'a avoir mauvais goût, il valait mieux ne point trop en faire étalage devant lui. Par mégarde ou par vanité, volontairement ou non, bien des gens en avait fait l'erreur, et s'en était par la suite mordu les doigts.

Bien sur cela ne se faisait jamais sans une petite prise de risque, mais cela en était d'autant plus drôle lorsqu'il y repensait par la suite. Après tout, un proverbe disait très justement: à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Loin d'en faire une devise, cela mettait tout de même une bonne dose de piquant à chacune de ses excursions, et si tant est que certaines n'en comportaient point, il faisait en sorte de se compliquer volontairement la tache pour rendre la chose plus amusante.

Ce soir, il s'en était fallu de peu, mais il avait pu in extrémis se tirer des mailles du filet. Il s'était finalement merveilleusement amusé, avait peut être contribué à corriger le vilain défaut, du moins l'espérait il, et s'en allait quérir un repos bien mérité aux cotés de sa tendre moitié.

C'était sans compter sur sa chance, décidée à lui soumettre un petit amusement prompt a recadrer, s'il s'y prenait bien, une fort déplaisante habitude. Ou plutôt deux, l'une n'allant pas sans l'autre. Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, il était clair pour lui au vu de la première que la seconde ne se trouvait pas loin.

C'est donc ainsi que le bouffon, tournant à l'angle d'une bâtisse, avait aperçu se qu'il cru au départ être l'une de ces prétendues voyantes de foire, acariâtre autant qu'attifée de manière fort peu élégante, avant de se rendre compte qu'il n'en était rien. Se trouvant sur le coté de la soit disant donzelle, il avait pu s'approcher suffisamment près pour pouvoir confirmer ce qu'il avait cru voir. Une fois les quelques doutes dissipés, il chercha du coin de l'oeil l'autre colistier du groupe, en vain. Ces deux la préparaient quelque chose, et ils allait pouvoir les prendre en flagrant délit. Un rictus amusé gagna son visage alors que la scène s'anima soudain, à l'arrivée d'un passant ayant une démarche légèrement courbée.

Lamuseur faillit éclater de rire lorsqu'il entendit sa future victime faire un rentre dedans franchement grossier au pauvre hère qui passait par la. Malheureusement, l'hère était vicié, et un trop plein d'alcool avait du sérieusement émoussé les sens du bonhomme pour qu'il réponde favorablement aux avances de ce qui ressemblait plus à un épouvantail qu'a une femme de petite vertu parcourant les rues à la recherche d'amoureux fortunés.

Il allait devoir faire vite, sans quoi il ne savait pas comment, ne connaissant que trop bien les deux lascars et leur propension a se fourrer dans des situations inextricables, il allait récupérer le malchanceux imbibé. Grimpant comme il fut sur les toits des bâtisses environnantes, il suivit la progression du couple improvisés, attendant le dernier moment pour intervenir.

Il put enfin voir le deuxième complices, gourdin levé, caché dans un renfoncement sombre, et vers lequel se dirigeaient ostensiblement les deux autres. Lamuseur se plaça discrètement sur un toit attenant et, une fois le couple en vue, beugla d'une voie stridente:


MALAAAAAAAAANNNNNNNNNNNDRIIIIIIINNNNNNNNNNSSSSSSS

Profitant de l'effet de stupeur, il s'élança au pied de l'Organisme Gontrandement Modifié, chapardant le haut de son costume pour dévoiler à l'aviné fort chanceux finalement, le véritable genre de son improbable compagne. Souriant de toutes ses dents, Lamuseur se figea non loin du trio, attendant les réactions qui ne tarderaient pas.
--Gerfaut



Foutentraille d'putréfactions. M'pousse pas comme ça toi ou j'te colle mon g'nou dans les bijoux.

T'ssaie et mêm' la couche de m'chin sur ton visage servir'à rien. Nan mais! J't'avais dit d'arrêter d'jouer. Alors t'avance et tu rameute d'gros poisson.

Reniflement, gourdin à la main, prêt à frapper même s'il n'y croyait pas trop le Gerfaut.

Qu'on puisse prendre Gontrand pour une femme, même ainsi attifé, déjà ça le dépassait. Mais qu'en plus on ait envie de le suivre alors là... C'est qu'on avait plus d'alcool que de sang dans les veines. Ou alors la vue très basse. Genre taupe. Oui voilà. Une taupe alcoolique au dernier degré. Seulement une taupe alcoolique ça se promenait pas de nuit, dans une rue, les bourses pleines et prêtes à se faire vider.

Profond soupir.

Z'allaient jamais y arriver. Fallait commencer à se faire une raison.

Et ce fut alors qu'une talpa alcolicus* se pointait et plongeait sans un battement de cil droit dans le traquenard.

Rapide prière pour remercier tous les saints connus et gourdin levé.

Et là... Un cri venant du ciel, une ombre, un Gontrand découvert et une proie filant à toute vitesse.

Moment de flottement, regard vers son compère puis vers l'empêcheur de tourner en rond et de brigander comme on voulait.

Ca n'allait pas se passer comme ça.


Dis donc l'bouffon. J'spère pour toi qu't'as de quoi nous filer qu'ques écus. Sinon...

Gourdin menaçant d'un Gerfault qui commençait à en avoir plein les chausses.

*talpa nom latin de la taupe, alcolicus, délire de l'auteur.
--Gontrand


Démasqué. Ou dé grimé. Ou dé donzellé. Quoi qu'il en soit voilà un diablotin sorti de quelque boite qui venait de lui casser son coup. Et pourtant, il le savait, il avait ses chances. Enfin, ses chances de dépouiller ce quidam là, hein, bien sur. Rien de plus, rien de moins. Parce que oui, pimploché comme il l'était, portant attifure féminine et force froufrou froufroutant, il n'en était pas moins homme, n'est ce pas. Et s'il avait séduit...pardon attiré ce bourgeois là, c'était bien pour le délester de ses effets et...hum...pardon, de sa bourse...hum...là non plus...de ses piécettes sonnantes et trébuchantes. Oui, voilà, ses piécettes.

Et voilà maintenant un foutu guignol plus encore peinturluré que lui même qui venait de dévoiler la supercherie au regard hébété et, il fallait bien l'avouer, quelque peu horrifié de la cible pêchée. Et alors. S'il était pas content, le gros, il avait qu'à pas trainer dans ces bouges là et s'enivrer de la sorte, pour ramasser ce genre de fille de...presque pas joie.

Mais pour l'heure, la question n'était pas celle-là. Pour l'heure, il avait compte à régler. Et se retrouvant maintenant à deux contre le chapeauté, il se sentait soudain...en force.
Coup d'oeil au Gerfault toujours bien armé.
Un autre vers le gras bedonnant toujours aussi stupéfié.
Un dernier, pour le principe vers le maquillé toujours pas armé, pour sa part, si ce n'était le morceau de déguisement de la Gontrande qu'il tenait encore fièrement à la main.
Équilibre déséquilibré à souhait, et dans le bon sens, de surcroit. Voilà donc l'affaire qui pouvait commencer comme il se devait.


Foutre de cornu cocu en diable! Qui qu't'es toi pour oser m'dépouiller d'lasorte. R'tire voir ton masque et viens donc t'battre contre m...contre nous...

Et pan, dans les dents. Non mais. Regard vers Gerfault, une fois de plus. Vérifications faites. Equilibre respecté. En avant.

Un pas vers le bouffon perturbateur, poing levé, menaçant.
Un observateur attentif, d'ailleurs, ne l'aurait peut être pas trouvé si menaçant que cela, ce poing. De par les articulations noueuses du Gontrand, bien sur, mais également par cette étrange couleur rose pastel qui agrémentait à la perfection chacun des ongles de l'intendant. La plus coquette des coquette de cour n'aurait fait mieux.
On est perfectionniste, ou on ne l'est pas du tout.
A moins que ce ne soit affaire de gout...somme toute...




____

C'est l'Gontrand. L'intendant du baron Enguerrand de Lazare. Et l'compère de l'autre, cui d'sa soeur là, l'Gerfault.
Et non, il aime pas s'déguiser en fille, d'abord. Pas son genre ça. Même si leur truc en satin, là, ça gratte 'achement moins qu'les braies en grosse toile, pour sur.
--Lamuseur


Petit sourire narquois, puis, se relevant de toute sa hauteur, Lamuseur prend un air indiqué, offusqué de se voir ainsi traité par la colère et la violence

Me battre avec vous ? Vous remettre mes sous ?
Mais mes chers seigneurs ! Vous manquez de couleur !
Ne le voyez vous pas ? Je ne suis point le Roy !
Je n'ai point de largesse, à répandre sans liesse,
Et encore moins pour deux, coquins autant que gueux
Qui pour remplir leur braies, ne peuvent bougre de simplet
Qu'attaquer le manant, le notable ou marchand,
Tellement aviné, qu'il ne peut que marcher
Qu'en regardant ses pieds, de peur de tomber
C'est ainsi je le crois, qu'il pu prendre vot'minois
Pour celui d'une femme, n'ayant après tout l'âme
De relever la tête, sans risquer que sa fête
Ne finisse sur ses chausses, si son cœur se hausse.
Je pourrais ajouter, que je ne veux payer
Ceux qui de ma bonté, je viens de délivrer
D'une soufflante sévère, faisant passer l'hiver
Pour une douce saison, chaude de compassion.


Doutant que sa tirade ai été comprise en totalité, ou même quelques bribes, par les deux compères à l'air aussi sots que perplexes en cet instant, il reprit

Je vois que mon doux phrasé, n'est pas votre tasse de thé
Je vais donc faire plus clair, pour vous deux chers compères.
Ecoutez moi donc bien, sinon vils faquins
Je jure que je rirais, de vous voir enfermés.


Sautant d'un mouvement vif sur le coté, il se plaça derrière Gerfault avant même que celui ci pu avoir l'idée même de se sentir attaquer, et encore moins de se défendre.
Il le saisit et plaqua son bras sur le torse pour le retenir fermement, plus surement qu'on ne l'aurais attendu de la part d'un simple bouffon. Ainsi, il bloquait le premier bras de sa victime surprise. De l'autre main, il agrippa son bras restant, celui tenant le gourdin, et lui fit faire des moulinets si exagérément inexpérimentés, tant est si bien qu'on l'aurait plus dit en train de battre un tapis que d'essayer de porter des attaques. Il empêchait ainsi son compère d'approcher, et avait tout loisir de parler. Petite voix qui minaude, murmurant en se moquant sans retenue, sur de lui.


Messire ne devrait pas jouer avec de tels instruments, il pourrait se blesser, voir pire, blesser quelqu'un. Que dirait alors dame Aella ? hum ?

Courte pause, désirant marquer son effet, que ses paroles arrivent jusqu'au cerveau de l'infortuné, puis voir la tête du second compère, qui ne pouvait entendre ce qui se disait, quand celui ci verrait l'air décomposé du premier à la mention du nom de sa maitresse.

Je doute que la vicomtesse apprécie que son propre homme de main, après les moultes frasques déjà commises, se mettent à brigander en pleine rue les marchands avinés, au risque de tenir sa réputation ! Lui faire ça à elle ! Elle qui a été comtesse, sans oublier policier, prévôt et procureur. Elle connait si bien les peines a requérir...j'avoue que sur ce point vous m'étonnez, vous faites décidément preuve d'une audace et d'un courage sans limite à braver ainsi ses plus profondes convictions. Et ne me dites pas que cela est pures bêtises, que vous n'y aviez pas réfléchis un instant ! Cela perdrait tant de charme que la punition elle même en serait bien moins drôle.

Riant un brin, il se dit qu'il avait du plonger sa victime dans un moment d'effroi tant les tentatives de résistance de celui ci s'étaient subitement arrêtées. il en profita donc pour changer de victime, le complice étant resté sans bouger, un air inquiet plaqué sur le visage. Dans un mouvement rapide, il balança en l'air de bras de son otage, son empathie lui faisant lâcher le gourdin qui s'envola dans les airs. Comme il l'avait prévu, les deux compères levèrent la tête, tant par la soudaineté du mouvement que par le manque d'envie de se prendre le gourdin sur la tête. Lamuseur profita de son petit manège volontaire pour s'engouffrer entre les deux benêts, sautant cette fois sur le dos de l'autre, plus robuste. Résistance un peu plus acharnée, mais le bouffon sait ce qu'il fait, les montures récalcitrantes, il connait ça. Petite voix murmurante, toujours aussi moqueuse.


Allons allons, est ce ainsi que l'on traite son sauveur ? Assommer un pauvre soulard pour le dépouiller et encore moins judicieux que légal lorsque l'on a pour maitre le précédent connétable de France.


Résistance qui cesse immédiatement, une nouvelle fois, lorsque l'information importante est intégrée par le destinataire, les implications d'une telle situation lui faisant apparemment perdre tout force.

Il va s'en dire que où que vous vous cachiez, un tel stratège saura vous mettre la main dessus tôt ou tard si vous veniez à lui causer du tord. Et il va s'en dire que la punition....après tout les militaires n'ont pas la réputation d'être très laxistes non ? Strictes, sévères et durs, voila comment bien dresser un soldat.....je n'aimerais pas être dans les mauvaises grâces, et encore moins à la merci d'un des plus reconnu d'entre eux, il est très bon formateur à ce que l'on dit....J'espère pour vous que cette bourde était une première....non ? Vous ne dites rien ? vous tremblez ? Rien de plus normal cela dit...

Nouveau rire narquois. Lamuseur quitte le dos de sa monture, se rendant compte un instant qu'il avait perdu l'autre compère de vue dans la lutte pour rester sur son équidé de fortune.
--Gerfaut


Soupir d'exaspération. C'était pas dieu possible d'avoir une poisse pareille quand même!

La proie s'était empressée de se carapater ventre à terre, même qu'il avait jamais dû courir aussi vite de sa vie celui-ci.

Regard au bouffon, chargé d'un énervement plus que palpable pour le coup. Ca commençait à le chauffer sérieux cette histoire et elle avait intérêt à bien finir.

Mais voilà que le bouffon en question le surprenait, le ceinturant et lui faisant faire des moulinets du bras et donc du gourdin, digne d'une femmelette apprenant à jouer du poignet et de l'éventail.

Il allait répliquer sèchement par quelques mots bien sentis quand le bouffon se révéla rimailleur et que les mots lui atteignirent ce qui lui servait de cerveau.

Aella? Gloups... Pas bon du tout cela. Que ceci revienne aux oreilles de la patronne et cela allait chauffer pour son matricule. Le sang se retirait doucement du visage de l'intendant en songeant aux diverses tortures qu'elle risquait de tester sur lui.

Changement de victime puisque c'était au tour de Gontrand. Re gloups. Le Connétable maintenant.. Fin l'ex.. Ceci dit il avait un stock personnel de jouets dangereux qu'il pourrait, lui aussi, décider de tester sur les deux compères.

Faire quelque chose et vite parce qu'ils couraient au désastre là. Gourdin lancé en l'air. Instant de flou, instant d'hésitation mais quand le déguisé le perdit de vue, il bondit sur l'occasion, rattrapa le dit gourdin et sans réfléchir, passa derrière lui et lui asséna un bon coup sur le crâne. Ce qui eut pour résultat de faire s'écrouler à terre le dit bouffon.


V'la! Nan mais oh! Pas laisser un endimanché m'gâcher la soirée.

Regard sur le corps qui ne bougeait plus et soudaine inquiétude.

Euh... Gontrand, enlèv' s'masque. Et profit'pour voir qu'il r'spire toujours.

Manquerait plus qu'il l'ait assommé pour de bon pour finir la journée tiens.

--Gontrand


C'était passé quoi là, au juste.
Le défis, ça c'était fait. L'équilibre et tout le toutim également, il y avait pris soin.
La menace lancée, personnellement, il l'avait trouvée parfaite. Juste à point, tombant comme il le fallait, avec juste assez de gouaille et d'invective pour mériter une bonne mention honorable, du moins sur sa propre échelle de valeur, cela va sans dire. Échelle dégradée ou faussée, se peut, mais elle avait au moins le bénéfice d'être la sienne propre.
Ceci avait donc été fait dans les règles, il en aurait juré.
Mais la suite. La suite, c'était une toute autre affaire.
Cabriole vers le Gerfault. Moulinets. Lancer. Recabriole. Quelques mots susurrés à sa douce oreille. Sic. Voilà donc un bouffon des plus informé.
D'où diable pouvait t'il tenir pareilles informations?

Certes, sa tignasse était des plus connue en Limousin, tel étendard dans tout coup fourré fièrement brandi.
Pour sur, son vertugadin maléfique faisait office de légende en les rues de Limoges, tout du moins dans la bouche de ceux, et ils étaient étrangement au final fort peu nombreux, qui osaient braver leur honneur en racontant l'histoire-d'un-gars-qu'ils-connaissaient-mais-qui-n'était-absolument-pas-eux-parce-que-c'était-pas-leur-genre-de-trainer-dans-les-bouges-et-de-prendre-couillu-pour-fendue, racontant à qui voulait l'entendre la mésaventure d'un autre homme donc, vidé de ses bourses...de cuir...une bosse restant visible...sur leur front, tout ceci dans des effluves flottant entre deux eaux d'un savant mélange d'eau de rose, de sueur et diverses variétés odorantes qui prises ensemble collait un mal de crâne digne d'une fiesta mémorable.
Mais ici. En ces rues pourtant lieu de tous nouveaux ébats. A peine au travail qu'il était déjà par trop reconnu. Rançon de la gloire, d'aucuns auraient dit.

A peine le temps de se poser ces questions là, tandis que ses flageollantes jambes entamaient leur gigue de trouille pure à l'évocation des menaces dévoilées par le bouffon, que soudain un grand choc vint ébranler leur espace.
Tout du moins, surtout celui du masqué, soudain rendu plus mou que poupée de chiffon. Impressionnant comme quelques pouces d'un bon morceau de bois pouvaient transformer artiste sautant et bondissant en masse informe étalée sur le sol.



Euh... Gontrand, enlèv' s'masque. Et profit'pour voir qu'il r'spire toujours.


Ouais. C'est ça. Bien sur. Pas fou le Gontrand. Malin le Gerfault. Pour qu'il touche le corps avec ses grosses pattes, et qu'on puisse prendre ensuite ses empreintes et utiliser la petite lampe violette là, celle qui permet de voir toutes les taches de...ha ben non tiens, ya rien d'tout ça à cette époque là.
Haussement d'épaules gontrandesque. Toujours pour lui les tâches ingrates.


Ouais ben la prochaine fois qu't'as b'soin d'aide, et qu'tu fais tes coups en douce, tu pens'ras aussi à ramasser tes déchets, l'ami. J'suis pas là pour faire l'ménage moi.

Coup de pied rageur dans les côtes du pantin.
On se venge comme on peut.
Et avec ce qu'on a sous la main, ou plutôt sous ses semelles, pour le coup. Surtout quand lesdites semelles sont pointues à souhait, véritable arme féminine anti attributs masculins.
"Aouch" aurait pu faire le peinturluré, s'il l'avait pu. Tiens, d'ailleurs, étrange ça, même pas la plus petite réaction. D'habitude, il avait droit à au moins un vague grommellement après pareil assaut. Voire, comble de délice, un frêle geignement. Mais là, désespoir ultime, rien de rien. Silence absolu.

Sous la céruse camouflant ses joues, le Gontrand se mit soudain à pâlir.
Levée de jupes, froufrou, dentelles et oripeaux divers afin que de pouvoir cette fois ci s'accroupir à côté de l'empêcheur de voler en rond.
Une main se tendant vers le masque. A peu que soudain tambours et trompettes ne résonnent dans la ruelle, histoire d'accentuer encore la narration. Certes, cela aurait été tout autant impossible qu'inutile, il suffisait de voir comme le bras de Gontrand tremblotait légèrement à mesure qu'il s'avançait du masque pour palper sans peine aucune la tension du moment.

Quelques pouces encore.
Un doigt.
Contact.

Retrait du masque, dévoilant enfin le visage caché.
Couinement du Gontrand.
Chute en arrière.

Panique. Effroi. Peur. Angoisse. Un deux trois quatre, c'est bon, le compte y était.
Recul, les pieds frottant sur le sol, les mains raclant les pavés sous ses fesses, l'intendant tentant de mettre le plus de distance possible entre lui et...le...le...l'homme étalé à terre.
Mort. Ils étaient définitivement morts.
Couic. Fin de l'histoire. Adieu le Gontrand. Adieu le Gerfault.
Regard paniqué vers l'autre, justement.


Gerf...gerf...c'est...c'est l'mari...c'est l'mari d'ta maitresse...L'Flaiche. On est...on est...Perdus....

Le dernier mot, à peine murmuré, tout juste sorti des lèvres du Gontrand, semblait comme déjà enterré six pieds sous terre, en provenance directe des enfers bouillonnants, où ils ne manqueraient pas d'être catapultés après un coup pareil...




____

C'est l'Gontrand. L'intendant du baron Enguerrand de Lazare. Et l'compère de l'autre, cui d'sa soeur là, l'Gerfault.
Et non, il aime pas s'déguiser en fille, d'abord. Pas son genre ça. Même si leur truc en satin, là, ça gratte 'achement moins qu'les braies en grosse toile, pour sur.
--Gerfaut


L'prochain' fois que J'ai b'soin d'aide? Di'donc toi, qu'y qu'c'est qu'a tout perdu au jeu? C'est moi peut êt'? Alors j'assom' tu vérifies!

Gerfaut regardait Gontrand d'un coup bien plus sûr de lui et qui faisait tâter de la pointe de son étrange chausse au bouffon à terre.

Grimace au vu de l'absence de réaction de l'homme couché là et de plus en plus l'angoisse d'avoir tapé trop fort. Puis quoi, il l'avait cherché d'abord à ainsi leur bondir dessus. De quoi s'était-il mêlé?

Dandinement d'un pied sur l'autre, dû au froid certainement, pas à la peur. Non non. Pas la peur. Non non pas la peur pendant que le compère levait le masque.

Et là... Un blanc... Mais un vrai... Un qui durait... Une éternité.

Flaiche.

Le mari.

Lentement les genoux se mirent à flancher tandis qu'il rejoignait le sol et que le gourdin roulait de ses mains, écrasant au passage un pied juste avant que les genoux n'aient plié.

Pour une sale journée, c'était une sale journée. Du début à la fin. Et pour le coup, il sentait autour de son cou se resserrer la corde de chanvre.

Réfléchir, vite... Trouver une solution.

D'une main tremblante il vérifia que la poitrine se soulevait encore, ce qu'elle faisait mais faiblement.

Il fallait faire vite, très vite. Se levant tant bien que mal, il récupéra leur dernière bouteille au fond du sac qu'il trimbalait et la vida sur le Vicomte avant de la poser à ses côtés.

Ensuite, il prit dans le même sac un bout de parchemin ainsi qu'un morceau de charbon taillé et griffonna avec grand mal quelques mots.


Citation:
Vautre marri ruele pas bien tro bu


Debout Gontrand, on attrap' un goss', on lui file une pièc' et il va donner ça à l'vicomtess'.. Et nous.. On dégage.


Aussitôt dit, aussitôt fait et deux silhouettes disparaissant au coin d'une rue comme s'ils avaient le San Nom à leurs trousses.

--Gontrand


Il pleurait le Gontrand. Toutes les larmes de son corps. A peu qu'à se rythme là il ne se déshydrate sur place, sec comme un vieux morceau de bois abandonné en plein désert.
Il pleurait donc.
Intérieurement, pour sur. Sans aucun doute permis. Quand on est un homme...une femme...un travesti...les deux? Qu'importe. Quand on est un Gontrand, on ne pleure pas, monsieur. Tout juste une poussière dans l'oeil qui sournoisement irrite la conjonctive, déclenchant quelques larmichettes réflexes.
Et pour l'heure, au vu du torrent qui inondait les joues peinturlurées de l'intendant, elle devait être grosse, la poussière. Assez pour boucher le port, à tout les coups. Ou les pores, qui sait.
Des plus concentré sur sa lacrymale activité, il en oubliait presque de ressentir ce besoin pressant qu'on peut parfois surprendre à arriver dans la région du bas ventre, confronté que l'on est à situation qui, crument parlant, fout les foies. Pleure tu pisseras moins avait dit le philosophe.
Dont acte.

Noyé dans les torrents de larmes, notre bon Gontrand pouvait apercevoir, entre deux filets de sa naturelle chute d'eau, le Gerfault qui avait pris les commandes de l'opération.
Une bouteille à la main.
Voilà la solution. S'enivrer jusqu'à plus soif. S'en coller une telle qu'on la graverait dans les annales de l'ivrognerie. Boire tant qu'on en mourrait. Évitant par là le double courroux familial de leurs maitres respectifs.
Qu'il était fort ce Gerfault. La tête toujours froide. Les idées bien en place. Un as, pour sur, se disait le pleureur.

Mais...
Faisait quoi là. Sacrilège. Honte. Disgrâce. Gâcher de la sorte un si bon vin. Ruiner ses espoirs d'un salvateur paradis artificiel. Décimer d'un coup de goulot toutes ses envies et désirs papillaires.
Un geste de la main, tendue vers le compère, comme pour l'arrêter dans son ignoble geste, tandis que lentement, les cellules grises gontrandesques se mettaient en relation, entamant une incroyable et gigantesque réunion au sommet. Telles plaques telluriques se déplaçant à la surface de la terre, aussi rapides que la pousse du plus vieux des chênes de la plus vieille forêt du monde, elles communiquaient.
Et là, soudain...ou plutôt petit à petit, pour coller à l'exacte réalité, la vérité se fit jour. Il ne gâchait rien, le Gerfault. Il sauvait. Leurs deux peaux. D'un coup, d'un seul.

Un mot rapidement griffonné. Un galapian alpagué d'un coup du plat de la main sur le collet. Quelques paroles échangées. La promesse d'un bonne rouste en cas de mission mal remplie (là encore, question d'équilibre régissant le monde. Deux adultes intendants Vs un gamin maigrelet = pas de risque de gnon reçu ou de tabassage pour les deux compères).
Un môme qui file à la vitesse de l'éclair, non sans avoir copieusement injurié les deux quidams, veillant toutefois à lancer ses invectives à distance de sécurité convenable.
Fuite des deux là, ne demandant pas leur reste, tandis que dans la ruelle le pauvre Flaiche, lui, cuvait ce vin qu'il n'avait jamais bu, se préparant au minimum une gueule de bois d'enfer, si tant est qu'il se réveille...




____

C'est l'Gontrand. L'intendant du baron Enguerrand de Lazare. Et l'compère de l'autre, cui d'sa soeur là, l'Gerfault.
Et non, il aime pas s'déguiser en fille, d'abord. Pas son genre ça. Même si leur truc en satin, là, ça gratte 'achement moins qu'les braies en grosse toile, pour sur.
Mariealice
[Bureau de la PSE]

Marie, plongée dans un parchemin, n'avait pas vu le temps passer comme bien souvent quand elle travaillait. Qui plus est, encore moins depuis quelques temps. Travail servant de refuge pour éviter de trop penser.

La jeune femme n'entendit pas tout de suite les coups frappés à la porte et ne sortit de ses pensées que lorsqu'un garde, un peu gêné, l'interpella.

Levant la tête, elle demanda ce qu'il désirait, ouvrant de grands yeux en entendant sa réponse.

Signe pour laisser entrer l'enfant tandis qu'elle se levait pour prendre dans sa main le bout de parchemin à peine lisible.

Et là elle resta comme pétrifiée, lisant et relisant péniblement les mots griffonnés se demandant de quelle farce il s'agissait.

Flaiche. Dans une ruelle. Ayant trop bu....

Un soupir avant d'attraper sa cape et sa besace et de se tourner vers l'enfant.


Qui t'a donné ce parchemin?

Un m'ssieur m'dame... Qu'j'connai pô.

Il parle d'un homme dans une ruelle. Tu sais où?

Oui m'dame, m'a mont'é 'van d'partir.


Bien, tu vas m'y conduire et tu auras de quoi manger et passer une nuit au chaud.

Sans attendre la réponse de l'enfant, elle le fit sortir de la pièce et se dirigea vers les écuries, patientant le temps qu'un coche soit attelé, maugréant contre son époux et se demandant dans quel état elle allait le trouver.

L'équipage finit par s'élancer, l'enfant au chaud sous une fourrure à côté du cocher, Marie à l'intérieur, de plus en plus énervée et anxieuse.

Sautant à bas du coche à peine arrêté, elle suivit le garçon jusqu'à apercevoir un corps allongé à terre. Son sang ne fit qu'un tour, ses jambes se mirent à courir tandis qu'un non hurlait dans sa tête mais refusait de sortir de sa bouche.

Ne pas réfléchir, ne pas penser qu'il pouvait être gravement blessé ou mort, s'agenouiller et tâter le pouls, chercher un signe de vie d'une main tremblante, grimacer à sentir la mauvaise vinasse, pousser un soupir à sentir les battements du coeur, ne pas se demander pourquoi il avait ressenti le besoin de se grimer en amuseur à nouveau...


Flaiche? Réponds-moi.... C'est moi... Perce Neige. FLAICHE!

Pourquoi ne répondait-il pas? Pourquoi restait-il ainsi? Une folle envie de le secouer pour le réveiller. Pourquoi avait-il bu à se mettre dans cet état bon sang!


Jean, Guillemain venez m'aider à transporter le Vicomte jusqu'au coche. VITE!
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Flaiche


Seconde de doute. Un instant trop tard. Douleur lancinante, vision qui s'empourpre, rideau.

Noir, LE noir, complet, total. Pas le moindre son, pas la moindre sensation ne transparait dans ce non-être.
Pas une pensée non plus. Rien. Le vide.

Coup de chausse dans les côtes...enfin si on peut décemment appeler des chausses les véritables tapis de fakir qui frappent la chair inerte qui n'en demeure pas moins ainsi.

Affalé au sol, l'identité se dévoile sous le masque. Panique. Seulement l'infortuné bouffon ne peut plus dire mot. Impassible à l'angoisse, à la peur qui gronde et qu'il a lui même provoqué.
Cette fois, le jeu c'est retourné contre lui.

Liquide qui coule, vêtements qui absorbent, costume devenant rouge sang. Alors que le silence l'entoure petit à petit, l'odeur acre du mauvais vin s'insinue dans la ruelle, sur lui, trouvant enfin un premier écho chez le malheureux. Léger soubresaut du visage, grimace de dégout provoqué par un réflexe à l'odeur forte de la piquette qui le drape désormais.

Douleur qui s'éveille, crâne qui cogne tel un millier de marteaux battant l'enclume de forges infernales. Ne pas bouger. De toute façon cela lui est impossible, son corps ne répondant plus, n'ayant pas envie de répondre, faisant obstacle à toute forme de volonté.

Premier son, une voix lointaine. Image de fleur, allez savoir pourquoi. Elle se rapproche...c'est elle....trouver son nom malgré la douleur qui se fait plus forte.
Pourquoi cette angoisse dans son cri....que se passait il ?
Nouvelles paroles, nouveau cri, le nom qui vient enfin, alors que les ténèbres se fondent a nouveau sous la douleur lancinante.
La rassurer....murmurer......juste son nom.....

Le noir l'engouffre à nouveau, brisant l'espoir de ses lèvres tremblantes.

...

Nouveau réveil, nouvelle douleur, prise de conscience. Fourmillement dans mes membres, sensation de légèreté. Volerais je ?

Pour sur non, côtes douloureuses, tête qui tambourine alors que je me sens comme jeté au sol. Ceux qui me transporte ont la délicatesse d'un troupeau de buffle. Premier gémissement, histoire de faire savoir mon mécontentement. C'est déjà assez dur comme ça voyons !

Effervescence et réactions y font suite ! Tiens, intéressant. Je recommence, notant au passage une petite note de fleur qui serait fort agréable....si je n'étais pas importuné sans cesse par ce cuisant supplice cérébral dont il allait me falloir trouver la cause.


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Mariealice
[De la ruelle à la Confrérie]

Elle n'avait pas remarqué que son visage se contractait alors qu'elle parlait, tout occupée à vérifier qu'elle ne voyait pas de blessure apparente.

Grognements difficilement maitrisés quand les deux valets décollèrent Flaiche du sol pour le porter en direction du coche tandis que son regard passait du dit coche à l'homme transporté.

Une fois tous les deux installés, lui allongé sur la banquette, elle assise en face, Marie cria au cocher de les conduire à la Confrérie, lieu plus près que le Secrétariat d'Etat. Et puis elle trouverait bien les instruments de médicastre de son époux là-bas et peut-être, qui sait, Seleina ou tout autre membre qui connaissait un peu la médecine.

Une main sur les siennes, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter, sentant confusément qu'il ne semblait pas dans l'état d'un homme saoul, trop peu de réactions.... Une simple pression tandis qu'elle rageait intérieurement qu'ils n'aillent pas plus vite.

Enfin les grilles furent passées, enfin, il fut déposé sur un lit dans son bureau et enfin un son sortit de sa bouche. Un grognement. Mieux que rien.

Un baiser sur son front avant de commencer à fouiller pour trouver sa besace.


Trouvez-moi de quoi le laver, de l'eau chaude, des linges, des vêtements. Ah et.. Envoyez un messager à mon frère, qu'il soit prévenu.

Regard peu amène aux deux valets qui la regardaient les bras ballants.

Il vous faut quoi? Une invitation personnalisée à votre nom? VOUS ALLEZ VOUS BOUGER OUI!

Envol de deux valets sur le champ, recherches reprises.
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Flaiche


Grimace. Bon sang mais ça fait mal !

Quelque chose de chaud sur mon front, de passage, furtif...serais ce ce que je pense ?

Paroles qui reprennent, se faisant plus proches, plus compréhensibles. Et la, le cri.
Boum dans ma tête, explosion de douleur fugace à ce déferlement de colère spontané et subit. Poings qui se serrent. Tambours qui recommencent leurs battements sourds.
Je cesse de respirer, laissant cette vague passer, refluer lentement.

Cerveau qui se remet à fonctionner, lentement lui aussi. Analyse en cours.

Un parfum.....violette, senteur appréciée et agréable. Raison inconnue. Ou plutôt si. Parfum de femme. Évidemment.

Noir.....ah ben....yeux fermés.....les laisser encore un peu. Oui oui, aller doucement, tout douuuucement.

Manque d'air. Arf, respirer....voila qui est mieux.

Douleur.....ma tête. Qu'est ce que j'ai bien pu faire encore ? L'autre maraud d'aubergiste m'aurait il retrouvé ?

Aubergiste ? tiens donc...

Images....un appentis, pas très élevé....

Sons....des mots, un rire.

Images et sons...décidément le progrès, y a que ça de vrai.......mais qu'est ce que je dis moi....

Images et sons donc....La colère de l'aubergiste. La fuite, amusée, une ruelle. Une femme fort peu gracieuse. Un homme, ivre, titubant........puis plus rien.

Ouvrir les yeux ? Naaan, bouffon certes mais pas téméraire. Douleur toujours présente après tout.

La signaler ? Ouiiiiii laissons faire les gens, le monde autour à l'air de s'intéresser à moi. Autant en profiter. Eux sauront quoi faire...espérons

Bouche....fonctionnelle. c'est parti mon quiqui....

Quiqui ? c'est quoi quiqui ?....bah, plus tard...

Gémissement et grimace, murmure.


Hummmm....ma tête

Eh hop, le tour est joué, information transmise avec succès. Plus qu'a compter sur la jugeote du destinataire.

Déjà, c'est une une femme....c'est bon signe. Quoi que....

Retour sur image...sisi, une pensée fugace, comme celle qui vient vous rappeler agréablement ce léger oubli de votre journée qui risque de faire mal....et ce à 4 heure du matin alors que vous ne dormez pas, sans comprendre pourquoi! Maintenant vous savez, mais vous ne dormirez plus.

Image de la dernière aperçue....terreur ! L'image, pas la femme...quoi que...

Mon dieu, je ne mérite pas ça !

Vu les cuisseaux de l'engin, ça se pourrait même bien qu'elle soit celle qui m'ai appris a voler quelques secondes auparavant, me laissant hagard, là où je me trouve encore. L'aurait elle fait exprès ?

Me dites pas qu'elle m'a assommé....avec mon charme.....elle pourrait avoir le béguin.....et voudrais m'emmener......faire de moi son jouet.....

Cerveau à 100 à l'heure, malgré la douleur. Plus le temps d'y penser à ça, sinon après, ça sera pire.

Détail qui échappe...un petit truc....y a peu de temps...

AAARRRFFFF, la sensation chaude.....sur le front......un baiser......je suis fait !

Signe de croix mental. Aristote contente toi de ça pour l'instant, je suis encore jeune moi, me laisse pas !

Cette fois, y a urgence, va falloir risquer un œil. Non....pas de suite....je suis peut être pas réveillé pour elle....Rhaaa mais si.....pourquoi j'ai ouvert ma grande gu....

Au secouuuuuuuuuuuuurs !

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