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[RP - fermé] La monstrueuse naissance d'un ange

Poupounet, incarné par Breiz24


[Poup, le gentil fantôme]

Et oui elle était morte, morte de chez morte et dans l'impossibilité de revenir. Sauf éventuellement pour hanter un abruti ou deux, pour errer dans l'assemblée, à la Toison, à Lyon, ouais on l'écoutait le fantôme. Elle savait aussi que certains auraient peur d'elle et ça pourrait être drôle. Ba ouais fallait bien prendre le bon côté des choses hein.

Aliénor tu n'a pas 50 ans agit donc un peu au lieu de rêvasser !

Poup leva les yeux au ciel avant de répondre à son amie.

Oui je suis morte, ce n'est pas ce qui importe, c'est fait et on ne peut rien y changer, j'ai vu le Vénérable et il ne veux pas me laisser revenir c'est mon heure.

Poup prit un inspiration, du moins son cerveau le pensait comme ça, parce qu'un spectre par définition ça respire pas. Si Poup parait dans la lune c'est normal aussi quand vous n'êtes pas seul dans votre tête ça aide pas. (Pour les fan, lire la rédemption d'Althalius de Eddings, ils comprendront mieux le squatage de tête par un Dieu)

Par où commencer.

Oui ça on se le demande, il y en a des fautes à avouer !

Chutttttt je me concentre !

Déjà je suis enceinte, ou du moins je l'étais, le bébé est mort avec moi. Pourra tu dire à Eusaias qu'il allait avoir un fils. Décidément, tous mes fils seront morts contrairement à mes filles.

Devant le regard de la rouquine, Poup ne put que raconter son passé.

Tu connais Thaïs, d'ailleurs il faudra la confier à Arth et Mini se sont ses parrains et marraines. Elle sera bien avec eux. Mais tu ne connais pas mon autre fille, son aîné. Elle vit dans le Comté de Cambridge, chez son père. Nous nous sommes aimé alors que j'étais en vacances là bas, j'avais 15 ans et ma grand mère voulait que je connaisse ma famille, celle de ma défunte mère. Le fils d'un lord m'a séduite et résultat je suis tombé enceinte. Personne n'en a rien su sauf la mère du garçon. J'étais jeune et elle m'a convaincu de laisser ma fille vivre avec eux, que se serait mieux pour elle. Ma grand Mère avait de quoi s'occuper de sa famille mais je ne pouvait pas lui apporter une bouche supplémentaire.
Je leur laissais ma fille et je suis rentrée en Lorraine chez ma Grand mère. Peut de temps après j'ai quitté le domicile pour venir m'installer en Bourgogne, la suite tu la connais. Thaïs, Arthur, et celui là, demande à Eusaias de lui donner un nom et de mettre mon corps à Cosne auprès de celui d'Arthur. Donc voilà, ma fille à 15 ans, elle est bien traitée, elle vit heureuse auprès de son père. S'entretient une correspondance régulière avec elle, elle sait beaucoup de chose, ne la voyant jamais j'avais besoin qu'elle connaisse tout de ma vie.


Et bien une chose de faite. Aller continue.


Dites on pourrait s'en tenir à ça ?


Non ta rédemption dépendra de ta faculté à la faire vivre, à elle de décider de te dénoncer ou pas. Elle choisira ce qu'elle fera de ses informations. Mais tu dois tout dire à un être vivant avant de partir et là tu n'a pas le choix.


Après la courte pause de pub, enfin de Vénérable. Au lieu de chercher midi à quatorze heure ou de tourner autour du pot, Poup balança tout de but en blanc.


C'est moi qui ai empoisonné Eusaias. La dose avait été calculée pour le rendre souffrant, j'avais l'antipoison sur moi de toute façon. J'ai eu un coup de folie, toute ses femmes à lui tourner autour je n'en pouvais plus, je ne voulais plus qu'une d'elles l'approche. Retranché à Dijon dans l'hôtel, il ne pouvait plus être tenté. Je l'ai éloigné de toute ses prédatrices.

Voilà j'ai tout dit !

Oui c'est bien maintenant il faut la convaincre de partir.

Breiz, j'ai ma conscience tranquille, tu sais tout, à toi de voir ce que tu fera de ses informations. Mais il faut que tu retourne sur terre. Tu dois vivre sinon je ne pourrais pas ...

Non tu n'a pas le droit de le lui dire. Tu dois la convaincre avec tes arguments !

Rabat joie !

Tu dois retourner sur terre pour nos enfants, il faut guider Thaïs, Gauvain et ton enfant à naître. Tu ne peux pas laisser Milo seul avec les enfants, comment il s'en sortirait le pauvre, ce n'est qu'un homme.

Argument ultime.

Tu veux laisser un homme que tu aime, un homme avec qui tu a refais ta vie pour un mort ? Le Pi est bien occupé crois moi, tu veux aller le retrouver pour faire quoi ? Qu'a t-il de plus que Milo qui va te pleurer et surement rester seul sans femme dans sa vie. Tu veux lui imposer un deuil permanent ? Tu n'a pas le droit de faire ça pour rejoindre un spectre qui s'amuse bien en plus.
Je suis déjà morte moi, ne fait pas plus d'orphelins ce soir, tu a encore le choix, réfléchit bien ! Si je le pouvais je reviendrais moi, pour ma famille, mais je ne le peux, réfléchit bien.


Et là le spectre se tut, la laissant s'imprégner de ses paroles.

Joli discours. Quelle manipulatrice !


Non mais c'est sincère, je pense tout ce que j'ai dit. Faut pas croire. Je ne vais pas mentir à Breiz, elle a besoin de paroles concrètes et véridiques, pas de mensonges.

Tu a bien fait. Attendons de voir.
Breiz24
Diable ! Enfin, non, Dieu, enfin, très haut, enfin, bref. Que la confession de l’évêque était longue ! Heureusement que le temps était presque figé. Poup avait eu une vie avant sa vie Bourguignonne. Poup avait eu un enfant avant son enfant Bourguignonne. La rouquine ingurgitait toutes les infos, à toute vitesse. Jusqu’à…

’Tain Poup t’étais enceinte ? M’enfin mais ça va pas ? Comment tu l’aurais caché hein ? Comment tu…
Elle n’en revenait pas, la rousse. Elle pensait avoir tout entendu, d’ailleurs, jusqu’à l’ultime révélation.

Nom de Dieu – euh, pardon ! – c’était toi ? Mais pourquoi t’as pas été jusqu’au b… Nan oublie…

La rouquine grimaça. Les douleurs de son corps atteignaient à nouveau sa conscience, elle écouta à peine le dernier commentaire de Poup sur les enfants. Elle était déjà repartie vers la vie, à l’instant où l’évêque avait prononcé un mot – Milo.
Pressée par le temps, alors que déjà Berthe revenait, porteuse d’une décision fatidique, elle murmura, très vite :


Tu sais que je ne révèlerais jamais rien de tout ça Poup, même si je survis. Même si je m’en souviens. Ecoute. Ecoute moi maintenant, le temps presse.
Gauvain n’a pas été engendré par le Pi, le Pi ne m’a jamais touchée, il m’aimait trop, il m’aimait comme un père. Mais quand je suis arrivée en Languedoc, la première chose qu’il a dite, ça a été « voici ma femme, voici mon fils ». Gauvain n’avait pas de père, j’étais fille mère. Je lui ai donné mon fils, et j’ai été sa femme jusqu’à sa mort. Je ne le regrette pas.
Elle sourit, puis ajouta : Dis au Très Haut que s’il n’est pas content de ça, je serais ravie d’aller sur la Lune pour payer le prix de mon mensonge. Ca aura valu le coup pour la durée de ma vie terrestre…

A nouveau, un frisson agite son corps, et elle sent avec plus d’acuité le linge humide sur son front. Son regard fixe ne bouge pas, mais elle regarde Poup, de toute son âme.

Tes enfants seront protégés, Poup, sur ma vie, je te le jure. Même si ma vie ne tient pas à grand-chose en ce moment. Elle presse la main de son amie, attristée, et se prépare à retourner vivre de l’intérieur cette souffrance.

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Poupounet, incarné par Breiz24


[Au troisième temps de la valse, Nous valsons enfin tous les trois,
Au troisième temps de la valse, Il y a toi, y a Dieu et y a moi.]


Ah oui ça elle pose de bonne question la rouquine, t'aurais fait comment ? Surtout vis à vis des autres évêques. Quelle idée de tomber enceinte ?


Oh c'est bon Vous, on aura tout le temps de parler de la façon dont une femme peut cacher une grossesse. On aura l'éternité.
Et puis sinon j'aurais du le tuer ? Un enfant de l'amour ? Mais ça va pas dans Votre tête, ah mais je vous jure, le monde Vous a retourné la cervelle ma parole.


Comment je l'aurais caché ? Ba je me serais retirée sous prétexte d'être malade, d'avoir besoin de calme. Je n'aurais reçu personne, bref j'aurais évité du monde pendant une bonne année.

Au moment où Breiz commença sa phrase, Poup leva les épaules, d'ailleurs un fantôme qui lève les épaules, ça le fait. Avec tout le brouillard autour d'elle ça fait comme un drapée du plus bel effet, trop la classe !!

Gauvain n'est pas le fils du Pi ? Mais qui est ce donc ?

Moi je sais moi je sais !

Normale que vous sachiez, vous savez tout. Alors au lieu de faire la mariole ça serait bien de me le dire !

Et il lui dit. Poup écarquilla les yeux tout en étant bouche bée.


Mais comment as tu pu ? Lui ? Cet abrutit fini ? Ah non mais vraiment il t'es passé quoi dans la tête ?

T'a entendu le vénérable ou faut que je répète ? Tu lui pardonne à la Breiz son mensonge ou elle va aller rôtir ?


Oui c'est bon j'ai entendu ! Je lui pardonne parce que son mensonge était pas le sien à l'origine et que c'était pour protéger un enfant. Allez dit lui. Elle n'a plus beaucoup de temps, elle va repartir.

Mais heu je pourrais encore la voir ? Et elle aussi ?

Oui toi tu pourra la voir, elle non.

Temps d'attente, avec la petite musique d'ascenseur.

A moins que, si tu décide de rester tu vas errer entre les deux mondes, seule Breiz te verra et tu devras la conduire sur le chemins de la vertu. Personne ne saura que tu es là, tu pourras aller où tu veux. La seule chose c'est que le paradis solaire t'es interdit lors qu'un ange est dans cet état.


Quand pourrais je vous rejoindre ?

Si tu choisis ce chemin, tu ne pourras venir qu'à la mort de la personne que tu protèges. Pas avant.


J'accepte.

Breiz, le Vénérable me fait te dire que tu es pardonnée. Tu peux partir en paix. Retourne auprès des tiens. Et des miens ^^
Breiz24
J’y retourne, oui. J’espère que tu seras en paix là haut.

La rouquine grimaça, le visage tordu alors que la douleur broyait son ventre à nouveau, elle s’éloignait, déjà, de son amie. Persuadée que les adieux étaient définitifs.
Vivement, à l’ultime instant, elle saisit la main de la brune céleste :


Dis au Pi que je l’aime. Dis lui que la Ruse sans lui n’est plus, dis lui que son fils va bien, dis lui qu’il avait raison, la vie est belle. Dis lui que je l’aime et que je suis heureuse. Que je n’ai jamais été aussi heureuse…

Lentement, elle sombra dans l’inconscience, pour émerger dans son corps brisé, pour le plus grand soulagement de la vieille femme qui épongeait son front. Torturée, épuisée, elle se laissait manipuler sans aucune protestation, sans aucune gêne. Il y avait des heures qu’elle avait interdit à son dégout de cette violation de son intimité de refaire surface.
Elle battit légèrement des paupières, tourna la tête vers la vieille mère. La femme et Berthe entretenaient des messes basses, et elle ne chercha pas à savoir quel en était l’objet. Elle se savait au bord du précipice, et elle savait, maintenant, grâce à Poup, qu’elle ne voulait pas s’y laisser sombrer.
Alors elle tentait, silencieusement, de rassembler ses dernières forces, pour l’ultime épreuve. Se contraignant à respirer calmement.
Bientôt… Oui bientôt, tout prendrait fin. D’une manière où d’une autre.

La vieille s’approcha, à nouveau, et murmura à son oreille, alors que Berthe, l’aide, se glissait à nouveau sous son corps meurtri, la plaçant dans une position plus confortable, adossée à sa large poitrine.
Elle, elle se concentrait sur ce que disait la vieille. Saisissant quelques mots, les assemblant du mieux qu’elle pouvait, pour comprendre de quoi on lui parlait. Pied… Repousser… Retourner… Pousser… Fini.
Elle hocha la tête. Elle avait compris, oui. Fermant les yeux et rassemblant ses forces, alors que la main de la vieille s’insinuait en elle, repoussant la minuscule jambe jusque dans son ventre. Elles patientèrent quelques instants, jusqu’à l’infime relâchement entre deux contractions, et la femme effectua un mouvement, rapide, lui arrachant un hurlement de bête blessée qui dut retentir jusqu’à l’autre bout du village. Et, de ses maigres forces, elle obéit à la vieille, se libérant, en quelques minutes, de l’enfant.


Elle est bleue.

La rousse avait de nouveau était abandonnée par Berthe, et reposait, brisée, sur son lit, alors que les femmes finissaient de nettoyer le petit corps. Qui ne criait pas. La panique, à nouveau. Jusqu’au faible vagissement, quelques instants plus tard. Et le sourire soulagé de la vieille qui revenait vers elle.

C’est une fille ? Comment va-t-elle ? Où est mon mari ? Allez chercher mon mari tout de suite ! Il doit la voir ! Il doit la voir !

Et à nouveau, les murmures de la vieille envahissent son oreille, apaisants. La panique s’estompe, alors que Berthe s’occupe du minuscule nourrisson, et que la vieille la fouaille, une dernière fois, pour la libérer de la secondine.
Comme sa fille, elle sera lavée, et vêtue d’une chemise propre, immaculée. L’esprit embrumé, brisé de fatigue, elle a vaguement conscience des soins qui lui sont portés, du verre de vin coupé d’eau qu’elle boit, de son corps déplacé délicatement, lorsque les peaux souillée protégeant son lit sont ôtée, et qu’elle est chaudement bordée sous son édredon.

Enfin, sa fille est placée contre son sein. Bien trop petite, légèrement trop pâle, le bébé dort, d’apparence paisible, lui arrachant des flots de larmes, intarissables. La vue brouillée, la gorge nouée, elle leva un instant les yeux sur la vieille :


Peut-on aller chercher mon mari maintenant ?

Et, sans un mot, la vieille acquiesça, alors que Berthe sortait déjà. C’était fini.

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