Raoulleglabre
[Où l'on découvre que la Bourgogne est aujourd'hui détentrice d'un patrimoine riche et varié qu'elle vous invite à visiter et je parle même pas des mille lieues de voies fluviales. Ce qui n'est pas rien n'en doutons pas néanmoins, surtout quand on vient de loin et qu'on a des cloques aux orteilles tellement qu'on a marché]
Princesse, oyez ce que ci vous résume :
Que le mien coeur du vôtre désassemble
Je ne sera : tant de vous en présume ;
Et c'est la fin pour quoi sommes ensemble.
Silence dubitatif de mon héros. Enfin, héros, c'est façon de parler hein ! Je pourrais dire protagoniste ou arripotteure, mais franchement, c'est laid. Silence dubitatif de mon Raoul, donc. Le sourcil droit qui se lève. Ouate elze, comme dirait le godon.
François, par les saints p'tits couillons d'Eugène, cause convenablement !
Mon Raoul lit. Si, si. Il sait. Même que des fois, il discute tout seul avec l'Auteur ! Et même qu'il en écrit des fois, des vers. Mon Raoul est spadassin, pour ceux, nombreux malheureusement, qui ne le connaissent point. Alors, certainement, quelques fois, le vers a plus d'ailes que de pieds.
Mais qu'est-ce qu'i'dit ? Cornecul ! Sa princesse, il la jette ou il la garde, nom d'Deos !
Mon Raoul tourne frénétiquement la page. Mais non ! Les vers s'arrêtent en bas. de la première, de page. Il remonte doucement le doigt sur les mots.
Dame serez de mon coeur, sans débat,
Entièrement, jusque mort me consume,
Là quand même ! c'est limpide ! [...] gnian ninnnnniiinnnn.... gnian gnian ... l'onomatopée est certes grotesque. Mon lecteur bienveillant n'y entendra qu'une lecture machouillée de la suite de la strophe.
Et qui plus est, quand deuil sur moi s'embat
Par Fortune qui souvent si se fume,
Pour sûr, il a fumé !
Mon Raoul soupire en levant les yeux au Ciel ! Un instant il scrute. Non, aucun pigeon ne revenait. Plusieurs semaines qu'elle ne donnait plus de nouvelle. En fait, c'était depuis la guerre de Provence, qu'il l'avait perdue. Les lettres qu'il avait écrites ne semblaient pas avoir été envoyées.
Quand j'pense que j'ai couvé un oeuf de dragon pour c'te donzelle. Ton Altesse, t'abuses !
Ah les femmes ! Mon Raoul doute. Alors, comme il a pas d'horoscope à portée de main, il lit de la poésie. Oui, cher lecteur, je sais, c'est pas gagné...
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Princesse, oyez ce que ci vous résume :
Que le mien coeur du vôtre désassemble
Je ne sera : tant de vous en présume ;
Et c'est la fin pour quoi sommes ensemble.
Silence dubitatif de mon héros. Enfin, héros, c'est façon de parler hein ! Je pourrais dire protagoniste ou arripotteure, mais franchement, c'est laid. Silence dubitatif de mon Raoul, donc. Le sourcil droit qui se lève. Ouate elze, comme dirait le godon.
François, par les saints p'tits couillons d'Eugène, cause convenablement !
Mon Raoul lit. Si, si. Il sait. Même que des fois, il discute tout seul avec l'Auteur ! Et même qu'il en écrit des fois, des vers. Mon Raoul est spadassin, pour ceux, nombreux malheureusement, qui ne le connaissent point. Alors, certainement, quelques fois, le vers a plus d'ailes que de pieds.
Mais qu'est-ce qu'i'dit ? Cornecul ! Sa princesse, il la jette ou il la garde, nom d'Deos !
Mon Raoul tourne frénétiquement la page. Mais non ! Les vers s'arrêtent en bas. de la première, de page. Il remonte doucement le doigt sur les mots.
Dame serez de mon coeur, sans débat,
Entièrement, jusque mort me consume,
Là quand même ! c'est limpide ! [...] gnian ninnnnniiinnnn.... gnian gnian ... l'onomatopée est certes grotesque. Mon lecteur bienveillant n'y entendra qu'une lecture machouillée de la suite de la strophe.
Et qui plus est, quand deuil sur moi s'embat
Par Fortune qui souvent si se fume,
Pour sûr, il a fumé !
Mon Raoul soupire en levant les yeux au Ciel ! Un instant il scrute. Non, aucun pigeon ne revenait. Plusieurs semaines qu'elle ne donnait plus de nouvelle. En fait, c'était depuis la guerre de Provence, qu'il l'avait perdue. Les lettres qu'il avait écrites ne semblaient pas avoir été envoyées.
Quand j'pense que j'ai couvé un oeuf de dragon pour c'te donzelle. Ton Altesse, t'abuses !
Ah les femmes ! Mon Raoul doute. Alors, comme il a pas d'horoscope à portée de main, il lit de la poésie. Oui, cher lecteur, je sais, c'est pas gagné...
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