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[RP] Dix écus, pas plus.

--Salana



La tête se renverse en arrière sans prendre garde à la capuche recouvrant ses cheveux roux qui glisse dans un même mouvement. Avec reconnaissance elle ferme les yeux pour recueillir l'eau ruisselant sur son visage au teint laiteux.
La pluie est sans doute la seule chose qu'il y a ait en commun entre Paris et son village. A la seule évocation de cette image furtive, une expression de dégoût crispe ses traits. L'instant de plénitude fut de courte durée. Maugréant Salana rabat sa capuche, essayant de cacher sa rousse chevelure qui lui valut bien des fois de ressentir de trop près le feu ardent d'un bûcher.


.. ça pue ici. Cette ville pue!

Seul les jours de pluie et orageux comme ce jour la faisait sortir avec moins de réticence de sa tanière, parvenant ainsi à supporter les odeurs nauséabondes des ruelles de Paris... et la faim aussi.
La main blanche et fine glissa sur l'étale sous la pluie battante, pour ensuite faire disparaître avec agilité dans sa cape, une tranche de lard fumé et plus loin une pomme.
C'était suffisant, elle n'en demandait pas plus. L'avantage des jours de marché, au delà de l'abondance des denrées, c'était aussi pour elle l'occasion de se fondre dans la foule.
N'est-on pas plus incognito dans le brassage humain d'un jour de foire que dans une taverne sale et puante ?
Pas le temps d'en profiter pleinement qu'elle butte sur un obstacle mouvant.
Méfiante la rousse s'imagine qu'un cul- de- jatte par sa cheville fine veut l'attraper et aussitôt de répliquer en lui assénant un fort coup de pied.


Hey! m' touche pas toi spèce de galeux !

C'est en reculant de ce qu'elle croit être l'emprise d'une main qu'elle découvre dans un sillon de boue une rigole de sang dont elle suit le prolongement, figée. Par terre un homme gît blessé et plutôt même en piteux état.

Erf.. qu'est ce tu fais là ?

Autour d'elle les gens semblent indifférent. Un gars qui crève de plus ou de moins, la belle affaire. Salana ne veut pas s'en mêler, ça sent les ennuis à plein nez mais personne ne semble bouger. En jetant un coup d'oeil de côté elle aperçoit une brune au prise avec une montagne de muscles, se demandant si c'est pas leurs oignons à eux justement.
Elle secoue la tête en baissant les yeux vers l'homme à terre .


Désolée, j'veux pas d'ennui moi.
Puis elle recule et se détourne pour partir brusquement, bousculant des badauds au passage et se fond dans la masse. Quelques pas plus loin elle s'arrête.

Rhaa ! Tu vas l' regretter j'te dis.

Et aussitôt elle fait demi tour pour rejoindre le pauvre type. Plus fort qu'elle ça. Dans son village elle était rebouteuse mais ça fait pas bon ménage de connaître les plantes quand en plus on est rousse. Pour la remercier la moitié de ces bouseux l'avaient poussé vers le bûcher, encouragés par le médicastre..ben voyons.
Salana regarde le gars en poussant légèrement son bras de la pointe de sa chausse.


He! tu peux bouger un peu? Où t'as mal ?

Elle tourne son visage vers le grand machin avec sa face taillée au couteau en se disant que lui il pouvait porter le blessé quelque part. Encore fallait-il savoir ce que l'autre avait. Salana dévisage le petit gars allongé en repoussant les cheveux qui lui mangent le visage. S'il n'avait pas eu la face si arrangée il aurait même pu être beau. Mais là difficile de le voir. Et si en plus il était pas causant, il était pas gâté le pauvre.

Hey ! Faut qu'tu m'dises où t'as mal.

En attendant qu'il réponde elle essaie de voir en vain au moins les blessures visibles. Nez éclaté ça pisse toujours le sang. Par contre la jeune roussette grimace au vu d'un doigt manquant. Là y avait urgence. Désolée d'avance pour la chemise du jeunot, elle lui en arrache un pan d'un coup de lame fine pour l'entortiller serré autour de sa main en appuyant fermement sur son avant bras avant qu'il se vide de son sang comme un porc.
--Dazibaan



Quelque part, en train d'se noyer dans une flaque...


Bah en fait d'pécule, y pouvait toujours rêver, y s'était fait caler. Pff. Les étoiles dansaient toujours d'vant ses yeux, sûr qu'il allait y rester. L'dernier coup prit l'avait sacrément sonné et c'tout juste s'y voyait encore clair. A des lieues dans un aut'monde en fait, sous l'eau, tous les bruits lui semblaient étouffés et même quand il sentit le talon lui écraser la main qu'il avait encore sauve, y s'contenta d'un serrage de dents et d'un.... Non rien d'plus! Faut pas déconner, d'jà qu'y s'est fait torcher, pas moyen d'en rajouter une couche.

Tell'ment dans l'gaz qu'il arrivait même pas à lutter pour essayer d'tirer la brune de la sale affaire dans laquelle il l'avait entrainé bien malgré lui. Ah bah lui qu'y s'était promis d'la veiller, il t'nait sa promesse, c'tait sûr... Lamentable... L'arrivait même pas à savoir c'qui s'passait autour de lui.Tout c'qui sentait c'tait les pavés et la terre qui lui servaient d'mat'las. Pas très confortable entre nous. Un mouv'ment de son bras lui arracha une vieille grimace. Quand y dit qu'il a mal partout. S'était fait rosser bien comme y fallait là. Par contre y a un truc monstrueux qui l'fit émerger en plus d'la voix qu'il entendait. L'Paradis? Il allait enfin pouvoir courir les anges.- C'tait beau d'rêver...- C'est quand y sentit qu'on touchait la main où il avait presqu'oublié le bout manquant.

Dazibaan serra l'poing et voulu se soustraire à çui qui l'tenait. Quoi, y voulait finir en lui enl'vant la main entière pour avoir osé essayer d'lui piquer sa bourse? L'idée le fit s'redresser rapidos avant d'se rendre compte qu'c'était pas l'monstre mais bel et bien une donzelle. Purée il était vraiment au Paradis. La pression r'tomba et y failli tourner d'l'oeil en se rendant compte que la douleur rev'nait en force.


Bal? Qui a bal? Pff...

Oué bah en attendant y s'laissa r'tomber sans douceur, préférant le sol meuble au fait d'être debout. La main qui lui restait mais qu'avait pas trop subit d'dommages si c'n'était l'coup d'talon, s'posa sur les yeux d'notre homme avant qu'il les rouvre et les tourne vers la rouquine. Pour un peu, dans son délire, il avait limite cru qu'c'était la frangine. Mais bon, elle l'aurait bien charié, là ça avait pas l'air d'être le cas. La pluie nettoyait l'visage du pauv'Daz, couvert de ce foutu liquide rougeâtre qui s'faisait une joie d's'échapper...

Mais t'es qui toi d'abord?

Que l'eau f'sait du bien. Au moins ça l'réveillait un peu. Du coup lui prit même l'envie d's'asseoir. C'était sans compter sur le nez démonté qu'il avait. Y s'raccrocha à la donzelle avant d'crier et d'serrer sa main contre lui, l'autre tenant son pauv'nez. Bon sang, il était défiguré. Et rien qu'le fait d'se r'plier lui arracha une plainte. Ah y s'était fait battre comme plâtre par ce type et y pouvait même pu y r'tourner. C'tait bien malin. Et lui qui f'sait son fier paon.

D'accord, j'ai bal bartout. C'type est un barbare, j'suis sûr qu'c'est un breton...

Le nez, la bouche en sang -heureusement il avait pas perdu d'dents, il avait vérifié, faudrait pas qu'ça l'abîme de trop, y s'aimait bien. P't-être une côte qu'était touchée parce que vu la douleur en s'courbant... Lui avait démonté l'épaule aussi. Foutre, il l'avait pas raté.

Tain j'vois double...

Ah les ravages d'un pif en confiote... On s'rend pas compte comme ça mais ça rate pas! Et que d'venait sa protégée hein?
Eikorc
Les mots s’envolent en réponse à sa mise en garde… Il aurait voulu qu’elle ne réponde pas, qu’elle baisse les yeux et retournent s’occuper du pauvre voleur qu’il a mit dans un piteux état… Mais non. Ce n’est pas le genre de la donzelle, il le sait, elle le provoquait déjà la première fois qu’ils se sont rencontrés… Mais cette fois là, il n’avait pas encore sombré dans la folie.
La trogne se secoue alors qu’il essaie de contenir encore un peu la rage qu’elle a fait naître en le provoquant à nouveau… Croit-elle vraiment qu’il va avoir pitié ? Qu’il va retenir les coups qui menacent de pleuvoir ?

Les poings se serrent, faisant craquer les phalanges alors que le regard glacial s’embrase d’une flamme de haine… Il comprend ce qu’elle dit, lui aussi est une carcasse sans âme. Il s’est fait à cette situation l’El Diablo, il a apprit comment se souvenir qu’il n’est qu’un être fait de chair et de sang… Le plaisir, ou la douleur…
Un grognement lui échappe même quand il sent la botte venir heurter son genou déjà tant de fois blessé… L’immense mercenaire vacille légèrement alors que tout son corps s’embrase sous la douleur qui irradie une fois de plus, explosant dans son crâne pour lui arracher un grognement d’ours blessé.

Tout les muscles se tendent et la caboche s’envole d’elle-même… Mouvement tellement surprenant pour l’adversaire et qu’il apprécie toujours autant. Un léger sourire venant flotter sur ses lèvres lorsque son front percute violemment celui de sa victime. Et déjà les mâchoires se crispent alors qu’il se recule, la laissant s’écrouler au sol… Avant que sa jambe s’envole, pour que la semelle de sa botte viennent frapper la hanche qui l’oblige à boiter, pour lui couper le souffle, pour l’empêcher de bouger…
Et il secoue la trogne, pour chasser les étoiles blanches qui dansent et obscurcissent son regard… Avant de passer sa langue sur ses lèvres, pour ne pas recommencer… Pour ne pas frapper jusqu’à ce que le sang jaillisse…


« Voilà de quoi te rappeler à ta vie pourrave… Le cauchemar ne finira pas avec moi, trouve quelqu’un d’autres pour crever une lavette dans ton genre… »

Longue inspiration, pour calmer l’esprit en ébullition, tant d’idées traversant déjà son crâne sur la façon dont il pourrait l’écorchée vive… Mais elle n’en vaut pas la peine, ça ne serait même pas un combat intéressant… La caboche pivote pour la seconde fois, et il crache au sol, sur le pavé juste à côté de son visage...

« C'est tout ce qu'elles mérites tes valeurs... Qu'on leur crache dessus...»

Et la montagne de muscle s'éloigne sans rien ajouter, lançant un regard brûlant à quiconque pourrait s’approcher de lui, il en a finit avec cette histoire et il a complètement oublié les armes qu’il voulait acheté. Pour l’heure il n’y a qu’une chose qui compte pour le colossal mercenaire : retrouver son calme avant de faire naître un bain de sang à Paris…
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"Pour toujours... Et à jamais."

Zoko & Fablitos
Sorianne
A dire vrai, Sorianne ne s'attendait pas à ce que le coup de pied porté ait cet effet. Et la chose à laquelle elle s'attendait encore moins fut le type de réponse qu'elle allait recevoir. A peine si la brunette eut le temps de réagir, que le noir se fit presque. Elle vacilla une seconde et ses jambes cessèrent de la porter, avant qu'elle n'aille heurter le sol sans un mot, à moitié assommée par le coup qu'elle ne connaissait pas. Étalée de côté, sur le sol irrégulier et trempé, elle eut à peine la force de porter la main à sa tête avant qu'un éclair blanc zèbre sa vue, et qu'un hurlement de douleur ne vint fendre l'air.

La douleur à son front fut oubliée. Recroquevillée, elle serrait le poing contre la hanche abîmée, retenant les larmes qui menaçaient d'arriver sous le choc. Le souffle coupé, la demoiselle suffoquait presque. Il avait touché juste, pile à l'endroit fragile et déjà douloureux. La So l'entendit sans pour autant pouvoir lui répondre. Chercher quelqu'un d'autre pour se libérer. Est-ce que c'était ce qu'elle voulait? Toujours la même question qui revenait. Elle le voulait peut-être mais elle ne le pouvait pas. Même le Diable n'a pas voulu d'elle puisqu'il s'en allait après avoir montré ce qu'il pensait des valeurs qu'elle espérait défendre encore un peu.

Grimaçante, la brune laissa libre court à ce qu'elle ressentait, les larmes se perdant au milieu de la pluie qui tombait encore. Le géant s'en allait, elle n'en avait cure, tout comme le fait qu'elle soit trempée, abandonnée au milieu du marché, ne ressemblant plus qu'à un misérable tas de chiffons. La leçon était rude, mais elle l'avait réclamée. Guettant le large dos qui partait, elle finit par essayer de se mettre sur le dos à défaut de se lever. Il fallait voir où en était son ami. La douleur de sa hanche se fit vive en voulant remuer, la jeune femme vit des étoiles, sa tête la lançant de plus belle, et tout s'éteignit. Elle avait en partie réussi en fin de compte...

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--Roz.



[ Sur les lieux du crime ]

Quand j'ai vu l'acte terrible, ma mâchoire s'est crispée en un rictus mauvais.
Sur la place, on avait frapper une femme, sous les yeux de tout un village. Celle-ci était maintenant étendue sur le sol, sonnée. La brute avait déjà disparue quand j'arrivais à sa hauteur.

Mes yeux se posèrent sur son visage. Un minois plutôt mignon, qui m'arracha un sourire. Je devais l'aider. Moi qui avait l'habitude de ne regarder que les femmes à la poitrine plutôt dévellopée et aux formes alléchantes. Celle-ci m'inspira plus du respect, même si ma vue dériva aussi sur son corps et ses hanches, pour remonter vers ses yeux.
Mes genoux se plièrent, et quand je fus assez proche d'elle, je lui demanda :


- Damoiselle ? Vous vous sentez bien ?

Aucunes réponses.

- Damoiselle ? Je peux vous aidez ?

Mes sourcils se froncèrent sous l'inquiètude, tandis que je toisais la jeune femme.
--Salana


[ La brute : 2 .. et les deux petits orphelins: 0 ... match truqué ]


Elle se dit qu'il parlait et que c'était déjà pas mal. Au moins il n' avait pas le cerveau trop ramolli avec ce qu'il s'était pris.

Mais t'es qui toi d'abord?

Des questions, déjà.
Appelle moi Divine providence.

Le voilà maintenant qui s'accrochait à elle pour se redresser. Salana espéra qu'il ne lui saute pas dans les bras. Divine providence elle avait dit, pas divine ânesse. Chacun sa charge à porter.

D'accord, j'ai bal bartout. C'type est un barbare, j'suis sûr qu'c'est un breton...

Le visage de la rouquine se tourne vers le breton en question et comme fait exprès , c'est justement le gros balèze qu'elle avait repéré.

Lui là? Il te pète un nez rien qu'avec un revers de la main. D'ailleurs il te l'a bien pété ton nez. T'es fou d'te frotter à lui!
Qu'il voit double ça l'étonnait pas. Qu'il voit encore, ça c'était bien plus curieux. Un gars costaud comme ça si ça se retient pas...
Et justement, là il semblait s'emporter avec la petite brune. Salana s'était accroupie près du blessé et recula brusquement , tombant en arrière sur son fessier devant la violence avec laquelle la grosse brute asséna ses coups sur la fille. Salana n'en revenait pas. Il venait de lui donner un coup de tête. La roussette grimaça sous la botte qui s'écrasait ensuite sur la hanche de la brunette à terre.
Interloquée, la rouquine darda ses yeux sur le dos du grand machin qui s'éloignait après avoir craché par terre puis sans regarder son voisin elle murmura.


' Tain lui j' m'y frotterai pas. Quel regard... m'a donné des frissons. Il a rien à perdre, rien à gagner. C'est un tueur né.

Pas le temps d'aller voir la brunette dans les vapes qu'un bellâtre se penchait sur son cas.

- Damoiselle ? Vous vous sentez bien ? Salana arqua un sourcil en l'entendant.

Ben bien sûr qu'elle va bien ! L'autre là lui a éclaté la tête . Pis si elle vous répond et en souriant en plus, j'veux bien bouffer le bout du doigts qui manque à celui là... fin si j'le retrouve. Bon on taille la bavette ?
La p'tite dame là a b'soin d'soin. Pis lui si j'lui cautérise pas son doigt ben il va crever. Moi j' dis ça hein...
.
--Roz.
'Ben bien sûr qu'elle va bien ! L'autre là lui a éclaté la tête . Pis si elle vous répond et en souriant en plus, j'veux bien bouffer le bout du doigts qui manque à celui là... fin si j'le retrouve. Bon on taille la bavette ?
La p'tite dame là a b'soin d'soin. Pis lui si j'lui cautérise pas son doigt ben il va crever. Moi j' dis ça hein..."


Le Requin se crispa, levant la tête vers la Roussette. Gamine du diable...

- Un soucis, la Rousse ? J'te rappelle juste que j'étais pas là, quand il l'a frappé. Donc pas la peine d'm'énerver, ou tu va finir comme celle-là. Occupes-toi donc de ton blessé, j'm'occupe de la donzelle.

Et ses bras vinrent entourer la brune. Si la Corleone avait été là, elle aurait surement ronchonné, mais que veux-tu, l'avait une vie aussi le Requin. Et une jolie donzelle qui a b'soin de l'aide d'un musclor comme lui, c'est rare. Autant en profiter.
Dès qu'il est sûr de bien la tenir, le Requin se redresse, et emporte la brunette dans ses bras. Puis, il se tourne vers la Roussette.


-Tu connais un médicastre ici, toi ?
--Dazibaan



Divine providence, divine providence, l'allait bien l'voir, tous cas elle tombait à point. Position assise, et curieus'ment l'sol s'mit à tanguer. R'prenant un peu ses esprits tout d'même, l'châtain tâta son pif douloureux, osant à peine l'effleurer tell'ment la douleur irradiait. Oué il lui avait bien amoché la tronche ce foutu barbare. Comment il allait courir les jupons maint'nant hein? Pff.

J'suis pas fou, c'est lui qu'est cinglé, tout ça parce que ma main est passée à ça d'sa bourse!

Mauvaise foi d'première? Pff n'imp. Y montrait la distance supposée d'son pouce et d'son index, avec sa main rougit du coup d'talon. L'autre étant toujours contre lui, y mordrait l'premier qui voudrait y toucher. Mais v'là t'y pas qu'la rouquine donzelle lui hurlait dans les oreilles pour parler à y savait même pas qui. En tempsnormal il aurait rien trouvé à r'dire vu qu'il avait l'habitude des hauss'ments d'ton avec sa frangine, mais là, vu l'état dans l'quel il était, c'tait de suite moins facile à supporter l'son d'cloche qui lui résonna dans l'crâne.

Hahahaaaa... Chhhhhhhhhhhhht...

S'croirait à Notre Dame... Un coude appuyé à son g'noux, la tête dans la main, il essayait d'pas r'tomber. L'roulis s'arrétait pas et... Y v'nait d'comprendre c'que Providence avait crier à l'encontre d'quelqu'un.

Hééééé, si t'touches à c'te main ça va chier pépétte, pas question d''entendre parler d'cautérisation, j'te l'dis. Foi d'Dazibaan.

Au moins y s'souvenait d'comment y s'app'lait, bon point! Y a pas tout qu'était arrivé à son cerveau en compote et tout dans l'pâté. un fronc'ment d'sourcils douloureux s'pointa quand y finit par réagir.

Quel dame a b'soin d'soin??

Dazibaan essuya son visage couvert du sang qu'arrêtait pas d'pisser d'puis son nez cassé, réprimant une vieille grimace parce qu'il y était pas allé d'main morte l'crétin. Pinaise, mais y voulait s'auto-assommer ou quoi? Fallait y aller dooooooucement. Et y vit la masse de ch'veux noirs, la fille dans les bras d'un gus qui connaissait pas du tout.

Hééééééé... Pourquoi y pouvait pas s'lever sans avoir peur d'aller s'vautrer à perpète les oies?! La main au doigt manquant alla chopper l'bras d'la rouquine tandis qu'l'autre pointait un doigt dans la direction du mec qui voulait s'barrer avec sa protégée! Elle va bien? Elle a quoi?? C'est l'autre malade qui lui a fait ça??

Y s'rait prêt à l'retrouver pour essayer d'le mettre en charpie. Y d'vait s'en occuper et au final elle s'retrouvait inconsciente, p't-être même morte dans les bras d'un bonhomme inconnu. Z'êtes d'jà fait mal au pif? Quand vous vous énervez, vous sentez bien la pression qui monte... Bah là c'est c'que ça lui fit. Et paf, une quinte de toux et un nouveau flot d'sang qu'arriva. Il allait l'tuer ce gars. Entre deux crachages d'poumons, y s'tourna vers le bonhomme.

T'as pas interet à la toucher plus qu'ça toi, sinon j'te jure qu'ça va mal aller pour toi!
--Salana




D'un côté le Dazibaan, comme il s'était plus ou moins présenté, avait décidé qu'elle serait sa bouée de sauvetage en s'accrochant à elle comme un marin en perdition et de l'autre côté un Sire qui lui avait choisi la voie de la chevalerie en portant secours à la brune. La roussette émettait quand même un doute sur les intentions du prétendu sauveteur.

- Un soucis, la Rousse ? J'te rappelle juste que j'étais pas là, quand il l'a frappé. Donc pas la peine d'm'énerver, ou tu va finir comme celle-là. Occupes-toi donc de ton blessé, j'm'occupe de la donzelle.

La roussette lui offrit en retour un grand sourire.

Celle là? Donzelle ? Hoooo mais où s'qu'il est passé vot' Damoiselle, je peux vous aider ? Pis j’te conseille pas d’me toucher un cheveux d’ma tête sinon je te saute à la gorge. Je cherche pas les coups moi mais j’y réponds pour sûr.

Raffermissant le bras qu'elle avait passé autour de la taille du jeunot blessé pour le soutenir, elle lui susurra.

J'peux t'dire moi que si j'lui avais touché à sa bourse au gros balèze, il aurait eu aut'chose en tête qu'de cogner tout l'monde.


Pas très sure qu'il l'ai entendu car l' écharpé s'agitait en invectivant l'homme qui soulevait dans ses bras la jeune femme brune.

T'as pas interet à la toucher plus qu'ça toi, sinon j'te jure qu'ça va mal aller pour toi!


Ouais ben mon gars toi non plus t'es pas au mieux !

Salana les regarda tout les deux.

C'est fini oui ?? J'habite à deux rues d' là et j'sais soigner... bon, pourquoi je sens qu'j'vais le regretter? Ben si vous m'payez les plantes j'peux vous soigner tout les deux. Toi et la brunette. ... un médicastre qui d'mande lui. Pfff, tous des bonimenteurs ces charlatans. Pis décidez-vous parce que j'vais pas traîner ici, dés fois qu'le géant là il décide d'revenir.
--Roz.
Et de grogner une nouvelle fois sur le blésser.
Ce que les gens pouvait être méfiant...
Mais la Rousse bavarde... Quoi, de l'argent ? Le Requin, il n'a que celui de Zoey...
Tant pis !


- Combien pour tes herbes ?

Et de reposer la brune, d'enlevé sa chemise pour couvrir la blessée.
Au fond, tout au fond, il a un coeur.
Mais 'faut chercher, vraiment profond.
Creuser, et tomber sur l'or.

Demi-tour vers la Rousse.


- Alors ?

Puis au blessé... Tiens, l'avait oublié lui...

- Toi, occupes toi de ta face, s'tu veux pas qu'elle reste comme ça à vie. Et m'cherche pas, OK ? J'lui ferais rien, à ta donzelle.

Rien, promis.
Sorianne
Tout s'était éteint lorsqu'elle avait senti la douleur fulgurante lui traverser la hanche. Douleur en sommeil ou presque oubliée, réveillée d'un coup de botte puissant et bien porté. Il voulait faire mal, elle lui avait réclamé la souffrance, elle avait eu ce qu'elle désirait. Le Diable avait fait son office, même s'il aurait pu faire plus, il n'en voulait pas.

Autre lieu, il y avait déjà une éternité à ce qu'il lui semblait. La même douleur, sous la même pluie et le même orage, étendue sur le feuillage trempé du bois dans lequel elle était allée se perdre, ce moment qui lui avait valu tombe creusée portant son nom, pleurs de celui qui l'aimait et perte de tout ce qu'elle avait. Quand la jument blanche s'était brisé un antérieur, quand elle l'avait projeté au sol avant de s'effondrer sur elle...

Dans sa torpeur, elle sent qu'on la porte, avant de retrouver la fraicheur et l'humidité du sol, les cheveux sombres mouillés et collés au front et à la joue rougis par les coups reçus. Un peu de chaleur alors qu'on la recouvre. Une tentative pour ouvrir les yeux, mais un éclair l'aveugle et elle se contente de tourner lentement la tête, s'enfonçant doucement sous la chemise prêtée. Col? Non... Elle ne reconnait pas ce parfum qui émane du tissu. Sa tête la lance... Retourner dans le sommeil qui lui ferait oublier... Oui, c'est ça qu'elle veut... Vœux exaucé...

_________________
--Salana


- Combien pour tes herbes ?

Salana regarda l'homme qui avait l'air décidé à aider la dame évanouie. Le grand gars n'y était pas allé de main morte avec elle. Puis elle le fixa prudemment et annonça la couleur.
Bah trente écus ça devrait aller. J'fais cadeau des soins hein. Pis j'lui ferais un bon bouillon d'légumes à la p'tite dame mais faut pas traîner. Elle a pas l'air bien en forme.

La roussette tourna son visage sous la pluie battante vers le jeune homme blessé en continuant à le soutenir de son bras. Elle se demandait quel visage il pouvait avoir sans la lèvre fendue et le nez éclaté. Il lui paraissait beau gars mais pour les hommes, elle se montrait toujours prudente.

Et toi? Faut qu'tu viennes. Tu peux pas rester comme ça. j'vais t'soigner aussi mon beau, si tu veux . On verra s'qu'on peut faire pour ta main.


Après avoir regardé son nez en grimaçant et en se disant que là aussi il faudrait s'en occuper, la jeune fille reporta son attention vers celui qui s'était porté aux secours de la brunette, remarquant que celle ci semblait reprendre connaissance avant de replonger dans les vapes. Rien ne pouvait l'étonner. L'être humain pouvait se révéler aussi bon que mauvais.

J'sais pas qui t'es ni pourquoi tu fais ça... pas mes oignons. Déjà que j' rend service hein. Puis elle se tourna vers les gens qui regardaient.

Ouais , le spectacle est fini là!! Aller oust ! Tsss.
--Dazibaan



L'oeil mauvais, y r'gardait la scène, la brune dans les bras du type inconnu, encore un balèze. C'dingue comme y s'sentait pas grand... Pourtant l'y était d'jà pas mal, du moins l'pensait-il, fallait croire qu'y s'plantait. La main blessée contre lui, s'aidant d'la rouquine pour s'maint'nir debout... Y s'faisait presqu'pitié. En tous cas y s'en voulait parce qu'tout était d'sa faute. S'il avait pas eut aussi mal à la trogne, il en aurait grimacé, mais là c'tait même pas imaginable. Elle donna un prix pour les herbes proposées. Y prit les d'vants.


J'te fil'rai plus. 'Fin p't-être...

Oué, si elle les guidait sans les faire tourner en bourrique et si elle soignait la brunette, lui s'en carrait, il l'avait mérité. Quoi que... Un r'gard lancé au loin, en direction du ch'min prit par l'barbare qu'avait fait tout ça. S'veng'rait un jour, c'tait dit. Malgré l'pif en vrac, un fronc'ment d'sourcils cueilli l'fait d'voir la brune r'posée au sol, mais l'eut pas vraiment l'temps d'réagir, il était même pas vraiment en m'sure d'le faire en tous cas. La Divine Providence s'adressa à lui. Y s'coua la tête, signe positif, mais difficile, sa tête résonnant grave.

Si t'parles pu cautérisation t'pourras r'garder, sinon...

Méfiant à l'égard du type qui s'occupait d'la brune, Daz la désigna avant d's'adresser au bonhomme. Y pouvait pas s'en charger lui même donc l'était bien obligé d'passer la main, même si c'tait mauvais pour l'égo.

M'ci pour elle quand même. T'peux la conduire? La rouquine a l'air d'savoir c'qui faut faire.

Pis surtout, en s'en séparant pas, y gardait un oeil sur elle et sur lui. Après tout ça, pas question d'la laisser sans surveillance, l'en avait assez fait.

Allez Providence, Tu nous montres où tu crèches?

Y r'gardait pas autour d'eux. C'tait pas la peine, c'tait trop la honte d's'être mangé pareille pâté d'vant l'peuple Parigo. En même temps, l'avait pas eu trop l'occasion d'se défendre. Final'ment une grimace arriva, purée sa main s'réveillait sans compter l'nez qui continuait d'pisser l'sang à cause d'la flotte qui tombait du ciel. Z'allaient tous chopper la mort, ce s'rait fait.
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