[Au bar, un incident vite réglé et retour...]
L'instant si redouté était là.
Deux belles, superbes femmes qui proposent leurs services,tout leur corps qui appele au plaisir, à un instant de repos, à se poser là et ne plus en sortir.
Guillaume se sent soudain las.
Las de toutes ses années de chagrin, d'errance sans fin, d'absence d'amour, de privation de tous les plaisirs simples de ce monde.
Une gentille femme, des enfants à qui il eu pu enseigner l'art des armes.
Il était trop tard pour cela.
Il ne lui restait qu'à tenter de prendre quelque plaisir dans les bras d'une fille de joie, qui en cajolera un autre demain. Mais lui donnera l'apparence de l'amour. Le temps d'une nuit il tombera dans le piège, fera semblant de croire en cet amour,cette tendresse qu'il paiera de ses écus.
Guillaume en était là de ses pensées, contemplant sans lui parler, mais en lui souriant un peu gauchement, le blonde personne face à lui.
Il s'apprêtait à lui demander un vin sucré avec douceur pour ne point l'effaroucher, s'effaroucher aussi lorsqu'il entendit une voix méprisante s'exclamer tout haut et fort :
« À qui appartient ce cercle de l'enfer ? »
Un réflexe.
Sa main qui se pose sur la garde de son épée, puis se relâche...
Il n'est point de danger ici. Oublier d'être sur ses gardes sans cesse, se laisser aller.
Guillaume toise le fâcheux venu gâcher le moment de tendresse dont il avait si besoin.
Un jeune homme respirant la prétention.
Se croyant noble et l'étant probablement par sa naissance, mais point par ses actes.
Un fanatique sans doute. De ceux qui déclenchent les guerres et grandes effusions de sang, mais n'y participent point.
Un soupir.
Pas ce soir, vraiment pas...
D'un pas résolu, Guillaume marche jusqu'à lui, le soulève par le collet, le regarde dans les yeux.
Sois gentil jeune godelureau, va t'exciter ailleurs...
Puis paisiblement, il lui tourne les talons et comme il était venu retourne au bar, souriant au colosse sur son passage et le remerciant d'un signe de tête en l'entendant commander pour eux deux, tentant de désamorcer le conflit qui s'annonçait.
Voilà qui est fait, du moins il l'espère.
Le portier a l'air un peu gringalet, mais il lui suffira de laisser le verrou fermé pour ne point être dérangé une nouvelle fois.
Bonsoir douce Dame, et veuillez pardonner mon geste.
J'ai besoin de calme ce soir, cette nuit.
Servez donc un scotch à Messire comme il le souhaite, je prendrais quand à moi quelque alcool plus doux.
Un Cognac je vous prie, et remettez une tournée sur mon compte ensuite.
Guillaume lui sourit.
Son air est juvénile encore point celui d'une femme dans sa maturité.
si vous désirez plus de chaleur, nos pensionnaires seront ravis de vous apporter toute l'attention nécessaire.
Un simple signe d'acquiescement de la tête.
Et bien sûr vous offrirez un verre à votre "pensionnaire" dont j'aurais le grand honneur de partager la douce compagnie.