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La chasse à la Baraka

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Le brigand pataugeait dans la flaque boueuse, marmonnant des jurons et des blasphèmes envers le sol sale, les pavés durs et la porte inviolable. Il se releva ensuite, et vit Eilith avec un petit sourire amusé. Là, tout de suite, il avait envie de la gifler si fort qu'un filet de sang coulerait de ce sourire. D'ailleurs, pourquoi se priver ?

Chaos secoua sa cape pour enlever la boue, et vit la petit bout de femme essayer de forcer la porte en la regardant. D'abord exaspéré par la douceur des gens, il resta planté sur place quand elle l'ouvrit non pas en poussant, mais en tirant. Le jeune homme écarquillait les yeux, devant cette intelligence et l'irrespect dont elle fait preuve envers lui en se moquant ouvertement.

Il avança vers elle en faisant des grands pas, tel un taureau vers le matador, prêt à arracher la tenaille de ses mains et lui briser le crâne avec, quand un bruit retentit. C'était un rire, un fou rire, même.

Le brigand se retourna et essaya de voir qui se moquait de lui. La voix résonnait un peu partout, mais un bruit de chute lui dévoila la position de l'inconnu qui se révéla être une inconnue.

Un petit sourire carnassier apparut sur les lèvres de Chaos. On n'attrape pas de mouches avec du vinaigre, mais faire du bruit attire les inconscients. Sans s'en rendre compte, la femme qui se moquait d'eux venait de signer son arrêt de mort.


Fais comme moi... murmura-t-il à la Châtaigne, ne quittant pas l'étrangère des yeux

L'homme commença à s'éloigner lentement de sa comparse, ayant l'intention de faire entrer l'étrangère dans un piège simple mais efficace : dos au mur, la rue serait bloquée de part et d'autre par les deux jeunes gens. Pour lui, aucune discution n'était envisageable : ce n'était pas le moment d'alerter des amis à cette brebis perdue qui, d'après son accoutrement, était habituée aux sorties nocturnes.
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De la voix, un rire qui ricoche, avec son effet... Humana qui n'avait chû de nulle part, le reste d'elle même n'ayant pas bougé. Adossée à son pan de mur,d'une batisse plus haute accolée à celle où elle se trouvait. Pieds aux tuiles du toit. Il faudrait être absolument stupide pour songer qu' elle aurait pu ainsi s'exposer..Elle n'était pas née de la dernière ruelle..
Loin de là. Assez diabolique et aimant jouer des apparences à l'évidence...
Humana chercha donc en contrebas ce qui accaparait ainsi les deux étrangers..Ils se comportaient curieusement..

Narquoise et haut perchée, avisée, le sourire suave, elle bougea un peu, pour croiser les bras et inverser le croisement de ses jambes. Elle commençait à ressentir un certain fourmillement.

Et en bas rien. Bien qu'elle n'aie pas perdu une miette du moindre mot prononçé depuis le début, elle n'était pas loin de penser qu'ils en tenaient une sacrée couche. Des ivrognes en fin d'arrosage...
Perdus au sortir d'une taverne ?

Elle eut un soupir déçu, haussa les épaules, décidant de retourner à son bain de lune avant de rejoindre les siens. C'est ainsi qu'on la vit gagner et traverser le faît étroit du toit, avec une facilité déconcertante. Au bout, une poutre d'aspect douteux surplombait de plusieurs mètres la rue, menant à un autre paté de maisons miteuses. Le quartier avait été victime d'un incendie et cela se voyait un peu partout...

A l'évidence Humana s'en allait...

A moins que..Que quelque chose soit assez intèressant pour l'inciter à rester.
Ils devaient bien avoir besoin de quelque chose, qu'elle pourrait vendre..
Elle marqua un temps d'arrêt, sans paraître génée par la hauteur du précipice, engageant un pied pour tester la solidité de la relique de bois qui gémit toute sa peine...


Humana fit une petite grimace...
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Agacée.
Vraiment.

Elle a voulu être accompagnée pour se donner des chances de survie, pas pour se condamner.
Que son compagnon de chasse les mène dans une impasse par sa colère l'agace.

La rue qui s'emplit de rire achève le processus. Instinct de conservation en éveil, la Nécessité reprend ses droits. L'esprit qui part, ailleurs, encore, inaccessible...

Clic.
La clé de cette boîte qui enclenche la mécanique du corps. Comme à Bordeaux, comme cette fois-là, elle...
Non.
Revenir en arrière, juste un peu. Juste se concentrer, un peu, et lever la tête, pour identifier l'origine du rire.

Elle est revenue. Enfin, elle croit, hein. Mais pas tout à fait. La jouvencelle se retient de lui dire, au brigand.
Que sentiments et Nécessité sont incompatibles, les premiers étant un luxe à savourer en l'absence de la seconde.
Y compris les sentiments négatifs, comme cette colère qui a animé le jeune homme.
Juste être efficace, froide machine.

"Fais comme moi"... Preuve que sa conscience ne s'est pas enfuie, l'ordre la hérisse.
La jeune fille ne le suivra pas, bien sûr. S'il pense pouvoir faire en sorte qu'elle obéisse et obtempère à tous ses caprices, il se fourre le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Surtout si c'est pour les mettre en danger, en plus.

Il a fait mine de vouloir s'en prendre à elle. C'est qu'il doit estimer qu'elle ne lui est pas utile.
Eilith fait donc ce qu'elle veut.
Sans l'attendre.

Juste se concentrer...

Un craquement, celui d'une poutre, là. Ça y est, repérée.
Mécanique qui se met en branle, lâchant la paire de tenailles auprès du jeune homme, sortant l'épée, s'élançant vers l'origine du bruit, oubliant tout le reste.
Juste sa cible, là...

Toi, le futur pendu, viens par ici!

Que la silhouette se mette à courir si ça lui chante.
Elle ne la lâchera pas.
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Chaos s'attendait à voir apparaitre une silhouette au pied du mur, mais rien. Une maitresse du camouflage, sûrement. Le brigand approcha, sur ses gardes, poings levés, prêt moralement à encaisser un coup de lame, pour ensuite réduire à l'état de vermisseau rampant sur le sol celle qui riait tant. Mais arrivé à l'endroit où il avait entendu un bruit de chute, il ne trouva qu'une tuile qui était sûrement tombée du toit... Une tuile ?! Le jeune homme avait inhalé trop de fumée quand il a incendié la taverne de la Grotte ?
Et c'est là que sa paranoïa naturelle prit le dessus, ce qui le poussa à se retourner précipitamment. Personne n'était derrière lui, mais un nouveau bruit se fit entendre, juste au dessus de lui, sur le toit. Il n'en croyait pas ses yeux : si la tzigane voulait, elle pouvait lui envoyer une marrée de tuiles sur la tête.

Heureusement, elle commença à partir, pour une obscure raison. Le brigand jeta un regard dans la rue : pas d'Eilith. Où elle est encore, celle-là ?
Il jette ensuite un coup d'œil vers la forge abandonnée. Bien sûr, elle était là, regardant l'autochtone, avant de gueuler et de courir vers on-ne-sait-où en laissant sa paire de tenailles.


Espèce de... !

Son juron fut étouffer en même temps qu'il perdit de vu la personne intéressée. Étrangement, le jeune homme ne fut pas surpris. Voilà pourquoi il préférait faire les choses seuls : on n'est jamais mieux servi que par sois-même.

Sortant de sa rêverie, Chaos se dirigea vers la pièce de métal, par terre, et la saisit afin de l'examiner avec une moue dubitative. Ce n'était pas le genre d'arme qu'il espérait, mais avec de l'imagination, il y avait de quoi s'amuser un peu. D'ailleurs, les dents qui se resserrent et claquent dans un bruit sec semblaient l'inspirer.

Rester maintenant à trouver un pendu, et que l'autre naine aille au Diable ! Après tout, il pouvait se trouver une mère de famille, un mendiant, un assassin ou une catin seul. Ça devait courir les rues ce genre de parasites qui ne demandaient qu'à ce que le Fou leur passe sa corde autour du cou.

Malgré cela, il était agacé de s'être fait planter là. C'était une première qui lui apprendra à ne jamais faire équipe avec quelqu'un.
C'est donc en maugréant que Chaos se dirigea dans la direction opposée à celle qu'a prit Eilith, et sans s'en rendre compte, foncer tout droit vers deux potentiels victimes...
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Ca se complique…


Voilà que ceux qu’ils épiaient se séparent et que le grand hurluberlu se dirige à grands pas dans leur direction.

Il est temps d’effectuer un repli stratégique.
Bethany, le dos collé à la paroi de pierre, se laisse glisser silencieusement en arrière. Pas à pas, s’enfonçant dans la pénombre. Son bras se tend avant d’être hors de portée et elle tire discrètement la chemise de son garde du corps pour lui signifier le recul.

La maquerelle se fiche de perdre pour l’instant la jouvencelle de vue. Elle tient à la vie et au-delà, à sa vengeance. Et il n’est pas dit qu’avec un peu de chance elle ne la retrouvera pas quelques ruelles plus loin.

Sans attendre plus de savoir si Lassoif a compris, elle disparait à l’autre bout du passage où ils se tenaient quelques secondes auparavant. Désireuse de mettre de la distance entre le forcené et elle. Le retrait est opéré en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Son pas s’accélère légèrement, son instinct lui intimant de ne pas se retourner.
Son sens de l’orientation lui indique avec plus ou moins de précision à quel coin de ruelle tourner pour ne pas s’éloigner trop de la zone de la petite rouquine.

Elle continue sa progression dans les ruelles, tendant l’oreille pour débusquer la moindre trace, à l’écoute des pas et autres indiscrétions qui lui parviennent. Tendue, les battements de son cœur résonnent dans ses tympans en réponse à la tension qui ne cesse d’augmenter. Dans sa marche elle espère que son acolyte a suivi ou du moins qu’il aura eu la présence d’esprit de ne pas se faire repérer par l’olibrius à tenailles.

Un renfoncement lui offre un abri dans l’ombre. Elle s’y enquille, se pose en observatrice des moindres faits pouvant survenir maintenant. Une main prête à se saisir de la dague cachée dans sa manche. Et dire qu’elle payait un gus pour sa sécurité…
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Il n'a rien compris. Rien. Rien de rien. Faut dire, il comprend rarement ce qui se passe. Et là, il buvait un coup vite fait, alors il a raté un peu la scène.

Quand il relève la tête, tout a changé. Même "elle", elle n'est plus là. Il tourne la tête et l'aperçoit qui s'enfuit discrètement par une ruelle détournée. Et face à lui, l'homme qui arrive. Pas le temps de se demander où est passée la fille ni la voix qui riait.

Instinct de base. Suivre qui te paye. Quoiqu'il arrive. Et même s'il te paye en nature. Et surtout si en face de toi, il y a un homme qui a l'air de pas voiloir juste causer.

Il fait donc un pas de côté et la suit, "elle". Mais dans les ruelles comme dans toute la Cour, difficile d'y voir quelque chose. Tout est noir. Non, pas noir, marron sale. Marron mouillé. Gris. Sale, quoi. On n'y voit rien, faut se repérer comme on peut, mais là, Lassoif, il connait pas.

Il la suit comme il peut donc, en renversant des objets sous ses pieds. Derrière lui, il entend l'homme qui approche. Devant, "elle" a disparu.

Il se retrouve seul. Il hésite. S'il court, il y reste, il le sait. Mine de rien, il a réussi à survivre tout en buvant, il a eu le temps d'apprendre les règles. Celui qui court est un homme mort. Car soit il fuit après avoir volé, soit après avoir tué. Mais s'il fuit c'est qu'il est poursuivi. Et c'en est fini de lui. Non, le mieux, c'est de marcher tranquillement. Enfin, aussi tranquillement qu'on le peut dans la Cour. En pressant le pas, donc.

Il avance donc en pressant le pas. L'autre n'est pas loin. S'il le trouve, il feindra l'innocence. Même si elle n'existe pas ici.
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Chaos marchait en aveugle dans la Cour malgré la lumière de la Lune. Toutes les rues se ressemblaient ici, tout du moins, pour un œil novice en ces lieux. Mais peu importe, il ne comptait pas sortir d'ici sans avoir récolter ce qu'il voulait, et en quantité suffisante : un ou deux cadavres seraient peut être trop justes. Il allait donc falloir marcher, repérer et traquer peut être toute la nuit, mais qu'importe, la récompense est de taille : la baraka.

Néanmoins, rien que de s'imaginer tourner en rond avait le don de titiller l'impatience du jeune homme, et pour penser à autre chose, il s'amusait à ouvrir et refermer "sa" paire de tenailles en imaginant les cris qui devaient forcément aller avec. Oui, il était sadique, il aimait tenir la vie d'autrui entre ses mains ; mais ce qu'il raffolait par-dessus tout, c'est quand les gens ont peur de lui. Il se délectait du regard qui se baisse quand ses sourcils froncés pointe tels des lames un homme qui venait à l'instant de faire une remarque, aussi stupide soit-elle. Tous les prétextes étaient bon pour inspirer la terreur parmi les gens qu'il côtoyait, et c'est pourquoi il ne comptait pas en rester là avec son ancienne coéquipière de chasse. D'une part, il pourrait faire enrager X qui commençait à prendre du pied vis-à-vis du Tyran, et ce n'était pas le moment qu'une femme aille raconter partout que Chaos s'attendrissait, qu'on pouvait lui faire faux-bond n'importe où, n'importe quand. Surtout que comme lui avait dit Serrallonga, il avait beaucoup d'ennemis... trop peut être. Mais dans la psychologie de ce brigand, on n'a jamais assez d'ennemis, juste trop d'amis et, nouvellement, trop de personnes qui nous épaule pour mieux nous laisser tomber au sol au mauvais moment. Rha oui, cette Châtaigne l'avait bien eu sur ce coup là, et elle va le regr...

Un bruit interrompit les pensées du brigand qui, au fil du monologue dans sa tête, faisait claquer les dents métalliques de plus en plus vite, de plus en plus fort, jusqu'à créer une sorte d'alarme comme quoi ses nerfs étaient arrivés à ébullition. Ce bruit était celui d'une planche qui tombe, puis un autre bruit de pas dans une flaque. Ce n'était pas un chat, car ici, se sont eux qui se font dévorés par les rats. Non, c'était bien mieux qu'un stupide animal, c'était un humain qui faisait ce bruit.

Resserrant son étreinte sur les poignets de la tenaille, Chaos s'aventura dans la ruelle d'un pas rapide. Il entendait les pas de sa proie, jusqu'à ce que celle-ci s'arrête, coupant le rythme de sa marche. Sûrement pesait-il se cacher ? Ah ça non...

Le brigand coinça son arme sous son bras et piqua un sprinte pour raccourcir la distance qui le séparait de la personne qui avait captivé son attention. Au bout d'une quelques secondes de course, il aperçut la silhouette. Il s'arrêta, manquant de glisser sur les pavés humides, et cria :


Toi là bas ! Je compte jusqu'à trois avant que tu ne t'arrête, sinon... dit-il en faisant claquer une nouvelle fois les dents aiguisés de sa paire de tenaille
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Il marchait. Le bruit de tenailles coupantes retentissait derrière lui. Il hésitait. Il était encore temps de se mettre à courir. Mais s'il le faisait, il le savait, il mourait. S'il marchait, il mourait aussi. Sauf si.


Toi là bas ! Je compte jusqu'à trois avant que tu ne t'arrête, sinon...


Hésitation. Bon, de toute façon il était trop tard. Réajustant sa dague sous sa cape et buvant d'un coup se dernière bouteille, il s'arrêta et se permit de toiser son poursuivant.

Oui ? *Hips*Allez-y, comptez, mais trois ça sera pas *hips* un peu trop pour vous ? Si vous voulez *hips*je me contenterai de deux.

Ce n'était pas de la provocation, non. Du moins pas dans son esprit. Non, pour lui c'était juste de la flagornerie. Essayez de faire plaisir à l'autre. Pour s'éviter une douleur. L'idée que la remarque puisse être très mal prise ne l'avait même pas effleuré. A vrai dire, peu d'idées l'effleuraient.

Il jeta un coup d'œil aux alentours. Pas de traces d'elle. Disparue ? Ou cachée afin de venir défendre son fougueux amant ? La dernière option lui plaisait. Après tout, il avait été capable de la satisfaire. Trois minutes, un record pour un assoiffé comme lui !

Aussi, il jeta un sourire rassurant au vide de la ruelle. Avoir l'air sûr de soi, c'était peut-être pas la meilleure chose à faire, mais Lassoif y croyait. Il avait déjà eu une vie bien trop longue pour un habitant de la Cour. Les gens comme lui doivent rester silencieux et faire profil bas. Il était trop tard, son moment d'éclat arrivait. Et nul doute qu'il finirait aussi rapidement et sèchement que le bruit des tenailles de l'homme.


*Schlak*

Il déglutit lentement, sentant enfin la réalité de la situation...
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Écartant les quelques nuages qui entraveraient sa vue, elle ne perd pas une miette du spectacle.
Danse funèbre qui se poursuit dans les recoins les plus sombres des ruelles et les toits qui s'offrent à sa vue sans pudeur aucune.

Elle baigne de son amour luminescent les Sélénites à venir, les parant d'argent et de nacre.
A défaut de pouvoir les aider à grandir à la vue de tous, elle les habille de ses couleurs, leur conférant une majesté sans pareille.
Que les nobliaux et leur breloques aillent se rhabiller, nul ne pourra rivaliser avec la tisserande nocturne, et les costumes en demi-teintes qu'elle offre à ses enfants ne seront jamais égalés.

Sa teinte vire au cramoisi lorsqu'elle contemple la scène. Une course sur les toits entre deux voltigeuses, là, quelques égarées , et ici, une rencontre entre un ivrogne et son destin...
Déjà, le chemin vers son royaume est tracé. Elle l'accueillera parmi les siens, pauvre hère égaré.

A ceux qui ne connaissent que la souffrance et la misère, elle offrira consolation.
A ceux qui ne connaissent que la violence mortifère, elle réserve son affection.

Qu'il vienne à elle, l'éternel assoiffé. Elle saura en prendre soin.
Cymoril
Toujours à la recherche de la Châtaigne perdue…


Elle déambule toujours à son rythme, agacée sur les bords de ne croiser quoi que ce soit de suffisamment consistant pour au moins faire semblant de se renseigner. A croire que cette Cour est finalement une cour fantôme, inerte et sans vie. Pas le moindre gamin des rues, pas d’mendiant, rien. Du vent, des rats et une odeur de cadavres putrides.

Main droite dans la poche qui joue machinalement avec la petite fiole qui ne la quitte plus depuis des mois, Cymoril sifflote maintenant. Ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas pour elle de se donner contenance ou encore de maitriser une peur quelconque. Une simple envie… de siffloter, voilà tout. Tout en continuant d’avancer.
Nouvelle rue.

Tiens une plaque, qui fait remonter du tréfond de sa mémoire une ritournelle de son enfance, qu’elle entreprend de chantonner doucement en descendant la rue :



Saint Martin
Boit du vin
Dans la rue des Capucins
Il a bu la goutte
Il a pas payé
On l'a mis à la porte avec un
Coup d'balai




Pas très discret, mais finalement ça commence à tellement lui pomper l’air qu’elle s’en fiche. Même si elle s’abstient quand même de gueuler « Châtaigne !!! » à travers les ruelles.

Foutriquet, même les rues de Labrit la grise sont plus animées que ça !

A l’oreille ne résonne que le bruit de ses bottes sur les pavés humides…
Ca doit être ça le truc, c’est que c’est tellement désert qu’on doit en venir à se foutre la trouille tout seul ou un truc dans l’genre. Où comment on alimente une légende…
Le bout de la rue est atteint et pas d’Eilith en vue. Un coup d’œil à droite, un autre à gauche. Et un long soupir qui s’échappe de ses lèvres pâles. La gauche l’emporte.
Nouvelle rue.


A quelques mètres, une porte grande ouverte attire son regard, pendouillant un peu sur ses gonds. Qui lui arrache un sourire en coin. Qui a bien pu poser ça comme ça ? Pas étonnant que ça tienne pas debout. Au sol quelques tuiles brisées dans la flotte nauséabonde du ruisselet supposé être le caniveau. Sans grand intérêt…

La Fourmi reprend sa marche, descendant la ruelle. Sur la gauche, un passage sombre où ses pas la mènent. Un instant en arrêt, elle hume l’air… et se hérisse. Même si c’est toujours la même odeur putride qui domine, il flotte dans l’air un parfum lourd qu’elle exècre. Un pas en arrière, instinctivement, est effectué.

Nan, c’est pas possible… Après tout, ces fragrances écoeurantes doivent être portées par bien d’autres catins. Et pourtant, ses antennes frémissent déjà à l’idée même de Bethany et lui intiment l’ordre de rebrousser chemin, de ne pas aller par là. En gros, ça sent mauvais ! Retour à la porte dégondée et direction à l’opposé.

Plus paumée que ça c’est pas faisable.

Elle avance à l’aveuglette, de plus en plus agacée, essayant de ne pas se laisser imposer cette idée complètement farfelue qu’une maquerelle vindicative et revancharde pourrait se trouver en ce lieu.


Châtaigne, Châtaigne, dans quel merdier tu nous as encore foutu… marmonne-t-elle en repartant en quête de la jeune fille.
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Chaos observait la réaction de l'inconnu devant lui, après l'ultimatum lancé. En y repensant, il aurait été plus simple de lui briser le cou entre les dents métallique pendant qu'il ne s'y attendait pas, pendant qu'il courait de travers. Mais aurait-ce été distrayant ? Car après tout, pour le jeune homme, il était plus agréable de voir, dans les yeux, la vie quittait le corps charnel d'où s'échappait le liquide rouge si souvent répandu mais toujours aussi excitant. La conclusion était unanime : il fallait le tuer de sang froid, après qu'il ait senti la mort s'approchait en même temps que le brigand.

C'est au moment où il fit un pas en avant, paire de tenailles dressées en l'air comme la truffe d'un loup qui renifle l'air à la recherche de l'odeur de sa proie, que l'ivrogne se moqua ouvertement et involontairement de Chaos. Grossière erreur. Déjà d'un naturel orgueilleux et agressif avec ceux qui se permettaient de lui parler comme à un ami, il fronçait les sourcils quand on l'insultait de la sorte. Et les Grotteux savent que c'est mauvais signe quand ce fou fronce les sourcils.


Tu vas payer ton insolence, vermine... dit-il d'une voix grave

Il approcha une nouvelle fois pendant que le bougre scrutait les alentours. Une embuscade ? Peut être. Sûrement, même. Et paranoïaque comme l'est Chaos, il ne doutait pas que c'était un piège, mais fou comme il est, il va foncer dedans pour attirer du monde et orgueilleux comme un noble, il se sent invulnérable quand il donne la chasse à quelqu'un.

Le brigand fit claquer une nouvelle fois sa nouvelle arme pour attirer l'attention de sa victime. Il n'aimait pas qu'on l'ignore quand il menaçait de mort, c'était insultant. Chaos avançait encore, jusqu'à ce qu'il ne soit plus très loin de lui, et fit mine d'essayer de lui pincer le nez alors qu'en fait, il lui donna un coup de pied dans l'abdomen rebondit de l'homme. La mise à mort allait pouvoir commencer.
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Vache, ça faisait mal. En plein dans la vessie en plus.
Au sol, il essayait de fixer son attention sur les bottes de l'homme. Tout tournoyait autour de lui.


Même pas mal... Vous n'êtes pas en forme messire ? Un petit coup de mou ?

Voilà, continuer sa technique. Flatter bassement. En toute confiance. Mais en protégeant sa tête de ses bras quand même.
"Elle" devait le regarder, c'était sûr.
Il sentait sur lui les rayons lointains de la lune. Levant rapidement les yeux, il sourit à l'astre avant de reporter son attention sur les bottes de l'homme. Il allait finir par s'arrêter, c'était évident. Avec toutes les flatteries qu'il lui envoyait...
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Aux aguets, tapie dans l’ombre, Bethany attend.

Elle a perdu la gamine de vue, et semblerait que son acolyte n’ait pas suivi le mouvement. Tension montée d’un cran. Comme quoi elle aurait du s’attacher plus d’hommes d’armes. Mais le temps lui avait manqué. La précipitation dont elle avait fait preuve était une erreur elle s’en rendait bien compte, mais un peu trop tard. Prudence donc maintenant.

Le bruit de pas venant du bout de la rue annonce la venue d’un quidam. La maquerelle se colle encore plus contre la paroi à laquelle elle est adossée, se fondant dans la noirceur de l’ombre qui la dissimule. Retenant son souffle, sa main a empoigné le manche du stylet, prête à se défendre voir même à attaquer s’il le fallait.

Elle laisse la silhouette s’avancer et dans la pénombre commence à distinguer certains traits, caractéristiques féminins, la taille plus petite que la normale, la stature fine, et quand enfin elle est à portée, Bethany, taulière du bordel de Labrit exulte…

Là, offerte à sa vindicte et à sa vengeance, celle qu’elle n’osait même plus rêver d’avoir quelques minutes auparavant. Pour un peu elle éclaterait de rire. La petite conseillère municipale à sa merci, enfin… esseulée ! Presque trop beau pour être vrai. Un sourire mauvais se dessine soudain sur son visage.

Elle réfléchit à toute vitesse, elle a vu comme la brunette peut être prompte. Bethany sait qu’elle n’aura qu’une seule chance. Si elle la gâche, la fourmi risquait fort de la piquer du bout de cette épée qu’elle sait cachée sous la cape. Elle sait tant de choses sur ce qu’elle cache là-dessous, ses courbes si joliment dessinées, le teint laiteux qui fait ressortir la profondeur de ce regard noisette… Elle l’a déjà imaginée tant de fois parée, prête à être mise à disposition des appétits lubriques…

Bethany se lance derrière la jeune femme dans la ruelle alors qu’elle vient tout juste de la dépasser. La main gauche qui attrape violemment la longue chevelure brune, basculant la tête de Cymoril en arrière, et la droite qui porte la pointe acérée à la gorge, piquant suffisamment la chair tendre pour inciser légèrement la peau délicate, laissant perler quelques gouttes de sang. Elle l’entraine en arrière, dégageant le milieu de la rue.



Si tu tentes quoi que ce soit d’idiot, t’es morte !

Information claire, et appuyée d’une pression supplémentaire du stylet sur la gorge fine. Elle glisse vers une voûte dans l’ombre, passage étroit vers une énième ruelle dans ce dédale sans intérêt. Là, elle s’arrête, maintenant toujours de sa poigne ferme la tête de la fourmi. Elle savoure l’instant, commençant tout juste à se délecter, les yeux mi-clos, prévisualisant quelques sévices à venir.

Plus grande d’une tête, plus massive, elle a l’avantage de la position, qu’elle raffermit encore d’un coup de genou à l’arrière de la cuisse de la jeune femme. Envie de la voir à genoux, suppliante… Mais l’autre résiste, plie mais ne rompt pas. Pas encore.

Le cerveau de Bethany fonctionne à plein régime. Cherchant une solution pour sortir de la Cour avec sa proie, chose beaucoup moins aisée qu’elle ne l’avait imaginée au départ, alors qu’elle avait encore des bras qui auraient du accomplir cette besogne. Elle prend quelques secondes, et pour s’assurer une tranquillité relative, elle imprime encore plus son arme, gouttelettes devenant mince filet sinuant le long de la gorge offerte et disparaissant dans le creux naissant entre les deux petites pommes retenues dans le corsage serré.


Tu bouges pas… et j’veux voir tes mains ! Compris ?
Cymoril
Là où ça part en c… et ça r’vient à pied… ou pas !^^


Encore une rue à engloutir sous ses pas. Elle ronchonne, grommelle :

Tain, si j’étais une adepte de la confrérie de ceux qui aiment en baver en chausses, j’aurai pas d’canasson !

Toujours aussi classe et toujours aussi agacée d’errer au fil des ruelles cradingues et désertes. Râleuse, comme il se doit, la native de Dijon commence à sentir que ça commence à prendre bien comme il faut. Ca monte, doucement, mais aussi sûrement que demain il fera jour, sauf éclipse ou apocalypse mais là bon, hein, pas d’son fait à la brunette.
Mayo, moutarde, faites votre choix selon votre goût.


SCHPONK...ponk... ponk...

Encore un caillou qui vient profiter des talents de shooteuse de la labritoise pour atterrir dans une porte dans un son sourd et résonnant dans ce silence lugubre.


Na fout ! J’les emmerde !


Voilà, c’est dit. Si d’aventure quelqu’un l’entendait, qu’il le prenne comme il le veut. Au pire il peut aussi faire passer ou bien lui rendre hein !
Pif en l’air, un coup d’œil à la Lune, seule constante lumifère du non bordel ambiant. (oui j’sais ça existe pas lumifère et alors ?) Parait que les méchants pas beaux atterriraient là-bas post mortem. ‘fin, pour les superstitieux, croyants et autres effrayés du calecif de cureton.
Pauvre Lune, quelle vilaine réputation ils lui ont fait ces salopiots d’religieux qui encensent le soleil et ses rayons traitres, ceux qui vous collent brûlure avec cloques et insolation en prime pour les plus réceptifs.
Du coup, elle se remet à fredonner :



Ce soir à la Lune
Nous irons ma brune
Cueillir des serments…
Cette fleur sauvage
Qui fait des ravages
Dans les cœurs d’enf…


ARGHHHHH !!! ZAloberie…..


Ca s’appelle décollement de racines, ou y’a quelqu’un qui me tire les bulbes !
Changement de registre ! En silence cette fois-ci :

"Ce soir à la Cour
Je prendrai des baignes
En cherchant une Châtaigne…
Une catin fanée
Me cassera les pieds
J’sais même pas pourquoi…"

La prochaine fois elle f’ra gaffe, ou pas d’ailleurs ! Tain, ça pique dans l’cou ! Bon, on s’concentre là cocotte ! C’était pas prévu au programme ça !
Analyse rapide de la situation…

Bah… Ouille et reouille…
Et ce parfum lourd à lui soulever le cœur. Là plus de doute permis, Bethany est dans la place. Si elle s’est posé la question en quittant Labrit de qui serait le plus dangereux pour elle entre Bethany et Arzock, il est clairement établi qu’elle a la réponse.

Là, tout de suite, ça pourrait la faire sourire, ça pourrait, si elle n’avait ce truc de greluche qui lui entamait la gorge. Elle se contente d’un soupir. Lassitude… Elle l’écoute pérorer. Pas d’truc idiot, compris, ça va être dur mais on va essayer. Tandis que la putain l’entraine à l’écart et essaye de la foutre à terre, ça commence à cogiter dans le ciboulot de la brunette. Essayer de gagner du temps, de se dégager un peu, après… On avise, au fur et à mesure, selon comme ça se présente.


Ahem !

J’sais bien que le moment s’y prête pas trop…
Mais y’a quand même un truc qui m’chiffonne…
J’vous ai fait mal à vot’kharma quelque part dans votre vécu ? Perturbé vos chakras p'têt ?



Nan parce que bon. Il peut y avoir des gens susceptibles de lui en vouloir, forcément. Et encore. Vu que le curé lui a dit qu’elle n’était pas vouée à la Lune on pourrait se demander. Mais elle comprend pas l’acharnement de la maquerelle. Elle s’était montrée courtoise, distante peut-être, mais bon, de là à lui en vouloir pour si peu.
P’têt qu’elle n’avait pas encore avalé l’affaire de la vente aux enchères. Si l'autre avait été assez con pour croire qu’elle allait finir en viande fraîche pour soudards dans son bordel, c’est pas d’la faute de la Fourmi d’abord. La vente était une farce destinée à remplir les caisses de la municipalité, fallait vraiment être abruti pour y voir autre chose.

"Ah, tu veux voir mes mains, regarde les bien ! Surtout les quitte pas des yeux !
Tiens, Sac à Foutre !"

Un violent coup de talon vient d’atterrir dans le tibia de la maquerelle. Idiot, p’têt, mais c’était à tenter, et puis ça fait du bien aussi de lui faire sentir qu’en dépit de la position rien n’est tout à fait gagné et qu’elle va avoir du mal pour la suite.

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pnj
Chaos regardait le soulard à terre, dans la crasse de la Cour. Il allait le supplier de l'épargner, de ne pas le tuer, ou du moins, rapidement. Mais non, il continuait de se foutre de lui, à lui tenir tête malgré son infériorité. D'un côté, il l'admirait : il ne craignait pas de se prendre la paire de tenailles dans le coin du nez ; d'un autre côté, il osait tenir tête au brigand, et il détestait les gens qui ne se pliaient pas à ses volontés. Oh cela ne voulait pas dire qu'il était né avec une cuillère en or dans sa bouche et que tout le monde lui obéissait depuis sa naissance. Bien au contraire. Il avait été abandonné à sa naissance, et jamais personne ne l'avait aidé. D'ailleurs, c'est ce qui fait sa force. Maintenant qu'il a atteins ses seize ou dix-sept ans, on ne sait pas très bien, il voulait que le monde lui picore dans la main. Il voulait n'avoir qu'à donner un ordre pour que les gens s'écartent, que les soldats courent défendre leur château et que les voyageurs tremblent en tirant leur charrette. Cela n'arriverait peut être jamais, mais il aimait tout de même tenir la vie de quelqu'un au bout de sa main. Comme là. Un coup, un seul, bien placé, et il tuait ce parfait inconnu qui a eu le malheur de ne pas dormir à cette heure ci, ce jour là.

Tu ne sembles pas te rendre compte de la gravité de la situation... Sûrement l'alcool.

Le brigand posa son pied sur la main de l'homme, appuyant de tout son poids, pour qu'il reste tranquille, et ajouta à voix basse :

Je suis Chaos. Assez connu dans La Grotte des Joyeux Brigands, et aussi à Genève. Mais ce que personne ne sait, c'est que mon nom est d'Erzulie Dantor, ce nom que je tiens de mon père.

Il marqua une courte pause, et reprit de son ton de voix normal :

Maintenant que tu connais ce secret, je vais devoir te tuer...

La botte se fit plus lourde sur les phalanges de l'homme qui commençaient à craquer sous la pression. Le jeune homme fit claquer une nouvelle fois sa nouvelle paire de tenailles, et saisit un des doigts qui dépassaient entre les crocs métallique, pour ensuite serrer de toutes ses forces, dans les cris étouffaient du soiffard.

Oui, il comptait le pendre, vivant, mais il fallait bien s'amuser un peu avant. L'entendre hurler la mort, ce qui attirera sûrement d'autres ivrognes de son genre.

Une fois le doigt séparé du reste de la main, Chaos se pencha pour le ramasser, et ordonna :


Mange !

Il essaya de faire rentrer le morceau par un trou entre deux dents cariés, mais ça ne rentrait pas. Il avait de gros doigts le bougre. Alors le bourreau lui décocha un coup de poing dans la mâchoire, faisant sauter quelques dents, ce qui permit au morceau de viande de rentrer dans la bouche.

Tu vas mâcher maintenant... dit Chaos avec un petit sourire sadique sur le visage, amusé de forcer cet homme à se manger lui même.
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