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La chasse à la Baraka

--Lucifer_l_encapuchonne



Une torsion suplémentaire, doucereuse, et le bris du verre fragile, l'écume blanchâtre, légèrement effervescente, l'odeur capiteuse , si caractéristique qui s'exhale...


Quand tes biens sont à même de t'octroyer une porte de sortie oui...

Là, les issues de secours sont fermées, éclatées en morceaux limpides sur le sol, il suit son cours, tranquillement, fouillant l'attitude, les expressions fugaces. Il reprend, tout aussi provocant, agaçant, lui accordant ce qui n'est pas.

J' aime la facilité comme tu l'as si perspicacement deviné...Pleutre que je suis...

La main à sa gorge se fait plus pesante, basculant le visage, à la faveur d'une clarté lunaire qui met en évidence les echymoses, le filet de sang, le voile du regard. Il mesure du même temps la gravité des plaies, la violence de la lutte passée s'il ne l'avait fait du premier regard déjà. Sévèrement malmenée, ainsi qu'il en coûte aux écervelées inconséquentes et pour la plus grande joie de cette faune locale...Il poursuit, un doigt suivant l'écoulement sanguin qui va son chemin de l'arcade à ce sillon si palpitant soudain.


Quand on est une gentille fille soucieuse de se préserver on reste au chaud.
Ainsi tu tiens à la vie, vois tu j'en doutais jusque là...


Il a ce sourire enigmatique sous l'ivoire poli. La Colère lui sied, redonnant aux joues un semblant de couleur et parfois cette étincelle fugace au regard.

Tu mords, tu piques...
Tu provoques.
La Colère est mauvaise conseillère... ma fille.


Il lui ressert sa sauce se penchant sur elle, le mur semble vouloir les absorber, il finit dans un murmure suave à son oreille...

Je te pardonne et t'absous de ce péché mon enfant.
Au nom du père...Indigne.
Hum..



Il la respire longuement, jouant sur le fil des nerfs tendus à craquer. Pas certain qu'elle soit en état d'appréhender le sens profond de ses dires, de ses intentions. Il joue sur les apparences, sur les mots, leur sens, comme elle joue sur le faux semblant qui la domine là de suite. Lui il fait l'office.

Au nom du fils...Batard.
Et... du déni flagrant qui se cache sous cette leçon de morale et de bon ton...
Mais...C'est bien pire dans le Mal de se mentir à soi même Fourmi. Tu es femme, tu es si seule également dans l'instant. Loin d'être aussi immunisée que tu l'affirmes. Déformer la vérité ne la rend pas moins flagrante.
Face à ta peur. Avec elle. C'est un virulent poison n'est ce pas ?
Presqu'autant que celui là...


Il désigne vaguement le relief qui jonche le sol et revient à elle, insistant, attentif. Il a cherché le long de la ruelle sordide et trouvé l'ombre qui révèle une porte en tant soit peu délabrée. Une poussée ferme alors que l'air s'engouffre brutalement dans des poumons qui ne demandent que cela.

Et du si St Esprit qui me possède.Viens...
Amen.
Toi.


La messe est dite, ambigue, incertaine sur la finalité, laissant toutes les portes ouvertes à l'imagination. Particulièrement exempte de sainteté il va sans dire. Il l'entraine déjà guettant l'explosion qui ne saurait tarder.

Sadique Lucifer ?

Sans contexte. Il marquera le premier des Sept actes d'une touche.

Comprenne qui pourra...




Cymoril
Elle voit l'échappatoire se briser en autant de menus morceaux que la fiole qui éclate sur les pavés. Tant pis. Elle fera montre d'une plus grande inventivité ou de moyens plus basiques; elle n'a pas encore décidé sa future statégie. Le mal de crâne lancinant sans doute la perturbe.

Bien moins cependant que ce corps qui l'oppresse et se colle. A la faire frissonner, de crainte, de dégoût aussi. Regard perdu dans la noirceur de la ruelle alors qu'il la touche, odieux contact suivant la trainée pourpre, et cette foutue poitrine qui n'a de cesse de se lever et retomber au fil de sa respiration, saccadée.



Navrée de sortir de vos petites cases prédéfinies. M'en voyez furieusement contrite...
Et bien sûr que j'y tiens à la vie. La mienne est des plus agréables. J'ai tout et aucune envie ni raison d'y renoncer.



Et toc dans tes dents l'affreux!^^
Ou vas-y que j't'offre encore plus d'armes pour m'enfoncer. Du grand Art avait-il...



Certes, je mords et je pique. Quoi de plus normal pour un insecte insignifiant dans la multitude...

Haute opinion d'elle-même la Fourmi... Qui poursuit, un demi sourire à ses lèvres mutines, sur le ton bas de la confidence ironique :


Colère...
Même pas... Un léger agacement et de l'écoeurement.. beaucoup...
Dommage.



Elle ne relève même pas son simulacre épiscopal à deux deniers, préférant rebondir sur l'analyse qu'il prétend faire d'elle :


Que vous importe la place que je m'accorde et ce que je me refuse. Au moins je ne me prétends pas plus grande que je ne suis en réalité.
Quant à être une femme... Si vous en étiez une peut-être pourriez vous appréhender de façon moins basique ce dont je parle... Il ne suffit pas d'être affublée d'un corps pour en être une... Enfin, oublions cela... un détail...

Et la peur... un poison pour les uns, une drogue pour les autres n'est-il pas ?
L'essentiel étant d'en conserver le contrôler, d'arriver à la maitrîser....



Voilà voilà...
C'est définivitement acquis elle est folle.
D'être trop honnête et bien trop curieuse, joueuse en dépit du danger évident. Plus fort qu'elle. Au naturel et sans calcul... Du pur Fourmi... Et le "amènes toi", waow, grande classe ! Bon ben on va passer au registre calembour alors, comme ça il sera pas déçu, il en aura pour son précieux temps...

Peut-être devrait-il aussi se méfier qu'à lui laisser tant de liberté de mouvement il pourrait bien se retrouver avec une épine dans le bas ventre...

Pourtant elle accorde encore le bénéfice du doute. Il aurait pu disposer d'elle à sa guise dans la ruelle et lui réserver ensuite le même sort qu'à Bethany. Foutue curiosité...
A se demander ce qui l'aiguillonne à ce point.



Epargnez-vous ces piteux sermons, ils sont aussi dénués d'intérêt que votre pardon...

Vous m'amusez.


Folle... Elle sourit, se laissant gagner par une étrange allégresse, comme lorsqu’on a perdu tout espoir, sinon celui d’une heure ou deux à vivre encore.
La main s'est posée sur la garde de l'épée alors qu'elle se laisse entrainer dans cette étrange transe langoureuse.

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--Lucifer_l_encapuchonne


Il réprime un rictus de contrariété. Une crispation de tout l'être. Elle persiste. Evidément il ne s'attendait pas à une redition vu le contexte. Une tentative de fuite, une résistance certaine assurément. Logiquement. Elle joue avec le feu.
Donc...Il réprime le rire sonore, amusé, désabusé, tout à la fois, qu'il sent à poindre. Il ne réprime pas le geste. Incontrolé ce qui ne fait que rehausser ce ressentissement dérangeant. Qui l'insupporte. Sur l'instant la démangeaison du départ à ses doigts étant devenue insupportable.

Il ne s'en sent pas mieux pour autant. Alors il la secoue brutalement, l'entrainant d'autorité, longeant le mur, dans cette brume spartiate, la cape et la bure aux larges plis qui se meuvent.

Dans le silence de la ruelle, le claquement fut aussi sonore que bref. La marque à la joue insultante pour lui. S'il est ancré dans une certaine forme de violence. La pire qui soit à terme. Il est rare qu'il use de cette dernière. La contrainte ne pervertit pas, elle soumet juste. Le temps que cela dure, quand bien même ce qui est désagréable peut paraître insupportablement long si souvent...Ou toute la nuance d'une raison d'être.


Bla bla bla...Si prévisible.

Soit..



Furieux est un euphémisme. Nul doute qu'elle a noté le refroidissement sensible de l'air environnant, lui.. peut être lui montre t'il ce qu'elle s'attend à voir.Ce qu'elle croit savoir.
Quelque part. Si ce n'est cette rage qui gagne en puissance, l'Envie de lui faire Mal, qu'elle saisisse et sorte de cet aveuglement si néfaste.


Ris donc maintenant.


Il a obliqué vivement, s'engouffrant avec elle dans l'ouverture. Le grincement sinistre de gongs anciens scelle leur entrée. Lui referme à la volée. L'écho d'une barre qui retombe, leur accordant un semblant de solitude.
Il fait noir. L'odeur est celle répugnante des lieux abandonnés, livrés à la vermine.



Dis moi.. toi qui en bonne hérétique ne crois en rien..
Que crois tu maintenant ? Quelle finalité ?
De quoi as tu Envie précisément ?



Murmure grinçant proche de l'oreille alors qu'il fait de son bras une ceinture suffoquante à la taille fine. Qu'elle mesure l'ampleur de sa panade. Il a tiré brusquement sur un pan de tissu. La déchirure nette dans cet espace confiné prend une ampleur particulière.. De celles aptes à rendre une certaine conscience du contexte aux petites en son genre. Il songe aussi que la tuer ici, maintenant, le soulagerait. Il évite de s'apesantir sur l'idée aussi soudainement qu'elle a germé.

Y vois tu plus clair là dans l'obscurité totale ?


Il n'y a plus que leurs souffles, quelques craquements de bois usités et rongés d'humidité. Palace première classe du quartier. Il porte l'attaque ailleurs, suivant sa stratégie, pour le comble du vice. La leçon sera amère.
Et ce geste inusité, tellement hors contexte, qu'il marquera le début du second acte, la récolte sera bonne.

La brûlure douce sur une ligne du cou, improbable, au dépourvu, en contraste total avec la gifle retentissante de l'instant précédant. Il porte le trouble sur un point précis qu'il n'a pas eu à chercher longtemps...

Lui aussi s'amuse. Qu'elle dégaine sa lame maintenant si ses jambes la portent encore...

Quel vicieux dans l'âme vraiment. Plein de rancueur, il en ricane un instant. Il l'amènera exactement là où il a décidé au départ. Suivant le cheminement précis qu'il a établi.
Qu'elle en doute, l'arrange même et il ne fera rien pour la contredire.
Qu'elle s'éparpille donc en vain à fronder une illusion, un leurre. Qu'elle s'abîme...
Pour le moment, Lucifer se fait velours, tous les sens en éveil.
Normal pour un Démon d'avoir le diable au corps.



Cymoril
Le bénéfice du doute...
Connerie. A croire qu'elle juge toujours l'humain meilleur que ce qu'il n'est. Foutue greluche et ses valeurs désuètes. La giffle est bien sentie, et si elle lui tire une larme de rage, elle n'en atteste pas moins qu'il cède finalement plus facilement qu'elle à la Colère. Son poing se referme, à s'en faire mal.



Je me suis fourvoyée...
Je vous avais pris pour autre chose qu'une simple brute jouant de sa force...


L'écho de la fermeture de la porte résonne à ses tympans comme le glas. Lui rappelant tout autre chose. Un autre. Elle soupire, cherchant à habituer ses yeux à l'obscurité. Cherchant aussi peut-être à s'éloigner...
Il l'agace. A-t-elle dit ne croire en rien ?
S'il savait...



Je ne crois rien pour l'heure... je subis... à contrecoeur...
Quant à la finalité, ce sera la vôtre, je ne suis pas en mesure d'en décider. Pour mon plus grand malheur...
Et si j'avais le choix, je prendrais volontiers un baquet d'eau fumante et un bucheron berrichon...

Mais vous savez ce qu'on dit, on est rarement servi quand on est dans la mouise.



L'étau se resserre et l'étoffe est déchirée. Outrageante. Un vulgaire soudard comme tant d'autres. L'épaule, sa blessure et la cicatrice révélées, soumises au toucher abject.
L'idée même qu'un autre que Lui la touche lui est insupportable.
Et pourtant le trouble de plus en plus présent.
Il suffirait qu'elle ferme les yeux et...
Confondue, se retrouvant en pleine contradiction.
Comme si ce que lui soufflait son esprit ne comptait plus…

Elle s'ébroue mentalement.
Inconcevable.
Mettant toutes ses maigres forces à tenter de le repousser, s'échinant, se tortillant pour rompre là ce corps à corps et cette promiscuité.
En vain.
Jusqu'à ce que son genou dans un ultime ressort vienne caresser cette entrejambe dangereusement équivoque.



Non.

En réponse à tout et à rien alors qu'elle essaye de mettre de la distance. Elle n'est rien qu'une fille, comme des centaines d'autres, mais elle n'a jamais cédé. Il est des barrières infranchissables pour certains. L'abandon de l'honneur est l'une des siennes.
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--Lucifer_l_encapuchonne



Lucifer l'Encapuchonné, Prince Démon de l'Acédie, premier des vices depuis l'aube des temps, officiait en ce bouge infâme, fait d'obscurité et de relents nauséabonds. Ainsi que sont certaines âmes. Selon ses rites et coutumes troubles, au but sournois et venimeux...

" Je pourrai la briser, l'envoyer au néant total qui l'engendra..."



Aoutch..


" Maudites soient les femmes, toutes, de l'oiselle à la putain.

Dans le couvert d'une profonde reprise d'air il ajouta distinctement, dents serrées...



Et leur genoux traitres et saillants...

Il était Lucifer, l'un des Sept, drapé du prestige de leur chaos, dans cette bure incomparable.. Capable de tant, du pire, voué à la destruction totale.
A la déchéance des âmes, hanté de noirs desseins, ils apposaient leur marque noire exhortant les vices.

Les joyeuses en branle, empruntant le chemin douloureux d'un grand Huit. Toute une virilité hurlant douleur et vengeance pour cette traitrise odieuse, l'esprit partagé...

" Faible et sans défense"

Il eut un rire silencieux, ironique en pensant cela. Immobile en l'état, figé dans le flux et reflux de cette sensation comparable à..
Il chercha une métaphore, n'en trouva point RIEN n'étant à même d'égaler ce qu'il ressentait.
Et il ingurgitait par saccade un air vicié, mains crispées sur une silhouette frêle qu'il finit par relacher brutalement d'une poussée.Satisfait quelque part de ce répondant qu'il avait rencontré, pour des raisons tout aussi obscures que sa bure.

"Je me suis fourvoyé aussi"



Sorcière...Va donc trouver baquet fumant et bûcheron à mettre dedans.Tu lui accorderas à peine plus que ce que tu m'as accordé, Ô fidèle et vertueuse épouse...

La voix tendue et sifflante conservait malgré tout la menace dans la raillerie et l'imminence de sanglantes représailles. Sitôt que certains bijoux auquel il tenait, comme Belzebuth veillait sur leur fortune, seraient redescendus du firmament poignant qu'ils avaient atteint.

Il ricana, se déplaçant vers le fond, dans cette obscurité totale où il n'y avait que leurs souffles. Egaux dans la syncopée.
Il trouva appui qu'il préféra ne pas identifier. Sa voix reprenant une intonation normale, la souffrance refluante par vagues plus doucereuses déjà, le voile écarlate evanescent. Il avait perçu la faille à son sang, le serpent qui lui avait fouaillé les reins en cet instant fugace.

Il en resterait la trace diffuse, agaçante, une culpabilité secrête. Torture en soi que cette morsure à tant de certitudes. Fidèle à lui même, Lucifer qui parlait peu n'aurait pas le dernier mot, mais la dernière impression.
Il voulu sourire mais cela ressembla à un rictus, le feu lui mordait encore par spasmes cette intimité malmenée. La réplique tomba dans l'opaque de cette planque miteuse. Narquoise et fielleuse constatation...



Petite menteuse.


Point n'était besoin d'argumenter plus le commentaire, l'éloquence s'en passe en certaines circonstances.
Tant d'aveux dans un refus, l'Acédie avait encore bel avenir.

Il ne restait plus que le silence total, une présence impossible à localiser dans cet espace. Un Prince sombre et pensif à son habitude.

Et le rai désuet de la ruelle filtrant sous la porte..


Cymoril
[Tous azimuts]



Elle tente de retrouver un semblant de contenance, de calmer les battements affolés de son cœur. Bien plus troublée qu’elle ne voudrait. Trop. Sa raison refuse en bloc ce que son corps voudrait. Cela ne peut être que le manque de Lui qui perturbe ses sens au point de s’en méprendre de la sorte.
Tant que le masque de la Fourmi tient… tout ira bien. Qu’il se baisse une seule seconde laissant entrevoir Cym…et tout serait perdu. S’il savait comme elle se tient à présent sur le fil. La Fourmi a Cym au bord des lèvres, et doit vite faire en sorte de la contenir encore, jusqu’à la fin.

Sous l’impulsion inespérée, elle se retrouve plus ou moins projetée. Oui, ça c’est ce qui se produit quand une brunette taillée comme une brindille précédemment en train de repousser un gros balèze subit une double impulsion en raison de la poussée dans le même sens mais à force pas équivalente du tout… Pas clair tout ça… Trébuchante, vacillante, heurtant elle ne sait trop quoi avant de finir au sol.,.



Aïeeuuhhh !!! Mais j’en ai marre à la fin…


Dans sa petite tête les idées affluent et s’entrechoquent à la vitesse de la lumière. Entre raisonnement logique, pragmatique et folie furieuse, toujours à la limite, éliminant certaines et optant pour les autres. Par forcément les plus raisonnables ou salvatrices. Tout simplement les siennes. Le temps de reprendre son souffle. Si elle s’écoutait, elle sortirait même de quoi boire tant sa gorge la brûle. Elle écoute le serpent déverser son fiel. Avant de répondre, un tantinet, comment dire, au bord de l’explosion. Et grimaçante de douleur.


Cela suffit…


Prélat !



Claquant telle une insulte. D’un ton bas et sec.

Alors qu’elle se relève, prenant appui contre ce qui semble être un mur. Ne sachant plus quelle partie de son corps était la plus douloureuse sur l’instant. Endolorie de la tête au pieds, épuisée de cette lutte incessante depuis l’apparition de Bethany dans la ruelle, larmes de rage coulant bien malgré elle.


Je sais bien ce que je suis. Vous pouvez juger comme il vous semblera, vous ne serez jamais aussi critique que je ne sais l’être moi-même. L’on s’étonne après que je refuse d’être femme… A qui la faute… Vous les hommes et votre concupiscence abjecte… Pire que des animaux… vous salissez tout…


Ca y’est, il a gagné, à trop lui titiller les antennes aussi… Elle déglutit, avec peine. Ouais un peu comme si tout le monde s’était évertué à lui écrabouiller la trachée depuis le début de soirée. Sa voix est légèrement cassée, rauque, pour les mêmes raisons évidentes et s’il la voyait il verrait comme parler lui est pénible… presqu’autant que de tenir debout. Et l’on sent désormais la nervosité poindre malgré tous ses efforts.

Vous savez quoi ?

Je vous accorde tout ce que vous voulez.

Oui, je ne suis qu’une fille, qui ne vaut pas un clou et qui devrait vite rentrer chez elle regarder ses légumes pousser en attendant que l’âge use sa petite carcasse au point d’aller se jeter d’un pont de lassitude.

Oui j’ai eu peur de ne pas sortir d’ici aussi intacte que je le voudrais. Où même de ne pas sortir du tout.

Oui je déteste être là, me sentir aussi impuissante et inutile, alors que je devrais être dehors à retrouver Eilith.

Oui j’aimerai savoir pourquoi tout ça… ce qui vous dérange tant chez moi…
Et…

Oui je suis stupide à toujours dire la vérité … Et en pétard… Et j’ai mal au crâne… et j’ai un nouveau trou dans cette épaule…



Remontée la brunette… pas à dire, à chercher il a trouvé, pas sûr qu’il apprécie, mais après tout, elle n’est pas là pour lui plaire. Pas là pour lui à l’origine… Elle déteste qu’il ait réussi à l’agacer à ce point. C’est inconvenant au possible… Et ils sont rares ceux qui arrivent à la perturber de la sorte, à se compter sur les doigts d’une main.
Elle taira cependant la profondeur du trouble, l’attraction sensorielle, brûlante… Préférant enfoncer un autre clou pour tenter de se déculpabiliser.



Ca vous va là ? J’ai rien oublié ? Ah si…
Tenez…

Pour la prestation…



Carrément tarée. Du Grand Art, il est servi lui aussi. Une bourse vole à travers l’obscurité alors qu’elle se déplace à pas de fourmi, rasant les murs et cherchant une issue, s’échouant en un bruit d’écus sonnants au travers du cuir.
Elle joue la carte du mépris à son tour. Pourtant… Le trouble est toujours aussi présent. Hey, ho ! On se recentre là… Il a déchiré l’unique cadeau du berrichon, rien que ça, ça frise la correctionnelle… Ouaip, et elle a oublié le bain… ah nan, déjà dit, avant, mais peut-être qu’il eut été de bon ton de le rappeler, sa foutue manie de se laver à tout va… Elle songe furtivement à un bucheron, dans le bain… et pourquoi pas un verre de bon vin… Ca s’agite sous la carlingue. Ca bouillonne dans l’occiput et ça surchauffe aux temporaux.



Quant au bucheron… Devriez plutôt le remercier… Sans lui vous auriez eu droit à tout autre chose. Du genre furie furieuse.
Marrant cela dit, vous me l’auriez presque rappelé, sans toutes vos conneries religieuses. Un peu comme une pâle copie…
Sauf qu’à lui, je lui accorde tout. Sans condition. J’irai jusqu’aux portes de l’enfer pour lui, si on arrive à me démontrer que ça existe… Et vous ? Avez-vous quelqu’un qui se soucie de vous d’une quelconque façon ?

Vous êtes bien plus seul que moi en vérité… Je vous plains tout autant que je plaignais cette pauvre Bethany…


Il a même échappé au classique "j't'enchose.." dont elle l'aurait gratifié quelques mois auparavant. C'est dire si elle travaille la communication.Cœur battant toujours à la limite de s’affolement et à tâtons, le long du mur, elle entraperçoit maintenant la faible lueur de l’aube naissante. Y’a plus qu’à…
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--Lucifer_l_encapuchonne



A la limite de la brisure, félure en sus dans un filet de voix.
A point sans le moindre doute. A coeur ouvert, corps perdu. A une respiration rauque d'enfin lacher prise. Il joue, teste, innocule, retient le temps, captif d'une idée première, d'un but, comme le chat le fait de la souris.
Immobile et à toucher du doigt la confession pour s'en saisir. Serait ce le lieu qui délie, le masque, l'obscurité qui ne permet pas de croiser le regard, le jugement d'autrui...


Lucifer sourit tristement, laisse se tarir le flot des lamentations, s'en délectant à part lui. Souffrance, trouble, quête d'identification, le doute omniprésent, le tout mélé dans une subtile complexion qui ne mène qu'à lui. L'Acédie, poison des âmes.
Assez fin pour ne pas tomber au piège vulgaire d'une ultime provocation, ainsi tente toujours l'animal condamné, de mordre une dernière fois avant la curée, pour se persuader, occulter son état.

Le Mal est fait, savament dosé contrairement à ce qu'elle avait si naivement décrié...
Il écoute, bras croisés sur le drapé fluide d'une bure couleur d'incertitude. Une entaille à son bras qui l'élance doucement.


" Déjà l'aube"


N'en serait cette vague lueur qui viole les interstices d'une porte de fortune, il jurerait que la nuit n'a de cesse. La voilà qui s'emporte, véhémente, raillerie mis en berne le temps d'une sincérité nouvelle et nue. Il a fait son temps, l'expérience à son terme, la finalité assurée. L'obscurité reculante devant l'astre nouveau. Le début d'une réponse fuse, monocorde, absente après un long silence.



Ahem... Tu es encore là ?


Il a un rire bas, aussi bref que narquois. Blessée, épuisée, si méprisante, se gaussant d'indifférence et ne marquant pourtant pas le départ. Et ce besoin toujours de prolonger, de justifier, de vider son sac tant que curiosité n'est point satisfaite...Quelque part tapie, l'Envie d'en savoir plus.


Tu sais quoi ? Je ne m'accorderai rien de ce que j'aurai pu prendre ici ou là dehors.


La pique pourra aller se ficher dans cette affirmation généraliste de la gente masculine et la terrasser. Les Princes qu'ils sont n'ont rien des soudards qu'on voudrait souvent qu'ils soient... Il raille encore.


Mais... je suis flatté d'une si généreuse proposition...
Et j'ajouterai que oui tu es stupide d'être là où tu ne devrais pas, pas aussi éteinte et morte que tu semblais l'affirmer...




Il laisse négligement les pièces égrenner leur musique. Belzébuth en aurait un haut le coeur de voir ainsi jeter sonnantes et trébuchantes. Dans un recoin de la pièce Azazel pourrait sourire avec condescendance de tout ce qui flotte...Léviathan ferait moue chagrine d'être si mal servi, si mal contenue, présente, ni noire, ni blanche. Mais la Colère est mauvaise conseillère, cette fourmi est plus prudente qu'il n'y paraitrait..Il lui accorde la maitrise.


Rien n'achète l'estime de soi.


Pas certain qu'elle saisisse vraiment. Il y a des périls plus sournois qu'une rixe en ruelle, qu'une rencontre avec un tire laine ou autres cuistres avinés en sorties de tavernes mal famées. Elle ne mesurera sûrement pas, la profondeur de l'abîme frolé, car elle ignore l'origine du mal. Le danger que l'on porte en soi même. Aveugle à ce qu'il est vraiment ?

Il s'en contentera, la force du Sans Nom est de savoir convaincre la masse qu'il n'existe pas ailleurs que dans la superstition... A son esprit particulier, il se gausse de tant d'ingéniosité, de tant de subtilités...La dernière piècette se tait enfin, probablement après avoir heurté un mur...Il brise là, érigeant le fossé qui les sépare...Détestable et odieux ainsi qu'il est et doit.



Je suis seul à ma guise, seul avec les Sept, Unique et l'un d'entre eux. Prélat à mes heures aussi...Je te laisse la monnaie, pour le piètre récit que tu me fis de ta vie...Le jour est là...Tu peux aller soigner la nature de tes blessures...


Il ne relève pas qu'elles sont d'origines multiples et autres que physiques.

L'Acédie contre toute attente, se déploie, fait craquer le plancher usager, laisse entrer la lumière dont il est le porteur comme son nom l'indique...Porte ouverte dans un gémissement plaintif et grinçant. La Cour au matin à ce relent nauséabond plus que jamais, les ombres ayant rejoint leurs trous, ne reste que l'odeur témoignant de leur passage. Elle ne saura jamais le pourquoi du comment.
Elle saisira par contre qu'il la congédie. Plaie d'Orgueil n'est pas mortelle.
Elle survivra à ces Sept temps.

Lui faisant crédit pour cette cuisante leçon donnée et salvatrice, il engage le pas sur ces pavés poissés, agitant cette brume verdâtre et née d'une Seine proche, sans un regard en arrière. Il est lassitude aussi...
Plaignant non sans un certain plaisir, le malheureux qui la pourrait croiser au sortir de là...

L'Acédie est un poison lent et virulent. Il n'a de répit qu'à la chute salvatrice d'un pont, à la délivrance du sang répandu de plein gré...
Le Mal être cueille les âmes par milliers aux Royaumes des moribonds.
Lucifer, prince démon, masque levé vers la pâle empreinte qui décline, domine le monde et adresse à la Créature qui y règne une courbette déférente..


Ô toi qui n'a pas de nom mais tant de visages...


Sombre, fermé, nommé sans visage, encapuchonné par constraste, le pli soucieux sous l'ivoire, sa bure claque le silence lors il se perd dans les ruelles. Songeant qu'il aurait besoin dans l'état, d'une bonne pipe, savament dosée, pour l'oubli délicat et éphémère qu'elle distille... Et d'un vrai prélat peut être à faire abjurer, perdre, nier, renier son Dieu.
Ni plus, ni moins.



Un insecte dans le Cosmos et c'est l'Apocalypse..


Il sourit en lui même de la parallèle. Rassénéré. Allez savoir pourquoi...



Cymoril
Elle n’écoutait plus depuis son emportement passager. Se contentant de chercher à conforter son appui contre ce mur rugueux. Pourtant, certains mots trouvèrent écho en elle, déjà entendus, ailleurs… un autre… renforçant le trouble.
Elle n’y répondra pas plus… Tout a été dit. Reste cette impression diffuse, confuse. Qu’elle aurait voulu ne jamais connaitre. Songeant qu’il eut peut-être mieux valu que Bethany la tue, à défaut de lui foutre la paix.

Etrangement concentrée elle se contente de…
De rien à vrai dire. Qu’il parte, c’est tout ce qu’elle demandait depuis le début de sa désastreuse intervention. Il l’avait empêchée sans raison flagrante autre que celle de l’emmerder, de poursuivre sa quête de la Châtaigne… Là, elle pouvait enfin faire relâche, souffler…

Devant les yeux de l’étourdie sempiternelle le masque fragile vient d’éclater en une myriade étincelante. Toutes les couleurs qu’elle portait en elle, dont elle était capable. Chaque parcelle chatoyante retombant à ses pieds en éclat d’une pâleur sépulcrale dans un vacarme silencieux. L’illusion n’est plus.
D’un revers d’une manche rescapée, elle essuie ces trainées de larmes et de sang mêlés, et apparait un visage blême. Empreint d’une sérénité froide. Elle vient de comprendre toute l’étendue et les répercussions de la malédiction funeste.

Elle qui n’avait jamais réussi à trouver sa place parmi ses congénères. Trop gentille pour les uns, trop libre pour les autres. Dans sa candeur elle n’aspirait qu’à celle de l’abri de ses bras. Peu lui importait le reste. C’était celle qu’elle avait trouvé et qui la comblait. Qui n’avait jamais eu envie que de Lui jusqu’alors…Ingénue ridicule avec sa multitude de rêves.
Quoi qu’il arrive désormais elle l’avait perdu, parce qu’elle s’était perdue. L’emburé pourrait se satisfaire pleinement de cette victoire. Quelque part dans les méandres obscurs de cette pauvre cervelle, Cym poussait ses derniers râles, l’étincelle s’éteignait. Ne subsistait qu’un feu glacé, plus noir que la mort elle-même, invasif et destructeur. River aussi pourrait se réjouir, bientôt réunies. Depuis le temps qu’elle l’attendait, l’appelait.

La fourmi s’est évaporée, le masque n’est plus. Il ne reste que Cym. Plus de petite voix piquante et salvatrice. Plus que Cym et son enchevêtrement de faiblesses soigneusement imbriquées les unes aux autres. Cym qui se craquèle, se fendille et chancèle. Qui abdique, sans panache, comme elle l’avait toujours fait. Pas pour rien qu’elle se planquait. Cym et ses pensées bien plus désastreuses que l’attitude ironique de la Fourmi..


"Mensonges, sang, bassesse, lâcheté, violence gratuite…
J’ignore comment vivre dans ce monde si c’est tout ce qu’il a offrir…
S’il faut que je perde tout inexorablement, je n’en vois pas l’intérêt… "


Les mots ne franchissent plus ses lèvres. Elle n’en a plus la force. Ni l’envie. Et il n'y a plus d'oreilles en ces lieux pour entendre. Vidée… Elle se laisse glisser le long du mur, se retrouvant assise, genoux repliés ceints par son bras valide. Sa tête trouve appui contre le mur. Dehors, la lumière antique des étoiles faisait place au soleil. Jamais aube n’aura été plus triste pour le myrmidon à la dérive.

Elle restera là quelques heures, le temps de récupérer un peu de forces, et d’arriver à recomposer le masque. Contre toute attente elle abandonnera là cette bourse lancée. Elle a les moyens. Songeant déjà à remplacer cette robe souillée et déchirée.

Puis reprendre la route vers un avenir où il sera de moins en moins question d’orgueil. Comment le pourrait-elle d’ailleurs ? Puisqu’elle verra bientôt Eilith mourir sans pouvoir rien y faire, qu’elle sera jetée d’un conseil ducal pour la simple raison d’être ce qu’elle est…


Impuissante et inutile.

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Cymoril
[Suite d'un début de soirée mouvementé, déjanté, mal engagé aux Halles...fourmiesque quoi !^^]


Nuit noire, quelques nuages effilochés éclairés par la pâle blancheur de la lune s'étirent au dessus des fumées des cheminées parisiennes.
En bas, une forme repliée sur elle même tente de continuer d'avancer. Le pas est saccadé, trébuchant, et elle ne cesse de heurter les murs sales. Pierres saillantes qui malmènent cette petite carcasse déjà bien mal barrée, écorchant bras tandis que ses trébuchements lui valent quelques égratignures supplémentaires aux genoux.

Et ce cri... qui transperce le silence alentour.


Ils sont à ses trousses. Plus rapides qu'elle forcément. Qui se perd dans le dédale des ruelles enténébrées. Elle se fige. En proie à une nouvelle crispation de tout son être, et de l'autre. Prenant appui contre une porte vermoulue. Souffle court. Haletante.
Larmes rageuses qui s'échappent. Balayées par une main rougie.
Où est-elle?
Paumée.
Souffrant de Chataignite aigue.

Dépitée, elle lève le nez vers les étoiles


T'es content hein...
J'suis là où tu voulais...


Avant de retomber à genoux devant la porte, front contre le bois. Est-ce la même maison ? Elles se ressemblent toutes...
Elle a complètement disjoncté.
Le poison a gagné.
Et le monstre va pointer le bout de son nez.

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--Bilichilde


La nuit était son domaine, les rues son lieu de travail, les bourgeons ronds comme des queues de pelle sa clientèle.
Pour l'heure, 'Childe arpentait son territoire dans la pénombre glaciale, dans l'attente d'un client potentiel. Paris était agitée, Paris était agitée, elle pouvait entendre les cris au dehors, les bruits de course folle, un homme poursuivi ? Un endetté, ou bien un tire-laine, elle s'en fichait, ce n'était pas de son côté.

Les lueurs de la lune s'accrochaient à ses cheveux blonds, et sa peau légèrement poudrée avait une blancheur que beaucoup pourraient lui envier. Patiente jusqu'au bout, la catin alternait grains de fenouil et vin chaud. Le fenouil pour l'haleine, le vin pour se réchauffer et se colorer les lèvres. Un mauvais rouge vous laissait bien quelques traces, et combiné au froid qui bleuissait les lèvres, celles-ci étaient d'une couleur du plus bel effet.

La silhouette contre la porte lui fit cesser sa marche nocturne. Un ivrogne sûrement.

Hey mon mignon, ça vous dirait de.. hoy..
Qui était donc cette enragée pleine de sang... Méfiance ma grande, méfiance, Paris était agitée, en cette période de l'année, combien de cinglés allaient se pendre ou se jeter dans la Seine ?
Vous.. Vous allez bien ? J'espère que c'est pas juste un mauvais tout pour vous payer ma fiole, parce que...

Quelle horreur, tout ce sang... elle semblait enceinte en plus... La prostituée se rapprocha de la folleà genoux.
J'vais vous aider, j'vais vous aider, respirez, respirez mignonne...Raah par les couilles du Sans-Nom, y en a d'partout!!

Pff.. et si elle appelait à l'aide ? Mais qui viendrait dans la nuit agitée, qui viendrait.. Pour le moment, elle le pensait, les deux femmes étaient seules.
On va tenter d'sortir le petit d'homme, chérie, on va l'tenter, et on va y arriver, z'en faites pas.
Cymoril
Bruit de pas.
Ca y est. ils l'ont retrouvée. Elle est perdue. Ceci dit pourrait-elle l'être plus qu'elle n'est déjà? Difficile à dire. Difficile à croire surtout.
Jusqu'à ce que la silhouette qui se découpe dans l'obscurité ne soit suffisamment proche.

Argh.
Une catin.
En seconde position derrière les bonshommes dans sa classification de ce qu'elle exècre.
Mauvais souvenir.

Ca reste moins pire qu'un homme. En la circonstance du moins. Et là, en dépit de la folie qui l'a complètement envahie, elle sait qu'il n'est plus l'heure.
Tentative de sourire rapidement mué en un rictus de douleur.

Elle sursaute, et découvre à la catin unvisage pitoyable, maculé de larmes et de sang.


J'veux... essayer... d'ouvrir c'te foutue porte...

Arrive-t-elle à souffler entre deux halètements.
Une main fébrile se tend vers la poignée. Et une poussée, non en fait c'est plus un coup de tête, fait grincer les gonds et entrouvre la porte.
La Fourmi tente de se remettre sur ses pieds, glisse dans le liquide saumâtre et retombe sur ses genoux.
Elle reste comme ça quelques secondes, avant de frapper du poing contre le sol.
Marre.
Cédant peu à peu.

"T'es trop nulle...
N'importe quelle paysanne peut mettre un chiard au monde et toi t'es là, comme une pauvre merde..."

VA CHIER !!! Tu sais très bien que c'est un monstre informe qui va sortir de là...

Pauvre esprit torturé par des propos entendus çà et là...
Pathétique fourmi.
Tournant minois défait une nouvelle fois vers la catin.


J'y arriverai pas...
J'veux pas d'abord...
J'ai jamais voulu...



Edit fôte d'autografe
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--Bilichilde


Schblaf!

Entendrait-elle la bonne femme le bruit ancestral d'une âme de mère qui s'adresse à un enfant geignard ? Ou ne verrait-elle qu'une forme de violence comme une autre, l'enfonçant un peu plus dans ses propres abîmes ?

T'sais quoi ? Si t'arrêtes pas d'pleurnicher dans la minute qui suit, t'en auras une autre. J'vais t'remettre les idées en place, moi, nom d'un grec!

Sans plus de ménagement, elle écarta les cuisses de la future mère. T'en fais pas qu'des gnomes j'en ai vus plus d'un. On va pas toutes voir la faiseuse d'anges.
Et une nuit de travail de perdue, une! Déjà qu'en cette période, y avait pas foule niveau clientèle, préféraient être au chaud les petits pères. 'Childe était pressée d'en terminer... l'autre folle lui filait les jetons, carrément. On aurait dit une possédée du sans-nom. Et si c'était vraiment un monstre qui sortait ?
L'air inquiet, elle vérifia.. tout avait l'air en ordre, et même..


Et bien! C'est d'jà pas mal avancé, y a moyen d'en terminer vite fait. Faut pousser ma chérie, il va sortir, c'est bien dilaté.
Cymoril
Elle se raidit après la gifle. Etrange feu qui brûle dans ses yeux. Rare. De rage contenue.

M'en mettre une autre... N'essaye même pas...

L'auscultation se fera à l'intérieur, sur le sol d'une demeure crasseuse et désertée de toute bienveillance, où la seule lumière présente est celle diaphane de reflets argentés.

A demi confiante, elle se laisse faire. A demi seulement. Croisant un instant le regard apeuré, et qui la fait sourire en coin, la conforte dans sa folie. Jusqu'à ce que l'autre se fiche d'elle...


Dilaté...

Dis donc... Tu veux que j't'en colle une moi aussi nan mais... J'suis pas une traînée...


Comment ça elle a rien compris. Bah nan elle n'a rien pigé. Prise entre l'envie de la tuer et la honte qu'elle éprouve à se montrer ainsi. Heureuse que l'obscurité et les traces de sang recouvrent le pourpre qui a naturellement gagné son visage. Même folle une partie de la Fourmi reste la même. Pudique à en crever.

Trois jours qu'il avance...

Pousser ?
Grumpfff...
Comme si c'était pas déjà assez douloureux.
Attendre le prochain pic de douleur et pousser...
On va faire ça...


Gnnnnn...

Profitant, si on peut dire, de la vague montante, elle pousse. Entre deux halètements.

Gnnniii… Schplofff…

Emballé c’est pesé !
Et avec ça ma p’tite dame, j’vous mets un peu de mou pour le chat ?


Vous en rêviez, elle…

Elle aussi !^^ Elle aimerait que ce soit aussi facile, rapide, sans douleur ni sang ni autre truc dégueu… Sauf que voilà. C’est tout sauf facile, rapide et sans douleur. Même qu’elle filerait sa place à qui la veut sans problème hein… Les trucs dégueu elle s’en fiche, c’est la blonde qui profite de la vue.

Fourmi en est réduite à pousser, comme n’importe quelle créature féminine parturiente depuis l’aube des temps. A maudire tout ce qui lui vient à l’esprit aussi. De St Gépéhesse adoré par le simplet Saltarius, qui l’a paumée et faite atterrir dans cette masure sordide avec une catin alors qu’elle cherchait la Seine et le réconfort de ses eaux noires et glaciales ; Tout y passe. Même le bûcheron a droit à ses douces pensées pour le coup. Na fout. Les absents ont toujours tort d’abord ! Et Ste Bécassine et ses racines…


Gnnnn…

J’t’en foutrais de la tempérance…

Gnnn…



Pathétique. Mieux vaut ne pas chercher à comprendre le sens de ses propos. Même elle ne cherche pas.
Elle pousse encore.
Fatiguée quand même.
Les yeux toujours animés de la flamme de sa folie fixent la catin.
Parce qu’il faut bien se raccrocher à quelque chose.
Temporairement.
Elle pousse…
Va bien finir par sortir.
Ou pas…

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--Bilichilde


Pourvu qu'ça se termine vite, pourvu qu'ça se termine vite..
Elle avait bien repéré la lueur flippante au fond des yeux de la donzelle. La Childe préféra alors regarder plus bas, voir quand il sortirait.
Les minutes s'égrenèrent, longues, trop, de temps à autre ponctuées par les poussées de la fébrile patiente.

Et enfin.

Le vlà! J'vais le choper, j'vois sa tête!!
Aussitôt dit aussitôt fait.
Et à peine le gosse amené à l'air libre, la catin lui infligea le même traitement qu'à la mère.
PAF!
Ouiiiiiiiin! Bienv'nue mon gars! Une venue au monde à l''image de la vie. Des cris, du sang, des torgnoles, des trucs louches et dégueus, et quelqu'un pour vous soutenir malgré tout, malgré la trempe qu'elle vient de vous infliger.

Avec un large sourire, elle redressa la tête et regarda la mère.

Vous voulez le prendre dans vos bras ? C'pas un monstre, c'est un bon ptit gars, et l'a l'air affamé le loupiot!
C'est con, mais c'est le genre d'évènement qui vous fait zapper tout le reste de votre soirée pourrie. Un truc qu'arrive pas tous les jours, qui l'espace d'un instant fait s'envoler tous les doutes et les relents amers qu'on garde en bouche.
C'est ce que 'Childe ressentait à ce moment-là, d'avoir été le témoin privilégié d'un instant immuable, sorti un chiard de son cocon comme on sort une pépite de la vase. Oubliant toute prudence quant à la foldingue de mère.
Cymoril
Qui l’eût cru ?
Même pas elle.
J’vous jure…
Il avait fallu qu’elle se retrouve dans cette masure sordide aux relents de moisissure pour trouver une sage femme compétente. Elle enregistre, tentant de reprendre son souffle, l’esprit encore en proie à la terreur qui l’avait submergée, à la douleur ressentie.
Pas un monstre.
D’accord.
Un garçon.
S’en serait douté vu la taille que prenait le bestiau.
Faim ?

Elle hausse un sourcil.

Comme s’il n’avait pas déjà pompé allègrement toutes mes ressources ces derniers mois…
Alors qu’elle reste appuyé contre le mur qui avait accueilli son dos en point d’appui, elle étend son bras jusqu’à sa sacoche abandonnée…L’attirant vers elle.
Elle en extrait la bure usée, une chemise propre, quelques fioles et une couverture. Qu’elle tend en direction de la blonde, s’essayant à un sourire. Pour mieux la conforter dans son état d’extase de faiseuse de miracle.

Tenez, posez le là dedans… Il a mis trois jours à venir, il peut bien attendre cinq minutes…
Envie de pousser à nouveau…
Parait qu’il faut.
La secondine. Si elle reste ça la tuera. Saleté de mère Nature quand même.
Quand on croit que c’est fini… bah ça l’est pas. Et pis c’est que c’est pas beau à voir en plus…Mais ce qui est fait n’est plus à faire, parait que c’est ce qu’on dit. Enfin parait tant de choses…
Elle se sent légère. Libérée. Vide aussi. Physiquement. Parce qu’en caboche la surchauffe est bien réelle. Tant de choses à faire encore.

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