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La chasse à la Baraka

--Bilichilde


Et pour bien rassurer la mère, la blonde lui rendit son sourire.
L'reste va s'faire tout seul, j'vais le nettoyer rapidement.

Avec un bout de couverture, elle retire le surplus du visage du poupon, qui beugle encore plus fort.
Patience, patience, bonhomme. Tous les mêmes. Ah, restait encore le coup du cordon.
Un coup d'œil vers la mère qui semble affairée de son côté, et la fleur des rues se penche pour sectionner le cordon d'un bon coup de dent. Elle avait goûté à bien pire de toute façon, c'était pas un truc sortant d'un mioche qui allait la rebuter.
Schlak.


Se relevant, elle s'essuya les lèvres maculées de sang et de liquide amniotique dans un sourire.

Et v'là, tout est réglé pour le gosse.
Cymoril
Le mioche braille.
Impatient.
Affamé.
Un mâle en devenir.

Elle n'a même pas encore posé le regard sur lui. Ses cris seuls suffisent à lui faire comprendre qu'il est là, et bien là, accroché à la vie comme il l'avait fait en son sein.
Mauvaise graine.
Tenace.

La main a enfin trouvé l'objet de son désir. Et lorsque la blonde catin se relève...
Folie quand tu nous tiens...
Dague camouflée derrière son bras, elle se soulève, cicatrices de son dos meurtries par le contact rugueux du mur.


Et v'là, tout est réglé pour le gosse.

Le visage détendu et un sourire froid affiché. Seule persiste la folie latente du regard.

Merci...

Soufflé, ténu...
Juste avant que le bras ne se détende et que la lame aille se figer dans la gorge blanche...


Tout est règlé pour toi aussi la Belle...

Ne laisser aucune trace, aucun témoin.
N'accordant encore aucun regard à la chose vagissante à ses pieds. Elle reste fixée sur le visage de la catin.

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--Bilichilde


Ce fut soudain. Elle n'avait rien eu le temps de voir.

Pour..pourq.. Ce fut douloureux. Derrière elles, les pleurs du bébé continuaient, donnant un autre ton à la scène, bien moins joyeux. Pourquoi ? Elle n'avait rien fait de mal, elle l'avait aidée, elle avait..
La bouche grande ouverte, elle regardait avec étonnement et frayeur la femme aux yeux fous.

Le ciel s'écroula jusqu'à devenir noir, et la catin avec lui.
Ce soir elle n'aurait pas de clients, ni ce soir, ni les autres..

Et sans un bruit une âme fut soufflée comme chandelle au vent.
Cymoril
Catin….

Pécheresse…

Tu étais de mèche avec eux… Tu voulais me livrer, leur livrer la chose…



Possédée, les traits déformés par sa folie, elle s’était penchée sur le corps dont le sang achevait de s’écouler par petites saccades. Sans hausser le ton, découpant chaque mot, chaque phrase, avec une conviction grandissante. Conviction d’illuminée. Elle resta un instant ainsi, figée, essoufflée, le regard brillant de démence, puis se redressa, restaurant un calme frémissant de surface.
Toujours persuadée d’être une monstruosité, et ainsi d’en avoir engendré une. Et qu’Harlem et son comparse le docteur débarqué chez elles de façon inopinée voulaient l’enfermer en cage et l’exposer dans un Cirque. D’où l’évidence aussi limpide qu’implacable qui s’était imposée…


Un froid humide et glacial régnait dans la pièce, et une odeur de poussière, de bois pourri flottait dans l’air stagnant, avec maintenant une pointe d’échoppe de boucher. Dans l’obscurité, en fond, quelques rats couinaient attendant sans doute le moment propice pour se jeter sur le cadavre gisant au sol.
Un long frémissement lui parcourt l’échine alors que le nouveau né reprend ses piaillements. "Remues-toi"… Faisant l’impasse sur son épuisement, elle ramasse ses affaires au sol, les renfourgue précipitamment dans sa besace, puis repasse ses effets par-dessus sa chemise souillée, peinant à contenir le tremblement de ses mains.

Prête, autant que faire se peut, elle tente une fois encore de restaurer son calme, de reprendre le dessus, mais la chose vagissante à ses pieds empêchait sa pensée de retrouver une cohérence plus raisonnée. Alors elle se penche une dernière fois, blême, découvrant pour la première fois la face rougie de la petite chose. Un déglutissement. Pénible… Ne pas s’attarder à le regarder. Elle se saisit alors du paquet que forment la couverture et l’enfant emballé dedans. La catin ne croyait si bien dire quelques instants avant de mourir. Tout était réglé pour lui. Certaines choses étant vouées à disparaître avant que d’être.
Mais pas là…


La neige dont le tapis uniforme était corrompu par les traces de sang à l’entrée, miroitait à peine sous les rayons d’une lune hésitante derrière un défilé de nuages. Un silence profond régnait dans ce désert qu’était la rue.
La jeune folle quitte la masure, laissant la porte entrebâillée. Chiens errants attirés par l’odeur du sang frais auront tôt fait de venir disputer aux rats le privilège de nettoyer la scène.

La tête lui tournait, elle se sentait à la fois brûlante et gelée. Au bout de quelques pas, le cœur au bord des lèvres elle ne tint plus, s’enfonçant dans un recoin pour rendre tripes et boyaux dans une longue série de hoquets douloureux. A peine se sentit-elle mieux lorsqu’elle eut fini de remplir cette flaque nauséabonde à ses pieds. La jeune brune se redresse, inspirant une grande bouffée d’air glacial.

Elle devait sans attendre quitter ce haut lieu de la truanderie, refuge de la pire misère qu’il soit. A cran, comme jamais, elle sursaute et fait volte face entendant des chats se battre. Courte rixe à l’oreille. Elle hâte le pas, toujours en proie à une frénétique terreur déraisonnée d’être retrouvée. Désireuse de laisser Paris derrière elle le plus rapidement possible.

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