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[RP - Conseil] Hildegarde ? Passez dans mon Bureau. SVP.

Mahelya
Encore une journée au château comtal, encore des missives qui volent dans tous les sens, pour confirmer là, refuser ici, discuter de-ça, argumenter de-ci. Il est évident qu'il n'y a pas un seul temps mort pour s'ennuyer quand on est à la tête d'un Comté. Sauf que là : Poussseeeeeeeeuh ! Petite pause s'il vous plait ! Il y a un truc super méga important. La silhouette au ventre arrondi se lève, ouvre la porte du bureau de son office et interpelle Aldo. Le fidèle garde Rose est toujours quoi qu'il arrive.

- Aldoooooooo !
- Sio Comtesso ? Puis-jo fairo uno choso pouro vouo ?
- Encore à mettre des "o" partout ?
- Ouio c'est trop génialo de parlo commo ço !
- Si ... vous ... le ... dites ... Bref ! Pouvez-vous aller me chercher Hildegarde s'il vous plait ?
- Sio Sio tout de suito !


Et le garde de s'en aller en quête de la veuve, laissant la Rousse seule à nouveau, un fin sourire étirant les purpurines de l’Étincelle.
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Hildegarde_vb
La quadragénaire qu'était Hildegarde passait le plus clair de son temps debout. Ce choix – car c'en était bien un –, elle ne le regrettait d'aucune façon aujourd'hui. Le fait que la plupart de ses loisirs se pratiquent en position assise n'y était sans doute pas étranger. Son esprit était maintenu alerte par la station et il avait libre court au lâcher-prise quand elle était assise. Il était pourtant rare que la veuve maniaque s'autorise à laisser son esprit vagabonder. En l'occurrence, elle avait beau être assise, elle ne travaillait pas moins. Un épais volume était posé sur son bureau au parquet : le codex toulousain, qu'elle avait décidé d'étudier dans un but bien précis. C'est cette étude que vint troubler Aldo.

Quand elle apprit que la comtesse la convoquait dans son bureau, Hildegarde décida de s'y rendre séance tenante. Par déférence tout d'abord, mais également parce qu'elle n'avait pas envie de tergiverser sur les raisons de cette convocation. Malheureusement pour elle, le temps utilisé pour parcourir la distance entre son bureau et celui de la comtesse fut suffisant pour lui permettre de songer à cela. Et quand elle fut proche du bureau comtal, elle en était sûre : Marie-Amélya la convoquait pour parler de la raison qui la faisait étudier le droit toulousain. Cas délicat s'il en était : la comtesse avait préféré afficher une façade consensuelle dans la salle du conseil mais en réalité elle avait d'autres choses à dire au procureur. La veuve était déjà en train de lister les arguments en sa faveur quand elle arriva enfin. Elle laissa Aldo l'annoncer afin de ne pas perturber la comtesse.

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Mahelya
Trois coups à la porte. Et le chêne craque lorsque celle-ci s'ouvre sur le Garde Rose. La Rousse est toujours debout, le regard vagabondant sur les jardins du Château de Limoges. Tiens, les feuilles jaunissent ? depuis quand l'été est-il finit ?

- Comtesso ?! Damo Hildegardo Von Brunswicko ! Procuro du Limouso et de la Marcho.

* Aldo tu me fatiguo ! Merdo, voilà qu'en pensant que je mets des "o" partout. * Le garde s’éclipse et la Rousseur invite la Veuve à entrer.


- Hildegarde, je vous en prie installez-vous. Je souhaiterais vous parler d'un sujet fort important et qui me tient extrêmement à coeur.

La main blanche un peu tremblante désigne alors, pour appuyer ses propos, le fauteuil confortable qui fait face au bureau. Le sourire de la Flamme s'élargit à la commissure de ses lèvres, alors qu'elle même reprend place sur l'assise dur de son siège.

- Désirez-vous un godet de quelques choses ? J'espère au moins ne pas vous avoir dérangée dans votre travail. Je sais que vous planchez actuellement sur de gros dossiers.

Nerveuse l’Étincelle ? Oui et c'est pas peu dire. Étrange comme elle craint la réaction de cette femme qu'elle admire, alors elle tourne autour du pot, parle de tout et de rien. Comment peut-elle se douter la Rousse qu'Hildegarde craint de devoir se justifier sur un dossier concernant Toulouse ? Si l'affaire n'est pas oublié dans l’esprit de la jeune femme, Il n'est pourtant pas à l'ordre du jour. Ni de celui-ci, ni du prochain d'ailleurs. Elle a fait pas de son soutien dans l'entreprise de l'Avocate, et n'a aucune envie ni aucune raison, de faire machine arrière. Non, là c'est bien de toute autre chose dont il est questions. Et le regard viride frémit, en deviendrait presque fuyant.
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Hildegarde_vb
Introduite dans ce bureau comtal, la veuve songea au fait qu'elle n'y était en réalité jamais entrée. Elle en inspecta succinctement le mobilier, admirant les armoires, les cadres, le bureau... les sièges. Les sièges. Évidemment. Et bien sûr, la comtesse n'allait pas manquer de dire...

Hildegarde, je vous en prie installez-vous.

Ben tiens. C'est qu'elle était de bonne naissance cette comtesse, elle savait comment recevoir. Hildegarde n'était pas née dans une étable non plus, et elle savait qu'elle n'avait d'autre choix qu'accepter. Sauf que non.

En fait, Votre Grandeur...

Comment expliquer ce délicat rapport avec les sièges qu'avait la veuve ? Cherchant ses mots, elle sentit les yeux de la comtesse braqués sur elle mais ne perçut rien de la fébrilité, étant elle-même dans une situation bien délicate. Elle arrêta de s'escrimer et termina sa phrase tant bien que mal :

Si vous n'y voyez aucune objection, je préfèrerais rester debout.

Elle retint un « désolée » qui n'aurait sans doute fait qu'empirer la situation. Elle accepta en revanche volontiers la proposition de boisson et demanda une bonne portion d'eau.

Vous ne me dérangez nullement, Votre Grandeur. En vérité les affaires actuellement au tribunal sont assez classiques. J'ai même un peu de temps pour revêtir mes anciens habits d'avocate, comme je vous l'ai annoncé au conseil.

En parlant, Hildegarde avait repéré la fébrilité inhabituelle et patente de la comtesse. Marie-Amélya craignait-elle de la vexer en annonçant les griefs ? Hildegarde avait trop d'estime pour laisser la couronnée dans ce piteux état, aussi s'arrangea-t-elle pour lui tendre une belle perche. Elle pria pour que le sujet de l'entrevue soit annoncé promptement, car la fébrilité et le petit préambule de la comtesse n'allaient pas tarder à rendre le glaçon saxon nerveux à son tour.
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Mahelya
... Si vous n'y voyez aucune objection, je préfèrerais rester debout ...
Ah ?! Et dire qu'elle s'est déjà assise elle ! La Rousse se relève aussitôt. Enfin aussi rapidement que le lui permettait son ventre à présent au bord de l'explosion. Et dans sa brusquerie, la pointe de son pied affronte en duel inégale le pied en chêne massif de son bureau. Aie ! Ca ça fait mal ! Depuis quand l’Étincelle est-elle devenue gauche ? Ne pas mettre Hildegarde mal à l'aise, non non non. Du coup on ne laisse rien paraître de la douleur qui irradie son pied. Vous savez ce genre de douleur, celle qu'on a souvent en se cognant le pied contre un mur quand la nuit dans le noir complet, trop fainéant pour prendre un bout de chandelle on traverse sa maison à l'aveugle, pour aller aux latrines ? A l’abri de ses jupons la cheville se tourne dans tous les sens, et libéré de sa chausse le gros orteil est doucement frotté contre le bas de coton. L'avantage des robes longues et amples ... Si vous saviez ce qu'il se passe sous les jupons des femmes ... Un sourire crispé est adressé à la Veuve, mais le silence s'attarde peut-être un peu trop longtemps dans cette pièce pendant que la Rousse intimidé réfléchit à la façon de l'annoncer : "Surpriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiise !" n'était certainement pas recommander. Aaaaaahhhh ! A l'aide c'est dure quand même !


- Oui, vos anciens habits d'avocat, je me souviens, vous nous en avez parlé au Conseil. Sachez qu'une fois encore vous avez tout mon soutien. Qu'il soit officiel, ou officieux, je ne change pas mon discours et j'apprécie énormément votre professionnalisme ...

Pardon Hildegarde, le cas Toulouse n'est vraiment pas au programme de la conversation ce jour. Comment pouvait-elle deviner la Jeune Flamme que c'était ce que pensait la Veuve ? Elle ne le pouvait pas non, mais sans le savoir elle venait sans doute de plonger la Procureur dans un flou pas très artistique. Bon aller, on reprend.

- A vrai dire, si je vous ai fait venir aujourd'hui c'est un peu pour vous parler de votre travail et de votre implication.

Plouf ! Pavé jeté dans la Marre. Sans doute est-ce là , la pire entrée en matière que l'histoire ait connue. Et constatant cela, alors que son rythme cardiaque s’accélérait dangereusement tant elle était nerveuse, l’Étincelle compléta sa première déclaration dans la précipitation.

- Euh ... Je veux dire ... Je n'ai rien à vous reprocher ... Hein ? ... Vous le savez n'est-ce pas ? ... J'ai beaucoup d'estime ... et de ... euh respect pour vous. Vous êtes ... euh une femme d'une très grande qualité ... Et ... euh ... j'admire votre intégrité ... votre dévouement ... C'est vrai ! ... Vous avez été très présente durant ce mandat ... Vous avez traité chaque affaire au plus juste ... Vous avez toujours participé aux débats ... Vraiment ... Ce fut un plaisir ... Cela me rappela le temps où l'on parlait diplomatie durant le dernier mandat de Victoire ... Votre travail est irréprochable !

Bafouilles ... bafouilles ... quand tu nous tiens ... La Frêle au ventre proéminent, bafouille, but sur les mots et se triture les doigts avec nervosité. L'instant fatidique approche. Comme elle aurait aimé être assise à cet instant. C'est qu'elle en avait les jambes qui tremblaient presque. Et si le travail de la Procureur est irréprochable ? Pourquoi alors l'avoir convoqué dans son Bureau ? Le point positif de ce long discours c'est qu'elle n'avait presque plus mal à son gros orteil.

- Hildegarde ... Je souhaitais faire une demande à l'Hérauderie, d'une seigneurie, pour vous.

* Supriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiise ! *
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Hildegarde_vb
Mal à l'aise, Hildegarde l'était depuis qu'elle avait aperçu le siège devant le bureau de la comtesse. Cela n'avait peut-être eu lieu que quelques minutes plus tôt, mais pour la veuve cela faisait une éternité. Pourquoi diable Marie-Amélya avait-elle convoqué la Saxonne dans ce lieu où elle était si peu à l'aise ? La salle du conseil n'était certes pas un élément aussi naturel qu'un bon vieux tribunal, mais au moins s'y était-elle habituée.

Malgré toutes ces réticences, la veuve s'acclimatait à peine à cet environnement étranger, songeant au bien que lui ferait une bonne portion d'eau bien fraîche. Tirée de ses pensées par un bruit sourd assez incongru, la veuve regarda la comtesse lui adresser un sourire dont la naïveté n'avait rien de commun avec ce à quoi elle avait été habituée par cette femme digne et forte. À se demander laquelle des deux était propulsée dans un environnement inhabituel !

Un silence suivit qui parut durer une éternité. Le temps sembla si long que la veuve ne fut pas loin de prendre la parole pour écourter ce silence, rompant par la même toutes les règles de bienséance. Heureusement, la comtesse se décida à parler. Et les supputations de la veuve furent balayées. Veuve qui réprima un juron en vieux saxon, se maudissant d'avoir cédé à ce vieux vice de réfléchir sans support. Tout juriste digne de ce nom devrait être à l'abri de ce faux pas, mais elle s'y laissait toujours prendre.


A vrai dire, si je vous ai fait venir aujourd'hui c'est un peu pour vous parler de votre travail et de votre implication.

Aie. Ça se gâtait. La veuve redressa la tête. Un manquement quelconque avait donc été constaté. En réalité, la veuve préférait presque cela à une discussion sur le cas toulousain. Parfaitement au fait de sa faillibilité – elle allait d'ailleurs quelques jours plus tard tenir tête à un conseiller sur la faillibilité de sa collègue juge –, Hildegarde se sentait prête à entendre un reproche.

S'ensuivit la tirade entrecoupée de bégaiements. Ah. Si la comtesse n'avait pas été aussi mal à l'aise, Hildegarde l'aurait soupçonnée de manigance. À quoi pouvait-elle donc jouer ? Et surtout quelle annonce s'apprêtait à faire Marie-Amélya pour emprunter de tels chemins détournés ? À nouveau, Hildegarde dut se retenir d'établir des conjectures, mais les quelques secondes de blanc lui permirent hélas de penser à son désistement sur la liste dont faisait partie la comtesse. Heureusement, elle ne poursuivit pas plus loin cette réflexion : la réponse tomba.


- Hildegarde ... Je souhaitais faire une demande à l'Hérauderie, d'une seigneurie, pour vous.

La réponse tomba. Comme un écu d'or lâché sur un sol de pierre : sonnant, impossible à ignorer. La bouche de la veuve s'ouvrit... et se referma. Puis s'ouvrit pour de bon :

Pour moi Votre Grandeur ? Mais pour quelle raison ?
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Mahelya
L'instant fatidique était passé. L’Étincelle avait réussi à sortir sa fichue phrase. Et dire qu'elle avait imaginé pendant de longues minutes des moyens détournés pour l'annoncer à Hildegarde. "Oh vous avez vu le temps ce jour ? c'est affreux comme il est gris, cela nous donne un teint blâfard. Et sinon, vous seriez contre une Seigneurie ?", ou encore "Hildegarde, j'ai perdu les eaux, je vais avoir mon bébé !!!! Non je plaisante ! Par contre vous vous allez avoir une seigneurie ! Supriiiiiiiiise !". C'est que la Rousse s'était fait tout une montagne de cette demande parce qu'elle avait eu loisirs de constater qu'Hildegarde pensait ne pas mériter éloges et compliments, alors quant à mériter un Seigneurie ... de fait ... cela n'allait pas être simple ...
Alors que la Flamme sent le soulagement envahir tout son être, son esprit encore alerte malgré sa petite satisfaction d'avoir fait sobre, et assez vite finalement, constate que le silence s'installe. Aie ... Immédiatement, teinté d'inquiétude les perles viride se lèvent sur la Veuve. "Qu'est-ce qu'il se passe ? j'ai dis une bêtise ?" Froisser la Saxonne était la dernière que voulait faire Marie. Doucement la Frêle s'approche, un pas à peine, alors qu'elle observe Hildegarde qui semble avoir perdu ses mots. Elle s'apprêtait presque à demander si tout aller bien quand enfin, le silence se brise.


- Pourquoi vous ?

A la Flammèche de rester coi, incrédule. Était-il possible que la Veuve ne prenne pas mesure de son mérite et ses talents ?. La Rousseur se ressaisit et esquisse à présent un sourire bienveillant à l'encontre de sa Procureur.

- Pourquoi ? Je pourrai simplement vous répondre que vous le méritez. Mais je peux aussi développer. Tout d'abord, votre travail à la Procure, qui est irréprochable. vous êtes passionnée et Intègre. D'une honnêteté parfaite, chose qui se fait rare de nos jours. Vous savez à quel point j'apprécie votre travail, et j'éprouve un immense respect teinté d'admiration pour la femme que vous êtes. Lors de ce mandat-ci, j'ai eu l'occasion de vraiment travailler à vos cotés, et comme je le savais, je ne fut point déçue. J'ai constater votre implication au conseil, votre bonne volonté pour Bourganeuf. J'ai également vu votre implication sans faille jusqu'au bout, lors du dernier mandat de Victoire, souvenez-vous, vous aviez finit le conseil à deux et moi en diplomatie. Pour toutes ses raisons, vous méritez amplement de coiffer la couronne de Dame.

Le sourire s'élargit un peu, alors La Saxonne va-t-elle accepter ou Non ?

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Hildegarde_vb
Le discours se structurait, la veuve reprenait un peu le contrôle d'elle-même. Elle réalisa alors que, du fait de son refus de s'asseoir, la comtesse était elle aussi restée debout. Comment avait-elle pu ne pas se rendre compte de cela plus tôt ?

Voyons, votre Grandeur, pardonnez mes vilaines manières. Vous ne devez pas rester debout dans votre état. Asseyons-nous, comme vous m'y avez invitée.

Et, miracle, la veuve s'assit. Cela ne rendit pas sa réponse plus facile.

J'entends ce que vous dites, Votre Grandeur. Comme je vous l'ai déjà signalé, de mon point de vue, je n'ai fait que mon travail, mais si vous considérez que j'ai fait plus que le nécessaire je comprends votre démarche, d'autant plus que je crois bien qu'en-dehors du domaine royal les comtes sont libres d'attribuer seigneuries comme bon leur semble.

Reculer pour mieux sauter. Elle n'était pas loin d'avoir l'impression de plaider. Vraiment, elle attachait trop d'importance à son travail.

Mais tel n'était pas exactement le sens de ma question. Il existe en Limousin des conseillers qui réalisent un travail de très bonne qualité et depuis bien plus longtemps que moi. De mon point de vue, ces personnes méritent bien plus une couronne que moi. Bien plus.

Elle se répétait car elle cherchait comment formuler la suite.

Je me demande donc si le fait de m'allouer une seigneurie ne serait pas... injustice.

Le terme était lâché.

Injuste par rapport à eux, d'un point de vue éthique.

Elle ignorait si cette critique à sa régnante serait bien vue ; mais après tout la même régnante venait de louer sa probité et son sens de la justice.
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Mahelya
Même si le plus dur de l'entretien était passé, la Rousse ne fut pas mécontente de s’assoir. En plus rester debout quand on est enceinte et presque à terme cela donne envie de faire pipi. Et croyez-moi, avec un bébé dans le ventre, il y a peu de place pour la réserve. Bref ... L’Étincelle sourit d'avantage lorsque la Saxonne tente d'expliquer le pourquoi de Sa Question ? Évidemment, la Flamme n'avait pas été très perspicace sur ce coup là, elle aurait cependant pu s'en douter. Mais si Hildegarde était la première que la Comtesse rencontrait, elle n'était pas la dernière pour autant.
Le sourire bienveillant ne tarit pas sur le minois aux Tâches de Rousseur alors que Marie reprend doucement la parole.


- Hildegarde, en toute sincérité, vous êtes la toutes première que je rencontre pour ce genre de demande. Parce que, je suis sans doute admirative de votre travail, de votre sens du devoir, de tout ceci et parce que j'ai eu l'occasion de vous côtoyer de longs mois. quatre en tout, si je ne me trompe pas. Ce qui est peut-être ma collaboration la plus longue n'étant pas une habituée des conseils comtaux. C'est donc votre travail que je remarque le plus, puisque c'est celui que je connais le mieux. Je ne trouve pas cela injuste que d'être honnête. Et par votre remarque vous me confortez dans mon choix que de vous faire attribuer une seigneurie. Vous ne cherchez pas les honneurs, vous les méritez donc.

Enfin la Frêle se souvient du verre d'eau demandé un peu plus tôt. Et c'est donc les joues rougissantes qu'elle s'empresse de servir la Veuve tout en continuant de discuter.

- Mais je vous rassure, j'ai d'autres noms de Méritant en tête. Seulement, comme expliqué plus avant, c'est votre travail que je connais le mieux, celui que j'ai pu constaté quand on parlait diplomatie, et celui que je vois chaque jour à présent. Vous êtes sans doute la conseillère avec qui j'ai le plus travaillé, c'était donc normal que je vous fasse cette demande en premier.

De sourire une nouvelle fois avant de demander plus bas.

- Alors acceptez-vous ?
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Hildegarde_vb
L'impression d'être dans un tribunal refit surface. Le procureur écoutait la plaidoirie de l'avocat et la veuve redoubla d'effort pour ne pas se composer, comme elle le fait toujours en audience, un visage composé moitié de flegme et moitié de suspicion*.

Vous ne cherchez pas les honneurs, vous les méritez donc.

Voilà le genre de phrases qui résonnait avec une sonorité différente dans l'esprit synthétique d'Hildegarde. À cet instant, sa décision n'était toujours pas prise : la comtesse la rassurait plus qu'elle ne répondait ; mais refuser aller être fort délicat. Ce fut également en cet instant qu'arriva le verre d'eau tant attendu. Elle hésita un instant à le boire calmement afin de masquer l'attente mais, au point où les deux femmes en étaient, la veuve descendit une bonne moitié du verre d'un seul trait. Et miraculeusement ce verre d'eau fut suivi par le graal du dialogue : la réponse à l'objection qu'elle avait fait.

Comtesse, je suis ravie d'entendre ce développement et rassurée d'apprendre que mon nom ne sera pas le seul à être proposé. Par ailleurs j'admire votre vision de la partialité maîtrisée, pour reprendre une formule que j'ai utilisée récemment au conseil : vous n'avez pas peur d'assumer des décisions personnelles, ce qui prouve votre intelligence. Votre Grandeur, j'ai été dès le début honorée de votre proposition, et à présent je suis disposée à accepter. Et j'accepte.

* Cf. son avatar !

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Mahelya
Le sourire de l’Étincelle ne tarit pas un seul instant alors qu'elle attend la réponse de la Veuve, suspendue à ses lèvres, presque. Et c'est un soupire de soulagement qui s'échappe de sa gorge lorsqu'enfin la Saxonne accepte la proposition. Tellement soulagée, qu'elle n'en relève même pas le "compliment". Assumer ?! la Rousse l'a toujours fait, mais vrai que si on ne la connait que peu, et qu'on ne la côtoie que rarement, ce n'est pas évident à constater.

- Hildegarde ! Je suis ravie de cette réponse. Vraiment, je suis très contente de votre acceptation. Et vous prie de m'excuser pour mes maladresse du début de cet entretien. Je crains être trop émotive, la grossesse sans doute.

Et la fine main Blanche ce saisit d'une plume, griffonnant rapidement quelques mots sur un parchemin vierge posé devant elle.


- Et bien parfait alors, je n'ai plus qu'à rédiger une patente. J'espère que l'Hérauderie donnera son consentement en tout cas. Il n'y a pas de raison, mais sait-on jamais.

Et elle griffonne, elle griffonne, un pense-bête pour elle, pour éviter de remettre le précieux courrier trop tard. Enfin la plume se pose et l'encre se ferme afin de ne pas sécher. En confiance, à présent, la Flamme s'installe plus confortablement dans son fauteuil. Mains posées sur le ventre sur commence vraiment à l'incommoder, un regard pour la femme qui lui fait face.

- Vous ferez une excellente Dame ! J'en suis certaine. J'espère sincèrement que la patente sera acceptée.
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Hildegarde_vb
Avec mes excuses pour le délai


Hildegarde, femme de parchemins, dû faire un effort de volonté pour ne pas se pencher et tenter de lire ce que la comtesse écrivit. La voyant incommodée par son ventre, elle songea à faire comprendre à la Maria qu'elle pouvait la renvoyer à ses occupations — prendre congé était impensable — mais l'occasion était trop belle pour ne pas régler l'unique contentieux qui avait existé entre les deux femmes.

Votre Grandeur…

La suite ne serait pas aisée. Comment mettre des mots là-dessus ? Après avoir juré de ne plus y remettre un pied, la veuve était revenue au conseil pour aider Marie-Amélya, qui peinait à remplir sa liste, à coiffer la couronne ; car la veuve avait connu bien des régnants dans sa vie mais peu de personnes lui semblaient aussi destinées à gouverner que l'Étincelle. Et elle avait tellement pris goût à ce travail en compagnie de Marie-Amélya qu'elle avait fortement envie de continuer pour voir si ce plaisir n'était que passager ou si la rousse l'avait entièrement changée. Ce qui l'avait conduit à rompre une promesse faite — heureusement pas à la comtesse elle-même. Tout cela, elle ne l'avait évidemment jamais expliqué. Elle avait tenté de le faire mais la tentative avait échoué. La veuve ne pouvait pas concevoir de quitter la pièce sans griller une deuxième cartouche. Elle n'avait à présent plus grand chose à perdre : après tout, elle venait d'être récompensé pour son honnêteté. Elle se jeta alors à l'eau, sobrement :

Je vous ai écrit une lettre il y a une ou deux semaines. Je vous sais occupée mais j'ai été assez déçue de ne pas y recevoir réponse. Peut-être ne vous est-elle pas parvenue ?
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Mahelya
Elle aurait du s'en douter, même si elle ne l'avait pas vu venir celle-ci, la Rousse aurait du répondre à Hildegarde, et pendant des jours elle avait hésité, il est vrai. Rejetant cette idée finalement. Cette conversation à l'abri des oreilles indiscrètes, non seulement en plus d'être présente, allait permettre à l’Étincelle de mettre des mots sur son Silence, qui elle en avait conscience avait pu être mal interprété. Les prunelles vertes se plongent dans leur miroir. La Flamme est franche, rarement dissimulatrice, plutôt directe. En général. Vrai que la demande formulée un peu plus tôt avait été laborieuse surtout parce qu'elle craignait un refus. L'ombre d'un sourire étire les trait de la future mère.

- Marie, je vous en prie appelez-moi Marie.


Les Grandeurs, les ceci, les cela, très peu pour elle en conversation privée, même si, il faut l'avouer elle aimait en jouer un peu parfois. Bref, c'est pas le sujet. Et la voix cristalline, reprend à nouveau.

- J'ai effectivement reçu votre courrier, et j'ai longuement hésité à vous apporter une réponse. Je me permets de vous expliquer pourquoi je ne l'ai pas fait. Ce n'est peut-être que mon ressenti et sans doute, du coup ai-je été maladroite - mon état de femme enceinte décuplant mes émotions - mais j'ai eu l'impression que vous me présentiez des excuses. Et de mon point de vue, vous répondre était non seulement cautionner ces excuses mais les pardonner. Alors que j'estime que vous n'aviez aucune raison de vous excuser et de fait je n'avais rien à pardonner.

J'ai compris votre choix que de quitter une liste pour aller dans l'autre. J'ai compris et je l'approuve. Vous savez ce que je pense de vous Hildegarde, je ne vous l'ai jamais caché et cela n'a pas changé depuis. Le comté du Limousin et de la Marche ne peut se permettre de se passer d'une femme telle que vous lorsque vous faites l'honneur de participer à une liste. Une place en position éligible, voilà ce qu'il fallait et que vous n'avez pas obtenu.


Petite pause pour reprendre son souffle avant de continuer.


- Peut-être aussi que si je m'étais d'avantage mêlée de cette campagne auriez-vous eu la place que vous méritiez. Et sans doute que votre départ m'aurait plus contrariée si j'avais été à la tête de la liste. Mais de ma fenêtre, comme je vous l'ai dis, je vous comprends, et je vous approuve. Et, égoïstement, je suis ravie que vous retentiez l'expérience du Conseil. Je me souviens que vous m'aviez dit plus jamais. Que vous avez accepté pour m'aider lors des dernières élections, et le fait que vous recommenciez à présent, signifie que ce ne fut peut-être pas si catastrophique sous mon mandat et que j'ai peut-être réussi à vous faire apprécier le conseil.
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Hildegarde_vb
Impassiblement, la veuve écouta la longue réponse de Marie. La glace avait visiblement été brisée : enfin le rythme était fluide et le ton, bien qu’alerte, ne traduisait plus aucune anxiété. Lorsque la comtesse eut terminé, la veuve répondit :

Marie, non seulement je comprends à présent l’absence de réponse mais je constate à quel point vous êtes une personne exceptionnelle. Bien que n’ayant pas répondu à ma lettre, vous l’avez lue avec une attention telle que vous avez entièrement compris le message que je souhaitais vous faire passer. Et effectivement, dans ce cas la réponse n’était pas nécessaire. Je ne pouvais simplement pas me douter que vous m’aviez si bien compris.

Le visage d’Hildegarde avait alors totalement quitté sa fixité et sa rigueur, faisant paraître la veuve dix ans plus âgée qu’à l’accoutumée.

Catastrophique est un des derniers épithètes que je choisirais pour qualifier votre mandat. Je ne vous remercierai jamais assez pour votre insistance à me voir revenir au conseil, car en effet ce fut une révélation. Mon seul regret est de n’avoir pas pu vous convaincre d’effectuer un second mandat. Et si j’ai changé de liste, c’est aussi pour que vous ayez un successeur digne de vous — sans vouloir être irrévérencieuse envers votre poulain.

La conclusion semblait avoir été prononcée mais la veuve se doutait que Marie avait certainement quelque chose à rajouter avant de la congédier.
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Mahelya
Le sourire ne tarit pas sur le minois aux tâches de Rousseurs, ravie que la Veuve, comprenne son silence. Si elle avait comprit Hildegarde, il semblait, en cet heure, en ce bureau que la réciprocité s'appliquait. La Flamme sourit un peu plus avant de porter les mains à son ventre au bord de l'explosion.

- Je vous remercie Hildegarde, pour ma part j'ai trouvé mon mandat catastrophique, bien loin de ce que j'avais imaginer. J'aurai voulu faire tellement plus. Un deuxième mandat ... hum moui, mais je crois avoir été guérie de mon amour pour la politique. Cette fois, c'est moi qui dit plus jamais.


Nouveau sourire avant de reprendre doucement.

- Et puis dans mon état, cela n'aurai pas été raisonnable. La délivrance approche et nul ne peut dire ce qu'il en adviendra. Donner la vie n'est pas sans risque, ni pour la mère, ni pour l'enfant. Qu'elle comtesse aurais-je fait si deux semaines après une réélection possible, je n'étais plus en mesure d'assurer la charge ? Il faut savoir tirer sa révérence quand il est temps et c'est mon tour à présent.

De quelle révérence parlait-elle ? Nul n'aurait pu le dire pas même elle, mais au fur et mesure que l'accouchement approchait l’Étincelle prenait bien trop conscience qu'elle ne s'en relèverait peut-être pas.


- Quant à mon "Poulain" comme vous dites, je vous répondrais simplement que j'ai accepté de participer à cette liste à la demande de Victoire. En place non éligible.

Par pudeur, la Flamme n'en rajoutera pas plus à cette conversation. Elle avait dit à Victoire ce qu'elle pensait de Diny et de certaines personnes se trouvant en place éligibles. Et malheureusement les premières semaines du nouveau mandat la conforteraient dans ses opinions. Dommage ... Des petites choses qu'elle avait mis en place disparaitraient, les félicitations aux maires par exemple, et le conseil, deviendrait plus opaque encore du moins c'est ce qu'elle pensait. Et la constitution d'une armée complétement occulté pour n'être révélée qu'une fois l'étendard apparu serait un autre exemple illustrant et confirmant les opinions de la Rouquine ... Mais ceci est une autre histoire. Les prunelles se portent une dernière fois sur Hildegarde.


- En tout cas, sachez que je vous souhaite beaucoup de courage pour votre mandat futur, et ne changez rien à celle que vous êtes. J'ai été pleinement satisfaite de travailler avec vous.

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