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[RP] Il ne faut désespérer de rien et ce même sans espoir !!

Soren
En d'autres circonstances, ça aurait pu être un moment de détente agréable. Une eau chaude, très chaude, de laquelle s'évaderaient des vapeurs qui viennent vous caresser le corps et l'esprit. Un nettoyage de l'âme et de son enveloppe charnelle. A en croire celles qui vivaient ici, Mère y compris sans doute, j'ai plus besoin de retirer la crasse de ma peau, de mes cheveux...et sans doute de mes "ongles bien trop long, preuve qu'ils poussent". Mais voilà! Le bain pour l'âme dont j'ai besoin, visiblement personne n'est capable de me le prodiguer. La...crasse... est ancrée bien trop profondément sur ces tissus-là. Elle s'est fondu en eux. Elle est une part d'eux. Elle ne fait qu'un avec moi.

Cela fait longtemps que nous n'avons pas eu une discussion elle et moi. La dernière fois que je l'ai vu? Lors de son mariage avec Arth. Le moment n'était pas propice à ça. D'ailleurs, je n'étais pas venu pour discuter, mais pour observer. Et aussi un peu par curiosité. Et par défi. Parce que j'avais le droit d'être là... Comme Una avait sa place au mien. Ouais... J'espère pour elle que son mariage sera teinté de plus de réussite que le mien.

Les paroles de Mère... Il y a comme un grain de sable dans celles-ci... Que l'asiatique soit un eunuque? Je m'en fous...Encore qu'il vaut mieux le savoir si on ne veut pas avoir de mauvaise surprise! Mais qu'elle est...


- Alors, c'est elle?

Je préfère ne pas la regarder. Je n'ai pas envie de me battre et le fait d'être dans le bain entouré de femmes et juste de femmes me donne cette possibilité de l'éviter. Frotte Søren! Concentre-toi sur toi plutôt que sur elle. Le savon glisse sur ma peau. La poitrine, les bras, le visage...et même ces morceaux de chairs décharnés et nécrosés qu'un temps, j'appelais jambe. Quand ils sont inutilisés, les muscles disparaissent vite et pour les faire retrouver leur forme? Des mois et des mois d'entrainements intensifs! La vie est mal faite! Au début, Anne en avait prit soin, les massant chaque jour avec de l'huile qu'elle s'était procurée je ne sais où. Mais ces dernières semaines, je lui avais demandé de cesser. A quoi bon les masser? Je ne ressens rien. Aucun plaisir. Aucune sensation de bien-être. Autant masser une branche de bois en espérant entendre l'arbre crier sa jouissance!

- C'est elle qui t'a cassé le bassin pour me permettre de naître?

Du menton, j'esquisse un vague mouvement en direction de l'asiatique.

- J'ai toujours cru que c'était.... Hakon!

Je ne l'ai pas connu. Il n'est pas mon père. Il ne s'est jamais occupé de moi. Tout ce qu'il a fait pour moi, c'est mettre sa vitalité dans le con dans ma Mère! Les chimères... À chaque fois qu'ils font leur réapparition, j'ai du mal à me contenir. Je sais que cela se voit sur les traits de mon visage qui se durcissent, sur les doigts qui tentent de pénétrer ce savon aussi dur que la banquise d'hiver. Ces pensées sont trop vivaces en moi pour être contenues totalement. Il faut que cela sorte. Sait-elle à quel point ce "détail" a influencé nos relations? Vivre parce que quelqu'un avait eu le courage... ou l'abomination... de lui casser le bassin à l'épée! Un tel sacrifice pour quoi? Pour mettre au monde un enfant maudit? Le fils du Sans-Nom? Sans même le vouloir, je me sens redevable envers elle... à cause de cette fracture!

- ... Et ne l'appelle pas père veux-tu? Il n'est pas mon père! Je n'ai pas de père... comme je n'ai pas de mère.

Mes mots ont-ils dépassés ma pensée? Peut-être... En réalité, quoi qu'elle dise et quoi qu'elle fasse, elle restera toujours ma Mère. Cette phrase, je l'ai dite je ne sais combien de fois dans l'année qui vient de s'écouler.

- Je croyais qu'elle...ou il... enfin... Elle, l'asiatique... travaillait pour toi? Je croyais que c'était Hakon qui t'avait fracturé la hanche de son épée pour me libérer. Je croyais que...

A moins que l'Asiatique ne dut lui re-casser une deuxième fois la hanche? ... Ou qu'elle m'ait menti la première fois? Croire... Qu'est-ce que je sais d'elle véritablement? Ce qu'elle m'a raconté pendant quoi... 5 - 6 mois? Quelle part de vérité y a t-il dans ses paroles? Quelle part de mensonge par omission? De faits cachés ou de vérités travesties? Après tout, je ne puis même pas me fier aux visages de ses suivants. Va t-elle désormais m'apprendre que Jehan est son fils bâtard qu'elle aurait eu avec un juge de la cour d'appel?

- Ah laisse! De toute façon, ce ne sont pas mes affaires! J'ai assez trempoté pour ce soir si j'en crois la couleur de l'eau.

Et dire que j'étais simplement venu ici pour obtenir l'hospitalité le temps d'une nuit! Me voilà désormais à déterrer de vieilles chimères! Sacré spectacle que je donne là : un cadavre cul-de-jatte ou presque qui déterre de vieilles chimères! Que voilà une histoire palpitante que les troubadours chanteront pendant des siècles!
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Brygh_ailean
Tais toi, donc... si c'est pour dire autant d'aneries, et passe moi ce savon que je te lave la tête.

A part pisser il était autre chose de bien compliqué pour un paralytique : se laver les cheveux. Impossible de savoir pourquoi mais réussir à garder cet équilibre crétin, d'avoir la tête penchée vers l'avant ou vers l'arrière, avec les bras levés quand bien même ils sont votre seul espoir de faire balancier... Combien de fois avait-elle fini la gueule par terre ? Autant de fois qu'elle s'était bagarrée en état d'ébriété. Avec le même résultat souvent : se péter le nez.

Ouais... en même temps de l'eau propre ne serait pas un luxe... hmm... Toi ! Désigne-t-elle à nouveau la blondinette. Pas compter qu'elle lui trouve un nom délicat, remarquez. Même l'usage d'un prénom pourrait lui écorcher la langue, à la Mère. Viens donc m'aider, tu dois être habituée...

La grande escote remonte ses manches abandonnant le face à face pour se placer derrière le grand blond.
Hakon Erikssen, troisième du nom, est ton père légitime et sois déjà fier de ne pas être bâtard. Beaucoup t'envieraient. 'fin avec ton père, ça risquait pas trop en même temps. Tu sais pourquoi vous gardez le nom d'Erikssen et non pas d'Hakonssen depuis quatre générations ? Parce que la famille était très fière de descendre du Menved*. Tous ses enfants légitimes sont morts-nés... juste vous : la descendance bâtarde du Menved... Erikssen pour s'en rappeler. Ce que, j'imagine, tonton Eric a oublié de te mentionner entre deux torgnoles ! La mère se glisse alors à l'oreille de son fils. En toi coule le sang des fées et celui des rois... même s'il a été — comment dire ? — légèrement altéré par la cosanguinité... Puis reprenant le ton imperturbable qui la caractérisait généralement. Et c'est bien lui qui m'a cassé en deux... sauf que ça s'est resoudé après... mais de travers...

Elle pouvoir marcher... reprend la tresse, puis après un instant de silence, abandonne à nouveau son déguisement de sauvage : Ta Mère pouvait marcher, mais avec une jambe en l'air. Ca dérangeait pas cette folle de Sperber pour la faire chanter, mais... c'est pas le destin d'une guerrière. A son tour c'est elle qui vient se placer au bord de la cuve. J'ai recassé Mac pour la réparer... Une immense fierté !

Les trois femmes s'esclaffent un instant, oubliant les deux blonds pour se replonger aux travers de leurs rires et de leurs regards pétillants dans leurs nostalgies, leurs vies d'avant, leurs misères qui les rend aujourd'hui si solidaires. Puis elles s'apaisent tandis que la nipponne plonge la main dans l'eau :
Et si breloque fonctionner... toi avoir aussi encore destin de guerrier... Moi te réparer.
Sachiko !!! Sachiko !!!
Bah quoi ?
C'est... mon fils... quand même, p'tain !
Mac, toi pas dire krossiéreuté, bitte ! Et toi, tu peusses esspliker sanne toucher ! Got verdammt... elle né chanchera chamais !


Dans son for intérieur, la grande escote était néanmoins rassurée. C'était cette question qui la turlupinait depuis le bureau, celle qu'elle n'avait osé poser à la normande. Parce que c'est intime, un peu, si quand même, et que c'est difficile à demander à quelqu'un qu'on se contente d'appeler "toi". Non ?

*Eric V ou VI du Danemark, alias Eric Menved. Il eut quinze enfants de sa reine dont aucun ne survécut la petite enfance.
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Soren
La vie nous apporte toujours son lot de cocasserie. Cette discussion familiale autour du "bain du paralytique" en est une. Même s'il y a déjà cinq personnes dans cette pièce, il en manque une : le peintre. Celui qui aurait dû immortaliser ce moment. Ah ça! Pas de doute! Ça aurait été de toute beauté! Un moment historique! J'ai même un titre pour ça : "Confidences dans l'eau rayée".

- Hé! Masse donc ma tête moins fort! Tu la prends pour un bilboquet ou tu veux me l'arracher pour permettre à l'asiatique de boire sa bière dedans?

Les explications familiales ont raison de mon amertume et de mes idées noires. Ces dernières cèdent le pas face à la curiosité. Un instant, j'oublie même ma nudité, cette eau que le mélange de savon et de crasse rend de moins en moins attractive. Je ne suis plus dans le Périgord. Je suis sur ces terres balayées par les vents et la pluie qu'on appelle Hoy, dans un château perdu au bout du monde, un endroit qui n'intéresse que les vagues, celles qui cherchent depuis des années à mettre à bas cet îlot d'insolence et de fierté.

Hakon Erikssen... Elle persiste à le considérer comme mon père. Il ne m'a rien appris. Rien. Il m'a exilé dans sa famille au Danemark. Aucune lettre. Aucune explication. Ni de lui. Ni de tonton comme elle l'appelle. Comment peut-on mentir des années durant à un enfant? Comment peut-on lui cacher la vérité sur un sujet aussi important que son ascendance? L'eau du bain prend des reflets bleutés et laiteux. J'ai l'impression de voler au dessus de ces flots de doute, ceux qui relient Hoy au Jutland. Bâtard d'un roi les Erikssen? C'est effectivement une information que je n'avais pas. Tonton Eric n'était pas bavard tu sais Mère... Tu ne vas peut-être pas le croire mais il criait et frappait bien plus fort que toi. Et crois-moi, il criait rarement... mais mieux valait qu'il le fasse. Un courroux silencieux signifiait souvent une colère plus puissante encore. Ces souvenirs violents me sortent de la torpeur dans laquelle j'ai glissé doucement.


- Ouais... Puisque tu en es aux confidences... Pourquoi n'avoir jamais cherché à me retrouver? A demander mon retour une fois que les troubles qui ont emportés Hakon ne furent apaisés?

L'eau ne m'intéresse plus. Je tourne la tête tant que je peux vers l'arrière à la recherche de son regard. Maintenant. Oui. Maintenant... Mais pourquoi faut-il que Sachiko en vienne à jouer les troubles-fêtes? Ma main plonge dans l'eau à la recherche d'un poisson à cinq doigts bien trop curieux. Attrapée, je la sors de l'eau et la porte à hauteur de son visage.

- Ce n'est pas que je sois d'une pruderie maladive mais....Propriété privée! A usage personnel! Défense de toucher sans autorisation. Compris?

Il me suffit d'un hochement de tête pour désigner Anne.

- Ne sais-tu point comment la plus inoffensive des femmes peut se transformer en bête féroce sous le coup de la jalousie? Hum?

Message passée. Je relâche sa main et viens reprendre une pose plus... détendu.

- Mais si tu crois que la puissance d'une guerrier se mesure à la descendance qu'il est capable d'engendrer, tu te trompes! Je prends mon plaisir où je veux, quand je veux, sans avoir à me préoccuper d'élever une flopée de gamins!

Parler de gamins me ramène vers ses paroles. "Tous ses enfants légitimes sont morts-nés... juste vous : la descendance bâtarde du Menved"... Cette phrase ricoche dans ma tête. Elle est comme cette petite éclisse de bois qui se balade dans la chausse : agaçante. Irritante. Branche maudite... Le sang maudit des Eriksen... maudit et bâtard! ... Maudit, bâtard et consanguin! Beau portrait!

Ses paroles m'ouvrent de nouvelles perpectives. Je me rends compte que je ne connais rien de mon histoire. C'est un manque qu'il me faut combler avant que le Sans-Nom ne m'emporte.Ce sang des fées... Mon héritage maternel, comment est-il excepté remplis de laiderons? Mais ce n'est ni le lieu, ni le moment. Après tout...


- Est-ce ainsi que vous accueillez tous les voyageurs qui demandent le pain et sel? Dis-moi Mère... où veux-tu en venir avec ce bain, avec ces histoires? Où?
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